mise à jour le 3 mars 2024

1 A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y Z

VIDOCQ - Pitof , 2001, France

Gérard Depardieu interprète un privé ( Vidocq) qui mène ses enquêtes dans les rues d'une ville européenne au début du 17 ième (1830).

Le film commence par la mort de Vidocq, tué après un combat avec un personnage vêtu de noir et masqué. Vient ensuite, un jeune journaliste qui tente, à partir des indices recueillis par Vidocq, de refaire tout le parcours de ce dernier et de remonter jusqu'au tueur.

Ce film, réalisé par Pitof ( à ne pas confondre avec notre célèbre clown ), est un film d'ambiance. Lumières glauques, visions furtives et personnages caricaturaux nous donnent l'impression d'assister à un long vidéoclip. Les images sont superbes ( pour la plupart générées digitalement). Elles sont même très fortes, ce qui a pour effet de nuire à la clarté du récit. J'aurais aimé quelques scènes où notre oeil aurait pu se reposer afin de faire le point sur le déroulement.

Le scénario n'amène rien de nouveau et nous présente une petite histoire coquette au goût de fantastique. Il m'a semblé que le journaliste l'avait facile. Il suit les chemins empruntés par Vidocq avec l'aisance du petit poucet suivant les cailloux semés. Je ne crois pas que Depardieu était le meilleur choix pour camper le personnage de Vidocq. Il est difficile de le prendre au sérieux lorsqu'on le voit mener un combat corps à corps, ponctué de coups de pied de Karaté alors qu'il traîne de toute évidence plusieurs kilos en trop. Vincent Cassel aurait été, je crois, un meilleur choix. Watson69

La VIE AMOUREUSE DE L'HOMME INVISIBLE aka ORLOFF and the INVISIBLE MAN aka The Invisible Dead - Pierre Chevalier avec Howard Vernon, 1970,  France, 76m

Incroyable. Je me suis retrouvé dans un magasin de seconde main que je ne connaissais pas, et voila-t-il pas que je tombe sur un arrivage de K7 récemment abandonnées par un vidéoclub qui a fait faillite. Quelle aubaine !! En fouillant les rayons, j'ai trouvé quelques petites perles que je voulais voir depuis des lustres, comme Motel Hell  (enfin ! Depuis le temps...), et d'autres trucs plus connus comme La Colline a des Yeux, ou des curiosités comme The Vineyard qui m'a l'air bien cool. Et une K7 australienne de Phantasm II, je l'ai prise parce que la boîte et la jaquette me plaisaient beaucoup !  Bref, une des K7 que j'ai chopées porte le titre de THE INVISIBLE DEAD. Whoa ! Me dis-je alors ! Le visuel est vraiment beau ! Des zombies sortent de leur tombe, il y a un château en background et une sorte de vilain bonhomme qui porte une jeune fille évanouie. Tagline, un truc du style "un vilain savant fou a créé un vilain robot psychopathe". Réalisé par Peter Knight. Bien bien me dis-je. Tout impatient, j'introduis la K7 dans le magnétoscope, et quelle ne fut pas ma surprise de voir une production  Eurociné: LA VIE AMOUREUSE DE L'HOMME INVISIBLE de Pierre Chevalier !! (Ben oui, Peter Knight)  Ah mes aïeux ! Mais quelle merde ! Quel bonheur ! Comment ne pas craquer devant pareille nullité ? Même Ed Wood dans ses pires moments n'a jamais réussi à atteindre un niveau aussi grave de complaisance dans le médiocre. Et pourtant, ça se laisse regarder sans trop de peine.  Howard Vernon retrouve son rôle du professeur Orlof. Le fou, car c'est ce qu'il est, a créé une créature invisible douée de raison et qui sait lire. Un moment, pour punir une servante, il offre celle-ci à l'homme en question qui s'empresse de la violer sous le regard objectivement scientifique d'Orlof. Il faut voir la pauvre fille se débattre sans conviction pour simuler la violence du viol dont elle est victime... Pathétique, et tellement fascinant en même temps. Puis, à la fin, le héros du film sauve la fille d'Orlof, dont les habits ont déjà été arrachés par l'être invisible. Il lui jette de la poudre blanche dessus et c'est alors que nous découvrons avec stupéfaction le visage de l'homme désormais visible: ce n'est pas un homme, mais un gorille, tout poilu, qui grogne et qui montre ses dents et qui, en fin de compte, a l'air bien con.  Orlof meurt dans le feu, car son château brûle (ça aussi il faut le voir pour le croire, le film montre l'incendie le moins spectaculaire de l'histoire du cinéma: derrière chaque fenêtre s'agite une flamme à peine plus grosse que celle d'un briquet Bic, et plein de fumée s'échappe des ouvertures....). D'ailleurs, comment se fait-il qu'Orlof meurt à chaque fois mais revient toujours ? Incroyable ce bonhomme. Kerozene

