Stuart Gordon, c'est le magnifique et incontournable RE-ANIMATOR et bien plus...

Mise à jour le 19 novembre 2010


Edgar Allan Poe

THE BLACK CAT - MASTERS OF HORROR s2 ep 11:  - Stuart Gordon avec Jeffrey Combs, 2007, États Unis, 60m, TV

Edgar Allan Poe (Jeffrey Combs) est au chevet de sa femme malade. Il aimerait bien écrire et publier des poèmes, mais son éditeur ne lui offre que maigre pitance. Il lui demande d'autres histoires fantastiques dont il a le secret, lui consentant une avance, que Poe s'empresse de boire, perdant le combat contre son alcoolisme. Devant la page blanche il est tourmenté par son chat noir...

Adaptant Lovecraft l'an dernier, Gordon nous offre l'autre maître de l'épouvante tant adapté par Corman et par Gordon au détour de son THE PIT AND THE PENDULUM. Jeffrey Combs est superbe dans son interprétation de Poe. La réalisation dans des décors réduits est efficace et nous plonge dans des situations cauchemardesques de plus en plus prenantes. Chapeau au réalisateur pour avoir mis en image, sur un scénario novateur, probablement la meilleure adaptation de cette nouvelle, dans un format qui lui est, à vrai dire, plus approprié que le long métrage. Une autre réussite pour Gordon. Mario Giguère

CASTLE FREAK - Stuart Gordon avec Barbara Crampton et Jeffrey Combs, 1995, Etats-Unis d'après the Outsider

Une vieille folle vit seule dans un château en Italie. Chaque jour en compagnie de son chat elle descend à la cave apporter trois tranches de saucisson, un morceau de pain et un peu d'eau à quelque chose qui vit dans les murs, enchaîné... Comme dessert elle lui offre quelques coups d'un lourd martinet. Mais voilà que la malheureuse en remontant est prise d'une crise cardiaque et meurt dans son lit...

Son héritier (Combs) arrive sur place un peu plus tard pour prendre possession des lieux. Il arrive avec sa femme qui ne l'aime plus beaucoup et leur fille d'environ 16-17 ans, aveugle suite à un accident. Combs était saoul et a fait un accrochage qui a coûté la vue à sa fille et la vie à son fils en bas âge...  En se promenant dans le château la jeune fille entendra des gémissants et passera devant la porte de la "chambre" de la créature... Heureusement sans l'ouvrir... Mais plus tard, la pauvre créature en a marre d'être enfermée et la voila qui se libère de ses chaînes, bousille la porte bien lourde et s'en va hanter le château en commettant de nombreux meurtres... Il s'agit en fait du fils de la vieille folle qui avait décidé de le cacher et l'enfermer...

Bon... ce film est non seulement ennuyeux mais aussi inepte... Il ne se passe pas grand chose, l'ambiance est très sombre, tout est plutôt mal filmé et lassant. Sans parler de la créature qui est ridicule... Faudra qu'on m'explique comment quelqu'un qui est resté enfermé 30 ans dans une cellule et enchaîné peut développer une telle force et casser des portes, soulever des flics obèses et tuer tout ce qui passe à portée... Enfin on a déjà vu pire... Enfin y'a beaucoup d'incohérences dans ce film. C'est loin d'être la meilleure prestation de Combs... Je n'ai pas lu. Je n'ai malheureusement pas lu la nouvelle dont ce film est inspiré. The outsider à ce que j'ai lu... En français je pense que le titre est "Je suis d'ailleurs". Mais je ne pense pas que ce film lui soit bien fidèle. Toute personne qui connaît les oeuvres de Lovecraft verra que ce film ne respecte en rien le mode de pensée de l'écrivain. Comparé à un film comme Dagon, du même réalisateur, hé ben c'est une grande déception... A voir sans trop réfléchir et sans trop connaître les oeuvres de Lovecraft... Dragonvolfied

DAGON - Stuart Gordon, 2001 

Quatre personnes se trouvent sur un bateau ancré proche d'une côte sur laquelle repose un petit village de pêcheurs. Soudain, une tempête se lève projetant le voilier contre des récifs, obligeant le plus jeune des couples à aller chercher du secours au village. Celui-ci s'avère vide, étrange et glauque au premier abord. Au deuxième, on s'aperçoit que quelques âmes l'habitent. Des personnages au teint blafards, malades, handicapés...  Des personnages qui vouent un culte aux conséquences désastreuses à une entité marine...

