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HAUTE TENSION - Alexandre Aja, 2003, France

Alors qu'un mystérieux personnage se fait astiquer le robinet à l'aide d'une tête de jeune fille fraîchement décapitée, deux amies se rendent chez les parents d'une d'elles en pleine campagne dans le but de mieux s'isoler pour étudier. Mais le gros pervers du début surgit durant la nuit et se met calmement à massacrer tout le monde.

Ainsi débute HAUTE TENSION, le film certainement le plus osé et le plus brutal sorti des studios Europa Corp., à savoir la boîte de Luc Besson. Ayant été financé par un peu du pognon engrangé par des films comme TAXI et CONSORT, on peut se dire qu'après tout, ils font bien d'exister. Car HAUTE TENSION est un film vachement burné, un bout de pelloche méchamment gore qui ne caresse pas son spectateur dans le sens du poil, une sorte d'ovni morbide dans le monde du cinéma français marchant directement sur les traces encore fraîches et peu profondes de films comme SOMBRE ou IRREVERSIBLE, car bien que très différent de ces deux films, il va clairement dans leur direction. Comme quoi, il y a de l'espoir pour le cinéma de genre français. Kerozene

Deux jeunes femmes prennent une petite vacance en se retirant du monde urbain pour aller chez les parents de l'une d'elle, enfouis dans un chalet au milieu de nul part où les champs de blé sont à perte de vue. Aaaaaaaahhhh, la nature. Elles arrivent et la nuit est tombée, c'est déjà l'heure du dodo, les retrouvailles se font calmement, les paupières voulant se fermer d'elles-mêmes...  Bonne nuit. Quelques instants plus tard, la sonnette retentie... de façon acharnée. Le papa va répondre: c'est un homme menaçant (Philippe Nahon donnant froid dans le dos) qui, dès son arrivée, nous plonge en plein cauchemar féroce, brutal, immonde et difficile à supporter.

Restons-en là, vous pourrez découvrir vous-même ce que l'homme en question accompli avec tout ce beau monde ou plutôt ce qui va leur faire subir...  Le public visionnant le film ne sera pas épargné non plus.

PUTAIN !!! Il y a belle lurette que je voulais le voir ce petit film sorti de France et disons que j'ai reçu une claque sur la gueule ! Et pas une gentille ! Je croyais me retrouver avec un film retournant aux excès d'exploitation des années 70 qu'on aime tous, mais tout en demeurant un film bien graissé restant léger dans son propos et ses hommages. Grossière erreur ! On tape fort, brutalement et ça fait mal. Les meurtres ne sont pas rapidement expédiés aux oubliettes après un punch gore, mais demeure plutôt monstrueusement humain avec un esprit malsain s'en dégageant. Ça fou la frousse et on ne peut en croire nos yeux d'autant plus que tout est magnifiquement photographié, baignant dans une froideur et un look " gritty " nous renvoyant à nos bons vieux films fétiches. La musique n'est jamais pompeuse ou glorifiante, préférant plutôt approfondir le climat glauque et horrible du récit.

Aja réussi son pari et injecte à son oeuvre un sentiment morbide qui ne lâche pas une seconde. Nahon y est impeccable de perversité, Cécile De France (notre héroïne) tout aussi géniale dans un autre ordre d'idée et on se retrouve même avec des effets spéciaux d'une dégueulasserie écoueurante, gracieuseté de ce bon vieux Giannetto De Rossi (ZOMBIE, THE BEYOND, etc) !

N'allez pas croire que le film est un huis-clos vu mon résumé, mais je préférais ne pas divulguer les détails suivant la boucherie, des surprises risquant d'être gâchées. Aja est définitivement à surveiller, ceci n'est pas un CABIN FEVER humoristique, mais " the real deal ".

On a sérieusement envie de prendre une douche après le visionnement. J'ignore si le film est aussi efficace sur le petit écran, mais sur un écran géant, je vais m'en souvenir longtemps ! Et PAF en pleine gueule ! Dire que Lions Gate veut le sortir sans aucune coupure, le mettant nez à nez avec un NC-17 tant apeuré des gros studios. Ça va frapper dur, ils n'ont pas choisi le film le plus gentil de tous... À voir !... pour chier dans ses culottes et ne pas s'en apercevoir vu l'état de choc ! Bad Feeble

Il serait faux de dire que HAUTE TENSION n'est qu'un petit film d'horreur sans consistance, car il faut être solide pour tenir sur son siège durant cette balade. Les images de champs de blé a proximités créent à eux seul un effet claustrophobique hors pair. La silhouette du psychopathe (rappelant évidemment Jason et Meyers) vêtu de jaune et armée d'un couteau de boucher fait le reste. Car disons-le, la trame du film est d'une simplicité désarmante (surtout a une époque ou Hollywood n'a de yeux que pour les scénarios longuement élaborés). Et pourtant ça marche en grand... Si les acteurs sont tous très bons, Cécile de France réussit parfaitement le pari de nuancer et de donner une chaire peu commune a un personnage de " slashers ". La scène dans les toilettes de la station service m'a permis de me ronger les ongles en taaaaaaaaa... Wow... Ca me rappelait une très belle scène du film MANIAC, mais la, je m'égare.

Seul point faible : le punch final. Si Aja tourne sa fin de façon impeccable, j'avoue avoir sourciller devant ce qui semble devenir l'éternel cliché des films d'épouvante en apprenant cette fameuse révélation que certains d'entre vous savez. Je me suis dis... ENCORE CA !!!!!!!! Si vous avez vu plusieurs films d'horreur des cinq dernières années, vous reconnaîtrez la tendance. Je trouve aussi que cette... SURPRISE FINALE... déstabilise le reste de l'intrigue et rend pleins d'autres passages du film dénués de toute logique et de vraisemblance. Pourquoi fallait-il en mettre plus ?? L'histoire fonctionnait merveilleusement... Cette fin m'a d'autant plus laissé perplexe qu'il s'agit d'un film français, et qu'en général (Pitof et est l'une des exceptions), le cinéma français aspire à plus qu'a remâcher les éléments sensationnels et éprouvés du cinéma américain.

Cela dit, HAUTE TENSION demeure un très bon film. Je ne veux pas me faire l'avocat du diable, car j'ai vraiment aimé le film. Durant près de 85, on a des sueurs froides, et on trouve les péripéties de plus en plus affreuses, a mesure que le film avance. Si vous aimez avoir la frousse, vous serez servi sur un plateau d'argent. Essayez de le voir en salle, l'effroi passera doublement. Il reste à surveiller les prochains nourrissons de Aja. Un HAUTE TENSION 2 peut-être... ???

Autre chose, si le site de FANTASIA, et IMDB indiquent que le film dure 85 minutes, c'est inexact. Je crois que la version complète dure 87 minutes. Le plus rigolo, c'est que les sites européens qui vendent la version UN-CUT écrivent aussi que la durée est 85 minutes. Bref, si tu n'as pas le temps de naviguer durant 3 heures ou de demander à un copain pouvant te prévenir de ne pas prendre le DVD se trouvant dans l'affreuse pochette VERTE AVEC LE VISAGE DE CÉCILE TERRIFIÉE, il devient facile de tomber dans le panneau. Ne vous faites pas avoir avec le DVD GREEN GOBLIN. Hitchcock 79

 

HILLSIDE STRANGLER - Chris Fisher, 2004, États Unis, 1h25

Hollywood Hills, 1978. Grosses bagnoles et favoris se retrouvent partout, c'est l'amour libre qui a cours et le disco commence à apprendre aux gens à danser en mariant leurs hanches au rythme. Des putes plus ou moins mineures sont retrouvées par la police locale dans un état plutôt mal en point, l'anus déchiré et le cou broyé. On arrête un suspect non loin des lieux du crime mais rien ne prouve son implication, même s'il est vachement louche. On demande alors à une profileuse psychologique douée (Brittany Daniel) de se pencher sur son cas.

Les tueurs en série exercent sur certaines personne une fascination irrépressible, et Chris Fisher semble être un de ceux-là. Après avoir réalisé NIGHTSTALKER en 2002, un no-budget sur Richard Ramirez, il récédive ici avec HILLSIDE STRANGLER sur, well, les hillside stranglers, qui sévirent à Hollywood à la fin des années '70. C'est cependant un film de commande, qu'on lui a offert après avoir jeté un oeil sur son oeuvre précédente.

Et je peux vous assurer que les producteurs ont ici eu un certain flair; avec un budget assez réduit, Fisher se débrouille pour nous torcher une superbe reconstitution d'époque, tournée en super 16, desservie par une brochette d'acteurs au talent variable (la plupart tirent ici leur épingle du jeu mais quelques performances sont plutôt moyennes) et par une direction artistique particulièrement savoureuse. Les couleurs et l'ameublement que l'on retrouve dans les maisons visitées par les plans-séquence habiles du directeur photo (ouvertement inspirés du travail de caméra de Noé sur IRRÉVERSIBLE) sont tout simplement sublimes.

Brittany Daniel, blondinette appétissante ayant fait ses armes dans de multiples séries télé après un crochet dans BASKETBALL DIARIES en '95, sort d'une série de films douteux (JOE DIRT en '01, CLUB DREAD & WHITE CHICKS en '04) et j'ose espérer que sa présence et la performance qu'elle offre dans HILLSIDE STRANGLER lui ouvrira des avenues légèrement plus prometteuses à l'avenir. Rien à redire sur ses talents, ni sur la promptitude qu'elle met à se foutre à poil sans rechigner.

