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Les merveilleux paysages de la Suisse n'ont pas empêché d'y voir naître bien des films cultes.

mise à jour le 9 décembre 2020

BLUE RITA aka Das Frauenhaus - Jess Franco avec Martine Flety, Sarah Strasberg/Catherine Coutet, Dagmar Bürger, Pamela Standford/Monique Delaunay, Ester Moser, Eric Falk, Angela Ritschard, Guy Delorme, Olivier Mathot, Henri Guégan, Néné Kaò, Betty Laure, Karine Martin , 1976, Suisse, 75m

Derrière un bar parisien, le plus branché de l'époque où s'émoustillent des effeuilleuses avec de l'électro funky jazz (Walter Baumgarter), se dissimule un lieu de tortures tout aussi esthétique et high-tech dirigé par Monique Delaunay. Blue Rita (Martine Flety) la plus remarquée des danseuses (cheveux pourpre) est chargée avec l'aide de ses comparses, qui lui ont juré entre-autre lesbianisme, de rendre avides, fous de sexe des présumés espions mis en cage par un discret intermédiaire (Guy Delorme). Promesse est faite de les combler bien sûr qu'une fois l'information remise... et chèque signé. Toutefois, tout n'est pas si simple car après l'initiation d'une blonde (Dagmar Bürger), les magouilles de Blue Rita (dont le chèque est un exemple) à l'encontre de certains dirigeants risquent de lui causés bien des problèmes.

Enfin la version James Bond tant entendue, celle racontée par un Dr No féminin. 

Tout y est: l'introduction enjôleuse, le fameux générique innovateur (aquarium), de l'action (courses à pieds et tortures aux cris de douleurs insupportables), la fameuse machine demandant une adéquate manipulation (un peu trop Flash Gordon, mais on s'arrange), les gadgets (Sarah Strasberg concoctant aphrodisiaques et onguents aux couleurs presque phosphorescentes ayant des effets renversants d'abus de machines à boucanes), les décors dernier-cris (meubles gonflables), chic vêtements (capes et masques à gaz), un beau mec ayant la tronche de Sean Connery et à la belle finale avec la blague du chef. Outre mes fantaisies associées à Bond, ce film d'espionnage à surtout comme préoccupation l'esthétisme, plus que Bond. Bien qu'ayant peu de moyens, sir Franco travaillant couleurs, angles et autres besoins transmet un réel plaisir à sa réalisation. Le résultat est plus qu'intéressant. Les comédiens eux, ce fut mentionné, hurlent avec plaisir. Deadmonton

BRUTALOS - Christophe Billeter & David Leroy, 1998, Suisse, 11m 

Si la Suisse ne vous inspire que des visions de vaches broutant de l'herbe verte au milieu d'un décor alpin traversé par une petite tyrolienne à nattes se goinfrant de chocolat, jetez un oeil sur BRUTALOS, sans doute l'un des courts-métrages les plus radicaux qui soit. Billeter et Leroy, deux zineux de Genève amateurs de pelloches crasseuses se sont fait plaisir en mettant en image un fait divers abject supposément réel. Un drame familial effroyablement sanglant... [SPOILER à suivre] L'histoire, courte mais marquante, est celle d'une paisible famille de la banlieue genevoise composée d'un jeune couple, de leur berger allemand et de leur nouveau-né, un adorable petit garçon. Un soir, le père est tiré de son sommeil par des bruits étranges. Inquiet, il se saisit d'une batte de base-ball et s'avance doucement vers la chambre du bébé. Là, il découvre l'horreur: le chien est en train de dévorer le nourrisson dans des bruits de mâchouillements vomitifs. Furieux, le père décoche un coup de batte dans la tête du chien, mais sous l'impulsion de la colère, continue à frapper la dépouille du canidé jusqu'à le réduire en charpie. C'est alors que surgit la mère, fusil à la main. Le spectacle s'offrant à elle est innommable: son mari armé d'une batte de base-ball et frappant les restes déchiquetés du berger allemand et du nourrisson lui révèle la nature psychotique alors inconnue de l'homme qu'elle croyait aimer. Désespérée, elle fait feu et le tue... Coup de poing et déprimant, le film est d'une efficacité redoutable. Mais totalement gratuit. Une chose est sûre : rarement un film n'aura aussi bien porté son nom. Kerozene

