COLLECTOR LUC MERENDA CHEZ MONSTER BIS
MONSTER BIS sort un numéro collector consacré à Luc Merenda qui se livre longuement dans un entretien exclusif...                 lire

Luc Merenda est un acteur français surtout connu pour ses nombreux tournages en Italie. On l'a encore vu récemment dans Hostel 2. Une suggestion de Xander.

Mise à jour le 24 février 2009

CALIBRE MAGNUM POUR L'INSPECTEUR aka NAPOLI SI RIBELLA aka A MAN CALLED MAGNUM - Michele Massimo Tarantini avec Luc Merenda, Enzo Cannavale, Claudio Gora, Sonia Viviani, Italie, 1977, 1h28

A peine arrivé en poste à Naples, le commissaire Mauri, qui a acquis à Milan la réputation d'un "dur à cuir", est désireux de "marquer son territoire". La découverte d'un trafic de drogue à grande échelle ne laisse pas le "milieu" sans réaction. Mauri doit réagir ...

Le scénario n'a rien d'original, la mise en scène n'est pas particulièrement renversante, mais ce "poliziesco" standard se regarde comme un charme ! Luc Merenda se montre particulièrement à l'aise dans son registre habituel. Le comique transalpin Enzo Cannavale compose un pittoresque petit flic, le sergent Capece, dont l'aide s'avèrera précieuse. Ce côté "buddy-movie" ne ralentit pas l'action, bien au contraire ! Fusillades, bastons et poursuites automobiles : il y a de tout, et en grande quantité. La meilleure scène du film voit d'ailleurs Tarantini reproduire l'illustrissime "car chase" de FRENCH CONNECTION, avec Merenda à la place de Gene Hackman, et un omnibus napolitain au lieu du métro new yorkais. Le casting des gangsters est fort réussi, avec Adolfo Lastretti, et son regard torve, Tommaso Palladino, et ses moustaches en pinceaux de colle et Ferdinando Murolo, l'air faussement sympa. Enfin, le thème principal de Franco Companino s'avère très entêtant (il figure du reste sur la compilation "Roma Violenta / Rare Tracks From The Best Italian 70's Crime Movie OST" chez pickuprecords, www.pickuprecords.it). Bref, un très bon petit polar spaghetti ! Stelvio

CHOPPER SQUAD  aka Silent Action, aka La Ville Accuse, aka I Accuse, aka La Polizia Accusa : il Servizio Segreto Uccide, 1975, Italie, 1h34.

Un simple homicide et l'enquête qui le couvre met la puce à l'oreille du commissaire Solmi (Luc Merenda); il se rend compte que l'assassinat couvre quelque chose de beaucoup plus gros qu'il ne paraît. Un vague complot politique se dessine, et avec l'aide d'une amie journaliste qu'il retrouve par hasard et d'un capitaine des services secrets (un Tomas Milian méconnaissable en fonctionnaire barbu) il essaiera de résoudre cette affaire.

Thriller politique traitant de l'absurdité du système de justice italien et de la corruption qui y règne, LA VILLE ACCUSE est intéressant sous plus d'un aspect. Tout d'abord le contre-emploi de Tomas Milian, acteur métamorphe d'une étonnante versatilité. Ensuite, bien que Martino soit avant tout un réalisateur "commercial", dont le seul but était de plaire à une large audience, le travail de réalisation est soigné et sert parfaitement le récit. On peut alors pardonner l'utilisation de cet accident de voiture précédemment utilisé dans  THE VIOLENT PROFESSIONALS - où Merenda jouait aussi un flic avide de justice. La morale fataliste de la finale nous en met plein la gueule; voilà un réalisateur commercial ne craignant pas la controverse, qui ne rechigne pas à adhérer à la "mode" pessimiste de l'époque. Beau travail. Orloff

COLÈRE NOIRE aka LA CITTA SCONVOLTA aka The KIDNAP SYNDICATE aka Dirty Deal - Fernando Di Leo, 1975, Italie