Si l'on met de côté quelques défauts imputables au budget ou à la vitesse de tournage du film - sans parler des acteurs impossibles à améliorer malgré un coaching intensif - on se retrouve devant un film tout à fait sympa qui se retrouvera malheureusement sur les tablettes du club vidéo le plus près de chez vous sans passer par go. Orloff

IMMORTEL (AD VITAM) - Enki Bilal, France/Italie/Angleterre, 2004

Pour son troisième film, Enki Bilal adapte librement sa bande dessinée culte "La Trilogie Nikopol". Nul besoin de connaître le matériel d'origine pour suivre le film qui s'avère malgré tout, ma foi, quelque peu confus. Linda Hardy, ex-miss France, incarne Jill Hardy, une mystérieuse jeune femme aux cheveux bleus dans un New York futuriste au-dessus de laquelle plane une étrange pyramide habitée par les dieux égyptiens à l'origine du monde. Parmi ces dieux se trouve Horus, dont les jours sont comptés. Afin de continuer à exister, Horus doit féconder une jeune femme exceptionnelle, un genre de femme extrêmement rare dans l'univers, et Jill est l'une d'elle. Afin de l'approcher, Horus doit intégrer le corps d'un homme aux conditions physiques acceptables, hors de question pour lui de se véhiculer par l'intermédiaire d'un corps génétiquement modifié, chose extrêmement répandue. Il trouve alors en la personne de Nikopol, un prisonnier révolutionnaire, le réceptacle idéal.

Enki Bilal a une façon bien à lui d'aborder le cinéma. Il parvient à retranscrire fidèlement l'univers glacial de ses bandes dessinées et c'est en même temps ce qui peut déranger certains spectateurs. En ce qui me concerne, le film est d'une grande beauté et présente un univers fascinant, sans doute un des plus beaux décors de synthèse vu jusqu'à aujourd'hui. On s'étonnera par contre du curieux choix de mélanger des personnages de chair et d'os avec des personnages en images de synthèse. Aucune logique ni aucun indice ne permet de se comprendre la raison de cette décision, car personnages principaux ou figurants sont présentés des deux façons différentes. De même que les dayaks, créatures féroces, sorte de croisement improbable entre le Darkness de LEGEND et un requin marteau, sont présentés tantôt en images de synthèse, tantôt en créature animatronique. Autre point noir, la présence de l'Intersection, autrement dit Central Park transformé en no man's land mortel. La présence de l'Intersection reste une énigme encore après le générique de fin malgré son évidente importance. Dommage donc en ce qui concerne ces deux anomalies, mais le film reste à voir pour sa beauté esthétique et sa curieuse romance surréaliste, l'interprétation étonnante de Linda Hardy et la présence d'une Charlotte Rampling aux cheveux sculptés.  Kerozene

Site officiel : immortel-lefilm.com

INTO THE MIRROR aka Geoul Sokeuro - Kim Seong-Ho, 2003, Corée du Sud, 1h53. Fantasia !

La Corée, depuis quelques temps, explose carrément sur le marché international, et ce de plusieurs façons. Tout d'abord avec ses "copies" de quelques succès américains, mais aussi avec ses films atypiques, entre autres ceux de Park-Chan Woo. Fortement inspirés et fascinés par la culture américaine, les Coréens ont quand même quelques traits caractéristiques quand vient le temps de nous torcher une comédie; les claques sur la gueule pleuvent et les dialogues "d'auto-promotion" frisent le ridicule. Leur sens de la hiérarchie semble très important, alors il n'est pas rare que certains individus soient traités comme de la merde uniquement parce qu'ils sont "en bas de l'échelle".

Fantasia présentait cette année un panorama fort varié du cinéma coréen, et parmi la sélection figurait ce petit thriller ayant pour thème la découverte du subconscient, avec pour visuellement agrémenter le tout une sur-utilisation du motif visuel du miroir.

Un policier "raté" (Ji-Tae Yu, vu dans ATTACK THE GAS STATION en '99, et en 2003 dans NATURAL CITY & OLDBOY) - il a contribué à la mort d'un collègue lors d'une prise d'otages un peu confuse, un an plus tôt, en ratant sa cible - est maintenant chef de la sécurité dans un grand magasin grâce à son oncle, qui en est le gérant. Sa vie est sans histoires; il se saoule dans un bar du coin chaque soir après le boulot et refuse de se regarder dans un miroir, se considérant comme un beau perdant. Une vague de meurtres étranges, dans des circonstances troublantes, ont lieu dans le magasin, ce qui déclenche une enquête qui remuera autant la vie des promoteurs que son passé trouble, et disons seulement qu'il n'en est pas à une découverte près !

Avec sa scène d'ouverture fort efficace, INTO THE MIRROR s'annonce comme une jouissive incursion dans le surnaturel "à chocs" auquel les Asiatiques nous ont habitués ces derniers temps. Même si l'explication finale ne tient pas toujours debout, on est bien content de constamment sursauter devant les chocs qui s'accumulent et le suspense constant. Mais bon, tout le monde peut se tromper, car la marchandise ici livrée ne correspond pas tout à fait à ce à quoi on s'attendait.

Nous avons droit à une longue enquête policière sagement menée, doublée d'une introspection constante du personnage principal. Disons que le tout aurait gagné à être "resserré" car à près de deux heures, le sommeil du spectateur n'est jamais bien loin.

Les effets-choc sont bien réussis, certes, mais n'interviennent que trop rarement. La scène finale est bien entendu fort surprenante, arrachant même quelques frissons au public n'ayant pas succombé à Morphée, mais le chemin pour y parvenir est long et ardu.

Retenons ici le joli minois de Hye-Na Kim, fantomatique héroïne, dont on entendra probablement parler davantage dans les années qui suivront. INTO THE MIRROR est donc une sympathique expérience, si l'on a envie de se pencher sur le destin "tragique" du héros, mais si les longueurs et les développements erratiques de personnages qui ne mènent à rien vous donnent des boutons, je vous conseillerais bien sobrement de passer votre tour. Orloff

JU-ON aka The Grudge - Takashi Shimizu, 2003, Japon 

Le film débute avec un petit texte qui nous explique que JU ON est une malédiction qui suit la mort violente d'une personne, malédiction qui se promène de victime en victime, chacun transportant le mal. Rika, une femme qui fait du bénévolat pour un organisme social, doit visiter un logis dont les habitants ne donnent pas de nouvelles. La maison est délabrée et la grand-mère est souillée et catatonique. C'est alors que Rika va apercevoir un jeune garçon et qu'elle rencontre avec choc JU ON. La suite du film se divise en chapitres, débutant par le nom de la prochaine victime, de l'inspecteur original, de sa fille, de la professeure...

Si j'avais fortement apprécié les trouvailles des deux téléfilms, véritables exercices de style sur les effets horrifiants et un travail original et efficace de la bande son, le film est dans son ensemble une redite, adaptation oblige. La structure du scénario est toutefois en boucle et l'on nous expliquera bien des choses dans un montage de flashback fort bien fait, mais qui arpente des territoire connus. Il demeure une série de situations d'horreur terriblement efficaces, ou l'on note au passage des influences d'Herbert Wise ( The Woman in Black ) ou David Lynch ou la descente dite du crabe du film EXORCIST. J'aurais presque préféré une fin plus ouverte, mais ça vaut la peine et je me promets de voir la suite. Mario Giguère

Le catalogue de Fantasia dit ceci:"Considéré comme le plus terrifiant des films japonais, JU-ON ne déçoit pas". Alors, je ne pense pas avoir vu le même film qu'eux! Parce que JU-ON m'a laissé sur ma faim.

C'est l'histoire d'une maison qui est hanté par un petit garçon et son chat (ce qui rappelle beaucoup SHOCK de Mario Bava). Le monde visite la maison maudite et rencontre une fatalité... Il y a au moins un effet choc à la minute dans le but d'effrayer le spectateur à son maximum. Mais, dans mon cas à moi, j'avais trouvé RINGU beaucoup plus efficace. On voit tellement les effets chocs arriver à l'avance avec l'appui des effets sonores, que ça en devient rapidement lassant et comique!!! Je me demandais, que mettront-ils encore à l'écran ??? Puis le public n'était pas dupe! Quelques spectateurs ont eu la frousse bien entendu, mais dans l'ensemble, c'était un brin pathétique... C'était comme si le réalisateur voulait tellement faire peur et pour en être certain, il sur-utilisait les effets. Trop c'est comme pas assez! Ca ressemblait davantage à une parodie! Bref, me reste plus qu'a visionner le "made for tv" en espérant que ça sera beaucoup mieux!! Black Knight

KILLING WORDS aka Palabras Encadenadas - Laura Manà, 2003, Espagne, 1h29. Fantasia !!

Un tueur déséquilibré a kidnappé une jolie demoiselle, Laura (identification de la réalisatrice à la victime ?), qu'il tourmente du mieux qu'il peut en la gardant attachée à une chaise et bâillonnée, car il n'aime pas se faire insulter par ses proies. Il a organisé une machination ahurissante afin que son crime ne soit pas découvert, et on découvre en parallèle que les apparences peuvent être trompeuses alors que deux inspecteurs le cuisinent; on a droit en alternance à sa version, et à la réalité, montage hallucinant qui nous déroute à force de surprises.

Deuxième film de cette prometteuse actrice / réalisatrice espagnole, après COMPASSIONATE SEX en 2000, KILLING WORDS débute tranquillement sur un plan assez fort, et l'intrigue semble au premier abord assez classique, mais les choses se compliquent à mesure que le récit sombre dans un abîme pervers qui en mystifie plus d'un.

Il ne faut pas trop en dire à ce sujet, car le moindre indice ruinerait le plaisir du spectateur; sachez seulement que le visionnement en vaut la peine. Manà a joué pour Bigas Luna dans LA TETA Y LA LUNA en '94, dans DOBERMANN en '97, et plus récemment dans ROMASANTA de Paco Plaza, en '2004, film qui fut lui aussi présenté cette année à Fantasia. Sa réalisation est classique, et ratisse large; on sent des accents hitchkockiens dans le diabolisme de la machination criminelle, et le tout se termine avec une touche de souffre qui fait sourire.