CARGO - Ivan Engler & Ralph Etter, 2009, Suisse   

La SF nous donne rarement l'occasion de nous rassurer sur le sort de l'espèce humaine, et ce n'est pas ce film qui risque de renverser la tendance. Ici, la planète Terre est tellement pourrie (je vous laisse deviner pourquoi) qu'elle est devenue inhabitable. Les humains vivent désormais reclus dans des stations spatiales insalubres, entassés comme du bétail dans des HLM spatiaux qui puent la misère. Et à cinq années lumières se trouve Rhéa, une jolie planète toute neuve sur laquelle vivent quelques privilégiés fortunés ou tirés au sort via la grande loterie. Parmi eux se trouve la sœur de la jeune Natasha, une toubib sur le point de partir en mission à bord d'un gigantesque cargo tout moisi dans l'espoir de décrocher de quoi se payer un séjour sur Rhéa. Une mission de routine à priori chiante, mais qui va - forcément - réserver son lot de surprises à son équipage... Attention, séquence paranoïa...

Cela fait plus de dix ans que le réalisateur Ivan Engler se trimballe son ambitieux scénario sous le bras. Ses films fétiches : "Alien" et "Blade Runner", et ça se voit. Son rêve : réaliser un vrai gros film de SF en Suisse, et il l'a fait. Les images sont belles, les décors en imposent un max, les plans du monstrueux vaisseau-cargo traversant le vide intersidérale sont remarquables. Avec un modeste budget en poche (environ 4 millions de dollars), il réalise un film qui a l'air d'en avoir coûté dix fois plus. Voila qui impose le respect, surtout pour un film monté de toutes pièces au pays d'Alain Tanner - il s'agit véritablement d'une première en la matière! Malheureusement pour "Cargo", il semble arriver un peu après la bataille. Car si, initialement, son scénario avait de quoi surprendre, pas mal de films sur des thématiques similaires ont vu le jour entre temps (les citer reviendrait à spoiler), ce qui le rend quelque peu prévisible. Et ce n'est pas le seul défaut. Car si "Cargo" tient en haleine durant sa première moitié, jusqu'à une scène hallucinante se déroulant dans le hangar de stockage des containers, la seconde partie pêche avec une intrigue un peu plan plan. On navigue dès lors en terrain connu, les enjeux du début se sont évaporés et on se met à guetter les quelques fautes de raccords de la scène finale que mon esprit un poil cartésien essaie encore de recoller. Malgré cela, "Cargo" est un film à voir. On pense à "Alien" évidemment, certains ont même cité "Event Horizon" - pourquoi pas.... L'horreur en moins. De la SF pure et dure en somme, avec un message écolo plus encore d'actualité qu'il y a dix ans, et qui fait plaisir à voir après une croute comme "Dante 01" pour ne citer que lui. Kerozene

DÉCADENCE - Jean-Clément Gunter avec Olivier Lafrance, Nicolas Bickel, Nicole Andenmatten, 1998, Suisse, 79m 

Dans un premier temps on voit à différentes époques trois enfants de familles disfonctionnelles recrutés par un homme louche qui leur propose de vivre autrement. On saute dans le temps et dans une forêt en Suisse ou un couple en vacances fait son jogging en montagne, endroit pourtant réputé pour servir de refuge à trois psychopathes. Info ou désintox ? Les meurtres vont s'accumuler et les villageois vont se décider à se débarrasser de ces hommes sans morale, sous les protestations du curé qui pense les convertir par la foi.

Tournage prévu de quatre semaines qui s'est étiré sur 4 ans, en 16mm, Décadence est aussi le remake du premier film de Gunter, intitulé 3 Psychopathes. Informations contenues dans le making of, qui nous aide à comprendre l'aventure de ce tournage. Mais lorsqu'on est pas prévenu, on a droit à un film qui se promène d'une atmosphère à l'autre. Quelques longueurs aussi dans un scénario qui aurait bénéficié d'être resserré ou à tout le moins plus centré sur un genre unique. Car si la famille est cannibale et portée par des envolées de sadisme sexuel, les dialogues et intermèdes presque poétiques ou l'on parle d'anges détonnent. Les plus jeunes acteurs sont aussi amateurs et nous amènent à décrocher, alors que l'ensemble des adultes sont correct et parfois bien inspirés. La dernière partie du film fait office de rédemption ou peut-être de rallonge pour augmenter la durée du métrage, en tout cas, on s'y perd et encore un fois, on se demande ou Gunter voulait en venir.