Le Docteur Garondet est appelé en pleine nuit au chevet du docteur Orloff. Arrivé sur place de peine et de misère, on lui refuse l'entrée, le comble. Il réussit à parler à la fille d'Orloff qui affirme voir bouger des objets sans raisons depuis quelques jours. Orloff lui dévoilera qu'il travaille sur un homme invisible depuis cinq ans et qu'il le laisse en liberté dans le château depuis quelques jours. Mais Garondet en sait trop et Orloff l'emprisonne.

La bande annonce laisse pressentir une série b avec "gorille invisible". Le film est plus sérieux, surtout grâce à Howard Vernon qui tiens le film à lui seul, les autres acteurs sentant l'amateurisme. Les éclairages sont particulièrement mauvais en première partie, ne s'améliorant que durant les présences de Vernon, comme le travail de caméra. L'Homme invisible est un pauvre type dans un costume de gorille, superposé en transparence ou sur effet de miroir, réellement cheap. Chevalier filmant un scénario qui nous ramène des séquences gothiques génériques, on ne peut s'empêcher de penser aux studios Hammer qui nous offraient beaucoup mieux comme scènes de château, de taverne pleine d'atmosphère et de fiacres perdus en forêt.

Le dvd offre en plus de la bande annonce, un dix minutes de scènes alternatives "habillées" et de séquences inutilisées, dont la libération du garde chasse par Garondet. Vive Howard Vernon ! Mario Giguère

Le VIEUX FUSIL aka The Old Gun aka Vengeance One by One - Robert Enrico avec Philippe Noiret, Romy Schneider, Jean Bouise, Joachim Hansen, Robert Hoffman, Karl Michael Vogler, Caroline Bonhomme, Catherine Delaporte, Madeleine Ozeray, 1976, France/Allemagne, 98m

En 1944 en France, les Allemands refluent dans le désordre sous la pression des troupes alliées. À l'hôpital de Montauban, le chirurgien Julien Dandieu, bien qu'il affirme ne pas faire de politique, n'hésite pas à porter secours à des résistants blessés traqués par la Gestapo française. Devant la proximité des combats et sa crainte des représailles, Julien décide d'éloigner rapidement son épouse Clara et sa fille de la ville. Un collègue de travail de Julien les conduit dans le vieux château familial, véritable forteresse médiévale qui surplombe toute une vallée. Cinq jours plus tard, Julien, qui ne peut supporter l'absence des siens, se rend auprès d'eux. Mais dans le hameau accolé au château, Julien découvre les cadavres massacrés de tous les habitants du lieu à l'intérieur de la chapelle. Il gagne ensuite le château pour découvrir que des soldats allemands l'occupe, et découvre également le cadavre de sa fille sauvagement abattue, et le corps de Clara entièrement calciné après avoir été violée. Ivre de douleur, Julien, armé du fusil de chasse de son père et se servant des passages secrets du château, exécute méthodiquement les soldats allemands dans le château un par un, sans montrer aucune pitié. Dans l'exercice de sa vengeance, Julien se remémore les plus beaux moments qu'il a vécus avec Clara, dont l'amour et la personnalité resteront pour lui un souvenir exceptionnel.