La crédibilité de l'intrigue repose en grande partie sur les épaules des deux acteurs qui se livrent un duel qui sera mortel pour l'un d'eux, d'où le titre anglais judicieusement choisi; Goya Toledo (la Valeria d'AMORES PERROS) est ici juste assez ingénue, et Darìo Grandinetti, acteur argentin de renom, qui est entre autres apparu dans OPERACIÒN FANGIO en '99, et qui donnait une majestueuse performance dans TALK TO HER d'Almodovar en 2002, excelle dans le rôle de cet homme bafoué constamment au bord de la démence, architecte étonnant d'une impressionnante manoeuvre meurtrière. Qui aurait cru qu'on pouvait de nos jours à ce point étonner avec un huis-clos ? Orloff


Kevin Howarth

the LAST HORROR MOVIE - Julian Richards, 2003, Angleterre, 80m 

Présenté par Fangoria Magazine, le film voulait se présenter en cassette vidéo sous une pochette annonçant un film d'horreur de type slasher, mais au bout de quelques minutes, coupé par un documentaire sur un authentique tueur en série, Max. Présenté sur grand écran, au parfum du stratagème, nous ne sommes donc pas trop surpris. On regarde alors cette autobiographie du tueur en série, tourné grâce à un complice ramassé pour l'occasion, en suivant ses meurtres et sa vie dite quotidienne. Le propos est double: nous justifier la mode de vie du tueur tout en nous interpellant sur notre voyeurisme: d'un autre côté nous démontrer qu'il est un homme normal en dehors de son vice, ce qui est un comble. Car finalement, même en y mettant de la bonne volonté, je n'ai jamais pu réellement embarquer dans le propos du film. Il y a trop de raccourcis archi-connus du type: vous regardez encore, donc vous m'approuvez ! C'est trop facile, tout en proposant un mélange de comique britannique enjoué contrastant avec des scènes de meurtres explicites. Je décroche aussi avec ces scènes du quotidien heureux de l'homme. À ma connaissance, on a beau parler de tueurs en série " bons voisins ", ce ne sont pas non plus des rigolos qui flirtent pour le plaisir entre deux meurtres. Non plus que j'embarque dans la notion qui veut que l'homme tourne cette vidéo parce qu'il est tellement bon que personne ne relie ses meurtres et qu'il veut bien qu'on les relie pour la postérité. À pousser dans toutes les directions, on nuit énormément au propos initial et l'astuce finale est absurde. Kevin Howath est cependant excellent dans le rôle de Max et quelques scènes nous donnent froid dans le dos. Mario Giguère

Malice@Doll - Keitarou Motonaga - 2000, Japon

Malice est une Doll, une prostituée mécanique créée pour assouvir les sombres plaisirs érotiques des Hommes. Un matin, elle se réveille d'un sommeil agité pour découvrir qu'elle est devenue humaine et que son baiser a le pouvoir de transformer ses semblables en créatures organiques. Elle va alors tenter de trouver la raison de son étrange métamorphose.

Du scénariste d'EVIL DEAD TRAP 2 nous vient cette animation CGI avec un scénario intriguant mais qui devient rapidement très ennuyant. On trouve le temps pas mal long en voyant Malice faire la tournée de ses copines pour les embrasser et l'absence totale d'explications réelles sur les événements du film devient une frustration pour le spectateur. Malgré sa courte durée, à peine 75 minutes, le récit est plein de temps mort où il ne se passe absolument rien. L'animation en soit n'est pas très belle, les personnages sont bien trop plastiques pour être contemplés et cela nuit énormément au visionnement. Il y a quand même de jolis décors, mais ce n'est pas assez pour sauver ce gros échec informatique. Oncle Freak

MECANIX - Remy M. Larochelle, Canada, 2003

Dans un futur rongé par la rouille et dominé par des êtres bio-mécaniques, le dernier homme libre tente de survivre tant bien que mal. Les créatures en question sont à la recherche de l'embryon, seul entrave à leur domination totale. Celui-ci se cache dans le corps d'un humain. Du coup, histoire d'être bien sûr de le trouver, ces derniers se font charcuter les uns après les autres. Mais c'est notre survivant qui découvre ce fameux embryon et le dissimule dans son estomac... 

Inutile d'en dire plus, cette oeuvre mystérieuse et fortement inhabituelle est une petite merveille. Animation image par image et prises de vue réelles se mêlent pour recréer un monde issu des propres cauchemars de son auteur. Un film osé à l'esthétisme fascinant qui semble être un amalgame de l'univers de frère Quay et de celui de David Lynch. Il souffre peut-être de quelques répétition, mais la passion et l'investissement investis dans le film transpirent de l'écran qu'on n'oserait en tenir compte. Filmé avec des méthodes rudimentaires datant des origines du cinéma histoire de coller au plus près de son sujet, Rémy Larochelle parvient à rendre au travers d'une fascinante image sépia un terrible sentiment d'étouffement. Film unique en son genre, Mécanix, je l'espère, fera parler de lui. Kerozene

MONSTER MAN - Michael Davis, 2003, États Unis

Michael Davis est un gars assez étonnant. Lui, ce qu'il aime, ce sont les films remplis de jeunes un peu bas du plafond qui ne pensent qu'au sexe et à la bringue. J'en veux pour exemple ses deux précédentes réalisations: 100 GIRLS et GIRL FEVER. Et le voila qui débarque avec son MONSTER MAN, une histoire réunissant deux potes aux prises avec un psychopathe de la route au volant d'un Monster truck tout droit sorti d'un MAD MAX tendance cauchemardesque et piloté par le très justement nommé Fuckface.

Davis ne se trahit pas, ses héros ne parlent que de cul (on apprend que l'un d'eux, 25 ans, est encore vierge) et tombent raides quand ils rencontrent une superbe blonde au bord de la route. L'aspect survival est bien mené et parfaitement intégré au sein de cette comédie remplie de scènes idiotes mais irrésistibles (la scène des toilettes de la station essence) et de moment de violences grand-guignolesques généreusement gores. Pas parfait, mais un film sincèrement drôle et sanglant, dynamique et décomplexé, plein de blagues en dessous de la ceinture et de membres amputés. Kerozene

Adam est un grand naïf bourré de beaux principes un peu nazes et surtout puceau consentant, ce qui pourrait paraître inquiétant au vu de son âge... Son pote, Harley lui, qui a taper l'incruste dans sa voiture pour le périple, c'est tout l'inverse. Obsédé, vulgaire, bavard et amateur de vannes plutôt très lourdes. Ensemble ils font route afin d'assister au mariage d'une amie commune, mais ils n'arriveront bien sûr jamais à destination...

Après s'être arrêtés dans un bar local de "plouc land", ils sont pris à partie par un véhicule hors-norme, croisement entre un camion et un dragster, qui va n'avoir de cesse de les pourchasser... A son bord, un être difforme et horriblement défiguré, croisement lui d'un "Jeepers Creepers" et d'un Leatherface...

Vous l'aurez compris, nous allons assister à un film hybride, au croisement d'un "Massacre à la tronçonneuse" , "Duel" et autres survivals... Normale qu'il y ai tant de "croisements".. c'est aussi d'un road movie dont il s'agit !

La rencontre de nos 2 teenagers avec une auto-stoppeuse sexy, relancera l'intérêt du film au moment même ou il en avait besoin... (malin ça ! ) Quand au rebondissement finale... chuuuttt !

"Monster Man", qui porte ma foi bien son nom, est avant tout une comédie débile, mais intelligente à la fois... 

Intelligente dans la façon dont Michael Davis a de passer du rire au malsain puis au glauque, pour virer dans le gore le plus total !

Car petites scènes d'anthologie il y a : Celle de la station service, ou Adam défèque dans les chiottes jouxtant celle ou se trouve le monstre pendant que son pote débile pisse dans le véhicule de leur poursuivant, celle écoeurante et hilarante, ou Harley endormie rêve de lécher un "minou"... et des scènes beaucoup plus costauds comme la scène ou nos héros traversent une ville ou les habitants ont tous été mutilés par qui l'on sait... ou la scène finale oscillant entre "Bad Taste" et "Ré-animator".

On l'aura compris, l'habileté à faire sourire puis à déranger peu de temps après reste l'intérêt principal, véritable exercice de style, de cette bonne petite surprise. Marc Evil

MRS MEITLEMEIHR - Graham Rose, 2002, Angleterre, 30m

1945, les derniers jours du nazisme sont arrivées. Adolf Hitler (Udo Kier) est à l'intérieur de son bunker. D'une minute à l'autre, les alliés prendront possession de l'endroit. Un de ses officiers parvient à le convaincre de feindre sa mort pour s'enfuir. Ainsi, il aura une chance un jour de ressusciter son règne. Ainsi, plusieurs années plus tard, nous retrouvons Adolf dans le déguisement d'une femme obèse. Elle vit à l'intérieur d'un taudis à rêver à des jours meilleurs. Un jour, alors qu'il va porté une lettre, un agent des services secret tombent amoureux d'elle. Il la harcèlera jusqu'au jour où il acceptera qu'il vienne souper chez lui. Udo sera t'il démasqué ou affaibli par l'alcool sera t'il abusé sexuellement ?

