1925-1988

Jerry Warren avait peut-être l'impression de pouvoir faire de bons films, ou l'ambition de faire de l'argent, mais le résultat, tel un Ed Wood Jr de rigolote mémoire, laisse la mâchoire pendante et les zigomatiques meurtris ! Par ordre chronologique et ses productions mexicaines retravaillées à part.

RÉALISATEUR

MAN BEAST - Jerry Warden avec Rock Madison, Virginia Maynor, 1955, États Unis

Une jeune femme part à la recherche de son frère disparu dans les Himalaya. Un guide qui accompagne l'expédition les amènent rapidement en contact avec les abominables hommes des neiges. Mais il y a anguille sous roche...

C'est du petit budget et un scénario tordu que nous offre Man Beast. Un monstre de pacotille, des scènes tournées tout à coup sans neige, bref, c'est plus une curiosité qu'un film d'intérêt. Car le méchant guide n'est autre qu'un  semi yeti qui cherche à amener la jeune femme dans les bras de sa famille pour renforcir la race !  Ce qu'on peut inventer, des fois, je vous jure... Mario Giguère

The INCREDIBLE PETRIFIED WORLD aka LE MONDE PETRIFIE - Jerry Warren, 1957, États Unis

Le film s'ouvre sur les impressionnantes images volées on ne sait où, d'un requin luttant contre une pieuvre... Deux minutes étonnantes qui restent incontestablement le passage le plus dramatiquement fort de ce second long métrage de Jerry Warren.

Les grands fonds marins : des univers hostiles encore inexplorés, des contrées inconnues fourmillants de secrets de toutes natures, des repères de créatures aquatiques improbables... Tout cela fait fantasmer le brave Pr. Wyman (John Carradine) qui a consacré toute sa vie à la mise en œuvre d'un moyen de les explorer. Et quand arrive le jour de l'inauguration d'un sous-marin révolutionnaire de sa propre invention, lui-même est un peu trop vieux pour pouvoir effectuer la plongée. Triste mais raisonnable, il mandate deux hommes et deux femmes pour entrer dans l'histoire. Les deux couples prennent alors place dans l'engin qui ne paie pas de mine, puis se laissent plonger dans des profondeurs inimaginables. Mais soudain... c'est le drame ! Un incident bloque nos scientifiques à des centaines de mètres de profondeur. Et contre toutes logiques scientifiques, nos aventuriers enfilent des combinaisons de plongée, sortent de leur véhicule sans jamais craindre la pression, puis découvrent d'étonnantes cavernes oxygénées aux murs luminescents et habitées par un vieux barbu arrivé là il y a une quinzaine d'années on ne sait pas trop comment. Pendant que les secours se mettent en place, la tension grimpe entre les survivants, et plus particulièrement entre les deux femmes qui n'hésitent pas à s'envoyer de cinglantes vannes en pleine poire pour des questions d'orgueils à deux balles tandis que les hommes mettent tout en œuvre pour assurer la survie de tous. Tout cela n'est donc pas bien sérieux, c'est également très bavard, bourré de lieux commun, ennuyeux et plutôt crétin.... Bref, c'est du Jerry Warren. Réalisé en 1957, le film ne trouva aucun distributeur - sans doute à cause de ses étonnantes non-qualités - jusqu'à ce que le réalisateur puisse le proposer en "double bill" avec son inepte "Teenage Zombie" tourné deux ans plus tard. Kerozene

TEENAGE ZOMBIES aka TEENAGE TORTURE - Jerry Warren avec Katherine Victor dans le rôle du Dr Myra, 1957, États Unis, 73m

Des teenagers amateurs de ski nautique découvrent bien malgré eux l'existence d'une "île secrète" abritant les démentiels travaux d'une vilaine scientifique au service des ennemis des États Unis d'Amérique! Créatrice d'un gaz permettant d'ôter toutes traces de libre arbitre, le brune machiavélique transforme ses cobayes en zombies manipulables à loisir, créant ainsi des soldats potentiels obéissant au doigt et à l'oeil. Elle enferme alors ces sales ados fouineurs en cage, ceux-ci lui permettront de tester définitivement son gaz zombificateur pour le plus grand plaisir de ses investisseurs.

