LES LECTURES DE NOS ONCLES

Chapitre 10 - Oncle Abba se joint aux lectures, Oncle Vernon et Mario lisent sur le cinéma et la chanson...

BATMAN THE LONG HALLOWEEN- Jeph Loeb, DC COMICS, 1996, 370 pages.

Un héros costumé qui découvre rapidement qu'il ne peut faire confiance à personne. Un serial killer qui utilise les journées de fêtes du calendrier pour faire sa marque. Un roi de la pègre, qui tente par tous les moyens de replacer un empire sur le point de couler. Une ville dominée par les gangster, qui se fait envahir par des personnages déments. Un district attorney, qui cache une terrible secret. Une mystérieuse femme chat qui tente un chevalier noir détective. Une amitié, brisé à jamais.

Ce sont les pièces du LONG HALLOWEEN.

J'ai résumé l'histoire en utilisant le derrière du volume car je crois qu'il serait dommage de révéler des punchs qui forment, l'essentiel même de LONG HALLOWEEN. Peut-être l'histoire la plus captivante de notre détective masqué. Alors ici, nous sommes dans un vieux Gotham, un Gotham où les personnages tels que le Joker, Scarecrow où le Mad Hatter et d'autres commencent légèrement à faire leur notoriété. Un aspect très intéressant car ici, les vilains tels qu'on les connaît, sont souvent des simples mercenaires, engagés par la mafia. C'est donc dans cet univers ressemblant à un film noir terriblement bien foutu que THE LONG HALLOWEEN prend place.

Si on connaît le moindrement l'univers de Batman, on comprendra rapidement également que THE LONG HALLOWEEN présente un Harvey Dent dans ses derniers moments avant de devenir le terrible TWO-FACE. On savait que l'histoire de Two-Face avait quelque chose de très tragique mais dans les mains de Jeph Loeb, c'est du tragique mais surtout de l'efficacité puissance dix. On en vient à plaindre ce pauvre Harvey, personnage qui est peint comme un homme aux convictions irréprochables. Peut-être le personnage le plus humain de toute cette histoire.

Batman est ici presque invulnérable physiquement, ne se retrouvant que parfois en danger. Ici c'est plutôt moralement que Batman est souvent blessé, mettant souvent en doutes l'honnêteté de ses alliés peu nombreux et sachant également qu'il est impuissant pour sauver la prochaine victime du serial killer. Parlant de ce dernier, le punch final est fort, très fort et il ne déçoit pas du tout.

On a également ici une histoire qui au niveau des dessins est assez audacieuse. Tim Sale a relooké certains personnages de façon souvent simplement physionomique (Joker) ou dans d'autres cas, de façon drastiques (Poison Ivy qui a un look d'enfer). Batman quant à lui est magnifique, imposant comme rarement il l'a jamais été. L'univers de LONG HALLOWEEN, si on veut absolument lui mettre une ressemblance, se compare assez bien au premier Batman de Tim Burton. Un univers grandiose et fascinant et qui parfois entre dans la folie pure.

Un incontournable, rien de moins, au même titre que THE DARK KNIGHT RETURNS de Frank Miller. À lire ABSOLUMENT si vous aimez le plus grand détective du monde. Abba