Son second film, LA FORÊT DES DÉMONS, aura au moins le mérite de se concentrer sur son sujet, plus simple. Mario Giguère

La DIGUE aka La DIGA de Fulvio Bernasconi, Suisse, 2003, téléfilm, 1h20 

"Elena a hérité d'une maison dans un petit village alpin, au pied d'un barrage. La jeune femme, qui n'y a pas remis les pieds depuis son enfance, s'y rend avec sa fille de 8 ans, Giorgia. Or, les habitants sont froids et distants et évitent particulièrement la petite fille. Leur arrivée réveille de vieilles blessures. Le calme qui règne habituellement à Bosco Lais n'est plus, et le barrage jette une ombre menaçante sur la vie des villageois. Elena est bien décidée à découvrir la cause de leur hostilité à son égard..."

Voilà le type même de la découverte inattendue : en fin de soirée, un mardi soir, sur un canal peu réputé pour son goût du cinéma fantastique (la chaîne culturelle franco-allemande ARTE), déboule devant nos yeux ébahis un téléfilm fantastique ambitieux de plutôt bonne facture, quoique plein de menus défauts. De bonne facture, cette DIGUE l'est assurément : le décor montagneux est remarquablement valorisé. Sa minéralité écrasante est pour beaucoup dans l'atmosphère menaçante de l'ensemble. Le dossier de presse va jusqu'à évoquer SHINING et TWIN PEAKS, sur le thème du contraste entre rationalité et mysticisme. On se gardera bien d'écraser le téléfilm avec de telles comparaisons, mais Fulvio Bernasconi fait montre d'un bon sens de l'atmosphère et du cadre (dans tous les sens du terme). Reste que cette DIGUE n'est pas exempte de défauts. Manque ainsi une progression dramatique plus prenante : sans être un grand fan des "punchs" surgis de nulle part, on peut néanmoins regretter que tous les éléments de l'intrigue soient pratiquement livrés dès la première bobine. Quant à la réalisation, elle aurait gagné à se débarrasser de quelques affèteries inutiles (l'abus de DV inutile guette par instants). Mais dans l'ensemble cette DIGUE constitue une jolie tentative de "fantastique alpestre" et parvient à capter l'attention. A noter la sympathique présence de Pier Paolo Capponi (ancien régulier des polars de Fernando Di Leo) dans le rôle du maire du village... Stelvio

DORIANA GRAY aka Die Marquise von Sade - Jess Franco, 1976, Suisse

Lina Romay est Doriana Gray, une femme étrange qui semble éviter l'épreuve du temps, et qui vit seule avec son domestique. Une journaliste s'intéresse à elle et tente de percer son secret, en fait elle se ravitaille de flux vital par voie sexuelle (ça vous rappelle rien?) et a aussi une soeur jumelle à l'hosto qui morfle pendant que l'autre baise à qui mieux-mieux.

Le film possède une ambiance glauque et particulière que ne vient même pas trop gâcher les quelques scènes hard du film...

Pas trop mal comme truc quand même... Franfran

DIE SKAVLINNEN aka Swedish Nympho Slaves aka Sexy Sisters aka Satanic Sisters aka Die Teuflischen Schwestern, 1976, Suisse

Eh non, c'est pas un film de ska, mais bien une petite production bien sympathique réalisée par nul autre que le maître de l'image lui-même, ce bon vieux Jess Franco.  Je dois avouer que je n'ai absolument rien pigé, le film étant tourné dans un allemand indéréglable, mais je me suis quand même laissé bercer par les superbes prises de vue et les jolies femmes nues des années 70 qui abondent ici.  L'intrigue tient probablement en quelques lignes : il y est question de rapt, de rançon, d'un Jess Franco blême et risible qui administre la fessée avec un sérieux hilarant à Lina Romay, d'un obèse lecteur de BD, et d'une impressionnante galerie de miss dénudées qui n'en ratent pas une.  Comme d'habitude avec Franco lorsque le film se termine on se demande ce qui vient de se passer, et mon visionnement s'est terminé à 1h09 avec la ferme impression de m'être fait refiler une version cut.  Cependant le merveilleux sentiment d'admiration cinématographique ressenti durant ces courts instants ne s'estompera pas de sitôt. Orloff