Il s'agit d'un court métrage destiné à tous les fans d'Udo Kier. Ces dernières années, confiné à des seconds rôles, le grand talent d'Udo Kier n'a malheureusement pas pu se faire justice dans un rôle principal. Ce n'est pas le cas ici, où il laisse libre cours à sa folie ! Il est vraiment en forme dans ce double rôle. Le film a une réalisation des plus soignée et est vraiment réaliste dans les détails de l'époque. Amusant et noir, il s'agit d'un short film que je vous recommande de voir si vous en avez la chance ! Black Knight


Élizabeth Faure


Suzi Lorraine


Melantha Blackthorne

The NIGHT THEY RETURNED, SV Bell, 2004, Canada, 77m 

Les soeurs Taggart sont de sacrées coquines. Les jumelles (non identiques, moi je comprends pas la génétique) Brenda et Tawny (Melantha Blackthorne et Suzi Lorraine) attirent les mâles dans leur chalet perdu pour se délecter de leurs entrailles. Mais la soeur Jessica, qui raconte l'histoire en flash-back, est toujours attachée parce qu'elle a des dons de télépathie et de télékinésie. Elle ressent la souffrance des victimes et fait voler des objets dans ses crises. Tout va quand même pour le mieux (puisque je vous le dis) lorsque le cours d'eau ou les jumelles jettent leur restes (il semble que des bras d'homme ce ne soit pas fameux, pourtant avec une petite sauce italienne...) est contaminé par des déchets radioactifs. Dans la grande tradition des EC Comics, les membres crieront vengeance !

Premier long métrage de Sv Bell, habitué des tournages de vidéo-clips de groupe Metal et auteur de deux courts avec Patrick Aird, la production de cinq jours au mince budget se présente comme un " funny, entertaining, non-stop party", comme cite le texte inclus dans le dvd-r. C'est au rythme continuel de musiques du label indépendant Bullseye records que nos blondinettes arrachent les tripes de ces messieurs religieusement toutes les fins de semaine. Tourné par des fans pour les fans, la production souffre bien de longueurs, surtout en première partie, mais le réalisateur a annoncé son goût pour des récits classiques lors d'une précédente adaptation de IRISH WHISKY. C'est donc comme un long vidéo-clip que le tout démarre un peu tardivement, culminant avec une séquence animée fort réussie et un monstre qui devra se débattre contre le père des soeurettes, soudainement préoccupé par le sort des ses nénettes. Car les filles agacent ces messieurs avec des costumes révélateurs, mais étant finalement très pudiques. C'est là que l'on se pose des questions sur les intentions du réalisateur, flirtant avec le sadomasochisme ( Élisabeth Faure toujours enchaînée )et le sensationnalisme (Melantha caressant son nouveau pistolet tel un membre viril). Ce sera lors de ses prochains films que l'on verra la tendance se préciser, la collaboration avec la reine gothique, Miss Blackthorne étant connue sous le surnom Countess Bathoria sur le net, étant prévue pour se continuer dans le prochain projet. Ajoutons que l'ensemble des acteurs amateurs sont inégaux, quelques victimes ne semblent pas trop souffrir, et que les dames semblent bien s'amuser à tripoter l'intérieur de ces messieurs. À surveiller... Mario Giguère

Trois soeurs habitent ensemble dans une maison au fond des bois. L'une d'entre elles est télépathe et a quelquefois besoin de se faire attacher à son lit pour éviter qu'elle ne prenne le contrôle des autres !? Les deux soeurs "normales" sont des blondasses qui ne dédaignent pas découper d'innocents auto-stoppeurs en morceaux pour ensuite festoyer sur leurs prothèses - euh je veux dire membres. Ils balancent les morceaux restants dans un étang non loin, et cet étang est infesté par un produit toxique quelconque qui risque de faire se retourner la situation contre eux.

Est-ce un hommage quelconque ? Non, parce qu'on ne reconnaît pas vraiment de lien à quoi que ce soit là-dedans. Est-ce une comédie ? Je ne crois pas, parce que ça n'est pas très drôle. Un "soft core" ? Le potentiel y est, mais pas une demoiselle ne s'y déshabille - malgré l'allure des comédiennes, qui ont l'air de danseuses ! Est-ce une excuse pour exhiber des effets spéciaux, comme l'était URBAN FLESH ? Non, parce que les effets spéciaux, à part les prothèses de latex, sont plutôt "normaux". Alors est-ce un laboratoire permettant aux actrices de démontrer leurs talents ? Non, parce qu'il n'y a visiblement aucune direction d'acteurs et on ne croit pas une seconde à leur implication émotive dans le récit. Alors... est-ce une époustouflante leçon de cinéma ? OH NON. C'est long, pénible, mal cadré, mal filmé, on a du mal à évaluer sur combien de temps ça se déroule car certains plans sont utilisés plus d'une fois dans le film, et les actrices ont toujours la même garde-robe, qui revient d'une scène à l'autre.

À quoi ce film sert-il ? Avec ses actrices plus ou moins jolies - à part la soeur télépathe (Liz Faure), sous-utilisée, qui a un cleavage du tonnerre mais qui passe tout le métrage enveloppée dans la même foutue robe et couchée sur son lit - et sa musique de qualité douteuse omniprésente, on se le demande bien.

C'est court et ça paraît long. C'est sans prétention mais ça se digère plutôt mal. Le pire, c'est que je ne m'attendais absolument à rien, mais j'ai quand même été déçu.

Sorry ! Orloff

 

NOTHING - Vicenzo Natali, 2003, Canada

Deux amis d'enfance ont un gros problème : ils détestent tout le monde et tout le monde les détestent. Par un affreux concours de circonstances, les deux potes se retrouvent enfermés dans leur baraque avec lune foule en délire à leur porte, prête à les expédier en prison. Les deux potes vont alors se réfugier dans leur sous-sol pour découvrir quelques instants plus tard que leurs ennemis ont disparu, tout comme le reste de l'univers d'ailleurs. Ne restent plus qu'eux, leur tortue et leur maison. Ils découvrent alors qu'ils sont responsables de cette tragédie et qu'ils ont le pouvoir de faire disparaître tout ce qu'ils détestent. Les deux amis devront apprendre alors à vivre avec leur dangereux pouvoir, ce qui ne sera pas si facile.

Ce film, réalisé par le même qui a fait CUBE, se veut être une comédie basée sur le fait qu'il pourrait être drôle de mettre deux personnages devant un mur blanc et de leur faire dire des niaiseries. Le résultat est catastrophique : les farces ne sont pas drôles, les protagonistes sont détestables et l'overacting des comédiens, insupportable. On ne peut donc que s'emmerder devant les pitreries des deux héros qui ne font finalement rien. Un film qui porte très bien son nom. Mettant en vedette Marie-Josée Croze qui, un peu comme le spectateur, se demande ce qu'elle fait dans ce gros merdier. Oncle Freak

OMEN aka Sung horn - Thammarak Kamuttmanoch écrit par Oxide Pang Chun, Danny Pang, 2003, Thailande

Je n'essaierai pas de résumer l'inrésumable mais je vous avertis que pratiquement personne n'a compris dans mon entourage, voire dans la salle, mais que je dévoile ce que j'en sais... à vos périls.

3 jeunes adultes se retrouvent dans une aventure incroyable. L'un d'eux a un accident de voiture et se réveille chez une vielle dame. L'autre se prend d'amitié pour un jeune garçon qui vend des babioles dans la rue et le troisième tombe amoureux d'une jeune femme qui échappe un pot de fleurs sur sa voiture. Lorsque les deux premiers retournent chez la vielle dame, ils ne la trouvent pas mais découvrent une photo de leur autre copain et de sa nouvelle blonde, une vielle photo qui n'a pas encore été prise. La vielle dame retrouvée leur annonce une mort imminente. Les deux copains en déduisent que la nouvelle copine sera responsable de la mort de leur copain. Le petit garçon qui vend des babioles se fait frapper par une voiture, on découvre que c'est une fille et elle nous raconte une histoire extraordinaire...

En fait, j'ai l'impression que l'on doit connaître la mythologie thaïlandaise surnaturelle à fond pour avoir espoir de s'y retrouver. Il y a de la réincarnation, celle d'un petit chien. Il y a aussi le concept de la double ou triple réincarnation et d'un fantôme du futur qui révèle son passé, le futur des trois jeunes hommes, qui peut changer ou pas, dépendant de nos croyances dans la prédestination. Comme tout se révèle et dévoilé dans les dernières minutes, on pouvait entendre littéralement les méninges des tous les spectateurs se faire aller à qui mieux mieux et les étonnements spectaculaires de la majorité lorsque les lumières se sont rallumées. C'est surtout le concept de la réincarnation multiple qui me sidère. Est-ce que des fragments du moi peuvent se diviser pour se retrouver dans plusieurs corps ? C'est une bonne question. Alors les frères Pang nous ont monté un beau bateau, qui frustre la majorité des spectateurs, parce qu'on y connaît rien, dans le fond ! Ah oui, la musique appuie tellement fort les effets que s'en est dérangeant ! Mario Giguère

ONE MISSED CALL aka Chakushin Ari aka You've Got a Call - Takashi Miike, 2003, Japon, 1h52

Un petit groupe d'ados en rut sont victimes d'une malédiction plutôt impardonnable; ils reçoivent un message sur leur portable, alors que la sonnerie leur est inconnue, et ce message semble être un sacré canular : daté de deux jours dans le futur, leur propre voix enregistrée énonce quelques phrases sans queue ni tête. Comme s'ils s'étaient eux-mêmes envoyé un message ! On ne s'en préoccupe guère jusqu'à ce que, deux jours plus tard, la personne ayant reçu le message ne meure dans d'étranges circonstances, transmettant la malédiction à quelqu'un d'autre dont le numéro de portable figurait dans l'agenda. Un peu à la RING...

Voici un film coup-de-poing, véritable délire de Miike ! Réalisé sur commande pour une maison de production recherchant un succès commercial, un film "à formule", quoi, ONE MISSED CALL est au départ, si on ne considère pas la réalisation hallucinante de précision de Miike, plutôt conventionnel. Mais le tout se corse quand les événements horrifiques deviennent sérieux, et on plonge tout droit dans un univers cauchemardesque peuplé de fantômes japonais à se pisser dessus d'effroi !!

L'humour nihiliste de Miike est ici bien présent, et on se fout même de la gueule du spectateur à quelques reprises; il n'est souvent pas très facile de déterminer la part d'événements qui se déroulent seulement dans la tête de l'héroïne vs sa réalité, mais ce constant va-et-vient entre fantasme et concret est fort bien mené.