Stuart Gordon revient en très grande forme avec cette adaptation de Lovecraft qu'il traînait derrière lui depuis plus de 10 ans. Film d'horreur très premier degré, pas question ici de rigoler. On retrouve ainsi ce qui a fait la force de certains films: ambiance glauque à souhait, images sombres, personnages angoissants, décors crasseux... Le spectateur amateur se trouve rapidement plongé dans une ambiance fascinante et jubilatoire lors de la découverte de ce village et de ses dégueulasses habitants. Le final se termine un poil trop rapidement, mais le tout forme un film bien trop génial pour le bouder. De l'horreur comme on en voit trop peu. Kerozene

Le mec à lunettes, fraîchement millionnaire (détail narratif dont la pertinence vous échappera sans doute), rêve avec récurrence d'une femelle à queue de poisson - rêves d'abord aux accents érotiques qui s'avèrent malheureusement et subitement (un mauvais raccord sur une dentition douteuse ou des tentacules-langues numériquement mal foutues) être des cauchemars. Pour une raison inexpliquée il va avec sa nana faire une petite croisière amicale avec un couple d'amis (mais qui sont ces gens?) dans un trou perdu - qu'aucun d'entre eux ne semble connaître (mais comment se sont-il rendus là les cons?).

Toujours est-il que la tempête se lève et que, pour sauver la moitié femelle du couple d'amis dont la jambe est coincée et tout le tralala, le mec à lunettes doit se rendre dans le village un peu bizarre d'où proviennent des chants religieux inquiétants. Une série abracadabrante d'événements plus tard (récit épisodique digne du plus grand revampeur de Homère, donc mieux foutu que du Tolkien), menée adroitement par les habitants de la place (qui se transforment lentement en poissons), il aura perdu ses amis et sa nana et se retrouvera seul comme un con dans un hôtel miteux. Mais ne vous en faites pas, il retrouvera tout son monde : son pote le marin, épluché, la peau laissée à sécher ; la nana de ce pote, enceinte de Dagon, le Dieu des habitants de la place, une jambe manquante, se suicidera à grands coups de canif ; et finalement, le plus important, sa nana à lui, offerte en sacrifice à Dagon. Attention : le mec à lunettes ne réussira pas à sauver sa nana, Dagon (grandiose bebitte numérique) la lui reprendra au dernier moment en lui déchirant les deux bras. Et attention : le mec à lunettes est en fait le fils perdu du leader des hommes-poissons et est destiné à friquotter avec sa soeur (celle-là même dont il rêvait nue seins au tout début) pour l'éternité dans les profondeurs marines. Memorial BBQ

DEATHBED - Danny Draven, produit par Stuart Gordon, 2002, États Unis 

Je pensais en achetant ce film tomber sur le Death Bed de George Barry... 

Déjà quelque chose clochait en voyant la qualité de l'image démontrant que c'était un film bien plus récent. De plus le lit n'était pas le même, c'est un bête lit en fer forgé...

Pour la petite histoire, un jeune couple emménage dans un nouvel appartement. Ils n'ont pas de lit et sont contraints de copuler sur un matelas à terre... on apprend que le mari n'est pas comblé par sa femme car elle a mal ou quelque chose comme çà... Le lendemain, la jeune femme entends des grincements de ressorts de matelas... Cela provient de la porte donnant sur le grenier... fermée à clef. Elle cherche sans succès à l'ouvrir puis une femme se met à hurler derrière la porte et à vouloir l'ouvrir elle aussi... Karen (c la locataire de l'appart) s'enfuit et va chercher le proprio qui vient ouvrir la porte... Rien, juste une vieille chambre et un lit dont Karen tombe amoureuse et le descend dans l'appart. Quand son époux Jerry rentre, il trouve la pièce pleine de bougies et sa femme en tenue destinée à exciter ses hormones et hop c'est parti sur le nouveau lit... Mais petit à petit Karen se met à avoir des visions, à dessiner des choses étranges... Elle voit du sang, une cravate et souvent une femme aux cheveux noirs sur le lit qui l'implore de l'aider... Elle se mettra à chercher s'il y a eu des meurtres à cette adresse, comment, qui etc... Jerry finira lui aussi par avoir les visions. Mais est-ce un cas de hantise? Des fantasmes de couple, ou des épreuves refoulées de Karen qui se faisait visiter la nuit par un oncle pervers lorsqu'elle était petite...

