mise à jour le 24 février 2023

1 A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y Z

ÇA VA FAIRE MAL - Jean-François Davy avec Daniel Ceccaldi, Bernard Menez, Henri Guybet et Caroline Berg, 1982, France, 85m

Rien ne va plus pour Vladimir : sa société de production de films est au bord de la faillite et il est harcelé par Léopold, un inspecteur du fisc. Par-dessus le marché, son amie Pamela le trompe avec son assistant, Valentin. Pour échapper à la banqueroute, il accepte l'importante somme d'argent que lui propose un garagiste pour tourner un film érotique. Vladimir engage le réalisateur François Léaud et une poignée d'acteurs, spécialistes du genre, avant que le garagiste lui apporte l'argent. Mais ce dernier, blessé par la police en braquant un péage, succombe à ses pieds. Vladimir se retrouve du coup avec un butin et un cadavre sur les bras...

Je touche bien peu à la comédie, sauf quand je tombe sur quelque chose qui en vaut vraiment la peine. ÇA VA FAIRE MAL est un espèce de champ de bataille comique, où s'accumule gags pipi caca, érotique bien bien soft et bombardement débile et non subtil sur l'industrie du cinéma, tout en un, sans trop brasser le mélange avant de bien le cuire. C'est essoufflant à regarder, mais c'est très sympathique également. J'ai cette impression que tout le monde a eu un plaisir fou à jouer dans ce film et ce plaisir se sent également par la réalisation complètement déjantée qui accompagne le métrage. Et ce petit jingle... TAGADADADA Çaaaaa va faiiiire maaaalll! Toujours un délice à entendre. Bon, c'est pas très drôle, mais c'est tellement premier degré, que ça le devient presque. Personnellement, en voilà un que je serais prêt à réécouter n'importe quand. Abba

CANDY - Richard Marquand, 1968, France/Italie/États Unis

Nous sommes en 1968. C'est l'apogée du mouvement hippie, l'éblouissement de la pensée Flower Power et la concrétisation de la libération sexuelle. Le monde occidental est en ébullition et frétille comme les hanches d'une danseuse de flamenco qui se laisserait aller sur le groove psychédélique des Jefferson Airplane en engloutissant des buvards de LSD ; et c'est ce monde qui est retranscrit dans CANDY, une œuvre libertine sous acide composée par un Christian Marquand en roue libre. L'heureux conjoint de la belle Tina Aumont a bénéficié d'une pléiade de stars qui acceptèrent de casser leur image en participant à une œuvre hallucinante et profondément décalée. Parmi ces stars, on croise John Astin dans un double rôle de frères jumeaux, père enseignant et oncle incestueux de la jeune Candy ; James Coburn en toubib sanguinaire, superstar médicale entourée d'infirmières au physique de bombes sexuelles ; John Huston en patron de clinique avare et pervers n'acceptant que difficilement des orgies dans son établissement ; Richard Burton en extravagant poète mythomane sexuellement frustré à l'attitude de rock star ; Walter Matthau en officier abruti et éjaculateur précoce oeuvrant aveuglément pour le compte de l'US Air Force ; Charles Aznavour en voleur bossu capable de marcher au plafond qui saura malgré son apparence combler la naïve héroïne ; Ringo Starr en jardinier demeuré destiné à rejoindre les ordres et voyant sa carrière tuée dans l'œuf suite à de fortes pulsions salaces ; et pour finir, Marlon Brando en gourou mystique traversant les Etats-Unis dans la remorque de son temple-camion dont le cadre pousserait le plus chaste d'entre nous à se laisser aller à tous les excès. Et au milieu de tout cela, Ewa Aulin dans le rôle titre, jeune sirène d'origine suédoise, lauréate de plusieurs concours de beauté affichant une naïveté doucereuse à un personnage que l'on souhaiterait sentir blottit contre soi.

Tout cela forme CANDY, une œuvre absurdo-éroto-psychédélique à la production chaotique, enivrant témoignage coloré d'une époque aujourd'hui révolue dans laquelle Candy, jeune et rayonnante étudiante, stimule malgré elle la libido de tous les mâles croisant son chemin. Victime d'un sex-appeal déraisonnable, elle nous conduit à travers une délirante aventure rocambolesque qui rappelle celles du Candide de Voltaire puisque Christian Marquand s'en est directement inspiré. La portée philosophique est bien évidemment moins remarquable, le film étant avant tout une sorte de kaléidoscope de fantasmes souvent très drôles mais systématiquement déviants dont le but est de dégager un état d'esprit représentatif de l'époque plutôt que de communiquer le résultat d'une réflexion sur le sens de la vie. Le résultat est complètement autre et le temps aura su offrir à cette oeuvre une aura de film culte et c'est tant mieux. Car si le pète-secs n'hésitent par à qualifier la chose de bande bordellique et opportuniste pour consommateurs de produits psychotropes, les autres savent lui trouver de nombreuses qualités qui en font un OFNI infiniment attachant. Kerozene

Le CAVE SE REBIFFE - Gilles Grangier avec Jean Gabin, Bernard Blier, Maurice Biraud, Martine Carol, Frank Villard, Antoine Balpétré, Françoise Rosay, Ginette Leclerc, 1961, France, 98m

Comme il ne peut s'acquitter de ses dettes envers l'ex-proxénète Charles Lepicard et le banquier Malvoisin, Éric Masson propose pour les rembourser une grosse affaire de fausse monnaie. Pour les convaincre, il leur fait savoir qu'il roucoule avec l'épouse d'un graveur doué, Mideau, de façon à l'amener à la longue à imprimer les faux billets. Lepicard pense néanmoins qu'il faut recourir à un spécialiste pour contrôler le travail du graveur et il fait appel à Ferdinand Maréchal dit "Le Dabe" qui est un maître en la matière. Bien que retiré du milieu, Maréchal accepte et prend en main la direction des opérations. Il parvient à convaincre le graveur, qui s'avère un véritable orfèvre, de fabriquer et d'imprimer pour 1 milliard d'anciens francs en florins. Lepicard, Malvoisin et Masson pense cependant à doubler Maréchal en faisant imprimer secrètement un autre milliard à cause des trop grandes exigences financières de celui-ci. De plus, Masson veut aussi se débarrasser du graveur, mari gênant, pour avoir son épouse pour lui tout seul. Selon un horaire savamment mis au point, Mideau se met au travail mais au dernier moment, lui et l'argent ne sont pas au rendez-vous prévu avec les autres. Auraient-ils été roulés par un "cave"?...

Le scénariste et dialoguiste Michel Audiard, avec la collaboration de l'auteur du roman d'origine, n'a retenu qu'une petite partie du livre pour se concentrer à raconter, avec sa verve habituelle et son humour percutant, une délicieuse comédie policière. Le récit est évidemment taillé sur mesure pour Jean Gabin qui interprète avec vigueur un rôle familier de gangster arrivé. La mise en scène de Grangier est commerciale mais efficace en laissant beaucoup de place aux acteurs. Certaines répliques sont remplies d'esprit avec en plus un bon usage de l'argot. Les dilettantes envers cette forme de langage ne devraient donc pas être perdu car le sens des mots se devine facilement à l'écoute du film. Cette parodie du film de gangster traite donc les malversations courantes du genre à la blague et sans prétention. L'ensemble se veut malicieux (Lisez le texte à la fin du film!!! Vous comprendrez!) à souhait et malgré l'absence de violence, retient notre attention. À regarder comme amuse-gueule avant "LES TONTONS FLINGUEURS" écrit aussi par Audiard, pour vraiment l'apprécier à sa juste valeur et éviter les comparaisons boiteuses. Les autres comédiens chevronnés réunis pour l'occasion livrent tous la marchandise. Mathieu Lemée

CEREMONIE D'AMOUR aka Love rites - Walerian Borowczyck, 1988

Un type croit une belle femme dans un métro parisien. Elle se maquille et exhibe ses cuisses. Le gars sent monter une bonne dose de désir. Ils entament alors une discussion arty-philosophico-prise-de-tête en passant des bouches du métro à un parc public, puis à une église. La miss se fait passer pour une actrice prostituée. Elle finit par amener le type dans une chambre ou, enfin, il va pouvoir la tirer - la salope s'est laissée caresser, dans l'église en particulier.

