LA GAZETTE DU CLUB DES MONSTRES

NUMÉRO 30

EDWIGE FENECH 

la trilogie LA TOUBIB

 

Le CON ET LA TOUBIB EN DÉLIRE aka La dottoressa del distretto militare - Nando Cicero avec Edwige Fenech, Alfredo Pea, Alvaro Vitali, Mario Carotenuto, Gianfranco D'Angelo, 1976, Italie, 90m

Un militaire distrait par ses lectures libidineuses a oublié d'aller porter plusieurs assignations pour le service militaire. Allez Hop ! On passera 1h30 avec une bande de jeunes qui vont tout inventer pour éviter le service, se retrouvant dans l'infirmerie ou l'on fait tous les tests possibles et imaginables. Comme le médecin qui s'occupe de donner les verdicts finaux est un véritable incapable, il se fait sauter au cou par un type qui a passé 18 mois alité pour rien ! C'est son assistante et fiancée, la Dottoressa Elena Dogliozzi (Edwige Fenech) qui va prendre la relève. Le jeune Gianni, qui aimerait bien rester dans son hôtel Hilton à reluquer les dames et leurs poires de camomille, fera tout en son pouvoir pour la convaincre qu'il est un cas désespéré, en vain. Tout comme Alvaro qui bouffe des journaux, des allumettes et fait preuve d'une imagination terrible. Elena est intraitable, en plus de son fiancé qu'elle peut à peine sentir parce qu'il fait mal son travail, Gianni tombe amoureux d'elle, tout en se faisant passer pour parent d'un bambin !

Ca prend un bon 22 minutes avant que le plan popotin nous annonce l'arrivée de la reine de la sexy comédie italienne de l'époque. Le charme et les fantasmes de l'uniforme, après son rôle de Flic, est transporté avec bonheur dans l'univers médical. Mais Elena est beaucoup plus sérieuse que l'apprenti policière et est carrément souvent tristounette. Contrairement à bien des scénarios semblables auxquels elle est habituée, elle ne se jettera psis dans les bras du jeune homme, qui ne fait que la tromper, ce qui démarre mal une relation. C'est donc par le truchement des rêves de Gianni que l'on voit la belle d'Alger dans son costume d'Ève, jouant carrément la nymphomane.

Les scénaristes y vont à fond avec un gag à la minute, avec des résultats inégaux, on s'y attend bien. Du lavement au savon qu' donne deux fois quelqu'un qui pète des bulles, à Alvaro qui perd de la grandeur en se faisant limer les pieds, on est dans la grosse comédie paillasses, qui frappe souvent la cible si on se laisse entraîner. La mise en scène est au service de l'humour et n'attire pas l'attention mais il est dommage que la musique de Piero Umiliani, avec quelques chansons qui semblent portées par la ravissante voix d'Ella Del Orso, est très en retrait et discrète, du moins sur cette version française. On a un bel ensemble d'acteurs avec Carotenuto en vieux qui veut lui aussi se faire réformer pour prendre sa retraite ou D'Angelo qui joue encore le fiancé qu'on se demande comment une femme peut bien s'intéresser à cet imbécile ! Rien de subtil, mais dans la comédie sexy légère, c'est de bon calibre et le charme d'Edwige opère toujours.

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LE CON ET LA TOUBIB AUX GRANDES MANOEUVRES aka La soldatessa alla visita militare - Nando Cicero avec Edwige Fenech, Alvaro Vitali, Renzo Maontagnani, Mario Carotenuto, 1977, Italie/France, 80m

Un an après avoir débuté la franchise L'ENSEIGNANTE, Nando Cicero enchaîna avec LA TOUBIB EN DÉLIRE, toujours pour le producteur Luciano Martino, alors marié avec Edwige Fenech, prolifique producteur et frère de Sergio Martino. Si les deux suites de l'éducatrice sexy lui échappent, c'est peut-être pour monter sa propre trilogie sur le thème de la toubib chez les militaires. À la vue du film on semble confirmer le fétichisme de Cicero pour le postérieur, autant celui des ses actrices que pour les flatulences des ses acteurs mâles !

On a changé de nom, ici Eva Manni, mais on est dans une suite directe, en autant que c'est une jeune docteur dans l'armée, sous les ordres d'un colonel encore joué par Mario Carotenuto. Je ne sais pas si c'est véridique, mais il est question des effets secondaires d'une résolution discutée au parlement italien pour inclure les femmes dans le service militaire obligatoire ! Notre Eva exige donc de faire son service militaire, sans succès, mais on consent à la nommer médecin au camp d'entraînement e plus dingue, le camp Z (référence aux sériez Z ?). Comme elle se fait voler son portefeuille, ce n'est qu'à la 35ème minute qu'elle arrive sur place, un comble et ce ne sera pas sa seule absence. On suit donc la plupart du temps les recrues, spécialement Alvaro, qui décidément change rarement de prénom dans ses rôles, sous la main ferme du colonel Fiaschetta (Renzo Montagnani, en forme). Une importante brochette d'acteurs comiques les entoure et on se fixe sur un thème, le cul. Fiaschetta est devenu obsédé et a des hallucinations tournant autour des postérieurs. Alvaro, branleur pathologique y pense toutes les cinq secondes, l'autre docteur du camp verse dans la nourriture un fortifiant remplit de testostérone et de stéroïdes pour multiplier l'agressivité et le désir des hommes. Ajoutons une reçue qui ressemble à un homme des cavernes qui attrape les femmes pour les prendre de gré ou de force (oui, élevé avec des moutons), l'aumônier qui passe son temps à prendre une douche froide, une plage de nudistes, tout y passe. Eva, bien au fait des besoins de proximité civilisés des soldats, pense à faire venir des paroissiennes célibataires pour danser au petit bal hebdomadaire, au moment ou Fiaschetta veut faire venir des prostituées. On voit venir l'énorme quiproquo !

