LES FILMS DE FANTASIA 1997

du 11 juillet au 10 août au cinéma Impérial

Affiche illustrée par Jean-Pierre Normand

ARMAGEDDON aka Tian di xiong xin - Gordon Chan, 1997

En 1997, un jeune prodige ( Andy Lau ) de l'électronique est appelé à expliquer pourquoi toutes les liaisons satellites ont disparu pendant une demi-heure. Commence alors, avec la protection de son ami flic ( Anthony Wong ), suite à la disparition de scientifiques, une enquête sur les satellites et les scientifiques victimes d'auto combustion. Par la même occasion, il y a sa fiancée, morte, qui apparaît et disparaît à la surprise de tout le monde...

Curieux film, au début bien intrigant et plein de surprises, qui s'enlise dans une histoire de fantôme d'amour, pour finir par une pirouette colossale. Qui sait, en tout cas, je me suis dit: tout ça pour ça ? Un conte cynique en forme de fable sur la rétrocession à la Chine ? Mario Giguère

BABY CART : LE SABRE DE LA VENGEANCE aka Lone Wolf and Cub: Sword of Vengeance aka Kozure Ôkami: Kowokashi udekashi tsukamatsuru - Kenji Misumi, 1972 , Japon

Il fallait bien le mettre un jour celui-là non? Le premier Baby Cart, quand même...

Pour ceux qui ne connaissent pas la trame de base qui va engendrer de multiples bastons à n'en plus finir par la suite, c'est l'histoire de l'exécuteur du Shogun, Ogami Itto, banni du royaume et dont la femme sera auparavant massacrée par des clans rivaux.

La suite, on la connaît, le brave part sur les routes accomplir le coeur lourd une existence de mercenaire sans pitié, traînant avec lui le landau à roulette de son fils, Daigoro.

Ce premier opus est très chouette et permet surtout de poser les bases de l'intrigue, les combats (toujours très violents) intervenant surtout à la fin.

La musique est exceptionnelle (raw funk à souhait), les images sont belles, et... ça a une classe dingue!

Fabuleux. Franfran

BEYOND HYPOTHERMIA aka Sip si 32 doe - Patrick Leung, 1996

Réalisé par un ancien assistant-réalisateur de John Woo, ce film ne renie pas ses racines; le style du maître transparaît et l'histoire est influencée plus qu'un peu par THE KILLER. Toutefois, une certaine originalité demeure, et c'est une histoire émouvante que l'on nous présente ici, qui présente des moments forts et qui, surtout, culmine en une finale à tout casser qui nous laisse rivé à l'écran, un peu sonné. Orloff

 

The BEYOND aka E tu vivrai nel terrore - L'aldilà aka L'Au-Dela, 1981, Italie

Catriona MacColl joue une New Yorkaise qui hérite d'un vieil hôtel à la Nouvelle Orléans. L'héritage est plutôt malsain, l'hôtel étant construit sur une des sept portes de l'enfer. Rapidement les ouvriers attelés à la restauration meurent de manière fort dramatique et le médecin appelé sur les lieux ( David Warbeck ), sceptique, finira par être mêlé à ce conte cauchemardesque.

La grande question que je me pose au sujet de l'intrigue est: quand au juste la porte s'est-elle ouverte ? Des le premier meurtre, le plombier qui se fera arracher les deux yeux, personne ne se pose trop de questions. Mais pour l'amour du bon Chtulu, un plombier qui perd les deux yeux, ça demande un minimum de questions de la part du médecin, sans parler d'une enquête policière. Hors, dès le début de cette malédiction, ce premier meurtre sordide, les forces policières sont complètement absentes. Les meurtres se succèderont sans trop affecter la propriétaire, un comble, elle qui a aperçu le livre de Eibon. Lors d'un final zombiesque Catriana et David vont passer d'un endroit à l'autre de manière fort onirique et déconcertante. La fin, très préparée, vaut à elle seule le film, véritable rêve éveillé gore à souhait. Un incontournable.

Le dvd d'Anchor Bay est bourré d'extras, il n'y a que la piste de commentaire que je n'ai pas encore écouté, elle semble également agréable ! Mario Giguère

BLACK MASK aka Hak Hap - Daniel Lee, 1996

On dirait que tout ce que touche Tsui Hark se transforme par magie en ridicule.  Ce petit film amusant mais sans plus ne fait pas exception.  Avec Jet Li, Lau Ching-Wan et Yuen Woo-Ping aux chorégraphies, cela promettait drôlement. Daniel Lee a cependant l'affront de transformer Lau Ching-Wan en brute épaisse et Jet Li en modèle de sobriété, et il insère sans que l'on comprenne ses motivations des scènes qui se veulent comiques mais qui frôlent le pathétique. Un bon divertissement pour l'action et les scènes de combats mais l'enrobage est plutôt terne.  Dommage. Orloff

Il ne faut pas bouder son plaisir, et si possible voir la version originale, sans musique rap, vive Jet Li ! Mario Giguère

The BRIDE WITH WHITE HAIR aka JIANG HU aka BETWEEN LOVE AND GLORY - Ronny Yu, 1993, Hong Kong

Cho, le plus brillant des élèves du Wu Tang est désigné comme successeur à la tête du clan. Mais Cho tombe littéralement sous le charme de Wolf Girl, tueuse sans nom au service des maléfiques siamois Ji Wushuang. Leur idylle n'est évidemment pas du goût de leurs supérieurs respectifs...

Ronny Yu adapte ici un roman dont l'histoire plonge littéralement dans l'univers féerique chinois. Apparemment attaché au roman, puisqu'il est coscénariste et producteur en plus de porter la casquette de réalisateur, il se lâche totalement et adopte un style visuel frénétique qui demande un certain temps d'adaptation au spectateur car il se voit quelque peu secoué dès les premières images dont au moins la moitié sont filmées en plans obliques. Mais la beauté folle des décors intégralement constitués en studio ainsi que les costumes colorés confèrent au film un cachet unique, une sorte de feu d'artifice visuel qui émerveille constamment. Les acteurs, eux, surjouent quelque peu tout au long du film, en particulier Elaine Lui et Francis Ng, les siamois maléfiques, personnage(s) fascinant. THE BRIDE WITH WHITE HAIR est une merveille visuelle ponctuée de passages poétiques alternés à des éclairs de violence foudroyants, malheureusement le tout est un peu trop déconstruit pour être apprécié pleinement, mais il est clair que ce film - qui ne préfigure en aucun cas la future carrière hollywoodienne de Yu, est à voir absolument. Kerozene

 

BURIAL GROUND aka le MANOIR DE LA TERREUR aka Le Notti del terrore - Andrea Bianchi, 1980

Me procurant le DVD allemand, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un transfert sublime de ce classique  italiano-crouteux. La différence entre ce dernier et la vieille vidéocassette Sovicom est si marquée que, tout comme le vieux professeur barbu du film, je fis d'étranges découvertes insolites. Premièrement, dans la scène d'ouverture, il est étrange de constater que notre bon vieux chercheur ZZ-Top porte une paire de jeans bleu électrique. De plus, le vieux est franchement lâche, puisqu'il retourne creuser à la caverne zombiesque en plein jour, contrairement à l'obscurité totale que laissait croire la vidéocassette. Deuzio, le gnome Michael (le garçon qui, malgré sa petite taille, semble avoir quarante-cinq ans) est encore plus laid, les scènes de baises sont maintenant ponctuées de cellulite, et certains éléments du si beau décor laisse entrevoir un aspect carton-pâte (dont des dalles de ciment en papier à bricolage).  Ma trouvaille ultime revient par contre à l'aspect déplorable des zombies. J'ai en effet appris que les masques n'étaient pas faits de plâtre, mais bien d'un mélange de glaise, d'eau et de poudre à pâte, appliquée à la truelle.Technique ajestueuse désormais oubliée par la civilisation occidentale. La musique abracadabrante est par contre toujours aussi formidable. Un must.  Samhain

Longtemps, le cinéma populaire italien s'est inspiré de modes internationales ou américaines pour donner lieu à des films exportables qui poursuivaient un certain succès commercial. On connaît bien la vogue de l'espionnage des années 60, par exemple.

BURIAL GROUND s'inscrit dans le courant " zombies " lancé par le succès du DAWN OF THE DEAD de George A. Romero. En fait, ce film d'Andrea Bianchi marche plus précisément sur les brisées du ZOMBIE de Lucio Fulci, auquel il pique plusieurs idées (notamment un effet gore qui avait valu le succès de Fulci auprès des amateurs).

