mise à jour le 3mars 2024

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MACHINE GIRL aka Kataude mashin gâru - Noboru Iguchi Avec Asami, Honoka et Yûya Ishikawa, 2008, Japon
 

Ami Hyuga (Asami) dont les parents s'étaient donné la mort en raison qu'ils étaient accusé de meurtre, vit paisiblement avec son frère. Un jour ce dernier est attaqué avec un ami par le fils d'un yakusa boss et sa bande pendant qu'Ami est victime d'une tentative de viol. Son frère est alors tué (jeté de plusieurs étages) et Ami tentera de savoir pourquoi son frère est mort, elle refuse de croire à un suicide. Alors qu'elle fait enquête, elle fait la rencontre fortuite de la famille du fils du Yakusa et perdra son bras dans une affreuse torture. Ami, avec l'aide de la famille du copain de son frère, s'armera d'un bras machine gun pour assouvir sa vengeance.

Machine Girl suit les principes et la trame du "revenge movie japonais". Le tout forme un excellent spectacle en gore, délire et imagination. Il y a de tout: guillotine volante, ninjas, combat au sabre, bras cuit dans une casserole, décapitation, jambe armée d'une tronçonneuse, etc. Le délire est grand et j'ai beaucoup apprécié. Black Knight

La MAISON DES PERVERSITÉS aka The WATCHER IN THE ATTIC aka Edogawa Rampo ryoki-kan: Yaneura no sanpo sha - Noboru Tanaka, 1976, Japon

Dans le Tokyo de 1923, la bourgeoise désabusée Madame Sayanomiya (bellissime Junko Miyashita) s'envoie en l'air dans une petite maison de quartier avec un clown embauché par son propre chauffeur. Et c'est parce qu'elle sent la présence d'un alter-ego voyeur dissimulé dans le grenier, que va se déclencher en elle une vague de pulsions meurtrières censée la sortir d'un morne quotidien que le sexe ne suffit plus à égayer.

Si cette adaptation d'Edogawa Rampo pour le compte de la Nikkatsu est assurément tordue de par la personnalité perverse de ses personnages principaux et comporte quelques scènes hautement décalées - comme celle où le chauffeur de Madame se déguise en chaise afin de lui faire l'amour lorsqu'elle vient s'y asseoir (!) - elle n'en demeure pas moins esthétiquement très élégante. Il s'en dégage d'ailleurs une sorte d'atmosphère feutrée. Feutrée, mais sulfureuse à la fois. Sur un rythme posé, le cadre cinémascopé suit donc les aventures extraconjugales moites de cette femme qui ne semble pas être à sa place dans un monde qui l'ennuie. Une situation étrangère à son statu social, puisque le mystérieux voyeur du grenier qui la fascine est un homme sans emploi que la vie indiffère complètement. Les cibles de ce couple improbable se situent au sein de leurs proches, leurs voisins; des représentants de tout ce qu'ils ne sont pas. Du matérialiste bedonnant au religieux pervers, de l'artiste solitaire au romantique transi d'amour, tous sont alors à la merci de leur misanthropie commune qui finit par s'épanouir dans un élan destructeur aux conséquences insoupçonnées. Voila une bien étrange histoire, une anti-romance un rien morbide contradictoirement transportée par des scènes érotiques qui font mouche, un film aux propos nihilistes qui pourtant saura raviver quiconque grâce à la présence de la divine Junko Miyashita... Des fois, je voudrais être une chaise. Kerozene

MALICE@DOLL - Keitarou Motonaga - 2000, Japon

Malice est une Doll, une prostituée mécanique créée pour assouvir les sombres plaisirs érotiques des Hommes. Un matin, elle se réveille d'un sommeil agité pour découvrir qu'elle est devenue humaine et que son baiser a le pouvoir de transformer ses semblables en créatures organiques. Elle va alors tenter de trouver la raison de son étrange métamorphose.

Du scénariste d'EVIL DEAD TRAP 2 nous vient cette animation CGI avec un scénario intriguant mais qui devient rapidement très ennuyant. On trouve le temps pas mal long en voyant Malice faire la tournée de ses copines pour les embrasser et l'absence totale d'explications réelles sur les événements du film devient une frustration pour le spectateur. Malgré sa courte durée, à peine 75 minutes, le récit est plein de temps mort où il ne se passe absolument rien. L'animation en soit n'est pas très belle, les personnages sont bien trop plastiques pour être contemplés et cela nuit énormément au visionnement. Il y a quand même de jolis décors, mais ce n'est pas assez pour sauver ce gros échec informatique. Oncle Freak

MAREBITO aka The Stranger From Afar - Takashi Shimizu, scénario Chiaki Konaka avec Shinya Tsukamoto, Tomomi Miyashita et Kazuhiro Nakahara, 2004, Japon, 92 m, couleur/Betacam

Un caméraman d'une équipe de la télévision filme par accident un suicide violent dans le métro. Il deviendra obsédé à essayer de comprendre qu'est-ce que le suicidé avait vu de si terrifiant avant de se donner la mort. Cette recherche l'amènera à parcourir le Tokyo souterrain où il rencontrera un univers qu'il ne soupçonnait pas et fera une étrange rencontre.

Ce nouveau film de Takashi Shimizu (Ju-on) traite encore une fois de "fantôme japonais" mais cette fois-ci c'est matiné à la sauce Lovecraft. Le film est très intéressant et devrait plaire. Du coté technique, l'utilisation de la vidéo digital et d'un format différent plus cheap pour illustrer les images pris avec l'aide d'un caméscope, me laisse assez perplexe. J'aurais aimé mieux avoir un mélange de la pellicule 35 mm et du format digital. Le film est violent, sanglant, exploite la sexualité sous un mode trouble et nous gratifie de bonnes scènes de cannibalisme où le sang est sucé avec appétit.

La fatigue que j'ai eu d'avoir trop épuisé ma tête à essayer de comprendre et d'analyser L'INTRUS, le nouveau film de Claire Denis et le fait d'avoir travaillé quelque chose comme 45 heures en 3 jours et demi a donné que je cognais des clous vers la fin de la projection. Dommage! Je n'ai pas apprécié le film à sa juste valeur mais c'est certain que je veux le revoir 1 jour.

Oncle Freak a sûrement une opinion plus juste du film que moi, lui, il a au moins été en mesure de voir la dernière image. Black Knight

Que fait Takashi Shimizu lorsqu'il ne nous emmerde pas avec ses suites, ses remakes, ses suites de remake et ses remakes de suites de THE GRUDGE ? Et bien il nous emmerde avec MAREBITO, un " quicky " tourné sur huit jours en DV et dans lequel Shinya Tsukamoto incarne un type qui ne connaît le monde qu'au travers la lentille de son caméscope. Fasciné par la peur, il découvre que le métro de Tokyo renferme d'étranges créatures issues d'un monde sous-terrain qu'il ne tarde pas à découvrir au hasard d'un passage dans les bas-fonds dudit métro. Dans cet univers que l'on aurait voulu découvrir plus en détail, il découvre une femme nue enchaînée et apeurée qu'il ramène chez lui...

Et Shimizu de nous asséner de grands coups de valium sur le coin de la face avec un film au pitch intriguant mais au résultat tristement fatal. L'avantage du film réside dans le fait qu'il tente une nouvelle approche du cinéma d'épouvante nippon en évitant de nous livrer un nouveau clone de Sadako et en tentant une approche quelque peu philosophique du thème de la fascination malsaine, mais cela ne suffit malheureusement pas à en faire un film intéressant et a même plutôt tendance à nous prendre le chou avec des propos aussi vain que prétentieux. Ajoutez à cela un rythme mollasson que les excès de violence et d'automutilations finales ne parviendront en aucun cas à rattraper, et vous obtiendrez un produit difficilement consommable.

Ce film constitue l'un des quatre titres de la série Horror Bancho initiée par une société appelée Euro Space. Kerozene 

Attention, évitez de lire si vous n'avez pas encore vu le film.

Matsuoka est un obsédé de l'image. Cameraman de profession, il examine à répétition la scène d'un suicide en direct pour comprendre d'ou vient la terreur lisible dans le regard du dépressif. Lorsqu'il croit savoir, il prend deux décisions: descendre dans les sous-sols de la ville et secundo cesser de prendre son prozac. Erreur. Lorsqu'il découvre les montagnes de la folie alias The Mountains of Madness, la référence semble directe avec Lovecraft, mais on retiendra celle, plus simple, de la folie. Il fait aussi référence à Richard Shaver en disant tout simplement: Shaver avait raison.

Richard Shaver écrit après la deuxième guerre mondiale une longue lettre au magazine Amazing Stories. L'éditeur Ray Palmer retravaille le texte et le présente comme basé sur des faits vécus. Ce qu'on appellera désormais le mystère Shaver est la découverte d'un monde souterrain ou sévissent les Deros, que l'on verra dans le film, les descendants décadents d'une race d'anciens, de l'Atlantide ou de Lemuria, qui vivent au centre de la terre, craignant les radiations du soleil. Shaver prétend avoir entendu les scènes d'orgie et de torture de ces êtres qui nous espionnent constamment et qui sont responsables de nos malheurs. On sait que Shaver a passé un certain temps en institution psychiatrique et ses récits ont tout du délire schizophrénique paranoïaque.

La jeune dame, qu'il appelle simplement F, ne parle ni ne mange ou boit et n'est réveillée que trois heures par jour. Matsuoka est harcelé par un homme en noir qui le somme de retourner la jeune dame s'il ne comprend pas comment s'en occuper. Les indices s'accumulent et il appert que la voisine que Matsuoka surveillait est son épouse, qu'il ne reconnait pas et que F est en réalité Fumiki, leur fille. Le réalisateur n'hésite pas à nous montrer que cet inconnu qui vient de parler au protagoniste n'est tout simplement pas dans la cabine téléphonique d'ou il est censé avoir répondu à son appel. Plus intriguant, mais plus évident après coup, la dernière randonnée de Matsuoka dans la ville montre une vision objective ou les badauds ont des effets éclairs vidéos qui accentuent le décalage du personnage de la réalité.

Loin d'une oeuvre Lovecraftienne, MAREBITO est plus proche de RÉPULSION de Polanski que de DAGON de Stuart Gordon. À partir des délires d'un auteur connu pour ses théories étranges sur les habitants du centre de la terre, Shimizu nous offre une descente aux enfers dans la psyché d'un personnage dérangé. On imagine avec difficulté la vie tragique de cette jeune femme et de ce qui a pu la mener dans cet état.

Je ne connaissais pas Richard Shaver, mais le film m'a amené à me renseigner sur l'homme, ce qui permet d'éclairer le film sous un angle nouveau et différent. À découvrir ou à redécouvrir. Mario Giguère

MEATBALL MACHINE -Yudai Yamaguchi & Jun'ichi Yamamoto avec Issey Takahashi, Aoba Kawai, 2005, Japon, 90m

Des bibittes façon "THE HIDDEN" prennent possession du corps de leurs victimes pour se nourrir de leurs douleurs et pour ensuite les contrôler à la manière de TETSUO: THE IRON MAN. Et tout cela dans le but qu'ils s'affrontent afin qu'il n'en reste qu'un seul.

Le film est, en fait, un prétexte pour présenter des scènes gore et de transformations démentes. Il y a, de plus, un brin d'humour avec un jeune homme qui est timidement amoureux d'une jeune fille tout aussi timide que lui et tous les deux finissent comme cela ! L'amour naissant triomphera t'il ?

Tout ce sang est largement agréable à voir. Mais, tout comme un chewing Gum... Le goût disparaît rapidement, devient fade et est rapidement jeté après la consommation.

5.9/10  Black Knight

Yoji est un japonais maladivement timide qui observe une voisine, Sachiko, toute aussi timide. Un soir il est témoin d'une scène étrange ou deux personnages devenus littéralement des cyber machines se combattent à mort dans une ruelle. Il va ramener dans son atelier un genre de carapace qu'il a récupérée après l'affrontement. Il va finalement prendre son courage à deux mains pour sauver Sachiko d'un collègue qui est sur le point de la violer. Malheureusement, cette jeune femme traumatisée sur le coup, et de par son passé, réveille la carapace qui la possède et la transforme en machine à tuer. Yoji sera lui aussi transformé et les deux s'affronteront dans un ballet gore démentiel.

