1931 - 1995

Nando Cicero a connu une carrière de réalisateur trop courte, à peine 18 films, mais ses petits bijoux de comédies paillardes et polissonnes nous font encore sourire !

Mise à jour le 14 août 2009


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LE CON ET LA TOUBIB AUX GRANDES MANOEUVRES aka La soldatessa alla visita militare - Nando Cicero avec Edwige Fenech, Alvaro Vitali, Renzo Montagnani, Mario Carotenuto, 1977, Italie/France, 80m

  Un an après avoir débuté la franchise L'ENSEIGNANTE, Nando Cicero enchaîna avec LA TOUBIB EN DÉLIRE, toujours pour le producteur Luciano Martino, alors marié avec Edwige Fenech, prolifique producteur et frère de Sergio Martino. Si les deux suites de l'éducatrice sexy lui échappent, c'est peut-être pour monter sa propre trilogie sur le thème de la toubib chez les militaires. À la vue du film on semble confirmer le fétichisme de Cicero pour le postérieur, autant celui des ses actrices que pour les flatulences des ses acteurs mâles !

On a changé de nom, ici Eva Manni, mais on est dans une suite directe, en autant que c'est une jeune docteur dans l'armée, sous les ordres d'un colonel encore joué par Mario Carotenuto. Je ne sais pas si c'est véridique, mais il est question des effets secondaires d'une résolution discutée au parlement italien pour inclure les femmes dans le service militaire obligatoire ! Notre Eva exige donc de faire son service militaire, sans succès, mais on consent à la nommer médecin au camp d'entraînement e plus dingue, le camp Z (référence aux sériez Z ?). Comme elle se fait voler son portefeuille, ce n'est qu'à la 35ème minute qu'elle arrive sur place, un comble et ce ne sera pas sa seule absence. On suit donc la plupart du temps les recrues, spécialement Alvaro, qui décidément change rarement de prénom dans ses rôles, sous la main ferme du colonel Fiaschetta (Renzo Montagnani, en forme). Une importante brochette d'acteurs comiques les entoure et on se fixe sur un thème, le cul. Fiaschetta est devenu obsédé et a des hallucinations tournant autour des postérieurs. Alvaro, branleur pathologique y pense toutes les cinq secondes, l'autre docteur du camp verse dans la nourriture un fortifiant remplit de testostérone et de stéroïdes pour multiplier l'agressivité et le désir des hommes. Ajoutons une reçue qui ressemble à un homme des cavernes qui attrape les femmes pour les prendre de gré ou de force (oui, élevé avec des moutons), l'aumônier qui passe son temps à prendre une douche froide, une plage de nudistes, tout y passe. Eva, bien au fait des besoins de proximité civilisés des soldats, pense à faire venir des paroissiennes célibataires pour danser au petit bal hebdomadaire, au moment ou Fiaschetta veut faire venir des prostituées. On voit venir l'énorme quiproquo !

Coproduction Italie-France, on se demande si la présence réduite de Miss Fenech est due à des demandes trop élevées ou à un calendrier trop chargé. Elle enchaîne ou tourne en même temps LA GRANDE BATAILLE, ou elle a un rôle tout aussi réduit. Les scénaristes, dont Cicero fait toujours partie, n'ont pas de véritable histoire à raconter et enfilent les situations et gags rapidement, quitte à terminer n'importe comment. On pense au final de TAXI GIRL, tourné par Tarantini, qui terminait également en queue de poisson rocambolesque et absurde. Il faut donc apprécier un brin les blagues de flatulences et autres exploits d'Alvaro qui, comme à son habitude, met son arrière-train au service de gags gras. Une intrigue de tunnels qui sont supposés mener on ne saura jamais ou s'étire pas mal. Évidemment toutes les présences de Miss Fenech, qui immortalisera son personnage sur une célèbre couverture de la version italienne de Playboy, sont remarquées. La scène de douche ne tarde pas et elle est évidemment attirée par le pire des spécimens masculins, c'est du cinéma ! Piero Umiliani, bien connu pour son rigolo Mah na Mah Na, rempile, mais on entend peu souvent son thème fort agréable.

