FEAR ITSELF est la troisième série anthologique de Mick Garris pour la télévision, après Masters of Horror et Masters of Science Fiction. Les jeux olympiques de l'été 2008 l'ont interrompue... définitivement. Il a fallu attendre la sortie du coffret dvd pour finalement voir les 13 épisodes. Le titre est inspiré par la célèbre citation de Franklin D. Roosevelt: You have nothing to fear but fear itself !

FEAR ITSELF épisode 1: THE SACRIFICE - Breck Eisner avec Jeffrey Pierces, Jesse Plemons, Stephen Martines, Rachel Miner, Mircea Monroe, scénario Mick Garris, 2008, États Unis, 43m

Quatre individus qui ne veulent pas se promener sur l'autoroute par peur des policiers se retrouvent en panne au milieu de nulle part. Ils vont se réfugier, avec l'un des leurs qui est blessé, dans une habitation qui ressemble à un fort, ou trois soeurs les accueillent trop rapidement.

Mick Garris, dans ce qui est probablement le décor de GINGER SNAPS 3, concocte un scénario tout ce qu'il ya de plus banal pour ouvrir cette nouvelle série télévisée. On vous épargne les surprises, tout est de toutes façons télégraphié bien à l'avance et sent le déjà vu à plein nez. Breck Eisner met en boîte avec une mise en scène qui ne renouvelle rien non plus et au final l'épisode de cette série destinée à un public de 14+ ne saurait faire frémir un amateur un tant soit peu expérimenté. Dommage. Mario Giguère

FEAR ITSELF épisode 2 : SPOOKED - Brad Anderson avec Eric Roberts, 2008, 44m

Harry est un policier brutal qui obtiens des informations à la pointe du couteau et de son poing, quitte à tuer son dernier criminel. Quinze ans plus tard, il est simple détective, traquant les maris qui trompent leurs femmes. Son nouveau job l'amène dans une maison abandonnée et en cette première nuit, il entend des paroles et voit des choses qui n'ont rien à voir avec son enquête. La maison est-elle hantée ou on se fout de sa gueule ? Il est assez ébranlé pour refuser de continuer, mais la dame cocue insiste...

Si la mise en scène de Brad Anderson est bonne et Eric Roberts en ex-policier tourmenté est convaincant, l'histoire, somme toute banale, m'est apparue d'un illogisme primaire. Le noeud de l'histoire est de savoir pourquoi Harry est méchant et la réponse... n'arrive pas à tenir debout, il me semble. En dire plus serait vous priver d'une probable surprise. Un bon suspense qui tombe à plat pour ma part. Mario Giguère

FEAR ITSELF èpisode 3 : FAMILY MAN - Ronny Yu avec Colin Ferguson, Clifton Collins Jr, 2008, 43m

Un homme de famille tranquille a un terrible accident et se réveille dans le corps d'un tueur en série... qui a prit sa place. 

On peut facilement imaginer tout le reste du scénario et c'est bien là que le bas blesse. Même la mise en scène de Ronny Yu ne peut sauver une histoire sans véritable surprise avec des acteurs qui, ma foi, ne semblent pas trop y croire non plus. On a peut-être voulu briser le motif tant répété sur la série MASTERS OF HORROR qui voulait que l'horreur collait aux fesses des célibataires, des veufs et des divorcés, mais dans le genre tellement de meilleures variations existent. Il suffit de penser à LOST HIGHWAY de David Lynch, pour n'en nommer qu'un et réaliser que le scénario est paresseux. À moins que les contraintes de la chaîne NBC ne fassent peur à l'équipe de production. Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 4 IN SICKNESS AND IN HEALTH - John Landis avec Maggie Lawson, James Roday, 2008, États Unis/Canada, 43m

Samantha va bientôt mettre sa robe de mariage lorsqu'elle reçoit une note pour le moins surprenante. Il y est écrit tout simplement "LA PERSONNE QUE VOUS ALLEZ MARIER EST UN TUEUR EN SÉRIE". Elle ne connait pas son fiancé depuis longtemps, plusieurs sont contre ce mariage, cette note, qu'elle semble trouver ridicule, la dérange de plus en plus. Son mari, car la cérémonie a lieu, a un comportement étrange sans parle de sa famille et de son passé nébuleux. La tension monte.