Bon ben... déjà pas de sang à part à la fin. Ici ce n'est pas un lit démoniaque qui tue les gens... Mais un lit hanté par une femme assassinée 60 ans plus tôt. L'esprit du tueur hante aussi le lit et un miroir et à la fin tueur et victime sortiront du miroir pour s'affronter à nouveau... (Au début c'est la femme brune qui implore de l'aide et à la fin c elle qui vient sauver Karen... n'importe quoi). Persos je n'ai pas aimé ce film pour bien des raisons à commencer par ma frustration de ne pas avoir trouvé le Death Bed que je cherchais (çà m'apprendra à me fier au titre). Déjà le prix m'étonnait... c'est vraiment le prix le plus bas pour un dvd. La question se pose... Ce Death Bed... est-il né après un visionnement illégal de celui de Barry avant qu'il ne soit distribué officiellement? Si c'est le cas, ce n'est pas une réussite... Je n'ai pas vu celui de Barry mais il me semble bien plus intéressant que celui que j'ai dans la main... Dragonvolfied

DOLLS - Stuart Gordon, écrit par Ned Daha, musique: Victor Spiegel, directeur-Photo: Marc Ahlberg. avec Ian Patrick Williams, Carrie Lorraine et Guy Rolfe, 1987, États Unis

Un bourgeois, sa bourgeoise et sa fille bourgeoise (traits familiaux oblige) sont pris par surprise par une pluie torrentielle et une panne de voiture (il va s'en dire que ça ne va pas bien). Sortant de cette dernière (la voiture), ils aperçoivent une vieille maison au loin où vivent deux vieillards (ce qu'ils découvriront quelques minutes plus tard). C'est à leurs dépends qu'ils s'aperçoivent, trop tard, que la demeure est manifestement habitée par une myriade de poupées machiavéliques (il va s'en dire que d'autres personnages (pas nécessairement intéressants) arriveront sur les lieux afin d'étendre la durée du métrage). -

Stuart Gordon, auteur d'un cinéma de genre aux codes narratifs classiques, au visuel semi-intéressant et aux idées parfois fascinantes, n'est [supposément] pas connu pour faire dans la dentelle (ni dans le tricot) : Re-Animator, son 1er long-métrage, est un film débridé foisonnant d'hémoglobine, de monstres polymorphes et de passages délirants. Quant à From Beyond, son second long-métrage, malgré sa toute relative médiocrité, l'ensemble se laisse apprécier par la petite tenue de dominatrice portée par la très jolie Barbara Crampton et par la panoplie d'effets spéciaux tous plus impressionnants les uns que les autres. C'est donc avec surprise que son troisième film (toujours un long-métrage) soit un exercice de style lorgnant du côté d'un cinéma d'épouvante plus classique (la Hammer, Universal des années 1930, œuvres de Schoedsack à la Dr. Cyclops, etc.). Effectivement, Dolls ne regorge pas d'effets réellement sanguinolents (la déception) et la plus grande majorité des effets se voit donc plus suggérée que véritablement dévoilée. Pareillement, tous les clichés du genre sont utilisés avec un plus ou moins comparable succès (les habituels mouvements de yeux des poupées sans que les protagonistes ne s'en aperçoivent, les vieillards énigmatiques, les poupées ricanantes, etc.)

Autre problème de taille : Le film ne fait jamais tout à fait peur, il y a bien quelques sursauts ici et là mais dans son ensemble, les effets sont plus rigolos que terrifiants. Le récit n'est certes pas très original mais un traitement davantage sophistiqué du sujet aurait pu s'avérer utile afin de parvenir à créer un climat de tension efficace (il va s'en dire que si je le dis, c'est qu'il s'agit d'une affirmation plus que vraie). Les moyens financiers selon toute apparence modeste avec lesquels les techniciens ont dû jongler donnent une allure vieillotte au film, ce qui n'est pas déplaisant et s'harmonisent bien avec les intentions du metteur en scène. Quelques petites touches d'humour sont greffées au fil du récit et cela culmine par une touche moraliste loin d'être trop importunante.

Des interprètes courageusement sous-doués jouent le jeu avec une bonne dose d'énergie.

Dolls apparaît donc un joli conte aux accents freudiens qui saura plaire aux inconditionnels du genre mais ceux intéressés par un maximum de violence, de nudité, de massacres collectifs devraient voir ailleurs (du côté de Richard Gere par exemple).