Bref, enfin sur place, ils passent à l'action, mais ils n'arrêtent pas de parler, et le spectateur de bailler. Tout d'un coup la miss enfile des dés à coudre terminés par de longues griffes, l'homme souffre. A la fin il déambule le long de la Seine d'où sort une fille nue qui se suicide. L'homme est ensuite arrêté par la police.

Pendant 100 minutes, ça n'arrête pas de parler une seconde - excepté au début. Et c'est long, mais c'est long. Boro s'essaie à une sorte de Nouvelle Nouvelle Vague, avec des plans mal foutus, les bruits du métro, de la rue, des dialogues chiants, un ou deux persos bizarres...

C'est le premier film de Boro que je vois, et du coup je ne suis pas motivé pour en voir d'autre. Kerozene

CERF VOLANT DU BOUT DU MONDE aka The magic of the kite - Roger Pigaut avec Alain Astié, Chun-Hua Chang, Patrick De Bardine, Jacques Faburel, 1958, France/Chine, 82m

Qui n'a pas rêvé un jour de lancer une bouteille à la mer, avec un message de fraternité à l'intérieur et de se prendre à imaginer l'endroit ou elle pourrait arriver ?

C'est cette idée que reprend Roger Pigaut dans ce magnifique conte poétique, qui scelle la première collaboration franco-chinoise de l'histoire du cinéma.

Sous la forme d'un conte, le temps d'un rêve, des enfants de la Butte Montmartre vont vivre une aventure imaginaire avec des petits Chinois. Tout commence avec la découverte, par Pierrot et sa petite soeur, d'un cerf volant aux couleurs flamboyantes échoué dans un arbre. Ce cerf volant va être pour eux le début d'une aventure extraordinaire qui va les mener jusqu'en Chine. La lettre contenue dans ce cerf volant, l'antiquaire chinois qui va la traduire et leur apprendre que le personnage représenté sur le cerf-volant est Souen Wou Kong, le roi des singes, vont être à l'origine de ce magnifique voyage initiatique.

Pierrot, au fond de son lit rêve que Souen Wou King le transporte, lui et sa soeur, en Chine. Voilà les deux enfants à Pékin, bien décidés à retrouver avec leur nouvelle bande de copains chinois, le petit garçon qui a écrit la lettre trouvée dans le cerf-volant.

Admirablement interprété par une bande de gamins sans complexes, le film conserve à ce jour tout son charme et tout son pouvoir d 'enchantement, et son message d'amitié transcende toutes les époques... Véritable invitation au voyage, ce cerf-volant force à la découverte et au respect des autres, il est une réussite incontestable.

Un petit chef d'oeuvre à découvrir d'urgence par tous les enfants et par tous ceux qui en ont conservé l'âme. Marc Evil

CES DAMES S'EN MÊLENT - Raoul André, 1964, France/Italie 

Avant de devenir un acteur prisé par les cinéastes de répertoire, avant de vouloir participer à des films " sérieux ", Eddie Constantine jouait dans des oeuvres populaires (action, espionnage) qui remportaient un certain succès. La recette était simple : bagarres, humour, femmes fatales... Constantine incarnait d'habitude l'agent secret Lemmy Caution, envoyé pour des missions un peu partout autour du monde.

CES DAMES S'EN MÊLENT n'est pas un " Lemmy Caution ", mais le personnage interprété par Constantine est identique. Seul le nom change (Jeff Gordon). Agent du FBI, Gordon cherche à remonter la filière d'un réseau de faux-monnayeurs. Bien sûr, cette idée (banale) n'est qu'un prétexte à une enfilade de scènes de bagarre, à des séductions pas trop méchantes et à de l'humour familial, bon enfant.

De tous les " Constantine " populaires que j'ai pu voir, celui-ci est le plus carnavalesque. Les bagarres font penser à du Bud Spencer ! Elles sont carrément humoristiques. Pour ajouter à cette tonalité comique, Jeff Gordon s'adjoint les services d'un valet qui, la plupart du temps, reçoit des claques sans trop pouvoir les rendre. Les hommes de mains sont caricaturaux, le patron est un chauve qui prend du bon temps dans sa maison de campagne, on se poursuit en voiture, etc.

Donc : rien de très original au menu. En même temps, le spectateur moyen trouve ce qu'il voulait dans CES DAMES S'EN MÊLENT, alors on peut difficilement affirmer que le réalisateur trompe les fans sur la marchandise. Personnellement, j'ai trouvé que le film était à la hauteur de ses ambitions : se borner à divertir... L'humour parfois balourd ne lui rendait pas toujours service, et on peut lui préférer les premiers Constantine (LA MÔME VERT DE GRIS, par exemple) à CES DAMES S'EN MÊLENT. Howard Vernon

C'EST PAS PARCE QU'ON A RIEN A DIRE QU'IL FAUT FERMER SA GUEULE - Jacques Besnard, 1975

Le bien nommé, réalisé en 1975 par Jacques Besnard, avec Michel Serrault, Jean Lefebvre et Bernard Blier.

Deux minables de la cambriole facile (Serrault et Lefebvre) monte sur un gros coup grâce à un "cerveau" du hold up incarné par Bernard Blier. Le coup est "facile" puisqu'il s'agit de perforer le chiotte n° 3 de la gare qui se trouve à côté de la banque. Seul problème, la dame pipi de l'endroit.

Les trois gugusses ayant trouvé la parade, descendent à tour de rôle dans le chiotte déguisés différemment à chaque fois pour ne pas éveiller les soupçons de la vieille.

Mon verdict : c'est génial! Le navet comme on l'aime, bons acteurs (sauf Lefebvre bien sûr), bonne période, bonnes ambiances, et lourdeur et cabotinage à souhait (surtout Blier dans une forme étonnante).

45 bonnes minutes du film se passent dans les chiottes ce qui n'est pas banal, où les comparses font semblant de pisser pendant 1 heure pour un premier round d'observation, et ensuite pendant leur va-et-vient déguisés d'une manière ridicule (surtout l'attirail de pêcheur de Serrault, où le costume de bavarois de Blier).

Enfin, moi ça m'fait marrer, mais bon... Franfran

CETTE FEMME-LÀ aka This Woman aka Hanging Offense - Guillaume Nicloux, 2003, France, 1h40 

Parfaitement inconnu ici (personne ne sait qu'il a réalisé l'adaptation du POULPE en '98, hormis mon petit doigt et les amusants et utiles copains de l'IMDb), Nicloux débarque avec ce thriller noir, stylisé et malsain. Josiane Balasko, sale gueule, est au bord du suicide. Inspecteure de police enquêtant sur plusieurs crimes qui ne semblent pas connectés, mais qui le sont, constamment victime d'hallucinations percutantes et de cauchemars lancinants, elle baise triste, et parle morne.

