mise à jour le 25 mai 2011

Voyez plusieurs pavés de presse des films de Bud et Terence en cliquant

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ALADDIN aka Superfantagenio - Bruno Corbucci, 1985, 1h35

Un petiot un peu con travaille pour "Tony Buys It", un vendeur de scrap escroc sur les bords. Alors que notre héros - qui s'appelle subtilement "Al Haddin" - frotte une vieille lampe que Tony a acheté au port pour une bouchée de pain, un génie ventru en sort et lui apprend qu'il est à ses ordres. Ce barbu bedonnant n'est nul autre que Bud Spencer, roi de la claque à ses heures. D'abord surpris, Al finit par accepter Buddy et les deux s'apprivoisent lentement. Ils s'aiment bien, finalement, et entreprendront de contrer les plans d'un réseau de kidnappeurs d'enfants - qu'Al fera transformer en porcs - et de mettre fin à un racket de protection quelque peu violent. Al gagne des matches de basketball, séduit la petite fille dont il a toujours rêvé, gagne des compétitions de ski nautique, et se paie des ballades en tapis volant avec le gros Génie. Comme dans tout bon film familial, tout est bien qui finit bien, en musique à part ça.

On sait tous que les années '80 ont tapé sur la cervelle des italiens, et du monde en général. Ce film "familial" semble en être un exemple assez flagrant. Le récit est tellement dense qu'on a l'impression que ça n'arrête jamais. Des éléments surnaturels se mélangent à une dizaine d'intrigues parallèles et aucune d'entre elles n'est vraiment examinée avec soin. On insiste sur un élément, puis, on l'oublie par magie. Mario Amendola et Corbucci semblent avoir voulu incorporer beaucoup trop de matériel en une heure trente, ce qui fait que l'ensemble pourrait sembler incohérent à certains. La technique est au point, mais on est en droit de se demander pourquoi le film a été tourné à Miami, alors que c'est une production entièrement italienne. Janet Agren apparaît ici et là, personnifiant la mère d'Al Haddin. Bud Spencer est monolithique et joue son registre habituel, l'impassible aux brèves répliques. On ne s'attend pas à de la castagne, avec un thème pareil, mais il y en a tout de même ! Il faut l'avouer : le casting de monsieur Spencer n'aurait eu aucun sens sans quelques gifles bien senties... Les gangsters sont parodiques, tout comme les fonctionnaires. La musique est de Fabio Frizzi, et il n'y a pas de quoi s'en vanter. Le thème du film, une horrible et grotesque chansonnette, est interprété par un certain Eumir Deodato... Orloff

ATTENTION LES DÉGÂTS ! aka Not Two, But Four aka Non C'è Due Senza Quattro aka Double Trouble - Enzo Barboni, 1984, Italie, 1h39.

Un cascadeur blondinet cabotin (Terence Hill) et un obèse joueur de saxophone (Bud Spencer) sont recrutés par une agence de sosies. Sosies de qui, de quoi ? De deux millionnaires brésiliens constipés, et menacés de mort, qu'ils devront remplacer pendant quelques jours afin de leur éviter un malencontreux trépas avant la signature d'un important contrat. Les choses prennent évidemment une tournure délirante alors que nos deux compères doivent combattre de bien piètres représentants de la pègre dans les rues chaudes de Rio, entre deux carnavals et un match de soccer. Dépaysement garanti !

Dernier volet de la longue et fructueuse collaboration entre Barboni et les deux têtes à claques italiennes, ATTENTION LES DÉGÂTS, sans être le point culminant de leurs carrières respectives, se laisse regarder avec l'assurance tranquille que procure une réalisation routinière et efficace. Le jeu du dédoublement donne droit à de savoureux quiproquos à l'Italienne, et les dernières scènes, mettant en vedette non pas deux idiots mais bien quatre, sont carrément anthologiques. On a droit à d'incessantes péripéties qui, comme d'habitude dans cette série, ne permettent pas d'approfondir les personnages secondaires - à peine esquissés mais n'échappant pas au malheureux cliché - mais ne permettent pas non plus que le spectateur s'emmerde. Il ne faut pas bouder son plaisir ! L'emplacement "exotique" de l'intrigue permet au compositeur Franco Micalizzi de naviguer dans des eaux très bossa d'une sonorité toute tropicale, ce qui ajoute encore plus de couleur aux facéties déjà plutôt incroyables des deux compères. Hill rebondit et sautille, sourire aux lèvres, tandis que Spencer distribue les claques avec un bel entrain impassible qui ne laisse personne indifférent. Que du bon temps ! Orloff

Cette comédie met en vedette le duo Terence Hill/Bud Spencer. L'époque à laquelle le film fut réalisé devrait servir à indiquer son niveau qualitatif, mais on peut être tenté de lui donner une chance malgré tout...

L'idée de départ est amusante : les frères Coimbra de la Coronilla y Azevedo sont deux millionnaires craintifs et vaguement efféminés. Ils engagent une agence spécialisée dans la recherche de sosies. Ces deux millionnaires veulent en effet que des sosies les remplacent, le temps qu'une transaction financière se complète. Cette transaction ne plaît pas à une organisation criminelle, qui veut éliminer les Coimbra de la Coronilla y Azevedo.

L'agence retrace deux hommes, Greg et Elliott, qui ont une allure physique très semblable à celle des hommes riches... L'un des deux est cascadeur, l'autre musicien. Moyennant une somme d'argent rondelette, ils acceptent de jouer le rôle des millionnaires, pendant que ces derniers s'éclipseront pour se mettre à l'abri des criminels. L'action peut commencer.