CINÉTRANGE no 19

Avec la Mante religieuse Géante sur sa couverture, je ne pouvait passer à côté du dernier numéro de la revue Cinétrange ! On débute avec un édito existentiel. Je vous rassure  et d'autres le confirmeront, l'amour du bis et du cinéma de genre ne se perd pas nécessairement avec l'âge, non ! On enchaîne avec LA CITÉ DES HOMMES, série télévisée faisant suite au film LA CITÉ DES DIEUX, instructif et intéressant. On enchaîne avec un bel article qui fait le tour du phénomène Giallo. Emmanuel Le Gagné, dit Manu, résume bien la naissance, les belles heures et la disparition d'un genre transalpin tant apprécié.  Entièrement d'accord. Un portrait du regretté Antonio Margheriti, qui sait faire la belle part entre l'appréciation d'un artisan qui savait souvent nous concocter de bonnes série B et les ouvrages de commande peu inspirés. Survol de la Trilogie Quatermass. Ici on note une erreur commune, les films ont été fait d'après le succès des épisodes télévisées et non vice versa. La rareté de ces épisodes télé, sortis récemment en Angleterre, explique le quiproquo. Une page pour la sortie dvd récente de Lost Highway, magnifique film de David Lynch. Vient alors le gros dossier du numéro, écrit par le webmestre du site ANIMAL ATTACK: Agresions Animales, première partie des années 50 aux années 80. Un dossier exhaustif qui donne envie de revoir plein d'animaux en action... et d'en éviter quelques-uns. Nicolas Vimeux, dont l'amour du genre si particulier est évident, n'hésite cependant pas à nous éviter les  mauvais films et à séparer les bons bis des nanars à jeter...  ou à voir bien arrosés ! A lire  !  Didier Muller nous parle des films de Guy Maddin. J'avoue ne pas avoir vu de ses films et être modérément emballé suite aux critiques et à l'entretien avec le réalisateur. Faudra voir pour se faire un idée... De courts entretiens avec Peter Sotos,  Douglas Buck et Izabel Grondin et autres critiques finissent de nous convaincre de l'intérêt due Cinétrange. Disponible chez Sin Art : www.sinart.asso.fr  Mario Giguère

Je viens de terminer THE MEXICAN MASKED WRESTLER AND MONSTER FILMOGRAPHY de Michael Cotter, suggéré par Pollux ici-meme. Moins informatif que je ne l'aurais souhaité, mais tout de même plein de renseignements, surtout au niveau des synopsis de films uniquement en espagnol et quelques anecdotes savoureuses dans un style simple et plein d'humour. Généreusement illustré. Pour amateurs avertis ! Mario Giguère

LES MONSTRES DE LA NUIT VOL 9 SPÉCIAL VAMIRES partie 1, 102 pages sous couverture couleur

Voici le nouveau numéro de la revue d'Éric Escofier. Vaste commande que de critiquer, commenter et présenter tous les films de vampires qui ont percé les écrans de nos cinémas. Première partie, donc, couvrant la production de 1922 à 1960. Tout débute avec les racines du genre, soit la présentation de Bram Stoker, auteur du célèbre roman gothique DRACULA. On oublie pas les origines du mythe, en parcourant la mythologie et les sources véritables de la légende de Vlad Tepes, empereur féroce qui aimait empaler ses victimes. Survol de la carrière de Bela Lugosi et ce sera ainsi tout le long, à la mention des réalisateurs et acteurs, on a droit à une courte biographie, un aperçu de la carrière des intervenants. Chaque film recensé à droit à son synopsis, son texte critique et parfois des extraits de critiques de l'époque, le tout abondamment illustré d'affiches, de photos et de coupures de presse d'origine.

Il faut louer le travail accompli par l'écrivain qui produit à lui seul tous les textes en plus de faire le montage et la production de son opus annuel. Un travail de bénédictin qui permet de découvrir des films que je ne connaissait pas ou dont l'élément vampiresque m'était inconnu, tel ce MAN INTO SPACE. On connaît l'amour des classiques de la Hammer d'Eric Escofier, on se rappellera que le dernier numéro n'était autre qu'un spécial John Gilling, mais l'auteur n'oublie pas de mentionner les avis contraires à ses appréciations, ce qui est tout à son honneur. Un objet de passion, une belle analyse, que l'on ne peut que conseiller aux amateurs pour découvrir ou revisiter un genre des plus prolifiques.

Disponible chez Sin'Art: http://www.sinart.asso.fr/ aussi distribué chez Librairie Norbert Moutier (Paris), Librairie Contact (Paris), Librairie La Pétroleuse (Paris), Librairie l'Atlante (Nantes), Librairie Ciné Folies (Cannes), au prix de 15 euros. Collector publié annuellement, à tirage limité et à but non lucratif.