Habile scénario ici mis en image de façon fort glauque par un directeur photo doué. Une certaine inquiétude suinte de chaque image, et il est difficile d'imaginer l'ambiance sur le plateau, tellement l'atmosphère est noire. Ça ne devait pas beaucoup plaisanter.

Thierry Lhermitte sort de sa caverne pour venir interpréter un petit rôle, alors qu'Aurélien Recoing est toujours aussi sanguin et inexpressif dans le rôle d'un collègue flic.

Disons seulement que CETTE FEMME-LÀ n'est pas le film à voir pour vous remonter le moral. Orloff

La CHAMBRE DES MORTS - Alfred Lot avec Mélanie Laurent, Eric Caravaca, Gilles Lellouche, 2007, France. 118m

Deux informaticiens récemment licenciés font des graffitis sur les murs de leur ancienne boite et se sauvent rapidement. Roulant à toute vitesse feux éteints. Il frappent mortellement un homme, puis se rendent compte qu'il transportait une valise contenant une fortune. Ils l'enterrent discrètement et espèrent que personne ne se rendra compte de rien. Grave erreur. Le lendemain, devant l'endroit ou a eu lieu l'accident, les policiers retrouvent le corps d'une fillette aveugle décédée la veille. Il y a un lien. Une autre fillette est kidnappée dans le coin, diabétique, ses heures sont comptées. Une équipe d'enquêteurs s'affaire rapidement pour tenter de la sauver, parmi eux Lucie, une nouvelle recrue, une profileuse, dont les théories sont plus qu'intéressantes.

La pochette du dvd annonçait Le Silence des Agneaux français, un programme ambitieux, mais je me suis laissé tenter. J'ai adoré. Un scénario finement ficelé, des acteurs intenses et une réalisation efficace en font un polar qui mérite amplement le détour. Le mystère est habilement dévoilé, les flashbacks, que je n'ai reconnu tel quel que bien avancé dans le film, m'ont donné l'envie de le regarder rapidement à nouveau. Des acteurs, je ne connaissait que Gilles Lellouche, très bon dans son rôle. Mélanie Laurent est excellente en jeune femme visiblement troublée par les évènements qui la touche particulièrement. Adapté du roman éponyme de Franck Thilliez, coscénariste, du coup, j'ai bien envie de lire ses polars et spécialement celui-ci qui date de 2005. Chaudement recommandé. Mario Giguère

La CHAMBRE DES OFFICIERS - François Dupeyron avec Eric Caravaca, Sabien Azéma, 2001, France, 135m

En 1914, après une dernière nuit d'amour avec une inconnue, un jeune et beau lieutenant part sur les sentiers de la guerre...il y reviendra défiguré.

Ne réussissant qu'à communiquer que par grognements et avec un tableau, son véritable combat ne fait que commencer. Avec une direction-photo qui vas chercher l'émotion, un solide groupe de comédien et une maîtrise des enjeux de l'histoire ,La Chambre ne tombe jamais dans le mélo et la facilité, c'est la que réside la force du film ,tout y est en demi-teinte et filmé sans artifices et c'est tout a l'honneur de Dupeyron.

En cette période ou nos soldats reviennent d'Afghanistan les pieds devant, ce superbe film 

laisse matière à réflexions... Pierre Beaulieu

CHARLOTS CONNECTION - Jean Couturier avec les Charlots et Alexandra Stewart

Les Charlots se font offrir un job intéressant, ramasser les loyers chez divers commerces, mais nous on sait qu'il s'agit d'un racket de protection. Les Charlots, avec leur voiture qui fait des drôles de bruits, tombent tous les trois amoureux d'une donzelle qui leur apprendra la vérité. Ils finiront déguisés en hommes des cavernes dans un parc thématique pour sauver la donzelle kidnappée.

C'est supposé être drôle, peut-être que ça ferait rire un enfant à deux ou trois endroits, pas plus. On entend pas souvent parler des Charlots. Ce film en est une autre raison. Au lieu de regarder le film, profitez-en pour laver votre voiture ou cirez vos chaussures. Mario Giguère

Les CHARLOTS CONTRE DRACULA - Jean-Pierre Desagnat avec Les Charlots (Gérard Rinaldi, Jean Sarrus, Gérard Filipelli), Amélis Prévost, Andréas Voutsinas, Gérard Jugnot, Vincent Martin, Dora Doll, 1980, France, 85m

Le fils de Dracula veut utiliser la potion magique de son père afin d'obtenir des pouvoirs de vampire mais sa mère s'y oppose farouchement. Par un sort qu'elle a jeté, elle seule peut toucher la fiole contenant la potion sans se changer en pierre: à l'exception d'une femme lui ressemblant trait pour trait. Maintenant adulte, Dracula junior engage des détectives afin de trouver ce possible sosie. Un nommé Gaston LePope la repère en la personne d'Ariane, une jeune parisienne qui gère une boutique d'antiquités avec son fiancé Phil et deux amis, Gérard et Jean. Le détective kidnappe Ariane et la transporte en Roumanie mais son fiancé et ses deux copains se lancent à leurs trousses. Ils aboutiront tous au fameux château de Dracula où leurs mésaventures ne font que commencer.

À cinq qu'ils étaient au début de leur carrière, les Charlots n'étaient plus qu'un trio vers la fin, ce qui témoigne d'un net essoufflement pour ce groupe à l'humour bouffon. Battant alors de l'aile, ils ont cru renouveler leur popularité avec cette parodie facile des films de vampires qu'ils ont eux-mêmes écrite. Si le thème permet enfin une certaine unité qui faisait défaut dans les films précédents du trio, l'inspiration comique ne dépasse jamais la facilité et ne vole pas bien haut. L'ensemble apparaît plus agité qu'imaginatif avec des négligences se manifestant continuellement durant la projection, que ce soit dans la photographie, le montage et la réalisation. Le metteur en scène ne s'est d'ailleurs pas esquinté les méninges pour faire un boulot correct, lui qui a pourtant réalisé de solides polars autrefois. La conclusion est extrêmement décevante par son manque flagrant de logique et de punch. Ne reste qu'une comédie franchouillarde de plus qui en amusera peut-être certains et en fera rire quelques-uns, quelques passages étant assez hilarants quand même. Andréas Voutsinas s'amuse avec plaisir dans la composition de son Dracula et son acolyte Vincent Martin est burlesque dans le rôle de son valet. Gérard Jugnot se débrouille bien, quant aux Charlots, leurs jeux ne dépassent guère la routine, comme quoi ils devraient se poser des questions quand le reste du casting est plus drôle qu'eux. Mathieu Lemée

Le CHAUD LAPIN - Pascal Thomas - 1974

Bon, je ne sais pas si c'est vraiment l'endroit, mais j'aimerais parler de ce film de Pascal Thomas, un des premiers films où on peut admirer le talent incomparable de Bernard Menez.

C'est l'histoire d'un "tombeur" à balles deux (Menez) qui se retrouve embrigadé en vacance d'été dans une grande maison familiale, suite au foirage d'une de ses aventures. En fait, il est invité par un pote à lui qu'il retrouve par hasard en ville...