La FORÊT DES DÉMONS - Jean-Clément Gunter, 2005, Suisse, 75m 

Il y a plusieurs raisons pour regarder des productions indépendantes: encourager la relève, découvrir des talents, voir quelque chose de différent. Mais souvent les réalisateurs débutants, pour percer le marché ou par choix, font dans le prévisible pour répondre aux besoins du commerce, ou ce qu'ils en perçoivent. On est ici rapidement confronté à un sujet et une approche très prévisible: la forêt infestée de démons et les innocents qui seront aux prises avec ces créatures.

Une famille de trois, papa, maman et le jeune garçon, arrivent dans une forêt pour passer 10 jours de vacances près de la nature, loin du stress de la ville. Un groupe de six jeunes adultes a également loué le chalet, mais on s'accommode, on essaiera de rejoindre le propriétaire le lendemain. Ils ont pourtant été avertis par une femme, un peu folle en apparence, que les bois renferment des démons. Hors donc, réveillées par les pétards du jeune homme, trois démons vont s'en prendre et bouffer du vacancier.

Gunter scénarise, photographie, produit et réalise, un tournage de 2 semaines et 2 week ends, pour 20,000 euros, un film de démons typique, avec gore et nudité, remplissant le cahier de charge du genre. Les acteurs sont en général bien, surtout le jeune, mais les démons sont un peu quelconque. Le maquillage des créatures est à la base correct, mais sans distinction et presque noyé sous le sang, pendant que leurs costumes (ils sont supposément morts depuis 23 ans) sont vraiment propres. Un coup d'oeil sur les zombies de Fulci aurait été bénéfique. On remarque les nombreux emprunts aux films du genre, dont une montée de lait avec scie à chaîne manière "Leatherface". Musique d'ambiance agréable dans l'ensemble. On est juste surprit par la politesse des Suisses, ça en prendra des épreuves avant qu'ils ne craquent et disent un gros mot !

Pour découvrir et encourager, donc, pas pour d'hypothétiques surprises. Mario Giguère

La GRANDE PEUR DANS LA MONTAGNE - Claudio Tonetti, 2006, Suisse/France

Au XIXe siècle, dans les hauteurs des Alpes suisses, un groupe de vachers isolé une saison entière dans un alpage propice aux vaches laitières fut décimé par ce qu'on appelle désormais une malédiction : toutes les vaches tombèrent malades, le lait s'est trouvé infecté et nos montagnards ont sombrés dans une folie meurtrière. Seul le jeune Barthélémy survécu au drame. Soixante ans plus tard, à cause de saisons de sécheresse à répétition, quelques téméraires décident d'y remonter. Le désormais vieux Barthélémy (sous les traits de Jean-Luc Bideau) se joint au groupe composé de jeunes doutant tout de même un peu de cette histoire de malédiction. Le gîte d'altitude est vétuste mais tient toujours debout, les pâturages sont verts et le temps est splendide. Rien de tel pour permettre aux vaches de produire une quantité industrielle de lait. Mais les choses tournent rapidement en eau de boudin. La nuit tombée, d'étranges bruits inquiétants déchirent le silence, des pas d'origine inconnue se font entendre, le vent s'engouffre dans la bâtisse et tout le monde se met à flipper grave. Puis une première vache tombe malade... Puis une autre, trouvée étrangement perchée en haut d'un rocher au petit matin. Quelque chose de surnaturel et maléfique semble en effet hanter le lieu...

