mise à jour le 15 mars 2013

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OGROFF aka MAD MUTILATOR - N.G. Mount alias Norbert Moutier avec Françoise Deniel, Howard Vernon, Pierre Pattin, Alain Petit, 1983, France, 87m

Norbert Moutier, rédacteur en chef du fanzine "Monster Bis" et figure incontournable de la scène bis parisienne, s'est lancé sans casque ni filet dans la mise en scène au début des années 1980, plus ou moins dissimulé sous le doux sobriquet de N.G. Mount. Et comme la plupart des amateurs de pelloches déglinguées de l'époque qui s'essayait au format Super 8 (Nathan Schiff, Antoine Pellissier, ...), Moutier nous pond un petit slasher gore et naturaliste. Dans le cas de "Ogroff", c'est la forêt d'Orléans qui est prise pour cadre. Une forêt d'Orléans dans laquelle vit et sévit l'infâme Ogroff (Moutier en personne), un infâme psychopathe masqué qui découpe à la hache les promeneurs égarés. L'occasion pour Moutier et un tout jeune Benoît Lestang de déverser quelques litres de ketchup lors de meurtres crasseux où hommes, femmes et enfant subissent les assauts ravageurs d'un serial killer qui n'a rien à envier à Leatherface lui-même en termes de névroses. Vivant dans une maison isolée décorée d'objets tranchants, Ogroff s'y masturbe maladroitement à l'aide du manche de sa hache (ben oui....), quand il n'est pas dehors en train de sacrifier des femmes ligotées à son totem orné de têtes de mort ou en train de se battre avec un bûcheron armé d'une tronçonneuse. Jusque-là, le scénario du film semble plus ou moins vouloir raconter quelque chose. Quelque chose de pas forcément compréhensible d'ailleurs, mais qu'importe. Par chance (ou pas, au spectateur de décider), cette apparence a vite fait de s'écrouler au profit d'un développement totalement surréaliste lorsqu'une horde de zombies surgit sans prévenir du sous-sol de la maison! Ces morts-vivants aux démarches parfois hésitantes trahissant le scepticisme de certains figurants, pourchassent alors un Ogroff qui ne semble pas mieux comprendre la nature des évènements...

Inutile de s'étaler sur les qualités esthétiques et sonores du film. Comme dit plus haut, c'est un film de potes tourné en Super 8, donc un truc forcément amateur, à l'image graisseuse, au casting de copains bourrés au beaujolais, à la bande son postsynchronisée et à la musique électronique qui m'est finalement bien plus agréable à écouter que les notes de pisse-froid d'un Vangelis encore trop actif à cette même période. Il serait facile de se moquer des faux raccords, du script quasi inexistant ou des effets de maquillage à la ramasse. Au moins, Moutier a eu le mérite de mener son film jusqu'au bout. En revanche, et plus étonnant, est le fait que l'auteur ne semble pas prendre son sujet à la légère, car il se dégage malgré tout quelque chose de sérieux et de premier degré dans tout ce merdier, comme si le réalisateur n'avait pris aucun recul avec son film. Une tonalité antithétique qui laisse tout de même songeur, mais sans doute est-ce aussi cette conviction (en plus de quelques relations, ose-je supputer) qui permit au film de connaître une sortie VHS officielle sous le titre trashouille de "Mad Mutilator". Aujourd'hui, "Ogroff" est autant une curiosité qu'un témoignage d'une époque révolue, d'une part balayée par les caméscopes familiaux, et d'autre part parce que le film de Moutier réunit au sein de son casting la dream team du fanzinat français qui était alors une grande famille: outre Moutier, on y croise Jean-Pierre Putters, Christophe Lemaire, Alain Petit, François Cognard, Pierre Pattin, Bruno Terrier et avec, cerise sur le gâteau, un petit rôle pas piqué de hannetons pour une guest-star de premier choix, Howard Vernon ! Kerozene

  Il y a un coin de forêt en France ou il ne fait pas bon passer parce qu'Ogroff y fait le ménage régulièrement. Ogroff, le bucheron fou, Ogroff, masqué, Ogroff a qui il manque un oeil et qui a été rafistolé beaucoup trop rapidement durant la deuxième guerre mondiale. Ogroff va donc trucider un tas de gens qui passent par là. Il va aussi, étonnamment, réussir à se faire charmer par une jolie dame dont on questionne la présence d'esprit. Mais hélas, la lune de miel est rapide et Ogroff retrouve la folie qui est sa seule maîtresse depuis des années. Et les zombies sortent de terre !!