Après quelques scènes à Paris, l'action se déroule dans le Sud de la France (mieux vaut voir ça, que "sous le soleil") ou se retrouvent tous les membres d'une famille, dont 4 soeurs d'âges différentes et très nettement potables.

Et alors là, c'est parti! Le Bernard (quelle coiffure en passant!!) va tenter par tous les moyens de s'en taper au moins une, mais tous ses stratagèmes foirent et il est obligé de se rabattre sur une autre soeur, et ainsi de suite! Une farandole de plans de baise ratés et de drague minable à mourir de rire, qui nous rappelle nos vertes années et nos déboires de vacances!

Un film excellent qui sent bon la Provence, avec en plus Daniel Ceccaldi, et Elisa Sevier dans un de ses premiers rôles, on aperçoit même un sein!

Meilleur que "pleure pas la bouche pleine" du même auteur, et visionnage vivement recommandé!!! Franfran

CHRYSALIS - Julien Leclercq, 2007, France

Difficile de faire de la SF en France, même avec un budget confortable. Et ce n'est pas le jeune Julien Leclercq qui risque de prouver le contraire puisque son premier long métrage, "Chrysalis", un gros machin à près de neuf millions d'euros, s'est ramassé une gigantesque claque dans la gueule à sa sortie. Pas facile à avaler, d'autant plus que la presse s'est fait une joie de le dégommer sans ménagement. Alors, "Chrysalis" méritait-il vraiment une carrière aussi moche? Et bien un peu quand même. Ce que "Chrysalis" a pour lui, c'est tout de même une certaine classe. Esthétiquement, le film est super chiadé, la photo est splendide, il y a des travellings ingénieux, c'est techniquement très maitrisé, voire recherché. Et il y a des bastons chorégraphiées par Alain Figlarz, le mec qui a réussit à nous faire croire que Matt Damon pouvait te démonter des cervicales avec les coudes comme un chef dans la série des Jason Bourne! Ici, c'est Dupontel qui distribue des pains comme un dieu du freefight, et surtout qui en ramasse en pleine face également. Ces scènes sont au nombre de deux, deux combats secs et brutaux se déroulant dans des pièces exigües histoire de rendre la chose plus efficace encore. Imparable! Mais cette démonstration de savoir faire technique ne suffit pas à faire un bon film. Ici, on serait même tenté de dire que le réalisateur a négligé certains aspects au profit de la forme, comme la direction d'acteurs par exemple. Si Dupontel est plutôt bon dans la peau de Hoffmann, un flic hard-boiled et tête de nœud qui rêve de faire la peau à Nicolov - la brute responsable de la mort de sa coéquipière et épouse - et si Alain Figlarz (encore lui, dans le rôle de Nicolov justement) a été pour moi la révélation du film, force est d'admettre que le reste n'est pas franchement à la hauteur, et en particulier en ce qui concerne Marie Guillard dans le rôle de la nouvelle coéquipière d'Hoffmann dont la performance s'avère limite embarrassante. Même Marthe Keller ("Marathon Man") qui semble un peu paumée, ne parvient pas à tirer son épingle du jeu...

L'action du film se déroule en 2015. Histoire de bien situer l'époque, Leclercq tente de nous dépeindre un Paris futuriste. Là encore, la pilule ne passe pas, son futur se limitant à une cuisine high tech, deux ou trois prototypes Renault et trois intérieurs stylisés dont un censé représenter une sorte de shootoire arpenté par une horde de déchets humains.... tellement propre le truc qu'on pourrait y manger à même le sol. Alors évidemment, le chrome rutilant et l'acier inoxydable, c’est joli et ça colle parfaitement au style de Leclercq, mais avec une esthétique et une hygiène pareilles, il est difficile de croire qu'il s'agit d'un repère de junkies et marginaux en tous genres. Puis il y a la manière dont Leclercq raconte son histoire. Une histoire de vengeance classique croisée avec une trame inspirée des "Yeux sans visage" avec un soupçon de... Jason Bourne justement. Et hormis les deux scènes de baston précédemment citée, il faut bien admettre que passé quelques minutes à se délecter de l'esthétique clinique du film, l'ennui nous gagne rapidement, que rien ici n’est franchement palpitant. On a la désagréable impression que le métrage n'évolue qu'en pilotage automatique, c'est à dire de façon pépère et monotone, jusqu’à son dénouement salvateur. Leclercq a certainement du potentiel, alors peut-être avait-il besoin d’une bonne grosse claque pour qu’il se rende compte d’où se trouvent réellement les priorités de ses films. Kerozene

LA CHUTE DE LA MAISON USHER - Jean Epstein avec Jean Debucort, Marguerite Gance, Charles Lamy, d'après La Chute de la Maison Usher et Le Portait Ovale d'Edgar Allan Poe, adapté par Luis Bunuel, 1928, France,  63m

Allan a de la difficulté a se rendre a la maison Usher, rejoindre son ami Roderick. Les nouvelles sont mauvaises, la femme de Roderick, Madeleine, dépérit. Le médecin personnel de la famille ne peut faire de diagnostique, mais tout le monde remarque que plus le portrait de sa femme avance, plus le portrait est vivant et plus Madeleine est faible. Morte, on l'enferme dans son cerceuil, mais Roderick refuse obstinément que l'on cloue le couvercle.

Film muet aux images remarquablement bien cadrées et a l'expresionnisme proche du surréalisme. Le début fait inmanquablement penser a l'arrivée de Harker dans Nosferatu. La peinture de Madeleine, que l'on soupçconne être carrément son image réelle, est fascinante, avec son cadre délirant, et le décor tout en hauteur traversé de grand rideaux agités par le vent. Un classique à mettre près des grand films muets espressionnistes allemands, tel NOSFERATU, CALIGARI ou le GOLEM. Mario Giguère

Le CIMETIÈRE DES VOITURES - Fernando Arrabal, 1983, France 

Arrabal, dramaturge et romancier, était membre du " Panique ", l'un des derniers mouvements littéraires de la fin du 20e siècle. Y participaient également Jodorowsky, André Ruellan (romancier et scénariste de plusieurs bons films, dont Le seuil du vide, de Jean-François Davy) et Roland Topor (auteur du roman Le locataire dont Polanski a tiré son film, et également interprète de Renfield dans le Nosferatu d'Herzog). On le voit, ce mouvement regroupait des personnalités assez inventives.

Arrabal est, hélas, celui que je prise le moins parmi les quatre. Son meilleur film, J'irai comme un cheval fou, contenait cependant des moments assez étonnants, mais, à l'instar de beaucoup de réalisateurs des années 70, le passage aux années 80 ne l'a pas laissé indemne.

Le cimetière des voitures, film "intello", est très pénible et ennuyeux. Il met en vedette Alain Bashung qui en profite pour pousser la chansonnette, dans un délire new wave particulièrement atroce. Les chansons sont toutes uniformément hideuses, dans la composition, la production et l'interprétation. Cette version tordue de l'univers post mad-max du début des années 80 se veut une relecture rock de l'histoire de Jésus Christ. Sur papier, l'idée devait sembler séduisante, mais elle est assassinée par un climat de vulgarité facile, par un maquillage rétro-punk ridicule, un ennui profond, et, encore une fois, par cette musique stridente insupportable. Faut-il s'étonner que ce soit son dernier film ? On lui préférera, et de très loin, J'irai comme un cheval fou. Howard Vernon

CLIMAX - Frédéric Grousset avec Julien Masdoua, Marion Trintignant, David Jimenez, 2010, France, 70m

Un couple arrive dans une maison de campagne qu'ils ont échangé avec la leur pour changer d'air. Seulement voilà, nous on a vu la journaliste qui habite au deuxième étage subir un assaut violent et laissée pour morte. Lorsque le tueur revient sur les lieux, tout se complique et devient évidemment dangereux pour qui s'y trouve !