Deux enfants d'une dizaine d'années sont enlevés à l'entrée d'une école. L'un est le fils d'un riche industriel, Filippini (James Mason) ; l'autre est son camarade Colella, élevé par son père, un mécanicien sans le sou. Une importante rançon est bientôt exigée, mais Filippini refuse de la payer. Les kidnappeurs tuent alors le fils de Colella (Luc Merenda, quasi-sosie de Bernard Tapie, c'est fou !). Dégoûté par le manque d'empressement de la police, ce dernier va partir à la recherche des kidnappeurs planqués dans la cambrousse profonde.

Dans ce film, Fernando Di Leo prend bien le soin (et le temps) d'ancrer ses personnages dans le terreau social. Le thème de la lutte des classes n'est pas esquivé par l'auteur. Il donne même lieu à quelques répliques savoureuses, comme celle-ci : "Si la merde avait un prix, les pauvres n'auraient pas de cul !". Alors seulement, l'action proprement dite peut commencer. On retrouve alors tout l'abattage de Merenda, des scènes de baston aux longues poursuites dans la campagne italienne. Le score de Luis Bacalov n'est hélas pas à la hauteur. Finalement, même si l'ensemble ne déçoit pas, loin de là, on n'est pas au niveau des meilleurs Di Leo. Par ailleurs, et sur le même thème du rapt d'enfant, BRACELET DE SANG d' Umberto Lenzi est plus réussi. Stelvio

CONTRAT POUR LA MORT D'UN FLIC aka Bersaglio Altezza Uomo - Guido Zurli 1979, Italie, 1h26

Les flics italiens se sont mis en tête d'enrayer le trafic de drogue et mettent pour cela des bâtons dans les roues des trafiquants. Ceux-ci décident d'un commun accord de frapper fort afin de donner à la police de quoi réfléchir. Ils engagent pour cela un journaliste, champion de tir, contre son gré, et pour le convaincre ils lui offrent 50 000$ pour tuer le commissaire (Luc Merenda). Comme il refuse, ils se mettent à terroriser sa famille et notre journaliste se rend compte qu'il n'aura pas le choix s'il veut revoir les siens vivants.

Guido Zurli (Sigpress Contre Scotland Yard) n'est pas un réalisateur très prolifique, et on a du mal à comprendre pourquoi. Ses efforts sont toujours couronnés de succès, comme le démontre ce thriller policier très réussi. L'intrigue prend un certain temps à s'installer mais une fois que c'est fait, le reste coule de source. La réalisation est solide et les scènes d'action ne manquent pas - je retiens entre autres la poursuite sur les toits, devenue un classique parmi les films du genre. Ce qui reste par contre nébuleux, c'est la raison pour laquelle les pégreux s'acharnent sur le journaliste champion de tir, comme s'ils n'avaient pas de tireur d'élite à leur disposition... Il est aussi gênant de voir le journaliste trimbaler sa carabine en plein après-midi sur la place publique sans que personne ne s'en inquiète... La chanson thème omniprésente de Stelvio Cipriani, servie ici à toutes les sauces, est inoubliable. Les performances sont justes, et Luc Merenda semble à sa place, au coeur de l'action. On remarquera même à un moment la jolie Paola Senatore en danseuse nue, ce qui n'a rien pour déplaire. L'ensemble est donc très agréable et réussi, avec une fin optimiste, ce qui est plutôt rare pour l'époque. Orloff

Il FICCANASO - Bruno Corbucci, 1981, Italie

Luciano ( Pippo Franco ), employé timide, livreur pour une compagnie de vêtements, est soupçonné d'homicide. Avec l'aide du commissaire et de Susanna ( Edwige Fenech ), férue de parapsychologie, il tentera de retrouver le criminel avant que celui-ci n'aie tué tout son entourage.