Évidemment, BURIAL GROUND, comme beaucoup de démarquages, ne s'élève jamais à la hauteur de son modèle. C'est du cinéma alimentaire, réalisé rapidement sans trop d'ambitions. On remplit le cahier des tâches avec une conscience professionnelle minimale, mais néanmoins présente.

Le scénario est d'une simplicité désarmante : un vieux prof a libéré une armée de zombies qui s'en prennent à un groupe de personnes qui se rendent dans un vieux château.

Autour de cette trame très mince, on retrouve des acteurs peu connus, une bande son qui varie du jazz à la musique planante et beaucoup de zombies. Ces derniers ont la gueule typique de l'époque : un lourd maquillage peut-être cuit au soleil, qui leur valait le surnom de " Oatmeal Zombies " par les Américains.

Le film, s'il conserve un sérieux dramatique du début à la fin, ne peut se regarder sans sourire, tant les effets sont outrés et souvent peu convaincants. Les zombies semblent rivaliser dans le concours des gueules les plus carnavalesques, et la présence de Peter Bark garantit tout un spectacle : cet homme de petite taille, âgé de 25 ans, incarne un garçonnet qui entretient une relation oedipienne avec sa mère. Évidemment, Bark n'a jamais l'air d'un enfant, malgré la voix de fausset dont le doublage anglais l'affuble.

La réalisation est désinvolte et effacée, et les attaques des zombies sont souvent approximatives : les acteurs qui incarnent les victimes donnent l'impression de les aider, telle cette bonne qui s'avance de son mieux vers les monstres pour se faire décapiter plus efficacement.

Les morts-vivants sont tantôt lents, tantôt rapides. Ils s'arment aussi d'outils et paraissent communiquer entre eux de façon muette, pour des scènes étranges (ils manient un bélier pour entrer dans le vieux château).

BURIAL GROUND est un film grand-guignolesque et amusant, mais rien de très sérieux. 

Le DVD édité par Shriek Show le prouve du reste assez bien : l'une des actrices s'en souvient très mal, puisqu'il s'agissait de l'un des nombreux films tournés à la chaîne, sans distinction particulière. Le producteur, lui, a une meilleure mémoire, argent oblige... Mais il ne semble guère se faire d'illusions... Howard Vernon

 

CANNIBAL FEROX aka Make Them Die Slowly aka Woman from Deep River, 1981, Italie

Deux filles et un gus s'enfoncent dans la jungle amazonienne. Une des filles est anthropologue et tient à prouver ses dires, comme quoi le cannibalisme n'est qu'une cruelle légende urbaine. Pas de pot, ils tombent nez à nez avec deux truands qui ont en réalité fait les couillons avec une tribu qui veut leur faire leur fête.

Au menu donc: énucléation, castration (avec dégustation du zob, "Where's my Johnson ?" aurait pu dire notre victime), éviscération, démembrementations (ça se dit ça ?), décalotage crânien, énichonération (suspendre une victime par les seins à l'aide de crocs de boucher), piranhasisation, et violence gratuite à l'encontre de plein de bestioles, tel opossum, singe, larve et autre tortue.

Bref, du gore bien trash, mais force est de constater que l'effet gerbif autrefois ressenti s'est quelque peu estompé. Le DVD présente une belle image, un bon son avec une chouette musique pleine de basse funky. J'ai hâte d'entendre ce que Lenzi raconte dans son commentaire pour sa défense !

Le film est en quelque sorte justifié par un message humanitaire, lorsqu'à la fin l'anthropologue publie son bouquin, affirmant qu'effectivement le cannibalisme n'existe pas, malgré le fait qu'elle ai perdu son frangin et sa meilleure amie. Tout ça parce que ces gens ne demandent rien à personne et que la violence engendre la violence. Il faut donc les laisser vivre en paix, et tout le monde s'en portera mieux. Bref, un film à faire voir aux talibans. Kerozene

Voilà un bout de temps que je n'avais pas vu ce film de Lenzi, aussi ai-je répété l'expérience récemment. Que dire de son Cannibal Ferox ? C'est, à l'instar des autres films de Lenzi, extrêmement rapide, nerveux, agressif et dynamique. Le scénario (de Lenzi) offre la belle originalité de raconter deux histoires parallèles (l'une se déroulant à New York, l'autre, en pleine jungle).

Vous connaissez sans doute tous l'histoire : celle d'une jeune thésarde qui s'en va en pleine jungle à la recherche de la preuve que " le cannibalisme n'existe pas ". Elle y rencontrera Mike Logan, une crapule dont les vacheries à l'égard des indigènes finiront par causer leur colère.

Le film est encore plus violent que dans mon souvenir, et, bien entendu, ce qui suscite le plus l'indignation, c'est l'utilisation massive d'animaux massacrés (pour vrai) devant la caméra. De telles pratiques ont fait l'objet de nombreuses discussions sur le babillard du Club des Monstres au fil des années, aussi est-il ici peu pertinent de revenir là-dessus, sinon pour les dénoncer et regretter que Lenzi (et Deodato, Sergio Martino, etc.) soient tombé dans une telle facilité. Après tout, les autres effets spéciaux sont plutôt bien réalisés, alors on aurait pu faire de même avec les animaux... mais tel ne fut pas le cas.

Mis à part cela, le côté " BD sortie de l'enfer " du film permet de relativiser le catalogue d'horreurs déferlant sur l'écran et de prendre le tout avec un grain de sel, malgré l'intensité de certaines scènes. Ce film était réalisé pour donner la nausée au spectateur, et il remplit parfaitement son mandat. On dirait un peu un Indiana Jones démoniaque.

Pour toutes ces raisons, je ne conseille pas Cannibal Ferox aux petites natures (" not for the squeamish ", comme le diraient les publicités des années 60), mais si vous savez à quoi vous attendre, je vous garantis que vous ne vous ennuierez pas. Après tout, si certains critiques peuvent reprocher certaines choses au cinéma d'Umberto Lenzi, ils seraient mal venus de dire que ses films sont endormants... Howard Vernon


Jim Van Bebbe

CHARLIE'S FAMILY aka The MANSON FAMILY aka MANSON- Jim Van Bebber, 2003, Etats-Unis

Le festival Fantasia a présenté la version en cours de production intitulée CHARLIE'S FAMILY, film sorti en version finale sur dvd en 2003

16 ans ! Il aura fallut 16 ans et l'aide de Blue Underground pour permettre à Jim Van Bebber de mettre un terme à son ambitieux projet ! Et quel projet ! Un regard étonnant et sans concession de la vie de la "famille" et de la popularité montante de Charles Manson et des siens jusqu'au dénouement meurtrier que l'on connaît. Van Bebber livre sous la forme d'un docu-fiction une enquête en profondeur des moeurs de cette communauté sans cesse défoncée au LSD et pour qui le sexe s'avère être le moteur principal. Ainsi il interroge des membres de la rfamille en 1996 afin d'obtenir un maximum d'informations sur cette bande de cinglés du bulbe qui se ballade à poil en admirant ce petit bonhomme halluciné qu'est Manson. Les témoignages, mêlés aux images "d'archives", dévoilent donc la vie au quotidien chez ces idéalistes qui marquèrent définitivement la fin du mouvement hippies en trucidant de manière atroce des victimes choisies en fonction de leur statut social.

Jim Van Bebber livre ici un film sévèrement burné. Il ne s'est encombré d'aucun compromis pour livrer sa vision de la Famille, et le résultat est méchamment radical. L'ambiance glaciale et psychédélique à la fois est vraiment étonnante et surtout rendue efficace grâce à des acteurs très convaincants, voire carrément flippants. Le film ne souffre pas des quelques baisse de régime que peut présenter DEADBEAT AT DAWN, son montage étant nerveux et très bien dosé. Quant aux scènes de meurtres, elles sont bien loin de la violence hollywoodienne. Ici les coups font mal, le sang pisse et les lames des couteaux font un sale bruit en pénétrant la chair. THE MANSON FAMILY est un film redoutable. Kerozene   www.themansonfamily.org

DEEP RED aka PROFONDO ROSSO aka Les Frisssons de la Terreur aka Les Frissons de l'Horreur aka Hatchet Murders - Dario Argento avec David Hemmings, 1975, Italie

Dernièrement je souhaitais initier mon amie au cinéma d'horreur italien et finalement mon choix s'est porté sur Profondo Rosso (les frissons de l'Angoisse)  dont j'avais un souvenir palpitant, ça ne lui a pas déplu mais comme elle dit " c'est pas un chef d'œuvre " ce en quoi j'ai répondu que " dans son style " si !