Curieusement on suit le film à l'intérieur d'une émission de dossiers criminels qui rappellera des souvenirs aux téléspectateurs français et qui n'est pas sans rappeler de telles émissions ailleurs. C'est sur la piste de commentaires que le réalisateur du précédent AQUARIUM nous dit avoir voulu rendre hommage à la série anglaise ANGOISSES de Brian Clemens et la série italienne LA PORTO SUL BUIO de Dario Argento, plus précisément l'épisode Il Vicino di Casade de Luigi Cozzi. Si le début prend son temps pour placer ses personnages et que la prémisse n'est pas tout à fait nouvelle, les développements du scénario nous gardent collé sur le siège et on ne devine plus les revirements de situations jusqu'au bouclage de l'émission et ses curieuses hypothèses. Une mise en scène soignée aux cadrages, photographie et l'ambiance sonore recherchée, avec des acteurs qui assument bien leurs rôles. Très efficace et sans longueurs grâce au format assez court et parfait pour le scénario.

En suppléments outre le commentaire audio, un making of de plus de trente minutes en forme de journal de tournage, mais comme je disais les infos sont plus sur la piste de commentaire. On a surtout droit en bonus au film AQUARIUM que j'ai bien hâte de voir ! Mario Giguère

COLD GROUND - Fabien Delage avec Gala Besson, Philip Schurer, Doug Rand, 2017, France, 86m 

1976: Deux jeunes journalistes, Melissa et David, se rendent à la frontière des alpes Suisses et Françaises pour faire un reportage sur des mutilations de bétail. L'équipe scientifique qu'ils doivent rejoindre manquent à l'appel. Avec un guide, une biologiste et un enquêteur américain, ils vont graver la montagne pour se rendre au camp de l'équipe et affronter l'inconnu.

Il y a belle lurette que je ne m'attends plus à voir un found footage intéressant. Énorme surprise donc, de découvrir ce petit budget français qui corrige tout ce qui m'agace dans ce genre rapidement répétitif. Ici, des personnages intéressants, pas de jeune adultes partis rigoler. Un cameraman qui ne sera pas le rigolo qui filme n'importe quoi. On est aussi dans un survival noir et nihiliste qui est de plus en plus stressant en se dirigeant vers une fin angoissante. Il faut dire que tous les acteurs sont bons et dramatiques mais naturels. La présence d'américains va donc forcer les petits français à sortir leur langue de Shakespeare, ce qui nous vaut des sous-titres anglais lorsqu'ils parlent français dans cette version internationale. Il y a bien quelques séquence qui jurent un brin, au lendemain d'une tempête de 50 cm de neige, la montage n'a pas changée, comme après l'avalanche, budget oblige, mais on ne s'offusquera pas. Les dépouilles de cadavres d'animaux mutilés augmentent la tension continuellement. Dès qu'on se rend compte qu'il y a effectivement une ou plusieurs créatures qui rôdent dans les parages, les morts s'accumulent dans une série de scènes chocs au montage rapide. On ne verra longtemps que des formes poilues féroces et implacables. Je ne raconterai pas tout en détails, mais la séquence dans des grottes est surréalistes. Excellent montage.

On apporte de minces pistes d'explication pour comprendre comment et pourquoi ces quasi yetis cannibales qui découpent avec précision leurs victimes sont apparus.

Fabien Delage, réalisateur et scénariste, a auparavant réalisé la Rage du Démon, astucieux documenteur et les deux téléséries Dead Crossroads qui présentaient les endroits les plus hantés de France. Belle carte de visite, Cold Ground accumule les prix dans les festivals de cinéma. Gala Besson, présentée dans ses plus beaux atours en prologue, offre une performance superbe dans un rôle qu'on imagine facilement éprouvant, comme cela a dû l'être pour toute l'équipe d'ailleurs. Oui, le cinéma français produit à l'occasion d'excellents films, en voilà un. Mario Giguère

Le COLLECTIONNEUR DE CERVEAUX aka Les Robots Pensants - Michel Subelia avec Claude Jade, François Dunoyer, André Reybaz, Gisèle Casadesus, 1976, France, 93m

Penny Vanderwood, pianiste, répète son prochain récital lorsqu'elle est approchée par Le Comte de St-Germain, créateur d'automates. Il veut fabriquer un robot capable de jouer de la musique aussi bien qu'elle. Elle découvre qu'il a dernièrement construit un automate capable d'affronter les meilleurs joueurs d'échecs. Elle se rend à un tournoi ou son robot est en action et a l'impression qu'il joue exactement comme son fiancé récemment décédé dans des circonstances nébuleuses. Elle va mener son enquête.

La nouvelle originale de George Langelann (The Fly) date de 1967, mais on la croirait plus vieille. L'histoire, bien qu'intriguante un certain temps, réserve peu de surprises véritables pour l'amateur de science fiction le mindrement chevronné. Qui plus est, le titre donné au téléfilm dévoile tout, un comble. Ceci étant dit, j'ai bien aimé les acteurs, Claude Jade étant on ne peut plus photogénique et charismatique, et le mystère de la mort de son fiancé a une charge dramatique qui suscite l'intérêt. On souligne la musique du réputé Vladimir Cosma (Les Aventures de Rabbi Jacob, Le Dîner de Cons). Le dvd est sorti chez INA dans la collection les Inédits Fantastiques que je découvre avec un immense plaisir. Mario Giguère

Les COMMANDO PANTHÈRES aka Commando Panther aka Panther Squad - Peter Knight alias Pierre Chevalier avec Sybil Danning, Donal O'Brien, Jack Taylor, Karin Schubert, 1984, France, 67m

Ce n'est pas parce qu'un film est court qu'il est facile à résumer. Hors donc, dans un futur qu'on n'espère pas vivre dedans, des terroristes bien pensants qui ont choisi comme nom CLEAN SPACE veulent arrêter la pollution dans l'espace en terminant de force le programme spatial des nouvelles Nations Unies. Pour ce faire ils empêchent tout contact avec la "jeep de l'espace" envoyée au ciel et kidnappent la seule autre personne qui peut conduire le seul autre exemplaire, en l'occurrence une femme. On fait appel à un espèce de Charlie des pauvres, éternellement en étât d'ébriété avancée, qui appelle une jolie experte, jouée par Sybill Danning et son commando de panthères è la rescousse.