Adaptation d'un roman de l'écrivain suisse Charles-Ferdinand Ramuz à destination de la télévision, LA GRANDE PEUR DANS LA MONTAGNE est un film qui tient plutôt bien la route. Étonnant de voir une production suisse prendre les voies du cinéma de genre avec tout ce qui va avec : grain de l'image épais, photographie terne, mouvement de caméra secs, gros plans leoniens et bande son bruitiste qui abuse quand même un peu des effets sonores effrayants - ce qui a pour effet de les décrédibiliser quelques peu. On se croirait en plein western alpin empreint de fantastique, dommage d'ailleurs que le film ne prenne pas soins de s'y plonger corps et âme. On sent en effet une certaine retenue à ce niveau et cela nuit considérablement à l'ensemble du film qui se retrouve le cul entre deux chaises. Ceci dit, les intrigues parallèles sont très bien intégrées et mettent en avant la mauvais influence des citadins sur les montagnards et la cupidité de l'homme. Le ton général est sombre, la fin plutôt pessimiste - mais de loin pas autant que le roman qui s'achève sur une note beaucoup plus dramatique, fin qui a en revanche été conservée dans sa première adaptation par Pierre Cardinal en 1966. Mais ne boudons pas notre plaisir, il est tellement rare de voir un tel film sortir des maisons de production suisses que ça fait chaud au cœur. Et quand en plus il nous offre des plans des paysages alpins d'une beauté à tomber par terre, on ne peut qu'adhérer ! En revanche, si le film s'exporte, il ne fera que contribuer à l'idée reçue voulant que les suisses sont tous des montagnards vivant au milieu des vaches... Ne manque plus que le chocolat Kerozene

GRETCHEN SANS UNIFORME aka FRAULEIN IN UNIFORM aka FRAULEIN WITHOUT A UNIFORM aka SHE-DEVILS OF THE SS aka EINE ARMEE GRETCHEN - Erwin C. Dietrich, 1973, Suisse

Le père Dietrich pourtant habitué aux cochonneries franches au niveau des coups de hanches et de l'humour scabreux aborde ici l'univers de la nazisploitation avec une retenue des plus surprenante. On y découvre un peloton de jeunes filles dévouées corps et âme à leur führer mais n'hésitant jamais à tomber l'uniforme pour fricoter avec du soldat. Érotisme paillard sur marche militaire, humour roublard et dialogues polissons au programme mais le tout se fait dans un esprit bon enfant. Exit donc les séances de tortures et les parties de sexes déviants habituellement présentes dans le genre - et en particulier en Italie, et bonjour les amourettes doucement sauvageonnes. Niveau scénario on touche le niveau zéro, surtout que la dernière demi-heure est quasiment incompréhensible, mais on retiendra cette scène ayant lieu sur le front russe, ou l'assaut surréaliste de chars ennemis attaquant une petite tranchée allemande perdue au milieu d'un champs, suivit de la fuite de femmes à poil slalomant entre les explosions d'obus. Les amateurs d'érotisme chaud resteront sur leur faim et les curieux avides d'exploitation outrancières seront plus que déçus, à se demander franchement à qui est destiné ce film... Kerozene

  GUILLAUME TELL - Michel Dickoff & Karl Hartl avec Robert Freitag, Alfred Schlageter, Heinz Woester, Hannes Schmidhauser, 1961, Suisse, 96m

À la fin du Moyen Age, le bailli Gessler, aux ordres des Habsbourg et du Saint Empire Romain Germanique, impose sa tyrannie aux habitants des cantons de Schwyz et Uri. Les paysans sont de plus en plus étouffés sous les impôts et accablés par les gardes de Gessler. Guillaume Tell, bien connu de tous, mais préférant habituellement la quiétude de ses taches et l'amour de sa famille aux intrigues politiques, sera entrainé bien malgré lui à se défendre et à prendre les commandes de la révolte bien justifiée du peuple constamment oppressé.

Adaptation libre du livre de Schiller, entre scènes historiques et légendaires. La pomme sur la tête de son fils, classique, est ici dramatique à souhait et on partage la colère de Guillaume Tell. Le tout est évidemment tourné dans des décors naturels magnifiques des cantons suisses et de ses paysage montagneux spectaculaires. La hargne de Gessler, les pauvres habitants accablés, une femme qui trahit Tell  et qui en paiera un prix cruel, les scènes paisibles font place à la cruauté, à la colère du peuple et au triomphe de Guillaume débouchant sur l'unification des trois premiers cantons suisses. Une production magnifique pour un récit mythique, maintes fois adapté, rarement égalé. 

Le Mediabook DVD/BluRay/Livret d'Artus Films offre la version intégrale non censurée, en version française d'origine et un master 2K restauré. Le livret de 80 pages rédigé par David L'Epée: Guillaume Tell, de l'Histoire à la légende, est une mine de renseignements qui aborde l'histoire réelle, les adaptations diverses et les récupérations nombreuses du mythe, bien illustré. Un régal. Mario Giguère

JACK L'EVENTREUR aka Jack The Ripper - Jes Franco, 1976, Allemagne/Suisse 

Dans la série, "on va finir par tous les mettre les Franco", voici ce "Jack l'éventreur"!