Les Necroborgs, c'est ainsi que se nomment ces créatures, créées par des parasites qui transforment les corps humains, sont probablement inspirés par le film phare du genre: Tetsuo (1989) de Shin'ya Tsukamoto. Ceci étant dit, avec l'aide de Keita Amemiya, créateur de Zeiram (1991), au design de Necroborg, on pousse la folie et le spectacle gore à de nouvelle limites. Les deux êtres écorchés, mademoiselle était jadis torturée par son père, ne vont pas discuter longtemps dès qu'ils sont transformées tous les deux. C'est alors du baston gore, comme une certaine tranche du cinéma japonais nous en offre, véritable plaisir coupable qui teste parfois les limites du spectateur. C'est dans le fond une version de l'extrémisme d'un Peter Jackson, époque Braindead et Bad Taste et des sanglants films de samouraïs ou la pression du sang qui gicle n'a pas de limite. On aime ou on aime pas. Dans le genre, c'est à voir. Mario Giguère 

MECHANICAL VIOLATOR HAKAIDER - Keita Amemiya, 1995, Japon

Dans un futur post-apocalyptique, un être angélique au look androgyne et Michael, son blanchissime robot ange-gardien, règnent sur Jesus City, une ville où le crime n'existe pas. Derrière cette façade se cache en réalité une dictature crapuleuse où tout être s'écartant du droit chemin se voit immédiatement lobotomisé, réduit à l'état de légume. Arrive alors Hakaider, robot nihiliste et amnésique qui va venir coller une rouste à la garde locale, des bikers en armure blanc-cassées, se lier d'amitié avec une rebelle idéaliste, et péter la gueule à Michael et à son maître aux mèches rebelles.

"Mechanical Violator Hakaider" possède une aura particulière dans l'univers du tokusatsu. D'abord parce que l'univers du film est d'un pessimisme et d'une violence rarement abordés dans ce type de projet. Mais surtout parce que Hakaider, antihéros destructeur et bad guy issu du toku "Kikaider" (1972-1974), n'a quasiment aucune morale ("La justice, regarde ce que j'en fais: je la brûle!" - dit-il en enflamment une orchidée), mais n'hésite pas non plus à donner des leçons ("Vous êtes comme le gouvernement: corrompus et égoïstes" - lâche-t-il à des rebelles punks imbéciles). Pas très cohérent au niveau scénaristique, le film devient surtout amusant dans la manière qu'a Hakaider pour exploser l'adversaire, qu'il soit lancé à toute allure au guidon de sa moto ou qu'il utilise son fusil à pompe ravageur, notre robot grincheux ne fait pas de quartier, résiste aux balles et aux roquettes, déglingue des boîtes crâniennes et se reconstitue tout seul. Amusant donc, mais pas complètement réussit, car il faut bien admettre que la mise en scène est tout de même pantouflarde (en particulier le combat final entre les deux robots) et la bande sonore discutable (les bruitages en plastique alors qu'on devrait entendre des percussions métalliques), ce qui nuit considérablement à l'impact global de la chose. Les fans de tokus seront sans doute aux anges, les autres probablement plus dubitatifs. Kerozene

Les MENOTTES ROUGES aka ZERO WOMAN : RED HANDCUFFS aka ZEROKA NO ANNA: AKAI WAPPA aka L'AUBERGINE ETAIT PRESQUE FARCIE - Yukio Noda, 1974, Japon

L'AUBERGINE ETAIT PRESQUE FARCIE, vous connaissez ? Non ? Et bien apprenez qu'il s'agit du titre originellement utilisé en France pour l'exploitation du film LES MENOTTES ROUGES. Un titre peu utilisé finalement car le film fut interdit à cause de son contenu sulfureux. Qui donc aurait pu imaginer voir un gars de faire flinguer la bite ou une fille se faire violer par un gang de salopards crapuleux derrière ce titre à peine digne d'une comédie de Max Pécas ? Pas moi en tout cas.

LES MENOTTES ROUGES raconte l'histoire d'une policière portée sur la couleur rouge. Elle s'habille en rouge, porte du rouge à lèvre rouge, possède un pistolet rouge et, bien sûr, une paire de menottes rouges. Une paire de menottes qu'elle utilise d'une bien étrange façon, puisque pour achever ses victimes, elle propulse les lourds bracelets dans les airs pour étrangler et déchirer la gorge des bad guys dans des geysers sanglants. Après avoir purgé une courte peine pour avoir exécuter un diplomate queutard assassin, elle se voit proposer un job top secret : récupérer la fille du futur Premier ministre récemment kidnappée et éliminer les ravisseurs ainsi que tout civils ayant connaissance de l'affaire...

Et Yukio Noda (auteur de la série DELINQUENT BOSS - FURYO BANCHO) de nous livrer un monument de perversité, d'érotisme froid et de violences brutales portée sur le bondage, avec la boudeuse et jolie Miki Sugimoto qui a la particularité de faire la moue lorsqu'elle se fait violer. Par moment excessivement violent et gore, le film suit la mouvance lancée par LA FEMME SCORPION: du film noir ultra-violent à propos féministe mais dans lequel les femmes se font maltraiter, violer, fouetter, torturer et humilier. En résumé: du féminisme à la japonaise. Les similitudes avec LA FEMME SCORPION ne sont d'ailleurs pas surprenantes puisque ce film a en commun avec LES MENOTTES ROUGES le fait d'être adapté d'un manga de Tooru Shinohara. De plus on retrouve les mêmes scénaristes ainsi que le même compositeur... comme quoi, le féminisme, ça inspire. Vingt ans plus tard commença la série des ZERO WOMAN, une série de V-Cinema directement inspirée des MENOTTES ROUGES et qui compte au moins sept épisodes à ce jour. Kerozene

Les MERCENAIRES DU DEMON aka DEMON SPIES aka ONIWABAN - Takashi Tsuboshima, 1974, Japon

Dans le Japon féodal de l'ère Tokugawa, les démons sont la crème de l'espionnage. Formés durant des années par un professeur tyrannique, le visage dissimulé en permanence par des masques aux faciès monstrueux, ils sont une demi-douzaine de jeunes prêts à servir le Shogun au péril de leur vie. Après avoir subit un entrainement pratiquement inhumain leur ayant appris l'art de tuer, de se cacher mais aussi de séduire (la seule fille du groupe en fait malheureusement les frais au prix de sa virginité), ils se voient confier la mission de découvrir un arsenal et de le détruire. C'est sans compter sur le Seigneur Shogen, le chasseur de démons qui se promet de les réduire à néant....

Après un début prometteur montrant les ados masqués finir leur formation dans la douleur et dans le sang, le film emprunte son rythme de croisière et enchaîne les scènes d'action gores avec une certaine frénésie. Bras tranchés, geysers de sang, hurlements gutturaux, on peut dire que cette bande est plutôt généreuse en matière de tueries barbares. Malheureusement, tout cela est assez mal construit et pour ne rien arrangé, plusieurs scène sont tournées dans la pénombre - voire le noir le plus complet - et sont donc difficiles à suivre (en particulier une scène où plusieurs personnes sont prises au piège dans un couloir dont les murs et le sol sont truffés de lames tranchantes). Il n'y a rien de tel pour faire décrocher le spectateur qui fini par se désintéresser d'un récit définitivement trop confus. Il ne reste plus qu'à se contenter des images, avec l'espoir qu'elles ne soient pas trop mal éclairées. Voila qui est bien décevant, surtout que la trame de base a un potentiel énorme. Kerozene

MILOCRORZE: A LOVE STORY - Yoshimasa Ishibash avec Takayuki Yamada, Maiko, et Seijun Suzuki, 2011,  Japon, 90m

Trois petites histoires: Un jeune garçon au chandail vert fluo et qui vit dans une maison à la Pee-wee Herman tombe en amour avec une femme de 35 ans; Un spécialiste des rencontres hommes-femmes répond aux appels de jeunes hommes désespérés et un homme devient samouraï et part à la recherche de sa fiancée qui a été kidnappée.

Chacune des histoires ont pour thème la recherche de l'amour et des difficultés pour y arriver. Réalisé par le réalisateur de SURVIVRE STYLE 5+, ce film offre une photographie exceptionnelle que j'avoue avoir rarement vue. Et le segment sur le samouraï est incroyablement riche et comporte des scènes d'action incroyables dont un combat en mode "dance" au ralenti. Le metteur en scène affiche une très grande maitrise du médium. Sans trop en dire, je dirais que ce film sera certainement l'un des plus formidables du festival Fantasia 2011. C'est incroyablement éclaté. Je le recommande vivement. Black Knight

MIRROR MAN REFLEX - Kazuya Konaka avec Ryo Karata, Yuko Ito, Miku Ishida, 2006, Japon, 105m

Mirror Man est une série télévisée de 1971 produite par Tsuburaya, la maison mère d'Ultraman. Le monde de Mirror Man est plus sombre, impliquant une lutte contre des envahisseurs utilisant des monstres pour dominer les planètes. En 2006 est produit un film pour souligner le 35ème anniversaire de la franchise. Comme Ultra Q the Movie ou le récent film mettant en vedette Gigantor, le film adopte un ton tout ce qu'il y a de plus sérieux pour ce qui était à l'époque une série destinée aux enfants. Le résultat est plutôt lourd et la forme en opposition avec le matériel d'origine.

On suit donc le fils du Mirror Man original, un ancien mercenaire qui passe ses soirées à diffuser des messages cryptiques en radio pirate. Une scientifique qui essaie de déchiffrer les inscriptions sur un miroir antique va par hasard réveiller le miroir qui n'est autre qu'une porte vers l'univers derrière le miroir. À l'aide de la fille ressuscitée de son frère, il devient Mirror Man, combattant les forces maléfiques qui viennent du monde des esprits.

Basé sur des mythologies nippones, le scénario est très verbeux, laissant peu de place aux scènes de combats, par ailleurs bien menées. Du héros ancien mercenaire à la fille déjà morte, il est aussi difficile de s'identifier aux personnages. Il est surprenant de voir le film bercé par une musique jazz, quand on pas pas carrément droit à du heavy metal durant les combats. Le tout pratiquement perpétuellement de nuit, parce qu'il faut toujours se rappeler que l'histoire est sombre.

Dans ce type d'exercice consistant à rendre plus adulte un matériel qui ne l'était pas, Ultraman Nexus, le film, tout en étant pas parfait, frappait plus la cible. N'empêche qu'il est intéressant de voir le résultat d'une approche somme toute rare et de côtoyer une mythologie japonaise qui nous est inconnue. Mario Giguère

www.vap.co.jp/mirror/reflex  

Le MOINE SACRILEGE aka PRIEST KILLER aka THE EVIL PRIEST aka WICKED PRIEST - Kiyoshi Saeki Avec Tomisaburo Wakayama, 1968, Japon, Une production Toei.

Shinkai a beau être moine, il n'en est pas moins homme. Et comme tous les hommes, Shinkai aime se faire plaisir. A tel point qu'il délaisse régulièrement sa noble fonction pour sa saouler au saké, jouer aux jeux d'argent et aller au bordel ou auprès de sa maîtresse - sans compter qu'il lui arrive de temps à autre de se bagarrer. Voila qui ne fait pas très propre au sein de la communauté religieuse et Shinkai s'attire le courroux de ses paires. Seul son supérieur semble prendre une certaine distance avec ce qu'il considère principalement pour des ouïe-dires. Mais si Shinkai est un moine dévergondé, il est avant tout un amoureux des femmes, au sens le plus noble du terme. Ainsi, il ne supporte pas de voir une femme pleurer. Pire encore, voire une femme se faire battre est pour lui un véritable calvaire. Il ne peut s'empêcher de s'interposer pour leur porter secours. Et à force de mettre des bâtons dans les roues des racoleurs du bordel du coin, il finit par se mettre à dos le clan de yakuza local. Shinkai, moine libertaire protecteur de la veuve et de l'orphelin, ou toute la contradiction de l'humanité réunie en un seul homme. Un homme qui mérite bien entendu toute notre admiration !

Produit par la Toei, LE MOINE SACRILEGE est le premier film des aventures de Shinkai, personnage qui reviendra trois fois supplémentaires entre 1968 et 1970, toujours sous les traits de l'impressionnant Tomisaburo Wakayama, futur interprète du ronin assassin de la saga BABY CART. Si le personnage central du film est éminemment déglingué mais extrêmement attachant, le film en revanche s'avère un peu trop posé. On est loin en effet des excès sanglants d'un Baby Cart ou ceux sexuels d'un Hanzo. LE MOINE SACRILEGE s'avère plus classique, plus carré et se pose comme le lien entre le cinéma classique des années 1950/60 et celui plus radical des années 1970. Mais ce qui pêche le plus dans le film de Kyoshi Saeki est peut-être son humour un peu balourd qui va même jusqu'à faire penser au trois Stooges. Un faute de ton limite impardonnable heureusement rarement présente mais incompatible avec son personnage. Il n'empêche que LE MOINE SACRILEGE est un film intéressant, ne serait-ce que pour la présence de Wakayama, comme d'habitude impérial, même lorsqu'il fait le guignol. Kerozene

MOON OVER TAO - Keita Amemiya, 1997, Japon

Des bandits entrés en possession d'une étrange météorite en extirpent un métal d'une puissance phénoménal leur permettant de forger des épées capables de découper la roche! Alors qu'un duo formé d'un samouraï et d'un magicien tente de retrouver leur trace, débarque sur Terre un trio de petites nanas en tenues moulantes au design très "HR Giger" dans le but de mettre la main sur le Makaraga, créature destructrice qui ne rechigne apparemment jamais à pulvériser une ou deux planètes de temps à autres. Le chef des bandits, propriétaire du cœur organique de la météorite, est conscient de détenir là une arme au pouvoir redoutable... Mais quelques gouttes de sang la transformeront en ce fameux Makaraga, disharmonieux croisement entre un crabe, un bulldog et le Minotaure! La bataille pour la sauvegarde de l'humanité peut alors commencer.