D'abord il y a David Hemming qui est presque bon (d'ailleurs il a fait quoi d'autres à part blow up ???) et Macha Meril c'est dire. Il y a un très bon suspense notamment avec le rebondissement de la fin avec la mère. Comme dans tous les Argento on part d'une scène mal vue par le héros (là il s'agit d'un miroir qu'il confond avec un tableau).

On part sur beaucoup de fausses pistes, et le personnage de la petite fille est très réussi et ambigu (avec la torture du lézard).

Le côté Giallo est réussi avec des superbes scènes de tranchage (sur une vitre par un collier...) d'éclatement de dents (contre la cheminée) et d'écrasement (le pote du héros un temps soupçonné se fait écraser la tête par un camion. Comme toujours Argento ne nous épargne aucun détail et le film se termine sur le reflet du héro sur une flaque de sang... Magistral !!!! Richard Ludes

EXECUTIONERS aka The Heroic Trio 2 aka Xian dai hao xia zhuan - Ching Siu-tung & Johnny To - HK - 1993 

Les trois moeufs du HEROIC TRIO, à savoir Anita Mui, Michelle Yeoh et Maggie Cheung (sublime), sont de retour pour une grande aventure. Dans un futur un peu pourri, l'eau potable est contaminée. Mais un savant fou et défiguré sait comment la rendre à nouveau potable et se sert de son pouvoir à de viles fins politiques. Le président en place se fait avoir par un coup monté et nos trois héroïnes justicières se chamaillent sans arrêt. Bien sur, celles-ci découvriront que le savant fou est responsable de la pénurie d'eau potable, elles seront de nouveau les meilleures amies du monde, et elles sauveront le président et libéreront le peuple assoiffé.

De l'action molle, des combats peu intéressants, des décors de série Z, une ambiance foireuse, une musique insupportable, un scénario bancal...  EXECUTIONERS est un très mauvais film, et pourtant j'aime beaucoup les films de Ching Siu-tung. Mais là c'est un foirage en grandes pompes. Kerozene

FUDOH - THE NEXT GENERATION aka Gokudô sengokushi: Fudô - Takashi Miike, 1996

Film culte complètement dément portant sur la vengeance d'un jeune homme envers son père, cette perle rare comprend des enfants assassins, une fillette qui a un certain talent très particulier, et un ballon de soccer qui s'avère être une tête humaine.  Préparez votre incrédulité, car Fudoh frappe fort, et souhaitons que vous ne fassiez pas économie de vos haussements de sourcils. Orloff

Wow. Encore un autre superbe film japonais bourré d'action. Fudoh, un jeune Yakuza (mafia japonaise) à sous ses ordres une bande d'associés hors de l'ordinaire (une danseuse nue qui lance des darts à l'aide d'une sarbacane placée dans son vagin, des enfants d'écoles tueurs à gage, etc.). Bientôt, les activités de Fudoh nuiront à son père qui est le chef du clan. Alors un sanglant conflit père/fils éclatera pour le bénéfice du spectateur. Un excellent film très bien réalisé qui ne laisse pas une seconde de répit. À voir absolument. Angel Guts

A GUN FOR JENNIFER - Todd Morris, 1996, États Unis

Une femme au passé inquiétant arrive à New York dans le but de commencer une nouvelle vie. Mais comme elle ne connaît pas le coin, elle décide de visiter le Bronx et se fait attaquer par deux voyous qui tenteront de la violer. Mais au moment même, une bande de justicières à mitraillettes viendront la sauver et l'héroïne décidera de se joindre à eux pour emmener un peu d'ordre dans la ville.

Un film vraiment nul, l'histoire est déjà vu, pas originale du tout, le réalisateur tente de créer un environnement new-yorkais sinistre, tel que vu dans MANIAC et dans TAXI DRIVER, mais il se plante royalement. Les actrices sont particulièrement mauvaises, elles lisent leur texte le trois-quarts du temps. Bref, on s'emmerde et on a hâte que ça finisse ! Oncle Freak

KILLER TONGUE aka La Lengua asesina - Alberto Sciamma - 1996

La nouvelle vague trash du cinéma espagnol donne vraiment un salutaire coup de pied au cul en face des classiques blockbusters américain (constitué en grande partie de "remakes" en ce moment) et du cinéma d'auteur traditionnel.

En effet, Alberto Sciamma comme Alex de la Iglesia propose un cinéma différent, musclé, puissant, trash et drôle à souhait!

Ici, après la chute d'un météore dans la soupe (sic!?) d'une ex braqueuse de banque, celle-ci va se transformer en une sorte de mutant abritant deux personnes; elle-même (Melinda Clarke, mmmmmmm!!!) et un alien ayant la forme ignominieuse d'une langue gigantesque et meurtrière, se nourrissant d'êtres humains!

Je passerais sur la complexité irréelle du scénario tant les bonnes idées, et les détails fourmillent.

On s'amuse comme un petit fou dans ce film goro-erotico-policio-rigolo. Vivement conseillé! Franfran

Un couple de petits truands double ses deux acolytes et les lâche en plein désert. Peu après, lui se fait coffrer par les keufs et elle (Melinda Clark - je t'aime !) se retire dans un mini-couvent dans le désert en attendant que son homme soit relâché.

Quatre ans plus tard, lui est sur le point d'être relâché, ce qui ne fait pas le bonheur du maton sadique et moumouté de service: Robert Englund, qui fait tout pour prolongé sa peine afin qu'il continue à casser du caillou. Elle, se retire du couvent accompagnée de ses trois caniches et de ses portes jarretelles, direction un boui-boui crapoteux, toujours au milieu du désert. C'est à ce moment qu'une météorite rose fluo descend du ciel, lâche une perlouze qui atterrit dans la soupe de Melinda qui se transforme ensuite en bombasse au corps sculpté dans un moule à miss monde affublée d'une gigantesque langue autonome qui cause. Les caniches bouffent la soupe eux aussi et se changent en drag queen délirants. Melinda n'apprécie pas trop son nouvel organe et tente de le couper, de le passer au fer à repasser, etc... Sans grand succès. A ce moment, une des nonnes du couvent (super sexy et muette), se rend vers le point d'impact de la météorite et se déshabille pour ne garder que le strict minimum avant de se faire kidnapper par les caniches-drag-queen.

Le reste de l'histoire oscille entre les déboires du héros face à un Robert Englund hystérique, les deux truands frustrés à la recherche de Melinda, les déboires de Melinda avec sa langue qui a la dalle et qui n'est pas végétarienne, la jolie nonne qui se prend pour la vierge marie, le tout se confondant dans un joyeux bordel non-sensique très stylisé. Car, en effet, si la photographie, le gore et l'esthétique de ce film flattent le regard, la cohérence, la continuité et la mise en scène sont totalement passés à la trappe. C'est dommage, mais ça reste un film à voir, ne serait-ce que pour Melinda. Kerozene


Will Keenan

LOVE GOD, Frank Grow, 1997, États Unis, 1h22 

Lorsque l'état de New York décrète que les asiles doivent réduire drastiquement le nombre de patients "pensionnaires" entre leurs murs, ce qu'on appelle couramment la désinstitutionalisation, un Will Keenan halluciné, affligé d'un désordre chronique de lecture (il éprouve compulsivement l'irrépressible besoin de détruire tout ce qu'il lit, ce qui peut à la longue avoir une incidence sur ses bonnes manières), est relâché dans le grand monde. Il est logé au "Love Hotel", un immeuble miteux dans lequel on lui assigne une chambre. Au même moment le docteur de son asile, mégalomane asiatique tout à fait hilarant, expérimente avec un espèce de parasite préhistorique à l'air tout à fait grotesque, qui se sauve dans la nature - la nature étant ici les égouts de New York. Notre Will, pourchassé par ce vers gluant évoquant un étron déformé, tombera en amour de sa voisine muette et un peu folle, et se verra assigner un "metal head" comme chambreur, avec en prime le syndrome de tourette.

Je sais que le résumé peut paraître accrocheur comme ça n'est pas possible mais attention. Il y a dans ce "scénario" de fort bonnes idées, mais tout est dans le traitement.