Alors voila, tout le monde connaît cette histoire, c'est un deglingo qui zigouille des putes. Ici le personnage est joué par Klaus Kinski en plein dans sa période "j'ai pas de ronds et j'accepte tous les rôles".

Une des putes est jouée par Lina Romay qui danse un peu cul à l'air dans un cabaret, y a une vieille râleuse rigolote au commissariat, des pêcheurs qui récupèrent des mains au bout de leur hameçon (assez marrant), etc... On peut signaler une petite "goritude" avec la mutilation du corps de Lina Romay, mais bon, ça reste léger! Ce film est donc relativement moyen, ça se laisse regarder, mais ça s'oublie assez vite tout compte fait... Moins marrant que les productions ultra Z pour eurociné ou autres du pépère!

Enfin, on dirait que c'est quand même mieux que son Dracula antérieur qui était bien mou et ennuyeux!! Franfran

LOVE LETTERS FROM A PORTUGUESE NUN aka Die Liebesbriefe der portugiesischen Nonne - Jess Franco, 1977, Allemagne/Suisse

La petite Maria flirt innocemment avec un ami lorsqu'un prêtre vicelard décide de sauver son âme en l'emmenant au couvent. Il en profite également pour démunir sa mère de ses maigres économies au nom de l'église (le prix pour sauver l'âme de sa fille tentée par le
Diable). Une fois arrivée au couvent, la jeune vierge se voit dans l'obligation d'expier des pêchés qu'elle ignore elle-même et doit dormir avec une ceinture d'épine lui écorchant le corps pendant que les nonnes s'adonnent à de chaudes pratiques sexuelles. Le prêtre se
tripote en entendant les confessions de la pauvre fille, la prêtresse aime se faire toucher par les autres soeurs du couvent, bref, il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Seigneur. Et pour cause, cette communauté voue un culte à Satan, à qui la virginité de Maria sera offerte en sacrifice...

Superbe poème de noirceur et de sadisme, étonnement sobre dans sa forme, alors que Franco aurait pu s'étaler dans le sordide, le film est à découvrir sur le DVD récemment sorti chez VIP (Suisse, Zone All, NTSC). L'image y est somptueuse, les couleurs sont belles à mourir et le son est impeccable. Une réussite, dans laquelle l'église s'en prend plein les dents, produite par ce vieux briscard de Dietrich et qui devrait plaire à tous les amateurs francophiles. Kerozene

Maria, une jeune fille de quinze ans ayant osé passé du bon temps avec son amoureux se fait expédier par sa mère dans un couvant dirigé par un prêtre aux pratiques douteuses. Rapidement, la soeur se rendra compte que la bâtiment pratique en fait des rites sataniques auxquels elle sera forcée de participer.

Jess Franco retrouve ici ses thèmes favoris ( la religion corrompue, les personnages importants pervers ainsi qu'un érotisme omniprésent ) pour donner l'un de ses meilleurs films. Le scénario n'est certes pas très original, il ressemble à plusieurs films de femmes en prison, mais l'ambiance est fort réussie. On arrive en effet à ressentir l'angoisse et la solitude de la pauvre Maria prisonnière des murs du couvent. Notons également une photographie soignée donnant ainsi des scènes efficaces qui font frémir d'horreur. Le montage rapide des scènes de satanisme vient briser le rythme lent du film, créant ainsi un choc de malaise chez le spectateur se retrouvant face à une succession d'images horrifiantes. Les acteurs sont tous fantastiques, particulièrement Susan Hemingway qui interprète le rôle principal avec une sensibilité qui la rend touchante. Une très belle réussite du grand maître. Oncle Freak

 

ILSA, ULTIME PERVERSION ou GRETA, ULTIME PERVERSION aka Greta - Haus ohne Männer aka GRETA LA TORTIONNAIRE - Jess Franco, 1977, États Unis/Allemagne/Suisse

Réalisé par Jess Franco, ce film aurait pu effectivement figurer dans la série des "Ilsa". Les différents titres ont défilé, apparemment pour l'exploitation, mais la gonzesse s'appelle "Greta" et ça se passe en Amérique du Sud!