Ca délire sec et ça tranche grave dans le Japon médiéval de Keita Amemiya, réalisateur du diptyque de SF déjà bien frappé "Zeram". C'est du V-Cinéma d'honnête facture, forcément un peu fauché, et avec un tout petit peu de charme rétro-futuriste (les extra-terrestres et leur maquillage facial très 80's), des héros mâles qui donnent dans les vocalises graves, un méchant tout de blanc vêtu qui égorge pour un oui ou pour non, et tout ça pour un film qui ne lésine pas sur les litres d'hémoglobine qui finissent par inonder un décor qui termine piétiné par l'improbable Makaraga, affreuse créature loufoque qui nous apparaît parfois en CGI bien moches, parfois en maquette bien Z, et qui mérite sa place au panthéon des monstres les plus craignos! Ce n'est pas une grande réussite, mais ça a au moins le mérite de surprendre un minimum. Kerozene

MUTANT GIRLS SQUAD aka Sentô shôjo: Chi no tekkamen densetsu - Noboru Iguchi & Yoshihiro Nishimura & Tak Sakaguchi avec Asasmi, Tak Sagaguchi, Naoto Takenaka, 2010, Japon, 89m

A l'aube de ses 16 ans, la jolie Rin (délicieuse Yumi Sugimoto) découvre sa véritable nature de Hiruko, une race de créature humanoïde antérieure à l'espèce humaine. Voyant sa main droite se muter en cyber-paluche destructrice, l'innocente jouvencelle va vite se transformer en furie sanguinaire face aux assauts répétés de la brigade anti-Hiruko aux nez-mitrailleurs, mais aussi des citoyens qui cherchent systématiquement à lui nuire. Repérée par ses paires, elle est intégrée dans un clan de filles Hiruko dirigé par une sorte de gourou travesti (Tak "Versus" Sakaguchi) sur le point de lever la révolution face à ces ignares d'humains. On découvre alors que chaque Hiruko possède sa petite spécialité, de la tête détachable aux tentacules en passant par la tronçonneuse anale, il y en a pour tous les goûts... Mais Rin n'est pas une simple Hiruko. Rin est une hybride, mi-humaine, mi-Hiruko, et l'idée de voir l'humanité éradiquée de la surface de la planète n'est pas de son goût...

Ça rigole tellement chez Sushi Typhoon qu'ils se mettent maintenant à trois pour pondre leur manga live et gore! Nishimura continue de bidouiller du latex, badigeonne tout ce qu'il peut de colorant rouge et semble tourner un peu en rond - le coup des organes génitaux transformés en armes de destruction, on commence à connaître... Cependant, les idées de cinglés ne leur manquent pas, car entre les têtes tranchées et les crânes qui explosent, on a tout de même droit à quelques absurdités tout à fait remarquables dont une Hiruko aux mains et aux pieds à propulsion qui sera par la suite utilisée comme planche de surf façon Silver Surfer, ainsi qu'au mutant en chef qui dévoile son véritable et monstrueux physique lors d'un final totalement secoué où se mélange fluides acides, hémoglobine et caoutchouc. Contrairement aux opus précédents, "Mutant Girls Squad" ne dépasse pas les 90 minutes. Iguchi et ses potes auraient-ils enfin compris que leurs concepts grand-guignolesques avaient tendance à s'essouffler en cours de route? Kerozene

Rin, jeune fille timide et solitaire, constamment harcelée par ses camarades de classe, arrive à la maison le jour de son 16ème anniversaire. D'une part elle apprend que ses parents sont des mutants et ensuite ils sont tués devant ses yeux par des militants anti-mutants. Elle rencontre alors d'autres de ses semblables, appelés Hirukos, et fait équipe avec Rei et Yoshie qui vont l'aider à maîtriser ses nouveaux pouvoirs. Mais les mutants veulent partir en guerre contre les humains et Rin se refuse à commettre des meurtres, ce qui la mettra en conflit avec ses nouvelles amies.

Dana la tradition des films complètement débiles qui baignent dans les créatures grotesques et les geysers de sang comme seuls les japonais en sont capables. Un scénario en trois parties réalisé par trois réalisateurs différents, vétérans du genre. Noboru Iguchi a réalisé Machine Girl et RoboGeisha, Yoshirion Nishimura a travaillé sur les effets spéciaux de Tokyo Gore Police et Meatball Machine Kodoku, tandis que Tak Sakaguchi est avant tout acteur qui a joué dans Versus et Rise of the Machine Girls. C'est dire à quel point ils se sont amusés avec un scénario fait sur mesure pour une orgie d'effets spéciaux. Au passage on a des mutantes singulières, la palme revenant avec la fille qui a une chainsaw qui lui sont des fesses sans oublier la rigolote avec comme particularité de tout petits bras qui lui sortent de la tête. La transformation finale du chef des Hirukos est particulièrement démente. Si vous aimez le genre, vous serez gâtés. Mario Giguère

 

the MYSTERIANS aka PRISONNIÈRES DES MARTIENS aka CHIKYU BOEIGUN aka WELTRAUM-BESTIEN - Inoshiro Honda, avec Kenji Sahara, Yumi Shirakawa, Akihiko Hirata, Momoko Kochi, et un kaiju sensible nommé Mogera, 1957, Japon

Au Japon, des phénomènes sismiques étranges alertent l'armée et les savants : des arbres s'enflamment inexplicablement aux abords d'un village, et plus loin c'est un véritable glissement de maquette, euh non, de terrain. Dans la salle, sauf pour les incorrigibles retardataires comme les adeptes du dernier piti pipi juste avant que ça commence, le doute n'est plus permis depuis le générique qui a montré une théière dominant la planète. D'autant qu'une musique plombant de lents coups de tambours inquiétants le suggère aussi : les choses ne vont pas aller en s'arrangeant pour nos voisins nippons. En effet, au bout du premier quart d'heure apparaît sur les lieux d'un cataclysme un bipède bedonnant à tête d'oiseau, costumé en papier alu. Aussitôt, les gros plans des personnages alentours montrent des visages qui lèvent ostensiblement les yeux en l'air, puis comme pour conforter son échelle, le monstre dégage une jeep en carton d'un extérieur nonchalant du pied droit : pour sûr, c'est une masse c'est du kaiju tout neuf. On s'attend presque, s'il se retourne, à découvrir encore agrafée dans son dos la petite étiquette " made in toho ", signe éminent de qualité puisque la firme Toho est par exemple la seule dans le monde entier habilitée à labelliser une viande d'origine certifiée cent pour cent pure Godzilla.

Les cinéphiles convaincus que le kaiju est le meilleur ami de l'homme sont alors trahis par le scénario et les militaires qui, à coups de charges sournoises d'explosifs, l'expédient en moins de dix minutes à son autopsie par les savants, lui laissant à peine le temps d'envoyer des jolies lueurs bleues par ses yeux qui clignotent pour enflammer des bâtiments ou de faire détaler devant lui les populations comme des fourmis.

De fait, sniff, ce sera la seule apparition du kaiju, re-sniff, celui-ci se révélant au décapsulage un simple outil robotique téléguidé par les " mystériens ", des envahisseurs extraterrestres qui ont réussi à squatter un pré pour implanter une base. A partir de celle-ci, ils dicteront leurs exigences croissantes d'occupants aux japonais, qui bien entendu ne vont pas se laisser piétiner trente hectares de leur herbe aussi poliment (ben tiens, déjà quand on voit la flambée du marché de l'immobilier avec tous les habitants serrés sur leur île là-bas). Les évènements, relatés avec ce ton encore complètement sérieux de la première époque des kaijus, s'aggravent alors définitivement en une " guerre des mondes " à la manière de celle écrite par Herbert Georges Wells : chars d'assaut contre base au sol et avions contre soucoupes dans le ciel.

Célèbre au Japon, quatrième film de genre prolongeant encore le succès de son Godzilla pour Inoshiro Honda, sa tournure science-fiction le classe parmi les fondateurs d'un genre, dérivé du " kaiju eiga " (" film de monstres "), appelé là-bas le " ese-fu eiga " (" film de SF ").

Par curiosité, j'ai vérifié le contexte historique de l'époque : alors qu'en conclusion de la seconde guerre mondiale, le Japon avait capitulé à la suite des bombardements atomiques, le film est réalisé pendant la période charnière entre la fin de l'occupation par l'armée américaine et la mise en place de nouveaux traités de paix internationaux. Ainsi, on n'est pas surpris de retrouver un fond pesamment moraliste et utopique, qui dénonce la crainte de l'invasion étrangère, le risque atomique, la revendication d'un espace vital, la préservation d'une pureté de la race, les abus de l'occupation, la science sans éthique, la diplomatie fourbe, et qui exhorte par ailleurs au pacifisme, à l'union des nations dans leur intérêt commun et particulièrement celui de la défense, ou qui évoque enfin les enjeux de la course aux armements voire de la conquête spatiale.

Pour ce spectacle tous publics, des effets on ne peut plus fifties aux chouettes couleurs emballent tant les combats que les déambulations du kaiju et les catastrophes naturelles. Contrairement à son extérieur franchement maussade, l'intérieur de la base des mystériens tiendrait encore la comparaison dans un épisode de star trek. En revanche, moins impressionnants pour des extraterrestres, les mystériens eux-mêmes ressemblent quand même clairement à des humains à peine déguisés dans leurs casques intégraux de motards à bec d'oiseau sur des lunettes de soleil, avec leurs capes multicolores taillées dans les rideaux, leurs bottes en plastique et leurs pistolets à eau. En même temps, ça crédibilise qu'ils puissent exiger que les terriens leur remettent des femmes pour régénérer leur race - d'où le titre alternatif " prisonnières des martiens " - vu que l'accouplement semble morphologiquement plausible dans toutes les positions du kamasoutra entre les deux espèces.

Enfin, les formidables savants ont découvert dès le débarquement des mystériens qu'ils provenaient en réalité de la planète mystéroïde : ouf, on a échappé à une invasion par des hémorriens ! Et pour les fans frustrés par la prestation timide du robot kaiju, hélas craintif des pétards, il " répond " au nom de Mogera (façon de dire, car au fait, a-t-on pensé à lui scotcher des oreilles ?) et sera reboulonné en 1995 pour batailler contre Godzilla himself. Bigeyes

Au Japon, de curieux incidents se produisent laissant perplexes les savants. Surgit alors une sorte de pingouin métallique géant qui détruit tout sur son passage. Des habitants de la planète Mysteroid se font alors connaître et menacent de détruire la Terre si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Après plusieurs discussions, les savants de toutes les nations travaillent alors ensemble avec les Japonais pour trouver un moyen de détruire les dangereux "Mysterians". La bataille entre la Terre et Mysteroid peut donc commencer.

