La Blaxplotation, c'est les films d'exploitation avec des héros noirs, une vague qui a déferlé sur l'amérique durant les années 70, avec un succès certain et qui a eu des répercussions jusqu'à nos jours.

Mise à jour le 2 décembre 2019

ABBY aka The Blaxorcist - William Girdler avec Carol Speed, William Marshall et Terry Carter, 1974, États Unis, 89m 

Une conseillère en mariages nommée Abby devient soudainement frappée par un affreux démon de la sexualité, salopard et violent. Lentement, Abby est empoisonné par l'esprit qui profite de plus en plus d'elle et met son mariage en péril. Heureusement, son beau-père, un exorciste qui a longtemps travaillé en Afrique, tente par tous les moyens de l'aider. Pendant qu'Abby devient de plus en plus hors de contrôle, lui doit trouver un moyen de la ramener vers le droit chemin.

Cette copie version blacksploitation du grand film de Friedkin a été à l'époque un très gros hit, ramenant plus de 4 millions dollars avec un budget complètement peau de couilles mais un enthousiasme intéressant. William Girdler fait un travail très honnête à la réalisation et décide de s'attarder surtout à l'efficacité de ses scènes fortes et délaisse le reste de son récit, qui souffre de ce fait d'un problème de rythme mais ne devient au moins jamais chiant, un gros merci à la durée assez courte du film. Carol Speed est franchement déroutante, hilarante mais à la fois très convaincante en possédée. Elle lance des insultes pas possibles et a une démarche assez crédible pour nous faire regretter le trop peu de temps qu'elle passe possédée. William Marshall, monsieur groove, vient ajouter de la présence dans le rôle de l'exorciste tandis que le reste du casting va de mauvais à passable. ABBY a été victime de poursuites pour plagiat par la Warner, dommage considérant que les ressemblances entre le film de Friedkin et celui de Girdler sont seulement dans l'idée de base et pas dans le reste. Malgré son côté un peu vite torché et ses quelques moments de mollesses, ce film vaut le détour pour les curieux et mériterait je trouve, un meilleur sort. Abba

ACROSS 110TH STREET aka Meurtres dans la 110e rue - Barry Shear avec Anthony Quinn, Yaphet Kotto, Anthony Franciosa, Burt Young, Antonio Fargas, Richard Ward, Gilbert Lewis, Frank Adu, Frank Arno, Paul Benjamin, 1972, États Unis. 102m

Dans le quartier de Harlem, deux Noirs déguisés en policiers s'attaquent avec audace à des représentants de la Mafia, et leur dérobent plus de 300 000 dollars. Les agresseurs ont cependant été forcés d'abattre tous les mafiosi, de même que deux vrais policiers survenus sur les lieux. Un jeune lieutenant de police de race noire, Popp, est chargé de l'enquête, ce qui ne fait pas l'affaire du capitaine Matelli, un vétéran des forces de l'ordre qui travaille dans le quartier de Harlem depuis des années. Forcés de travailler ensemble, Popp et Matelli ont bien du mal à s'entendre. En effet, Popp est honnête et préfère user de finesse dans l'interrogatoire des suspects, tandis que Matelli est corrompu et a souvent recours à la brutalité. Pendant ce temps, la Mafia, désireuse de ne pas perdre le contrôle du marché de Harlem, délègue trois hommes chargés de retrouver les agresseurs et de récupérer le magot volé. Ces trois gangsters s'assurent la collaboration du représentant noir de la Mafia à Harlem, Doc Johnson, pour mener à bien leur tâche. Ceux-ci ne tardent pas à retrouver le chauffeur complice des deux agresseurs, qu'ils torturent sans pitié. Se sentant traqués, les deux voleurs, bien qu'amateurs, tentent de trouver un moyen de quitter la ville ou de se cacher. Mais l'étau se resserre davantage autour d'eux, et le tout finira dans un bain de sang entre la police, les mafiosi et les auteurs du vol.

Tiré d'un roman de la Série Noire écrit par Wally Ferris, "ACROSS 110TH STREET" présente une intrigue nerveuse dont les lacis compliqués se fondent sur un cadre urbain précis, et sur l'évolution sociale et économique des Noirs dans Harlem au début des années 70. Certains protagonistes sont d'ailleurs inspirés de personnalités criminelles connues, comme le caïd Doc Johnson, qui fait ici référence à "Bumpy" Johnson, gangster noir célèbre de Harlem qui travaillait pour la Mafia italienne avant que son successeur, Frank Lucas, ne s'en détache (évoqué dans le film "AMERICAN GANGSTER" de Ridley Scott). À travers ses nombreux personnages, ce polar cherche en quelque sorte à montrer la passation progressive des pouvoirs dans le quartier noir de New-York, malgré un pessimisme évident dans le ton adopté par les auteurs. À ce titre, les voleurs sont présentés comme des amateurs voulant changer radicalement leur situation économique, et mettre fin à leur pauvreté. Les mafiosi sont dépeints comme des brutes qui espèrent conserver par la violence leur contrôle sur les Noirs (en vain!). Quant au policier blanc corrompu, un vétéran à l'aube de la retraite en charge des affaires criminelles dans Harlem, celui-ci voit jalousement qu'un jeune policier noir, brillant et incorruptible, soit en train de lui ravir son poste. Tous ces éléments conjoints dans le film en font sa qualité globale, et contribuent à fonder la crédibilité du propos, bien que certains raccourcis narratifs soient un peu trop évidents aux yeux du public futé. On peut mettre également au crédit de ce long-métrage une très bonne trame sonore de Bobby Womack et J.J. Johnson, et la vigueur de la mise en scène, qui parvient à démêler tous les écheveaux du récit sans perdre le spectateur en route. Les scènes d'affrontements, souvent sanglantes, ne recourent jamais au spectaculaire pour être plus excitantes. Elles sont au contraire présentées avec une brutalité de style coup-de-poing qui va de pair avec le sujet. À cet égard, Anthony Franciosa compose de manière vicieuse et psychotique son personnage de mafiosi. Yaphet Kotto et Anthony Quinn se montrent solides également en policiers formant un duo disparate, mais c'est Richard Ward qui leur vole la vedette avec son interprétation étonnante (et sa voix enrouée) du gangster Doc Johnson. Mathieu Lemée

