mise à jour le 21 décembre 2015

1 A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y Z

 

HAINE aka Le Crédo de la Violence aka Hate aka Killer Truck - Dominique Goult, 1980, France, 1h30

Klaus Kinski, en motard sympathique revêtu de cuir synthétique blanc, arrive dans un petit village et veut faire le plein. Mais les réservoirs à essence sont vides. Il se rend dans une petite auberge campagnarde où tout le monde le dévisage. Le lendemain, les ennuis commencent. Des français mal rasés et mal embouchés l'insultent et vont même jusqu'à le renverser dans le Fossé. Il trouble l'ordre public lors d'un enterrement. Il tombe en amour avec une fille que l'on surnomme "la Salope" dans le village. Mais comme elle, il n'est apprécié de personne et ses ennuis ne font que commencer.

Vous aurez compris que ce film n'est pas vraiment pourvu de structure et qu'on se questionne jusqu'à la fin. Mais même cette dernière ne nous amène aucune réponse. La copie, tirée d'une vieille bobine 16 MM tout à fait usée, est effroyable. Ça ajoute au charme pour certains mais moi, ça m'agace. Le réalisateur se contente de travellings sommaires en automobile, et son découpage technique est par moments fort discutable. La musique, si mes souvenirs sont exacts, ne rachète même pas la médiocrité du récit. Si ça se trouve, elle se veut dramatique mais ne parvient qu'à tomber dans le pathétique. Si vous êtes un fan de Kinski, seul point fort du film, vous parviendrez à passer au travers, mais sinon vous êtes foutus dès le départ. À noter, le film a été tourné en français et l'accent de notre allemand dément favori est à croquer. Un OVNI, ça c'est sûr. Orloff

HAUTE TENSION - Alexandre Aja, 2003, France

Alors qu'un mystérieux personnage se fait astiquer le robinet à l'aide d'une tête de jeune fille fraîchement décapitée, deux amies se rendent chez les parents d'une d'elles en pleine campagne dans le but de mieux s'isoler pour étudier. Mais le gros pervers du début surgit durant la nuit et se met calmement à massacrer tout le monde.

Ainsi débute HAUTE TENSION, le film certainement le plus osé et le plus brutal sorti des studios Europa Corp., à savoir la boîte de Luc Besson. Ayant été financé par un peu du pognon engrangé par des films comme TAXI et CONSORT, on peut se dire qu'après tout, ils font bien d'exister. Car HAUTE TENSION est un film vachement burné, un bout de pelloche méchamment gore qui ne caresse pas son spectateur dans le sens du poil, une sorte d'ovni morbide dans le monde du cinéma français marchant directement sur les traces encore fraîches et peu profondes de films comme SOMBRE ou IRREVERSIBLE, car bien que très différent de ces deux films, il va clairement dans leur direction. Comme quoi, il y a de l'espoir pour le cinéma de genre français. Kerozene

Deux jeunes femmes prennent une petite vacance en se retirant du monde urbain pour aller chez les parents de l'une d'elle, enfouis dans un chalet au milieu de nul part où les champs de blé sont à perte de vue. Aaaaaaaahhhh, la nature. Elles arrivent et la nuit est tombée, c'est déjà l'heure du dodo, les retrouvailles se font calmement, les paupières voulant se fermer d'elles-mêmes...  Bonne nuit. Quelques instants plus tard, la sonnette retentie... de façon acharnée. Le papa va répondre: c'est un homme menaçant (Philippe Nahon donnant froid dans le dos) qui, dès son arrivée, nous plonge en plein cauchemar féroce, brutal, immonde et difficile à supporter.

Restons-en là, vous pourrez découvrir vous-même ce que l'homme en question accompli avec tout ce beau monde ou plutôt ce qui va leur faire subir...  Le public visionnant le film ne sera pas épargné non plus.