Mélange de comédie et de Giallo, co-scénarisé par Pippo Franco, grand escogriffe qui rappelle Pierre Richard, le film, en version originale italienne, désennuie et exploite les clichés du giallo par ses effets comique appuyés. La première partie, catalogue de blagues toutes dirigées vers le patron de l'entreprise, se regarde bien et la mise en scène de Corbucci est, ma foi, fort correcte. On note une séquence de rêve bien réussie. Edwige tiens le rôle habituel de fantasme ambulant, mais ses pitreries sur le paranormal sont agréables. La fin est prévisible, alors que dans un giallo habituel on nous sort un coupable arrivant de nulle part ! Mario Giguère

FLIC A ABATTRE aka IL COMMISSARIO VERRAZZANO aka Deadly Chase aka Farligt Uppdrag - Franco Prosperi avec Luc Merenda, Janet Agren, Patrizia Gori, Luciana Paluzzi, Cristea Avram, Italie, 1978, 1h33

Le jeu, les femmes et la justice : telles sont les trois passions du commissaire Verrazzano (Luc Merenda). Une très belle inconnue (Janet Agren) vient un jour le trouver à son bureau pour lui demander d'enquêter sur les circonstances mystérieuses de la mort de son frère. Verrazzano découvre rapidement une série de meurtres mafieux. Sa vie, comme celle de ses proches, se trouve bientôt menacée...

Après 1977, le polar italien entame son inexorable déclin. Ce FLIC A ABATTRE ne vient hélas pas inverser cette tendance. Il s'agit là d'un bon vieux "véhicule", simple prétexte à mettre en valeur son interprète vedette : Luc Merenda. Notre bellâtre sait tout faire : séduire les jolies garces, rendre accro sa maîtresse (Luciana Paluzzi, moins appétissante qu'à l'époque de THUNDERBALL), arnaquer les arnaqueurs, faire rendre gorge aux truands, le tout dans une suave décontraction. Bon artisan, Franco Prosperi exécute a besogne avec savoir-faire mais sans grande imagination. On a droit à notre quota de poursuites automobiles, de fusillades et de scènes déshabillées. La photographie de Gabor Pogany (LE TRAIN DE LA MORT d'Aldo Lado) est presque trop "léchée" pour ce type de film. Bref, ce FLIC A ABATTRE est à réserver principalement aux fans du beau Luc. Du Merenda en veux-tu ? Du Merenda en voilà ! Stelvio

The LAST ROUND aka Il Conto è Chiuso - Stelvio Massi avec Luc Merenda, Carlos Monzon, Giampiero Albertini, Mario Brega, Susanna Gimenez, Mariangela Giordano, Luisa Pesce, Luisa Maneri, Leonora Fani, Nello Pazzafini, Giovanni Cianfriglia, 1976. Italie. 95m

Un vagabond, Marco Russo, arrive dans une petite ville et aperçoit des travailleurs maltraités par les hommes de main de leur employeur. Il intervient et donne une bonne raclée aux hommes de main. Son manège attire l'attention du patron, un certain Rico Manzetti, qui est également le chef d'une famille de gangsters. Rico décide d'engager Marco dans sa bande et le met à l'épreuve lors du meurtre d'un juge. Marco gagne la confiance de Rico après cette opération mais en réalité, Marco mange à deux rateliers en s'offrant au rival des Manzettis, la famille Belmondo. Marco contribue secrètement à empêcher la réconciliation des deux familles criminelles et provoque même des affrontements entre elles pour qu'elles s'entretuent. Rico Manzetti découvre toutefois le manège de Marco après que celui-ci ait arrangé la fuite de ses deux maîtresses. Battu à mort, Marco parvient à se réfugier chez ses seuls amis, une jeune fille aveugle et son père démuni afin de préparer sa vengeance contre Rico avec qui il a un vieux compte à régler.