Sous ses allures d'un "rape & revenge" situé en temps de guerre, ce long-métrage inspiré d'une histoire vraie se veut un habile dosage entre moments extrêmement violents et passages sincèrement émouvants, comme quoi la beauté peut très bien côtoyer l'horrible à l'écran sans que ce contraste nous apparaisse trop divergent. L'équilibre de ce mélange est maintenu grâce entre autres à une bonne mise en situation pour illustrer la psychologie du personnage principal, chirurgien humaniste qui devient le porteur d'une vengeance implacable, de l'utilisation habile des flashbacks dans la narration et une mise en scène efficace. Le réalisateur Robert Enrico a d'ailleurs démontré dans certains de ses précédents films ("L'AVENTURIER", "LES GRANDES GUEULES") que des éléments de brutalité sordide et horrifiante peuvent très bien se jumeler à d'autres possédant une tendresse romantique sans jamais verser dans l'eau de rose, ni dans le sirupeux. On est donc moins étonné de savoir que ce long-métrage d'un genre peu orthodoxe fût le premier long-métrage français à avoir remporté le César du meilleur film, bien que les séquences violentes n'aient visiblement pas souffert d'aucune censure ni retenue. L'on n'oubliera pas de sitôt cette scène très éprouvante illustrant la mort horrible de Clara au lance-flammes, ni la très belle musique de François de Roubaix, mort tragiquement peu de temps après la sortie du film. Les interprétations convaincantes de Philippe Noiret et de Romy Schneider, qui ont su jouer sur une palette d'émotions très variées, demeurent mémorables. Vraiment un excellent film. Mathieu Lemée

VILLA CAPTIVE - Emmanuel Silvestre avec Emilie Delaunay, Dario Lado, Shalim Ortiz, David Perez-Ribada, Derek Evans, John Corby, Xavier Tchili, France, 2011, 1h22

Une actrice porno a besoin d'un break. Elle part s'installer dans une villa en Floride. C'est sans compter un drôle de voisinage...

" Une série B, un vrai film de genre, avec la bite et le couteau " : on ne saurait mieux résumer VILLA CAPTIVE qu'Emmanuel Silvestre (aka Jack Tyler), le réalisateur du film, lui-même. Présenté le 18 juin dernier au Nouveau Latina, dans le cadre des précieuses soirées Panic Cinéma, ce rape & revenge, tourné à Miami d'une caméra légère et inspirée (Un Canon 5-D), frappe en plein dans le mille. A partir d'un argument basique, l'auteur nous agrippe pour ne nous lâcher qu'au générique de fin (signalons l'apport d'une vraie bande-son originale, signée John Silvestre, le fils du réalisateur). Pornocrate par désir de tourner davantage que par pure érotomanie, Emmanuel Silvestre tient LES CHIENS DE PAILLE de Sam Peckinpah en haute estime, mais dit s'être davantage inspiré pour son premier film garanti sans coït de réussites récentes du cinéma violent, telles DEATH SENTENCE, BULLY, PUSHER et autre remake de LAST HOUSE ON THE LEFT.

Première grande idée de VILLA CAPTIVE : faire d'une actrice de porno française le personnage central d'un long métrage entièrement tourné en terre américaine. La plongée du " corps de cinéma " par excellence (la star du X) dans un milieu étranger est le détonateur numéro un du film. Ce contraste sert la crédibilité de l'œuvre et de son interprète principale, qui donne paradoxalement l'impression de jouer faux dans la courte scène introductive, où elle apparaît dans son " blond de travail ". Mais le film ne se perd heureusement pas dans d'inutiles scènes d'exposition. Le temps d'une engueulade avec son manager (excellent Xavier Tchili), et Audrey décide de " couper " avec le porno pour aller se reposer au soleil de la Floride. La célébrité de Lucy Lust (le pseudo " X " de Liza Del Sierra dans le film) va la rattraper. Reconnue par l'un des camarades de son jeune logeur, " porn geek " aussi simplet que flippant, la vedette du porno va susciter la cupidité.