Co-production Italie-France, on se demande si la présence réduite de Miss Fenech est due à des demandes trop élevées ou à un calendrier trop chargé. Elle enchaîne ou tourne en même temps LA GRANDE BATAILLE, ou elle a un rôle tout aussi réduit. Les scénaristes, dont Cicero fait toujours partie, n'ont pas de véritable histoire à raconter et enfilent les situations et gags rapidement, quitte à terminer n'importe comment. On pense au final de TAXI GIRL, tourné par Tarantini, qui terminait également en queue de poisson rocambolesque et absurde. Il faut donc apprécier un brin les blagues de flatulences et autres exploits d'Alvaro qui, comme à son habitude, met son arrière-train au service de gags gras. Une intrigue de tunnels qui sont supposés mener on ne saura jamais ou s'étire pas mal. Évidemment toutes les présences de Miss Fenech, qui immortalisera son personnage sur une célèbre couverture de la version italienne de Playboy, sont remarquées. La scène de douche ne tarde pas et elle est évidemment attirée par le pire des spécimens masculins, c'est du cinéma ! Piero Umiliani, bien connu pour son rigolo Mah na Mah Na, rempile, mais on entends peu souvent son thème fort agréable.

Inégal, on s'en doute, gras et con, c'est de cette race de loisir du samedi soir en salles obscures qui va disparaître quelques années plus tard que l'amateur pas trop exigent pourra apprécier. Évidemment que l'accoutumance accroit le plaisir. On a envie de rigoler juste en voyant Alvaro, on a hâte de voir Edwige Fenech jouer les séductrices et toute la bande de seconds couteaux est souvent connue. Éviter de voir après un Bergman.

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LA TOUBIB PREND DU GALON aka La soldatessa alle grandi manovre - Nando Cicero avec Edwige Fenech, Renzo Montagnani, Alvaro Vitali, 1978, Italie/France, 91m, version originale italienne

On rempile un an plus tard, toujours en co-production avec la France ( quelle est la véritable implication d'Annie Libert au scénario ? Elle est au générique de quatre co-productions dont le précédent film). Le personnage est toujours la doctoresse Marini (Edwige Fenech) et on revoit le colonel Fiaschetta (Montagnani) et tous les zigotos du camp de recrues. D'ailleurs ca crée la confusion lorsque le film reprend la traduction exacte du titre français du précédent LA TOUBIB AUX GRANDES MANOEUVRES.

La belle doctoresse est assignée dans une caserne militaire pour étudier les moeurs sexuelles des soldats. Situé près d'un petit village très ancien et pittoresque, les soldats sont de véritables obsédés sexuels. Du Colonel qui s'habille en femme dès qu'il a une minute, troublé par l'autorité de sa mère castratrice, ou des soldats qui imaginent tous les stratagèmes pour avoir des relations avec la "sauvageonne", la Leoparda, qui vit seule avec sa chèvre. On ajoute un curé joué par Lino Banfi, qui s'occupe officiellement d'enfants malades dans le village, mais qui ne pense qu'à manger et à boire ce qu'il récolte pour les bambins. Maniri va donc se sentir interpellée par les bambinos, mais à la fin du film elle les aura oubliés, contrairement à son personnage de LA FLIC qui avait de meilleures priorités ! D'ailleurs elle surveille beaucoup un personnage libidineux joué par l'acteur qui interprétait son fiancé dans son épopée policière. On a droit évidemment à moult gags foireux sur les culs et les flatulences. J'ai bien rit avec le tuyau à échapper les gaz ou les nombreux coups pendable de toilettes qui visent le supérieur immédiat d'Alvaro. Le titre trouvera sa justification durant les quinze dernières minutes avec d'authentiques manoeuvres, jeux de guerre ou péripéties sexuelles et gags de postérieurs aideront à triompher de l'ennemi.

Version italienne oblige, je me doute que j'ai manqué plein de jeux de mots foireux. Edwige Fenech est plus présente que dans le deuxième film et les personnages y vont tour à tour de leur présence, le film étant plus équilibré à ce niveau. Edwige se dénude principalement devant le miroir de sa pièce qui est transparent de l'autre côté, tous les militaires se délectant du spectacle charmant. Curieusement, le miroir donnera plus tard sur la chambre du colonel ou la routine aura lieu pendant qu'il reçoit sa maman. On a droit à une courte présence de Boris Lugosi alias Salvatore Baccaro, l'homme troglodyte démesuré, qui enchaîna avec STARCRASH. Passer d'Edwige Fenech à Caroline Munro, voilà un sort enviable pour un acteur de soutien, oui.

Le film sortit le 7 décembre 1978 en France, on ne saurait dire si c'était un véritable cadeau de Noël, mais en tout cas, ca se laisse regarder avec une certaine indulgence. Pour revoir Edwige Fenech, à la chevelure plus courte et au toupet qui la rajeunit, toujours aussi sensuelle et les gags gras et cons d'Alvaro, mention spéciale au gag qui se prépare tout le long du film avec des plombs dans une bouteille de vin. Le thème de Piero Umiliani est fort entraînant. Mario Giguère

Note: On inclut parfois LA TOUBIB SE RECYCLE aka TAXI GIRL dans le cycle avec Eva Maniri qui se serait recyclé, mais en fait la version originale présente un personnage tout à fait différent, Marcella, qui hérite d'un taxi.

voir notre page sur LA TRILOGIE DE LA FLIC et L'ENSEIGNANTE

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