Y a des mots magiques qui font qu'un amateur de bizarreries va regarder jusqu'au bout une oeuvre en apparence nulle dès les premières images: Marius Lesoeur sont deux de ces mots. Le producteur d'Eurociné est un gage de bisserie qui devrait nous renverser de notre chaise et probablement nous titiller les zygomatiques. Réussite dans le genre Z ultra fauché, sauvé, si c'est possible, par la seule vision de miss Sybill en costume de cuir de bon goût. Aidé aussi par la distance prise par le ton, très peu sérieux et satyrique, du scénario et des acteurs. Y a rien de grave qui se passe, les cascades de ces demoiselles sont toutes plus risibles les unes que les autres et une arme finale nous décroche la mâchoire inférieure. Pour si court qu'il soit, la réalisation est tellement inepte qu'on s'y perd régulièrement, on oublie ou on est rendu et il semble que tout le monde s'en fiche. C'est nul, c'est raté et je dois dire que j'ai bien aimé ! Ma version sortie en vhs en Amérique du Nord par la compagnie Vestron, qui a fait faillite depuis, témoigne de nombreux visionnements qui laissent pantois en pensant à tous ceux et celles qui se sont laissés avoir par la pochette un brin jolie. Mario Giguère

Le CONCILE DE PIERRE - Guillaume Nicloux avec Monica Bellucci, Catherine Deneuve, Moritz Bleibtreu, Nicolas Thau, 2006, France/Italie/Allemagne, 102m

La traductrice Diane Siprien (Monica Bellucci) adopte un jeune asiatique, Liu-San, grâce à une fondation dirigée par Sylvie Webber (Catherine Deneuve). Quelques années plus tard, au moment ou apparaît une étrange marque sur le garçon, ils commencent tous les deux à halluciner régulièrement. Suite à un étrange accident de route, Liu-San est gravement blessé, dans le coma, mais il guérit à une vitesse prodigieuse, pendant que les morts s'accumulent dans leur entourage.

Je ne connaissais pas ce film et c'est évidemment la présence de la superbe Monica Belucci et son intrigue vaguement supernaturelle qui m'a poussé à le regarder, un journaliste du magazine Variety nous promettant "un soupçon de Rosemary's Baby!". J'ai bien aimé, avec des bémols, et puis j'ai su que le film, au budget important, s'est avéré un échec commercial et critique à sa sortie. On a peut-être trop essayé de le vendre comme un blockbuster. Primo: l'intrigue est complexe mais pas si bien construite, on a vaguement l'impression que tout est possible et donc qu'on peut tout se permettre sans rigueur interne. Secundo: la présence d'animaux en images de synthèse est une note fort discordante. Évidemment, les actions requises par ces bêtes étaient probablement trop difficiles à tourner avec des animaux vivants, mais ce serpent et surtout cet ours, s'avèrent non crédible, plombent le récit. Le jeune Nicolas Thau a aussi un jeu bien limité. Pour le reste et surtout la prestation bien intéressante de Monica Bellucci, je ne regrette pas le temps passé avec elle et cette histoire ésotérique tirée par les cheveux. Cheveux qu'elle porte très court, mais rien ne peut gâter un visage si fascinant. Il aurait été salutaire de mieux introduire son personnage constamment taciturne, au passé qui semble d'une tristesse profonde, courtisée maladroitement par des hommes dont les efforts sont voués à l'échec. Mario Giguère

Le CONVOYEUR - Nicolas Boukhrief, avec Albert Dupontel, François Berléand, Jean Dujardin, Julien Boisselier, Philippe Laudenbach, Claude Perron, Aure Atika, 2003, France

Une énième rediffe télé du Pacha de Georges Lautner m'a offert à nouveau d'apprécier l'impact que produit toujours cette fameuse figure de style de grande classe, propre au polar, que constitue une attaque de fourgon blindé correctement menée. Et puisque l'écrivain et cinéaste José Giovanni vient de nous abandonner pour de bon, il me semble pure justice de citer au passage "le deuxième souffle" : magistralement tourné par Jean-Pierre Melville d'après le roman de Giovanni " Un règlement de comptes ", ce film contient une excellente version de l'exercice en question.

Quant à lui, respectueux des aînés, Nicolas Boukhrief exploite jusqu'au bout l'idée brillante de nous installer à l'intérieur du fourgon, avec un souci de réalité sociale haletant. Enfin, " haletant ", cette impression est surtout ressentie par les affranchis aux classiques précités, qui, dès la première sortie sur le macadam, auront naturellement tendance à baisser la tête à ras du siège de leur voisin de devant dans la salle. Ils savent que la peinture de ce genre de véhicule se raye rarement à coups de lance-pierres. Quant aux autres, tant pis pour eux, au premier pétard ils se lâcheront les pop-corns sur les genoux, la situation est suffisamment instructive sur la technique du bazooka reluquée de trop près.

C'est par les yeux d'Alexandre, nouvelle recrue, que nous sommes introduits dans les vestiaires d'une modeste société de convoyage où rôde un malaise, lié à de récentes attaques à répétition guère explicables. Le trouble est encore accentué par les attitudes suspectes de notre bleu, plus très jeune à vrai dire, personnage mutique et solitaire interprété par Albert Dupontel (dont le CV comme acteur suffirait déjà en lui-même à inquiéter violemment : Bernie, Le créateur, Un héros très discret, Irréversible).

En marge d'une intrigue qui tient la route, Nicolas Boukhrief dépeint une crudité sociale copieusement glauque. Le métier de pigeon de la famille des pigeons d'argile ("1000 euros par mois, 1 million dans chaque sac" raccourcit l'affiche) s'exerce dans les décors urbains de la zone, à des heures voisines de la nuit. Et, dans les sous-sols sinistres de l'entreprise, le direction du personnel gère le flux des recrutements au rythme des cartouches ramassées par ses salariés.

Clairement, aucun détournement d'images n'est envisageable par une société réelle de transports de fonds qui voudrait faire à bon marché sa promotion sauvage dans cette branche des professions de la sécurité.

Certes, Nicolas Boukhrief force parfois le trait, avec des maquillages beurrés à la testostérone, des engueulades de catch, des propos pédagogiquement contestataires sur la restructuration d'entreprise ou le déficit de formation professionnelle. Ses sous-flics apparaissent comme omni-défoncés aux mélanges jaja-médocs, à la fumette de n'importe quel combustible, et au mieux au baratin syndical ou à la gameboy.

Pour ma part, je n'ai pas réussi à retenir ces défauts. Sapés comme des sacs aux couleurs de la société "vigilante", des noms reconnus de la série B française nous sortent leurs têtes d'abrutis des grands matins, on jurerait un concours. Surtout, ça fait rudement de la joie d'entendre à nouveau le polar français tirer à balles réelles.

Une séance vue en compagnie de ma bébi pour la frimer avec les durs métiers des vrais hommes (môallez, on peut essayer ?). Bigeyes

Alex ( magnifiquement joué par Alain Dupontel ) vient de se trouver un nouveau job de convoyeur pour une compagnie française. Avec ses nouveaux compagnons de travail, il traverse les rues parisiennes pour collecter l'argent dans divers magasin. Son boulot serait facile, quoique plutôt ennuyant, si ce n'était pas d'avoir toujours peur d'être attaqué par des bandits.

N'en disons pas plus sur cette excellente surprise nous provenant de la France. Ce thriller est tout simplement superbe et la décision prise par TVA Films de ne pas le sortir en salles est incompréhensible puisqu'il y trouverait son public sans problème. Le récit sans aucun temps mort réussit à créer un suspense haletant qui atteint son sommet à la finale sans ne jamais tomber dans la facilité des films d'actions hollywoodiens. Les personnages très bien développés sont attachants et leur destin tragique réussit à toucher le spectateur. Puis finalement, il est agréable de voir qu'un film peut montrer un dur métier sans tomber dans la prétention de certains cinémas nationaux. Il s'agît définitivement de l'un de mes films favoris de Fantasia 2004. Oncle Freak

Albert Dupontel est Alexandre, un pauvre chômeur qui se fait engager dans une boîte de convoyeurs au bord de la faillite. Leurs camions non blindés se sont fait attaquer trois fois déjà dans l'année, et la compagnie va être rachetée par les Américains un peu après Noël. Le climat est donc légèrement tendu, mais le boulot pompe l'adrénaline, et c'est nerveusement qu'Alexandre va partir patrouiller avec des individus louches et tous plus mésadaptés les uns que les autres.