AUTORISÉ À TUER aka Deadly Impact aka Giant Killer aka Impatto Mortale - Larry Ludman alias Fabrizio De Angelis avec Bo Svenson, Fred Williamson, Marcia Clingan, John Morghen, 1984, Italie, 87m

Harry Vincent est un expert en informatique établi à Phoenix. Il a mis au point une combine électronique lui permettant de gagner à tous les coups aux machines à sous des casinos de Las Vegas. Deux truands surprennent son manège et vont chez lui pour découvrir son secret ainsi que la cachette de l'argent qu'il a gagné. Leurs agissements attirent l'attention de l'inspecteur de police George Ryan qui se lancent sur leurs traces. Pour les retrouver, il sollicite l'aide d'un copain pilote d'hélicoptère, Lou, afin de faciliter ses mouvements. La seule piste mène vers la compagne de Harry et Ryan espère la rejoindre avant les deux tueurs pour élucider l'affaire.

Bien connu comme producteur italien fertile en films commerciaux de toutes sortes, Fabrizio De Angelis s'essaye parfois à la mise en scène sous le pseudonyme de Larry Ludman. Avec ce film, il essaye d'imiter le film d'action à l'américaine en anglicisant le générique et en filmant beaucoup d'extérieurs aux États-Unis pour donner le change. Le récit navigue en mer connue(le policier a encore un magnum 44 comme Clint Eastwood), sans être exempt de confusion parfois; De Angelis préfèrant miser sur les poursuites, les cascades et les fusillades; les scènes d'action intervenant à temps et à contretemps. Sur ce plan, le film est assez spectaculaire malgré un manque de raffinement (les personnages ne rechargent jamais leurs armes). Le reste du film est à l'esbroufe, surtout le dialogue, mais c'est surtout le mouvement qui compte. La trame sonore est dans le ton, voire très bonne, bien que le compositeur soit inconnu. Bo Svenson ne se prend pas trop au sérieux alors que Fred Williamson semble moins à sa place. Mathieu Lemée

The BIG SCORE - Fred Williamson avec Fred Williamson, John Saxon, Richard Roundtree, Nancy Wilson, Ed Lauter, Michael Dante, Bruce Glover, Joe Spinell, D'Urville Martin, Tony King, Frank Pesce,1983, États Unis, 85m

Frank Hooks est un policier de la brigade des narcotiques de Chicago. Avec ses deux partenaires Davis et Gordon, il arrête un trafiquant nommé Goldie. Celui-ci est toutefois libéré sous caution, mais Hooks apprend qu'une importante transaction de stupéfiants se déroulera prochainement et que Goldie y sera impliqué. Au moment où Hooks et ses deux partenaires interviennent lors de la vente, Goldie s'enfuit et réussit à cacher l'argent de la transaction, équivalant à 1 million de dollars, avant que Hooks ne le rattrape et l'abatte. Le patron de Goldie, Mayfield, charge deux hommes de main pour retrouver l'argent et ceux-ci en viennent à soupçonner Hooks de l'avoir volé à Goldie afin de le garder pour lui. Les affaires internes pensent exactement la même chose et Hooks est suspendu de ses fonctions malgré qu'il clame son innocence. Lorsque les hommes de main de Mayfield s'en prennent à lui ainsi qu'à sa copine pour le forcer à rendre l'argent, Hooks se décide à les affronter et à les éliminer personnellement.

Ayant entrepris depuis le milieu des années 70 une carrière de réalisateur et de producteur en parallèle avec son métier d'acteur, Fred Williamson n'a pas eu la main heureuse dans le choix des sujets ni avec la pauvre qualité technique des films qu'il a mis en scène. "THE BIG SCORE" ne fait pas exception à la règle avec ses prises de vues approximatives, ses mauvais raccords et son scénario archi-conventionnel rempli d'illogismes flagrants; défauts inhérents que l'on retrouve dans toutes ses précédentes productions à saveur narcissique. Au moins pour une fois, le tout est mieux rythmé et les scènes d'action sont un peu mieux fignolées que d'habitude, ce qui rend le film plus regardable et moins ennuyeux. La trame sonore de Jay Chattaway attire également l'attention mais dans l'ensemble, ce long-métrage rudimentaire ne dépasse pas la rampe d'une série B à très petit budget. L'humour manque cruellement excepté lors de quelques séquences involontairement rigolotes alors que des mannequins ayant remplacé les acteurs sont déchiquetés par des explosions. La distribution comporte beaucoup de noms connus, mais leur interprétation n'est pas pour autant mémorable. Film acceptable sans plus. Mathieu Lemée