PUTAIN !!! Il y a belle lurette que je voulais le voir ce petit film sorti de France et disons que j'ai reçu une claque sur la gueule ! Et pas une gentille ! Je croyais me retrouver avec un film retournant aux excès d'exploitation des années 70 qu'on aime tous, mais tout en demeurant un film bien graissé restant léger dans son propos et ses hommages. Grossière erreur ! On tape fort, brutalement et ça fait mal. Les meurtres ne sont pas rapidement expédiés aux oubliettes après un punch gore, mais demeure plutôt monstrueusement humain avec un esprit malsain s'en dégageant. Ça fout la frousse et on ne peut en croire nos yeux d'autant plus que tout est magnifiquement photographié, baignant dans une froideur et un look " gritty " nous renvoyant à nos bons vieux films fétiches. La musique n'est jamais pompeuse ou glorifiante, préférant plutôt approfondir le climat glauque et horrible du récit.

Aja réussi son pari et injecte à son oeuvre un sentiment morbide qui ne lâche pas une seconde. Nahon y est impeccable de perversité, Cécile De France (notre héroïne) tout aussi géniale dans un autre ordre d'idée et on se retrouve même avec des effets spéciaux d'une dégueulasserie écoueurante, gracieuseté de ce bon vieux Giannetto De Rossi (ZOMBIE, THE BEYOND, etc) !

N'allez pas croire que le film est un huis-clos vu mon résumé, mais je préférais ne pas divulguer les détails suivant la boucherie, des surprises risquant d'être gâchées. Aja est définitivement à surveiller, ceci n'est pas un CABIN FEVER humoristique, mais " the real deal ".

On a sérieusement envie de prendre une douche après le visionnement. J'ignore si le film est aussi efficace sur le petit écran, mais sur un écran géant, je vais m'en souvenir longtemps ! Et PAF en pleine gueule ! Dire que Lions Gate veut le sortir sans aucune coupure, le mettant nez à nez avec un NC-17 tant apeuré des gros studios. Ça va frapper dur, ils n'ont pas choisi le film le plus gentil de tous... À voir !... pour chier dans ses culottes et ne pas s'en apercevoir vu l'état de choc ! Bad Feeble

Il serait faux de dire que HAUTE TENSION n'est qu'un petit film d'horreur sans consistance, car il faut être solide pour tenir sur son siège durant cette balade. Les images de champs de blé a proximités créent à eux seul un effet claustrophobique hors pair. La silhouette du psychopathe (rappelant évidemment Jason et Meyers) vêtu de jaune et armée d'un couteau de boucher fait le reste. Car disons-le, la trame du film est d'une simplicité désarmante (surtout a une époque ou Hollywood n'a de yeux que pour les scénarios longuement élaborés). Et pourtant ça marche en grand... Si les acteurs sont tous très bons, Cécile de France réussit parfaitement le pari de nuancer et de donner une chaire peu commune a un personnage de " slashers ". La scène dans les toilettes de la station service m'a permis de me ronger les ongles en taaaaaaaaa... Wow... Ca me rappelait une très belle scène du film MANIAC, mais la, je m'égare.

Seul point faible : le punch final. Si Aja tourne sa fin de façon impeccable, j'avoue avoir sourciller devant ce qui semble devenir l'éternel cliché des films d'épouvante en apprenant cette fameuse révélation que certains d'entre vous savez. Je me suis dis... ENCORE CA !!!!!!!! Si vous avez vu plusieurs films d'horreur des cinq dernières années, vous reconnaîtrez la tendance. Je trouve aussi que cette... SURPRISE FINALE... déstabilise le reste de l'intrigue et rend pleins d'autres passages du film dénués de toute logique et de vraisemblance. Pourquoi fallait-il en mettre plus ?? L'histoire fonctionnait merveilleusement... Cette fin m'a d'autant plus laissé perplexe qu'il s'agit d'un film français, et qu'en général (Pitof et est l'une des exceptions), le cinéma français aspire à plus qu'a remâcher les éléments sensationnels et éprouvés du cinéma américain.