Deuxième film de Jerry Warren, qui n'avait alors pas encore commencé à bidouiller et remonter des films mexicains comme un malpropre, ce TEENAGE ZOMBIES marche sur les traces des succès du film pour teenagers en mélangeant maladroitement le beach movie et le film d'horreur. Mais Warren n'est pas ce que l'on peut appeler un réalisateur talentueux, et l'ennui gagne rapidement le spectateur qui assiste à une série de plans statiques au milieu desquels de pauvres acteurs amateurs tentent (très) difficilement de faire croire à une histoire à laquelle eux-mêmes ne semblent pas croire. Les zombies du film ne sont en fait qu'un seul (et il n'est même pas adolescent), et le climax du film est sans doute lors du final, quand un gorille sur lequel la méchante savante a expérimenté son gaz, s'échappe pour taper sur un bad guy qui ne méritait que ça. On finit sur une note rigolarde balancée connement par l'un des jeunes héros du film et on s'empresse de presser le bouton eject du lecteur DVD en bénissant je ne sais qui que cette pelloche ne fasse que 73 minutes. Kerozene

Quatre jeunes, Reg, Skip, Julie et Pam décident de passer leur week-end en mer. Hasard faisant, ils découvrent un îlot où ils décident d'accoster pour se balader. Sur place, alors que l'endroit aurait dû être désert, ils observent d'étranges travailleurs à la démarche nonchalante apparemment dirigés par une femme étrange. Cette femme, c'est le Dr Myra, scientifique excentrique et mégalo, qui ne va pas tarder à faire capturer et enfermer nos 4 jeunots dans sa cave... A la solde d'agents soviétiques, elle tente de mettre au point un gaz transformant les gens en zombies, et ces jeunes tombent à pic car il est temps pour elle de tester sa découverte sur des humains...

Low-budget par excellence, ce TEENAGE ZOMBIES respire le fauché du début à la fin, mais sa durée assez courte permet néanmoins un visionnement fort supportable pour tout amateur averti.

Ainsi la scène finale qui voit un combat opposé nos jeunes, à des agents du KGB, au Dr Myra, à un zombie et à un gorille velu échapper de sa cage, vaut à elle seule le détour !

Si "Teenage" il y a bien, point de zombie tel que nous les imaginons d'ordinaire. Ici, le zombie fait penser à un lobotomisé non violent, un pauvre bougre hypnotisé plus que tout autre chose! ... Mais soyons indulgent, ce n'est déjà pas si mal... Marc Evil

1965 House of the Black Death

1962 Terror of the Bloodhunters

The WILD WILD WORLD OF BATWOMAN - Jerry Warren, Katerine Victor, 1966, États Unis

Batwoman et sa cohorte de Batgirls sont invités à protéger un appareil auditif atomique qui permets d'entendre les conversations téléphoniques à distance, mais qui risque de devenir une bombe si on renverse du cobalt sur l'appareil, manque de pot. Le méchant Ratfink, aidé de son savant de service et son assistant et ses sbires kidnappent une batgirl pour forcer Batwoman à voler l'appareil en échange de la libération de sa protégée. L'affaire se corsera à cause de pilules qui rendent heureux, c'est simple, on se met à danser sans musique, et du diviseur de Ratfink, qui se divise en dix Ratfink ! Sans compter que le sbire Roger tombe amoureux de la batgirl qu'il a kidnappé ! Tout le monde applaudit à l'annonce de son amour nouveau !