Voici à titre de supplément visuel, un clip réalisé avec des affiches et photos de films inclus dans l'ouvrage:


MYLÈNE FARMER - Caroline Bee, Antoine Bioy, Benjamin Thiry, Amélie Nothomb (Préface), 2005

J'aime beaucoup Mylène Farmer. Il y a certains albums que je ne peux écouter en boucle, car ils ont des textes trop sombres qui me foutent le moral à terre. Que ce soit LA PART D'OMBRE et surtout INNAMORAMENTO, alors là j'embarque tout le temps et longtemps. Alors j'ai lu  cet ouvrage très intéressant et vraiment instructif, écrit par trois psychologues qui ont examiné toute l'oeuvre sous la loupe de leur science. Instructif, car l'ouvrage s'adresse  aux amateurs de la rousse et chaque terme ou expression spécialisée est expliquée brièvement. Les notions du moi et du surmoi et les bases  de Freud ou Jung me sont familières mais je suis loin  d'être totalement familier avec toutes ces notions et donc, j'ai autant apprécié me rafraîchir au niveau terminologie  psychologique qu'au niveau des références aux écrivains qui me sont souvent inconnus ! Car Mylène, on s'en doute, insère dans ses textes, lorsqu'elle n'emprunte pas carrément des phrases ou leitmotiv, des référence qui ne m'ont pas toujours apparues. Et c'est tant mieux. Les auteurs, en fin de volume, vont nous avertir que l'ange qui chante se refuse à jouer le jeu que les auteurs ont pratiqué et que c'est avec un clin d'oeil complice qu'ils se sont prêtés à l'analyse, à prendre avec le recul salutaire. Surtout que Farmer est vraiment discrète, c'est le moins que l'on puisse dire, sur son travail, mais moins sur ses inspirations.

Donc pour découvrir d'autres facettes de cette artiste fascinante et apprendre beaucoup  par la même occasion sur les différentes approches de la psychologie, je vous conseille fortement MYLÈNE FARMER LA PARTR D'OMBRE  d'Antoine Bioy, Benjamin Thiry et Caroline Bee. Paru aux éditions archi poche. Mario Giguère

L'OMBRE POURPRE - Natasha Beaulieu, Éditions Alire, 497 pages

"Tout ce que l'esprit est capable de concevoir a existé, existe ou existera un jour, quelquepart."
 tiré de la page p.176 de L'OMBRE POURPREE
Après 2 romans qui m'avaient à chaque fois laissés sur ma faim, j'attendais de pied ferme la suite et fin de la trilogie de Natasha Beaulieu.  L'histoire, loin d'être simple, allait-elle connaître un dénouement satisfaisant ? Un peu perdu durant les premières pages, il y a longtemps que j'ai lu les premiers titres, on se retrouve facilement dans l'intrigue, l'auteur dosant bien les informations nécessaire pour nous replacer dans les multiples cités et les nombreux personnages qui hantent une histoire fort complexe. Vers les 150 pages on débute les explications, qui s'étalent sur les 300 prochaines, pour dénouer tout le mystère. Et encore là, il restera bien un ou deux personnages dont l'origine est inconnue, les motivations encore mystérieuses. Tout ça pendant que l'apocalypse se déclenche sur terre et que la peste s'empare des habitants d'une des cités imaginaires ou intérieures au noeud de l'histoire ! Avec histoires d'amour, naïves, suaves, érotiques, familiales et sadiques ! 

Alors oui, même si le château de cartes risque de s'effondrer à quelques reprises, Natasha Beaulieu réussit le pari de boucler cette saga imaginaire avec brio. Avait-elle un plan de match avant de débuter  l'écriture ? Il semble que non d'après une entrevue dans la magazine VOIR. Je suis presque tenté de dire que parfois on s'en doute, surtout quand des êtres immortels avouent ne pas avoir la curiosité de savoir qui gouverne leur cité !  Ou que cette cité mythique, qui me semblait dans la tête d'un immortel qui est redevenu mortel est laissé pour compte...  on le laisse mourir pendant un certain temps pour rejoindre la cité qui est à l'intérieur de sa tête... Confusion qui est peut-être mienne, la cité n'est probablement  pas dans le cerveau du personnage, mais une représentation, une présence, m'enfin, c'est complexe mais fascinant. La galerie de personnages est également  très colorée et  on s'abreuve au récit qui distille les informations sur l'enchevêtrement très incestuel d'immortels qui ne peuvent copuler avec des humains... sans les tuer, mais qui l'ont fait pas mal souvent.

En dire plus ou tenter de décrire le roman ne serait pas tâche aisée, mais le quatrième de couverture vous donnera l'eau à la bouche. Seul bémol, la couverture tellement quelconque pour un roman si riche en images séduisantes. On est loin de la superbe illustration de Jacques Lamontagne pour le premier opus:  L'ANGE ÉCARLATE.