Décidément, le roman "Moisson Rouge" de Dashiell Hammett continue d'inspirer les réalisateurs. Après "YOJIMBO" et "A FISTFUL OF DOLLARS", voici maintenant "THE LAST ROUND" situé dans un contexte moderne. Comme le héros est cette fois incarné par un ancien boxeur argentin, les auteurs ont eu l'idée d'exploiter ses talents de pugiliste. C'est là où ce poliziotteschi a su se démarquer des autres puisque le personnage principal se sert autant de sa ruse que de ses poings pour triompher des gangsters plutôt que des armes à feu et des pistolets. L'intrigue est évidemment connu du public à l'avance étant donné ses sources d'inspiration évidentes, à l'exception de la conclusion qui renvoie directement à celle de "ONCE UPON A TIME IN THE WEST" avec des relents de "SHANE". Le sachant, le réalisateur Stelvio Massi a décidé de filmer le tout avec des cadrages et des angles particuliers et d'amplifier les effets sonores, soulignant ainsi les inégalités sociales entre la classe ouvrière pauvre et la bureaucratie corrompue tout en donnant au film un cachet de film noir approprié au récit. Le ton mélancolique de la musique de Luis Bacalov vient d'ailleurs renforcer cet argument, ce qui fait de "THE LAST ROUND" un métrage fort intéressant à défaut d'être original. Sans être un grand interprète, Carlos Monzon possède la présence physique nécessaire face à un Luc Mérenda à la fois élégant et diabolique. Une belle découverte. Mathieu Lemée

LE PARFUM DU DIABLE aka The Cheaters aka La Città Gioca d'Azzardo aka Gambling City- Sergio Martino, 1976, Italie, 1h33

Lucas (Luc Merenda) est tricheur professionnel "depuis l'âge de dix ans", pour employer ses propres mots. Il est remarqué par un patron de casino et se fait rapidement engager comme tricheur à sa solde, occupant une position permanente à une table de poker. Il rencontre un jour une fort jolie femme (Dayle Haddon) maquée à un poltron de la pire espèce qui s'avère être le fils de son patron, mais ça ne l'empêche pas de la séduire et d'en tomber amoureux. Le fils névrotique, amant jaloux, cherchera à se venger à tout prix.

Thriller méconnu et pourtant à grand déploiement, THE CHEATERS met en vedette Luc Merenda, un habitué de Martino (THE VIOLENT PROFESSIONALS, CHOPPER SQUAD) et un bellâtre fort talentueux au demeurant. Ce dernier est l'archétype du héros italien; belle gueule, il sait se battre et raisonner comme pas un. Son sourire craquant a dû en faire fondre plus d'une... Face à lui, une jolie fille, presque inconnue, Dayle Haddon (SEX WITH A SMILE), native de Montréal ! Les deux se débrouillent agréablement avec les moyens du bord, qui sont ici considérables; photographie léchée, gros budget, une poursuite finale qui décoiffe, et des mouvements de caméra dignes d'une superproduction hollywoodienne. On voit tout de suite que Martino avait un certain souci commercial, mais savait y mettre toute sa finesse. Le scénario, que l'on doit à Ernesto Gastaldi, responsable entre autres des scénarios de ALMOST HUMAN de Lenzi et de TORSO de Martino, déploie tous les trucs connus et en invente même quelques-uns. Gastaldi se débrouille très bien avec le thème du jeu compulsif et de la trahison propre à cet univers, pour le plus grand plaisir du spectateur qui, lui, n'a plus qu'à admirer le travail... Orloff

QUI COUCHE AVEC MA FEMME ? aka Who Mislaid my Wife ? aka Cattivi Pensieri, aka Evil Thoughts aka Qui chaufe le lit de ma femme ? - Ugo Tognazzi, 1976, Italie, 1h42.