Aaaah!!! Qu'il était bon cette période des années 50-60 où le cinéma japonais partait dans toutes les directions possibles pour nous offrir des films de science-fiction délirants et amusants. Ce petit échantillon du fameux créateur de "GODZILLA" fait justement partie de cette catégorie disjonctée. On commence par l'attaque d'un monstre géant au look rigolo, on continue avec des extraterrestres dont la nationalité "très japonaise" est reconnaissable grâce aux couleurs voyantes de leurs costumes, leurs casques à motos et leurs grosses lunettes de soleils et on termine par une bataille excitante. C'est un film d'une fantaisie incroyable, à l'action soutenue et aux trucages imaginatifs et colorés. On rigole toujours du doublage (surtout le passage du message de paix et de fraternité d'un Japonais qui veut l'union des nations contre les Mysterians) en langue anglaise mais l'histoire est si peu prétentieuse que l'on ressort complètement gaga après un tel spectacle. À voir immédiatement surtout que le film existe en DVD (chez Media Blasters). Un vrai régal magnifiquement filmé en couleurs et en "Tohoscope"! Mathieu Lemée

NAKED PURSUIT aka KOFUN - Toshio Okuwaki, 1968, Japon    

Sur des dunes de sable noir, un fugitif poursuit une jeune fille. Quand il parvient à l'attraper, il lui arrache ses habits et tente de la violer dans un ralenti contemplatif, mais ses élans sont interrompus par une éjaculation précoce. Le fille se relève, fuit à nouveau, puis se fait rattraper... C'est à peu près tout ce que l'on peut voir, dans NAKED PURSUIT: un homme recherché par les autorités qui poursuit une fille nue jusqu'à ce qu'il parvienne à ses fins dans un final qui passe de manière inattendue du noir et blanc à la couleur. Cependant, les apparences sont trompeuses. Si la fille est une victime, son persécuteur n'est peut-être pas celui que l'on croit. Sur les quelques 70 minutes de son métrage quasi dénué de dialogue, Okuwaki parsème des éléments du passé de la fille dont les impacts sont déterminants dans ses actions présentes. La femme est ici comme chez Wakamatsu, une victime de la société et de la culture japonaise. Et comme chez Wakamatsu, Okuwaki politise ses propos en y injectant des images de rébellion estudiantines mais aussi des archives de fusillades urbaines entre Américains et Japonais. Leur combinaison illustre le sentiment du réalisateur par rapport à son gouvernement et confronte les mouvements contestataires avec l'incapacité des autorités à relever la tête suite à la défaite de 1945. Le parallèle entre l'intrigue principal du film et le pendant politique semble soutenir l'idée que la fin justifie les moyens: que pour gagner son émancipation, la meilleure façon de faire est d'utiliser les armes de son adversaire. La femme est ici comme la jeunesse en crise de l'époque, nue, dépouillée, prête à repartir de zéro, et déterminée à parvenir à ses fins. Ne vous laissez donc pas berner par la mention "Harry Novak présente" sur le DVD, il ne s'agit pas là d'un sexploitation bas de gamme à destination des drive-in délabrés, mais bel et bien d'un film aux propos engagés. Kerozene

NORIKO'S DINNER TABLE aka SUICIDE CLUB 0 aka SUICIDE CLUB 2- Sion Sono, 2005, Japon  

Ça ne rigole pas autour de la table de Noriko.... Une lycéenne de campagne qui a décidé sur un coup de tête de rejoindre une comparse tokyoïte virtuelle qui lui a fait miroiter un avenir dépassant toutes les attentes - et détruisant tous les acquis - qu'elle pouvait avoir jusque-là.

Étonnante suite - et complément - à "Suicide Club", "Noriko's Dinner Table" ne cherche certainement pas à séduire, ni à faire plaisir, et en rajoute une couche quant au niveau critique des valeurs de la cellule familiale au Japon - et par extension au monde occidental - que le premier film pouvait offrir.... "Noriko's Dinner Table" ne parle pas d'un malaise national, mais bel et bien mondial. Le film ne va pas chercher à séduire les amateurs d'hémoglobine (les rares scènes sanglantes sont majoritairement issues de recyclages du suicide d'ouverture de "Suicide Club") et préfère interroger ses spectateurs en prenant un malin plaisir à tourner le couteau dans la plaie de quiconque pourrait être confronté à des conflits "parents-enfants" - que l'on se place d'un côté ou de l'autre. Les personnes non concernées pourront sans doute voir cela d'un œil détaché, mais pour les autres, difficile de ne pas être interloqués. Si j'avais vu le film à sa sortie, sans doute me serais-je dit qu'il ne pouvait concerner qu'une société en orbite comme le Japon, avec son obstination technologique unidirectionnelle, que celle-ci penche vers l'orientation professionnelle, la pop musique, les amis virtuels, ou toute autre valeur superficielle, mais force est de constater que l'Occident a suivi le même chemin et n'est qu'un acteur identique de cet univers matérialiste au sein de l'évolution de la société de ce début de XXIe siècle...

Je me relis et je me trouve un peu lourd, mais c'est ce que m'inspire ce salaud de film terriblement touchant et pourtant tourné en vidéo moche sur plus de 2h30min. Et c'est là que se trouve la force de l'auteur. De savoir taper juste là où il faut mais de manière brute et directe. Allez demander à Michael W.S. Anderson ou Robert Altman d'en faire autant.... A aucun moment ils n'auront su mettre le doigt de manière aussi intrigante et efficace sur ses questions de sociétés. Et il fallait bien un auteur aussi gonflé et iconoclaste que Sion Sono pour y parvenir. Kerozene

OH! MY ZOMBIE MERMAID aka AH! THE HOUSE COLLAPSES - Naoki Kubo & Kenji Tanigaki, 2004, Japon

Shishio est un bon gros catcheur nippon, une star du genre à la tête de la Zero Team qui regroupe une poignée d'imbéciles musclés dont quelques uns portent le masque façon Santo. Et Shishio vient de se faire bâtir une grande maison, le rêve de sa chère et tendre épouse enfin devenu réalité. Il est heureux, et pour fêter ça avec sa famille et ses amis, il organise une grosse teuf, avec barbecue, bière et tout ce qui va avec... C'est alors qu'arrive Ichijoh, une occidental peroxydé portant des lunettes de soleil sur le nez et qui menace Shishio et les siens avant de déclencher une bagarre générale à l'issue de laquelle la maison est réduite en miette avant d'exploser. Problème, madame Shishio jouait du piano à l'étage et est par conséquent gravement blessée... A l'hôpital, on découvre qu'elle a contracté une maladie inconnue : des écailles poussent sous sa peau qui elle-même tombe en lambeaux. Madame Shishio est en train de se métamorphoser en sirène !

Une saloperie de producteur de télé véreux profite de l'occasion pour tourner un reportage crapuleux sur la vie misérable de notre gros catcheur et propose à Shishio de prendre en charge les frais médicaux de sa femme ainsi que la construction de sa nouvelle maison en échange d'un combat en direct entre lui et les membres du DDD, un groupe de cinq catcheurs sanguinaires réputé pour littéralement massacrer ses adversaires. Après 45 minutes de prises de becs, de pleurs, de rires, de doutes et de réconforts (à coup de morsures), Shishio intègre donc l'arène dans laquelle il va faire face au quintet de lutteurs psychotiques, à savoir sa nouvelle maison, sorte de dédale dont chacune des pièces renferme un adversaire, un peu à la façon du JEU DE LA MORT avec Bruce Lee...

C'est donc à mi-course que OH ! MY ZOMBIE MERMAID devient enfin un peu excitant. D'une certaine manière, l'attente n'aura pas été veine puisque les combats qui suivent s'avèrent carrément efficaces et originaux. Pour commencer, Shishio doit affronter un grand chevelu dans une chiotte de quatre mètres carrés. Le corps à corps en devient forcément vigoureux et sombre dans une surprenante brutalité où les adversaires se balancent des coups de chaîne dans les dents et se fracassent la tête contre les murs. Suivent une monstrueuse catcheuse qui a abusé de la testostérone, un fumeur de cigare et son acolyte lutteur-zombie qui tente d'étrangler Shishio a l'aide de ses propres intestins(!) puis une sorte d'ermite poussiéreux dont la spécialité est le tripotage de boyaux après insertion de sa paluche droite dans l'estomac de sa victime (avec vision au rayon X façon THE STREET FIGHTER à l'appui)...

Si sur le papier le scénario a des allures de bon gros délire foutraque et décalé, tout cela s'avère finalement plus agaçant qu'autre chose. On est balancé entre un drame au premier degré et une parodie au ton stupide qui décrédibilise l'ensemble du projet, une critique naïve et ratée du média télévisuel et un film d'action cartoonesque ultra-violent et parfois gore... Et on m'a vendu un film avec une sirène zombie qui cache en réalité une comédie sur un catcheur obèse (à ce sujet, le titre alternatif AH ! THE HOUSE COLLAPSES est plus approprié). Bref, autant de raisons pour ne pas se montrer satisfait d'un film qui possède pourtant d'indéniables qualités, que ce soit au niveau de l'originalité du projet (il faut bien le reconnaître) ou de l'esthétique de la photo, mais pas de quoi rattraper ce qui me semble être des fautes de goût monumentales. Et puis le coup du vilain blondin qui vient foutre son boxon interprété par une grosse tête de nœud, ça devient un peu usant à la longue. Kerozene

ONE CUT OF THE DEAD aka Kamera wo Tomeruna! - Shin'ichirô Ueda avec Takayuki Hamatsu, Yuzuki Akiyama, Harumi Shuhama, 2017, Japon, 96m

Une petite équipe tourne un film de zombie dans un plan séquence ininterrompu. Le défi est grand et se complique sérieusement lorsque de vrais zombies débarquent sur le tournage et que, contre vents et marées, le réalisateur décide de continuer à tourner. 

Il est difficile d'expliquer comment le film est nettement plus intéressant qu'il n'y parait sans en vendre les punchs. Mais si dans un premier temps, moi j'ai bien apprécié le défi technique, il est évident que certaines actions sont un peu incompréhensibles. Nenni, on comprendra tout d'une part et d'autre part je n'avais pas autant rigolé depuis trop longtemps. Ce film est un petit bijou pour tout amateur de films de zombie et de cinéma tout court. À voir. Mario Giguère

ON L'APPELAIT SCORPION aka FEMALE CONVICT SCORPION : JAILHOUSE 41 aka Joshuu 701-gô: Sasori - Shunya Ito - 1972 

Excellente série B, un poil sur les traces de Baby Cart, bien qu'étant un film de prison de femmes. Toutefois, on évite ici tous les poncifs du genre, Ito produisant un film complètement original et beau, avec des idées de mise en scène et de travail su l'image exceptionnelle.

Scorpion est une prisonnière pas comme les autres, elle ne parle pas et contient une violence constante en elle. Après s'être faite violer et battre au bagne, elle parvient à s'échapper avec d'autres détenues (à moitié dingues la plupart), et s'engage une poursuite avec les gardiens de la prison.

Le film se regarde sans longueurs, et la beauté incroyable de l'héroïne mystérieuse et presque muette (une phrase dans tout le film) fait le reste, en plus c'est elle qui chante la très belle chanson du film!

Magnifique! Par contre, prenez vos boules quiès, j'ai jamais vu des acteurs hurler autant... l'ingénieur son a dû en prendre plein la gueule, ça sature des fois!!

A ne pas rater! Franfran

ONIBABA - Kaneto Shingo avec Nobuko Otowa, Kitsuko Yoshimura et Kei Sato, 1964, Japon, 103 

Au 14ième siècle dans un Japon toujours très rural, un soldat part en guerre laissant derrière lui sa mère et sa femme. Laissées à elles-mêmes, elles n'ont d'autres choix que de tendre des pièges aux soldats égarés pour les tuer et revendre leurs biens. Le retour de la guerre du voisin vient tout chambouler. Déserteur du combat, il annonce que le mari est mort et séduit rapidement la veuve de ce dernier. La mère étant laissé à elle-même, tombe au désespoir, jusqu'à ce qu'un étrange et imposant guerrier arrive à elle, portant un horrible masque de démon.

J'adore ONIBABA, j'adore son style et la façon lente dont l'histoire se développe. Les personnages sont bien présentés et peu nombreux, exploitant au fond leur potentiel narratif. Le style très viscéral du film avec l'atmosphère lourde, pénible et presque sexuellement malsaine de l'endroit ajoute au magnétisme du film. C'est visuellement impeccable, avec certaines images absolument iconiques, particulièrement quand le masque entre en jeu dans le métrage, pour une étrange et très lourde dernière demi-heure. Le film est classifié dans l'horreur, mais j'aurais plus tendance à le mettre dans le drame brutal. Ce n'est définitivement pas pour tout le monde, mais pour ceux qui aiment savourer un bon film, beau, bon, intelligent et bien mené de la première à la dernière minute, c'est tout simplement du bonbon. Abba

ORGAN - Kei Fujiwara, 1996 

Pfffff, et ben en v'là un de beau bordel. Voici au moins un film où on a besoin d'être bien concentré pour y voir un peu clair...

Bien connu des amateurs de Japan-shock, Organ se présente plus comme un enchevêtrement audio-visuel délirant plutôt qu'un un vrai film avec une histoire classique. Ici l'espace-temps semble figé, le passé succède au futur, flash-back, hallucinations et éléments du présent s'entremêlent à l'infini autour d'un thème; le trafic d'organe pour des yakusas par un médecin déjanté et sa soeur borgne dominatrice.

Des flics sont à leur recherche, mais lorsqu'ils veulent infiltrer les trafiquants, tout foire et l'un des flics va se faire chopper pour être entretenu en vie bras et jambes coupés dans une caisse en bois près du frigo par le bon docteur!

Il est difficile de retranscrire tout ce qu'il peut se passer dans ce film où tous les avatars du genre sont présents : gore, nécrophilie, inceste, drogue, hallucinations, etc...

S'il est difficile d'accrocher violemment à ce film, il laisse quand même une certaine impression, mais je trouve que le manque de lien et la volonté de disperser le montage du réalisateur enlève un peu de l'impact et du choc possible de certaines images.