Sur un magnifique scénario de Victor Salva (JEEPERS CREEPERS 1 et 2) et une réalisation remarquable de John Landis, on a enfin nos premiers frissons dans cette série qui en avait besoin. Landis joue la carte de la comédie noire pour basculer dans l'horreur et le frisson qui n'est pas sans rappeler Hitchcock. Comédiens, décors, jusqu'à la température idéale pour le grand frisson et la surprise étonnante en fin de rideau, tout est au rendez-vous pour un excellent moment de télévision par un réalisateur en pleine possession de ses moyens. Chapeau. Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 5 EATER - Stuart Gordon avec Elisabeth Moss, Russell Hornsby, Stephen Lee, Stephen R. Hart, 2008, 43m

C'est le quart de nuit dans un petit poste de police qui a la visite d'un criminel notable. THE EATER est un tueur en série cajun qui mange ses victimes. Doté d'un physique imposant, il semble intimider Bannerman, jeune femme menue qui est souvent la risée de ses camarades parce qu'elle est encore en probation et qu'elle est amateur de film d'horreur. C'est pourtant la seule, parmi les trois officiers présents, qui va se rendre compte que quelque chose cloche.

Stuart Gordon, après avoir adapté Lovecraft et Edgar Allan Poe pour la série Masters of Horror s'attaque à un scénario original et contemporain qui n'est pas sans faire référence à une sorcellerie d'un autre temps. Si les effets visuels illustrant les pouvoirs du cannibale sont simplets, la mise en scène, les acteurs et les éclairages sont très efficaces, sans oublier la musique qui rythme bien le montage. J'ai bien deviné le dernier punch quelques secondes avant la fin, mais c'est peut-être qu'en tant que fan d'horreur, comme la policière, on imagine souvent le pire. D'ailleurs il est apprécié que cette femme, "geek" d'horreur, est respectée par les scénaristes. L'anthropophage est impressionnant à plus d'un titre. Une autre belle réussite de la part d'un réalisateur efficace et inspiré. Mario Giguère

FEAR ITSELF - ep 6 - NEW YEAR'S DAY - Darren Lynn Bousman avec Briana Evigan, Zulay Henao, Niall Matter, 2008, États Unis, 42m

Helen se réveille le premier jour de l'an avec une sacrée gueule de bois et des souvenirs vagues de la veille. N'arrivant pas à rejoindre son copain, elle se rend rapidement compte que quelque chose cloche. Hé oui, pendant la nuit, une grande partie de la population s'est transformée en zombie!

Elle n'est pas rapide Helen, mais on va tranquillement comprendre pourquoi quand les souvenirs de la veille vont commencer à se bousculer. Si le punch n'est pas totalement neuf, il peut surprendre. Ce scénario, à la base assez simple, est mis en scène avec un surplus d'effets de montage, gracieuseté de Darren Lynn Bousman, qui avait déjà Saw 2-3-4 derrière la cravate. On reverra Niall Matter en acteur vedette de la série canadienne Primeval New World. Briana Evigan, dans le rôle principal, est craquante et joue un rôle bien complexe. Je crois qu'un peu plus de sobriété de la part de Bousman aurait été bienvenue, mais tel quel, c'est un épisode qui mérite le détour. Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 7 COMMUNITY - Mary Harron avec Brandon Routh, Shiri Appleby, John Billingsley, Charlie Hofheimer, 2008, États Unis, 43m

Bobby et Tracy pensent avoir trouvé la communauté parfaite pour élever l'enfant qu'ils essaient de concevoir. Ils se trompent.