Inégal, on s'en doute, gras et con, c'est de cette race de loisir du samedi soir en salles obscures qui va disparaître quelques années plus tard que l'amateur pas trop exigent pourra apprécier. Évidemment que l'accoutumance accroit le plaisir. On a envie de rigoler juste en voyant Alvaro, on a hâte de voir Edwige Fenech jouer les séductrices et toute la bande de seconds couteaux est souvent connue. Éviter de voir après un Bergman. Mario Giguère

Edwige, cette fois-ci, forte de son expérience de toubib acquise dans LE CON ET LA TOUBIB EN FOLIE, prétend jeter aux poubelles les barrières entre les sexes et exige qu'on la laisse faire son service militaire. Il y a des réticences, évidemment, mais après quelques pressions on finit par céder. On l'envoi, pour se débarrasser, au Camp Z. Vous l'avez deviné, c'est là qu'on envoie les soldats tarés. Elle arrivera au milieu d'un joyeux bordel alors que les mâles du camp souffrent d'une montée inexplicable de testostérone et ont désespérément besoin d'une femme.

Voici donc une comédie italienne très en forme, "aux grandes manoeuvres". Le scénariste n'a pas chômé et il tartine les gags épais, pour notre plus grand délice. Alvaro Vitali joue une bidasse bien membrée incapable de contrôler son instinct pour la masturbation; il est comme toujours délirant. Edwige est aussi sexy qu'à son habitude, mais ne se déshabille qu'à quelques reprises - dont une fois pour l'inévitable scène de douche - et ses scènes ne sont pas légion. Les autres soldats sont tous de bons bougres à la bouille sympathique - dont quelques visages familiers de la série - et ils se débrouillent très bien. Le rythme est comme toujours enlevant, avec quelques gags très cocasses, dont la fameuse goulash, ou encore les épisodes ou figure la poupée gonflable. Pas le meilleur de la série, mais décidément un des bons. Orloff

Le CON ET LA TOUBIB EN DÉLIRE aka La dottoressa del distretto militare - Nando Cicero avec Edwige Fenech, Alfredo Pea, Alvaro Vitali, Mario Carotenuto, Gianfranco D'Angelo, 1976, Italie, 90m

  Un militaire distrait par ses lectures libidineuses a oublié d'aller porter plusieurs assignations pour le service militaire. Allez Hop ! On passera 1h30 avec une bande de jeunes qui vont tout inventer pour éviter le service, se retrouvant dans l'infirmerie ou l'on fait tous les tests possibles et imaginables. Comme le médecin qui s'occupe de donner les verdicts finaux est un véritable incapable, il se fait sauter au cou par un type qui a passé 18 mois alité pour rien ! C'est son assistante et fiancée, la Dottoressa Elena Dogliozzi (Edwige Fenech) qui va prendre la relève. Le jeune Gianni, qui aimerait bien rester dans son hôtel Hilton à reluquer les dames et leurs poires de camomille, fera tout en son pouvoir pour la convaincre qu'il est un cas désespéré, en vain. Tout comme Alvaro qui bouffe des journaux, des allumettes et fait preuve d'une imagination terrible. Elena est intraitable, en plus de son fiancé qu'elle peut à peine sentir parce qu'il fait mal son travail, Gianni tombe amoureux d'elle, tout en se faisant passer pour parent d'un bambin !

Ca prend un bon 22 minutes avant que le plan popotin nous annonce l'arrivée de la reine de la sexy comédie italienne de l'époque. Le charme et les fantasmes de l'uniforme, après son rôle de Flic, est transporté avec bonheur dans l'univers médical. Mais Elena est beaucoup plus sérieuse que l'apprenti policière et est carrément souvent tristounette. Contrairement à bien des scénarios semblables auxquels elle est habituée, elle ne se jettera psis dans les bras du jeune homme, qui ne fait que la tromper, ce qui démarre mal une relation. C'est donc par le truchement des rêves de Gianni que l'on voit la belle d'Alger dans son costume d'Ève, jouant carrément la nymphomane.

Les scénaristes y vont à fond avec un gag à la minute, avec des résultats inégaux, on s'y attend bien. Du lavement au savon qu' donne deux fois quelqu'un qui pète des bulles, à Alvaro qui perd de la grandeur en se faisant limer les pieds, on est dans la grosse comédie paillasses, qui frappe souvent la cible si on se laisse entraîner. La mise en scène est au service de l'humour et n'attire pas l'attention mais il est dommage que la musique de Piero Umiliani, avec quelques chansons qui semblent portées par la ravissante voix d'Ella Del Orso, est très en retrait et discrète, du moins sur cette version française. On a un bel ensemble d'acteurs avec Carotenuto en vieux qui veut lui aussi se faire réformer pour prendre sa retraite ou D'Angelo qui joue encore le fiancé qu'on se demande comment une femme peut bien s'intéresser à cet imbécile ! Rien de subtil, mais dans la comédie sexy légère, c'est de bon calibre et le charme d'Edwige opère toujours. Mario Giguère

En Italie, il est bien connu que tout un chacun doit partir faire son service militaire lorsqu'il est appelé, même si aucune guerre ne se prépare. Un bon matin un officier part donc en moto pour convoquer la jeunesse italienne de par la ville. Alvaro Vitali est évidemment du nombre. Mais il y a aussi une tradition vieille comme le monde - du moins aussi vieux que l'armée - qui veut que des "simuleurs" se retrouvent à l'hôpital militaire en cherchant à être réformé. Alors quand on sait qu'Edwige Fenech y officie en tant que doctoresse, ça ne peut que constituer une aubaine supplémentaire !