Sorti en salles en pleine Batmania, le film fut retiré rapidement à la demande des propriétaires de Batman. Heureusement, le film réapparaît plus tard sur les écrans de télévision, tard le soir. Le costume de Batwoman est incrédible, à part la chauve sourie tatouée sur sa poitrine, on dirait plus une corbeauwoman. On aura compris que le film ne se prend pas au sérieux, et que moult plaisirs nous sont offerts dans cette ambiance gogo propre à nous soutirer sourires et rires. Mario Giguère

FRANKENSTEIN ISLAND - Jerry Warren, 1981, États Unis 

Quinze ans après son dernier méfait (THE WILD WORLD OF BATWOMAN), Jerry Warren remet le couvert pour une ultime élucubration pelliculée qui est en très bonne place au sein de la course au film le plus déglingué de l'histoire du cinéma. Nous sommes en 1981 et Warren semble toujours vivre dans les 60's: son film est à peine terminé qu'il se prend 20 ans dans les dents et on n'ose à peine imaginer les spectateurs de l'époque qui ont du en avoir gros sur le coeur en découvrant la chose, sorte de remake en couleur de son inepte TEENAGE ZOMBIE.L'histoire nous conte les mésaventures de quatre aérostiers qui se crashent sur la plage d'une île habitée par des amazones en bikini-léopard. Les donzelles invitent nos hommes qui assistent à d'hilarantes danses locales provoquant des bondissements de bourlets sur des rythmes de percus décalés et observent ces femmes fumer de la drogue à même des crânes humains! L'île abrite également la descendante du baron Frankenstein, une scientifique mariée à un certain Von Helsing (!), vieux sage bicentenaire barbu qui nous apprend que les amazones sont en fait d'origine extra-terrestre! Mais l'une d'elles se trouve être la fille de Cameron Mitchell, marin prisonnier depuis 17 ans et qui cite Poe d'un air dépité à longueur de journée du fond de sa cellule. Dans le laboratoire repose un cerveau (ou plutôt ce qu'il en reste, le boucher du coin n'ayant visiblement pas été très délicat) qui contrôle les paroles de tous les hommes sur l'île et qui punit quiconque ose prononcer le nom d'un lieu externe à l'île elle-même (par exemple, si un type dit "Miami", il sera foudroyé de douleur pendant trente secondes!). Mais le pire dans cet ahurissant cocktail foutraque est l'utilisation de John Carradine en Frankenstein défunt: son visage apparaît en transparence un peu n'importe comment sur une paroi rocheuse, dans le ciel ou sur un mur et commande à ses "zombies" (des mecs en col roulé et lunettes noires) de foutre le bordel. Warren recycle comme il peut, c'est à dire très maladroitement, des chutes d'essais du pauvre acteur qui - il est vrai - en a vu d'autres. Le final nous dévoile enfin le monstre de Frankenstein surgissant des eaux et gesticulant comme un mongole dégénéré, le cerveau est détruit et nos héros rentrent sains et saufs. Résultat: c'est gravissime de bout en bout! Kerozene

BIDOUILLEUR DE FILMS

ATTACK OF THE MAYAN MUMMY -  Rafael Portillo / Jerry Warren, 1964, Mexique/États Unis

Ouch, Ayoye ! La version de ce film offerte par la compagnie RHINO est en fait une très mauvaise adaptation américaine d'un original qui semble avoir de la gueule. On se retrouve avec des acteurs américains très mauvais qui racontent en flash-back l'histoire extraordinaire de la découverte d'une momie maya à la suite d'une régression hypnotique. Entre les dialogues américains interminables on a droit à quelques reconstitutions de cérémonies mayas de pacotille et d'un scénario qui renvoie à l'histoire de la momie de la Universal. Le tout se termine de façon abrupte et incroyable. On espère tout simplement avoir la chance de voir l'original un de ces jours. Il reste une actrice fort séduisante et une momie laide à souhait. Premier film d'une trilogie, le dernier incluant un robot ! Mario Giguère

1964 Curse of the Stone Hand

1964 Face of the Screaming Werewolf

1965 Creature of the Walking Dead  

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Web www.clubdesmonstres.com

ED WOOD

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