BLACK BELT JONES - Robert Clouse, 1974

Le fameux coup de pied circulaire de Black Belt Jones est passé à l'histoire du cinéma "blaxploitation", ce sous-genre haut en couleur où souvent les fous rires sont garantis.  Célèbre par son afro et ses combats torse nu, hululant selon la bonne vieille tradition asiatique des années 80, Jim Kelly se taille une place de choix parmi les acteurs les plus chaleureusement ridicules.  Oscillant entre une enquête policière, une lutte entre clans et une histoire d'amour à saveur de karaté, le film en soi n'est nullement ennuyant.  On peut y voir des adeptes de la trampoline revêtir des habits de ninja afin d'attaquer un vinier, un chef de clan portant la barbe d'Hérode et chantant ses exploits en utilisant les saintes voies du gospel, et finalement un combat titanesque dans le savon mousse au cours duquel une dame sans sous-vêtements lance les "méchants" dans un truck à vidanges. Une heure et demie de délire, avec une mention toute spéciale allant à la musique et aux costumes qui, à l'occasion, donnent le tournis. Orloff

BLACK CAESAR aka Le Parrain de Harlem - Larry Cohen avec Fred Williamson, Minnie Gentry, Julius W. Harris, D'Urville Martin, Don Pedro Colley, Gloria Hendry, Art Lund, Val Avery, Pillip Roye, 1973, États Unis, 94m

Alors qu'il était adolescent, Tommy Gibbs, un noir de Harlem, travaillait comme complice pour aider les tueurs de la Mafia à commettre des assassinats. Il agissait aussi comme courrier pour des flics corrompus, mais l'un d'entre eux, McKinney, a trouvé un prétexte pour le battre et le faire envoyer en prison. Devenu adulte, Gibbs commet son premier meurtre et trouve un job comme responsable d'une partie du territoire de Harlem pour le compte de Cardoza, un chef mafieux. Il devient vite l'un des parrains les plus puissants au point qu'il en vient à se débarrasser de Cardoza et à prendre le contrôle de tout Harlem et d'une partie du Bronx. Pour se couvrir, il s'associe avec un avocat et parvient à dérober une importante liste de noms de personnalités officiels corrompus de la ville de New York. Mais comme tous les puissants, Gibbs n'est pas à l'abri d'une traîtrise de son entourage et constate vite que sa façon de faire fortune ne fait pas non plus la joie de sa famille. De plus, McKinney est toujours dans le décor, prêt à faire tomber Gibbs pour de bon.

Avec le succès du "PARRAIN", il était évident que les imitations allaient suivre au pas de charge. Celle-ci possède cependant le mérite d'exprimer le point de vue des Noirs américains même si la dénonciation du racisme apparaît manichéenne au possible. Larry Cohen n'a évidemment pas bénéficié d'un budget imposant, mais il a su faire avec les moyens du bord pour donner un certain impact à son film dont il est d'ailleurs l'auteur complet. Le récit suit le sentier bien balisé de l'ascension et la chute d'un gangster avec les développements habituels, mais il le suit avec un bon équilibre dramatique et avec quelques moments de violences coups-de-poings bien amenés. La mise en scène, sans être originale, est contrôlée et agréable. Les décors et les costumes sont convaincants, bien qu'il y ait plusieurs anachronismes. La musique à une présence indéniable et le montage est juste assez fluide pour garder l'attention du spectateur. Mais l'une des grandes qualités du film est l'interprétation de Fred Williamson, qui rend bien à l'écran toute la dureté et la vulnérabilité de son personnage de gangster. Mathieu Lemée

BLACK DYNAMITE - Scott Sanders avec Michael Jai White, Salli Richardson-Whitfield, Tommy Davidson, Sean Christopher, Benoit Pieprzyca, Obba Babatundé, Kevin Chapman, Richard Edson, Arsenio Hall, Imre Lambillion, Brian McKnight, Byron Minns, Miguel A. Nunez Jr., John Salley, Mykelti Williamson, Bokeem Woodbine, Mike Starr, Cedric Yarbrough, 2009, États-Unis, 84m

Au début des années 70, un ancien combattant du Vietnam et ex-agent de la CIA devenu le privé de race noire le plus "cool" et le plus légendaire de Los Angeles, Black Dynamite, veut venger la mort de son frère Jim, assassiné par une mystérieuse organisation criminelle. Menant lui-même l'enquête, Black Dynamite découvre que son frère travaillait également pour la CIA comme agent d'infiltration, et que l'organisation criminelle qui l'a tué est impliquée dans un trafic d'héroïne nouveau genre, où la drogue est distribuée dans des orphelinats d'enfants noirs. Avec l'aide de leaders de divers groupes de lutte pour l'émancipation des Noirs et de quelques amis, Black Dynamite s'attaque à un entrepôt appartenant à l'organisation, mais il n'y aucune drogue sur place; seulement des caisses d'une marque de bière populaire. Or, cette bière frelatée contient une formule chimique fabriquée par un vieil ennemi de Black Dynamite, le Dr. Wu, destinée à supprimer la libido sexuelle chez les Noirs pour ne pas qu'ils puissent se reproduire. Ayant mis un jour cet odieux complot visant à exterminer par émasculation ses frères de race, Black Dynamite monte un commando pour détruire le laboratoire du Dr. Wu et l'éliminer ainsi que ses sbires. Lors de cette mission, voilà qu'il apprend que la CIA, et des membres hauts-placés du gouvernement ont commandité toute cette opération à saveur raciste. Néanmoins, Black Dynamite n'a pas l'intention de reculer devant rien ni personne pour se débarrasser de tous ceux impliqués dans cette affaire; encore moins s'ils se cachent à la Maison Blanche.