La suite de VILLA CAPTIVE, bénéficiant d'un excellent découpage, donne à voir le piège qui se referme sur Audrey, à deviner les viols dont elle est victime et à savourer la revanche qui s'ensuit, conformément aux règles du genre. Malgré son petit budget (moins d'1 million d'euros de l'aveu du réalisateur lui-même), VILLA CAPTIVE ne sombre jamais dans le second degré potache. Mû par un vrai désir de cinéma, et l'énergie de ceux qui ont " retenu " leurs rêves très longtemps (" Je ne peux pas passer mon temps à écrire des films qui ne se font pas "), Emmanuel Silvestre a su joliment retranscrire cette urgence à l'écran, en cohérence avec le bouillonnement des (inter)actions qu'il met en scène. Bénéficiant de l'excellent casting réalisé localement par le biais d'une agence, VILLA CAPTIVE tire le meilleur de ce choc des cultures.

" Je n'ai pas appris mon texte. Ma façon de faire a été de faire comme je le sentais, explique Liza Del Sierra. J'étais très bien entourée, par des acteurs de grand talent. J'ai simplement eu à réagir. " Une analyse juste mais partielle, tant la prestation de la gouailleuse jeune femme, dont la ressemblance avec Cristina Ricci saute aux yeux, vaut aussi par son abattage purement physique. Il y a hélas fort à parier que le public ne découvre pas de sitôt cette autre facette du talent de l'actrice : malgré ses grandes qualités formelles et narratives, ainsi que son respect sincère et sans calcul du genre dans lequel il s'inscrit, VILLA CAPTIVE n'a pas encore trouvé de distributeur. Puisse cette chronique, aussi modeste soit-elle, l'aider à y parvenir ! Stelvio

Le VILLAGE DES OMBRES - Fouad Benhammou avec Christa Théret, Bárbara Goenaga, Cyrille Thouvenin, 2010, France, 103m

8 août 1944, des soldats nazis sont aux prises avec une force surnaturelle dans un petit village français. Aujourd'hui, un groupe d'amis se rendent passer une fin de semaine au village de Ruiflec. Ils sont à bord de deux voitures mais la première arrive au début du village et est retrouvée vide, tandis que l'autre ne fonctionne plus. Les autres vont essayer de retrouver les disparus mais se retrouveront dans un village fantôme et dès qu'une personne est seule, elle disparait. Y aura-t-il des survivants ? Quel est la malédiction de Ruiflec?

Un film fantastique français qu'on nous présente sur la pochette du dvd comme un croisement entre Blair Witch Project et Le Cercle. J'ai plus pensé à une version portnawak de Silent Hill pour ma part, en autant que l'exercice peut être qualifié de film. On va bien finir par ficeler une origine maladroite à ce récit incohérent qui se permet n'importe quoi. Il ne suffit pas d'enchaîner les invraisemblances pour captiver le spectateur, toujours faut-il qu'il puisse suivre le scénario et s'attacher un brin aux personnages. Que les victimes deviennent des storyboards surnaturels ne nous sera pas vraiment expliqué, en fait, on s'attend parfois à ce que quelqu'un se réveille et nous offre de nous redonner 103 minutes de notre vie. Passez tout droit, ne ramassez pas 200$. Mario Giguère

La VILLE DES PIRATES aka A Cidade dos Piratas aka City of Pirates aka Rustication Civitatis Piratarum - Raoul Ruiz, 1984, France/Portugal, 1h51

Un couple employant une domestique nommée Isidore (Anne Alvaro), somnambule et fantasque, passe d'une maison à l'autre sur la côte portugaise visiblement désertée. Leurs journées sont faites de dîners, de discours et de temps perdu, le père déclamant des fatalités ou des remarques anodines telles que "La guitare est le sel de la vie" en fixant son regard vers l'horizon, que viennent briser les vagues de la mer. Le couple ayant perdu un enfant, ils ont "adopté" Isidore. Toutefois, un enfant se nourrissant exclusivement d'ail (Melvil Poupaud), qui aurait semble-t-il massacré sa famille, fait irruption dans sa vie et sa mauvaise influence se fera bientôt sentir sur la servante.

NATURAL BORN KILLERS avant l'heure à la sauce Ruiz, LA VILLE DES PIRATES est un magnifique poème visuel, une somptuosité virtuose baignée par la musique orchestrale constamment présente de Jorge Arriagada, ce qui donne un ton décalé à l'ensemble, cette impression étant renforcée par le jeu plutôt théâtral des comédiens à l'exercice.