... Oui, mais justement, où est-elle, l'action ? Le film dure 100 minutes environ, et on dénombre seulement deux combats assez moyens. Le reste du film se perd en longs dialogues et en scènes comiques pas trop réussies. En fait, on pourrait reprocher à l'ensemble de manquer de dynamisme. Le scénario est trop prévisible, et le film est typique de cette époque maudite du milieu des années 80, ayant très mal vieilli, devenu difficile à regarder aujourd'hui, tant tout y semble superficiel, prévisible et peu inventif.

Le reste ne brille pas par son intérêt : une bande son pop banale, caractéristique de 1984, des interprètes sans charisme, des gags qui tombent à plat... Il est clair que Hill et Spencer ont connu des meilleurs jours pendant la décennie précédente... Howard Vernon

ATTENTION... ON VA S'FÂCHER aka Watch Out, We're Mad aka Altrimenti ci arrabiamo - Marcello Fondato avec Terence Hill, Bud Spencer, John Sharp, Donald Pleasence, Patty Shepard, Manuel de Blas, Deogratias Huerta. 1974, Italie/Espagne, 102m

Un garagiste et un chauffeur de camion arrivent à égalité dans une course de stock-cars dont l'enjeu est un buggy tout-terrain. Les deux hommes essaient alors un concours de saucisses et de bière et celui qui en a le plus ingurgité repartira avec la fameuse voiture comme prix. Mais ils ont à peine commencé que des fiers-à-bras la démolissent à l'occasion d'une manoeuvre d'intimidation contre les dirigeants et les opérateurs d'un parc d'amusement. Nos deux compères ne le prennent pas du tout et exigent du patron des hommes de main le replacement de leur buggy. Celui-ci envoie des tueurs à leurs trousses, mais nos deux gaillards n'ont pas l'intention de se laisser faire.

Cette comédie italienne mettant en vedette le tandem Hill-Spencer se situe parmi les premières à sortir du cadre du western parodique qui les a popularisés. Cette fois, c'est dans un contexte contemporain que la décontraction folichonne de Hill et la force massive de Spencer se complètent dans une amusante parodie caricaturale des histoires conventionnelles de gangsters. Le film se présente comme une grosse bande dessinée où les violences sont bien sûr traitées à la blague dans une suite de situations cocasses et de bagarres fantaisistes. Il y a beaucoup de bonnes idées dans le récit, entre autres la séquence parodiant les chevaliers du Moyen-Âge où les motos ont remplacé les chevaux et des tiges de bois remplaçant les lances, mais la mise en scène ne les exploitent pas toujours avec leur plein potentiel et abuse parfois un peu trop de l'image accélérée lors des bagarres et des cascades. L'ensemble n'en est pas moins amusant et divertissant et les fans du tandem Hill-Spencer jubileront à loisir en regardant le film. C'est léger, drôle et sans prétention et les acteurs cabotinent avec plaisir. Mathieu Lemée

BANANA JOE - Steno alias Stefano Vanzina avec Bud Spencer, Marina Langner, Mario Scarpetta, Gianfranco Barra, Enzo Garinei, 1982, Italie, 96m

Dans un petit pays d'Amérique du Sud, Banana Joe, un colosse débonnaire, fait le commerce de la banane pour subvenir aux besoins des habitants de l'île où il habite. Un puissant trusteur de bananes, Torcillo, veut cependant s'emparer de ce marché mais Joe expulse ses hommes venus examiner l'île. Torcillo ayant des relations, Joe a vite des ennuis avec les autorités, surtout lorsque les policiers constatent qu'il n'a aucun papier d'identité ni permis de commerçant. Banana Joe se rend donc à la ville pour obtenir les papiers nécessaires. Il se rend vite compte que ce n'est pas aussi simple et connaît diverses mésaventures. Pendant ce temps, Torcillo s'empare de son île et fait construire une salle de jeux en plus d'une usine de traitement de bananes, croyant pouvoir faire des profits en toute tranquillité, mais Joe n'a pas dit son dernier mot.

Le générique fait mention au scénario de Carlo Pedersoli, qui est le véritable nom de Bud Spencer. Le comédien démontre donc qu'il sait exploiter ses possibilités dans la ligne de la comédie italienne avec lazzis et bagarres pour satisfaire ses admirateurs. Steno met le tout en scène avec autant de cocasserie que la quadrilogie de l'inspecteur Rizzo. Le mouvement ne faiblit jamais, les personnages sont truculents à souhait et la musique des frères De Angelis est toujours dans le même ton jovial qui accompagne le genre. Les gags sont réussis malgré leurs simplicités (on mise cependant un peu trop sur la différenciation entre l'homme rustique et le citadin) et on retrouve même des éléments de critique sociale dans le film, même s'ils ne sont pas développés autrement que dans l'optique du divertissement. Un film très loufoque et rempli de bonhomie, qui satisfera les fans du gros "Bud". Mathieu Lemée

CAPITAINE MALABAR DIT LA BOMBE aka Bomber aka Le Bombardier - Michele Lupo avec Bud Spencer, 1982.

Un film de boxe rappelant bien sûr Rocky par moment, mais tout de même très divertissant avec Spencer qui est comme à son habitude, il cogne dur et mange beaucoup. La même musique des De Angelis Bros ("fantasy! Oh, fantasy!") refait toujours surface, mais ne gâche rien malgré ses nombreuses répétitions. Amusant. Bad Feeble

CINQ GACHETTES D'OR aka 5 GACHETTES D'OR aka 5 GACHETTES EN OR aka TODAY WE KILL, TOMORROW WE DIE aka TODAY IT'S ME... TOMORROW IT'S YOU aka OGGI A ME... DOMANI A TE! - Tonino Cervi, 1968, Italie

Bill Kiowa (Brett Halsey, sous le pseudo de Montgomery Ford) vient de purger une peine de cinq ans de prison pour le meurtre de sa femme indienne. Durant ces cinq années, Kiowa n'a pensé qu'à une chose: faire la peau d'Elfego (Tatsuya Nakadai, KAGEMUSHA), le bandit mexicain meurtrier de son épouse et responsable du coup monté qui l'envoya derrière les barreaux. Une fois dehors, Kiowa recrute quatre des plus fines gâchettes de l'Ouest: un joueur de poker tricheur, une grosse brute barbue (Bud Spencer), un shérif tranquille (William Berger, KEOMA) et un jeune pistolero. Ensemble, ils traqueront Elfego et son gang et les élimineront jusqu'au dernier.