À partir d'une bande-annonce filmée en Super 8 pour un budget d'à peine 500$ qui a attiré l'attention sur les médias sociaux, le réalisateur Scott Sanders et l'acteur Michael Jai White ont pu convaincre des producteurs de trouver le financement pour faire un véritable film destiné autant à parodier qu'à rendre hommage au genre "blaxploitation". Après 3 ans de travail et avec l'aide d'un scénariste connaissant le genre de façon encyclopédique, BLACK DYNAMITE, malgré une sortie discrète en salles et dans quelques festivals, a connu un succès-culte mérité, surtout grâce au web. S'éloignant des parodies aux blagues de potache et aux rire gras des frangins Zucker et consorts, les auteurs ont davantage opté pour une approche du style "grindhouse" à la manière du programme double concocté par le tandem Tarantino-Rodriguez. Tourné en 16 mm, le film joue efficacement sur deux tableaux. D'une part, le récit accumule à loisir les clins d'oeil à de nombreux films du genre, incluant ceux venus du milieu "underground". Que ce soit dans les qualités athlétiques et la verve du héros, ce dernier se veut une sorte d'amalgame hybride détonnant, qui mélange aussi bien les attributs de personnages comme SHAFT, BLACK BELT JONES, et même DOLEMITE pour n'en nommer que quelques-uns (Black Dynamite soliloquant un amusant monologue final à la Rudy Ray Moore, en même temps que de pépier des cris d'oiseaux à la Jim Kelly lors des combats à mains nues). D'autre part, l'intrigue ne cache jamais les amusantes incohérences qui ont fait le charme du courant "blaxploitation". En effet, le film contient de nombreuses erreurs volontairement "exagérées" par la mise en scène, faisant même partie prenante de l'histoire ou participant à sa continuité narrative (transparences et stock-shots grossiers, erreurs de montage, de cadrage et de photographie, micros visibles, acteurs manquant leurs répliques et se la jouant "ad-lib", personnages aux noms bizarres qui interviennent soudainement sans explications comme un cheveu sur la soupe). L'ensemble surprend, voie désarçonne le spectateur à prime abord, mais la macédoine prend rapidement, ne serait-ce que parce que justement l'humour y est imprévisible sans jamais s'autocensurer en même temps que les gags font mouche, il faut l'admettre! Le rythme et l'action sont également menés tambour battant avec un entrain indéniable, et les costumes, perruques, extérieurs et décors de l'époque ont visiblement été sélectionnés avec soin, au même titre que la trame musicale. Pas à dire! BLACK DYNAMITE est un chouette hommage que les fans vont apprécier, et au sein duquel un Michael Jai White enthousiasmé fait montre d'un talent hors du commun qu'on ne lui connaissait pas, autant sur plan physique, dramatique, comique et de l'écriture. C'est vraiment dommage qu'il soit confiné à des films d'actions "made-to-DVD" ou à des rôles chimériques dans des gros films d'actions depuis plusieurs années, car c'est grâce à lui si actuellement Black Dynamite "is the man"!

Suite à ce succès inespéré, une série d'animation où les acteurs originaux y incarnent les voix des personnages, a vu le jour récemment, et une suite serait en chantier pour 2014. Mathieu Lemée

BLACK GUNN aka Gunn la gâchette - Robert Hartford-Davies avec Jim Brown, Martin Landau, Brenda Sykes, Luciana Paluzzi, Vida Blue, Bruce Glover, Gary Conway, Stephen McNally, Bernie Casey, 1972, Angleterre/États Unis, 97m

Un noir, Gunn, dirige un night-club de classe réservé aux gens de sa communauté. Une nuit, son jeune frère Scott lui rend visite et lui demande son aide. Gunn apprend que Scott a été mêlé à une agression à main armée en compagnie de Noirs d'une association militante contre la Mafia locale. Leur chef, Capelli, envoie des hommes de main dans toute la ville pour retrouver Scott et les autres voleurs, car ils ont dérobé des papiers compromettants. Scott est finalement retrouvé et exécuté, mais il a pu auparavant cacher les fameux documents chez son frère Gunn. Celui-ci ne tarde pas à avoir la visite des hommes de la Mafia dans son night-club pour être l'objet de menaces et même un politicien et son entourage lui enjoigne de remettre les documents. Comme Gunn n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds et qu'il veut venger la mort de son frère, il décide de sortir l'artillerie lourde pour venir à bout de Capelli et de ses hommes et il obtient même l'aide des militants de l'association dont son frère était membre afin d'y parvenir.

Cela peut paraître étrange qu'un film de style SOUL CINEMA soit mis en scène par un réalisateur britannique. C'est pourtant le cas avec "BLACK GUNN" qui a été réalisé par Robert Hartford-Davies, un réalisateur mineur spécialisé jusque là dans le fantastique. Cette particularité n'est cependant pas apparente après le visionnement du produit fini. Il s'agit d'un autre film mettant en vedette un héros noir impavide et inébranlable, qui n'a pas peur d'utiliser la manière forte. Bagarres, fusillades, poursuites et autres violences diverses sont donc légions et ils sont présentées avec plus de mouvement que d'originalité. Les auteurs ont bien tenté d'insérer des données sociaux-politiques en parlant de la lutte entre les militants noirs contre la Mafia italienne, mais ces données ne font qu'effleurer la surface du sujet. Le film reste donc à un niveau arbitraire dans l'exploration de thèmes potentiels et de la psychologie des personnages et se contente de satisfaire d'abord les amateurs d'action trépidante. Sur ce plan, personne ne sera déçu car les scènes agitées ne manquent pas et ça cogne même assez dur dans certains moments. Le réalisateur se montre d'ailleurs plus à l'aise dans ce genre de scènes, utilisant même avec adresse le grand angulaire lors d'une séquence d'affrontement. Le tout se regarde donc sans désagrément et plaira à la plupart des fans du genre. Jim Brown n'a aucun mal à s'imposer et Martin Landau compose sans trop de cabotinages le chef de la Mafia. Dommage cependant qu'il n'y ait pas de plans nichons de la mignonne Luciana Paluzzi. Mathieu Lemée