Un cas à part certainement... Franfran

Deux détectives, Numata et Tosaka, s'infiltrent dans un réseau de voleurs d'organes vitaux pour leur grand malheur. Tosaka sera charcuté, mais gardé vivant par le docteur de l'opération et Numata sera suspendu de la police qui croit Tosaka mort. Numata parcourt la ville à la recherche de son partenaire, talonné par le jumeau de celui-ci ! Une histoire de plus en plus sordide se déroulera sous nos yeux...

Il me semble que le propos primaire du film soit bien de nous dégoûter par le plus de gore possible, gore et perversions familiales au menu, dans une surabondance d'effets plus malsains les uns que les autres. On ira jusqu'à parler d'effets secondaires d'une drogue pour justifier la putréfaction des corps vivants, avec clin d'oeil au film de Cronenberg THE FLY en prime, c'est dire ! Ca délire un max et il faut suivre les retours en arrière nombreux pour comprendre comment on est arrivé à cette situation cauchemardesque. Le Japon n'a jamais paru aussi sale. Coeurs sensibles s'abstenir. Pas l'idéal pour le samedi soir romantique. Mario Giguère

PAPRIKA -Satoshi Kon 2006, Japon, d'après le roman de Yasutaka Tsutsui 

La DC Mini est un appareil qui permet d'entrer dans les rêves, une machine utilisée à titre expérimental par une équipe de psychothérapistes. Malheureusement trois appareils ont été volés et un terroriste onirique entre dans les rêves de la population avec des effets ravageurs. Il faudra compter sur Paprika pour résoudre l'énigme, avec l'aide de l'inventeur de la DC Mini.

C'est le premier dessin animé de Satoshi Kon que je vois et je suis ravi de l'expérience. Si on pense parfois au film de Douglas Trumbull: BRAINSTORM, c'est de loin. On a ici un récit jouissif, avec une animation riche en détails et en couleurs. Car le rêve qui contamine la population met en vedette une parade d'objets inanimés absolument fantastique, sur une musique des plus singulières. Un pur délice. Mario Giguère

PARANORMAL ACTIVITY TOKYO NIGHT - Toshikazu Nagae avec Aoi Nakamura, Noriko Aoyama, 2010, Japon, 90m 

2010, Japon, Haruka Yamano reviens d'un voyage aux États Unis qui s'est écourté. Elle a eu un accident de voiture et a frappé une femme, se fracturant les deux jambes. Seule avec son frère Koichi, leur père étant retenu è l'extérieur par affaires, elle est surprise de trouver son fauteuil roulant déplacé le matin. Koichi installe donc une caméra pour comprendre ce qui se passe et les phénomènes vont se multiplier, au point de faire venir un prêtre pour "nettoyer" la maison des mauvais esprits. Ca ne fonctionne pas aussi bien que prévu.

On nous l'annonce au générique, le récit est basé sur le film américain et on découvrira qu'il est une "suite" directe du film d'Oren Peli. Tourné dans des conditions similaires, celui-ci est drôlement plus efficace, ce à quoi je ne m'.attendais pas vraiment. Disons simplement que les évènements paranormaux arrivent plus rapidement, plus fréquemment, qu'on nous explique bien des choses mais que des mystères demeurent. La fin est également plus frappante que les courtes minutes de l'original, ce qui fait plaisir à regarder. Comme quoi les japonais ont encore le tour de nous surprendre au tournant. Toshikazu Nagae, également scénariste, avait réalisé en 2003 Ghost System. Mario Giguère

PARASITE EVE aka Parasaito Ivu - Masayuki Ochiai, 1997

Un docteur en recherche explique à des étudiants les micothondria, les cellules à l'intérieur du nucléus de notre adn, qui ont leur propre adn, qui remonte au début des temps. L'épouse du docteur a un accident automobile qui la laisse cliniquement morte. Son mari acceptera de signer les papiers pour le don de son rein à condition de recevoir son foie. On se doute que tout se complique.

On se doute rapidement de l'emprise des micothondria sur l'épouse du docteur, mais jamais de l'ampleur du traquenard engendré il y a une éternité. La réalisation est inventive, le travail de la bande sonore est particulièrement efficace et les effets spéciaux réussis. Seul bémol de taille, une fin mielleuse, alors que tout semblait tomber dans un final science fictionel apocalyptique. Concession possible pour ce qui s'avère un téléfilm, ce que l'on ne devine pas un instant. Mais pour le reste, ça vaut le détour. Mario Giguère

PINOCCHIO 964 - Shozin Fukui - Japon - 1992 

Les pinocchios sont des gars conditionnés à devenir des machines à baiser. Le numéro 964 se fait foutre dehors de la maison de fabrication, parce que la patronne préférait s'envoyer en l'air avec une infirmière. 964, à l'allure de débile congénital, est muet. Errant dans la rue, il tombe sur Himiko, une fille larguée qui vit dans un sous-sol crasseux.

Une étrange de relation se crée entre les deux, mais elle semble affecté Himiko, qui se tape des crises fiévreuses et déambule telle la junky de base dans les couloirs du métro en posant 18 kilos de gerbe avant de se rouler dedans comme une merde (la scène est réellement dégueulasse).

Pendant ce temps, les gars de la fabrique de pinocchios flippent comme des cinglés lorsqu'ils apprennent la disparition de 964. C'est Himiko qui le leur livrera. Mais il est devenu balèze, impossible à éliminer. Il se retourne alors contre ses créateurs...

N'importe quoi, débile, mal foutu, incompréhensible, moche... ce Fukui tente de faire du Tsukamoto, mais n'est pas Tsukamoto qui veut. Ce film est un amas d'images incompréhensible qui tirent en longueur et pousse le spectateur dans les bras de Morphée comme le font certaines pilules. Pas bien. Kerozene

POKEMON LE FILM aka Pokémon the First Movie: Mewtwo Strikes Back - Kunihiko Yuyama, 1999, Japon/États Unis

Yé régardé lé film de lé pétites pokémounnes hier et yé trouvé qué si lé débout était très sérioux, la suite elle est mignonne comme lé pétite pokémounne. La mousica elle a pas rapport, madré, ma qué voulé vous. Hé lé novella pokémounne, mewtoo, il est pas trop loco, finalément, c'est ouné bonne pétite film avec des tortillas et oune sangria, si signore. Alan Smithee

Le PORTRAIT DE PETITE COSSETTE - Akiyuki Shinbo, 2004, Japon, 110m 

Le jeune assistant d'un antiquaire déballe une livraison et est ébloui par un ensemble de verres aux couleurs changeantes. Lui seul voit et entend la petite Cossette, une jeune fille morte 250 ans plus tôt. Complètement absorbé par ses visions, il entre en contact avec le fantôme, dont il tombe amoureux et découvre son terrible secret, pendant que ses proches assistent à ses changements de personnalité sans pouvoir le comprendre ou l'aider.

Les apparences sont trompeuses dans ce dessin animé troublant. Cossette n'est pas tout à fait ce qu'elle semble être et l'histoire de sa rédemption n'est pas aussi simple que prévue. L'histoire est en trois parties, ce qui nous aide car le personnage résume ce qui s'est passé auparavant, pour notre compréhension. Car le scénario avance de manière syncopée, la forme étant plus travaillée que le fond. Ce sont donc des visions et un univers onirique riche d'un graphisme aux couleurs somptueuses qui emballe une histoire somme toute compliquée au vu du résultat. Je ne bouderai pas le plaisir, mais j'apprécie souvent une histoire plus structurée, racontée avec plus de simplicité. En tout cas un plaisir pour l'oeil. Mario Giguère

PORUNO NO JOÔ: NIPPON SEX RYOKÔ aka Journée to Jappan aka Secrétan till jappant - Sadat Nakajima avec Christina Lindbergh et Chiro Araki. 1973, Japon

Ingrid, une jeune suédoise, va au Japon pour participer à des spectacles érotiques. À son arrivée, ne parlant pas japonais, elle se trompe de voiture et elle est amené dans un taudis où elle sera violée par un pervers solitaire. Bâillonnée, ligotée et enchainée, elle usera de ses charmes pour faire croire à son ravisseur qu'elle est amoureuse de lui. Au départ de l'homme pour lui acheter des roses, elle prend la fuite et se rend dans un night club où elle sera violée par un groupe de truands. Le ravisseur est désespéré et fait le tour de la ville pour la retrouver. Il la retrouve titubant dans les rues et il la ramène chez lui. Graduellement, le syndrome de Stockholm s'installe et ils vivent des moments heureux jusqu'a ce qu'un groupe de gangsters fait irruption dans l'appartement, suivi de policiers.

Ce pink film réalisé peu après SEX AND FURY de Norifumi Suzuki était une obscurité jusqu'a ce qu'un éditeur Suédois (Studio S Entertainment) ne sort le dvd voici deux ans. Le film fait pour capitaliser sur l'immense popularité et ainsi que les charmes de la talentueuse Christina Lindberg, playmate et poster girl très populaire à travers le monde et ainsi que pour ses rôles dans MAID IN SWEDEN et ainsi qu'EXPONERAD (aka EXPOSED), remplit bien son mandat. Lindberg à travers sa carrière a toujours eu des rôles où son visage d'ange et son innocence était confronté aux pires sévices, soit être ligoté, violée ou même pire... Dans THRLLER A CRUEL PICTURE, elle se fait même arracher un oeil. C'est assez dérangeant quand on y pense, mais ca fonctionne bien. Ce film offre une habile prestation du ravisseur et une Christina en beauté. Produit par la très populaire cie cinématographique Toei et à voir pour tous les fans de la Lindberg. Black Knight

  PREMONITION aka Yogen - Norio Tsurata avec Hiroshi Mikami, Noriko Sakai, Maki Horikita, 2004, Japon, 95m

Le professeur Hideki Satomi reçoit de façon surnaturelle une coupure de journal annonçant de manière prémonitoire des catastrophes, dont la mort de sa fillette. trois ans plus tard. il essaie d'en percer le mystère avec son ex-épouse, et tente de modifier les évènements mentionnés et sauver sa fille. Mais jouer avec le temps et une malédiction n'est pas chose facile

Quoi de plus tragique que la mort d'un enfant ? Savoir que l'on aurait pu la sauver et que les explications que l'on donne à son épouse ont l'air d'inventions cruelles. Norio Tsuruta (Ring 0: Birthday) trouve d'excellents acteurs que le scénario manipule de manière cruelle. Pourtant, les recherches de Hideki et sa femme semble porter fruit, mais les résultats de manipulations de temps sont catastrophiques. Un film dur et intense à ne pas mettre entre toutes les mains. Mario Giguère

the PRINCESS BLADE aka Shura Yukihime - Shinsuke Sato, scénario Kazuo Kamimura, Kazuo Koike avec Hideaki Ito, Yumiko Shaku, 2001, Japon

Dans un futur indéterminé, un clan d'assassins est isolé depuis 500 ans suite à la fin de la monarchie. Yuki, la meilleure entre toutes, apprend que le chef du clan est le meurtrier de son père. Elle s'enfuie et trouve refuge chez Takashi, rebelle et terroriste qui remet en question le besoin de tuer des innocents pour arriver à ses fins. Les assassins retrouveront Yuki dans un final meurtrier.

Le synopsis annonçait un chambarra bien classique mais le visuel de la pochette présente des costumes bien actuels. Il s'agit en fait d'un remake de Lady Snowblood, replacé dans un contexte futuriste, une dystopie lourde d'atmosphère. Les combats, brefs mais intenses, valent le détour puis qu'ils sont signés par nul autre que Donnie Yen. L'action arrive toujours à point, sinon on risquerait de s'enfoncer dans un mélodrame moralisateur. Mais la balance est bonne, pour un film qui se voulait un faire valoir pour une vedette pop. Quelques plans nous montrent la cité futuriste ou un train hyper rapide, mais le film se concentre sur les protagonistes dans la forêt ou le bungalow décrépit de Takeshi. Mario Giguère

QUAND L'EMBRYON PART BRACONNER aka THE EMBRYO HUNTS IN SECRET - Koji Wakamatsu, 1966, Japon    

Le gérant d'un magasin séduit l'une de ses employées et l'emmène dans son modeste appartement. Le jeu amoureux est alors gentiment polisson et le couple passe une nuit de tendresse qui ne fait que bien peu d'étincelles mais permet une évidente décontraction. De son côté, le spectateur sent que dans ce lieu dépouillé de meuble et qui ne ressemble que trop peu au foyer d'un célibataire sain d'esprit, les choses ne vont pas se dérouler de manière très orthodoxe. Et c'est au réveil, lorsque notre homme apprend que la fille s'apprête à retrouver un amant potentiel, que les choses se mettent à dégénérer. Battue, ligotée et fouettée à de nombreuses reprises, la pauvre prisonnière fait les frais de la frustration et de la psychose d'un homme possédant une vision désabusée de l'Humanité. Des flash-back éclaircissent alors la situation en faisant la lumière sur son passé d'homme marié. Refusant de procréer dans ce monde trop pourri pour permettre à un enfant d'y voir le jour, il s'est fait faire une vasectomie. Déprimée, sa femme qui nourrissait alors d'incontournables envies de maternité s'est faite féconder en secret, acte fatal pour la santé psychique de son mari qui se venge aujourd'hui sur les femmes "infidèles" qu'il considère comme de vulgaires chiennes.