En surface, le scénario de CINQ GACHETTES D'OR est on ne peut plus classique, on retrouve la sempiternelle histoire de vengeance menée par un Brett Halsey qui marche exactement sur les traces de Clint Eastwood et Franco Nero: teint sombre, barbe de trois jours, yeux bleus perçants et sourire inexistant. Mais le film contient suffisamment de passages et d'éléments croustillants pour l'élever au-dessus de la masse des westerns italiens habituels. De plus, il se démarque de par l'utilisation de décors peu courant dans le genre, comme une plaine boueuse et enneigée ou un territoire fortement boisé, ainsi que par sa bande sonore pour une fois très éloignée des standards moriconniens. Il est probable que la présence de Dario Argento au poste de coscénariste aux côtés de Cervi y soit pour quelque chose également, notamment en ce qui concerne le personnage d'Elfego qui prend un malin plaisir à tuer ses adversaires à la machette. Il est d'ailleurs drôle de noter la présence d'un prestigieux acteur japonais dans la peau du truand mexicain, d'autant plus que Nakadai semble en faire des tonnes: il roule les yeux sans arrêt et adopte une démarche quasi-théâtrale. Le final du film prend place dans une forêt dans laquelle nos cinq compagnons entameront un cruel jeu du chat et de la souris, éliminant un à un les quarante membres du gang d'Elfego, ce qui donne droit à 25 minutes de traque meurtrière qui procurent bien du plaisir. Kerozene

Le COGNEUR aka Piedone a Hong Kong - Steno alias Stefano Vanzina avec Bud Spencer, Al Lettieri, Robert Webber, Enzo Cannavale, Renato Scarpa, 1975, Italie, 114m

Le commissaire Rizzo, qui dirige la brigade de stupéfiants à Naples est convaincu qu'un informateur renseigne de gros trafiquants sur les opérations policières. Lorsqu'un caïd est assassiné, Rizzo s'infiltre dans l'organisation criminelle en se faisant passer pour son remplaçant. De ce fait, il remonte la filière du trafic en se rendant à Bangkok, puis à Hong Kong. Sa route croise celle de Frank Barella, un truand interdit de séjour aux États-unis. Rizzo se lie d'amitié avec lui et espère obtenir son aide pour démasquer les chefs du trafic et l'informateur qui les renseigne.

Deuxième opus des aventures de l'inspecteur Rizzo, le film transporte son héros hors du contexte napolitain pour le faire évoluer dans les décors exotiques de l'Asie orientale. Ce dépaysement accentue davantage le ton de fantaisie présenté déjà dans le premier film, même si les poncifs ne manquent pas dans le scénario. La mise en scène d'expérience de Steno sait présenter le tout avec une sympathie et une bonne humeur désarmante. Une réjouissante parodie des films de karaté à l'orientale s'avère le morceau d'anthologie du film. Le film dure presque 2 heures, mais le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer devant la loufoquerie constante des situations. Bud Spencer est en grande forme et Al Lettieri a l'occasion d'interpréter un personnage familier dans un contexte humoristique. Mathieu Lemée

  La COLLINE DES BOTTES aka TRINITA VA TOUT CASSER aka L'OR DE LIBERTY VILLE aka GRIFFE POUR GRIFFE aka BOOT HILL; BOOT HILL aka TRINITY RIDES AGAIN aka LA COLLINA DEGLI STIVALI - Giuseppe Colizzi, 1969, Italie

Le film s'ouvre sur Cat Stevens (Terence Hill) blessé, trouvant refuge auprès d'une troupe de cirque. Parce que les forains aident le fugitif, un tueur provoque la mort d'un trapéziste en pleine représentation publique. Le temps de se remettre sur pied, Cat Stevens part chercher son pote Hutch (Bud Spencer) afin de faire la peau aux responsables. Ce dernier, un dénommé Honey, dirige une ville de mineurs d'une poigne de fer. Les artistes du cirque, Cat et Hutch vont tout mettre en oeuvre pour le mettre à nu et révéler son vrai visage auprès des habitants dupés depuis des années.

Troisième et dernière aventure du cow boy Cat Stevens incarné par Terence Hill après "Dieu pardonne... moi pas" et "Les quatre de l'Ave Maria". On y retrouve cet humour en demi-teinte encore très éloigné de ce que le duo Hill-Spencer offrira à l'avenir. "La colline des bottes" (ne vous faites pas avoir avec son titre de ressortie "Trinita va tout casser") est un film relativement sombre et passablement tordu, voire presque cruel à certains moments et qui parvient à merveille à exploiter l'univers du cirque au sein d'un décor de western traditionnel. Cela génère une imagerie lorgnant vers le surréalisme, où nains, trapézistes et danseuses détonnent drastiquement avec les porteurs de stetson et les chanteuses de saloon et fait de ce western une véritable curiosité. On y retrouve Woody Strode, Lionel Stander en patron du chapiteau et George Eastman dans le rôle d'un géant muet. Kerozene


DEUX SUPER FLICS ! aka I Due Superpiedi Quasi Piatti aka Crime Busters aka Trinity : In Trouble Again aka Two Supercops - Enzo Barboni, 1976, Italie, 1h53

Deux paumés, un balourd barbu (Bud Spencer) et un matelot fier-à-bras (Terence Hill), débarquent au port de Miami afin d'y chercher un boulot de débardeur. Ça cogne dur dès le départ alors que, à tour de rôle, ils corrigent une demi-douzaine de gangsters du dimanche pour ensuite démolir leur voiture. Puis, comble de la bêtise, alors qu'ils sont désoeuvrés et tentent de dévaliser un commerce, ils tombent en plein poste de police, et les mecs en bleu croient qu'ils sont venus grossir leurs rangs ! Nos deux zigotos deviennent donc des agents de la force et déploient leurs techniques illégitimes et cocasses pour mettre un peu d'ordre en ville.