Nando Cicero signe ici une comédie burlesque jouant avec des traditions italiennes qui se regarde sans encombres majeures si ce n'est la présence seulement épisodique de Vitali. En effet, l'emphase est mise sur un autre soldat "en voie d'être réformé" qui fera son possible pour se voir éviter l'armée et pour, pourquoi pas en passant, s'envoyer Edwige. Celle-ci est comme toujours superbe, avec sa chevelure noire et sa poitrine défiant la gravité. Il y a de très bons moments malgré le court "temps d'antenne" d'Alvaro, y compris un rêve surréaliste ou Vitali fait une indigestion après avoir mangé un annuaire téléphonique pendant qu'à ses côtés une nonne évacue des bulles de savon par le rectum. Vous aurez compris que ça ne vole pas haut, mais c'est ainsi qu'on les aime. Un effort honnête dans la série des CON, ce qui n'est pas pour faire reculer les amateurs de comédies grotesques, je l'espère. Orloff

L'INSEGNANTE aka The School Teacher aka Sexy Schoolteacher aka La Prof donne des Leçons Particulièree - Nando Cicero avec Edwige Fenech, Alfredo Pea, Alvaro Vitali, 1975, Italie, 86m, version anglaise

Franco (Alfredo Pea) avec ses amis Tartuzzo (Alvaro Vitali) et Peppino ne foutent pas grand chose à l'école. Ils ne rêvent qu'à copuler avec toutes les dames sexy et les collégiennes qui se refusent. Le directeur Margara (Mario Carotenuto) en est bien conscient, mais le père de Franco est un politicien influent qui pourrait lui permettre de bonifier son avenir, alors Franco devra réussir son année scolaire, coûte que coûte. Margara a cependant une suggestion, engager la fiancée de son professeur de gymnastique qui lui donnera des leçons privées. Giovanna (Edwige Fenech) arrive donc avec mission d'améliorer particulièrement ses cours de grec et accessoirement de le guérir de sa timidité et, stratagème de Franco, de son homosexualité simulée. Tout fonctionnera trop bien.

Il est bien particulier ce premier film de la professeure qui partira une vague importante de comédie tournant autour des collèges, Edwige Fenech en professeur ou Gloria Guida dans sa série de Lycéenne. Il y aura encore plus de comédiens de calibre dans les suites, ici on frôle le drame à quelques occasions, Giovanna étant presque violée. Comment son personnage en arrive à pardonner le fait que Franco la drogue ou qu'il simule sa mort, au-delà du gain monétaire important de son travail, cela dépasse l'entendement. Pire, elle finira par se donner au jeune homme de manière invraisemblable, que l'on pourrait limite expliquer par son manque d'amour physique évident de la part de son crétin de fiancé, joué par un Gianfranco D'Angelo en forme. C'est donc un curieux film qui plaira à tout amateur de la belle Edwige, qui dévoile ses charmes sous l'oeil voyeur de la caméra de Nando Cicero. La musique de Piero Ulimiani est également très enjouée et agréable.

Alvaro Vitali a un rôle plus discret que dans les suites, prenant des paris sur la longueur de la flamme que ses flatulences alimentent. On remarque que la version anglaise ne lui est pas très heureuse, on préfère d'emblée la version française qui lui donne une voix plus ridicule et finalement sympathique qui lui va comme un gant. Une bonne note pour la servante au corps fort joli mais au visage poilu comme un homme des cavernes.

La récente compilation dvd de WHAM U.S.A offre les trois films de la série sur une même galette, avec bandes annonce en version originale, galerie de photos et biographie. Mario Giguère

PAULO ROBERTO COTECHINO CENTRAVANTI DI SFONDAMENTO - Nando Cicero avec Alvaro Vitali, Carmen Russo, Bobby Rhodes, Mario Carotuneto, 1983, Italie, version originale italienne

Paulo Roberto (Alvaro Vitali) est un brésilen, joueur vedette de son équipe de soccer italienne. Alors qu'il vient d'insulter les partisans de ses adversaires et veut passer plus de temps avec sa fiancée (la bombe sexuelle Carmen Russo), il rencontre son sosie dans les chiottes (Alvaro, évidemment, en plombier). Va commercer alors des subtilisations multiples pendant qu'une comtesse cherche à l'éliminer et que des bergers cherchent à le kidnapper ! Tout le monde, y compris la fiancée et son entraîneur, vont confondre les deux hommes dans une suite de quiproquos interminables.