Mario (Ugo Tognazzi), un avocat italien moustachu et un peu névrosé, doit partir en voyage d'affaires à New York mais son vol est annulé à cause d'un épais brouillard planant sur Milan. Il revient donc à la maison à l'improviste et décide de partir à la chasse le lendemain matin à l'aube. En préparant son matériel, il découvrira les pieds d'un homme dissimulé dans le cagibi. Trop choqué pour chercher à connaître l'identité de "l'amant dans le placard", il fermera le cagibi à double-tour et une fois parti avec sa femme (Edwige Fenech), il fera tout pour prolonger son voyage tout en se demandant constamment qui peut bien être cet "amant".

À la fois comédie et commentaire social, cette réalisation du grand Ugo Tognazzi navigue sans vigueur dans des eaux quelque peu stagnantes, mais le rythme mou et les innombrables "rêves éveillés" du personnage principal, interprété par le réalisateur, ne parviennent pas à lui enlever un certain charme. Les dialogues étudiés évitent à l'ensemble de tomber dans le cliché, et la réalisation conventionnelle ne se met pas dans le chemin du récit. Il est intéressant de voir qu'une vulgaire comédie italienne faisait preuve, en '76, d'un pareil procédé narratif; en effet, tout le film repose sur des faux départs, des scènes improbables qui se révèlent après un certain temps être les fantasmes éveillés de Tognazzi. On remarque quelques scènes qui ont beaucoup de style, et miss Fenech est utilisée à toutes les sauces, particularité devant laquelle personne n'émettra d'objections. Il est intéressant de noter un second rôle fort cabotin réservé au bellâtre de service Luc Merenda, qui fera beaucoup sourire ceux qui le connaissent davantage sous son jour de "dur de flic". Orloff

Mettons que je parle de monstre sacré. Une découverte à mon vieux club vidéo préféré, cette comédie écrite, jouée et réalisée par Ugo Tognazi est une série de rêves et fantasmes de jalousie qui arrivent pendant un long voyage spontané, Ugo ayant aperçu deux pieds dans la penderie et ayant cadenassé l'amant pour 7 jours. La  comédie est lente, quelques petites surprises, quand on ne sait plus si c'est la suite du récit ou l'imagination  D'Ugo que l'on voit, et Edwige est toujours aussi belle. Et Ugo s'appelle Mario...  Mario Giguère

SALUT LES POURRIS aka IL POLIZIOTTO E MARCIO - Fernando Di Leo, 1974

Le film commence fort: un truand milanais qui refourgue des armes donne une leçon a des "clients" qui sont allés voir un autre marchand. Distribution de baffes monumentales suivie d'une distribution de balles dans les jambes. Scène suivante: un flic beau gosse arrête des truands qui braquent une bijouterie, s'ensuit une haletante poursuite en voiture orchestrée par Remy Julienne. Ce flic a en fait été acheté par le truand du début. Mais une de leur magouille tourne mal et tout part en couille (pour résumer). Comme la plupart de ces polars spaghettis, on y rencontre une galerie de personnages très typés: le travelo Jean-Marie ("Jean devant Marie derrière" plaisante notre flic dont les fesses sont convoitées par la pédale), son amant  quasi-chauve au visage balafré, les méchants aux tronches patibulaires, un pauvre vieux qui vit avec son chat (les deux se feront exécuter), le flic loser qui interroge des mômes de 12 ans... On rajoute une autre poursuite en voiture du plus bel effet, des répliques bien trouvées, quelques meurtres crapuleux et un final plutôt choc, le tout est agréable. Le seul autre Di Leo que j'ai vu est L'EMPIRE DU CRIME qui était bien mieux, d'un point de vue personnel. Après un début en fanfare, on espérait une suite des plus turbulente, ce n'est pas vraiment le cas. De plus, la bande son n'est pas aussi excitante que celles présentent dans les autres films du genre. Malgré tout, ça reste un film fort agréable à regarder. Kerozene