Considéré par plusieurs comme le meilleur volet de la célèbre série mettant en vedette nos deux idiots favoris, DEUX SUPER FLICS n'est certes pas ennuyant. Débutant avec une présentation musclée des protagonistes, Barboni ne laisse pas se relâcher le rythme jusqu'à la finale. Les intrigues criminelles sont confuses, les personnages secondaires sont à peine approfondis, mais on a droit à une belle brochette de gueules de raie qui, pour notre plus grand plaisir, subissent une incessante pluie de claques du gros Bud. Laura Gemser participe même à la rigolade en interprétant une jolie chinoise en détresse que les deux flics en herbe se feront une joie de secourir. La musique des frères De Angelis est enjouée et agréable sans pour autant distraire ou mettre de l'emphase sur l'action. On ne peut pas dire que le visionnement de ce film soit une corvée; j'ajouterais même qu'il vient à l'esprit immédiatement quand on parle de divertissement universel, auquel personne ne peut résister. Il me paraît donc tout naturel de le recommander chaudement à quiconque n'a pas honte de s'amuser simplement. Orloff

Le cinéma d'action italien des années 70 se mêlait parfois à la comédie avec un certain bonheur. Je pense ici à la série des Nico Giraldi mettant en vedette Tomas Milian. L'autre exemple qui vient immédiatement à l'esprit, c'est celui du duo Bud Spencer/Terence Hill, duo révélé par les westerns humoristiques " Trinita ".

Si les années 80 furent difficiles pour ces deux comédiens, ce film des années 70 est sans doute l'un de leurs meilleurs... Essayons de comprendre pourquoi.

La dynamique Hill/Spencer réside avant tout dans la chimie entre les deux acteurs. Autant Spencer a toujours l'air renfrogné et monolithique, autant Hill joue de ses grands yeux bleus naïfs et de son expression volontiers ahurie. Le contraste est saisissant et parvient à faire rire.

Dans DEUX SUPER FLICS, notre duo de choc se rencontre en Floride. Chômeurs sans envergure, ils projettent de commettre un vol de banque, mais ils se retrouveront plutôt du côté de la loi.

Contrairement aux films mollassons des années 80, les bagarres se font ici nombreuses et dynamiques, toujours teintées d'un humour bon enfant. Il faut entendre le bruitage que font les claques de Spencer pour y croire ! Les gags ne sont pas toujours subtils, mais on se doute que le public-cible n'est pas venu là pour ça : il veut du baston qui le fasse rigoler, et, à ce titre, DEUX SUPER FLICS remplit bien son mandat. C'est du cinéma populaire réalisé sans complexe, mais pas bâclé pour autant.

Ce qui étonne à la vision de ce film, en fait, c'est son côté quasi-épique. Au lieu de se centrer sur une intrigue linéaire, prévisible du début à la fin, Barboni/Clutcher se permet de prendre son temps et de diviser DEUX SUPER FLICS en différentes parties. On assistera par exemple à la vie minable de Hill et Spencer pendant un moment, avant de les voir passer du côté de la loi et de l'ordre.

Pour l'occasion, les frères de Angelis, spécialistes du polar à l'italienne, ont composé une bande sonore répétitive mais curieusement drôle, à base d'un thème de guitare narquois et lancinant. Il est difficile de se sortir cette mélodie de la tête après l'avoir entendue (arrangée à toutes les sauces) pendant près de deux heures... Cet air nonchalant et un peu moqueur correspond bien à l'ambiance du film.

En chef de bande malfrat, on retrouve Luciano Catenacci, habitué des polars à l'italienne où il interprète généralement un dirigeant de gang intouchable. Ici, il serait plutôt du genre " touchable ", si l'on en juge par les brimades que lui inflige régulièrement Spencer, à chaque fois qu'il se trouve sur son passage.

Laura Gemser (la Black Emanuelle de Joe D'Amato) vient jouer les utilités dans un rôle de joli objet exotique. Si c'est un certain plaisir de la retrouver dans cet univers cartoonesque, on ne peut pas dire que ce soit le rôle de sa vie. En plus, elle est aussi réservée et en retrait qu'elle l'est habituellement dans ses autres films.

Comme les scènes d'action surviennent régulièrement sans jamais être répétitives ou expédiées, comme le duo Hill/Spencer fonctionne bien, comme Clutcher a su signer un scénario pas prétentieux pour deux sous, mais qui parvient à remplir son but (amuser), on peut conclure que DEUX SUPER FLICS, dans son genre, est une réussite plaisante. Howard Vernon

DIEU PARDONNE... MOI PAS! aka: GOD FORGIVES... I DON'T aka: BLOOR RIVER aka: DIO PERDONA... IO NO! - Giuseppe Colizzi, 1968, Italie  

Un train transportant une importante quantité d'or, ainsi que de nombreux passagers, s'est fait attaquer par une bande de truands à l'identité inconnue. Tous les passagers du train se sont fait assassiner. Tous, sauf un, qui avouera avoir reconnu Bill San Antonio (Frank Wolff) à la tête des voleurs. Étrange, car il y a un an, Cat (Terence Hill) tua ce vieux salopards lors d'un duel fumant dans une grange en flamme. Et pourtant, il semblerait que ce vieux Bill soit revenu d'entre les morts. Et si Hutch (Bud Spencer), tient à lui mettre la main dessus pour le compte de l'assurance pour laquelle il bosse, Cat, lui, tient à le retrouver pour terminer un travail inachevé, et éventuellement garder l'or pour lui.