Ce n'est qu'un tout petit aperçu du film fou qu'est Ogroff. Il y aura ces zombies, Howard Vernon en prêtre louche et tout un tas de poursuites sanglantes. Le tout est tourné en 1982 en super-8 par une bande de camarades, passionnés de cinéma et assidus de la boutique de Norbert Moutier. Alors oui, ca fait partie du plaisir de reconnaître ou de se faire pointer les visages de fanzineux bien connus aujourd'hui ! Car pour ce qui est de la facture du métrage, évidemment que la qualité est douteuse. Le Super-8 étant très limité, le projet suscite une part d'admiration. En tout cas de ma part, qui ai tâté du super-8 pour des courts métrages plus parodiques. Parce que Moutier prend le sujet très au sérieux, comme ses actrices, plutôt convaincantes, mais peut-être pas ses acteurs parfois laissés à eux-mêmes et qui nous font des zombies de diverses provenances. Ont donc participé, entre autre Alain Petit, Jean-Pierre Putters, Christophe Lemaire, François Cognard, Bruno Terrier, Jean-Claude Guenet, Pierre Pattin, dont plusieurs nous livrent des témoignages divers et sont parfois embêtés de voir le film encore populaire de nos jours ! Car le dvd d'Artus Films est bourré de suppléments, ce qui est fort apprécié. On raconte entre autre la première dans un festival à Paris ou Moutier aurait été affligé par la réception des amateurs qui ont beaucoup rit. L'eau a coulée sous les ponts et le réalisateur admet le côté bricoleur de l'aventure et de toute façon, il a continué, en vhs, à produire les films qu'il voulait voir. Pour cette persévérance, respect.

J'ai eu bien du plaisir, personnellement, à reconnaître les bruitages offerts sur disque vinyle à l'époque et j'ai replacé ces "bruits de forêt" qui ressemblent à une cacophonie d'oiseaux sous influence. En extras aussi les scènes coupées, un prologue qui explique la genèse du personnage, morbide à souhait. L'aspect de la pellicule perdue et retrouvée fait encore son petit effet. Si vous préférez Citizen Kane ou les blockbusters, passez tout droit, mais pour le plaisir et pour l'histoire du cinéma amateur français, ou pour vous marrer, faites le détour sans gêne. Mario Giguère

ON N'EST PAS SORTI DE L'AUBERGE - Max Pécas 1982, France, 1h31

Une patronne d'auberge, en plein coeur de la campagne française, a décidé de vendre son établissement et d'aller s'établir dans le Midi avec son cuisinier duquel elle est tombée amoureuse. Un acheteur se présente et essaie tout d'abord de garder l'anonymat, mais il sort bientôt de sa couverture et se rend compte que l'auberge n'est pas aussi tranquille qu'on le prétend... La soubrette s'envoie en l'air avec à peu près n'importe qui, l’aide-cuisinier est un profond attardé, et une fois le soir venu, l'endroit se transforme tranquillement en hôtel de passe...

