LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 96

CINE DE TERROR

Le BOSSU DE LA MORGUE aka EL JOROBADO DE LA MORGUE - Javier Aguirre avec Paul Naschy, Rossana Yanni, Victor Alcazar, María Elena Arpón, 1973, Espagne, 79m

Ça débute avec un générique interminable et ringard sur une musique style bavaroise, mais méfiez-vous, le reste va aller de surprise en surprise. Ghoto est un bossu qui travaille comme homme à tout faire dans l'hôpital du coin, mais les jeunes médecins et la plupart des gens de sa ville rient de lui quand ils ne le harcèlent pas carrément, y comprit les enfants! Seule à voir en lui autre chose, Ilse, qui est malheureusement très malade et qui va succomber à sa maladie. Gotho demande alors à un médecin peu orthodoxe de la faire revivre.

Ainsi débute une intrigue de plus en plus macabre et gore qui pousse les limites du mauvais goût et du sensationnalisme très loin, monstre en prime. Paul Naschy a cependant évité de s'enlaidir le visage, au contraire de Lon Chaney dans Quasimodo, ce qui étonne un peu, au vu de la réaction qu'il a sur les villageois. Pas tous, car une belle rousse, la flamboyante Rosanna Yani joue Elke, n'hésitera pas à s'amouracher du bossu, scène d'érotisme à l'appui. Gotho devient un meurtrier pour revoir son Ilse et au fur et à mesure que les meurtres s'accumulent, ils plongent dans le grand guignol spectaculaire. On a droit à des ruines souterraines du plus bel effet ou un savant fou à la Frankenstein essaie de réanimer les corps, pour finalement créer de toutes pièces, humaines, un être vivant inédit. Ce monstre, qu'il nous faudra bien du temps avant de voir, a un appétit de corps morts, puis vivants, démesuré et on imagine constamment une créature lovecraftienne ou proche des corps fusionnés du film Society. Naschy, également responsable du scénario, semble vouloir briser tous les tabous de l'époque et le fait sur un rythme accéléré et sur un thème musical lancinant et dramatique qui reviens constamment ponctuer le récit fatidique. Le meilleur film de Naschy et un indispensable de l'horreur espagnole.

Coffret Collector avec livre de 64 pages "Le cinéma de terreur espagnol". L'entretien épique de près de 90 minutes avec Alain Petit présente un panorama complet de l'âge d'or du cinéma d'horreur ibérique et abonde de renseignements et d'anecdotes sur le film et la filmographie de Jacinto Molina alias Paul Naschy. Offert en versions française et en espagnol avec sous titres français.

Les VAMPIRES du docteur DRACULA aka La Marca del Hombre-lobo - Enrique López Eguiluz avec Paul Naschy, Manuel Manzaneque, Dyanik Zurakowska, Aurora de Alba, 1968, Espagne, 90m

Un jeune couple se dissout rapidement sous nos yeux lorsqu'au détour d'un bal costumé arrive le comte Waldeman Daninsky, tout de rouge vêtu, se présentant comme le diable. La jolie blonde en tombe amoureux, mais au village, un drame fantastique se produit lorsqu'un gitan et son épouse sont attaqué par une bête. Voilà qui leur apprendra à ouvrir des tombes et à retirer une croix d'argent du poitrail d'un mort un peu trop bien conservé. Une battue s'organise parmi les villageois et voilà que Daninsky combat le loup garou et est mordu. Grand malheur. Seul espoir, retrouver dans les papiers du lycanthrope une correspondance avec quelqu'un qui pourrait le guérir. Manque de pot, c'est le "Docteur Dracula".

Mettons la chose au clair, le titre imaginé par les distributeurs français a peu de rapports avec le film, puisque le vampire n'est pas Dracula. Les américains, pas plus futés, l'ont retitré Frankenstein's Bloody Terror ! Vu il y a des années en vhs, la copie du dvd d'Artus Films est magnifiquement restaurée, splendides couleurs et sans coupures. A part quelques débuts ou chutes de scènes, il s'agit essentiellement de dialogues entre les parents des jeunes fiancés. L'histoire reste très classique et sent l'influence de la Universal, teinté d'un érotisme plus proche des productions Hammer Films. Le travail de photographie n'est pas sans rappeler les films fantastiques de Mario Bava, belle référence. Ceci dit le jeu de Naschy est souvent théâtral et tout le monde en fait des tonnes lors de scènes dramatiques, voir le vampire qui avance comme une ballerine en faisant aller sa cape comme un toréador. Naschy est en tout cas imprégné de son personnage et se donne au maximum, se donnant le rôle du beau gosse fou de la jolie blonde sur un simple coup d'oeil, féru d'histoire et des mythes de la région. C'était le début d'une longue suite de films ou Naschy allait interpréter Daninsky et il fait bon le découvrir ou le revoir dans de si belles conditions.

La MARIÉE SANGLANTE aka LA NOVIA ENSANGRENTADA - Vicente Aranda avec Maribel Martin, Simon Andreu, Alexandra Bastedo, 1972, Espagne, 92m

Susan est fraîchement mariée et dans sa belle robe blanche elle arrive au manoir de la famille de son mari. Elle semble en proie à d'horribles cauchemars, ou est-ce des fantasmes ? Ce n'est pas très clair du moment où sa réputation de vierge se transforme en libertine sans pudeur. Elle découvre que les tableaux des femmes de la famille sont cachés au sous-sol depuis qu'une certaine Carmilla a tuée son mari. Surprise, au détour d'une visite sur la plage, monsieur découvre dans des circonstances oniriques une certaine Mircala. Si le spectateur n'est pas né hier, il reconnait immédiatement Carmilla, Karnstein de son nom de jeune fille, légendaire héroïne d'un roman de Sheridan le Fanu.

Après un début qui roule sur des chapeaux de roues, le film va connaître un peu trop de temps morts. Il n'est pas non plus évident de réconcilier réalité, fantasme et situations surréalistes certes mémorables mais a posteriori difficilement justifiables. Certains ont interprété le scénario comme une dénonciation du fascisme et du machisme, je trouve l'interprétation suspecte. Si c'est le cas, je trouve que la nudité se justifie plus dans une démarche commerciale. D'ailleurs c'est bien pour ses deux actrices principale, Maribel Martin et Alexandra Bastedo, que l'on aura un bon souvenir du film et ses situations inédites, tel le destin final plus original que d'habitude dans les versions gothiques usuelles.

En versions française et espagnole avec sous titres. Contrairement à l'habitude c'est la version espagnole qui est plus courte, certaines scènes sont donc en version française. J'imagine que ce sont des passages érotiques, censurés en Espagne. Mario Giguère

www.artusfilms.com

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