Produit par Paulo Branco, qui fait preuve d'un flair certain pour le génie onirique, et qui a en quelque sorte fait découvrir Ruiz à la France, le film est plein d'échos à L'ÎLE AU TRÉSOR, dans lequel apparaît aussi Melvil Poupaud. LA VILLE fait aussi partie de sa période "maritime" avec entre autres ce dernier et LES TROIS COURONNES DU MATELOT. Contre-plongées expertes, mouvements déstabilisants et des objets plein le cadre étaient déjà, à l'époque, devenus des marques de commerce du géant chilien.

On éprouve un certain trouble devant l'instabilité logique de la progression du récit, et la théâtralité du jeu sert probablement ici d'élément distanciateur. Ruiz écrivait les scènes à mesure que le tournage avançait, et avait chargé une équipe de croquer les îles et les éléments déchaînés; ceux-ci ont particulièrement bien fait leur boulot en capturant avec une maîtrise certaine l'horizon dans sa luminosité la plus sublime !

Le film met en vedette Anne Alvaro, actrice atypique étant collaboratrice de Romain Gary (LA JAVA DES OMBRES en ''83, À MORT LA MORT ! en '99) et fréquente inspiratrice chez Ruiz (RÉGIME SANS PAIN en '84). Elle a aussi fait une apparition dans LE GOÛT DES AUTRES en 2000, et son timbre de voix évoque immanquablement Isabelle Huppert.

À ses côtés évolue une autre énigme du cinéma français, Hugues Quester, qui a fait ses classes chez Rollin (LA ROSE DE FER en '73) et Chéreau (LA CHAIR DE L'ORCHIDÉE en '75). Avec un détour chez Léa Pool dans ANNE TRISTER ('86), chez Rohmer dans CONTE DE PRINTEMPS ('90) et chez Kieslowski dans TROIS COULEURS : BLEU ('93), on peut dire que son parcours est pour le moins déroutant. Sa gueule particulière et son air égaré en font une valeur sûre pour le rôle de schizophrène malhabile que Ruiz lui réserve.

Reste Poupaud, dont c'était la première apparition sur la planète cinéma, lui qui allait devenir une sorte de récurrence dans l'oeuvre de Ruiz, le retrouvant d'année en année entre un tournage chez Becker (ÉLISA en '95) et chez Rohmer (CONTE D'ÉTÉ en '96). Il apparaissait en adulte dans LE TEMPS RETROUVÉ en '99 et dans COMBAT D'AMOUR EN SONGE en 2000, donnant la fausse impression qu'il réservait ses apparitions à l'écran pour son maître et complice, Raoul Ruiz, forgeron de l'image déroutante, et véritable énigme cinématographique que l'on n'élucidera probablement jamais. Orloff

  VISIONS - Yann Gozlan avec Diane Kruger, Mathieu Kassovitz, Martha Nieto, Amira Casar, 2023, France, 120m

Pilote de ligne confirmée, Estelle mène, entre deux vols, une vie parfaite avec Guillaume, son mari aimant et protecteur. Un jour, par hasard, dans un couloir d'aéroport, elle recroise la route d'Ana, photographe avec qui elle a eu une aventure passionnée vingt ans plus tôt. Estelle est alors loin d'imaginer que ces retrouvailles vont l'entraîner dans une spirale cauchemardesque et faire basculer sa vie dans l'irrationnel.

Après le succès de Boîte Noire, le réalisateur et scénariste Yann Gozlan présente son septième film: Visions. Il opte pour un thriller qui n'est pas sans rappeler Alfred Hitchcok ou David Lynch avec une touche de surnaturel. Les visions d'Estelle ne vont prendre tout leur sens qu'en fin de scénario, s'avérant surprenantes. La réalisation est léchée, la caméra parfois lancinante se prélassant sur les corps du duo d'amoureuses. Les vedettes sont bien Diane Kruger et Martha Nieto, jouant avec le feu, consommant leur amour avec une passion charnelle sulfureuse. Mais une disparition fait basculer le récit dans un suspense haletant.