TORSO aka I corpi presentano tracce di violenza carnale - Sergio Martino avec Suzy Kendall, Tina Aumont, Luc Merenda, John Richardson, Roberto Bisacco, Angela Covello, Carla Brait, Conchita Airoldi, Patrizia Adiutori, Ernesto Colli, 1973, Italie, 92m

Deux jeunes étudiantes de l'université de Pérouse ont été assassinées par un maniaque meurtrier qui les a étranglé avec un foulard aux motifs rouges et noirs. Une autre étudiante, Daniela, qui connaissait les victimes, croit reconnaître dans ce foulard celui que porte un camarade d'études au comportement étrange, Stefano. Craignant pour sa vie et voulant profiter de la fermeture temporaire de l'université par la police suite à ces meurtres, Daniela part se réfugier à la campagne dans la villa de son oncle avec trois de ses amies. L'une d'entre elles, Jane, se blesse accidentellement à la cheville et est soignée par un jeune médecin local, Roberto, qui revient justement d'un court séjour à Pérouse. Après une nuit de sommeil afin de reposer sa cheville blessée, Jane, horrifiée, découvre ses trois compagnes assassinées le lendemain matin. Comprenant que le maniaque meurtrier les a relancé jusqu'à la villa, elle cherche alors à se cacher pour lui échapper.

Sergio Martino a décidé de pousser à fond certains ingrédients du giallo en insistant particulièrement sur la description de violences et de tueries sadiques à l'écran, de même que des éléments de perversion. Pour y arriver, Martino fait usage d'un habileté technique certaine en multipliant les mouvements de caméras, les angles extravagants et les cadrages biscornus à l'intérieur de décors lugubres ou baroques pour accentuer chaque effet-choc. Ce type de mise en scène a visiblement dû inspirer le courant "slasher" du cinéma d'horreur américain qui allait connaître ses heures de gloire dans les années 70-80. Si l'aspect formelle du film retient beaucoup notre attention, on en peut pas en dire autant du scénario. L'intrigue abonde en facilités et force un peu trop la note à vouloir égarer les spectateurs en rendant tous les personnages masculins suspects, ce qui rend moins efficace la révélation de l'identité du meurtrier en finale. Le jeu apparaît donc plutôt gratuit, mais il constitue un plaisir coupable pour le public d'autant plus que la dernière demi-heure est fertile en tension et que les acteurs se tirent de l'aventure avec adresse. "TORSO" se veut donc une fascinant exercice de style malgré ses défauts flagrants et ses inégalités. Mathieu Lemée

TOUGH TO KILL aka Duri a Morire - Joe d'Amato, 1978, Italie, 1h28

Un bellâtre mafieux nommé Martin (Luc Merenda) se déguise en plouc, et part se faire engager par un groupe de mercenaires installés en Afrique. Dès son arrivée il constate que le major (Donald O'Brien) règne sur le petit groupe d'une main de fer, allant même parfois jusqu'à les terroriser... et les brutaliser. Macho, macho men. Mais le beau Luc n'est pas là pour se faire emmerder, il est là pour kidnapper un gros barbu, qui se trouve à être un assassin politique, et pour la tête duquel on offre 1 million de dollars de récompense.

Voilà encore un film "d'hommes" réalisé par ce bon vieux Joe d'Amato. On voit bien une fille fugitivement, et bien entendu elle fait la pute, la jungle dans laquelle les mercenaires s'entraînent étant impitoyablement misogyne. Les personnages sont impeccablement établis, ayant une psychologie certes sommaire, mais bien définie; ils savent se montrer imprévisibles lorsqu'il le faut et leurs personnalités aussi fortes que diverses font que les étincelles ne sont jamais loin. Luc Merenda est particulièrement nuancé, sans que son jeu en soit responsable; il est taciturne et peu bavard, ce qui semble donner une dimension "intellectuelle" à son Martin.