BLACK MAMA, WHITE MAMA - Eddie Romero - 1973 

Depuis Jackie Brown, on ne cesse de redécouvrir les grands classiques blaxploitation avec la plantureuse Pam Grier.

Le film commence comme un WIP classique avec matonnes lesbos méchantes, douches, bagarres à la cantine et punitions sadiques pour la moindre bravade.

Au bout d'une demi-heure un peu chiante où le seul intérêt est la poitrine impressionnante de Pam Grier, celle-ci et une acolyte blonde qu'elle déteste vont réussir à s'enfuir, mais manque de pot, elles se détestent et doivent rester enchaîner par le poignés.

S'en suivra alors une cavale infernale poursuivie par des guérilleros (des potes de la blondasse), un chinois malsain (ennemi de Pam Grier) et un cowboy débile et sa troupe de redneck (allié des flics) à travers des paysages bien verts.

Le film se laisse regarder, surtout pour les affres du texan qui est vraiment con, dommage qu'il n'y ait pas plus de scènes à poil quand même! Franfran

Je l'ai vu hier soir, on ne peut pas dire qu'il casse des briques ce petit film. Le rythme est mou et le scénar est bancal. Vrai que le cow-boy burriné est sans doute le gars le plus intéressant du film, avec le gros chinois. Un film mineur.... Kerozene

Il s'agit de l'un des films parus dans la collection SOUL CINEMA de MGM, collection consacrée aux films de " blaxploitation ".

On retrouve ici Pam Grier en prostituée envoyée dans une prison de femmes. Elle arrive le même jour qu'une révolutionnaire blanche (la WHITE MAMA en titre, interprétée par Margaret Markov).

Début digne d'un " prison de femmes " habituel : douche, lesbianisme, matrone en chef qui profite des détenues, etc. Époque et nationalité obligeant, le tout est cependant moins explicite que ce que les Italiens ou même Jess Franco allaient faire vers 1975-1976.

Le film prend cependant un tournant plus novateur (par rapport aux conventions du genre) quand les détenues s'évadent, enchaînées l'une à l'autre. Grier souhaite fuir dans la direction opposée de Markov. L'une veut s'enfuir en bateau avec un magot volé à son souteneur, l'autre souhaite rejoindre le groupe de gauchistes auquel elle appartient. Dilemme. Disputes. Honneur/Argent. Déguisements. Bastonnades. Molière apprécierait.

Série B produite par A.I.P., BLACK MAMA, WHITE MAMA ne cherche évidemment pas à révolutionner quoi que ce soit ! Il s'agit d'un petit film d'aventures sans prétention destiné aux drive-ins et à un public masculin, pour lequel on a saupoudré des éléments propre à satisfaire le public-cible visé : nudités féminines d'à peu près toutes les interprètes (à titre indicatif : pour avoir été vilaines, Grier et Markov sont emprisonnées, nues, dans une grande tour sur laquelle le soleil tape), bagarres, machisme, explosions.

Si la première heure est assez rythmée et sympathique, le film s'essouffle un peu au bout de 60 minutes, peinant à se renouveler. La faute est surtout imputable au scénario (co-écrit par Jonathan Demme !) qui faisait preuve d'une certaine invention dans ses deux premiers tiers, mais qui devient soudain assez routinier et conventionnel. Les dialogues sont volontairement crus et branchés (façon 70s) et la mise en scène " de métier " évite les effets esthétisants au profit d'une réalisation relativement effacée.

Édition très abordable parue chez MGM, avec la bande-annonce originale en guise de supplément. On évitera la piste française, très peu naturelle. Howard Vernon

BLACK SAMSON - Charles Bail avec Rockne Tarkington, William Smith, Carol Speed, Connie Strickland, Michael Payne, Titos Vandis, Joe Tornatore, Napoleon Whiting, 1974, États Unis, 88m

Dans la banlieue noire de Los Angeles, Samson a ouvert un bar prospère dont les profits lui permettent de préserver les gens des environs contre l'influence du crime, des exploiteurs et des trafiquants. Le neveu d'un parrain de la Mafia veut cependant faire la preuve de son leadership en tentant de prendre le contrôle du quartier et en éliminant Samson. Les manoeuvres d'intimidation, les tentatives de pots-de-vin et les pièges tentés contre lui ne déroutent pas Samson le moins du monde, et ce dernier tient tête vaille que vaille à Nappa et à ses mafiosos autant avec sa force physique qu'avec sa franchise qui lui attirent la sympathie des Noirs. Une danseuse à la solde de Nappa est envoyé pour travailler au bar de Samson afin d'en apprendre davantage sur lui et le séduire, mais Samson évente à nouveau la supercherie. Impatient, Joe Nappa enlève alors Leslie, la petite amie de Samson, pour faire plier ce dernier à ses volontés. Avec le soutien des gens du quartier, Samson libère Leslie et tend à son tour une embuscade à Nappa et à ses hommes pour mettre fin à leurs moyens de pressions.