Le duo Hill-Spencer dans un western au ton sérieux ? Ca existe. Et pour cette première collaboration, l'humour est certes présent mais il est très pince-sans-rire. Ici, pas de blagues potaches, ni de grosses baffes dans la gueule. On est bien plus proche du western ténébreux rempli de gueules patibulaires et bouffant de la poussière de bobine en bobine... Mais nous ne sommes pas non plus en présence des musts du genre sombrant dans des névroses crépusculaires, cela va de soit. Cat est néanmoins un anti-héros sombre et crapuleux comme il faut. Fumant le cigarillos sous son air de beau gosse à l'expression grave, il garde une personnalité dédaigneuse et opportuniste, avare en compliment et intolérante. Hutch lui est plus simple, plus naïf, plus honnête (pléonasme ?), radical dans ses actes mais jamais hypocrite... Quant à Bill, il tient le chapeau de la crapule la plus puante qui soit. Manipulateur, injurieux, méprisant, il dégage malgré son allure un rien élégante toute l'hypocrisie du vieux fils de pute que l'on aime détester. Un personnage qui ne passe pas inaperçu et qui permet d'apprécier un métrage dans l'ensemble moyen aux scènes mémorables plutôt rares, comme celle où Terence Hill, attaché par les pieds, frappe ses adversaires la tête en bas. Mais quel titre ! Kerozene

ESCROC, MACHO & GIGOLO aka Cat and Dog aka Thieves and Robbers aka Cane e Gatto - Bruno Corbucci, 1982, Italie, 1h40

Bud Spencer est un flic détective employé par la ville de Miami. Sa nombreuse famille ne se doute de rien; tous le croient représentant pour une compagnie d'aspirateurs ! Sur le point de prendre des vacances, son chef exige de lui un dernier effort : retrouver Tomas Milian, un petit escroc vaguement macro qui couche avec la femme d'un sénateur (et bien d'autres). Ce dernier n'apprécie évidemment pas trop les "attentions" de Milian à l'égard de sa femme et veut à tout prix éviter le scandale.

Les années '80 n'ont pas été très tendres pour Bruno Corbucci. Sa série des Nico Giraldi, mettant aussi en vedette Milian, est devenue plutôt lourde. On appelle ça un déclin. Il s'est mis à réaliser des comédies faciles un peu trop ancrées dans leur époque pour être prises au sérieux de nos jours. Celle-ci ne fait pas exception et nous y retrouvons une musique enthousiaste, peut-être trop, que l'on croirait tout droit sortie d'une publicité pour le Club Med. La garde-robe des acteurs est déplorablement affreuse, et Bud Spencer y est légèrement croulant. "Égal à lui-même", diraient certain, ce qui veut dire en vérité qu'il déploie son répertoire limité comme un éventail du désespoir depuis de longues années. Sa famille est complètement ridicule, avec une mention spéciale pour sa belle-soeur vieille fille, qu'il essaiera de refiler à Milian en désespoir de cause. Celui-là, par contre, est drôlement amusant, et ce du début à la fin. Affublé d'une perruque improbable en forme de "banane", et moustachu juste comme il faut, ses costumes extravagants et son cabotinage éhonté et ignoble sauvent le film de l'ennui. Son accent, dans la version française, est tout simplement hilarant. À part quelques scènes de bagarre qui valent le coup et monsieur Milian qui se déchaîne, ce film gagnerait à retomber dans l'oubli où il se trouvait avant que je n'en parle. Orloff

En 1982, pour Bud Spencer, le " haut de la vague " est déjà passé. Ses plus grands succès, il les aura connus au cours de la décennie précédente, en compagnie de Terence Hill. Dans cette comédie policière tournée aux États-Unis, on sent déjà la fin du cinéma italien, tant la réalisation de Bruno Corbucci tente de se faire anonyme et américaine, pour des raisons d'exportation payante.

En engageant l'acteur cubain Tomas Milian pour remplacer Terence Hill, le réalisateur a quand même eu une bonne idée, car la dynamique entre Milian, extravagant, et Spencer, impassible, est amusante. Cela étant dit, cette idée scénaristique d'opposer deux types foncièrement différents a été exploitée très souvent dans les comédies policières américaines. Ça sent la formule à succès, concoctée sans trop d'efforts. Spencer incarne un flic chargé de traquer un petit truand (Milian) qui s'est compromis en jouant dans la cour des grands. Ce dernier, coiffé comme un sosie d'Elvis maniéré, passe son temps à grimacer, à danser, à conter fleurette à des femmes laides ou âgées à qui il espère soutirer un peu d'argent.