La dernière demie-heure est particulièrement efficace, et je ne recommande à personne d'y assister seul(e) un soir de cafard. Ça sursautait - et on allait même jusqu'à hurler ! - un peu partout dans la grande salle de Concordia lors de la projection fantasienne.

Avec une distribution assurée par le volet TOKYO SHOCK de la compagnie Media Blasters, cette oeuvre est promise à un bel avenir. Au départ destinée à être une addition mineure dans l'oeuvre du génial Miike, elle est irrémédiablement devenue une importante pièce de son impressionnante filmographie. Orloff

ONE POINT 0 aka 1.0 - Jeff Renfroe & Marteinn Thorsson, 2004, États Unis/Roumanie

Dans un futur non-lointain, un jeune homme (Jeremy Sisto - MAY, WRONG TURN) travaille chez lui sur un code spécial dans son ordinateur pour une firme anonyme et impatiente d'en obtenir les résultats. Ses allées et venues consistent seulement à des visites rapides au marché du coin pour se procurer du lait en quantité exagérée tout en se voyant suivi à chaque reprise. Parano sur les bords, il commencera à observer et à douter encore plus des ses voisins mystérieux: une infirmière séduisante (Deborah Unger), un dur à cuire créateur de jeux vidéos porno (Bruce Payne) et un hurluberlu (Udo Kier), travaillant sur la création d'un robot. Le concierge (Lance Henriksen) se mêle de tout ça, pratiquement le seul allié de confiance et notre jeune homme s'inquiète de plus en plus avec des paquets vides emballés de façon identique qui se pointe sans arrêt à l'intérieur de son appartement anonymement. Et pourquoi donc consomme-t-il autant de lait ?! Mais qu'est-ce que ces paquets foutent là ?! Qui rentre chez lui ? Qui le suit ? Que se passe-t-il ?

Premier film d'un duo de metteurs en scène talentueux dont le seul reproche que l'on pourrait leur faire est qu'ils en mettent beaucoup. Seulement, le film en demeure captivant avec un look particulièrement sombre, un scénario complexe et une bande son travaillée au moindre détail. On nous engouffre dans ce monde savoureux où la paranoïa et la technologie sont maîtres tout en construisant leur intrigue sans effets spéciaux majeurs, une bonne chose. On préfère demeurer dans la science-fiction suggérée et simplette ce qui ne fait qu'augmenter l'intérêt et l'intelligence du tout. Une belle trouvaille baignée d'un climat jouissif. Bad Feeble

PLATILLOS VOLANTES aka Flying saucers - Óscar Aibar, 2003, Espagne 

Basé sur une histoire vraie. Barcelone, 1972. On débute par la découverte de deux corps décapités sur une voie de chemin de fer. Retour en arrière. Le film nous raconte l'histoire extraordinaire de deux mordus d'ufologie, le jeune Juan et le bourru Jose. Travaillant au sein de la même entreprise, ils se rencontrent grâce au courrier que Juan reçoit des témoins oculaires de passages de soucoupes volantes. Mais Jose reçoit des instructions d'un extraterrestre et ils feront tout en leur pouvoir pour réunir en secret les dirigeants mondiaux pour l'arrivée des êtres de l'espace. Ce faisant, sous le régime de Franco, ils seront suivis à la trace par la police qui les soupçonne de comploter avec les communistes.

Il faut le faire, réaliser un " feel good movie" à partir de l'histoire véridique de deux mordus de soucoupes qui finissent la tête tranchée. L'humour est toujours au rendez-vous dans cette chronique douce amère du destin tordu de gens déconnectés d'une réalité qu'ils ne peuvent digérer. Juan doit satisfaire les désirs sexuels de la grosse femme de son patron pendant que sa fiancée refuse ses avances. José ne communique plus tellement avec sa femme, mais pratique l'écriture automatique et essaie de purifier son corps pour le grand jour. Les situations sont tordantes et en même temps on éprouve de la sympathie pour ces personnages véridiques en marge d'une société banale. Ca devient carrément surréaliste quand la police les enferment pour se rendre compte que ce ne sont que des "clowns" pacifiques. Le final vire dans le drame qui se transforme à la dernière minute en ode à la joie totalement jouissif ! Chapeau ! Mario Giguère

PORCO ROSSO aka Kurenai no buta - Hayao Miyazaki, 1992, Japon  

Dans la mer Adriatique, durant les années 30, un pilote d'avion solitaire a le malheur d'avoir une tête de porc, fruit d'une mésaventure inconnue. Suite à une bataille aérienne, son avion sera réparé par des femmes, à sa très grande surprise. Mais toute l'armée italienne est à ses trousses...

Hayao Miyazaki est un grand amateur d'aviation et ce film est son préféré, plein de combats dans les airs et de pilotes les plus sympathiques, soit bandits soit réguliers, sans compter la belle Gina dont tous les pilotes sont amoureux. L'arrivée de Fio, la jeune femme qui sera l'ingénieur de son avion reconstruit, éclaire la vie de Marco, du vrai nom de Porco Rosso, comme celui des méchants bandits. La recette Miyazaki dans toute sa splendeur, une joie de vivre communicatrice ! Quel plaisir ! Mario Giguère

RETURN TO THE 36th CHAMBER aka Shao Lin ta peng hsiao tzu - Chia-Liang Liu, 1980, China/Hong-Kong, 99m

Des travailleurs d'une petite manufacture de textile se font voler et maltraiter par leur patron et ses hommes de mains. Le frère de l'un d'eux, au talent d'acteur, se fait passer pour un moine Shaolin pour essayer d'améliorer leur situation. Démasqué et humilié, il quitte pour essayer de joindre les rangs des moines d'un temple Shaolin dans le but d'apprendre l'art des arts martiaux pour confronter le patron et ainsi restaurer leur condition de travail.

Ce film fait partie d'une longue série de la Shaw Brothers qui est consacré à la " 36th Chamber of Shaolin " et il ne déçoit pas. Le film comporte plus d'humour que d'habitude (dans le but de suivre la tendance qui a été exploité par les premiers succès de Jackie Chan) mais ça nuit en rien à l'action. Gordon Liu y est savoureux et nous démontre sa très grande maîtrise des arts martiaux. Ce film m'a donné le goût de découvrir les autres. Si vous aimez le genre, vous allez y avoir du plaisir. Black Knight

RITUAL aka Shiki-Jitsu - Hideaki Anno, 2000, Japon

Un metteur en scène de film à la recherche d'inspiration et d'un brin d'air frais loin de tout le showbizz, rencontre une jeune femme particulière, isolée du monde, ayant créé le sien tout en s'abandonnant à ses rituels loufoques de tous les jours. Cette jeune femme répétant sans cesse que " demain, c'est ma fête " intrigue le jeune cinéaste et ils embarqueront ensemble dans ce voyage réflexif à la découverte d'eux-mêmes dans un édifice mystérieux (logis de la dame) de sept étages, chacun ayant une ambiance propre.

Film tout en réflexion de Anno, auparavant créateur d'animé (dont les EVANGELION), préférant s'attaquer maintenant au " live action ". Force est de constater que le mec est bourré de talents, chaque image étant d'une beauté extraordinaire et contemplative, sans dire que le film en devient ennuyeux, mais plutôt passionnant en suivant les allées et venues de ses deux personnages titres. Shunji Iwai (réalisateur du génial SWALLOWTAIL BUTTERFLY) interprète le cinéaste et ce après le succès de son BUTTERFLY ce qui porte à croire à un certain penchant auto-biographique. D'une façon ou d'une autre, son jeu est juste et magnifique tout comme Ayako Fujitani en excentrique tout simplement époustouflante dans le rôle difficile. Fujitani est également l'auteure du bouquin duquel ce film s'inspire ce qui lui donne peut-être une longueur d'avance sur la compréhension des mystères captivants entourant le personnage.

Nos deux " héros " déambulent donc devant nous, sans grande aventure, se découvrant tranquillement tout en apprenant comment vivre dans le monde créé par le personnage (anonyme) de Fujitani. Seul au monde en effet, étant pratiquement les deux seules personnes que nous apercevons durant l'oeuvre en question ce qui redonne une certaine intimité et un enfermement captivant qui nous laisse pantois dans ses derniers moments. Magnifique ! Bad Feeble

ROJO SANGRE aka Blood Red - Christian Molina, 2004, Espagne, 1h30

Pablo Thevenet (Paul Naschy) est un acteur d'un certain âge qui lutte pour obtenir des petits contrats et qu'on a visiblement relégué aux oubliettes sans lui en faire part. Personne ne le connaît dans les castings où il se rend, et on lui dit qu'il se prend pour Brando. Il en a un peu marre mais son agent ne semble pas très chaud à l'idée de le sortir de la merde. Il lui propose toutefois un contrat de "statue vivante" à l'entrée d'un club, contrat pour lequel senòr Thevenet doit se déguiser en Gilles de Rais, Yvan le Terrible, Raspoutine, et j'en passe. Un riche producteur de films lui proposera aussi un contrat un peu véreux, mais la situation financière de Pablo est tellement critique qu'il acceptera tout de même. Serait-il en train de s'enfoncer dans une situation qui pourrait lui coûter cher ?

Le départ de ce synopsis vous semble familier ? Il l'est. Sur un scénario largement autobiographique écrit par Naschy lui-même, Christian Molina (rien à voir avec Jacinto, malgré la coïncidence troublante) nous torche un film "nouvelle vague espagnole" assez efficace malgré son propos à dormir debout. On y retrouve avec bonheur toute l'irrévérence et l'égocentrisme de Naschy, et le délectable vieillard y met la gomme !