Pour qui apprécie le genre, on est en face d'une cavalcade de gags désopilants qui se promènent du vulgaire et du un peu plus subtil à l'absurde. De l'orchestre qui part un solo de batterie à chaque signal d'Alvaro qui a la chiasse et veut lâcher les vents, aux passes de vaudou de la fiancée jalouse, aux incroyables buts de soccer du néophyte chanceux, difficile de résister. Ajoutez un clin d'oeil à Orange mécanique avec la comtesse en chaise roulante et son valet qui se promènent sur la musique du film de Kubrick et le compte y est. Purement ludique mais une réussite dans le genre. Dernier film de Nando Cicero, vétéran entre autre des films de la Dottoressa avec Alvaro et Edwige. Mario Giguère

  LA TOUBIB PREND DU GALON aka La soldatessa alle grandi manovre - Nando Cicero avec Edwige Fenech, Renzo Montagnani, Alvaro Vitali, 1978, Italie/France, 91m, version originale italienne

On rempile un an plus tard, toujours en coproduction avec la France (quelle est la véritable implication d'Annie Libert au scénario ? Elle est au générique de quatre coproductions dont le précédent film). Le personnage est toujours la doctoresse Marini (Edwige Fenech) et on revoit le colonel Fiaschetta (Montagnani) et tous les zigotos du camp de recrues. D'ailleurs ca crée la confusion lorsque le film reprend la traduction exacte du titre français du précédent LA TOUBIB AUX GRANDES MANOEUVRES.

La belle doctoresse est assignée dans une caserne militaire pour étudier les moeurs sexuelles des soldats. Situé près d'un petit village très ancien et pittoresque, les soldats sont de véritables obsédés sexuels. Du Colonel qui s'habille en femme dès qu'il a une minute, troublé par l'autorité de sa mère castratrice, ou des soldats qui imaginent tous les stratagèmes pour avoir des relations avec la "sauvageonne", la Leoparda, qui vit seule avec sa chèvre. On ajoute un curé joué par Lino Banfi, qui s'occupe officiellement d'enfants malades dans le village, mais qui ne pense qu'à manger et à boire ce qu'il récolte pour les bambins. Maniri va donc se sentir interpellée par les bambinos, mais à la fin du film elle les aura oubliés, contrairement à son personnage de LA FLIC qui avait de meilleures priorités ! D'ailleurs elle surveille beaucoup un personnage libidineux joué par l'acteur qui interprétait son fiancé dans son épopée policière. On a droit évidemment à moult gags foireux sur les culs et les flatulences. J'ai bien rit avec le tuyau à échapper les gaz ou les nombreux coups pendable de toilettes qui visent le supérieur immédiat d'Alvaro. Le titre trouvera sa justification durant les quinze dernières minutes avec d'authentiques manoeuvres, jeux de guerre ou péripéties sexuelles et gags de postérieurs aideront à triompher de l'ennemi.

Version italienne oblige, je me doute que j'ai manqué plein de jeux de mots foireux. Edwige Fenech est plus présente que dans le deuxième film et les personnages y vont tour à tour de leur présence, le film étant plus équilibré à ce niveau. Edwige se dénude principalement devant le miroir de sa pièce qui est transparent de l'autre côté, tous les militaires se délectant du spectacle charmant. Curieusement, le miroir donnera plus tard sur la chambre du colonel ou la routine aura lieu pendant qu'il reçoit sa maman. On a droit à une courte présence de Boris Lugosi alias Salvatore Baccaro, l'homme troglodyte démesuré, qui enchaîna avec STARCRASH. Passer d'Edwige Fenech à Caroline Munro, voilà un sort enviable pour un acteur de soutien, oui.

Les films sortis le 7 décembre 1978 en France, on ne saurait dire si c'était un véritable cadeau de Noël, mais en tout cas, ca se laisse regarder avec une certaine indulgence. Pour revoir Edwige Fenech, à la chevelure plus courte et au toupet qui la rajeunit, toujours aussi sensuelle et les gags gras et cons d'Alvaro, mention spéciale au gag qui se prépare tout le long du film avec des plombs dans une bouteille de vin. Le nouveau thème de Piero Umiliani est fort entraînant. Mario Giguère

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