3 / 5 (Bon) Choucroute Melba

EDMOND - Stuart Gordon avec William H. Macy, Denise Richards, Mena Suvari, Bai Ling, Julia Stiles, Bokeem Woodbine, Rebecca Pidgeon, Joe Mantegna, États Unis, 2005, 1h19

"Après avoir consulté une voyante, Edmond Burke, un cadre supérieur marié, réalise qu'il a toujours mené une vie banale et monotone. Sous le choc de cette révélation, il décide de quitter l'ennui rassurant de son foyer pour s'aventurer dans les bas-fonds de la ville, un monde dont il ignore les règles et dont on ne ressort pas indemne..."

Présenté en sélection officielle au festival de Deauville 2005, ce long métrage de ce très cher Stuart Gordon (RE-ANIMATOR, DAGON) sort directement en DVD en France chez Wild Side Vidéo. Adaptation d'une pièce de théâtre de David Mamet, EDMOND est un film à la narration aussi simple qu'implacable, une variation moderne et saisissante sur le thème inépuisable et vieux comme le cinéma (ou presque) de la descente aux enfers. Edmond (magnifique William H. Macy, parfait en WASP en proie à la tentation et aux pulsions les plus abjectes) se dispute avec sa femme, lui avoue son ennui et sort à Times Square dans l'espoir de se faire dégorger le poireau. Il avise un "lounge-bar" : là, son voisin de comptoir (Joe Mantegna) lui indique un club à hôtesses. Edmond s'y rend, et l'engrenage infernal s'enclenche : il se fait plumer, s'achète une arme et c'est l'escalade...

EDMOND est un film court (79 petites minutes), sans une once de mauvaise graisse scénaristique. La mise en scène de Stuart Gordon capte l'essentiel avec clarté et précision. De nombreux seconds rôles viennent enrichir le récit de visages connus et charmants. On retrouve ainsi avec joie les superbes Denise Richards (encore et toujours méga-bandante), Mena Suvari et Julia Stiles. En bon cinéaste de genre, Gordon sait recourir aux effets gore et à la nudité pour satisfaire notre "pulsion scopique" et transcender le script, parfois un peu théorique du très cérébral David Mamet (dont on peut néanmoins recommander LA PRISONNIERE ESPAGNOLE, bon thriller paranoïaque). La fin du film, que je ne dévoilerai pas, est étonnante, elle offre une proposition de "rédemption" très particulière à Edmond. Le tout n'est pas sans rappeler certains films du duo Schrader-Scorsese. Une belle réussite ! Stelvio

KING OF THE ANTS - Stuart Gordon, 2003, États Unis

Sean Crawley est un mec quelconque qui s'implique connement dans une affaire tordue: après que Ray Matthews (Daniel Baldwin), un promoteur immobilier amateur de bourbon, lui ait demandé de buter un type, Sean se retrouve bien emmerdé lorsqu'il découvre que son commanditaire ne compte pas lui payer ses "honoraires". Pas franchement ravi, Sean explique alors qu'il est en possession des documents de la victime et que ceux-ci pourraient faire plonger Matthews pour de longues années. Notre jeune naïf se fait alors kidnapper, enfermer dans une cabane perdue à côté du ranch de monsieur, puis torturer de manière franchement brutale à grands coups de club de golf dans le crâne. Réduit à un état quasi végétale, le visage contusionné et vivant des ses propres excréments, Sean n'est plus que l'ombre de lui-même. Mais même un déchet tel que lui peut trouver la force nécessaire de se relever...

Étonnant métrage que celui-ci. On est bien loin des adaptations Lovecraftienne habituelles de Gordon, KING OF THE ANTS n'en reste pas moins une véritable petite perle noire qui ne détonne pas dans la filmographie de son réalisateur. Son film, Gordon l'a fait malsain. Très malsain. Ses personnages sont pour la plupart complètement pourris, violents, vulgaires, irrespectueux et son "héros" est plus tordu qu'il n'y paraît: celui-ci ne trouve rien de mieux à faire que de se branler lors de sa première nuit de détention (!?) et finira par tomber amoureux de la femme de sa victime. Le scénario signé Charlie Higson, lui-même auteur du roman originel, s'avère très bien ficelé et la mise en scène de Gordon, plus froide et clinique que jamais, colle parfaitement à son récit. KING OF THE ANTS, produit par les petits malins de The Asylum, détonne méchamment avec les productions américaines habituelles, ici les meurtres sont longs, sales, douloureux et parfois très gores et le sexe n'est pas franchement excitant. Bien loin du glamour ou du l'ambiance pop corn, Gordon se fait plaisir en livrant sa propre définition du thriller; et comme il est difficile de se séparer de certains tics, les séquences de rêves (ou plutôt cauchemars) qui parsèment le film rappellent inévitablement les origines du réalisateur. A voir. Kerozene