Ça nous pète à la figure un peu avant la finale, après une minutieuse mise en situation qui intrigue et surprend. Le ton, nihiliste à souhait, est inhabituel dans un film d'action, et le résultat se révèle loin d'être pour le grand public. Trop négatif, trop dur, et surtout trop particulier.

Dupontel est excellent dans le rôle d'un homme investi d'une mission personnelle, et qui le dissimule drôlement bien. Il a dû faire des tas de pompes pour se préparer au rôle car il apparaît ici plutôt en forme... de gym queen. On remarque aussi François Berléand dans un rôle complètement déjanté, qui lui va comme un gant. Il faudrait faire attention à ce niveau car sa carrière récente n'a été peuplée que de névrosés, et il pourrait facilement se prendre au jeu du complexe d'identification à ses personnages ! Je blague, bien sûr.

Nicolas Boukhrief n'en est qu'à son troisième film mais on remarque déjà son style percutant, et son utilisation fort originale de la violence à l'écran; lui qui a participé au scénario d'ASSASSIN(S) de Kassovitz en '97, transpose ici avec beaucoup de bonheur les techniques "punchées" employées par l'ami des RIVIÈRES POURPRES. On attendra donc sa prochaine livraison avec beaucoup de bienveillance. Orloff

CORPS À CORPS - François Hanss , Arthur-Emmanuel Pierre, 2003, France

Selon l'affiche et les critiques parues dans les journaux, je m'attendais à découvrir un énième thriller érotique. Or, ça n'a rien à voir. Il s'agit plutôt d'un suspense fondé sur de nombreuses révélations-choc, qui ne sont pas à proprement parler des coups de théâtre (qui impliquent une mécanique parfois un peu forcée), mais les jalons d'une intrigue véritablement très structurée et complexe.

Résumons la situation initiale : un paysagiste (Philippe Torreton) amoureux d'une strip-teaseuse (Emmanuelle Seigner) lui demande d'abandonner son métier pour mener une vie de rêve avec lui. Le bonhomme est riche, paraît gentil, un peu naïf. La dame abandonne donc son " métier " pour vivre ce qu'elle croit être un conte de fée... qui commence un peu mal. En effet, après son dernier quart de travail dans sa boîte à strip-tease, elle fait un accident de voiture et se retrouve dans le coma...

N'en disons pas plus : ce que je viens de résumer sont les cinq premières minutes du film. On voit déjà que l'intrigue ne nous conduit pas là où on s'attendait.

C'est un thriller efficace que signent François Hanss et Arthur-Emmanuel Pierre. Hanss vient du vidéoclip, s'étant surtout illustré par la réalisation de plusieurs clips artistiques de Mylène Farmer. Cependant, son film demeure cinématographique au lieu d'être un assemblage de scènes vides dotées d'un montage ultra-nerveux, comme c'est souvent le cas pour les cinéastes venus de la publicité ou du clip, particulièrement aux États-Unis.

On a souvent reproché à Emmanuelle Seigner d'être une potiche incapable de jouer, uniquement devenue actrice à cause de ses rapports amoureux avec le réalisateur Roman Polanski. Dans le présent film, elle nous démontre bien, je crois, sa capacité à rendre un personnage crédible, car elle joue sur une gamme d'émotions et de situations assez étendue, sans jamais avoir l'air emprunté. Ce n'était hélas pas le cas pour La neuvième porte où son interprétation d'un personnage démoniaque faisait sourire...

Les fans de trash cinéma à l'européenne se régaleront, je suppose, des scènes de nudité (dénoncées à grands cris scandalisés par la presse québécoise : Valérie ne leur a donc rien appris ? Par ailleurs, Emmanuelle Seigner nous y a habitués) et d'un final violent.

De façon plus globale, ce thriller venu de France devrait sans doute plaire au public général, puisqu'il raconte avec efficacité une histoire originale. Les spectateurs plus exigeants apprécieront la mise en images, élégante sans être trop léchée, de même que certaines idées scénaristiques originales (un personnage sourd), voire littéraires (les narrations en voix off, particulièrement à la fin du film). Howard Vernon

Les CÔTELETTES - Bertrand Blier, 2003, France

Plusieurs critiques ont littéralement chié sur le dernier de Blier, allant même jusqu'à le catégoriser de vacherie. En regardant le film, on a l'impression que les journalistes ont été bien cruels envers cette comédie qui, à défaut d'être raffinée, n'est pas aussi laxative que certains prétendent.

Un vieil homme ( Philippe Noiret ) habitant un appartement aisé de Paris reçoit la visite d'un inconnu du même âge ( Michel Bouquet ) qui est venu pour le faire chier. Les deux râleront sur des sujets très divers, la solitude, l'homosexualité, la Mort, le sexe, pour finalement découvrir que les deux s'amourachent de la même femme, une ménagère arabe.

On baigne alors dans le très mauvais goût en s'attaquant à tous les tabous imaginables, cela peut choquer, mais c'est justement le but du film. Blier n'hésite pas à rire avec vulgarité de tout ce qui est " politically correct " dans le but de, ben avouons-le, faire chier. La scène où Noiret tente de trouver l'orientation sexuelle de son fils est un bon exemple. Lorsqu'il lui demande s'il aime le sport et que le dernier répond qu'il préfère la couture, on se surprend à être choqué en plus de rire de la situation. Blier ira beaucoup plus loin tout au cours du récit, allant même jusqu'à enculer la Mort en personne au sens clair du terme. On pourrait donc se dire que dans notre société axée sur le bien-paraître, il fait du bien de voir qu'un artiste n'hésite pas à pointer du doigt ses tabous que d'autres ne veulent même pas parler.

Pour le discours, c'est réussi, mais c'est l'humour du film que vient gâcher la sauce. Alors que le film comporte certaines scènes hilarantes, le début du film est particulièrement drôle, le reste des farces s'avèrent souvent trop faciles pour être ries. Ayant peut-être peur de jouer les intellos, Blier préfère s'attarder à des blagues idiotes de pipi et de caca qui peuvent rappeler les récréations à la maternelle. On veut bien rire de certains gags, mais comme ils sont ensevelis dans une gênante stupidité, ils perdent complètement leur efficacité. Si Blier avait plus approfondi ses sujets, ou prendre le temps de se concentrer sur un seul et de ne rire que de celui-ci, son film aurait pu être énormément mieux.

L'intérêt principal du film, peut-être même le seul, reste le jeu magnifique de Philippe Noiret et Michel Bouquet qui forment un superbe duo. C'est un plaisir de voir ces vieux lions s'échangé avec un rythme enjoué les dialogues de mauvais goûts avec juste la bonne dose de cabotinage. Ils sauvent le film du désastre total, étant souvent les seuls qui réussissent à nous faire sourire dans les pires moments de l'œuvre.