Comme de coutume, Koji Wakamatsu dépeint un Japon désabusé, en quête d'identité et où la place de la femme reste encore à affirmer. Si son film étale sur de nombreuses minutes son "héroïne" ligotée sur un sommier sans matelas se faire fouetter par un bourreau hystérique rappelant les illuminés de l'Inquisition persuadés de prêcher la bonne parole, elle est le personnage fort du film. La raison et l'endurance face à la force et la folie, voila un duel qui semble faire souvent surface chez Wakamatsu qui rêve de voir un jour cette raison prendre le dessus de manière définitive, comme en témoigne la chansonnette fredonnée par la prisonnière qui vient de mettre fin aux jours de son geôlier: "Peut-être que l'avenir nous réserve-t-il des jours meilleurs"...  Sincère, violent, pessimiste et touchant, Wakamatsu parvient au travers d'un film minimaliste (un décor, 3 acteurs) au contenu à priori misogyne à signer une oeuvre définitivement féministe. Fort. Kerozene

RAISE THE CASTLE ! aka Chikujô seyo! - Yo Kohatsu avec Ainosuke Kataoka, Hana Ebise, Toru Emori, 2009, Japon, 120m

Dans un petit village règne une controverse. Pour revitaliser l'endroit, le maire veut bâtir une usine sur le même site ou d'autres veulent reconstruire un château médiéval pour attirer les touristes. Lorsque trois ouvriers tombent dans un puits et disparussent, c'est la surprise le lendemain de les retrouver dans la peau de trois guerriers légendaires qui veulent reconstruire le dit château. Parce qu'ils sont pressés dans le temps, ils renoncent aux méthodes traditionnelles et tout le monde aide à la construction... en carton !

Comédie absolument charmante qui effleure le sujet fort sérieux de ces petits endroits abandonnés par les temps modernes. L'humour, souvent physique, parfois absurde et teinté de magie frappe dans le mille et malgré une fin pas aussi positive que celle d'un formatage grand public, ravit et comble le cinéphile. Les comédiens ont souvent une bouille incroyable et il est presque difficile de reconnaitre au premier coup d'oeil le petit fonctionnaire complètement maladroit qui est devenu le seigneur de guerre qui cherche une certaine rédemption. Remplit de séquences savoureuses, chaleureusement recommandé. Mario Giguère

The RAPEMAN - Takao Nagaishi, 1993, Japon   

Il y a que les japonais pour imaginer un truc pareil: un super héros qui viole les femmes au nom du bien! A l'origine, "Rapeman" est un manga de Keiko Aisaki. Et d'après les images vues sur le net, ça a l'air plutôt gratiné, genre héro masqué enfourchant brutalement des donzelles qui finissent par en redemander. La transposition à l'écran par Takao Nagaishi ne se passe malheureusement pas sans heurt. Le réalisateur a complètement réorienté l'ambiance du matériau d'origine pour livrer une comédie certes tordue (l'idée du viol pour appliquer la justice est sans doute la plus politiquement incorrecte qui soit), mais très aseptisée et visible par presque toute la famille. L'ambiance générale penche plutôt vers la gaudriole, la comédie un peu neuneu, et les activités masquées du super-héros sont en fin de compte bien timides. Que les amateurs de roman porno passent leur chemin, il n'y a rien ici à se mettre sous la dent. Pourtant, l'histoire n'est pas déplaisante: ce justicier queutard au masque de partouzeur SM entièrement dévoué à sa cause (d'autant plus que ses victimes sont loin d'être des thons) va commettre une erreur et fourrer une innocente. Dès lors, les remords l'accablent... Humour, romance, légèreté, mieux vaut être prévenu au préalable car la chute est assez dure. Autant se revoir la trilogie de Hanzo the Razor. C'est pas une mauviette, lui au moins. Kerozene

The RAPEMAN 2 - Takao Nagaishi, 1994, Japon 

Retour du justicier violeur masqué pour une nouvelle aventure qui prend pour cadre un hôpital dont les agissements douteux consistent en un trafic d'organes avec la mafia de Kowloon. C'est après la mort suspecte d'une petite fille (et après près d'une heure de papotages, de pleurnicheries et de gags mièvres) que Rapeman passe à l'acte et enfourche doctoresses et infirmières menottées contre leur gré afin de rendre justice! Et comme avec le premier volet, ça a beau être subversif en diable sur le papier, ça reste terriblement soft à l'écran. Les scènes érotiques n'ont rien d'excitant, Rapeman trouvant toujours un moyen de mettre quelque chose entre ses victimes et la caméra (une porte de monte-charge, une lampe, ...) et la caméra ne cherchant jamais vraiment à jouer les voyeurs. Mais peut-être est-ce là toute la puissance subversive de ces films: proposer le concept le plus politiquement incorrect et pervers de l'Histoire, attirer les spectateurs les plus dépravés de la planète, et les laisser s'effondrer avec effroi dans un état de frustration désespéré. On peut aussi regretter le manque d'abnégation de notre super héros, qui, quand vient le tour de punir le directeur de l'établissement, se contente de lui péter la gueule. Sexiste! Kerozene

RASEN aka The Spiral - Jôji Iida, 1998, Japon

Ando a perdu son fils qui s'est noyé alors qu'ils étaient à la plage. Il doit faire l'autopsie de son ancien collègue, Takayama, décédé subitement. La copine de Takayama, Mai, les met sur la piste de Reiko et du mystère de la cassette vidéo qui tue au bout d'une semaine. Reiko Sakayama sera retrouvée morte, mais non des suites de la malédiction, tandis qu'Ando cherche à comprendre les chiffres retrouvés dans l'estomac de Takayama.

Cette suite de Ring a été tournée simultanément avec Ring, question d'offrir immédiatement la suite aux spectateurs. Malheureusement ou heureusement, cette première suite n'a pas rencontré de succès, ce qui a permis de réaliser RING 2, très différent. Rasen suit assez fidèlement le roman, à mille lieues du scénario de RING 2. L'atmosphère est lourde et le mystère lent à découvrir. Le personnage principal étant dépressif, il se sent coupable de la mort de son fils et essaie de se suicider à plus d'une reprise, on ne retrouve pas le dynamisme de l'enquête et le suspense des sept jours. Mais on y gagne en retrouvant presque toute l'intrigue du roman, comprenant un final implacable qui ne saurait satisfaire bien des spectateurs, sans choc final, sans espoir de jours meilleurs. On aborde la mutation du virus, qui complique l'enquête médicale. Une atmosphère noire pour un film qui surprend. Moi j'ai bien apprécié. Mario Giguère

RED ROOM aka Akai misshitsu (heya): Kindan no ôsama geemu - Daisuke Yamanouchi, 1999, Japon, 68m

Jusqu'ou iriez vous pour 1O millions de yens?...2 hommes et 2 femmes participent a un jeu de la mort dicté par les cartes du KING GAME, un seul l'emporte, les perdants repartent les pieds devants après avoir été torturés et humiliés dans l'étrange Red Room.

Je suis très ouvert a ce cinéma de l'extrême et au gore mais je dois dire que rien dans ce film ne m'a réellement impressionné ou voire même choqué. Red Room est en effet une succession de séquences d'avilissements du plus mauvais goût et d'un amateurisme désolant. En ces années de reality show de tout acabit, le synopsis du film me donnait pourtant toute les raisons pour embarquer là-dedans, malheureusement l'absence de second degré et d'humour me laisse pensif. Le cinéma asiatique étant le berceau de ce genre "d'oeuvre", je me demande à qui cela s'adresse. Les amateurs de péloches disjonctées (dont je suis) n'y trouveront leurs comptes que s'ils sont misogynes, le gore y est répétitif et d'une platitude sans nom, l'imagerie semble sortir d'un téléphone cellulaire cheap et, pour achever le naufrage, Yamanouchi en tire même un deuxième volet que je n'ai pas eu l'insigne honneur de voir, il y a donc un public pour ça!!!??? Pierre Beaulieu

REI REI - Yoshikio Yamamoto, 1993, 60m

Kagaya est une superhéroine qui a comme mission de résoudre les problèmes amoureux du pauvre peuple. Dans la première histoire, elle vient en aide à un adolescent qui est amoureux d'une jeune adolescente qui a été assassinée par sa girlfriend (qui l'a trompait avec un homme). Pour résoudre le problème, elle transformera l'adolescent en femme pour qu'il couche avec l'homme! Et dans la deuxième, elle vient en aide à un adolescent qui est incapable de faire les premiers pas pour cruiser sa copine.

Voici un anime japonais assez barge... La violence est plus absente que d'habitude, mais les scènes hardcores sont toujours là. Kagaya y est même violée par une grosse créature à tentacules. Pour fan d'anime violent et pervert! Black Knight

REINCARNATION aka RINNE - Takashi Shimizu avec Yûka, Karina, Kippei Shina , Tetta Sugimoto, 2005, Japon, 96m

Nagisa Sugiura (Yuka) est une jeune actrice, choisie pour le rôle principal d'un film qui sera basé sur une tuerie commise dans un hôtel il y a des années. Dès lors, elle se sent mal et commence à avoir des visions furtives, spécialement d'une jeune fille. Après une visite des lieux ou les meurtres ont été commis, on débute le tournage en studio. Parallèlement, on suit une jeune femme qui enquête sur le meurtrier, un professeur, et elle aussi a des hallucinations vivides. 

Entre les remakes américains de The Grudge et The Grudge 2, Takeshi Shimizu tourne ce Rinne qu'il faut apprendre à apprivoiser du début jusqu'à la fin. C'est plus souvent dans des films Thaïlandais que j'ai vu le thème de la réincarnation arriver soudainement en fin de scénario, pour tout expliquer. Ici on est rapidement en présence de fantômes de jeunes enfants, mais on sait aussi qu'il faut deviner qui s'est réincarné dans le corps de qui. Si on ressort certains effets de mise en scène bien connus du réalisateur, tout est dans le mystère qu'il faut reconstituer au fil des indices. Fort apprécié et deviné seulement en fin de scénario ce qui se passe vraiment. Avec une superbe trame sonore de Kenji Kawai. Mario Giguère

  RETRIBUTION aka Sakebi - Kiyoshi Kurosawa avec Kôji Yakusho, Manami Konishi, Tsuyoshi Ihara, 2006, Japon, 104m

Un policier détective d'expérience, Noboru, doit enquêter sur le meurtre d'une femme non identifiée habillée d'une robe rouge. Curieusement, il se rend bien compte qu'il semble être le suspect numéro un.

Vu en 2007 au festival Fantasia, je n'avais retenu que l'accroche simple, qui s'avère évidemment plus complexe qu'au premier coup d'oeil. Kurosawa, aussi scénariste, va complexifier l'enquête et Noboru devra accumuler les indices tout en calmant les doutes de son collègue et en rassurant sa copine Harue. Les différents personnages ont parfois de curieuses réactions. Noboru et Harue forment un couple qui semble complètement dépareillé et les entrevues avec des suspects sont remplies de coup de théâtre. On s'y retrouve, en direct avec le détective et une histoire de fantôme dans la mouvance de l'époque nous surprend jusqu'à la fin. Il faut dire que le détective n'a rien de sympathique, pas plus que la plupart des personnages. Film singulier qui récompense notre patience. Une fin alternative offerte en prime sur le dvd est plutôt superflue. Le film ne fait pas officiellement de la série J-Horror, mais est inclus en quatrième place dans le coffret sorti au Japon. Mario Giguère

RETURNER aka Ritaanaa - Takashi Yamazaki, 2002, Japon

Terre, an 2084... Toutes les espèces vivantes sont en voie d'extinction, un petit groupe de survivants tente de résister, retranché dans une montagne au Tibet. L'ambiance est genre Terminator sauf que ce sont des Aliens les ennemis. Mais ils bombardent tout dans des engins volants du style Transformers (vous voyez le vieux dessin animé? c'est un peu comme çà). Une jeune fille nommée Miry est envoyée dans le passé pour empêcher tout çà...