Max Pécas revient en force avec cette énième comédie érotique facile, mais néanmoins bien exécutée. Sa morale d'extrême-droite est encore présente, mais la fin est moins prêchi-prêcha qu'à son habitude. L'impression globale que l'on retire de ce visionnement demeure amusée, mais on sent confusément que tout sera oublié au bout de quelques jours. Il y a des jolies filles, des dialogues qui se veulent mordants mais qui sont rendus sans grand enthousiasme - ou sans réel talent, plutôt - par un Jean Leclerc (J'AI MON VOYAGE, Y'A PAS DE MAL À SE FAIRE DU BIEN) morose et peu convainquant. Une dose plus généreuse de scènes érotiques et un ton moins léger n'auraient pas porté ombrage à l'entreprise, mais il faut croire que certains créateurs refusent de mettre de l'eau dans leur vin âcre... Orloff

ON NE MEURT QUE DEUX FOIS - Jacques Deray 1985, France, 1h46.

Le meurtre apparemment banal d'un clochard intrigue un inspecteur désabusé (Michel Serrault) à un point tel qu'il décide de se glisser dans la peau du mort afin de résoudre son enquête. Il tombera peu à peu dans une machination compliquée, et la liste des suspects potentiels augmentera à vue d'oeil. Il en viendra même à tomber amoureux de la suspecte principale, une "femme fatale" nymphomane (Charlotte Rampling).

Thriller jazzé typiquement français réalisé par Jacques Deray, ON NE MEURT QUE DEUX FOIS a des relents de MORTELLE RANDONNÉE. Baigné d'un score jazz atmosphérique et inquiétant, Michel Serrault y campe à peu près le même personnage que l'Oeil du film de Miller. L'obsession dont fait preuve son personnage n'est pas étrangère non plus au déroulement de l'intrigue. Mais les similitudes s'arrêtent là, et les nombreux retournements de situation auxquels on a droit, ici, donnent un parfum bien unique au film de Deray. Les dialogues exceptionnellement ciselés de Jacques Audiard font plaisir à entendre, et on note l'agréable quoique courte présence de Jean-Pierre Bacri et de Jean-Pierre Daroussin au générique. La finale complètement glauque et ouverte surprend le spectateur et nous redonne foi en Serrault, qui livre ici une performance nuancée et solide. Orloff

OVERDOSE - Jean-Marie Pallardy, 1987, France

Le réalisateur de l'hallucinant WHITE FIRE revient en petite forme avec cette histoire d'hôtesse de l'air manipulée par son petit ami qui lui demande de faire passer des kilos de cocaïne à la douane. Malheureusement pour elle, tout ne va pas aller pour le mieux puisqu'en rentrant au foyer, elle le découvre en train d'honorer une autre femme devant leur cheminée. Désespérée, elle s'enfuit, se gave les narines de poudre et jette le stock à la mère. Mais le boss de son petit ami, incarné par cette tronche de Gordon Mitchell, compte bien retrouver sa dope...

Il faut bien l'admettre, la raison pour laquelle on aime les films de Pallardy, c'est qu'ils sont franchement drôles. Malheureusement, OVERDOSE ne fait pas beaucoup rire. Le film se perd un peu trop souvent dans des dialogues pas vraiment intéressants, sur les lamentations de l'héroïne et sa rencontre avec un bellâtre éleveur d'huîtres propriétaire d'un vieux château. Mais on se console avec Mitchell, qui cabotine furieusement et qui se trouve magistralement secondé de main de maître par un vilain barbu aux allures maladroites incarné par Pallardy en personne. Ce couple à lui seul mérite le coup d'oeil: ils ont les meilleures scènes, les meilleurs dialogues, ils grimacent furieusement et ils sont même parfois pris de fougueux élans de violence gratuite (voir la fracture ouverte à main nue sur la personne d'une pauvre femme sans défense). Curieusement, un autre personnage apparaît tout au long du film. Alors que la bande son laisse entendre dès le début une chansonnette maladroitement chantonnée par un guitariste peu inspiré, ce musicien nous apparaîtra en personne plusieurs fois au long du film, se positionnant comme une sorte d'observateur troubadour, un ménestrel mélancolique dont le refrain continue de hanter de spectateur après le visionnement: "Cocaïna... oh cocaïna... You're burning up my brain" chante-t-il avec un épouvantable accent français. Kerozene

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