Les comédiens sont tous en excellente forme physique, tant pour le challenge qu'a dû représenter le tournage dans la jungle que pour bien paraître lors d'une scène où, tout le monde ayant pataugé dans un marécage, on doit se les sécher autour du feu en boxers. Donald O'Brien, pourtant presque cinquantenaire au moment du tournage, comme en témoigne la dureté des traits de son visage, a les muscles noueux et le ventre plat. Son impitoyable rôle de commandant dans DEADLY MISSION, de Castellari, en '77, a sans doute inspiré d'Amato à lui confier celui du major, rôle de militaire sans pitié qu'il allait plus tard reprendre dans l'édifiant PANTHER SQUAD (1984) de Pierre Chevalier.

La musique de Stelvio Cipriani, souvent associée avec les péripéties que vit Luc Merenda par un hasard récurrent, est ici plutôt "funky" et répétitive, mais néanmoins agréable, et sied à merveille aux brèves explosions d'action, qui ne durent hélas jamais très longtemps.

On aurait cru que d'Amato allait réaliser un film d'action sans cervelle, comme bien des artisans de son époque, mais il parvient quand même à insérer ici un certain propos social, certes malhabile, mais qui vient du fond du coeur d'un humaniste dans l'âme. En parler davantage relèverait de la trahison, et je tiens à vous laisser découvrir de quoi il retourne.

Encore une fois Joe s'occupe de la cinématographie, tâche à laquelle il excelle, ce qui nous donne droit à de très beaux cadrages, des scènes routinières où l'éclairage naturel de l'Afrique est mis en valeur, et des mouvements savamment calculés pour servir l'action. Une formule certes déjà vue, mais ici diablement efficace pour les amateurs de série B sans prétention.

Il est ahurissant de noter que le film a été distribué au Canada, dans son doublage anglais, par les distributeurs "Lettuce Entertain You Inc.", qui semblent avoir distribué exclusivement de la série Z, entre autres quelques Adamson et THE OTHER HELL de Mattei !! Orloff

La TRANCHEUSE INFERNALE aka Man Without a Memory aka Puzzle aka L'Uomo senza memoria - Duccio Tessari 1974, Italie, 1h32

Édouard (Ted pour les intimes, incarné par Luc Merenda) sort de huit mois de clinique, à Londres, après un accident de voiture l'ayant rendu amnésique. Il reçoit un télégramme de sa femme qui, heureuse de sa sortie, lui somme de la rejoindre à la gare de Portobello, en Italie. Une fois là-bas, il ne la reconnaît évidemment pas, et après leurs retrouvailles, ils se rendent compte qu'on les a manipulé. Le passé de Ted refait peu à peu surface, et il se rend compte qu'il était (ou est ?) ce que l'on appelle "un sale type". Une sordide histoire de meurtre et de drogue lui pend au bout du nez.

Pas vraiment un giallo à proprement parler, bien qu'on essaie de le faire passer comme tel, ce thriller de Duccio Tessari se démarque de prime abord par son style visuel irréprochable. La direction photo est sans faille, et le découpage technique est à couper le souffle. De beaux mouvements de caméra viennent nous étonner du début à la fin. Les interprètes sont aussi un cran au-dessus de la moyenne; Senta Berger (Poppies are Also a Flower, The Testament of Dr. Mabuse) se révèle être une excellente héroïne, et elle est de plus d'une beauté simple et efficace. Luc Merenda (Tough to Kill, The Kidnap Syndicate), sans donner la meilleure performance de sa carrière, joue correctement. Et Umberto Orsini (La Dolce Vita, Battle of the Worlds) est surprenant en homme à deux visages, il nous prend carrément par surprise. Le scénario d'Ernesto Gastaldi élabore une subtile montée du suspense, habile et captivante, jusqu'au déchaînement de violence de la finale. Orloff