Adaptation de la nouvelle dans Classics Illustrated

MASTERS OF HORROR 2: Dreams in the Witch House - Stuart Gordon, 2005

Un étudiant en physique se trouve une chambre à louer à prix modique dans une maison tri-centenaire. Rapidement, un voisin lui demande de se méfier du rat à face humaine. Surprit par l'architecture spéciale de sa pièce, il commence à faire d'affreux cauchemars ou il rencontre le rat et la sorcière, des rêves saisissants dont il se réveille à des endroits différents desquels il s'est endormi. Après s'être retrouvé devant le nécronomicon, il est persuadé que la sorcière voyage dans l'espace-temps et l'a choisit pour tuer le bébé de sa voisine de palier...

Stuart Gordon poursuit ses adaptations de H.P. Lovecraft avec succès. Cette nouvelle si spéciale et très courte a été merveilleusement adaptée au mode contemporain, avec des moments chocs. L'atmosphère est lourde, les effets spéciaux efficaces et l'ambiance morbide. Gordon réussit à terminer de manière intéressante pour qui a lut la nouvelle. la série Masters of Horror livre encore la marchandise. Chapeau. Mario Giguère

  NEVERMORE: An Evening with Edgar Allan Poe - Stuart Gordon avec Jeffrey Combs, texte de Dennis Paoli, 90m

Une fois n'est pas coutume, parlons théâtre. Il faut dire que l'occasion est exceptionnelle. Le festival Fantasia a présenté cette pièce à l'ancien théâtre Rialto dans le cadre de son édition 2010. On se rappellera que Gordon, Paolis et Combs avaient fait vivre THE BLACK CAT de Poe pour la deuxième saison de MASTERS OF HORROR. Combs ayant le goût de poursuivre l'expérience après avoir lu une biographie du maître de l'horreur et du suspense, Paoli et Gordon ont donc concocté une soirée de lecture de poèmes comme l'écrivain en faisait à l'époque. Situé après la mort de sa femme et un an avant de mourir, Poe tombe rapidement dans le whisky et sa performance devient limite catastrophique. Si la lecture de THE TELL TALE HEART est inspirée, THE RAVEN en final risque à tout moment de sombrer dans le chaos.

Si Combs avait une approche très sérieuse du personnage dans THE BLACK CAT, il est à la limite du cabotinage et fait rire la salle avec ses excès d'alcool, sa chute, sa descente littérale et mentale dans la folie toute proche. C'est d'ailleurs ce que lui a reproché le couple avec lequel j'étais à la pièce, cette utilisation de son alcoolisme comme source de rire, comme dans une pièce burlesque. Ceux qui connaissent et apprécient RE-ANIMATOR sauront mieux apprécier ce mélange outrancier de drame et d'humour noir souvent vu dans les rôles de Combs. Un Jeffrey Combs singulièrement ressemblant au poète, presque sans maquillage et avec un minimum d'accessoires. Une chaude ovation bien méritée a saluée la fin de cette pièce mémorable que l'on ne saurait manquer si vous avez l'occasion de la voir. En espérant qu'elle sera captée pour la postérité ! Mario Giguère

RE-ANIMATOR - Stuart Gordon, 1986, États Unis 

Après une série d'expérimentations qui tournent mal, Herbert West quitte la Suisse et vient étudier dans une grande université du Massachusetts. La nuit tombée, il continue ses expérimentations dans son sous-sol. C'est parce que West a trouvé le moyen de ramener à la vie des cadavres mais ses recherches ne sont pas tout à fait au point. Les ré-animés sont de violents zombies animés d'une soif meurtrière.

Produit par Yuzna qui réalisa BEYOND RE-ANIMATOR plus tard, ce film est un petit chef-d'œuvre du genre des années 80. Le film est très bien réalisé et utilise son maigre budget avec génie. Jeffrey Combs y incarne le savant fou Herbert West avec brio et intensité! Il faut le voir se battre avec un chat qui n'est pas très content d'être un cobaye.

Malheureusement j'ai vu la version cut en vidéo. Paraît-il que la version DVD est uncut avec beaucoup de scènes gore. Malheureusement, il n'y en avait pas beaucoup à se mettre sous la dent mais ça n'a pas nuit à mon visionnement.