Une hystérie constante et à vrai dire pas très agréable baigne ce film, que ça soit techniquement - montage épileptique, plans hachurés, gros plans hallucinés mal montés... - ou du côté de la performance. Grow tente ici de représenter la folie du mieux qu'il peut, mais son enfilade de moyens excessifs perd un peu le film.

Il y a certes des personnages attachants, mais d'autres sont carrément incroyables, et on décèle facilement une intention d'en "jeter plein la vue" qui, malheureusement, rate sa cible. J'ai visionné le film en plusieurs segments, incapable d'en prendre une dose massive trop concentrée. J'imagine ce que ça devait être lors de sa présentation en salle lors d'une précédente édition de Fantasia...

Keenan est loin de son personnage de Troméo ! Et Frank Grow, le réalisateur, n'a à son actif que cette réalisation, heureusement. '97, année fade où pas grand chose ne s'est passé, a au moins été celle où il a arrêté de sévir envers des spectateurs innocents qui ne méritaient en rien ce mauvais traitement ! Orloff

MAJIN aka DAIMAJIN aka MAJIN THE MONSTER OF TERROR aka MAJIN THE STONE SAMOURAI aka THE DEVIL GOT ANGRY aka THE GIANT MAJIN aka THE VENGEANCE OF THE MONSTER aka MAJIN THE HIDEOUS IDOL - Kimiyoshi Yasuda, 1966, Japon

En 1966, un an après la mise en chantier de son concurrent direct de Godzilla - à savoir Gamera, la Daiei tourne dans la foulée sa trilogie DAIMAJIN qui transpose le kaiju-eiga jusqu'alors post-atomique, dans un Japon féodale en proie à la tyrannie. En effet, un petit et cruel seigneur aux dents longues usurpe le trône de son supérieur et massacre sa famille. Mais ses deux enfants parviendront à s'échapper et seront protégés par une vieille prêtresse vivant sur la montagne de Daimajin, un Dieu représenté par une gigantesque statue de pierre sculptée à même la montagne. Dès lors, le peuple se voit réduit à l'esclavage et privé de ses droits les plus élémentaires. Dix ans plus tard, les enfants du seigneur déchu passeront à l'action, mais seul l'intervention divine du golem aux pouvoirs supernaturels parviendront à mettre un terme à cette infâme dictature.

Si DAIMAJIN se trouve être quelque peu prévisible - seul véritable reproche que l'on pourrait lui faire, il propose un attachant mélange de tragédie, de poésie et de fantastique. Le film prend son temps pour exposer les faits et la situation des protagonistes en introduisant petit à petit l'importance de la menace que pourrait être cette créature mystérieuse. Elle se révélera bien entendu lors du magnifique finale. La scène de l'arrivée de Daimajin sous un ciel rougeâtre chargé de nuages bleutés résume à elle seule les qualités visuelles et poétiques du film et contrairement à ses collègues de l'ère atomique le golem ne s'acharne pas aveuglément sur des maquettes mais cherche dans un premier temps à punir le mal. Les effets spéciaux sont beaux, la créature est étonnante avec son look de samouraï au faciès diabolique et le tout est magnifié par un cinémascope de toute beauté. Bravo DAIMAJIN ! Kerozene

MOON WARRIORS aka Zhan shen chuan shuo - Sammo Hung avec Andy Lau, Maggie Cheung et Anita Mui, 1992, Hong Kong

Un paysan pêcheur vient en aide à un étranger qui est nul autre que l'empereur, en fuite de son méchant frère. Il tombera amoureux de sa futur épouse, s'apercevra que les grottes dans lesquelles il s'amuse renferment les tombeaux secrets des ancêtres de son empereur et que son ami l'orcal lui est très fidèle !

Et voici un film d'époque plein de combats époustouflants, mais aussi de romantisme un peu mielleux. Andy Lau est très athlétique et les combats fabuleux. Maggie Cheung et Anita Mui se battent à l'épée de manière magistrale. Le décor du temple souterrain est magnifique. Ca s'arrête plus d'une fois pour une petite chanson et le moteur du scénario est prévisible, mais ca demeure un excellent film avec des cascades reversantes. Mario Giguère

the MYSTERIANS aka PRISONNIÈRES DES MARTIENS aka CHIKYU BOEIGUN aka WELTRAUM-BESTIEN - Inoshiro Honda, avec Kenji Sahara, Yumi Shirakawa, Akihiko Hirata, Momoko Kochi, et un kaiju sensible nommé Mogera, 1957, Japon

Au Japon, des phénomènes sismiques étranges alertent l'armée et les savants : des arbres s'enflamment inexplicablement aux abords d'un village, et plus loin c'est un véritable glissement de maquette, euh non, de terrain. Dans la salle, sauf pour les incorrigibles retardataires comme les adeptes du dernier piti pipi juste avant que ça commence, le doute n'est plus permis depuis le générique qui a montré une théière dominant la planète. D'autant qu'une musique plombant de lents coups de tambours inquiétants le suggère aussi : les choses ne vont pas aller en s'arrangeant pour nos voisins nippons. En effet, au bout du premier quart d'heure apparaît sur les lieux d'un cataclysme un bipède bedonnant à tête d'oiseau, costumé en papier alu. Aussitôt, les gros plans des personnages alentours montrent des visages qui lèvent ostensiblement les yeux en l'air, puis comme pour conforter son échelle, le monstre dégage une jeep en carton d'un extérieur nonchalant du pied droit : pour sûr, c'est une masse c'est du kaiju tout neuf. On s'attend presque, s'il se retourne, à découvrir encore agrafée dans son dos la petite étiquette " made in toho ", signe éminent de qualité puisque la firme Toho est par exemple la seule dans le monde entier habilitée à labelliser une viande d'origine certifiée cent pour cent pure Godzilla.

Les cinéphiles convaincus que le kaiju est le meilleur ami de l'homme sont alors trahis par le scénario et les militaires qui, à coups de charges sournoises d'explosifs, l'expédient en moins de dix minutes à son autopsie par les savants, lui laissant à peine le temps d'envoyer des jolies lueurs bleues par ses yeux qui clignotent pour enflammer des bâtiments ou de faire détaler devant lui les populations comme des fourmis.

De fait, sniff, ce sera la seule apparition du kaiju, re-sniff, celui-ci se révélant au décapsulage un simple outil robotique téléguidé par les " mystériens ", des envahisseurs extraterrestres qui ont réussi à squatter un pré pour implanter une base. A partir de celle-ci, ils dicteront leurs exigences croissantes d'occupants aux japonais, qui bien entendu ne vont pas se laisser piétiner trente hectares de leur herbe aussi poliment (ben tiens, déjà quand on voit la flambée du marché de l'immobilier avec tous les habitants serrés sur leur île là-bas). Les évènements, relatés avec ce ton encore complètement sérieux de la première époque des kaijus, s'aggravent alors définitivement en une " guerre des mondes " à la manière de celle écrite par Herbert Georges Wells : chars d'assaut contre base au sol et avions contre soucoupes dans le ciel.

Célèbre au Japon, quatrième film de genre prolongeant encore le succès de son Godzilla pour Inoshiro Honda, sa tournure science-fiction le classe parmi les fondateurs d'un genre, dérivé du " kaiju eiga " (" film de monstres "), appelé là-bas le " ese-fu eiga " (" film de SF ").

Par curiosité, j'ai vérifié le contexte historique de l'époque : alors qu'en conclusion de la seconde guerre mondiale, le Japon avait capitulé à la suite des bombardements atomiques, le film est réalisé pendant la période charnière entre la fin de l'occupation par l'armée américaine et la mise en place de nouveaux traités de paix internationaux. Ainsi, on n'est pas surpris de retrouver un fond pesamment moraliste et utopique, qui dénonce la crainte de l'invasion étrangère, le risque atomique, la revendication d'un espace vital, la préservation d'une pureté de la race, les abus de l'occupation, la science sans éthique, la diplomatie fourbe, et qui exhorte par ailleurs au pacifisme, à l'union des nations dans leur intérêt commun et particulièrement celui de la défense, ou qui évoque enfin les enjeux de la course aux armements voire de la conquête spatiale.