S'il n'a rien à voir avec le comic-book du même nom, le héros noir de ce film de type blaxploitation est présenté sous un angle tellement plus grand que nature afin de faire allusion au célèbre héros de la mythologie grecque. À la différence de son homonyme légendaire, notre Samson noir tire sa force de son bâton qu'il manie avec dextérité, et d'un ami lion qu'il a apprivoisé au lieu de sa chevelure afro; ce qui, il est vrai, aurait risqué de faire sombrer le film dans le pastiche ridicule. Le contexte urbain illustrant la pauvreté et le sort des Noirs dans les ghettos présenté en amorce ne manque pas de réalisme. Sauf qu'il ne sert que de prétexte à alimenter le script en affrontements et en rebondissements usuels, sinon à amener le public à prendre fait et cause pour la lutte de Samson en faveur d'une meilleure justice sociale envers ses frères de race. La mise en scène d'un ancien spécialiste en cascades amène quand même de la nervosité au produit par la solidité des scènes d'action et par certains détails amusants ou bizarres qui ont même parfois un petit air original, surtout lors de la séquence finale. La très bonne bande musicale est dans le ton qui convient au genre, tandis que le dialogue fait sourire par ses réparties colorées pas très subtiles. L'ancien joueur de football Rockne Tarkington a la présence physique voulue et malgré les limites de son jeu, il semble prendre un malin plaisir à jouer les héros noirs inébranlables et machos face à un William Smith un peu trop caricatural en mafiosi ambitieux. Mathieu Lemée

BLACK SAMURAI - Al Adamson, 1977, États Unis

Jim Kelly est Robert Sand, agent spécial de l'organisation D.R.A.G.O.N. (Defense Reserve Agency Guardian Of Nations). Et comme pour mieux afficher sa coolitude, Sand commence le film sur un court de tennis... pénard, à jouer tranquillos contre une jeune fille à qui il envoie un jeu blanc dans les dents. Car notre Sand est en vacances - ce n'est pas dans James Bond qu'on verra un truc pareil. Malheureusement pour lui, le voilà contraint de les abréger, car sa petite amie Toki, fille d'un puissant homme politique japonais, vient d'être kidnappée par l'infâme Janicot, criminel international et Grand prêtre d'une secte satanique.

Pour m'être farci l'ineffable "La dimension de la mort" du même Adamson avec le même Jim Kelly, je ne m'attendais pas à prendre un pied aussi énorme devant ce "Black Samurai" diablement funky! Le film est réellement sans temps mort, et s'il est peut être mal écrit, il est réjouissant de bout en bout. Que ce soit à cause de ses scories énormes ou de sa frime d'occasion, "Black Samurai" envoie du bois à tous les instants avec une quantité d'ingrédients délirants et inespérés comme des dialogues aux petits oignons, des filles pulpeuses, des gadgets ringards, des guerriers africains qui n'ont rien à faire là, une cellule de prison infestée de serpents trop cons pour ne pas passer à travers les barreaux, une messe noire hyper kytsch, un vautour appelé Voltan, des nains cascadeurs qui surgissent de partout, et un Jim Kelly impérial qui en fait des tonnes sur une musique super groovy ou au volant d'une voiture de sport playmobile. Imparfait (évidemment), mais tellement réjouissant! Kerozene

BLACULA - William Crain avec William Marshall, Vonetta McGee et Thalmus Rasulala, 1972, États Unis, 93m 

Deux décorateurs intérieurs tarlouzes achètent un cercueil qui malheureusement pour eux contient un prince africain, mordu par Dracula il y a des siècles et qui est maintenant réveillé. Le vampire fait rapidement des victimes à Los Angeles et jette son dévolu sur une innocente jeune femme aillant une forte ressemblance à sa défunte épouse.

Film culte de la blaxpoitation pour con concept de base fort douteux, il ne faut vraiment pas s'attendre à trop de sérieux de ce BLACULA, sympathique mais un peu mou. Une chose est intéressante tout de même, car le scénario contient un bon nombre de moments rigolos mais du moment qu'on touche à ce Blacula, tout devient assez sérieux. William Marshall a une énorme présence à l'écran et il se donne de façon admirable dans un rôle assez ridicule. Je vais jusqu'à dire qu'il donne de la dignité à un film qui n'en recherche aucune. L'histoire défile de façon assez convenue avec seulement en primes beaucoup d'afros, de musique funky, de scènes dans les bars et de jolis vêtements colorés mais rien pour éblouir car le rythme est plutôt lent, les moments forts peu nombreux et les personnages assez fades. Finalement on en arrive dans la partie action qui compose le dernier quinze minutes du film et c'est et de loin la plus intéressante. Le combat contre la horde de vampires n'est pas que drôle mais il est très bien foutu voir même excitant nous menant vers un climax efficace et tristounet avec un Blacula au final, bien attachant. Le film aura droit à sa suite un an plus tard avec Pam Grier et toujours heureusement William Marshall. Abba

BUCKTOWN - Arthur Marks avec Fred Williamson, Pam Grier, Thalmus Rasulala, Tony King, Bernie Hamilton, Tiere Turner, Art Lund, Carl Weathers, 1975, États Unis, 94m