ESCROC MACHO ET RIGOLO n'a d'autres prétentions que de divertir, ce qui en fait un film vite oubliable. La bande son, très " pop " FM années 80 (mais pas new wave pour autant), vient en rajouter dans le registre impersonnel. C'est un film destiné à toute la famille, une comédie proche du théâtre d'été, souvent lourde. Après la première heure, on commence un peu à s'ennuyer, car le récit est tellement mince qu'il finit par stagner, incapable de se renouveler. La durée de 100 minutes est, par conséquent, beaucoup trop longue. Une fois qu'on a compris le principe (Milian s'énerve et Spencer demeure stoïque ; l'un cherche à fuir, l'autre à le rattraper), on ne regardera donc pas ce film en s'attendant à quelque chose d'extraordinaire. Howard Vernon

FAUT PAS POUSSER aka Sceriffo extraterrestre - poco extra e molto terrestre, Uno aka Le Shérif, Charlie et les extraterrestres - Michele Lupo sous un scénario extrêmement original de Marcello Fondato, le génie derrière La Grande Pagaille avec Bud Spencer l'inimitable et Cary Guffey dans le rôle du gamin extraterrestre. Raimund Harmstorf est le Capitaine Briggs / Sauce Brune, Italie 

Bud Spencer devient le nouveau shériff d'un village américain après avoir combattu quelques pistons ardents chez le barbier. Son protégé, un gamin extraterrestre, protège le village d'une probable invasion galactique. Des militaires et des aliens se joignent au reste de la distribution. Bud Spencer joue les soldats des forces spéciales en imitant le barman du village (village qu'il est censé défendre). Il y a une voiture volante et aucune nudité. 

Misant sur la vague de succès américains à venir et qui tableront sur des récits d'extraterrestres s'attachant à des êtres humains, les supers cinéastes italiens ont concocté peut-être ce qui s'avère une comédie / suspense des plus enjoués depuis la réussite qu'était Iceman (1984, Schepisi), ce qui prouve tout le pif qu'ont les Italiens. Au départ, le personnage de Bruce que campe Spencer est attachant mais au fur et à mesure que cette savante intrigue progresse, le spectateur en vient à remettre en doute sa perception, ce qui prouve le côté avant-gardiste du métrage, presque surréaliste (tel un Rollin mexicain). Quant au gamin alien, il est le parfait sidekick (il rappelle le Clint Eastwood de la belle époque des Any Which Way You Can, ce saisissant " road movie ".) et s'intègrerait bien dans un métrage du type " croquette / ketchup ". À rappeler, si ceci peut t'être utile confrère MemorialBBQ, que le jeune Guffey jouait les victimes d'enlèvements extraterrestres dans un film de Spielberg quelques deux années auparavant. Ce renvoi parodique subtil mais suffisamment gras pour éveiller les stimulus neurobiologiques de l'amateur de " trash-cinéma " prouve la qualité (grandiose) du film et son apport aux réflexions théoriques du cinéma (celles-là même que nous trouvons aussi dans Pirates of the Caribbean: The Curse of the Black Pearl, avec un peu moins de panache, il va s'en dire). Pour grotesque qu'elle peut être, la musique " synthé-pop " est amusante à condition d'y diminuer le volume et d'augmenter celui de votre radio-réveil où les amateurs de " Bonjour la Nuit " vous procureront plaisir et entrain. Un bon petit film, parfois même un très-bon-petit-film, mais pour lequel il me sera difficile de développer davantage, ayant interrompu mon visionnement après six minutes.

Cote de Bonheur : 69% Choucroute Melba

Un FLIC HORS LA LOI aka A Fistful of Hell aka Flatfoot aka Mad Bad Bud aka Piedone lo Sbirro - Steno, 1973, Italie, 1h34.

Bud Spencer est Brutus, un commissaire napolitain qui, selon l'hilarant texte de la jaquette, "ne connaît pas ses poings ?". Il règle toutes les situations sans arme, avec la force de ses phalanges pliées, et est satisfait de lui. Il prend le parti des putes en tabassant leurs macs, et son informateur est un nain bossu avec une voix tragique nommé Pépito. Un jour un nuage viendra menacer sa quiétude; un nouveau chef de la police est nommé, et il n'aime pas les méthodes de Brutus, et Naples est peu à peu envahie par des trafiquants de drogue marseillais qui empoisonnent la jeunesse.

Steno s'éloigne légèrement de ses comédies idiotes traditionnelles avec ce thriller - toujours un peu léger dans le ton, toutefois - mettant en vedette le claqueur barbu de service, Bud Spencer (FOUR FLIES ON GREY VELVET). Ce dernier n'est pas très convainquant mais quand il se met à rentrer dans le tas, on a soudainement envie d'entendre ses arguments. On peut noter que la "participation" de Raymond Pellegrin (MAGNUM COPS) se limite à un caméo, vers le début du film, où il joue un homosexuel à qui Brutus emprunte la voiture dans une poursuite. La musique de Guido & Maurizio De Angelis ne figurera certainement pas dans une éventuelle compilation de leurs meilleurs succès, mais même routinière elle divertit. Les meilleurs moments du film demeurent sans aucun doute les bagarres - on y croise même le petit agité habile qui incarnait "Moustique" dans URSULA LA DÉVASTATRICE, de Fernando Di Leo - et les quelques répliques bien inspirées que balance Spencer avec sa subtilité habituelle. Attention : le film a été distribué à deux reprises au Québec, mais seule la version de CK Video/Montevideo Entertainment est widescreen. Orloff

Ce polar signé Steno met en vedette Bud Spencer, dans un rôle d'inspecteur débonnaire, plus près du peuple que de la loi et de ses dirigeants. C'est bien connu : beaucoup de cinéastes italiens populaires des années 70 avaient des sympathies de gauche, voire anarchisantes. Ce choix idéologique se ressentait souvent au visionnement de leurs films. Au fil de son évolution, le polar italien a souvent servi d'outil de dénonciation de la corruption qui sévit parfois en haut lieu, des alliances douteuses entre la criminalité et la justice (la loi), par l'entremise de certains fonctionnaires haut placés, apparemment au service de l'ordre, mais en vérité uniquement préoccupés par leur intérêt personnel.