Mary Harron est surtout connue des amateurs d'horreur pour avoir réalisé American Psycho. Ici elle travaille avec un scénario qu'on croit écrit dans les années 50. Un scénario dans lequel il est impossible d'embarquer tellement les situations sont non crédibles, incongrues, insensées et nos tourtereaux, pas rapides à réagir. Ce qui pouvait marcher dans un épisode de Twilight Zone, ne fonctionne pas dans un monde ou la technologie permet de contacter la planète rapidement. Les acteurs essaient en vain de nous y faire croire et Brandon Routh, qui était Superman deux ans auparavant, a l'air d'un Clark Kent naïf et incapable. Triste affaire. Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 8 SKIN AND BONES - Larry Fessenden avec Doug Jones, Molly Hagan, John Pyper-Ferguson, Cole Heppell, 2008, États Unis/Vanada, 43m

Grady et deux autres hommes, partis à la chasse, sont disparut depuis 10 jours, perdus dans la tempête. Son frère Rowdy, sa femme et ses deux fils l'attendent avec frénésie et lorsqu'il se pointe, seul, il n'a que la peau et les os, mais on est soulagé de son retour. Mais Grady ne semble plus lui-même et n'a qu'une obsession: manger. Eddie Bear, l'autochtone qui aide le ranch, confie à Rowdy qu'il a déjà vu ces symptômes, la marque de la possession par le Wendigo.

Ca débute fort mal, avec une tempête dont on parle mais qu'on ne voit pas, qu'un peu de vent, malgré qu'elle devrait empêcher Rowdy de partir è la recherche des hommes à cheval. Mais la vision de Grady, interprété de manière magistrale par Doug Jones (Hellboy, Pan's Labyrinth) est un choc. Si on se doute qu'il n'est plus normal, on ne peut imaginer le cauchemar que Fessenden s'apprête à mettre devant nos yeux, lui qui est souvent plus réservé dans ses effets, souvent à cause d'un budget minime. Là. il s'en donne à coeur joie, tout en travaillant le drame d'un secret familial qu'on voit venir, mais qui choque, très bien interprété par tous les acteurs. Une réussite remarquable. Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 9 - SOMETHING WITH BITE aka La Morsure - Ernest R. Dickerson avec Wendell Pierce, Paula Jai Parker, George Buza, Fulvio Cecere, 2008, États Unis, 42m

Wilbur Orwell est un vétérinaire dodu qui néglige sa femme et son fils. Un jour, une drôle de bête lui est apporté et le mord. Il se rend compte qu'il se transforme en loup-garou la nuit et se demande s'il ne serait pas responsable d'une série de meurtres.

Max Landis, fils de John Landis, signe son deuxième scénario pour une série de Mick Garris et après une femme chevreuil, il nous présente ici une comédie d'horreur mettant en vedette un loup garou. Voilà qui n'est pas très original, surtout que l'ensemble est vraiment une comédie et que les soupçons d'horreur sont amenés au compte goutte. Il y a bien un punch final qui sort de l'ordinaire, mais là encore, on reste dans une légèreté qui est bien loin des promesses du titre de la série. Faut dire que la vedette ne cesse de nous faire penser à Eddie Murphy, ce qui n'aide pas. Ernest R Dickerson se contente d'une mise en scène télévisuelle correcte. On saura plus l'apprécier dans la série The Walking Dead...Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 10 CHANCE - John Dahl avec Ethan Embry, Vondie Curtis-Hall, Christine Chatelain, Ellen Ewusie, 2009, États Unis/Canada, 43m

Rencontrez un pauvre type qui s'appelle Chance. Manque de pot, c'est un superbe con, qui pense faire de l'argent en ne travaillant pas, ne paie pas son loyer, ment à sa copine. Le voici qui va vendre un vase chez un antiquaire et qu'il s'est fait royalement rouler. Il en perd la raison, il en avait pas beaucoup pour commencer, se met à commettre des meurtres, essaie de s'en tirer et surtout, à se voir, ou à voir son double, qui est pas mal plus futé mais aussi pas mal plus violent que lui.