Elle débarque donc dans le passé et se lie (un peu de force) d'amitié avec un petit nettoyeur (tueur) dans le style de Jean Reno dans Leon. Il exécute des contrats pour une vieille et s'occupe aussi d'une vengeance personnelle. Elle tente de lui expliquer qu'elle doit tuer un alien avant qu'il ne déclenche l'invasion de la Terre... Il finira par la croire. De leur côté le gouvernement a récupéré le premier spationef alien et son pilote retenu prisonnier. Mais un truand voulant pouvoir et argent compte enlever l'alien et le vaisseau car ce dernier est doté d'une incroyable puissance de feu. C'est donc à Miry et à son ami qui se nomme Miyamoto de libérer l'Alien. Car c'est la capture de ce petit alien pacifique (qui ne demande qu'à rentrer à la maison, pour comprendre, voir le film, si je raconte tout çà gâchera le plaisir).

Voilà un film japonais qui m'a vraiment impressionné. Je l'ai trouvé par hasard ce matin en voyant une bande-annonce sur un écran. On y voyait un énorme avion de ligne se transformer en autre chose. J'ai flashé et j'ai cavalé chez les marchands pour voir si qqn l'avait. Et voilà, excellent film selon moi. On y retrouve l'ambiance de nombreux autres films. ET bien entendu pour le petit alien qui cherche désespérément à retourner à la maison. Terminator pour l'univers du futur apocalyptique et le voyage dans le temps. Un peu de Independance Day pour la navette de l'Alien. Les Transformers pour les engins aliens. Le boulot de Myamoto, qui va chercher les contrats dans la boutique de la vieille puis accompagne une gamine m'a fait penser à Leon. La musique, le caractère et les manières de Myamoto et la dynamique me font beaucoup penser à Versus. Et bien entendu on a l'incontournable référence à Matrix: Flingues, longue veste en cuir et une scène ou le héros utilise un appareil qui augmente sa vitesse de 20% et tout va au ralentit ce qui lui permet d'éviter les balles qui filent vers lui... Vous voyez ce que je veux dire .

Mais sinon çà reste à mon sens un film très agréable, çà bouge beaucoup mais y'a pas de Kung-Fu, juste des flingues. Le film tient assez la route, la musique est pas mal et le style est vraiment bon. C'est vraiment un sympathique mélange de qualités. Dragonvolfied

The RING aka RING: KANZENBAN - Chisui Takigawa avec Katsunori Takahashu, Ayane Miura, Mai Tachibara, 1995, Japon, 95m

Dans des endroits différents de Tokyo, quatre jeunes en bonne santé meurent d'un arrêt du coeur au même instant. Kayuzuki Asakawa, journaliste relégué à la correction d'épreuves de ses collègues, décide de mener son enquête indépendante. Il va découvrir que les quatre morts on passé une nuit ensemble dans un chalet une semaine auparavant. Louant l'endroit, il découvre une cassette vidéo contenant une séquence étrange et un message avertissant que ceux qui la regardent vont mourir exactement dans sept jours. Le téléphone sonne.

Première adaptation du roman de Koji Suziki, assez fidèle, pour la télévision. Diffusé à une heure tardive, le scénario va donc contenir quelques scènes de nudité et des révélations qui seront effacées dans les adaptations suivantes, hormis le remake coréen: Ring Virus. Préféré par certains cinéphiles japonais à la version au cinéma sortie en 1999, il est difficile de juger son impact, ayant vu une bonne partie des autres adaptations il y a maintenant plusieurs années. Ceci étant dit, cette version est fort appréciable pour sa fidélité au roman, ses acteurs efficaces, y comprit une Sadako intense. Alors âgée de 22 ans, Ayane Miura, modèle, actrice et chanteuse, n'est pas la Sadako typique que l'on allait voir et revoir avec des cheveux qui lui cachent le visage, représentation traditionnelle de fantôme féminin qui remonte au 17ème siècle. Ici, ce sont des flashback de séductrice non avare de ses charmes qui se terminent mal.

J'ai donc apprécié cette première version de celle qui allait devenir une icone du cinéma d'horreur international. Mario Giguère

RING 0 : BIRTHDAY - Norio Tsuruta, 2000

30 ans avant RING, RING 0 raconte l'histoire de Sadako, elle qui sera jetée dans le puits et qui hantera ceux et celles qui regarderont la cassette maudite. Sadako est au collège et participe au montage d'une pièce de théâtre. À la suite de la mort suspecte d'une actrice, elle prendra son rôle. Mais les gens de la troupe font tous le même cauchemar et dans les coulisses rôde une journaliste qui veut faire la lumière sur les parents de Sadako et sur les pouvoirs surnaturels de la jeune femme.

Le rythme est très lent au début de film, très lent par rapport au premier RING, qui bénéficiait de l'urgence de trouver le noeud de l'énigme avant l'échéance fatidique. Deuxième handicap, on sait très bien que Sadako finira au fond du puits, il nous reste le comment. Sur cette mince base, pour autant que l'on apprécie le rythme, se bâtit un drame fantastique proche d'un CARRIE de Brian de Palma avec sa jeune femme repoussée de tous à cause de ses pouvoirs, pouvoirs qui peuvent servir à guérir également. La peur de l'autre, de l'étrange remporte sur les efforts d'intégration de Sadako et on se rend inexorablement vers le puits. La séquence finale est fort réussie et le final d'une calamité attendue. Un ajout intéressant à la saga des RING, pas aussi abouti que le premier film, cependant, presque évidemment. Mario Giguère

RING 2 - Hideo Nakata, 1999, Japon

J'ai longtemps hésité avant de donner sa chance à RING 2. J'avais apprécié le premier (je préfère curieusement le remake américain)... mais j'avais aussi lu partout que le second volet était nettement inférieur, qu'il n'était pas vraiment effrayant, qu'il partait dans une autre direction... Bref, qu'il n'était pas un incontournable.

Finalement, grâce à Bad Feeble (c'est souvent le cas, ces temps-ci), j'ai enfin vu la chose. 

D'emblée, je dirai que les commentaires que j'avais lus étaient vrais. Ce second volet démarre là où le premier s'arrêtait. La malédiction de Sadako se poursuit donc, cette fois par l'entremise d'un jeune garçon possédé. Divers spécialistes essaient de traiter cette "possession" comme une maladie, d'où l'utilisation de procédés scientifiques pour enrayer le mal.

Au passif du film, on notera son début assez laborieux. Il se passe vraiment longtemps avant que quelque chose n'arrive : on résume, on répète, on radote un peu ce qu'on sait déjà (pour les spectateurs n'ayant pas vu le premier film, sans doute).

Ce défaut finit par entraîner un manque total de suspense... Alors, quand les quelques rares effets vaguement effrayants surviennent, on se sent un peu indifférent. C'est d'ailleurs un autre problème : la tonalité spécifique au premier RING est absente, et le film ne fait jamais peur. Il y a bien une petite scène-choc à un moment donné, mais, franchement, ce n'est rien de bien extraordinaire. Pour le reste, on dirait que le réalisateur s'empêche volontairement de créer tout suspense, s'attardant à bâtir un film bavard où l'action tient peu de place.

Ce climat de rationalisme scientifique a bientôt fait de détruire une grande partie du mystère qui régnait sur le premier RING.

On peut saluer la volonté du réalisateur de ne pas répéter le premier RING... En même temps, quand on fait une suite, on est un peu prisonnier d'un certain nombre d'éléments convenus. L'originalité consiste alors à garder la tonalité, l'ambiance, tout en imaginant de nouveaux développements qui viennent enrichir la "mythologie" de base sans la dénaturer. Je pense que RING 2 est un échec à ce niveau-là. Pour le reste, il se laisse regarder (avec une certaine patience), mais, en définitive, tout ce qu'on a pu lire à son sujet est hélas vrai. Howard Vernon

The RING TWO - Hideo Nakata avec Naomi Watts, David Dorfman, Sissy Spacek, Simon Baker, Elizabeth Perkins, États Unis, 2005, 110m

Six mois après le premier film, Rachel et Aidan ont déménagé et croient avoir laissé derrière eux la menace de Samara. 

Naturellement, ils ont tort, sinon il ne se passerait pas grand chose, à part que peut-être le garçon serait jaloux du monsieur qui s'intéresse à sa mère, peut-être. Mais comme ils ne sont pas au courant des traditions du genre, comme dans de multiples franchises, ils ne se doutent pas que les malédictions ne restent pas sur place et suivent les personnes. Je suis carrément parti à rire quand une horde de cerfs non crédibles ont attaqué la voiture de Rachel, pendant que le petit Aidan n'arrête pas le lui dire de rouler, de ne pas arrêter. Mais elle n'écoute que ce qu'elle veut. David Dorfman dans le rôle d'Aidan est toujours aussi peu convaincant dans son jeu. Lorsqu'il doit jouer la possession temporaire, c'est pénible à regarder. Naomi Watts, toute jolie qu'elle puisse être, n'est pas bien servie par un scénario qui la présente comme une mère pas très futée. Qui plus est, lorsqu'elle est enfermée dans une pièce, car on la croit capable de commettre un infanticide, le scénario la sort de ce pétrin avec une facilité inconcevable.

À ce moment, les comparaisons avec le film Babadook me viennent à l'esprit tellement les parallèles sont nombreux. Sorti neuf ans plus tard, son scénario est plus intense et bien construit, on embarque dans le jeu des acteurs et la menace des services sociaux est anxiogène. Fin de la parenthèse.

Hideo Nakata, réalisateur de deux versions japonaises de Ring à ce moment, a adapté Dark Water de Koji Suzuki trois ans auparavant et on sent l'influence avec l'omniprésence de l'eau. Mais, avec l'aide de la trame sonore, tout semble télégraphié et formaté selon les présumées habitudes de visionnement des américains. Un film standardisé qui génère peu ou pas de frissons.

Malgré un bon succès financier, il faudra attendre douze ans avant que l'on voit se pointer un troisième film dans la franchise américaine, le curieusement dénommé Rings. Mario Giguère

RING OF CURSE aka Gomen Nasai - Mari Asato avec Ari Suzuki, Miyabi Natsuyaki, Momoko Tsugunaga, 2011, Japon, 94m, basé sur le roman pour cellulaire Gomen Nasai de Yuka Hidaka

Yuka Hidaka est une étudiante qui a dans sa classe Hinako Kurohane. Hinako excelle en littérature mais est très indépendante, ne parlant pratiquement à personne. Prise en grippe par les autres étudiants, on lui demande d'écrire la pièce qui sera jouée en fin d'études. C'est un coup monté, pour la forcer à réécrire constamment le texte et la dénigrer. Non seulement Hinako n'est pas dupe, mais tranquillement, Yuka se rend compte que ceux qui lisent ses textes meurent quelques jours plus tard. Yuka enquête, ce qui deviendra dangereux pour elle.

Avec une introduction et un épilogue tourné par les trois principales actrices, qui forment le trio Buono!, un groupe musical d'idoles japonaises actif jusqu'en 2017. C'est le format du récit qui détonne par rapport aux autres films de malédiction provenant du Japon. C'est ici constamment en voix off que Yuka raconte l'histoire. Sinon la malédiction n'est pas réellement nouvelle et on a constamment l'impression de déjà vu. L'idée du texte comme arme, au lieu d'une vidéo dans Ring, des retours en arrière comme dans The Grudge ou le sentiment de familiarité devant une autre histoire d'harcèlement entre jeunes ne casse pas la baraque, mais l'ensemble est bien réalisé et les actrices jouent le jeu sobre et sombre. La réalisatrice Mari Asato avait réalisé Ju-On: Black Ghost en 2009, que j'avais bien aimé et elle est toujours active dans le cinéma d'horreur. Mario Giguère

RINGS aka The Ring: Rebirth - F. Javier Gutiérrez avec Matilda Lutz, Alex Roe, Johnny Galecki, Vincent D'Onofrio, 2017, États Unis, 2017, 102m

Dix ans après les évènements des deux premiers films, un jeune homme qui a regardé la vidéo de Samara a cru que, se retrouvant en avion au moment ou elle devait le tuer, il s'en tirerait, sans succès, on se rappelle que c'est dangereux les malédictions. Deux ans plus tard, le professeur Gabriel Brown (Johnny Galecki) achète un vieil appareil vhs avec un lot de cassettes. Vous me suivez ? Julia et Holt doivent se séparer, lui s'en va étudier pendant qu'elle s'occupe de sa mère malade. Lorsque Holt ne donne plus signe de vie, Julia va se rendre au collège ou il étudie, avec le professeur Brown, qui a débuté un Protocol ou il demande à ses étudiants de regarder la cassette qu'il a transféré en fichier vidéo. Pour sauver Holt, qui a vu le fichier de Samara, elle le regarde, le fichier vidéo. Mais elle voit des scènes inédites. Du code caché à l'intérieur du code vidéo. Des images du futur qui l'amène à enquêter sur les origines de Samara.

