Ronny Yu, rare réalisateur de Hong Kong qui a réussit à percer aux États Unis avec éclat. Une suggestion de Kerozene.

Mise a jour le 6 aoüt 2008

BLESS THIS HOUSE aka HAUNTED aka S.O.S. MAISON HANTEE - Ronny Yu, 1988

Un architecte se voit offrir une superbe maison par son boss. Il s'y installe avec sa femme et ses deux filles. Comme on s'y attend pas mal à la vue du titre, la maison est hantée. Les esprits frappeurs sont ceux d'une famille ayant périt par le feu, un feu allumer par le père de famille. L'architecte se voit posséder par l'esprit de ce pyromane et va bientôt perdre la boule. Heureusement, un moine borgne va leur venir en aide.

Comédie hong-kongaise bien balourde, ce film se consomme vite fait bien fait. En moins de 80 minutes arrive un happy end bien pourri. On imagine les Chinois regardant ce film le voir comme nous on regarde GHOSTBUSTERS, mais l'exotisme et sa mise en scène plutôt bonne nous permet de passer un bon moment malgré tout. Ronny Yu s'amuse comme un petit fou avec sa caméra et ça se sent. Kerozene

The BRIDE WITH WHITE HAIR aka JIANG HU aka BETWEEN LOVE AND GLORY - Ronny Yu, 1993, Hong Kong

Cho, le plus brillant des élèves du Wu Tang est désigné comme successeur à la tête du clan. Mais Cho tombe littéralement sous le charme de Wolf Girl, tueuse sans nom au service des maléfiques siamois Ji Wushuang. Leur idylle n'est évidemment pas du goût de leurs supérieurs respectifs...

Ronny Yu adapte ici un roman dont l'histoire plonge littéralement dans l'univers féerique chinois. Apparemment attaché au roman, puisqu'il est coscénariste et producteur en plus de porter la casquette de réalisateur, il se lâche totalement et adopte un style visuel frénétique qui demande un certain temps d'adaptation au spectateur car il se voit quelque peu secoué dès les premières images dont au moins la moitié sont filmées en plans obliques. Mais la beauté folle des décors intégralement constitués en studio ainsi que les costumes colorés confèrent au film un cachet unique, une sorte de feu d'artifice visuel qui émerveille constamment. Les acteurs, eux, surjouent quelque peu tout au long du film, en particulier Elaine Lui et Francis Ng, les siamois maléfiques, personnage(s) fascinant. THE BRIDE WITH WHITE HAIR est une merveille visuelle ponctuée de passages poétiques alternés à des éclairs de violence foudroyants, malheureusement le tout est un peu trop déconstruit pour être apprécié pleinement, mais il est clair que ce film - qui ne préfigure en aucun cas la future carrière hollywoodienne de Yu, est à voir absolument. Kerozene

FEARLESS aka Huo Yuan Jia aka Le Maître d'Armes - Ronny Yu avec Jet Li, Betti Sun, Shido Nakamura, 2006, 104m, Hong Kong/États Unis

Si on a eu l'impression que Jet Li avait égaré ses talents en se mettant au service de productions américaines et françaises, le voici de retour en force ! Le film raconte la vie du maître d'arts martiaux Huo Yuanjia. D'un tournoi en 1910, nous retournons en arrière pour le voir très jeune, frustré que son père ne lui enseigne pas l'art du combat. Très orgueilleux, il ne rêve qu'à devenir le numéro un de sa ville, Tientsin. Les occasions se présentent sur une place publique ou les duellistes signent un document attestant qu'ils consentent à un combat d'ou ils peuvent sortir morts ou vivants. Huo devient très populaire mais est entouré de disciples opportunistes qui profitent de son argent et de sa popularité. Amené à commettre un acte qu'il regrettera, il découvre sa mère et sa fille mortes et est effondré. Il erre jusqu'à un petit village ou il est recueilli par des paysans qui le remettront sur pied et lui ouvriront l'esprit aux valeurs humanistes. De retour à Tientsin, il est choqué par l'intrusion des pays colonialistes et veut combattre à nouveau, mais pour l'honneur de la Chine. Retour en 1910 ou il combat les représentants des pays envahisseurs.

On ne devinerait pas qu'il s'agit d'un personnage authentique tant le récit est conforme à bien des scénarios populaires de rédemption. Pourtant oui, le film refuse certains pièges mélodramatiques évidents, tel l'amour qui aurait pu se déclarer avec sa salvatrice aveugle ou le respect envers un combattant japonais, ennemi généralement représenté sous les pires traits. Mais outre la beauté de la photographie et la justesse de la réalisation, on est subjugué par les multiples et superbes combats. Jet Li utilise plusieurs armes différentes et se défend aussi contre un boxeur géant, un vrai monstre. La finale est d'un dramatique et à la fois d'une philosophie qui réconcilie l'homme au parcours si riche qui aura réussit à se dépasser. Un moment fort de cinéma à savourer. Mario Giguère

  Vu hier soir, je n'en attendais pas grand chose à vrai dire... et j'ai été soufflé!