Tous les personnages qui gravitent autour de l'univers du club pour lequel Thevenet travaille semblent avoir été choisis en raison de leur allure et de leur gueule; Miguel Del Arco, le patron de la boîte, a une drôle de tronche un peu diabolique, tandis que son assistante, interprétée par la transsexuelle Bibì Andersen - qui fut découverte dans CHANGE OF SEX de Vincente Arranda, en '77, et qui fit par la suite partie de la distribution d'un nombre assez élevé de films d'Almodovar - éveille tout autant les soupçons de l'audience.

La réalisation, bien que saturée d'effets spéciaux, est superbe et posée, nous offrant les transitions les plus spectaculaires et inventives que j'aie vu depuis fort longtemps. Christian Molina en est à sa première réalisation, après avoir travaillé comme assistant sur quelques joyaux comme AIRBAG en '97, et il ne serait pas superflu de surveiller ce qu'il aura à nous offrir comme prochaine oeuvre... Orloff

ROMASANTA - Paco Plaza avec Elsa Pataky, Julian Sands, 2004, Espagne 

Espagne, 1853. Des corps mutilés sont retrouvés en grand nombre et la police s'efforce de trouver le coupable tout en cachant la vérité au peuple. Un scientifique venu à l'aide de l'inspecteur confirme l'impensable: les victimes ont été dévorées par un homme.

Basée sur une histoire vraie, Manuel (Julian Sands) se croit/est un lycanthrope, un homme qui se transforme en loup-garou à la pleine lune grâce à une pommade faite entre autre avec du gras de jeunes enfants. Dans un final trop rapide, le procès de Manuel débouche sur la non-culpabilité de l'homme, pour cause de maladie mentale, un curieux verdict amené par l'intervention de la Reine. Le film prend des libertés avec l'histoire, nous montrant l'acolyte de Manuel, un homme dont aucune trace n'a été retrouvée à l'époque.

Dans l'esprit d'un classique de la Hammer, le film est d'une sobriété efficace, on pense au jeu vacant d'hystérisme de Sands, sombre et menaçant, chargé d'érotisme. La scène de transformation est la meilleure que j'ai vu depuis des années, efficace et originale. La photographie est superbe. Il fait bon replonger le temps du film dans une époque somme toute pas si lointaine ou la magie et le surnaturel faisaient partie du quotidien. On pense au Pacte des Loups, un autre film qui approche un fait véridique avec succès. À voir. Mario Giguère

RUNNING ON KARMA aka AN INTELLIGENT MUSCLE MAN - Johnnie To & Wai Ka-Fai, 2003, Hong Kong

Le Costaud (Andy Lau - excellent) est un ancien moine reconvertit en strip-teaseur culturiste gonflé aux stéroïdes capable de voir le karma des gens. Il rencontre Lee (Cecilia Cheung), une charmante policière qui a le malheur de posséder un karma lourd en conséquence: elle fut dans une vie antérieure, un vil et sanguinaire soldat nippon amateur de décapitations en série. Du coup, sa vie s'apprête à être fauchée prochainement. Le Costaud, qui la trouve sympa (et sans doute parce qu'elle est fort jolie) décide alors de la sauver, parce qu'après tout, une gentille petite gonzesse comme elle ne mérite pas la mort. Au fil de leur rencontre, il l'aide à coffrer des bad guys hauts en couleur, comme un hindou contorsionniste qui se planque dans une boite de conserve ou un type qui se prend pour Spiderman dont le corps est enduit d'un produit hyper glissant afin de ne pas se faire attraper. Le Costaud fait tomber les filles raides dingues de ses muscles hypertrophiés et fait du catch comme un débile afin de mieux dissimuler son secret.

Mais tout ça passe de la kung-fu comédie urbaine ponctuée d'éclairs de violence bien franche à un trip philosophico-bouddhiste sur le pourquoi du comment de la réincarnation et la constatation de l'importance de l'existence du karma. Lee se sait condamnée, Le Costaud se rencontre lui-même et entame alors une discussion à l'issue dramatiquement fataliste. Dommage, si les cassures de rythme et de ton ne posent pas de problème en général, il est néanmoins préférable lorsqu'elles se passent dans l'autre sens. On pourra surtout déplorer le final moralisateur qui vient plomber un film qui se voulait au départ décomplexé et totalement déconneur. Kerozene

Site officiel : www.runningonkarma.com 

J'ai bien aimé ce film de mon côté. Oui, le changement de ton est surprenant et le final encore plus, mais je trouve que c'est justement un bon point au travers d'un cinéma commercial qui n'oserait jamais un tel revirement. Il n'y a que de Hong Kong et en Italie que j'ai vu de tels revirements de la comédie au drame en passant par d'autres genres. J'oublie aussi souvent que dans le cinéma de Hong Kong, nul n'est à l'abri, femmes ou enfants peuvent subir des sorts affreux, ce que nos censures et notre bienveillance nous empêchent de voir la plupart du temps. Un bon point pour le costume de muscles qui passe bien l'écran. Il faut dire chapeau à Andy Lau qui garde son naturel dans ce qui devait être un costume de caoutchouc fort encombrant. Mario Giguère

RYUSEI KACHO - Hideaki Anno, 2003, Japon, 14m

Ahahaah ! Court métrage hilarant du Japon que voilà ! Dans le métro, il y a toujours des gagnants (ceux se trouvant un banc pour étamper leur fessier) et des perdants (ceux se retrouvant debout pour le trajet). Ryusei Kacho est la figure mythique, salaryman régulier, ayant toujours eu la prouesse de se trouver un siège vide à l'aide de pirouettes, de vols en l'air, de sauts périlleux. Voilà qu'un jour Automatic Maria, jeune femme se trouvant toujours un siège également grâce à son joli arrière-train qu'elle dandine joyeusement devant le visage d'un passager pour qu'il lui laisse une place, donne un défi au grand Ryusei Kacho. Elle le soupçonne d'être un ancien rockstar androgyne dont elle est la plus grande fan. Le duel a lieu vendredi soir, lors du dernier train très embourbé, mais qui gagnera ?!

Petite merveille hilarante que ce court ! Effets spéciaux cheaps, humour absurde et débridé où l'hilarité se présente à coup sûr. Rien de mieux que cet humour surréaliste au rythme rapide pour se dilater la rate. Bad Feeble

SAVE THE GREEN PLANET! - Jun-hwan Jeong, 2003, Corée du Sud

Que feriez-vous si vous étiez persuadé que des extra terrestres tentaient des expériences sur vos congénères ? Si vous étiez sûr que ces êtres venus d'une autre planète s'apprêtaient à envahir la notre ? Lee, lui, est comme son pote Fox Mulder: il ne se pose plus la question. Il agit, mais dans la clandestinité la plus totale. Avec l'aide de sa compagne au physique ingrat, il kidnappe un éminent scientifique au passé quelque peu douteux et qu'il tient pour responsable du coma de sa mère. Séquestré puis torturé, le scientifique n'en revient pas de voir avec quel acharnement cet être dément défoncé aux amphétamines est persuadé que ses histoires d'invasion extraterrestres sont la vérité... 

SAVE THE GREEN PLANET! est un film qui se cherche. Oscillant entre la comédie, l'horreur et la SF, son auteur ne semble jamais vraiment décidé à opter pour une direction ou pour une autre. On débute en plein délire tragi-comique dans une scène de kidnapping absurde dans laquelle le héros et sa compagne, tous deux affublés d'un casque anti-télépathie au design préhistorique, ont bien du mal à mener à bien leur opération. La suite opte pour une ambiance nettement plus sombre bien que non dénuée d'humour, avec les différentes scènes de tortures. On regrettera cependant que le sévice du godemichet à vapeur ne soit que suggéré.

Humour faussement cruel, violence gentiment sanglante et personnages volontairement ambigus sont donc à la fois les points forts et les points faibles de ce film malheureusement un peu prévisible malgré son désir de surprendre à tout prix, mais qui mérite tout de même de la sympathie. Les jurys du festival de Bruxelles 2004 se sont d'ailleurs mis d'accord à ce sujet en lui accordant le grand prix du festival. Kerozene

The SEPARATION - Robert Morgan, 2003, Angleterre, 11m 

Magnifique ! Un court métrage animé fait avec du bon vieux claymation où deux frères siamois subissent une opération pour être séparés. L'envie de retourner aux sources et de redevenir le même corps les hante, une tentative virera au désastre, mais ils n'abandonnent pas encore.

Baignant dans une ambiance lugubre, ce petit film est tout simplement phénoménal ! Des images époustouflantes nous tiennent en haleine avec cette histoire déchirante et magnifiquement menée. À découvrir sans hésiter si vous en avez la chance. Bad Feeble

SEX IS ZERO aka SAEKJEUK SHIGONG - Je-Gyun Yun, 2002, Corée, 96m 

Eun-Sik (Lim Chang-Jung) est un imbécile de 28 ans qui commence l'université, de plus il est malchanceux comme c'est pas permis. Toutes les humiliations possible et impossible, il les subit. Il est également membre du groupe Cha Ryu, un genre de club de fitness extrême où l'on s'entraîne à se taper sur la tête avec un 2 par 4. Eun-Sik rencontre et tombe amoureux de la superbe et très athlétique Eun Hyo (Ha Ji-Won). Qui elle ne lui rend évidemment pas l'appareil. Elle aime évidemment le beau mec du campus qui est déjà pris avec la bitch de la place. Les relations entre Eun-Sik et Eun-Hyo seront variées, tout comme celle de leur bande respective.

Le film commence avec un long plan séquence, fort réussis, qui nous introduit tout les personnages du film. Ils sont très attachants particulièrement Eun Sik et sa gang. On s'identifie tous à l'un d'eux à un moment ou un autre.

La trame sonore débute en trombe avec We got the beat des GO'S-GO'S accompagné visuellement de jeunes filles dans un cour de gymnastique, ce qui donne bien le ton. Le reste est très 80's cheese, sûrement en hommage aux genres de films qu'il représente; les comédies collégiennes des années 80.