Mon scepticisme est confondu, comme disait le capitaine Bonhomme. Natasha beau est une écrivaine que je vais continuer de lire avec plaisir ! Mario Giguère

PORNO MANIFESTO - Ovidie, 2004, LA MUSARDINE, 223p 

La première parution de cet ouvrage remonte à 2002 (Flammarion). Cette édition de poche publiée chez LA MUSARDINE (spécialistes en littérature et livres érotiques et pornographiques) permet de redécouvrir l'ouvrage dans un format de poche pratique.

Qui est Ovidie, d'abord ? C'est une actrice/réalisatrice française qui a fait ses débuts dans le cinéma X. Il semble qu'elle sera la tête d'affiche du prochain Jean Rollin. Son allure un peu austère, parfois vaguement gothique, se voit confirmée dans sa première réalisation : ORGIE EN NOIR, un X produit par Marc Dorcel, qui se veut un hommage au ORGY OF THE DEAD scénarisé par Ed Wood. Tel quel, en dépit des limites imposées par un tournage restreint et la codification grandissante d'un genre un peu sclérosé depuis quelques années, le film est assez plaisant. Ovidie y tient le rôle de la " Reine des Morts ", vêtue d'un bikini léopard, donnant des ordres dans une crypte. On voit même un acteur québécois affublé du pseudonyme de Christopher Lee.

PORNO MANIFESTO, comme son titre l'indique, tient quelque peu du manifeste. On y découvrira donc des revendications, mais aussi un certain nombre de propos théoriques sur le genre que pratique Ovidie, des deux côtés de la caméra.

L'auteure se revendique féministe. Ne confondons pas avec le féminisme radical des années 60. Pour Ovidie, il ne s'agit pas de mener un combat d'arrière-garde, mais bien de PROPOSER un certain nombre de solutions au lieu d'être sur la défensive.

Elle commence donc par un examen critique de certaines conséquences du féminisme des années 60, à commencer par une libération qui porte parfois sur des aspects superficiels de la condition féminine. Ensuite, elle examine les critiques adressées au genre pornographique pour y répondre assez habilement. Elle abordera les critiques de droite et de gauche, pour bien démontrer que certaines d'entre elles sont plutôt absurdes.

Cependant, il n'est pas question de vouer un culte au genre " X " sans certaines réserves, que l'actrice-réalisatrice expose ensuite : critique des "Lolitas" venues de l'Est par rapport à un cinéma qui devrait plutôt présenter des femmes (au lieu d'actrices blondes/yeux bleus/air ingénu, etc).

Elle aborde également la question de la codification du genre, aspect qui, à mon sens, nuit énormément au cinéma X récent, donnant l'impression d'être un produit de sex-shop qui n'a de cinéma que le nom. On en est rendu à un point tel que l'enchaînement des actes sexuels y est prévisible, ce qui est un comble pour des oeuvres (?) qui se veulent " érotiques " ! On comble donc ce manque à gagner par des artifices qui ne tromperont personne (latex et vinyle hors contexte, gros plans sur-éclairés, etc.)

Ovidie réfléchit ensuite à la solution, proposant le parcours de diverses participantes/théoriciennes américaines du cinéma X (Annie Sprinkle, etc.) Elle aborde également le cas de son deuxième long-métrage LILITH (que je n'ai pas vu, mais qui semble assez original, dans le contexte du cinéma X actuel).

Quelques entretiens viennent conclure le livre. La postface récente (2004) pose un regard introspectif sur ces pages appartenant déjà au passé, mais Ovidie prétend n'avoir guère changé d'avis, même si elle peut mieux situer, désormais, l'écriture et la parution de ce livre dans son époque.
À mon sens, l'ouvrage est une contribution notable à l'étude d'un genre pas si connu qu'on le prétend. Il a aussi l'avantage d'être divisé en parties clairement identifiées. Il vient, à sa façon, montrer la triste évolution d'un genre qui semblait nettement plus chaleureux et artistique au courant des années 70 (voir notamment l'autobiographie de Brigitte Lahaie pour en juger). Howard Vernon

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