Pour ce spectacle tous publics, des effets on ne peut plus fifties aux chouettes couleurs emballent tant les combats que les déambulations du kaiju et les catastrophes naturelles. Contrairement à son extérieur franchement maussade, l'intérieur de la base des mystériens tiendrait encore la comparaison dans un épisode de star trek. En revanche, moins impressionnants pour des extraterrestres, les mystériens eux-mêmes ressemblent quand même clairement à des humains à peine déguisés dans leurs casques intégraux de motards à bec d'oiseau sur des lunettes de soleil, avec leurs capes multicolores taillées dans les rideaux, leurs bottes en plastique et leurs pistolets à eau. En même temps, ça crédibilise qu'ils puissent exiger que les terriens leur remettent des femmes pour régénérer leur race - d'où le titre alternatif " prisonnières des martiens " - vu que l'accouplement semble morphologiquement plausible dans toutes les positions du kamasoutra entre les deux espèces.

Enfin, les formidables savants ont découvert dès le débarquement des mystériens qu'ils provenaient en réalité de la planète mystéroïde : ouf, on a échappé à une invasion par des hémorriens ! Et pour les fans frustrés par la prestation timide du robot kaiju, hélas craintif des pétards, il " répond " au nom de Mogera (façon de dire, car au fait, a-t-on pensé à lui scotcher des oreilles ?) et sera reboulonné en 1995 pour batailler contre Godzilla himself. Bigeyes

Au Japon, de curieux incidents se produisent laissant perplexes les savants. Surgit alors une sorte de pingouin métallique géant qui détruit tout sur son passage. Des habitants de la planète Mysteroid se font alors connaître et menacent de détruire la Terre si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Après plusieurs discussions, les savants de toutes les nations travaillent alors ensemble avec les Japonais pour trouver un moyen de détruire les dangereux "Mysterians". La bataille entre la Terre et Mysteroid peut donc commencer.

Aaaah!!! Qu'il était bon cette période des années 50-60 où le cinéma japonais partait dans toutes les directions possibles pour nous offrir des films de science-fiction délirants et amusants. Ce petit échantillon du fameux créateur de "GODZILLA" fait justement partie de cette catégorie disjonctée. On commence par l'attaque d'un monstre géant au look rigolo, on continue avec des extraterrestres dont la nationalité "très japonaise" est reconnaissable grâce aux couleurs voyantes de leurs costumes, leurs casques à motos et leurs grosses lunettes de soleils et on termine par une bataille excitante. C'est un film d'une fantaisie incroyable, à l'action soutenue et aux trucages imaginatifs et colorés. On rigole toujours du doublage (surtout le passage du message de paix et de fraternité d'un Japonais qui veut l'union des nations contre les Mysterians) en langue anglaise mais l'histoire est si peu prétentieuse que l'on ressort complètement gaga après un tel spectacle. À voir immédiatement surtout que le film existe en DVD (chez Media Blasters). Un vrai régal magnifiquement filmé en couleurs et en "Tohoscope"! Mathieu Lemée

RED TO KILL aka Ruo Sha - Hin Sin "Billy" Tang, Hongkong, 1994, 91m

Après la mort accidentel de son père, une jeune déficiente mentale nommée Ming Ming, se retrouve dans un centre pour malades mentaux. M. Chang, le directeur de l'institut, aime bien Ming Ming. Mais suite à un drame lors de sa jeunesse, M. Chang devient un dangereux violeur psychopathe à chaque fois qu'il voit la couleur rouge et il viole sauvagement Ming Ming après que celle-ci donne un numéro de danse dans une robe rouge. Ming Ming qui est mentalement inepte pour subir l'interrogatoire de l'avocat de la défense, le juge annule le procès et M. Chang est libre. Mais est-ce que la travailleuse sociale qui s'occupe de Ming Ming va laisser M. Chang s'en tiré à si bon compte ?

Voici un excellent film qui vient de Hongkong ! L'interprétation est fortement crédible et la mise en scène nous gâte en nous offrant de superbes prises de vues. Ben Ng dans le rôle de M. Chang, nous donne une magnifique interprétation de vilain qui se rapproche en qualité de celui qui avait donné Anthony Wong dans THE UNTOLD STORY. Plus qu'un drame d'horreur, RED TO KILL, est un véritable drame social de qualité. La scène finale grandiose n'épargne rien au spectateur. Un film à voir absolument ! Black Knight

The REVENGE OF FRANKENSTEIN aka La Revanche de Frankenstein - Terence Fisher, 1958, Angleterre

Il s'avère que le baron, censément guillotiné à la fin de l'épisode précédent, a en fait échappé à la mort, ce qui lui permet de continuer ses expériences dans une autre ville. Établi sous le nom de Dr. Stein, il soigne gratuitement les pauvres, non par humanité mais parce que cela lui permet de récupérer les portions de corps dont il a besoin ("Il va falloir amputer, mon brave"). Avec l'aide de son assistant, Hans (Francis Matthews), il crée un monstre plutôt beau gosse et parfaitement sain d'esprit (Michael Gwynn), qui se change progressivement en tueur cannibale une fois que son cerveau a été endommagé au cours d'une bagarre. A la fin, Frankenstein lui-même est agressé par ses patients et laissé pour mort. Heureusement, son assistant réalise une transplantation de son cerveau dans un nouveau corps en patchwork, et le bon docteur peut aller s'établir à Londres (sous le nom de Dr. Franck).

Rare exemple de suite nettement supérieure au premier film, La Revanche de Frankenstein tient en haleine de bout en bout. Ce n'est sans doute pas évident dans le bref résumé que je viens d'en faire, mais le scénario est réglé au millimètre, la mise en scène de Fisher égale à elle-même, c'est-à-dire brillante, et l'interprétation fabuleuse. Cushing peaufine son personnage de baron froid, dépourvu de scrupules, et vous a de ces regards à faire froid dans le dos. La créature, cette fois, attire nettement plus la pitié que la révulsion. Un seul petit regret : la Hammer Girl de service, Eunice Grayson, n'a guère l'occasion de prouver son talent, car son rôle est réduit au minimum vital. Mais on ne va pas faire la fine bouche. Michel Pagel

SANTO VS THE MONSTERS aka SANTO Y BLUE DEMON CONTRA LOS MONSTRUOS - Gilberto Martínez Solares, 1969, Mexique

Un savant fou fraîchement décédé est déterré par quatre émules de Frankenstein, des brutes au teint vert ! Il avait spécifié que son corps devait demeurer intact, il faut dire qu'il ressuscitait les morts, collant de nouvelles têtes à des corps et les ramenant à la vie. Donc son serviteur et assistant, un nain bossu, le ressuscitent tout de go. Comme de raison, son frère est nerveux, mais sa fille est la copine de Santo, ce qui rassure n'importe quelle famille. Notre savant fou réanime alors une armée de monstres, Frankenstein, El Hombre lobo ( un vieux barbu avec des canines ) El Vampiro ( un jeunot qui vole et qui mord ), le Cyclope ( un monstre récupéré d'un autre film créé 10 ans plus tôt, La momie ( qui semble sortir THE LIVING DEAD AT MANCHESTER MORGUE ) et une cohorte de brutes, sans oublier les délicieuses femmes vampires, tout ça dans le but de se venger de son bon frère ! En plus, comme si ce n'était pas assez, il fait un double de Blue Demon qu'il lance aussi aux trousses de sa famille ( moi avoir une machine à faire des doubles, je deviendrais plutôt polygame, si vous voyez ce que je veux dire ). Que commencent les combats !

Film à la grande réputation parmi les Santo, pour tous ces monstres, on se retrouve un peu dépit, malgré tout, par un scénario et une réalisation qui joue fort dans le " n'importe quoi et sa soeur ". Les monstres ne sont supposés sortir que de nuit mais sont souvent filmés en plein soleil et 15 minutes avant la fin, nos héros se retrouvent dans un cabaret pour regarder des numéros de comédie musicale tirés d'un autre film, ce qui brise totalement le rythme. Santo finit par se battre contre une douzaine de monstres dans une arène, moment climatique chéri des amateurs de psychotronique. On reste bouche bée. Mario Giguère

SATAN RETURNS aka 666 mo gui fu huo - Lun Ah, Francis Ng ,Chingmy Yau et Donnie Yen, 1996, Hong Kong

Un désaxé kidnappe et tue des femmes nées le 6 juin à 6h06. En fait il espère révéler la fille du diable, qui ne se connaît pas comme tel, et la seule façon d'être certain de l'authenticité de sa paternité est de lui retirer le coeur, si elle vit toujours, bingo, on a la fille de Satan. Évidemment dans le poste de police ou l'on enquête il y a une jeune femme née le 6 juin et un policier adepte des arts martiaux. Ca va péter au poste !

