LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 66

DESTINATION MARS

DESTINATION MARS, c'est un coffret de quatre films + deux court-métrages + un livret de 12 pages, des diaporamas d'affiches et bandes annonces ainsi que 4 cartes postales de lobby cards ! 

INVADERS FROM MARS aka Les Envahisseurs de la Planète Rouge aka L'Attaque des Martiens - William Cameron Menzies avec Helena Carter, Arthur Franz, Jimmy Hunt,1953, États Unis, 84m

Le petit David McLean se réveille en pleine nuit pour observer le ciel avec son télescope. Malheureusement il n'a pas fermé la sonnerie de son cadran assez rapidement et ses parents se réveillent, confus, et la mère de semoncer père et fils. C'est quelque chose de bien différent qui le tire de son sommeil plus tard, car il voit descendre derrière chez lui une soucoupe volante. Son père ira voir dans le champ, après avoir rendormi son fils et rassuré son épouse. Le lendemain matin, Madame appelle la police car Monsieur McLean n'est toujours pas revenu. Voilà que les policiers sont sceptiques et qu'arrive le bonhomme, qui a un curieux air. Fiston va se rendre compte rapidement qu'il est arrivé quelque chose à papa, surtout qu'il a maintenant un objet d'implanté dans le cou ! Et Maman de subir le même sort. Notre jeune aventurier va voir la police et demande à parler au chef, mais ne réussit qu'à se retrouver en cellule, car les adultes semblent changer un après l'autre. Heureusement une psychologue est appelée pour rencontrer le marmot et comme son copain à elle est astronome, elle se rend compte que l'histoire incroyable est peut-être plausible. Rapidement l'armée s'en mêle ! Car il y a bel et bien une invasion martienne ! Sacrebleu !

Voilà un petit film qui ne cesse de se bonifier avec le temps. Évidemment le réalisateur aux multiples talents nous en donne beaucoup avec un budget loin des trésors actuels. L'atmosphère onirique se justifiera, mais on ne peut que trouver remarquable la scène du poste de police, un immense décor blanc ou ne trône que le bureau du réceptionniste, irréel. Si les martiens ont l'air de brutes maladroites dans des pyjamas verts à longues pattes, leur patron, une tête sans corps avec des tentacules fascinantes, est un icone dans le genre. Jimmy Hunt est excellent dans le rôle du jeune héros et Helena Carter dans celui du Dr Pat Blake l'est tout autant et fort jolie dans son costume blanc. L'astronome a l'air d'un drôle de scientifique quand il énumère une série de théories sur la vie dans notre système solaire et il est surprenant de le voir sortir des modèles réduits de tous les modèles de vaisseaux spatiaux aperçus à l'époque. Le film se déroule à un rythme rapide, pas de temps mort, et l'armée ne tergiverse pas pour se mêler de l'affaire. La vision des hommes qui disparaissent dans le sol ou la petite voisine, sous influence, qui met le feu çà sa demeure, devaient faire leur effet sur les gamins des années 50. Bref, que du bon et un autre film dont le remake de Tobe Hooper laisse à désirer par comparaison.

Offert en version originale, sous-titrées ou en français, c'est cette dernière version, fort bonne, que j'ai regardé sur le dvd d'Artus Films. J'ai été surprit de voir une fin alternative qui est vraiment différente et étonnante. Un must pour amateur de science fiction.

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FLIGHT TO MARS - Lesley Selander avec Marguerite Chapman, Cameron Mitchell, Arthur Franz, Virginia Huston, États Unis, 1951, 71m

Cinq astronautes se rendent avec quelques difficultés sur la planète Mars. A bord, l'inventeur de la fusée et son assistante, frustrée par le manque d'intérêt de monsieur, deux scientifiques plus âgés, dont un qui croit qu'il va mourir sur Mars et un journaliste célibataire. Ils vont rapidement rencontrer les habitants de Mars, qui sont prêts à les aider à réparer leur fusée pour repartir sur Terre. L'arrivée d'Alita, une superbe Martienne férue de science, comme assistante, crée de la friction. Mais la bonne volonté des Martiens cache une réalité terrible !

Réalisé dans la foulée d'autres films plus connus, les décors sont recyclés de ceux de ROCKETSHIP XM, et adaptant vaguement le classique russe Aelita, sans les luttes de classes et la montée du socialisme sur la planète, FLIGHT TO MARS se regarde rapidement et a son lot de scènes intéressantes. On note, comme c'est l'habitude à l'époque, que les astronautes n'embarquent dans la fusée que cinq petites minutes à l'avance et dans des costumes forts peu appropriés. Quelques phrases bien placées règlent le problème de l'absence de gravité et sauve du budget. Le suspense est de très courte durée sur la planète rouge, on rencontre en quelques minutes les Martiens, qui ressemblent à des Terriens comme deux gouttes d'eau, sauf que leurs femmes sont habillée pas mal plus sexy ! On n'est pas loin des costumes de Star Trek, la série originale, ou les femmes montrent sans pudeur de grandes jambes bien roulées, sans parler de petits décolletés coquins. Mais ce ne sont pas les filles faciles que rencontrent Abbott et Costello sur Vécus, non, la belle Alita se débrouille aussi bien que n'importe quel ingénieur de la Terre. C'est là que le triangle amoureux s'installe et que Cameron Mitchell, dans la peau du journaliste, sort son baratin pour consoler l'assistante en larmes. La perfidie des Martiens n'est pas sans rappeler que le film est réalisé en pleine guerre froide et que l'ombre du communisme et de ses impitoyables dirigeants plane sur la production Monogram.