Doit-on conseiller Les côtelettes ? Non, parce que ce n'est pas un très bon film et il y a beaucoup mieux au cinéma présentement. Par contre, si vous aimez les deux acteurs principaux, peut-être allez-vous apprécier. Une curiosité culinaire, mais amenez votre Pepto-Bysmol. Oncle Freak

Le COUPERET - Costa-Gavras avec José Garcia, Karin Viard, 2005, France, 122m 

Employé-cadre dans une usine de papier, un père de famille se fait mettre a la porte... il convoite un poste dans une grosse corporation, mais pour se faire élimine tout ceux qui ont une meilleure feuille de route que lui.

Porté par le jeu très solide de Garcia, ce film est un délice d'humour noir et de situations loufoque et une charge acide contre le milieu impitoyable du travail. Il faut voir comment notre homme s'y prends pour arriver a ses fins, avec son vieux pistolet de la deuxième guerre mondiale, le chemin est pour le moins tortueux mais réjouissant pour le spectateur. Tiré d'un roman de Donald Westlake, adapté par Costa-Gavras qui n'a rien perdu de son sens du rythme et de son grand talent pour la direction de comédien, le film est à mes yeux l'une des meilleures comédies noires des dernières années... Pierre Beaulieu

  COUPEZ! aka Final Cut - Michel Hazanavicius avec Romain Duris, Berenice Bejo, Gregory Gadebois, Matilda Anna Ingrid Lutz, 2022, France/États Unis/Royaume Uni/Japon, 112m

Un réalisateur se voit offrir de faire un remake d'un film japonais tourné en un plan séquence, avec des zombies. Il est loin d'être enchanté, mais sa fille aime beaucoup la vedette masculine envisagée pour le tournage. Alors pourquoi pas.

Hazanavicius, gagnant de l'oscar du meilleur réalisateur pour le film L'Artiste, aussi connu pour OSS 117, décide de refaire un tout petit film japonais astucieux, One Cut of the Dead (2017), un film plus court, qui n'a coûté qu'environ 21,000 euros, pour la coquette somme de 4 millions d'euros, s'il faut croire internet. Est-ce que c'est 190,000 fois plus drôle ? Pas vraiment. Mais évidemment c'est le genre de statistique dont on se fout. Je le dit tout de suite, j'ai préféré l'original, sacrément bien ficelé et hilarant. Hazanavicius semble y rajouter l'humour raciste décalé des OSS 117, sauf que ça se passe aujourd'hui. Il semble aussi vouloir améliorer le résultat, en laissant par exemple une cameraman utiliser une chaise roulante pour stabiliser les plans. Je raconte souvent qu'il faut se rappeler qu'au théâtre et à l'opéra on refait les pièces constamment et que personne ne rechigne. Je lui redonnerai une chance un de ces quatre. Mario Giguère

CRÉPUSCULE – Didier Provostic, 2008, France, 88m

J’en avait pas encore vu, un machinima, un de ces films monté avec des logiciels de jeu vidéo, des costumes et décors empruntés à la communauté, comme la musique prise sur un site en droit libre et des voix trafiquées avec un autre logiciel pratique. On suit une lieutenant perdue sur une planète en guerre, capturée par l’ennemi qui lui fait subir de bien drôles de réalités virtuelles, qui sont peut-être des créateurs d’univers parallèles. En fait le récit bien ancré dans les lieux communs du genre est assez Dickien, les références à Blade Runner sont présentes, mais il règne quand même une certaine confusion. Les voix, justement, trop travaillées et synthétisées, sont parfois difficile à comprendre. L’animation est du niveau d’un jeu standard, loin des Final Fantasy, évidemment, mais permet de mettre en scène des récits, certes nécessairement formatés space opera, de manière peu couteuse. J’imaginait des adaptations de Fleuve Noir, collection Anticipation. Pour l’instant, c’est très limité pour un long métrage. Mario Giguère

www.archive.org/details/Crepuscule

CROISIERES SIDERALES - A. Zwoboda avec Madeleine Sologne, Jean Marchat, Julien Carrette, France, 1942

En 1942, le couple Monier, aéronautes, décident de tenter une ascension dans la stratosphère à bord d'un aérostat de leur invention. Suite à une fausse manoeuvre, le ballon se trouve propulsé à une altitude encore jamais atteinte. Ce n'est qu'après avoir erré quinze jours dans l'espace que Françoise et Lucien parviennent à atterrir; mais, victime de la relativité du temps, ils se retrouvent... en 1965 !

A la suite de cette expérience involontaire, un astucieux banquier décide d'organiser des croisières intersidérales pour échapper au vieillissement.

c'est le succès... 

Si le cinéma fantastique (poétique) français fut bien moins prolifique que le cinéma US dans les années 40, il délivra cependant de véritables petits bijoux. Je classe cette "Croisières Sidérales" dans cette boîte à écrin sans hésiter. Véritable précurseur en son temps, Zwoboda aborde le thème du paradoxe temporel avec une grande intelligence, nous gratifiant d'une réflexion intéressante sur la vieillesse, en sus d'une belle histoire d'amour.

Certes la naïveté de l'ensemble fait sourire mais après tout, pourquoi ne pas croire qu'une montgolfière puisse s'élever dans les airs jusque dans l'espace ? Pourquoi ne pas adhérer à cette magnifique visite de la planète Vénus ou les habitantes semblent toutes belles, heureuses, et en harmonie avec le monde qui les entourent ?

La morale de ce film est que finalement, malgré tout, notre bonne et brave terre reste notre demeure et que la vieillesse fait sans doute parti de l'ordre des choses.

Retenons quand même que c'est le seul film de science-fiction réalisé pendant cette période... et c'est une pépite ! Marc Evil

CRYING FREEMAN - Christophe Gans, 1995, France/Canada/États Unis/Japon, 99m

Le Crying Freeman, qui arbore un vaste tatouage de dragon, est considéré comme l’ultime assassin. Lors de l’une de ses opérations où il doit tuer le fils d’un chef d’une bande de yakusa, une femme innocente voit son visage et il décide de l’épargner. Plus tard, le père de la victime fera tout pour retrouver le Crying Freeman pour venger la mort de son fils. La police essayera de convaincre ce témoin pour qu’elle les aide à identifié le tueur pour empêcher un bain de sang dans la ville de Vancouver. Le Crying Freeman éliminera t’il se témoin gênant ou la laissera vivre ? Et surtout parviendra t’il a survivre assez longtemps pour prendre une décision ?

Réalisé par Christophe Gans, tout juste après son épisode de NECRONOMICON. CRYING FREEMAN est l’adaptation d’un manga fort populaire. Le film offre une qualité technique tout à fait irréprochable et regorge de guns fight à la John Woo. Mais en plus, le film contient plusieurs scènes stylisées. Le meilleur exemple que je puisse donner est cet assassinat dans un restaurant sous la musique de VA PENSIERO de VERDI, qui constitue vraiment un hommage à INFERNO. Et en plus, quelques scènes contiennent des images torturées à la SUSPIRIA et à INFERNO avec des couleurs bleus et rouges. Pour l’interprétation, nous pouvons noter les participations de RAE DAWN CHANG, TCHEKY KARYO et de MARK DACASCOS (dans le rôle de Crying Freeman). Le film s’écoute bien, mais un peu plus de violence graphique n’aurait pas été de trop. Black Knight

1 A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y Z

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

DAVID CRONENBERG

100 FILMS | INTRODUCTION | ART | ARCHIVES | BESTIAIRE | NOS CHOIX | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS | VISIONNEMENTS | VENTE