Tout comme Tomas Milian dans la série de Nico Giraldi, Bud Spencer personnifie donc Brutus, un policier rebelle et marginal. Ce personnage reviendra d'ailleurs dans plusieurs films sous le nom de Pied-Plat (PIED-PLAT SUR LE NIL, etc.). Ici, Brutus combat un réseau de trafiquants de drogue (idée scénaristiquement plate et usée, bien sûr, mais rachetée par la concision du scénario, par les personnages et par une réalisation enlevée) et se heurte sans cesse à son nouveau supérieur hiérarchique qui préfère des méthodes conventionnelles, mais peu efficaces.

Ce qui peut surprendre l'habitué de Spencer, c'est l'aspect relativement sérieux de l'ensemble du film. Mise à part la bagarre finale, on a droit ici à un polar italien de belle facture, rythmé, sans trop d'humour, même si la horde de comparses qui entoure Spencer est plutôt pittoresque. Le message libéral passe généralement bien, si ce n'est peut-être la confusion entourant les drogues qui fait les ranger toutes dans le même panier, du simple joint à la cocaïne. On peut supposer que Steno était plein de bonnes intentions, mais ce manque de subtilité nuit un peu à la crédibilité de son propos.

Malgré cet aspect, je classerais ce film parmi les bons polars italiens que j'ai pu voir. Howard Vernon

À Naples, le commissaire Rizzo exerce son boulot de policier dans le quartier du port en utilisant des méthodes peu orthodoxes. Il s'est pourtant gagné le respect du Milieu, bien que ses supérieurs n'aiment guère ses façons de faire. Rizzo essaie de démasquer et de contrer les trafiquants de drogue menés par des Marseillais. Au cours de son enquête, Rizzo est pris en grippe par son nouveau patron et il est finalement suspendu de ses fonctions. Rizzo s'entête à poursuivre ses recherches et obtient l'aide du Milieu pour mettre les trafiquants hors d'état de nuire.

Si l'ambiance du film est évoquée en termes réalistes ou en ressemblance avec les thrillers policiers italiens de cette période, on s'aperçoit bien vite qu'avec le gros Bud, le ton de l'ensemble est plutôt fantaisiste. Misant sur l'exubérance, la mise en scène ne prend aucunement aux sérieux les réflexions sur les méthodes policières et mise plutôt sur un humour typiquement italien, mélangeant les lazzis et le burlesque. Le contexte napolitain est cependant superbement exploité et convient au ton de fantaisie du film. Les moments comiques sont inégaux mais charmants. On sent se dessiner progressivement la recette des films à venir de Bud Spencer, car celui-ci apparaît plutôt brouillon. Le tout est néanmoins sympathiques et satisfaisant, même divertissant. Mathieu Lemée

UN GENIE, DEUX ASSOCIES, UNE CLOCHE aka A GENIUS, TWO PARTNERS, AND A DUPE aka A GENIUS, TWO FRIENDS AND AN IDIOT aka NOBODY'S THE GREATEST aka THE GENIUS; TRINITY IS BACK AGAIN aka UN GENIO, DUE COMPARI, UN POLLO- Damiano Damiani avec Terence Hill, Robert Charlebois, Miou-Miou, Patrick McGoohan, Klaus Kinski, 1975, Italie/France/allemagne de l'Ouest

Terence Hill incarne Joe Merci, un pistolero solitaire pouilleux mais charmeur, du genre pas très éloigné de son personnage de Personne (ce film fut d'ailleurs vendu comme une suite de MON NOM EST PERSONNE dans certains pays, comme l'Allemagne). Après un duel absurde avec Doc Foster (Klaus Kinski, qui fini castré en atterrissant sur la selle de son cheval), Joe met sur pied un plan pour dérober 300'000 dollars à l'armée américaine. Son plan, il l'élabore avec l'aide plus ou moins volontaire du métis Locomotive (Robert Charlebois), de la gironde Lucy (Miou-Miou) et d'un truand appelé Jerry Roll. Mais le capitaine Cabot (Patrick McGoohan) ne compte pas laisser ce petit futé de Joe Merci s'en tirer sans difficulté... Bien au contraire...
Alors que le western est sur le point de finaliser son déclin, Sergio Leone s'allie une dernière fois au genre en produisant ce qu'il espérait voir devenir un grand film dramatico-social parsemé de romance et d'humour. Muni d'un casting international, bénéficiant d'un tournage à Monument Valley, le film se voulait au départ bien plus ambitieux qu'il ne l'est. Et s'il traite effectivement de plusieurs sujets sensibles tels que la colonisation des indiens d'Amérique, de la tolérance des métisse ou même des conséquences d'un capitalisme montant, il s'avère au final aussi léger que la plupart des westerns comiques de l'époque, c'est-à-dire rarement fin, bon enfant et finalement sans prétention aucune. Selon Jean-François Giré dans son livre « Il était une fois le western européen », on apprend que Leone aurait admis avoir fait une erreur en confiant le film à Damiano Damiani qui n'était finalement pas fait pour aborder un film sur le ton de la comédie. Il suffit en effet de revoir EL CHUNCHO pour s'en rendre compte. Cependant, UN GÉNIE,...  n'est pas non plus une purge et se regarde plaisamment. On se laisse bercer par la musique de Moriconne, on sourit à l'humour enfantin et on profite de la dernière scène de western jamais tournée par Sergio Leone, puisqu'il mit en boîte lui-même la séquence d'ouverture. Rien que pour ça... .Kerozene

GO FOR IT aka NATI CON LA CAMICIA aka Go for it aka Trinity hits the road aka Quand faut y aller... faut y aller! aka Fino in fondo - Enzo Barboni (E.B. Clucher)  avec Terence Hill, Bud Spencer, Buffy Dee, David Huddleston, Faith Minton, Riccardo Pizzuti, Dan Fitzgerald, Al Nestor, Dan Rambo, Susan Teesdale, 1983,  Italie, États-Unis, 109min uncut