Mélange de policier, de kung fu, d'horreur avec une dose d'humour, le film nous garde sur le qui vive, avec l'excellent Francis Ng en suppôt de Satan, des effets spéciaux à la pochetée et un Donnie Yen en forme. L'humour qui parsème le récit étonne, mais le final est apocalyptique à souhait. Un bon moment. Mario Giguère

STAGEFRIGHT aka Deliria - Michele Soavi, 1987, Italie

Une troupe de théâtre se retrouve enfermé dans leur studio lors de la préparation d'une comédie musicale. Malheureusement pour eux, mais pas pour nous, un dangereux psychopathe qui vient de s'enfuir de l'asile leur sert de compagnie.

Un slasher à l'italienne, et tout un ! Soavi connaît les règles du genre et s'en sert à merveille. Le suspense basé sur l'idée du mais-où-se-cache-le-tueur est très réussi et chaque mort est violente et mémorable. Les acteurs s'en tirent en merveille et leur jeu est mis en valeur par une excellente traduction. Le film bénéficie également des beaux jeux de caméras du réalisateur, on voit l'influence de Dario ici, mais on va pas s'en plaindre. Oncle Freak

the STENDHAL SYNDROME aka La Sindrome di Stendhal, 1996, Italie

On a déjà dit de Dario Argento qu'il était un vieux con absolument fini. Je suis bien prêt à croire cette affirmation jusqu'à ce que j'aie vu son Phantom of the Opera, mais je peux vous assurer qu'à l'époque du tournage du Stendhal Syndrome il n'était pas tout à fait gâteux. Certains disent que depuis Trauma, donc depuis que sa fille hante la distribution de ses films, Dario a perdu sa touche. Peut-être bien, mais c'est loin d'être relié à Asia. Sans sa beauté lumineuse et son angélique innocence, les films d'Argento perdraient de leur charme et ce serait bien triste. Pour en revenir à Stendhal, il s'agit d'un syndrome ou le "malade" entre en transe en observant des oeuvres d'art. Et dans l'histoire de Dario, un violeur psychopathe entre en communication avec l'inspecteure de police qui se charge de son cas. Il en résulte une histoire quelque peu confuse qui donne toutefois lieu à de très belles scènes, et qui donne aussi lieu aux brutales scènes de meurtre avec lesquelles Argento est familier. La fin est plutôt surprenante mais elle fait écho à TENEBRAE, ce qui je crois est un indice que Dario se fatigue. Le film en vaut tout de même la peine et le rythme lent qui le berce ajoute au charme. Mais ne vous attendez pas à trop... Orloff

Le rythme lent et la musique envoûtante de Morricone sont magnifiques et malgré quelques réserves, j’ai adoré le film. Mario Giguère

TENDER FLESH, aka Boccacio di Cardinale, aka Carne Fresca - Jesus Franco Manera, 1998, Espagne / États Unis, 1h33

Une autre redite dans le sous genre " The most dangerous Game ". Une jeune fille se voit offrir de passer quelques temps sur une île, question de divertir quelques riches libidineux. Évidemment, ça sent le coup fourré. Lina Romay n'est plus très jeune. Quelques ajouts intéressant à l'intrigue connue: des haut parleurs sur l'île diffusent cris et applaudissements durant la chasse, une grande amazone qui a choisi de ne plus parler et de jouir à chaque journée que le bon dieu fait. Vite vu.  Mario Giguère

Générique. Gros plan sur les lunettes de soleil de Lina Romay, dans les verres desquels on voit maladroitement danser la nunuche Amber Newman. Elle danse mal, mais a de gros lolos et une "sweet pussy" et c'est tout ce qui compte, elle est donc engagée pour danser dans le club de Lina. Le soir venu, un couple de riches pervers (Monique Parent et Aldo Sambrell) la voient faire son numéro et décident de l'acheter pour l'amener sur leur île pour un week-end de plaisirs. Après des négociations serrées avec son petit ami qui porte unisourcil et chapeau de cowboy, Amber accepte et se retrouve au coeur d'un paradis pour les brutes.

Franco revisite quelques thèmes qui lui sont chers pour cette magnifique incursion dans le monde du trouble érotique, qui se transformera avec quelques clins d'oeil en une métamorphose moderne de LA COMTESSE PERVERSE. Se bonifiant bien sûr avec les visionnements, l'oeuvre dont je traite aujourd'hui est de mémoire récente une des meilleures de Franco, avec des dialogues étudiés, peu de zooms et une technique irréprochable, et surtout des personnages bien définis, et fort amusants par-dessus le marché.

Esclave de ses pulsions, Monique Parent est tout particulièrement troublée, la bouche constamment mi-close, le regard séducteur et séduit, prompte à lécher toute chair qui s'expose à sa jolie langue. Malgré ses 35 ans au moment du tournage, elle est drôlement sexy !

Amber Newman joue les beaux yeux, mais sa plastique douteuse n'impressionne guère. Ses talents d'actrice sont bien entendus limités, mais elle est très bien choisie dans l'optique actuelle; une cruche qui ne s'inquiète pas des événements étranges se déroulant autour d'elle et qui se déshabille au moindre prétexte. Franco a mis fin à une triple collaboration (elle apparaît aussi dans MARIE-COOKIE & LUST FOR FRANKENSTEIN) et on l'en remercie.

On remarque aussi dans la distribution le barbu Alain Petit, à l'accent français à couper au couteau. Petit est collaborateur de Franco depuis fort longtemps, lui qui est apparu dans LADY PORNO en rocker communiste dont le succès est "La Vie est une Merde" et qui est l'heureux auteur des Manacoa Files, ultime ouvrage de référence sur l'oeuvre du petit Jésus. Il se ballade pendant tout le film avec un air détaché et sa coupe de vin en main, cuisinier nihiliste et bon vivant qui observe les perversions de ses amis l'oeil collé à sa caméra, reflet fictif renvoyant à Franco lui-même, qui a passé sa vie à mettre en image les travers de ses semblables...

Aldo Sambrell, avec sa gueule impossible, personnifie le mari de Monique Parent, un "sleazebag" douteux à l'orientation sexuelle plus que floue, qui n'a pas la parole facile mais arbore par opposition une magnifique moustache. Il a eu une carrière discrète mais fort impressionnante, débutant en '63 pour ne faire presque exclusivement que de l'euro-western, et a tourné avec les plus grands : Leone (FOR A FISTFULL OF DOLLARS, '64); Lenzi (THREE SERGEANTS OF BENGAL, '64); Corbucci (NAVAJO JOE, '66); Sollima (FACE TO FACE, '67); Damiani (A BULLET FOR THE GENERAL, '67); Eugenio Martìn (BAD MAN'S RIVER, '72); Fulci (SILVER SADDLE, '7 ; et la liste continue à l'infini... Il a même adapté Frédéric Dard et réalisé, en '74, LA DYNAMITE EST BONNE À BOIRE !

Analìa Ivars compose un personnage fort intéressant, Furia, qui est née sur l'île sur laquelle se déroulent les événements et ne l'a jamais quitté. Elle est muette par choix, s'exprimant physiquement autant avec ses mains que sa langue. Curieuse actrice aussi que cette Ivars, qui a débuté sa carrière avec Franco dans REVENGE IN THE HOUSE OF USHER en '82, pour ne commettre que quelques infidélités (par exemple PANTHER SQUAD de Pierre Chevalier en '84) en une vingtaine d'années. Sa présence sur le plateau de TENDER FLESH est d'autant plus "pratique" qu'elle assume aussi le rôle de maquilleuse...

La musique obsédante de Sexy Sadie vient mettre en musique une ambiance déjà épaissie par la somptuosité de l'île sur laquelle le film a été tourné, et la finale, grand-guignolesque, peut paraître expéditive, mais quand tout est dit, et Franco l'a appris depuis longtemps, il vaut mieux se taire. Orloff

WAX MASK aka LE MASQUE DE CIRE aka Maschera di cera - Sergio Stivaletti - 1997

Une petite fille est témoin du meurtre sanglant de sa mère et de l'amant de celle-ci. 15 ans plus tard, elle se fait embaucher comme costumière dans un musée de cire tenu par un homme étrange (Robert Hossein) qui reconnaît en elle sa défunte femme.