Cela dit, HAUTE TENSION demeure un très bon film. Je ne veux pas me faire l'avocat du diable, car j'ai vraiment aimé le film. Durant près de 85, on a des sueurs froides, et on trouve les péripéties de plus en plus affreuses, a mesure que le film avance. Si vous aimez avoir la frousse, vous serez servi sur un plateau d'argent. Essayez de le voir en salle, l'effroi passera doublement. Il reste à surveiller les prochains nourrissons de Aja. Un HAUTE TENSION 2 peut-être... ???

Autre chose, si le site de FANTASIA, et IMDB indiquent que le film dure 85 minutes, c'est inexact. Je crois que la version complète dure 87 minutes. Le plus rigolo, c'est que les sites européens qui vendent la version UN-CUT écrivent aussi que la durée est 85 minutes. Bref, si tu n'as pas le temps de naviguer durant 3 heures ou de demander à un copain pouvant te prévenir de ne pas prendre le DVD se trouvant dans l'affreuse pochette VERTE AVEC LE VISAGE DE CÉCILE TERRIFIÉE, il devient facile de tomber dans le panneau. Ne vous faites pas avoir avec le DVD GREEN GOBLIN. Hitchcock 79

HITMAN aka Tueur à gages - Xavier Gens avec Timothy Olyphant, Dougray Scott, Olga Kurylenko, Robert Knepper, Ulrich Thomsen, Henry Ian Cusick, Michael Offei, Christian Erickson, 2007,  France/États Unis/Russie, 100m

Enrôlé et conditionné depuis son enfance par une organisation criminelle internationale connue sous le seul nom d'" Agence", l'agent 47 est le meilleur tueur à gages parmi tous ceux qui ont été formés à ses côtés. D'importantes sommes d'argent lui sont versées pour qu'il tue les cibles les plus difficiles, sans jamais laisser de traces. Après avoir tué le président russe Belikoff, il reçoit pour instruction d'abattre une jeune pute, Nika, qui aurait identifié l'agent 47 le jour du meurtre. Lorsqu'il se rend compte que Belikoff serait vraisemblablement en vie selon les médias et que Nika ne la jamais vu de sa vie, l'agent 47 comprend qu'il a été probablement trahi par sa propre agence. Pourchassé sans relâche par Interpol et par une armée d'assassins, il est contraint d'outrepasser les règles qu'il s'était auparavant fixées. Tout en protégeant Nika et en voulant faire la lumière derrière la trahison de ses patrons, il en vient à découvrir une machination politique où l'Agence veut placer au pouvoir en Russie un leader fantoche.

Et voilà un autre jeu vidéo populaire adapté au cinéma. Si le présent film se veut un produit professionnel mieux confectionné que toutes les productions réunies d'Uwe Böll et "THE HITMAN" avec Chuck Norris, cela n'en fait pas pour autant une grande réussite. Le récit est inutilement compliqué dès le départ avec des retours en arrière peu pertinents en plus de multiplier les clins d'oeil faciles à divers succès récents pour être "à la mode" et satisfaire encore une fois un public de jeunes. Les scènes d'actions sont techniquement au point, mais manquent carrément d'imagination dans leur conception avec ses ralentis abusifs et ses effets de style déjà vu des sempiternelles de fois. Comme Luc Besson est le producteur, l'intrigue essaie d'instaurer un climat d'ambiguïté entourant le personnage du tueur à gages comme dans "LE PROFESSIONNEL", mais il le fait tellement maladroitement en empilant les clichés du genre, même si cela demeure généralement fidèle au jeu d'origine. Habituellement réalisateur de deuxième équipe, Xavier Gens n'arrive tout simplement pas à garder le contrôle de sa mise en scène, plus enthousiaste que vraiment efficace, tellement le résultat d'ensemble est plutôt lourd. Dommage, car les acteurs s'en tirent sans trop de dommage dans les circonstances en plus d'avoir été assez bien choisi pour leur rôle respectif. Mathieu Lemée