Duke Johnson arrive dans la petite ville de Bucktown pour assister aux funérailles de son frère. Ayant hérité du bar de celui-ci, Duke accepte de s'en occuper jusqu'à ce qu'il trouve un acheteur. Il se rend vite compte cependant que la police de la ville fait des pressions pour que les citoyens leur payent une protection tous les soirs. Refusant de se laisser intimider, il repousse les flics pourris de son bar et décide de faire appel à un ami d'enfance, Roy, pour l'aider à faire le grand nettoyage. Roy arrive à Bucktown avec quelques fiers-à-bras et avec Duke, abattent les policiers corrompus et emprisonnent leur chef. Mais par la suite, Duke se rend compte que les hommes de Roy sont devenus pires encore que les flics pourris. Ceux-ci s'en prennent à la petite amie de Duke, Aretha afin de le monter contre Roy. Duke entre alors en action, bien décidé à affronter son ami d'enfance et à le chasser de la ville.

Parmi les réalisateurs qui ont oeuvré dans le "SOUL CINEMA", Arthur Marks fait certainement parti des meilleurs grâce un bon sens du rythme cinématographique et des histoires intéressantes, parfois ambitieuses comme "DETROIT 9000". Le présent film contient une intrigue plus banale mais adroitement menée et suffisamment explosive pour satisfaire les amateurs d'action. Les situations s'avèrent capricieuses et génératrices de violence coutumière au genre pimentée d'érotisme, ce que l'on est en droit de s'attendre de la part des deux vedettes réunies pour la première fois ensemble: Williamson et Grier. Le tout est mené bon train et se culmine en une bagarre homérique d'une durée (7 minutes) et d'une intensité inhabituelle entre le héros et son ami d'enfance. Ce n'est pas du blanc bleu mais ça livre la marchandise question mouvement et divertissement. Williamson a beaucoup de présence et sa partenaire, Grier, a du caractère. Un film qui se boit avec un cognac ou un gin fort. Mathieu Lemée

CLEOPATRA JONES aka DYNAMITE JONES - Jack Starrett avec Tamara Dobson, Shelley Winters, Bernie Casey, Antonio Fargas, Paul Koslo, États Unis, 1973, 1h29

1m85 sur talons aiguille, afro "hénaurme", capelines et lunettes à verres fumés, Cleopatra Jones (Tamara Dobson) n'est pas là pour se laisser conter fleurette. La belle longiligne incarne une espionne au service du gouvernement des États Unis. En gros, une gentille black contre un tas de méchants... Les méchants en l'occurrence, ce sont des trafiquants de drogue, et en particulier Mommy (Shelley Winters), gros bonnet (si l'on peut dire) de la came aux States. Cette lesbienne de choc règne sur une escouade de tueuses dévouées... Cleopatra se voit confier pour mission d'entraver les projets de la libidineuse Mommy. Elle part donc en Turquie, pour s'attaquer aux champs de pavot de la lesbos. Cette dernière, contrariée par cette intrusion dans son business, jure sa perte et met tout en oeuvre pour que Cleopatra revienne par la bière diplomatique...

Premier épisode d'une saga qui n'en comptera que deux, ce film d'action à tendance blaxploitation lorgne du côté de la parodie de James Bond et des comics de gare. Jack Starrett, spécialiste de la série B nerveuse et bastonnante, dirige le tout d'une main ferme. Le face à face Shelley Winters-Tamara Dobson vaut son pesant de... cocaïne. Taillés à la serpe, les personnages ne font pas dans la subtilité, le scénario n'est pas crédible une seconde, mais cela ne nuit pas au visionnement. Manquerait plus que tout cela se prenne au sérieux ! Antonio Fargas, passé ensuite à la postérité pour son rôle d'"Huggy les bons tuyaux" dans STARSKY ET HUTCH en fait ainsi des kilotonnes dans un rôle de petit voyou. Quant aux poursuites, bastons, sapes délirantes, gadgets et autres breakbeats funky (signés J.J. Johnson), tous sont au rendez-vous de cette distrayante, sinon inoubliable, petite bande. Stelvio

CLEOPATRA JONES AND THE CASINO OF GOLD aka DYNAMITE JONES ET LE CASINO D'OR aka Nu jin gang dou kuang long nu - Charles Bail avec Tamara Dobson, Stella Stevens, Ni Tien, Norman Fell, États Unis (coproduit par la Shaw Brothers), 1975, 1h30

Cette fois, la grande Cleopatra Jones est envoyée en mission à Hong-Kong par le gouvernement US. Objectif : mettre fin aux agissements de la mystérieuse "Lady Dragon", responsable du trafic de drogue dans la région...

Cleopatra Jones, seconde ! Deux ans après le premier film de cette mini-saga Blaxploitation, l'immense (6 ft. 2) espionne revient et cherche toujours à faire la peau aux méchantes trafiquantes. Le ton reste rigolard, plus proche de la BD que du roman noir. Cette fois, Cleopatra se voit adjoindre Mi Ling Fong, dite "Tanny", une épatante petite équipière chinoise, aussi sexy que douée pour les arts martiaux. C'est toujours aussi amusant de voir ces pétroleuses régler leur compte aux salauds. Les sapes de Cleopatra, ses chapeaux et ses maquillages outranciers assurent de constantes surprises au "visionneur". Coproduction Shaw Brothers oblige, les chorégraphies des combats sont remarquables. La partition de Dominic Frontière sied à merveille aux dépaysantes images, tout comme la très pop chanson-titre. Enfin, l'assaut final du fameux "casino d'or" permet au film de franchir un palier dans la violence et l'explosivité. M'étonnerait pas que Tarantino ait visionné ce film avant de réaliser KILL BILL VOL. 1... Stelvio

COFFY - Jack Hill, 1973

Pam Grier est Coffy, infirmière é la poitrine plus que généreuse, amante d'un député black, soeur d'un frangin drogué et d'une petite soeur hospitalisée victime d'un sale dealer de merde. Coffy n'est pas contente, elle a la rage et décide de rendre justice elle-même en butant ce salaud. Plus tard, son ex-petit ami, qui est flic, refuse la corruption, ce qui lui vaut de se faire méchamment tabasser. Ca suffit, Coffy en a marre et prend les armes et va montrer à tous ces dealers et ces macros ce que c'est que d'être infirmière, black et en colère !