Bref, on connaît l'histoire, le gars a eu un accident, il s'est refait la gueule en cire, les mains aussi (avec une armature métallique). L'intérêt réside ailleurs que dans l'histoire. Premier film de Stivaletti, dernier boulot de Fulci, Argento à la production... Ca se regarde comme il faut, mais ça n'est pas aussi bon qu'on pouvait l'espérer. Quelques effets gores sympas, des filles superbes, nues, attachées sur la machine à embaumer - une innovation par rapport aux autres films sur les musées de cire, les victimes étant exposées vivantes ! Le final est un peu débile, je ne le dévoile pas ici, mais on a l'impression de passer de 1910 à 1985. Kerozene

Scénario vu souvent : un dément tue des gens qu'il fait passer pour des mannequins de cire dans son musée. Le type a inventé un sérum qui paralyse, ce qui lui assure une certaine tranquillité d'esprit. Jusque là, tout va bien. Mais, hélas pour lui, le quidam engage une fille qui est parente avec lui et qui a assisté à l'assassinat de sa mère par lui dix ans plus tôt. Mais ça, personne ne le sait, sauf le spectateur. La petite en question est courtisée par un gentil journaliste qui trouve le responsable du musée. Par ailleurs - coïncidences, coïncidences - le policier qui enquêtait sur l'affaire arrivée dix ans plus tôt est encore passionné par le sujet (un tenace, celui-là) ...

Wax Mask est un démarquage de House of Wax agrémenté d'une touche de Fantôme de l'opéra et d'effets gore. Résultat : banal. Filmé comme un vidéoclip par Sergio Stivaletti (sûrement un technicien en effets spéciaux, mais il devrait se confiner dans cette tâche. Presque tous les techniciens d'effets spéciaux qui sont passés à la réalisation ont signé des navets), c'est un film d'épouvante bcbg avec quelques scènes gore sans impact, une façon de filmer très académique, qui dessert le suspense et le film. C'était un enterrement navrant pour Fulci (à qui le film est dédié), co-scénariste du film avec Argento... On cherche d'ailleurs beaucoup Fulci là-dedans, mais on y retrouve le Argento en manque d'inspiration de Phantom of the Opera. Où se trouve la hargne de Fulci dans cette intrigue platement copiée ? On sait pas... Il semble par ailleurs que les parties écrites par Fulci aient été délayées, enlevées ou considérablement modifiées. À l'actif du film, quand même : des beaux décors, de beaux costumes (normal, avec le budget du film !), mais cela suffit-il ? On peut en douter. Dommage, pour un film que certains pensaient être le premier jalon d'un renouveau du cinéma italien " de genre ". Howard Vernon

MIMI O SUMASEBA aka  Whispers from the heart -  Yoshifumi Kondo, scénario et storyboards Hayao Miyazaki, 1995, Japon

Shizuku, une jeune adolescente qui doute beaucoup d'elle-même, mais qui a un talent certain pour l'écriture, se pose plein de questions sur son avenir. Avec l'aide de ses parents et de son nouveau copain, elle apprendra à mieux se connaître et à se réaliser en écrivant son premier roman.

Je résume beaucoup, mais on pense à une version réaliste de KiKi's Delivery, ici pas de magie, sauf dans les écrits de Shizuku, et des adultes qui la supportent et la naissance d'un amour joyeux. En toute simplicité. Chronique du passage de l'adolescence à l'âge adulte. C'est beau. Mario Giguère

TOO MANY WAYS TO BE No.1 - Wai Ka-Fai, 1997, Hong Kong 

A la tête de la boîte MilkyWay Image se trouvent deux cerveaux dont le plus réputé est Jonny To, réalisateur boulimique surestimé à travers le monde à tel point que sa manière de mettre en valeur des boutons de manchette est capable de faire saliver certains hallucinés obtus du front qui y verront une sublimation de la mise en abîme des tourments d'un héros sur le chemin de la rédemption... et il y a Wai Ka-Fai, un homme plus discret, souvent coréalisateur avec Jonny To (FULLTIME KILLER, RUNNING ON KARMA...), scénariste et producteur. Mais Wai Ka-Fai se retrouve rarement seul à la barre d'un film, chose définitivement regrettable quand on jette un œil à TOO MANY WAYS TO BE No.1, son deuxième long métrage après PEACE HOTEL : un film nerveux, renversant, déroutant et haletant ! La structure du film est pour le moins originale et trace trois possibilités de l'évolution d'un petit groupe de malfrats en fonction des décisions prises par Kau (Lau Ching Wan) au moment T. Au niveau mise en scène, Ka-Fai fait en sorte de ne rien retenir du manuel du parfait petit réalisateur et fait valdinguer les standards. Son truc, c'est le tournage à l'arrache : caméra à l'épaule, plans séquences à 720° au milieu d'une table de restaurant, le tout filmé en grand angle, conférant ainsi un sentiment d'urgence à l'ensemble de son métrage. Il va même plus loin en filmant une scène presqu'entièrement à l'envers ! Comprenez par là que les protagonistes se retrouvent la tête en bas et les pieds en l'air ! La scène est illisible et pourtant on ne peut s'empêcher de retenir son souffle tant la tension générée s'avère efficace par un procédé qui paraît pourtant totalement ahurissant !

Outre ces prouesses et expérimentations que l'on peut sans autre qualifiées de gonflées, le film bénéficie d'une galerie de personnages bien barrés avec en première ligne, notre bande de malfrats abrutis, tous parfaitement incapables de mener à bien une mission sans faire de vague. Viennent ensuite de chefs de triades rivaux, des frères obèses, chevelus, psychotiques et narcoleptiques appelés Brother White et Brother Black. Puis le grand bad guy, un grand-père adepte du découpage de petit doigt désespéré de voir sa femme mourante, suite à des assauts à coups de brique sur son crâne par un débile de passage. Et sous ses allures de polars hard-boiled sombre et sérieux, TOO MANY WAYS TO BE No.1 cache en fait de grandes qualités satiriques puisque Wai Ka-Fai pratique avec un certain talent un humour noir et caustique, en livrant une sorte de vision amère et railleuse d'un milieu décidément trop pourri pour être glorifié et dont les issues ne sont vraisemblablement que négatives. En ce sens, il tient un discours complètement opposé à celui de Jonny To qui porte souvent un regard contemplatif, voire même glamour, sur le milieu du crime organisé.

TOO MANY WAYS TO BE No.1 n'est pas un film parfait pour autant, il est par moment trop confus, trop bordellique tant la frénésie l'emporte sur la cohérance, mais il est indéniablement percutant. Et cela nous fait surtout regretter que Ka-Fai ne soit pas plus régulièrement seul aux commandes de ses coréalisations avec To. Kerozene

WING CHUN aka YONG CHUN - Yuen Woo-ping, 1994, Hong Kong

Wing Chun (Michelle Yeoh), ex-miss soja d'un petit village paysan, s'est profondément masculinisée depuis son apprentissage du kung-fu. La redoutable combattante s'habille comme un homme, se tient comme un homme et est méprise pour un homme. A tel point que la pauvre n'espère plus pouvoir un jour trouver l'amour tant désiré. Avec sa tante, vieille fille à l'haleine fétide qui ne compte plus sur l'amour depuis fort longtemps, elle recueille une jeune veuve poursuivie par une horde de brigands. La veuve devient alors la nouvelle miss soja qui fait tourner la tête de désir la gente masculine du village et Wing Chun devient l'ennemi juré des brigands patibulaires. Arrive de nul part l'ami d'enfance de Wing Chun, de retour au village pour l'épouser. Persuadé qu'elle est restée la fragile miss soja du village, il séduit alors la nouvelle arrivante qui, inévitablement, tombe amoureuse... au grand désarroi de Wing Chun.