C'est une "prison de femme" assez agréable, si l'on peut dire, et qui décline à la lettre tous les clichés du genre : douches, crêpages de chignon, lesbianisme, cheftaine très très méchante, petite fayote détestable chez les détenues, etc...

Le prétexte à toutes ces choses plus rigolotes que vraiment ignobles est le suivant : une fille essaie de comprendre ce qui est arrivé à sa soeur enfermée dans la prison. Voila. C'est maigre mais ça suffit au bon vieux Jess, et à nous aussi!

Pour le casting, on est pas déçu, Lina Romay (craquante avec les cheveux courts) fait la fayote méchante, Dyanne Thorne fait la cheftaine à gros seins (et pour une fois, on la voit bien à poil! merci Jess!!), et Franco lui-même s'octroie un sympathique rôle de docteur gentil!

Bon, pour résumer, un bon prison de femme... Franfran 

ISLAND WOMEN aka Gefangene Frauen aka Caged Women aka Prisonnières de l'île aux rats - ERWIN C. DIETRICH avec Karine Gambier, Brigitte Lahaie, 1980, Suisse, 89m

Et un autre film de prison de femmes, cette fois réalisé par Erwin C. Dietrich himself. Sujet : pour des motifs politiques, des prostituées sont envoyées dans une prison isolée, sur L'ÎLE AUX RATS. On connaît le reste : la douche, l'examen gynécologique bidon, les punitions pour les récalcitrantes, la tentative de fuite, les gardiens lubriques, etc.

Cahier des charges (et des clichés) rempli, pour le meilleur et pour le pire.

On appréciera surtout pour la beauté de deux actrices : BRIGITTE LAHAIE, somptueuse comme toujours, mais curieusement mal castée dans un rôle de victime. Lahaie est trop hiératique, trop majestueuse pour jouer aux victimes (même prostituées) qui crient ! Doublée en anglais de surcroît...

KARINE GAMBIER, elle, a la prestance qui sied à son rôle de matronne en chef. Les films de prison de femmes nous ont d'ailleurs habitués à des tôlières au physique plus ingrat. D'une beauté nordique, glaciale, elle illumine le film lors de chacune de ses apparitions de déesse vénéneuse aux cheveux presque blancs.

Heureusement que le père Dietrich avait ces deux-là sous la main, parce que, pour le reste, l'inspiration n'est guère au rendez-vous. On retrouve l'ineffable Eric Falk en gardien de prison. Moment anthologique : la scène où il combat, nu, une amazone dans une aréna...

La bande son, hispanisante à souhait, utilise des musiques de productions Dietrich antérieures, notamment celle de GRETA de Jess Franco.

Belle post-production, comme souvent chez Dietrich, pour un résultat toutefois anecdotique. À voir pour Lahaie et Gambier, qu'on aurait toutefois préféré voir dans un film plus ambitieux. Oncle Vernon

MARMORERA, LE VILLAGE ENGLOUTI aka MARMORERA - Markus Fischer, 2007, Suisse

Dans les années 1950, le petit village alpin de Marmorera fut englouti en vue de la construction d'un barrage. Cinquante ans plus tard, Simon Cavegn, psychiatre zurichois originaire de la région, fait visiter le coin à sa femme fraîchement épousée. Et alors que les tourtereaux longent le lac, ils découvrent une barque dans laquelle gît le corps d'une femme. La défunte est alors transportée en ambulance mais se réveille en chemin à la surprise - compréhensive - des ambulanciers. Visiblement à l'ouest, la jeune fille est alors transférée dans une clinique psychiatrique de Zurich, aux bons soins du docteur... Cavegn. Alors que sa nouvelle patiente l'obsède de manière exponentielle, les habitants de la région de Marmorera meurent les uns après les autres dans des circonstances pour le moins troublantes... Simon va alors mettre à jour une étrange malédiction.