Sans dévoiler la nature de ces visions, on peut se poser des questions sur le choix audacieux de la finale. Idem pour la naïveté d'Estelle, qui semble mener une vie parfaite réglée au quart de tour, qui cache un vide immense qui laisse perplexe, au service du scénario. On peut comprendre alors la disparité énorme des critiques en France qui vont de zéro à cinq étoiles sur cinq. À chaque spectateur de se faire son idée, tout en appréciant le jeu des acteurs et la réalisation remarquable. Mario Giguère

VIVA LA MUERTE - Fernando Arrabal, 1970, France

À part le visionnement de INTO THE MIROR que j'ai trouvé légèrement décevant, j'ai eu la chance cette semaine ( est-ce le mot ??) de découvrir ce film d'ARRABAL complètement débile. Si quelqu'un me dit que ce cinéaste était sain d'esprit lors du tournage, qu'il argumente... 

On suit les péripéties d'un jeune garçon traumatisé du meurtre de son père, trop progressiste pour son époque, durant la guerre civile.

À travers une série d'hallucinations frôlant le grotesque et souvent l'horreur ( ça vous dirait de manger vos propres yeux, ou vos propres couilles  ??? ) que le film enfile les scènes les plus étranges et décousues que j'ai vu dans toute ma vie. ( on se rapproche un peu du SALO de Pasolini). Hormis les quelques scènes de bêtes massacrées que j'ai passé sur "fast forward", je vous dirais que j'ai passé un moment assez intense et peu commun. Il faut vraiment voir ce film déjanté au moins une fois dans sa vie.

J'ai ris aux larmes à certains moments ( probablement le malaise car le film est tout sauf drôle. ou parce que j'imaginais la tête d'un snob coincé condamné à regarder ce film), et par moments je sacrais.

Suis-je le seul à avoir vu dans ce film une petite perle, malgré tout ce qu'il peut contenir ?? Hitchcock79

VOUS N'AUREZ PAS L'ALSACE ET LA LORRAINE - Coluche, 1977, France/Belgique

"Le meilleur film réalisé par Coluche", lâche en titre de son commentaire un très inspiré utilisateur d'imdb.
Il s'agit en effet de la seule réalisation de Coluche, avec une pléiade de stars dont l'ensemble du Splendid à l'exception de Josiane Balasko et avec en plus Gérard Lanvin dans son premier film (et qui braille 5 ou 6 une insupportable chanson aux paroles gainsbourgiennes) et Roland Giraud.

Coluche y joue le Roi Gros Pif 1er, outre vulgaire imbibée de pinard que ses sujets rêvent de voir pendu au bout d'une corde. Jugnot tient le rôle du Capitaine des mousquetaires et dirige des opérations commandos pour prélever les impôts avec ce que cela implique de viols, saccages et autres agressions verbales et physiques. Dominique Lavanant est la reine - encore plus alcoolique que son roi. Martin Lamotte est le bouffon (tient, on s'y attendait à celle-là), Michel Blanc et Roland Giraud sont des sujets conspirateurs, Thierry Lhermitte est un messager, Marie-Anne Chazel est une reine de Flandre dure d'oreille, Anémone est la cousine Lucienne - sorte de pseudo princesse enfermée dans sa chambre et Gérard Lanvin est le Chevalier Blanc, défenseur de la veuve et de l'orphelin qui sauvera le roi crétin des geôles de sa propre prison.

Côté humour ça ne vole évidemment pas très haut, entre gardiens tuant le temps en lâchant de monstrueux pets et le Chevalier Blanc se prenant pour Errol Flynn en arrachant des lustres ou se castrant en sautant sur son blanc destrier, il y a de quoi être consterné. Et pourtant je me suis doucement marré devant cet amoncellement de stupidités typiquement franchouillardes qui refoule le camembert pas frais. Sans doute grâce à Coluche dont les tics restent inimitables et aussi grâce à un Michel Blanc qui m'a fait pisser de rire dans son rôle de conspirateur aussi sérieux qu'un ministre en pleine assemblée. Cerise sur le gâteau, le film est rempli de nains qui surgissent de n'importe où à n'importe quel moment, c'est vraiment n'importe quoi mais c'est aussi ça qui fait qu'on ne s'ennuie pas devant ce truc. Kerozene

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