Un vrai classique du genre qu'il faut voir absolument si ce n'est déjà fait. Mathieu Prudent

SPACE TRUCKERS - Stuart Gordon avec Dennis Hopper, Stephen Dorff, Debi Mazar, 1996, Royaume Uni/États Unis/Irlande, 95m

Dennis Hopper joue un trucker intersidéral. Il arrive dans le coin de Pluton avec sa cargaison de "porcs carrés" et se fait flouer. Il prend une offre providentielle et part avec une cargaison mystérieuse vers la Terre et le voilà avec un jeune acolyte et surtout Cindy, que les deux hommes convoitent et qui ne veut que revoir sa maman sur Terre ! Le contenu de son cargo est en fait très dangereux puisqu'on sait qu'il s'agit de robots guerriers censés aider à prendre de force la planète mère. Le voyage ne sera pas de tout repos !

Grosse production indépendante tournée en Irlande mais avec des techniciens anglais dont Brian Johnson (2001 Odyssée de l'espace, Cosmos 1999), Space Truckers mélange les genres pour un résultat plutôt décapant. On est en territoire connu lorsque le vilain, qui s'est "reconstruit" presque entièrement, a de la difficulté à partir son appareil inséminateur (à la manière d'une scie à chaîne) pour sauter la croquante Cindy. Dire que deux acteurs et un producteur nous disent dans le making of que le film est parfait pour la famille est surprenant, on est bien devant un film du réalisateur de RE-ANIMATOR et loin des scénarios de HONEY I SHRUNK THE KIDS et sa suite. Tellement que le film passe inaperçu à sa sortie et n'est pas vraiment distribué en Amérique du Nord. Tristounet. Malgré tout, on ne peut que se réjouir devant plusieurs passages fort réussit et un humour mordant, sans parler du rythme rapide et sans temps mort. La production nous en donne pour son argent, le travail maquette et la combinaison effets digitaux et maquettes réelles est à son crédit. Dennis Hopper cabotine, mais on retient le personnage joué par Charles Dance, un travail remarquable sous tellement de caoutchouc et tellement jouissif. Debi Mazar fait monter la température aussi. Le mélange est tout de même singulier, la musique country et les références au sud des États Unis pouvant en rebuter certains. Mais on ne boudera pas son plaisir et ça donne le goût de voir d'autres films de Gordon, gage de réussite. À noter le court passage avec Barbara Crampton, une habituée de Gordon, toujours séduisante. Mario Giguère

STUCK - Stuart Gordon, 2007, États Unis   

Le pitch de STUCK, basé sur un fait divers réel (!!), tient sur une serviette en papier: une jeune conductrice en état d'ébriété renverse un pauvre type qui vient se coincer dans son pare-brise. Prise de panique, la jeune femme rentre chez elle, range sa voiture dans son garage, retrouve son petit ami dealer pour s'envoyer en l'air et laisse sa victime immobilisée se vider de son sang... Et il fallait bien un réalisateur de la trempe de Stuart Gordon pour faire d'un sujet aussi casse-gueule un véritable uppercut cinématographique! Poursuivant la voie qu'il a entamée avec l'étonnant KING OF THE ANTS, Gordon sonde les tréfonds les plus obscures de l'âme humaine au travers de thrillers d'une sévérité crue, d'une violence terriblement rêche et d'une mise en scène glaciale. Et dans son genre, STUCK n'est ni plus ni moins que l'une des perles les plus noires du genre! Le scénario, diablement bien ficelé et morcelé d'éléments d'un humour noir d'une causticité à toute épreuve, fait preuve d'une imagination perverse derrière son apparente simplicité et n'oublie surtout pas de donner un véritable corps à son histoire via des personnages qui donnent une indéniable ampleur aux propos du cinéaste qui résonnent comme un constat pour le moins pessimiste de la nature humaine. Gordon mène son récit sans artifices, fonce droit au but, quitte à bousculer quelque peu le spectateur, et pour cela, il est aidé par des acteurs impeccables, à commencer par l'extrêmement convaincante Mena Suvari (AMERICAN BEAUTY) dans le rôle de la chauffarde un rien désaxée, suivie de Stephen Rea (acteur fétiche de Neil Jordan) dans celui de la victime. STUCK est un film qui laisse un peu groggy, qui surprend et dérange éventuellement, mais il est surtout la preuve que Stuart Gordon est l'un des plus grand réalisateur du moment. Kerozene

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Web www.clubdesmonstres.com

Lovecraft

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