On finit par ne pas s'attendre à aucune explication plausible et on a misé juste. Une autre histoire de double, de doppleganger, qui permet à trois scénaristes d'écrire à peu près n'importe quoi, en forme de long cauchemar. Comme on n'a aucune empathie envers cet imbécile, on attend juste que la police finisse par l'attraper, en souhaitant qu'il n'ait pas eu le temps de faire trop de merde. On peut tout de même apprécier l'acteur principal qui visiblement s'amuse dans les deux rôles. J'aurais aimé que mon doppleganger voit l'épisode è ma place, mais il est trop tard, zut! Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 11 THE SPIRIT BOX - Rob Schmidt avec Anna Kendrick, Martin Donovan, Jessica Parker Kennedy, 2009, États Unis/Canada, 42m

Shelby et Becca, deux adolescentes, font une séance avec une boite d'esprit, une planche de Ouija faite maison. Surprise, une fille de leur collège, qui s'est prétendument suicidée, les contactent, affirme avoir été tuée, par leur professeur, Mr Drake. Le père de Shelby étant policier, Shelby met la main sur le dossier de l'affaire et avec Becca, elles vont tenter de prouver que Drake est bien le meurtrier.

Anna Kendrick, vedette plus connue pour son rôle dans la série Twilight, joue à fond le drame supernaturel qui réserve des surprises. Dans le rôle de Drake, Mark Pelligrino, nul autre que Lucifer dans la série Supernatural, a un rôle réduit qu'il remplit comme il faut. En fait, le casting est bon, la mise en scène de Schmidt, Wrong Turn, est corrrecte, y a un twist qui peut surprendre un peu, mais l'ensemble est assez inoffensif, au final, trop sage. Y a de l'entêtement de la part de Shelby è retourner toujours, seule, se baigner dans la piscine du collège, alors que ca tourne toujours mal, et que ça rappelle trop de scènes semblables dans des films connus. Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 12 ECHOES - Rupert Wainwright Aaron Stanford, Eric Balfour, Camille Guaty, Gerard Plunkett, 2009, États Unis/Canada, 45m

Stephen déménage dans un vaste appartement et son amie Karen l'aide à défaire des boîtes. Il croit voir un homme et une femme, durant les années 20, vivant dans cet endroit. Il en raconte plus à son psychologue qui n'y voit qu'une transposition des problèmes d'intimité qu'il a avec Karen. Stephen se croit plutôt la réincarnation de Maxwell et Karen, celle de Zelda, qu'il était un tueur à gages, et qu'il aurait tué Zelda, et a peur de recommencer avec Karen. Son psy n'y croit pas une miette, et pourtant...

Rupert Wainwright (Stigmata, The Fog) s'entoure d'une bonne brochette de comédiens, soigne sa mise en scène et mélange les doutes et les certitudes que le spectateur peut avoir, avec succès. Il reprend aussi continuellement les scènes identiques, des années 20 aux années 2000, avec un peu trop d'insistance. Camille Guaty est très bonne dans le rôle des deux femmes tandis que Stanford et Belfour se partagent les deux rôles masculins. C'est bien fait, mais c'est un peu du déjà vu, voir Dead Again de Kenneth Branagh, à moins que cette impression ne soit partie prenante de l'entreprise. Ce qui serait étonnant. Mario Giguère

FEAR ITSELF ep 13 THE CIRCLE - Eduardo Rodriguez avec Johnathon Schaech, Ashley Scott, Victoria Pratt, Melanie Nicholls-King, 2009, États Unis/Canada, 45m

Halloween, deux jeunes filles entrent dans une maison ou se prépare une cérémonie occulte. Un auteur de romans d'horrreur à court d'inspiration arrive dans une cabine dans les bois avec sa femme, qui a cru bon inviter son agent et son éditeur. On sonne à la porte et les deux filles remettent un livre, qui s'avère le nouveau livre de l'écrivain, qu'il n'a pas encore écrit, et qui devient réalité.

Ca débute drôlement bien mais il est rapidement évident qu'on nous ressert toute une flopée d'influences pêle mêle. D'Evil Dead à Into The Mouth of Darkness, en ajoutant beaucoup de Stephen King, on a beau apprécier la réalisation et les acteurs, on tourne en rond dans ce cercle, à plus d'un niveau. J'ai bien aimé revoir Victoria Pratt, au coeur d'un triangle amoureux qui est à la base de ce mélodrame à saveur fantastique. C'est ainsi que se termine cette première et unique saison de FEAR ITSELF, qui n'a pas réussie à être diffusée au complet sur le réseau NBC. Mario Giguère

le site officiel : www.nbc.com/Fear_Itself | Masters of Horror | Masters of Science Fiction

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