HONEYMOON aka Lune de Miel - Patrick Jamain, 1985, France/Canada, 1h41 

Un simple voyage à New York que font Michel (Richard Berry) et Cécile (Nathalie Baye) tourne mal; de la cocaïne est retrouvée dans les effets personnels de Michou, et il est aussitôt envoyé en prison. C'est MIDNIGHT EXPRESS façon frenchie. Cécile est désemparée et décide de rester à New York pour supporter moralement son trafiquant d'amant, mais les autorités américaines ne croient pas bon de renouveler son visa, ce qui la force à aller chercher secours auprès d'un avocat un peu louche qui "arrange" des mariages avec des américains pour un peu de fric afin de permettre aux étrangers de rester en sol béni. Toutefois, le type sur qui elle tombe, qu'elle n'est même pas supposée rencontrer tant le processus est banalisé, s'avère être un type légèrement troublé qui décide tout bonnement de s'installer chez elle, évoquant le "caractère sacré du mariage".

Mais qu'est-ce que c'est que ça !? Il y a de quoi hausser les sourcils quand on se retrouve devant une telle co-production. On a bien beau avoir toute la volonté du monde et espérer croire aux événements ahurissants qui parcourent ce thriller bancal, mais rien ne fonctionne !

Imaginez un prétexte tel que ce "mariage" qui tourne mal. Il y a de quoi l'étaler à toutes les sauces, en faire une comédie ou un thriller qui fonctionnerait vraiment ! Mais non. Jamain, réalisateur télé impénitent, qui laisse transparaître sa formation au pays de la médiocrité dans chaque plan, joue la carte du cliché, de la psychologie sommaire et des performances "over the top". Même les dialogues sont à pleurer, répétant souvent les mêmes phrases, faute de créativité.

Nathalie Baye, femme déstabilisée par des événements inattendus et un séjour en terre étrangère, est ici à pleurer. Elle dégage ZÉRO sensualité, et la vision de son corps nue attriste. On se demande pourquoi un type perd son temps à lui tourner autour. Sa garde-robe fait grincer des dents, tout comme sa coupe de cheveux et son air de souris domestiquée. Mais ce sont ses agissements incompréhensibles qui rendent le plus perplexe ! Tourmentée par un homme visiblement dérangé, elle préfère "l'endurer" plutôt que d'avertir la police et se faire déporter en France. Elle va même jusqu'à tomber en amour avec lui ! Le syndrome parfait de la femme battue, j'vous dit.

John Shea, quant à lui, joue le tourmenteur à la "belle gueule" de fouine - en fait il évoque plutôt une taupe, avec ses cheveux frisés et ses yeux noirs - qui commence par la séduction pour ensuite tomber dans le grotesque une fois que le public découvre qu'il n'a pas toute sa tête. Grimaces, éclats de voix, délires, tout ce qu'un acteur amateur trouverait à faire pour illustrer la "folie" est là. Pour la performance subtile, on repassera. Ses faits d'arme incluent une présence dans des chef-d'oeuvres tels que FREEJACK (92) ou encore HONEY, I BLEW UP THE KID (aussi 92). Au secours !

Comme toute bonne co-production canadienne-française, on a du mal à trouver qui que ce soit de canadien là-dedans. Enfin... il y a bien une trame sonore signée Robert Charlebois. Vous avez bien lu. Charlebois qui, de sa voix reconnaissable entre toutes, proche parente du "croon" des frères De Angelis quand ils ont trop bu, égraine des paroles ridicules dans la langue de Shakespeare sur fond sonore pop / new wave hallucinant de mauvais goût.

Quelques scènes où Shea est constamment aux trousses de Baye alors qu'elle déambule comme une cruche dans New York m'ont évoqué NICK OF TIME, dans lequel Johnny Depp est tourmenté par un Christopher Walken moustachu de mauvais augure qui ne cesse de tapoter sa montre. Il est aussi notable de mentionner les deux figurants policiers, qui apparaissent invariablement dans le cadre chaque fois que Nathalie marche dans la rue. C'est quand même une ville dangereuse et agitée, NY !