C'est somptueusement mis en image (le scope est magnifiquement exploité), et Jet Li y est remarquable. Ca faisait effectivement des années qu'on ne l'avait pas vu tenir un rôle pareil - c'est sans doute même son meilleur rôle point barre. Au départ arrogant, vaniteux et irritant, castagneur et porté sur la bibine, il paiera cher son insolence - et là tous les papas du forum risquent d'avoir le palpitant qui s'emballe.... moi j'étais tout ému. On est à mis chemin du film et on a déjà bénéficié de scènes de baston mémorables et inventives et surtout magnifiquement découpées. Car les combats sont ici très lisibles, on n'est pas chez Tsui Hark et le résultat en est délectable. Jet Li affronte un large panel d'adversaires aux personnalités variées et les techniques de combats ainsi que les accessoires offrent une variété suffisamment élargie pour qu'aucun des combats ne se ressemblent. Ce qui n'est finalement pas si courant que ça. Puis vient le moment du repos, l'ouverture de l'esprit d'un petit con vers la grandeur et la sagesse. Ca se passe dans une campagne aussi cinégénique que les tenues de Jane Fonda dans Barbarella, c'est à dire à tomber par terre... Tout ce passage est certes un peu naïf mais loin d'être mielleux alors qu'il aurait facilement pu sombrer dans une néfaste mièvrerie, ce qui nous prépare comme il faut à un éclatant final qui fait la part belle aux préceptes philosophiques les plus nobles des arts martiaux. Tout cela est certes moralisateur et les ficelles ne sont pas des plus fines, mais ce n'est jamais fait de manière lourde et vomitive... et finalement, la nature même de cette morale est des plus louables, d'autant plus qu'elle présente un regard critique sur le passé du peuple chinois... regard qui est très probablement le même que posent les auteurs du film sur leur pays à l'heure actuelle. Un grand film de kung-fu classieux et fort. Kerozene

FREDDY CONTRE JASON - Ronny Yu, 2003, États Unis

Freddy est triste : il a perdu ses pouvoirs parce que personne ne se rappelle de lui... Il s'immisce donc dans un rêve de Jason, enfoui dans le sable, en se faisant prendre pour sa mère et lui dit d'aller commettre un meurtre sur Elm Street, de façon à faire renaître la peur chez les " enfants " et par là redonner des pouvoirs à Freddy. Le premier meurtre, commis dans l'ancienne maison de Nancy où habite maintenant Laurie, est donc celui d'un gars qui vient d'avoir du sexe avec sa blonde et qui est saoul de surcroît (tiens donc...). Le petit manège de Freddy fonctionne, puisque les adolescents vont se remettre à avoir peur de lui. Par contre, Jason ne sait pas où s'arrêter et Freddy est très très très fâché, parce qu'il aurait voulu commettre plus de meurtres... S'en suivront donc des combats dans les rêves et dans le réel entre les deux méchants garçons.

Ayant pour seul mérite de nous faire faire le saut à quelques reprises grâce à l'utilisation approximative d'un synthé dont on monte subitement le volume, ce film est décidément le pire nanar que j'ai visionné cette année. Tous les personnages sont des stéréotypes, les acteurs ados jouent plus que mal, Freddy arrête pas de cabotiner : " Fait chier ", " J'suis allé l'chercher dans les chiottes de l'enfer ", " Mauviette ", on accumule cliché par-dessus cliché, gros succès rock industriel et rap métal... Ah, j'allais oublier l'humour épais, l'absence de suspense, le grotesque, les passes de king-fu des deux personnages principaux, les poupounes siliconées (même une morte, qu'on voit passer dans l'eau, est siliconée !) et surtout, les maudits effets spéciaux par ordinateur ! Quand je vais voir un slasher, je ne veux surtout pas voir Terminator, encore moins La Matrice : il faut voir le passage ou Freddy se transforme presque en Keanu Reeves et où Jason rebondit entre des structures métalliques comme un ballon de basket, ridicule !

Bref, ce Freddy contre Jason, qui aurait pu donner quelque chose de bon, n'est qu'un gros film pour ados sans aucune originalité. Ronny Yu, pourtant réputé pour faire du bon travail, n'a sans doute pu rien faire face à un scénario si vide qui se résumerait à " Quand Freddy est pus capable, Jason prend la relève, et vice-versa "... Pourtant tourné en widescreen, ce film a même le mérite d'avoir la photo la plus moche et la plus banale de l'année. Décevant... Si jamais vous projetez de visionner ce film, soyez disposé à assister à une comédie : vu comme ça, ça doit être pas si pire ! Madame Atomos

La JUSTICE D'UN FLIC aka THE SAVIOUR aka JIU SHI ZHE - Ronny Yu, Hong Kong, 1980, 1h21

Hong Kong, 1980. Flic dur à cuire, l'inspecteur Tom se voit affublé d'un nouveau coéquipier. "Quatre de tes cinq prédécesseurs sont morts, le cinquième est dans une chaise roulante", prévient Tom en guise de discours de bienvenue. Très vite, les deux hommes doivent mener l'enquête sur une affaire de meurtres de prostituées...

Ce polar urbain nerveux et réaliste est le tout premier film du célèbre Ronny Yu. Après avoir en vain cherché un réalisateur, Yu se serait résolu à passer derrière la caméra pour mettre son scénario en images. Le résultat s'avère plutôt flatteur, à défaut d'être inoubliable. On ne se perd pas en scènes d'exposition longuettes, le protagoniste principal nous étant présenté sans détour par une suite de plans au cordeau. Dès lors, la traque se déroule sur un rythme rapide, tout juste ralenti par quelques scènes sentimentales entre l'inspecteur, qui porte avec classe une veste de velours côtelé beige, et son filleul. L'action se trouve ainsi ponctuée d'échappées vaguement mélodramatiques (un peu comme dans LE SYNDICAT DU CRIME de John Woo), en un mélange typiquement HK... Dans l'ensemble, LA JUSTICE D'UN FLIC sait bien faire parler la poudre à défaut de l'avoir inventée. C'est grâce à de tels films que Ronny Yu se fera les dents avant de devenir un "entertainer" mondialement réputé... Stelvio

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