Le film se veut, et est, tout ce qu'une comédie adolescente devrait être; extrêmement horny. Des jeunes hommes en rut et des jeunes filles canon. Toute les thématiques y passent; les poitrines, la masturbation (seul et en groupe), les beuveries extrêmes, le jock et l'idiot de service, le mec efféminé, le necking, la sauce spéciale du chef (la vraie; le sperme), se faire prendre en fourrant une poupée gonflable ou en se crossant frénétiquement devant son ordi, le sexe oral, les cliques, du cul du sexe, du rock et bien plus encore. Tout ce que les films américains n'osent pas toujours montrer. AMERICAN PIE et MEAN GIRL ne sont que de fade apéritif face à ce délire lubrique.

Après une première heure hilarante, on tombe abruptement dans un espèce de drame mélo, ce qui est plutôt étrange. Après tout le ridicule que l'on a vu on se fait un peu moralisateur avec une histoire d'avortement horrible. Le ton du film fait un virage à 180°. Cette dichotomie me semble un peu poussé pour un film où tout les personnages masculins et féminins pensent sexe au 5 secondes. Si leur point est de montrer les conséquences d'une libido trop écervelé, c'est réussi, mais pas nécessaire. Mais heureusement la finale, un peu cliché, arrive pour nous sauver.

Ce film n'est pas sans rappeler son compatriote coréen; MY SASSY GIRL (2001) - présenté dans une édition précédente de FanTasia. SEX IS ZERO est dans la même veine, malgré que différent. On a encore droit à la célèbre taloche coréenne, même qu'ici on la pratique aussi avec le pied! Elektrik Erik

SINNERS AND SAINTS - Melantha Blackthorne, 2004, Canada

Un curé en cuire expert en art martiaux, armé de grosses pétoires, portant des ray-ban et une paire de bottes aux semelles compensées, dessoude les suppôts de Satan à grands coups de pompes dans les dents. Aidé par une nonne qui ne rechigne pas à se battre les seins à l'air, il va découvrir l'incroyable vérité sur une espèce extraterrestre devenue cruelle malgré elle.

Melantha Blackthorne, actrice pour Sv Bell sur THE NIGHT THEY RETURNED et PURPLE GLOW, signe un gros délire gothico-humoristico-trash qui passe de la farce ahurissante au jeu vidéo rétro. Grâce à un sens de l'humour pas toujours fin mais constamment présent ainsi qu'un certain sens du rythme, ce film tourné en MiniDV se laisse voir avec amusement malgré ses nombreux défauts. Parmi ceux-ci, on retiendra principalement l'utilisation abusive de décors numériques atrocement laids, quelques effets gratuits en images de synthèse grossières, une musique gothique qui ne plaira qu'aux initiés, des acteurs amateurs pas toujours convaincants et un scénario extrêmement confus. Mais les points positifs permettent de contrebalancer tout ça: outre la nonne à moitié à poil, on a droit à quelques passages gores pas piqués des vers (un coup de pied entre les jambes fait sortir la bite de la victime par sa bouche et ses testicules par les oreilles), des scènes de kung-fu étonnamment bien filmées et montées - chose finalement rare dans le cinéma occidental, des démons lubriques, un viol dans un cimetière, des cyber-cénobites femelles qui ont le feu aux fesses et une quantité de gags salaces au mauvais goût aussi prononcé que le sujet du film. Et le plus étonnant finalement, c'est que c'est une femme qui est responsable de ce petit budget irrévérencieux! Alors certes, ce n'est pas le film de l'année, mais il n'empêche qu'autant d'idées tordues, même emballées de manière parfois douteuse, ça fait plaisir. Kerozene

www.sinnersandsaints.org

SWORD IN THE MOON aka Cheongpung myeongwol - Ui-seok Kim,  2003, Corée du Sud, 100m

En Corée, au 17e siècle, La Cour Royal est ébranlée par de nombreux assassinats. Un assassin mystérieux se charge d'éliminer les ministres de la Cour, un par un, pour affaiblir le royaume, son but à long terme est ensuite d'éliminer l'empereur. Yun le chef des gardes (surnommé " The Human Butcher ") est chargé de trouver l'assassin afin qu'il ne soit trop tard. Après quelques développements, il apprend qu'il s'agit de Choi Ji-Hwan (un ancien frère d'arme et ami d'enfance). Choisira-t-il de tuer son ami d'enfance qu'il a un jour trahi afin de sauver la vie de près de 200 de ses hommes ?

Il s'agit d'un grand film épique réaliste comme l'était l'excellent et redoutable MUSA THE WARRIOR. Mais celui-ci comporte quelques éléments fantaisistes à la CROUCHING TIGER, HIDDEN DRAGON avec les assassins qui courent sur les toits et la fameuse épée Sword In The Moon qui se substitue à celle de Chow Yun Fat dans le film mentionné plus haut.

Jae-hyeon Jo (fabuleux dans le film BAD GUY) offre encore une fois une splendide interprétation. Ce film serait vraiment excellent, mais quelques maniements de l'image pour styliser le tout enlèvent beaucoup de saveur à de nombreuses scènes de batailles (on ne voit pratiquement rien à quelques reprises!). Puis certains personnage comme YUN " THE HUMAIN BUTCHER " sont vraiment trop prisonnier à l'intérieur de conflits moraux, ainsi on ne voit pas tellement leur plein potentiel de sauvagerie violente !

N'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un très bon spectacle. Quelques scènes de combats sont filmées de façon magistrale et quelques décapitations bien gore viennent lever la sauce à plusieurs reprises. Black Knight

a TALE OF TWO SISTERS - Ji-woon Kim avec Im Su-Jeong, Yeom Jeong-Ah, Kim Gab-Su et Mun Geun-Yeong, 2003, Corée

Accompagnée de sa soeur et de son père, une jeune fille s'installe dans une maison de campagne où elle sera surveillée de près par sa belle-mère. Des phénomènes étranges se produiront peu à peu dans cette demeure qui semble hantée par un lourd secret...

Ce récit au caractère mystérieux a obtenu le prix notamment du "Meilleur film fantasia ubisoft 2004" au Festival "Fantasia" de cet été. Une récompense bien méritée, puisque A TALE OF TWO SISTERS est une réussite artistique, tout en étant capable, avec intelligence et un pouvoir de fascination, d'angoisser le spectateur. Le climat de mystère et les éléments énigmatiques de l'intrigue feraient plaisir à David Lynch ou à Hideo Nakata (RINGU). La maîtrise avec laquelle Ji-woom Kim mène son récit s'avère remarquable. Il concilie avec une grande finesse le traitement visuel poétique (beauté des images et de la direction artistique) et le climat d'angoisse (les apparitions fantomatiques rappellent d'ailleurs RINGU) en privilégiant une progression narrative lente mais astucieuse et prenante, qui culmine bien entendu sur la résolution du mystère. Cependant, le cinéaste se fie sur la concentration du spectateur pour saisir complètement le dénouement, car celui-ci est complexifié par un montage non-linéaire. J'ai regardé ce film tout de suite après HAUTE TENSION, et je dois avouer que la fin m'a plus satisfaite dans A TALE FOR TWO SISTERS, puisque le "punch" résiste cette fois-ci à l'analyse.

Pour ce qui est des interprètes, ils sont adroitement dirigés et en parfaite harmonie avec le ton de l'ensemble.

Bref, j'ai beaucoup aimé ce film! Nazgûl

The TESSERACT Danny Pang (Oxide Pang Chun), 2003, Thaïlande/Japon/Angleterre. 

Adapté d'un bouquin d'Alex Garland (THE BEACH, ugh!), ce film nous présente plusieurs personnages habitant un hôtel en ruine du nom de Heaven. On a un jeune américain nerveux aux rêves sombres attendant l'arrivée d'hommes en costard pour jouer le livreur d'une cargaison douteuse, une psychologue anglaise tournant un documentaire sur les enfants en Thaïlande, une tueuse à gages perdant son sang tranquillement dans une des chambres et un petit garçon, Wit, travaillant dans cet endroit suspect, volant quelques bricoles à ses locataires pour un peu de monnaie. Les personnages et leur destinée s'entre-croiseront dans ce film humide où tout le monde est constamment en sueur tout en étant à la recherche de quelque chose de mieux.

On démarre le film avec un rêve (aidé de CGI) du jeune américain puis lors de son réveil, on se retrouve avec un montage nerveux, efficace qui nous annonce un film aux éclairages sombres, baigné d'une ambiance particulière. On nous fait la présentation des personnages assez rapidement en entre-croisant et en rejouant des séquences complètes d'un point de vue à un autre et le tout s'avère captivant.

Malheureusement, un coup toute l'intrigue installée, le film perd des plumes tout en demeurant un bon passe-temps alors l'enthousiasme y est toujours. Seulement, le dérapage n'a pas terminé et à partir d'une scène particulièrement mielleuse comme ça n'est pas permis, entre l'Anglaise et le petit Wit, avec laquelle on aurait pu passer l'éponge, rien ne s'améliore et rendu au final, on en a marre. Finale au ralenti douteux où on se fout pas mal rendu à ce point de ce qui peut arriver nous achève complètement avec un message lourd et vide d'intérêt. Dommage tout de même, le film étant rempli de bons moments avec une mise en scène bien intéressante d'un des deux frères Pang (THE EYE 1 & 2), mais le tout reste en tête comme une oeuvre déplaisante et vide. Dommage en effet. Bad Feeble

THUNDERCRACK! - Curt McDowell, 1975, États Unis - Version "cut" 120m

THUNDERCRACK! est un film fou. Une histoire d'horreur d'apparence classique traitée de manière inhabituelle. Une maison isolée, habitée par une femme à l'esprit pour le moins déglingué (Marion Eaton) et des visiteurs nocturnes perdus au milieu de la campagne forcés de s'y réfugier. Point de départ connu pour des protagonistes mus par des motivations diverses dont le dénominateur commun est le sexe sous toutes ses déclinaisons possibles. Prisonniers, ils interagissent gaillardement dans un décor limité à trois ou quatre pièces.