Donc, si vous avez envie d'être surpris par un OVNI de qualité douteuse, preuve irréfutable que Téléfilm Canada brûle ses subventions dans un foyer pour se réchauffer pendant le réputé glacial hiver canadien, voilà ce qu'il vous faut. Une dose massive d'incrédulité, un affront à l'intelligence du système de co-production, bref une abomination cinématographique dans toute sa splendeur douteuse. Visionnez à vos risques et périls ! Orloff

La HORDE - Yannick Dahan & Benjamin Rocher, 2009, France 

Le film d'horreur français ultra-vulgaire et ultra-violent commence à devenir un sous-genre en soit. Après "Sheitan" et "Frontière(s)", voici "La horde" et son scénario crétinoïde qui ressemble plus à un caca nerveux d'adolescents à peine pubères hurlant sa haine à un monde qui ne le comprend pas qu'à une véritable oeuvre cinématographique. Un "film de l'âge bête en somme). Si cela confère un aspect forcément débile au film (les dialogues sont à hurler, les personnages sont cons à bouffer du foin...), on ne peut pas nier non plus que l'ensemble de la chose fait office de défouloir et permet - pour peu qu'on ne soit pas trop regardant sur le côté grande-gueule et tonitruant de la chose - de passer un moment divertissant, voire même jubilatoire. Entre l'acteur Jo Prestia qui dégomme des morts-vivants à grands coups de godasses dans la gueule, l'actrice Claude Perron qui défonce du zombie avec un réfrigérateur ou l'apparition amusante d'un vétéran de l'Indochine qui fait preuve d'une déviance morale à faire frémir John Waters, il y a de quoi y trouver son compte. Nul doute que "La horde" n'est pas du goût de tout le monde (il suffisait de voir la gueule des gens à la sortie du film lors de sa projection à Gérardmer), mais pour qui apprécie ce cinéma franchouillard vulgos et grande gueule à l'image des deux titres précités, il y a matière à se marrer un bon coup. Kerozene

La HORSE - Pierre Granier-Deferre avec Jean Gabin, Marc Porel, André Weber, Danièle Ajoret, Michel Barbey, Christian Barbier, Armando Francioli, Reinhard Kolldehoff, Eléonore Hirt, Félix Marten, Pierre Dux, Julien Guiomar, Dominique Zardi, 1969, France/Italie/Allemagne, 77m

Un fermier, Auguste Maroilleur, dirige en patriarche sa famille et sa terre. Barman sur un bateau, son petit fils Henri est aussi le complice d'un réseau de trafiquants de drogue. Maroilleur découvre par hasard dans une planque de chasse un gros paquet d'héroïne qu'il détruit sans hésitation. Il fait ensuite cacher son petit fils dans le sous-sol de la maison de son voisin, et il tend un piège aux trafiquants venus récupérer la drogue. Maroilleur abat peu après un des hommes de la bande qui lui réclamait l'héroïne, et fait disparaître dans les marais son corps et sa voiture. Le gang réagit immédiatement en détruisant ses hangars, en tuant du bétail sur ses terres et en violant sa petite fille. Maroilleur n'est cependant pas homme à plier face aux intimidations, et après avoir convaincu ses proches de ne pas avertir la police, pour éviter de déshonorer la famille, il tend un dernier traquenard aux trafiquants afin de les liquider tous. Son manège attire toutefois l'attention d'un groupe de travailleurs et la police intervient finalement. Les policiers ne peuvent cependant faire la preuve que le vieux Maroilleur et sa famille ont faits justice eux-mêmes, si bien qu'ils sont finalement libérés faute de preuves. Henri travaillera à la ferme et l'honneur de la famille sera préservé.