WING CHUN est un vaudeville kung fu légèrement chaotique qui parvient tantôt à séduire, tantôt à énerver. S'il énerve, s'est principalement à cause de la bêtise de certains de ses personnages, des quiproquos tirés par les cheveux et les raccourcis trop faciles pour relancer l'action - comme cette scène dans laquelle le chef des brigands, après avoir perdu un combat, dit à Wing Chun: "je respecterai mes engagements à condition que l'on remette ça dans deux jours", un héros censé lui aurait foutu deux claques car un deal est un deal, mais Wing Chun est bonne pâte et accepte à contre coeur. S'il séduit, c'est grâce à deux aspects. D'abord par son humour taquin et ses allusions sexuelles peu délicates - soja serait un argot chinois pour désigner le sexe de la femme et le combat final oppose Wing Chun (miss soja) à Chimpanzé Volant, un tueur au ventre mou muni d'une bien grosse lance. Ensuite il séduit bien évidemment pour ses scènes de kung-fu. Yuen Woo-ping n'est peut-être pas un réalisateur génial, mais il n'a pas usurpé sa réputation d'esthète chorégraphe. Les combats sont dynamiques et originaux, les protagonistes alignent les coups de manière affolante, n'hésitant jamais à utiliser n'importe quel élément du décor pour le fracasser sur la tête de son adversaire, et Michelle Yeoh est carrément impressionnante.

Le film est au final très divertissant mais il n'évite pas les clichés du genre avec un très court flash-back incroyablement mièvre et par conséquent hilarant revenant sur l'enfance de Wing Chun et de son ami courrant dans un champ et avec une visite chez le vénérable maître (incarné par Cheng Pei Pei) qui saura lui donner le courage nécessaire pour venir à bout de son ennemi via quelques proverbes bien sentis tout en cassant des noix rien qu'en frappant le tronc d'un chêne ! Kerozene

YAMATO TAKERU aka OROCHI  le dragon a huit têtes - Takao Okawara, 1994, Japon

Tout est trop propre dans cette espèce de Sinbad Japonais, en plus d'un monstre aquatique dont je n'avais aucun  souvenir, pour cause, un design des plus quelconque. Heureusement, le monstre à 8 têtes vient sauver le film. Proche parent de King Ghidora, juste plus de têtes et pas d'ailes, le monstre est convaincant et impressionant,  mais comme bien des dragons, il s'énervera et perdra la tête, pardon, les têtes. Mario Giguère

ZOMBIE aka L'ENFER DES ZOMBIES aka Gli Ultimi Zombi aka The island of the living dead aka Zombie 2 - Lucio Fulci  avec Ian Mac Culloch, Tisa Farrow, Richard Johnson, Al Cliver, Olga Karlatos, 1979

Dans un hôpital de fortune au coeur d'une île tropicale, un "cadavre" enveloppé dans un suaire se "réveille" lentement, une détonation retentit  et un sang poisseux s'écoule de cette masse qui s'affale sur le lit:" -le bateau peut partir "! nous précise le "tireur".

Cela pourrait passer pour une hérésie de "présenter " pour l'énième fois cet incunable du gore transalpin que tout le monde a vu et revu jusqu'à satiété: Et pourtant ! Jusqu'à il y a peu, j'étais dans l'ignorance de ce à quoi pouvaient ressembler les zombies fulciens. Cette lacune est désormais comblée et ma foi, avec une certaine satisfaction.

L'intrigue ultra classique n'est d'aucun intérêt si ce n'est de revenir aux sources mêmes du mythe : à savoir le vaudou! La fille d'un célèbre professeur part à la recherche de son père sur une île des caraïbes infestés de zombies. Comme le dit un autochtone "quand les morts reviendront à la vie tu connaîtras l'horreur de tes péchés ", et l'horreur est à la hauteur de ses craintes ! Fulci ponctue son film de scènes chocs très efficaces, et n'hésite pas comme à son habitude à mêler malsainement le sexe et l'horreur. Dans une scène ahurissante de gratuité, une belle plongeuse dont nous avons pu à loisir observer les formes impeccables, se retrouve nez à nez avec un zombie subaquatique puis avec un requin, qui finira bien, malgré lui ! Par lui sauver la vie en se faisant malmener par le monstre vindicatif ! Une rencontre quasi surréaliste tout aussi culte que la fameuse séquence dite de" l'écharde "et que certains "dégénérés" n'hésite pas à considérer comme la plus gratuitement sadique du cinéma : En effet, un zombie, mort revenue à la vie à la suite d'incantations maléfiques, n'a en tête qu'une faim inextinguible de chair humaine, réduit à l'état d'instinct ambulant cette "force qui va" à pourtant pour le spectateur, la délicatesse d'user des procédés les plus répugnants pour le combler. La femme du docteur, rendue particulièrement nerveuse par les événements, prend un bain pour se calmer sous le regard d'un zombie voyeur, qui sans doute par la vision alléchée, se déchaîne ensuite pour la conquérir, et va jusqu'à lui "empaler" l'oeil sur une longue écharde de bambou avec une délectation toute professionnelle !

Mais contrairement au style laborieux que j'emploie à travers ces lignes, Fulci n'insuffle aucun humour dans ces péripéties contrairement à ce qui deviendra la règle dans la grande majorité des productions américaines à venir. Et l'on ne peut que s'en réjouir, son film est essentiellement, et je crois, uniquement, une réussite au niveau atmosphérique et ne peut s'apprécier que comme telle, Fulci ne portant aucun intérêt que ce soit à la direction d'acteur ou à la ligne dramatique.

On devrait donc "savourer "( les esthètes comprendront!)comme des tableaux de genre, ces séquences d'où semble sourdre une moiteur maléfique : parmi les plus réussies, celles de l'hôpital ou l'air surchauffé, immobile, est brassé comme une purée de manioc par les pales d'un ventilateur asthmatique; des remugles d'étuves putrides dans lesquels les vrombissements gras des mouches couvrent les râles des mourants . Fulci c'est le chantre de l'immondice liquide : sueur, sang, sérum, bave et sérosités saumâtres baignent tout le film comme s'il s'agissait d'un lien entre les vivants et les morts -"vivants"et la scène finale sera là pour nous démontrer que ce lien est plus étroit qu'on ne le croit.

Ce film restera sans doute comme l'incursion folle d'une imagination macabre prise très au sérieux au sein des plus plates conventions d'un sous genre en pleine expansion. Jess Cougoar

BLUE UNDERGROUND DVD

The story is so simple that it's almost like a fairy tale: a seemingly abandoned sailboat is boarded by the New York City police harbor patrol only to be attacked by a huge, grotesque zombie who bursts out of the hold. Peter West, a cynical reporter, travels to the tropical island of Matul, the ship's point of origin to follow up on the story only to encounter a spreading plague being investigated by Dr Menard (Richard Johnson). The disease causes the dead to rise from their graves and attack the living, devouring their flesh.

Originally slated to be directed by the competent Enzo G. Castellari ZOMBIE was given to the then struggling Fulci when Castellari declined. Fulci and the estimable Gianetto De Rossi were told to do a profitable remake of DAWN OF THE DEAD but created a gruesome nightmare which flooded the market with countless Italian imitations for the following decades.

Now we have BLUE UNDERGROUND's long awaited DVD version and I will immediately and HIGHLY RECOMMEND this purchase with some serious qualifications. The good news is that this is a gorgeous transfer, precisely framed at 2.35:1, luminous, vividly colorful and giving more picture information than ever before. This is also a ZOMBIE you can listen to in 6 different sound options: ITALIAN-2.0; 5.1 Dobly Digital Surround; ORIGINAL ITALIAN MON0; ENGLISH-2.0; 5;1 Digital Surrround; ORIGINAL ENGLISH MONO. The ORIGINAL ITALIAN MONO is recommended and surprisingly in that it has a grit and presence and some variations the others don't possess.

ZOMBIE now looks so good and clean that it's as if a layer of texture were somehow stripped away, atmospheric texture that has something to do with the grain and use of shadow buy Fulci resulting from fast film, low budget equipment and his penchant for shooting in obscured light. The shadows are mostly gone and I find the transfer overly brightened. It looks almost slick, like a Hollywood film where every detail has to be seen. Fulci's vision was unconventional, surreal and anti-naturalistic, something of that has been lost, or lessened. The frissons are still there but the film loses some of it vivacity and Gothic realism (it almost looks pretty) when seen in perfect picture quality. Of course, it's not a perfect film and not meant to be. It's a visionary, down and dirty Italian rip off, an influential classic of its kind and did for the Italian zombie film what FISTFUL OF DOLLARS did for the Italian Western. See it and draw your own conclusions. Extras include still galleries with production shot , posters and lobby cards, international trailers, Fulci bio and an Easter Egg which when enabled provides about 30 minutes of trailers for other Fulci titles such as MANHATTAN BABY, NEW YORK RIPPER, THE BEYOND and THE BLACK CAT. Robert Monell

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