Lesley Salender avait réalisé tout plein de westerns et complètera sa carrière prolifique à la télévision. Marguerite Chapman a débutée sa carrière cinématographique dans le serial SPY SMASHER, a jouée aux côtés de Marilyn Monroe et a été souvent vue à la télévision durant les années 60. Si ce n'était d'ennuis de santé, elle aurait joué Rose dans Titanic de James Cameron.

ROCKETSHIP X-M, Kurt Neumann avec Lloyd Bridges, Osa Massen, 1950, États Unis, 77m

Le film débute alors que dans dix-sept minutes, la première fusée habitée par des humains va partir pour la lune (d'ou le X-M pour eXpedition to the Moon, ou expédition vers la lune). On a quand même le temps pour une petite conférence de presse. Cinq minutes avant le départ on embarque dans la voiture qui nous amène à la fusée. On était pas nerveux à l'époque ! Une seule femme à bord, une scientifique, collaboratrice du professeur qui a inventé le carburant nécessaire au voyage d'une durée prévue de quarante huit heures. Elle se fera demander tout le long pourquoi elle n'a pas privilégié ses qualités dites féminines, machisme oblige. Erreur de calcul, les moteurs s'éteignent entre la terre et la lune. Calcul rapide et on change la formule en inversant des cylindres et on se trompe. La fusées s'emballe et on se réveille près de Mars ! On est pas pour manquer de visiter la planète rouge. La pellicule, jusqu'à présent en noir et blanc est alors teintée de rouge. On découvre alors une civilisation détruite par une guerre atomique, aux survivants ravagés par les radiations.

Loin des délires science fictionels qui suivront, pas de monstres dans cette aventure très sérieuse, bien filmée par un Kurt Neuman qui fait du beau travail avec un budget limité. Beaucoup de dialogues, un fatalisme quelque peu surprenant et ce qui est proclamé comme le premier film qui averti les hommes des dangers d'une guerre atomique et de la destruction d'une civilisation qui peut en résulter. Osa Massen est très crédible en scientifique qui s'est dévouée à la science, mais le discours répétitif qui l'amène à reconsidérer ses choix semble bien dater aujourd'hui. On était bien avant la révolution sexuelle et on a au moins le mérite de ne pas lui faire servir le café. Je ne me rappelle pas l'avoir vu dans ma jeunesse mais si c'est le cas, l'absence de monstre me l'a fait oublier. Il reste un film au rythme intéressant, un scénario qui nous amène là ou on ne s'y attendait pas, idée qui a probablement inspirée les scénariste d'Abbott et Costello trois ans plus tard, comiques qui atterriront à la Nouvelle Orléans et sur Venus alors qu'ils allaient sur Mars.

RED PLANET MARS - Harry Horner avec Peter Graves, Andrea King, Herbert Berghof, 1952, États Unis, 87m

Les Cronyn, Chris et Linda, essaient de contacter Mars avec un appareil qui utilise une valve à hydrogène, inventée par Calder, ancien nazi évadé de prison. Calder est dans la cordillère des Andes, sur le toit d'une montagne avec un appareillage semblable et essaie lui aussi de communiquer avec la planète rouge, mais pour le compte des communistes ! Pour l'instant rien ne fonctionne, mais voilà qu'il intercepte les signaux des Cronyn qui parleraient avec Mars et auraient des réponses à leur questions. Surprise, la vie sur Mars est tellement différente et prometteuse, ayant éliminé le charbon, diminuant leur besoins de nourriture et vivant plus longtemps grâce aux rayons cosmiques. Conséquence fatale, les bourses tombent, le mineurs rangent leur pelles, les fermiers font la grève, bref, l'économie occidentale s'effondre. Si bien que le président des États Unis en personne veut cesser de rendre publics les communiqués de Mars, jusqu'à un dernier message qui semble venir de Dieu le père, ce qui étonnera tellement la populace Russe qu'ils renverseront leur gouvernement ! Mais est-ce bien de Mars que proviennent ces messages ?

Sapristi, quel film bizarre, remplit de discussions idéologiques et théologiques. Le personnage de Linda, interprété par Andre King, est la voix de la raison pendant un bon moment, redoutant les conséquences d'un contact avec une civilisation plus avancée, rappelant les errances des scientifiques qui ont inventé la bombe atomique, pour donner un exemple. La fin est tout aussi surprenante, dans l'esprit de sacrifice de parents comblés, mais un peu prévisible dans son questionnement. D'ailleurs on termine par un carton qui annonce THE BEGINNING, par opposition au THE END habituel. Peter Graves est toujours aussi monolithique et le vilain est joliment détestable. Une grande dose de naïveté pour des questions plus importantes que le cadre science fictionnel dans lequel elles sont posées, mais des rapprochements surprenants avec les problèmes économiques du système capitaliste que l'on vit dans les années 2000. Quand bien même, c'est plutôt long et la mise en scène n'est pas remarquable, mais c'est une sacrée curiosité.

La RÉVÉLATION - Vincent Diderot, 2008, 10m

Dans une salle de cinéma, un film est projeté, mettant en scène un commandant de l'espace qui révèle à la Terre sa rencontre avec un peuple d'un autre monde... Absolument tordant, un petit bijou d'humour !

BEYOND LIFEDOME - Viktor Alexis,  8m

Très beau noir et blanc qui fait penser au cinéma expressioniste allemand. Mais j'avoue avoir eu de la difficulté à saisir le propos  Mario Giguère

www.artusfilms.com

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