Tiré d'un roman de la collection "Série Noire" écrit par l'auteur Michel Lambesc, ce film se veut une sorte de western à la française étant donné le contexte paysan dans lequel il se situe. La musique aux sonorités particulières de Serge Gainsbourg vient également confirmer cette filiation avec le genre. L'intrigue a surtout été conçu pour Jean Gabin, lui-même fermier en Normandie quand il ne tourne pas comme acteur, de composer un personnage tout d'une pièce fait sur mesure pour lui: conservateur, réactionnaire, taciturne et buté qui possède une conception bien personnelle de l'honneur et de la justice pour lutter contre des criminels. Le réalisateur Pierre Granier-Deferre, plutôt spécialisé dans le drame psychologique de type "qualité française", a réussi à créer le climat voulu de tension en évoquant sobrement le milieu rural dans sa mise en scène, pour dépeindre avec adresse une suite de règlements de compte où le dialogue compte pour peu. Il en est de même pour les scènes de violence, livrées à doses homéopathiques, mais de manière efficace et sans aucun artifice bien que le roman d'origine se montre plus généreux en la matière. L'intérêt ne faiblit pourtant jamais car le tout est mené bon train avec assurance, en dépit de la durée très courte du film et du fait que les auteurs n'ont pas développé davantage le sujet et les personnages. Les autres acteurs, certains d'entre eux ayant joué plusieurs fois avec Gabin, servent d'habiles faire-valoir à la vedette. Mathieu Lemée

  HORSEHEAD - Romain Basset avec Lilly-Fleur Pointeaux, Catriona McColl, Murray Head, Fu'ad Aït Aattou, Shane Woodward, Gala Besson, Vernon Dobtcheff, Philippe Nahon, 2014, France

Depuis son plus jeune âge, Jessica fait régulièrement des cauchemars dont le sens lui échappe. Cette singularité l'a conduite à mener des études spécialisées en psychophysiologie du rêve et à suivre une thérapie avec Sean, son mentor, pour tenter d'en comprendre les origines. Suite au décès de sa grand-mère maternelle, Jessica doit retourner dans la maison familiale. A son arrivée, elle découvre que son aïeule défunte repose dans la chambre mitoyenne à la sienne durant la veillée mortuaire. Après une nuit agitée par un étrange cauchemar, Jessica tombe subitement malade. Clouée au lit par de fortes fièvres, la jeune femme décide d'utiliser son état léthargique pour expérimenter le rêve lucide et essayer ainsi de prendre le contrôle de ses rêves. Jessica va alors commencer à évoluer dans son propre monde onirique et, développant peu à peu ses capacités de rêve lucide, elle va mener l'enquête afin de découvrir le mal qui la ronge et qui hante la demeure familiale...

Voilà pour le " pitch " d'HORSEHEAD, premier film de Romain Basset qui sort ce mercredi sur les écrans français. Une jeune femme perturbée, une vieille maison lourde de mystères, des cauchemars récurrents : le moins que l'on puisse dire est que l'argument de départ de cette première œuvre ne donne pas dans l'inédit. Un huis clos horrifique avec pour cadre une bâtisse chargée d'un lourd passé, en voilà un " combo " vu et revu dans le cinéma d'horreur, qui fera affluer chez tout spectateur un peu averti une foultitude de comparaisons.

En plaçant d'emblée son premier opus sous ce haut patronage cinéphilique, Romain Basset ne choisissait pas la facilité. Découvert par une fin de matinée pluvieuse du mois de février, HORSEHEAD relève le défi avec brio. " Quand je n'ai pas d'idée, je mets un rêve ", disait Luis Bunuel. Notre jeune cinéaste montre lui qu'il est possible de filmer des cauchemars sans manquer d'idées. La suite de tableaux oniriques, composés avec méticulosité et soin du détail, finit par former une galerie sensorielle apte à satisfaire notre pulsion scopique. Sans pour autant rendre l'ensemble imbitable, la fantasmagorie ne venant jamais rompre les fils, pourtant ténus, de la narration.

Ayant décidé de tourner en anglais dans un souci d'efficacité commerciale, le réalisateur a eu la bonne idée de confier les personnages des deux parents à deux comédiens anglophones, le chanteur Murray Head et la muse fulcienne Catriona McColl, que l'on est ravi de retrouver dans un rôle aussi développé. Situé dans la Creuse où les Britanniques ont été nombreux à investir dans la pierre, le film supporte cette anglicisation sans trop perdre en cohérence. La scène du curé, interprété par Philippe Nahon, ne s'imposait en revanche pas, d'autant qu'elle donne au film un côté " déjà vu ", ledit (excellent) acteur ayant souvent honoré de sa présence bourrue les films de genre français.