On ne verra pas souvent, sauf en final, cette Samara, se concentrant sur la mère et le père biologique de Samara. On est loin, très loin des aventures japonaises de Sadako. On est encore dans une enquête menée par une innocente impliquée malgré elle, cette fois sans le recours ou presque de personne, vu qu'elle est très débrouillarde. Julia a cependant peu de flair, car on devine facilement d'ou et de qui viendra les problèmes. Malgré un début prometteur, on ne sait pas trop ou nous mènera cette histoire de Protocol, le scénario laisse l'idée rapidement de côté. On laisse aussi de côté l'idée de nous faire peur, glissant dans l'enquête d'un amateur, chère à des réalisateur plus connus tel Hitchcock. Si les acteurs jouent bien leur jeu, la musique est très conventionnelle et l'ensemble de la réalisation risque de ne pas offrir bien des souvenirs impérissable à l'amateur le moindrement chevronné. Le final est particulièrement prévisible.  Bien dommage, tout cela. Mario Giguère  

RITUAL aka Shiki-Jitsu - Hideaki Anno, 2000, Japon

Un metteur en scène de film à la recherche d'inspiration et d'un brin d'air frais loin de tout le showbizz, rencontre une jeune femme particulière, isolée du monde, ayant créé le sien tout en s'abandonnant à ses rituels loufoques de tous les jours. Cette jeune femme répétant sans cesse que " demain, c'est ma fête " intrigue le jeune cinéaste et ils embarqueront ensemble dans ce voyage réflexif à la découverte d'eux-mêmes dans un édifice mystérieux (logis de la dame) de sept étages, chacun ayant une ambiance propre.

Film tout en réflexion de Anno, auparavant créateur d'animé (dont les EVANGELION), préférant s'attaquer maintenant au " live action ". Force est de constater que le mec est bourré de talents, chaque image étant d'une beauté extraordinaire et contemplative, sans dire que le film en devient ennuyeux, mais plutôt passionnant en suivant les allées et venues de ses deux personnages titres. Shunji Iwai (réalisateur du génial SWALLOWTAIL BUTTERFLY) interprète le cinéaste et ce après le succès de son BUTTERFLY ce qui porte à croire à un certain penchant auto-biographique. D'une façon ou d'une autre, son jeu est juste et magnifique tout comme Ayako Fujitani en excentrique tout simplement époustouflante dans le rôle difficile. Fujitani est également l'auteure du bouquin duquel ce film s'inspire ce qui lui donne peut-être une longueur d'avance sur la compréhension des mystères captivants entourant le personnage.

Nos deux " héros " déambulent donc devant nous, sans grande aventure, se découvrant tranquillement tout en apprenant comment vivre dans le monde créé par le personnage (anonyme) de Fujitani. Seul au monde en effet, étant pratiquement les deux seules personnes que nous apercevons durant l'oeuvre en question ce qui redonne une certaine intimité et un enfermement captivant qui nous laisse pantois dans ses derniers moments. Magnifique ! Bad Feeble

ROBOGEISHA - Noboru Iguchi, 2009, Japon 

Deux frangines qui se détestent deviennent un peu malgré elles geishas-tueuses pour le compte d'industriels actifs dans l'acier et l'armement. Entourées d'une douzaine de guerrières peu vêtues qui peinent à se faire leur place, les sœurs entament une escalade au niveau de la greffe d'armes corporelles en se faisant intégrer des seins-mitrailleuses, des aisselles-sabres, et autres fessiers-propulseurs-de-shuriken avant que ne s'opèrent des mutations robotiques plus délirantes encore. Nouveau délire gore et latex de Noboru Iguchi après "Machine Girl", et bénéficiant toujours des effets de maquillages grand-guignolesques signés Yoshihiro Nishimura ("Tokyo Gore Police"), "RoboGeisha" laisse percevoir une méchante baisse de régime au niveau de la folie de son auteur. On ne parle pas de ses idées - aussi débiles qu'elles soient - comme la petite nana qui se transforme en tank ou le château transformers qui s'en va balancer une bombe dans le cratère du Mont Fuji et qui sont réellement drôles en soi, mais de sa mise en boîte toute molle (on se fait chier grave), des ses clichés scénaristiques ennuyeux, de son choix douteux pour l'hémoglobine de synthèse, de sa photo hideuse et de l'absence totale - voire scandaleuse - d'érotisme. On n'atteint jamais non plus l'outrance gore des films précités. C'est un peu comme si "RoboGeisha" visait un public plus large au détriment de son potentiel fun et subversif. Kerozene

RUBBER'S LOVER - Shozin Fukui, 1996, Japon

Des scientifiques mènent des recherches douteuses au sein d'un bâtiment insalubre pour des commanditaires plus qu'impatients. En effet, la livraison de leur Digital Direct Drive (DDD), drogue de synthèse à base d'éther censée attribuer des pouvoirs psychiques, aurait du avoir lieu il y a bien longtemps de cela. Afin de leur annoncer la coupe des budgets et l'arrêt des recherches, une jeune fille est envoyée dans leur labos. Mais nous savants fous pètent un boulon...

Incompréhensible bordel filmique dans lequel des zouaves à lunettes injectent des doses massives de drogue dans l'anus d'un cobaye vêtu d'une combinaison de latex noir luisant et agressé par de violentes fréquences sonores. Le cobaye hallucine et en redemande, la jeune fille se fait violer par l'un des chercheurs allumés dont l'assistante est une nymphomane déguisée en collégienne. Tout le monde hurle du début à la fin. Ca pisse le sang sans qu'on sache trop pourquoi. Bref, c'est l'anarchie totale au sein d'un foutoir cyber-punk vaguement sado-masochiste qui ne semble pas du tout savoir où il va. La photo noire et blanc est par moment superbe (c'est du 16mm et certains plans sont réellement excellents) et par moment extrêmement sombre au point que le spectateur scrute incrédule un écran dégorgeant de bien mystérieuses images. Fukui prouve après PINOCCHIO 964 qu'il ne sait toujours pas raconter une histoire. Dommage, car les idées ne sont pas forcément mauvaises, mais encore faut-il pouvoir les mettre à plat de manière cohérente et réfléchie pour ne pas perdre ses spectateurs en route. Kerozene

SADAKO 3D - Tsutomu Hanabusa avec Satomi Ishihara, Kôji Seto, Ryôsei Tayama, Ai Hashimoto, 2012, Japon, 96m

Akane Ayukawa trouve ses élèves agités et découvre qu'elles sont toutes fascinées par la rumeur qu'il existe une vidéo, visible sur les téléphones et les ordinateurs, qui provoquerait la mort de celui qui la regarde. Lorsque qu'une de ses élèves meurt, elle ne se confie pas aux policiers qui enquêtent sur le suicide apparent. Elle a aussi de la difficulté à se confier à son copain Takanori. Les évènements vont se bousculer, Tanakori sera entraîné dans le monde de Sadako, car il s'agit bel et bien du retour de la malédiction. décuplée par une rapidité de transmission effarante.

Je ne veux pas vous en dire trop, mais j'ai enfin eu une bonne dose de surprises et de visions grotesques et d'étonnement qui fait du bien. Inspiré du cinquième livre de Koji Suzuki qui s'appelle tout simplement S, le scénario adapte la formule à une époque ou tout va encore plus vite. Terminé l'attente de sept jours, trop de gens comprenaient comment s'en sortir, ici c'est instantané: on voit la vidéo, très différente des images mystérieuses d'antan, et on meurt. On est aussi intrigué: pourquoi Akane est-elle autant troublée et distante envers, semble-t-il, tout le monde y comprit l'homme qui l'aime ? On comprendra et dans le dernier acte, j'ai été impressionné par la nouvelle version grotesque et spectaculaire de Sadako. Le casting est bon, Satomi Ishihara est fascinante, Ryôsei Tayama joue avec crédibilité le détective qui ne croit pas à toutes ces balivernes, les jeunes qui regardent la vidéo, celui qui l'a faite, la présence inusitée et omniprésente des papillons, la musique, j'en redemande.

L'aspect 3D dérange, certes, comme c'est souvent le cas depuis le retour de ce gadget, mais ne saurait empêcher de visionner ce retour de l'horreur japonaise. Le film divise, certains n'embarquent pas, d'autres l'encensent, à vous de voir. Mario Giguère

SADAKO 3D2 - Tsutomu Hanabusa avec Miori Takimoto, Kôji Seito, Kokoro Hirasawa, Satomi Ishihara, 2013, Japon, 96m

Cinq ans après les évènements du film précédent. Fuko Ando est une étudiante en psychologie de 24 ans qui prends soin de la petite Nagi pour son frère. L' enfant solitaire et souffre douleur à l'école, ne semble pas apprécier Fuko, qui ne sait guère plus comment tenter de se rapprocher d'elle. L'enfant dessine des scènes de mort qui s'apparentent à des décès qui s'accumulent autour d'elle. Fuko l'amène alors rencontrer sa professeure, qui semble désemparée devant l'enfant et qui mourra peu de temps plus tard. Fuko, de plus en plus troublée, décide de confronter son frère Tanakori. Est-ce que Nagi serait l'enfant de Tanakori et Akane ? Pendant ce temps l'inspecteur Kakiuchi rencontre celui qui a enquêté sur Sadako et Akane il y a cinq ans. Fuko rend visite à Seiji Kashiwada, qui ne la rassure pas sur ce qui se passe. Sadako a toujours l'intention de se répandre sur la planète.

Cette suite sera finalement plus proche du premier Rasen, s'articulant autour des thèmes de la paternité, de la mort, du désespoir et de la multiplication de Sadako. L'imagerie invoquée se rapproche parfois d'un surréalisme  étonnant. Une séquence dans une prison n'a rien d'habituel ainsi que ce sous-sol d'un hôpital semble plus sortir d'un délire psychovisuel que d'une approche réaliste. Les acteurs, y comprit l'enfant sont bons, Miori Takimoto projette d'entrée de jeu une fragilité psychologique et physique marquante. Le malaise et le désespoir sont quasi permanents tout au long du film. Les surprises scénaristiques au dernier quart du film étonnent. Le retour de certains personnages est lui aussi le bienvenue. On a cette fois-ci laissé tomber les versions grotesques de Sadako pourtant efficaces niveau trouille dans le film précédent. Évidemment la porte est encore ouverte pour une apocalypse totale. Je note encore une fois l'excellente atmosphère sonore de la bande originale de Kenji Kawai. Bref, j'ai aimé. Mario Giguère 

SADAKO DX - Hisashi Kimura avec Hiroyuki Ikeuchi, Kazuma Kawamura, Fuka Koshiba, 2022, Japon, 100m

Les gens qui regardent une certaine vidéo meurent. Après que la petite soeur d'Ayaka Ichijo, une jeune femme intelligente qui ne croit pas en la malédiction, regarde la vidéo, elle va tenter de découvrir comment contrecarrer la vidéo maudite qui tue en 24 heures.

Grande première mondiale au festival Fantasia ou l'on nous averti que l'on pourra rire quand ça nous tente, car cette nouvelle version est une comédie. On commence pourtant avec des changements majeurs, la mort après 24 heures au lieu d'une semaine, n'étant que le début. Le scepticisme d'Ayao est aussi à l'opposé du film et roman original. La collaboration d'un supposé maître guérisseur qui a tout l'air d'un charlatan extravagant nous dirige vers un humour discutable. Jusqu'à un final ou, personnellement, j'ai éclaté de rire. Il y avait certes des touches d'humour dans le film Sadako vs Kayako de Koji Shiraishi, mais la série de films conservait un sérieux qui était omniprésent dans l'oeuvre originale. Certains spectateurs n'ont pas embarqué, il faut le préciser, mais 24 ans après le succès du film de Hideo Nakata, j'accepte de voir une version qui s'amuse. Il reste à voir si le public japonais qui verra le film sortir fin octobre, sera du même avis. Mario Giguère

SADIQUE ET EXPERTE aka Guts Of A Virgin 3 aka Gômon kifujin - Kazuo 'Gaira' Komizu, 1987    

Ce film de Gaira (GUTS OF A VIRGIN) raconte l'histoire d'une mère et d'une fille incestueuses sexuellement très actives. Elles torturent des hommes pour leur soutirer leur fric.Prétexte à une multitude de scènes de tortures, ce film est un petit bonheur pervers. La mère aux seins énormes est une vraie salope et va même jusqu'à attacher le bout de la queue en érection d'un gars et de le faire jouir plusieurs fois. Le pauvre ne pouvant éjaculer souffre atrocement... Un autre se fait arracher les ongles et tordre la bite avec une pince, une fille se retrouve le cul plongé dans une bassine d'anguille qui la pénètre et on nous  montre un lit hallucinant qui capte les sensations érotiques vécues et les transmet par l'intermédiaire d'un casque à jouir. C'est débile, mais irrésistiblement drôle. Malgré le côté sadique et méchant, on ne peut que prendre du plaisir à le regarder tellement il est impossible de prendre le film au sérieux. Pourtant, une bonne quinzaine de personnes ont fuit la salle de cinéma.... Kerozene

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