Rosco (Terence Hill - Renegade) est un grand blond sans soucis, parcourant les autoroutes en patins à roulettes... Doug (Bud Spencer - Banana Joe) est un gros glouton, libéré de prison deux semaines à l'avance car il " coûte trop chère à l'état " en matière de nourriture. Le destin les réunira lors d'une bataille de bar, et ils se verront rapidement recherché par les autorités. Lorsqu'ils se font passer pour d'autres en but d'obtenir des billets d'avion, ils se voient catapultés dans le monde de la CIA. Empruntant désormais l'identité des agents spéciaux Mason et Steinberg, Doug et Rosco devront accomplir une mission dangereuse, où ils se feront passer pour deux millionnaires texans venu à Miami pour faire la fête. La vie semble belle et grasse, mais tout n'est pas si facile... et les méchants sont à tous les coins de rues!

Le gros Bud claque tout ce qui bouge, et Terence est toujours aussi farceur! Comprenant sa part de blagues scatologiques, de dialogues exagérés, et de brouhahas burlesques, Go for it réveille le con qui sommeille en vous. Le film, tout à fait épisodique, fait aussi preuve d'une logique de cartoon qui saura amuser vos petits neveux tapageurs. Les blagues ne passent pas toujours bien (ah! ces Italiens), mais plusieurs scènes surprennent de par leur idiotie assumée, et on ne peut que rire de bon cœur à la vu du cabotinage délectable de Spencer et Hill. La direction photo est des plus ordinaires, et la musique comico-pop-western de Franco Micalizzi (Violent protection) s'avère des plus accrocheuses. Le réalisateur Enzo Barboni et le duo comique ne feront équipe qu'une dernière fois l'année suivante dans Not two, but four. Quand vous avez du temps à tuer... HumanoidZombie

INSPECTEUR BULLDOZER aka Piedone l'Africano - Steno alias Stefano Vanzina avec Bud Spencer, Enzo Cannavale, Werner Pochat, Dagmar Lassender, 1978, Italie, 107m

Un policier d'Afrique du Sud entre en contact avec le commissaire Rizzo de la police de Naples afin de le rencontrer. Le jour du rendez-vous, Rizzo le découvre assassiné. Bien que n'ayant aucune idée des motifs ayant poussé ce policier è vouloir le rencontrer, Rizzo part pour l'Afrique du Sud "en vacances". Arrivé à Pretoria, il retrouve l'un de ses anciens collègues au service d'un milliardaire. Rizzo fait également la connaissance d'un jeune noir, qui est le fils du policier assassiné et le prend sous sa protection. À eux trois, ils mettent à jour un trafic de diamants et de drogue et après diverses mésaventures, viennent à bout des trafiquants.

Pourquoi changer une recette gagnante! Steno et Bud Spencer sont de retour pour une troisième aventure du débonnaire commissaire Rizzo. Après Naples et l'Extrême-Orient, la formule des lazzis et des bagarres est cette fois transposée en Afrique, toujours avec succès. Si la finesse est plutôt absente, les moments savoureux ne manquent pas grâce à une mise en scène assurée. Un certain exotisme africain vient rajouter un peu de couleur à l'ensemble et l'on a droit à une petite touche sentimentale par la présence d'un petit orphelin sympathique. Bud Spencer reprend du service avec vigueur et le reste de l'interprétation cabotine en accord avec le genre. Mathieu Lemée

LUCKY LUKE - Terence Hill 1990, Italie, 1h30

Comme on ne peut éviter de crier d'horreur en entendant le beuglement de vache de Céline Dion, je ne pouvais passer sous silence cette abomination (ça rime). Terence Hill a beau être une figure fort sympathique du cinéma italien, et avoir fait preuve d'un talent de persuasion tout particulier pour convaincre Morris de le laisser réaliser l'adaptation de son oeuvre; il n'empêche que son travail de chef de plateau tient ici davantage du bâclage approximatif que d'un art, quel qu'il soit.

Dès le générique on sent que les choses ne tournent pas rond. Un cowboy nasillard chante le thème du film - thème qui, bien malheureusement, a été composé pour le film, et ne figure donc pas dans les épisodes "animés" du célèbre cowboy. On se rend aussi compte, devant les désolantes images défilant sous nos yeux, que Hill n'a pas vraiment respecté l'apparence traditionnelle du Luke qu'on connaît; nous nous retrouvons face à un blond aux yeux bleus tout de blanc vêtu. Huh ?

Jolly Jumper est semblable à lui-même, mais ses blagues sont d'une fadeur assommante. Hill lui fait faire des trucs complètement gratuits, comme pour nous démontrer niaisement à quel point son canasson est bien dressé.

L'humour enfantin pue, l'histoire n'a aucune crédibilité, ça frôle la démence. Les Indiens sont douteux, Joe Dalton est interprété par un petit gros (!?!) et aucun des quatre frères ne se ressemble. On a poussé l'insulte jusqu'à dessiner des éléments du récit sur la pellicule (des signaux de fumée, une mouche dans une scène de duel qu'Averill gobe...). Des numéros musicaux ridicules apparaissent ça et là, comme pour augmenter la douleur déjà considérable qu'est le visionnement de cette daube.

Dire que Hill l'icône a déshonoré Lucky Luke serait un peu fort. Il a probablement fait de son mieux, hélas, nous prouvant hors de tout doute que sa position la plus avantageuse est devant la caméra, et non derrière. La pensée qu'il existe une série télé de la même trempe me fait froid dans le dos. Un ratage complet. Orloff

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excellent site italien : budterence.tripod.com
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Web www.clubdesmonstres.com

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