Influencé par les maîtres italiens de l'horreur colorée, un certain fantastique d'atmosphère australien - on pense parfois à des films comme SUMMERFIELD ou NEXT OF KIN (aka MONTCLARE, LE RENDEZ-VOUS DE l'HORREUR) - et LA COMPAGNIE DES LOUPS de Neil Jordan (vous verrez pourquoi...), Romain Basset livre une première œuvre stimulante. On pourra lui reprocher un certain manque d'enjeux narratifs, mais ce serait passer à côté de ses charmes oniriques, incarnés par la créature qui fournit son nom au film et à la jolie Lilly-Fleur Pointeaux qui en campe le personnage principal. Parfois, mieux vaut simplement se laisser porter par le regard d'(un cinéaste sur) une actrice. Stelvio

HUMAINS - Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin avec Lorant Deutsch, Sara Forestier, Philippe Nahon, Dominique Pinon, Elise Otzenberger, Manon Tournier., France, 2009, 1h27

Le professeur Schneider et son fils partent dans le Lötschental, une vallée des Alpes suisses, afin d'enquêter sur une découverte scientifique qui pourrait remettre en question toute la filiation de l'espèce humaine. Ils sont accompagnés d'une jeune paléontologue, chouchoute du professeur. Une famille de touristes (Gildas, sa fille et sa nouvelle femme), venus voir le carnaval du Lötschental et ses fameux Tchagattas, se retrouvent par hasard avec eux. Un accident de voiture plus tard, et l'expédition prend une tournure inattendue...

Première œuvre de cinéma de Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin, HUMAINS se présente comme un survival grand public, une "aventure scientifique à la frontière entre la fiction et le plausible", susceptible de séduire à la fois les enfants et leurs parents. Avec sa belle affiche et la caution scientifique d'un professeur du Collège de France, le film flatte la curiosité. Les premières minutes laissent penser que l'on va assister à un "nature flick" façon Castor Juniors, avec un Philippe Nahon à contre-emploi (dans un rôle de vieux scientifique bourru mais sympa) et un tandem Lorant Deutsch-Sara Forestier utilisé pour son coté "adulescent". Une première scène clichetonneuse de rêve nocturne (la Forestier arpente un couloir sombre, la nuit, dans une atmosphère mi-ALIEN, mi-THE GRUDGE... se réveille en sursaut) vient rapidement semer le doute. Ce dernier cède ensuite la place à une certitude, dès l'arrivée dans les montagnes : nous sommes en présence d'un ratage complet. Acteurs pas ou peu dirigés (Lorant Deutsch oublie souvent qu'il est censé boiter - il s'est fait mal au genou), effets spéciaux grotesques (la scène de l'accident, à se pisser dessus) et dialogues ridicules.

Un petit quart d'heure s'est écoulé. Le spectateur normalement constitué peut maintenant prendre le parti d'en rire. Débute alors un autre film, un fabuleux nanar celui-là. La photo est moche (les Alpes, c'est beau pourtant...), les scènes nocturnes ne sont jamais éclairées comme il faut et les comédiens surjouent leurs partitions respectives (il faut par exemple voir Lorant Deutsch s'énerver pour des prétextes absolument futiles, alors que son père est mort - ridicule...). Que dire de la dernière partie du métrage, marquée par l'apparition des créatures néanderthaliennes, que l'on croirait tout droit surgies de LA GUERRE DU FER d'Umberto Lenzi (qui lui au moins savait tenir une caméra) ? Rien, sinon qu'elle provoque une franche hilarité ! Et ce n'est pas l'effusion gore conclusive, tel un baroud désespéré pour servir le genre horrifique, qui soulagera les zygomatiques : ce final est, comme tout le reste, filmé avec les pieds. Vous l'aurez compris, tout cela n'est décidément pas HUMAIN(S) ! Stelvio

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