Bonne idée de prendre comme base de scénario fantastique ce véritable village trônant au fond des eaux, au milieu des Alpes helvètes. Mais en Suisse, le fantastique est souvent traité de manière discrète, et le film de Markus Fischer ne déroge pas à la règle. MARMORERA est avant tout axé autour de l'enquête menée par Cavegn sur la malédiction qui semble le menacer, et de sa santé mentale de plus en plus défaillante, à tel point que le film laisse planer le doute quant à sa véritable teneur en éléments surnaturels. S'agit-il des fruits de l'imagination d'un psychiatre délirant ou de la manifestation de forces inconnues ? La balance penche tout de même vers la deuxième solution, et heureusement, sinon le film m'aurait laissé une certaine amertume, d'autant plus que son rythme un peu plan-plan ne parvient pas toujours à captiver malgré des comédiens convaincants. Soulignons en revanche la photo du film qui opte pour une certaine sobriété plutôt que de sa la jouer carte postale montagnarde, ce qui n'est finalement pas plus mal... Kerozene

REQUIEM aka Lissaboner Requiem - Alain Tanner, 1998, Suisse/France/Portugal, 1h44

Un homme attend, sur un quai de Lisbonne, à midi pile, pendant la journée la plus chaude de l'année, un rendez-vous qui ne se présentera jamais. La ville est déserte et le soleil plombe, mais l'homme, en nage, est bien décidé à errer à travers les rues complètement vides à la recherche de ses fantômes et d'une vérité quelconque à leur propos...

Francis Frappat est L'HOMME, Paul, cet être lettré et fantomatique qui erre tel un zombie en sueur à la recherche d'un signe ou d'une présence rassurante. On ne nous explique jamais clairement ce qu'il fout là, ce qui fait partie du charme, j'imagine. Il rencontre des personnages truculents et sympathiques, et sa journée (on n'est témoin que de douze heures en tout et pour tout) prends des airs d'épopée poétique !

Adapté d'un roman d'Antonio Tabucchi, ce film du Suisse prodige est hypnotique et prenant, quoiqu'un peu difficile à saisir si on n'est pas au fait du paysage littéraire portugais. Cet hermétisme n'est pas rébarbatif, pour peu qu'on soit prêt à se laisser bercer par la douceur des images et le rythme marin (on croirait les balancements d'un bateau à quai) de l'ensemble.

Une autre judicieuse production de Paulo Branco ! Orloff

VOODOO PASSION aka Der Ruf der blonden Göttin, Jess Franco, 1977, Suisse

Encore une fois, voici la confirmation que les années 70 ont été une manne étonnante pour Jess Franco. VOODOO PASSION est l'histoire d'une femme, Susan, dont le mari est ambassadeur de l'Angleterre à Haïti. Elle vient donc l'y rejoindre et ils vivent quelques instants brûlants (comme sait si bien les filmer Franco) avant que cette dernière ne sombre dans une curiosité toute légitime qui l'amènera à découvrir quelques facettes du vaudou. Le film débute sur un ton documentaire et se poursuit lentement mais sûrement, à un rythme parfait. Les images sont captivantes et bien léchées et la musique obsédante, comprenant presque uniquement des rythmes de tambours tropicaux agrémentés de motifs musicaux menaçants. Voici un film où il est naturel d'être nu et où l'appel de la spiritualité est plus fort que tout. Même la transition en histoire de meurtres se fait tout en souplesse et la caméra du vieil espagnol n'a jamais été aussi amicale. Un bijou. Orloff

 

WOMEN IN CELLBLOCK 9 aka Frauen für Zellenblock 9 aka Tropical Inferno - Jess Franco, Suisse, 1977

Trois filles révolutionnaires se font capturer par une grosse salope et un Howard Vernon vicieux. Et hop, on les enferme à poil dans la cellule 9 (un carton grossièrement découpé et fixé au mur dans la hâte indique le chiffre 9 - première grosse poilade). Fatiguées et enchaînées par le cou, les filles sont contraintes de rester debout pendant des heures. Il s'agit là de la première torture d'un festival macabre. Par la suite, nous assistons aux déboires d'une prisonnière qui n'a pas bu depuis 3 jours devant brouter le minou de la gardienne en chef pour un verre de champagne au sel, à Howard Vernon, les yeux écarquillés, pratiquant des tortures vaginales sur nos trois poulettes, etc. ... Mais celles-ci trompent un garde en l'excitant grâce à une habile mise en scène de lesbianisme et s'échappent. Survient alors une chasse à l'homme qui se terminera par un véritable massacre.

Vu sur grand écran en allemand sous titré avec un public mort de rire, le film a forcément fait bonne impression. Les dialogues sont débiles, les gardes sont fabuleusement comiques, la mise en scène typique et les filles nues. Bref, on s'éclate. Kerozene

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