Avec son budget proche du zéro, son style très arthouse underground et ses acteurs qui en font des tonnes pour notre plus grand plaisir, Curt McDowell livre une comédie d'épouvante ponctuée de scènes pornographiques totalement absurdes et légères (dans le sens où elles sont toujours amenées de façon comique) mais pouvant être quelque peu dérangeantes pour les âmes prudes qui risquent de ne guère apprécier l'infiltration vaginale d'un concombre pelé ou une scène de sexe homosexuelle masculine. Un brin bavard, le film gagne encore lors de l'apparition de Bing (George Kuchar, également coscénariste), échappé d'un cirque dont les animaux se sont évadés et poursuivi par une femelle gorille amoureuse de lui.

Délirant de A à Z, drôle et perturbant, cette farce burlesque en noir et blanc s'étale dans sa version uncut sur une durée d'environ 150 minutes. Sur 120 minutes, nous avons droit à quelques fellations, deux sodomies (dont une avec un godemiché), quelques copulations plus standards et plusieurs masturbations. Que contient donc la demi-"  manquante ? Aucune idée, mais il sera bientôt possible de le savoir avec la sortie prochaine d'un DVD annoncé sur le site officiel du film : thundercrackthefilm.com Kerozene

TOOLBOX MURDERS - Tobe Hooper, 2003, États Unis

Des meurtres successifs et assez sanglants sont commis dans un mystérieux et antique hôtel d'Hollywood en rénovation. Il semblerait qu'une mystérieuse entité se camoufle dans le vieux bâtiment. Nell, une jeune femme qui vient d'emménager avec son conjoint, devra résoudre l'énigme démoniaque que camoufle sa nouvelle demeure.

Je suis un véritable maniaque de ces petits films, où l'enjeu dramatique réside dans le massacre explicite d'un groupe de personnages. Peut-être est-ce moi qui a été dupe, mais j'ai bien aimé TOOLBOX. Tobe Hopper offre son meilleur film depuis longtemps. L'univers des " slashers " ne lui était pas inconnu, car outre son ultime chef d'œuvre, il avait réalisé FUN HOUSE au début des années 1980. Si son dernier est un " slasher " tout ce qui a de plus classique, et que l'intrigue a quelques grosses ficelles, il n'en demeure pas moins très efficace. Si on aime les SLASHERS, on passe un excellent moment dans cet hôtel. ( ce qui a été mon cas, et celui d'une grande partie de la salle, au FANTASIA, qui a très bien réagi. Après le générique, les gens acclamaient le film jusque dans les toilettes, et exprimaient où ils avaient sursautés.) TOOLBOX MURDERS a plusieurs petits défauts, mais certainement pas celui de nous laisser de glace. Les décors présentent de longs couloirs délabrés où l'on peut percevoir une détonation de bruits étranges, comme le veut la convention, mais pourtant à notre grand plaisir. Les habitants de l'hôtel sont tous aussi drôles qu'inquiétants, et à chaque fois que le meurtrier frappe, on cesse de respirer&ldots;. Si le climat de TEXAS CHAINSAW est imbattable, celui de ce film a tout de même beaucoup en commun avec lui. On a qu'à citer la découvertes des cadavres par l'héroïne. Ajoutez à cela des meurtres gentiment gores (ils sont souvent dans la pénombre ), plusieurs sursauts garantis, et une prestation honorable d'Angela Bettis. Le film possède aussi une panoplie de références à d'autres films, dont l'éternel crochet de boucher de TEXAS CHAINSAW MASSCRE, mais aussi des clins d'œil à certaines légendes d'Hollywood. Bref, il s'agit d'un bon petit film assez terrifiant. Hitchcock 79

ULTRAMAN COSMOS VS ULTRAMAN JUSTICE: THE FINAL BATTLE - Tsugumi Kitaura avec Takayasu Sugiura, Kazue Fukiishi, Japon, 2003, 77m, version originale japonaise

Préambule: il faut savoir qu'Ultraman Cosmos est sans doute la série la plus "pro-monstre" de la saga des frères Ultra. En effet, Cosmos essaie toujours de repérer les monstres qui ne sont pas vraiment méchants, les amenant sur une île où ils peuvent vire en paix, loin des méchants humains ! Concept qui ressemble à "l'île des monstres" de la saga Godzilla.

On s'apprête donc à envoyer sur une planète paisible un premier contingent de trois monstres, installés dans trois fusées spécialement conçues à cet effet. Voilà qu'arrivent des robots géants qui veulent détruire les fusées. Ultraman Cosmos s'interpose et surprise, Ultraman Justice arrive et se place du côté des vilains robots ! Cosmos est temporairement défait. Lors d'une conférence des nations unies, "Justice" annonce qu'une organisation extraterrestre a condamné la terre pour avoir voulu exporter ses monstres. Un immense vaisseau s'en vient pour détruire la terre dans 35 heures. Elle sera repeuplée d'être plus enclins à respecter la justice intergalactique. Cosmos hors combat, ce sont les autres monstres recueillis par Cosmos qui prennent le relais du combat. La version humaine de "Justice" changera son fusil d'épaule, notamment à la vue d'une petite fille qui ne craint pas la destruction qui l'entoure pour sauver son petit chien. C'est ti pas beau !

J'ai vérifié après coup si j'étais pas dans le champ, mais on comprend bien ce qui se passe, le scénario reprenant quelques rituels bien connus des amateurs. Les films bénéficiant d'un budget conséquent, les scènes de destruction sont vraiment spectaculaires, les maquettes explosent encore plus fort. Justice a pour forme humaine une jolie japonaise au look très "Matrix", son combat contre de vilains motards nous donnant droit à des voltiges inspirées visiblement du film. Mais c'est pour le spectacle de combats de supposés géants que l'on regarde ce type de divertissement et on est bien servit ! C'est ce qui compte. Mario Giguère

The WEREWOLF vs the VAMPIRE WOMAN aka L'OMBRE DU LOUP-GAROU - Leon Klimovsky/Paul Naschy avec Paul Naschy et Gaby Fuchs, 1970, 84m

Deux collégiennes recherchent la tombe de la comtesse Waldessa. Ils rencontreront le comte Waldemar qui les aidera avec l'espoir de retrouver le moyen de redevenir un simple mortel, car il est loup-garou, le pauvre. Naturellement tout se complique et l'on réveille la comtesse jusqu'à l'incontournable duel qui donne son titre au film.

Paul Naschy réalise un film sobre, avec un brin d'érotisme, du sang et des montées dramatiques parsemées. Voilà la faiblesse du film, pas de montée dramatique constante, mais des moments forts éparpillés. Je me demande toujours s'il est voulu que le maquillage du loup-garou soit si foncé, pour ne pas en voir les défauts ou parce que les copies que l'on regarde n'y font pas justice ? Mario Giguère

Ceux qui connaissent un peu sa carrière savent que les débuts de Paul Naschy ont été assez difficiles. Au bilan, des échecs commerciaux, un film jamais sorti et un autre remonté avec des inserts risibles. Aussi, quand en 1970, il propose ce projet, il se heurte à certaines réticences, et l'un des producteurs refuse même que Naschy joue dans le film... Malgré tout, le projet se monte avec Naschy (soutenu par les autres producteurs) et le résultat est le premier succès de sa carrière, un film qui s'exportera sur le plan international, sous divers titres.

C'est probablement l'un des meilleurs Naschy. On y retrouve les constantes de ses films : mélange entre divers légendes ou folklores fantastiques, ambiance gothique dans un cadre moderne, romantisme, aspect dramatique, etc.

Le scénario de base est à l'image d'un certain cinéma populaire, à la fois simple et efficace : une étudiante se documente pour sa thèse, qui porte sur une comtesse impliquée dans des rites occultes, morte depuis plusieurs siècles. Elle sait que sa tombe se trouve dans une région du Nord de la France, et s'y rend en compagnie d'une amie. C'est là que les deux femmes rencontrent Waldemar Daninsky, un écrivain solitaire qui vit comme au XIXe siècle ou à peu près (pas d'électricité, etc.). Daninsky est un loup-garou, bien sûr, comme les fans de Naschy le savent... mais qu'arrive-t-il quand un loup-garou aide deux jeunes femmes à libérer une vampiresse sanguinaire, et qu'un maniaque sexuel rôle dans les environs ?

Tout cela pourrait donner un résultat kitsch et un peu bête (comme l'un des premiers Naschy fantastiques, Dracula vs Frankenstein), mais, non, ça fonctionne ! L'ambiance est là, la musique d'Anton Garcia Abril est hyper-efficace (le type a signé les bandes son de la série des Templiers Aveugles d'Amando de Ossorio), Klimovsky effectue un travail honnête d'artisan expérimenté.

... Et il y a ces " plus " qui aident à rendre un film singulier : 

* Patty Shepard, actrice américaine, offre une performance aussi étonnante qu'originale, en femme vampire réellement bizarre et " autre ". Pour avoir vu beaucoup de films de vampire dans ma vie, je peux affirmer que Patty Shepard se démarque et que toutes les scènes où elle intervient ont un petit quelque chose de magique.

* Naschy a parfois des défauts, mais ce film met plutôt ses qualités en avant, et le mélange des genres fonctionne bien

* Les autres interprètes sont généralement convaincants, ce qui ajoute de la qualité à l'ensemble, bien sûr.

* Beaucoup de moments visuellement très réussis, des images troublantes et véritablement habitées d'une poésie fantastique certaine.

En somme, c'est une bonne porte d'entrée pour découvrir l'œuvre de Naschy, souvent inégale, certes, mais dont les points saillants méritent d'être découverts. Howard Vernon

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