Hier, j’ai visionné LA TRANCHEUSE INFERNALE, un policier de Ducio Tessari. Il s'agit en fait du retitrage de L'HOMME SANS MÉMOIRE. Le titre vidéo est assez peu justifié. Luc Merenda y incarne un amnésique qui découvre peu à peu qu'il était un sale type. Le film est généralement assez languissant jusqu'aux 10 dernières minutes, lesquelles sont assez ahurissantes, surtout la toute fin du fil, typiquement "trash italien". Il y a quand même des passages assez amusants et le film se laisse regarder jusqu'à son étonnante conclusion. Jack in the box

The VIOLENT PROFESSIONNALS aka RUE DE LA VIOLENCE aka The Violent Professionals aka Police parallèle en action aka Milano trema - la polizia vuole giustizia - Sergio Martino avec Luc Merenda, Richard Conte, Martine Brochard, 1973, Italie, 98m

Un flic dur à cuire, dont le père a été abattu en service quelques années auparavant, est réprimandé pour avoir sauvagement abattu deux criminels à la suite d'un transport de prisonniers qui a mal tourné. Quelques jours plus tard, son supérieur, qu'il aime bien, se fait descendre en pleine rue. Les attentats se multiplient et semblent perpétrés au hasard afin de plonger la ville dans l'anarchie. Notre flic décide de se faire passer pour un vilain afin de tirer tout ça au clair.

Écrit par Ernesto Gastaldi, le scénario de ce thriller spaghetti italien comporte plusieurs répliques anthologiques. Il a de plus le mérite de ne pas laisser souffler le spectateur; une minute d'inattention et on ne sait plus ce qui se passe... Les scènes d'action sont très bien découpées, ce qui redouble leur efficacité, et les personnages sont, pour une fois, bien définis. La réalisation "punchée" de Sergio Martino ajoute au charme. Contre-plongées et travellings ingénieux côtoient d'essoufflantes poursuites automobiles, et les thèmes musicaux mélancoliques de Guido & Maurizio de Angelis apportent la cohésion ultime. Comme un bateau imperméable dont toutes les pièces sont bien soudées, ce thriller se fera un chemin jusqu'à la postérité. Orloff

  Giorgio Caneparo (Luc Merenda), policier en quêteur suspendu pour avoir froidement abattu des prisonniers échappés qui ont tuées plusieurs de ses collègues, est estomaqué quand son ami commissaire, en pleine enquête, est froidement abattu dans la rue. Il infiltre alors le groupe terroriste dont les motivations sont obscures. S'éloignant de plus en plus de la justice, tuant par mégarde un témoin important, voyant les autres éliminés un à un, il s'enfonce de plus en plus dans la violence pour venger son ex-chef.

Inspiré du meurtre en plein jour d'un commissaire en pleine période des années de plomb, ou la violence devient le pain quotidien des italiens, RUE DE LA VIOLENCE offre du très bon travail du scénariste Ernesto Gastaldi avec une mise en scène efficace de Sergio Martino avec les moyens qu'il a. Il a de bons acteurs, premier rôle majeur de Luc Merenda, qui aurait bien cadré avec la version plus rude de James Bond, un Richard Conte qui profite de son auréole suite au tournage du Parrain ou une Martine Brochard émouvante en ex-mannequin junkie désabusée de la vie. On est généreux en cascades réglées par l'équipe de Rémy Julienne et de nombreux combats rudes. Si l'explication finale de cette montée de violence urbaine semble peu solide, elle était dans l'air du temps à l'époque, témoin du désespoir et de l'incompréhension généralisée. Une bonne musique des frères Angelis rythme le tout pour notre plus grand plaisir.

J'ai regardé la version originale sous-titrée de l'édition de Neo Publishing, qui offre aussi la version française, plus courte de 3 minutes. Un excellent entretien avec le réalisateur d'une vingtaine de minutes replace le film dans le contexte et témoigne de l'humilité de l'homme, toujours sympathique en entrevue. Un très bon cru pour découvrir le genre, apprécier Luc Merenda ou voir tout simplement un bon film d'action. Mario Giguère

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