Sur des rythmes de groove endiablés, Pam Grier se défoule comme une bête. Elle flingue des macros, explose la tête a un dealer, se crêpe le chignon avec des putes (et se cache des lames de rasoirs dans les tifs sachant que les femmes aiment se tirer les cheveux), montre avec fierté ses gros nichons... Voila un bon blaxploitation qui fait plaisir à voir. Le message, secondaire, n'est qu'un prétexte a une surenchère de scènes chocs, comme le gars qui se fait traîner par une voiture avec une corde autour du cou. Jack Hill assure. Kerozene

COTTON COMES TO HARLEM - Ossie Davis avec Godfrey Cambridge, Raymond St. Jacques, Calvin Lockhart, Judy Pace, Redd Foxx, Emily Yancy, Eugene Roche, J.D. Cannon, Cleavon Little, 1970,  États Unis, 97m

À Harlem, un groupe de bandits masqués s'emparent en plein jour des dons en argent recueillis par le pasteur Deke O'Malley alors qu'il organisait un grand rassemblement religieux en plein air. Deux policiers de race noir, Gravedigger Jones et Coffin Ed Johnson qui étaient présents sur les lieux, décident de s'occuper de l'affaire malgré qu'ils ne soient pas bien vus par leurs collègues blancs. Ils sont convaincus d'avance qu'O'Malley est un escroc de la pire espèce et qu'il a trouvé un moyen habile pour voler l'argent des dons sans se compromettre. Tout en cherchant à en faire la preuve, les deux détectives tentent de retracer les voleurs avec les quelques indices qu'ils possèdent. Après quelques tribulations, ils parviennent finalement à les retrouver, mais l'argent volé, qui était caché dans une grosse balle de coton, demeure introuvable. Grâce toutefois à leur habileté, Jones et Johnson réussissent à faire la preuve de l'escroquerie d'O'Malley devant le peuple noir de Harlem et à trouver une solution ingénieuse pour rembourser les victimes du vol.

COTTON COMES TO HARLEM est l'un des premiers films du genre "blaxploitation" ou "soul cinema" à être sorti sur les écrans au tout début des années 70. Le récit est tiré en plus d'un roman policier écrit par le célèbre auteur de race noire Chester Himes. Ce long-métrage qui se définit dès l'abord comme une comédie policière pleine de vie, réussit le tour de force de présenter un portrait fantaisiste du quartier de Harlem sans jamais en dissimuler la pauvreté, ni les aspects sordides. Par le regard du tandem policier, un dialogue cru et percutant et des situations parfois rocambolesques, l'intrigue accroche notre intérêt et distille un humour féroce mâtiné d'allusions historiques sur l'exploitation des Noirs aux États-Unis, même par leurs propres frères de race. Les développements, relevant parfois du théâtre de l'absurde, sont bien imaginés et le tout se conclut de façon amusante bien que la surprise finale soit livrée un peu vite. Quelques scènes d'action viennent compléter le portrait d'ensemble en dépit d'un montage manquant un peu de finition, mais la mise en scène est plus que compétente. Dans le rôle des policiers, Godfrey Cambridge est truculent à souhait tandis que Raymond St-Jacques est pince-sans-rire avec son allure sérieuse et faussement sévère. Calvin Lockhart quant à lui, cabotine avec adresse dans le rôle du pasteur.  Mathieu Lemée

DEATH JOURNEY - Fred Williamson avec Fred Williamson, Bernard Kirby, Art Maier, Lou Bedford, Heidi Dobbs, Stephanie Faulkner, Ed Kovins, Patrick McCullough, D'Urville Martin, 1976, États  Unis, 76m

Jesse Crowder est un détective privé de race noire qui est chargé par un procureur, d'escorter un certain Finley de Los Angeles à New York en l'espace de 48 heures, car il est le principal témoin dans le procès de Rosewald, un gros caïd de la pègre. Crowder emmène Finley en voiture à l'aéroport de Palm Springs pour prendre l'avion, mais déjà plusieurs tueurs se manifestent en route. Les deux hommes finissent par perdre leur voiture et se rendent en auto-stop à une petite ville où un autobus les amènent à Kansas City. Là, ils prennent le train pour Chicago pour ensuite aller à New York par avion. Chacune des étapes du voyage est continuellement ponctuée d'attaques diverses de tueurs à la solde de Rosewald dont Jesse Crowder parvient difficilement à se débarrasser. En plus de cela, Finley, qui est un trouillard, pense à fuir seul dans la nature pour survivre, mais Crowder ne le perd pas de vue et le convainct de rester avec lui.

Pour son quatrième film en tant que réalisateur en deux ans, Fred Williamson ne démontre toujours pas aucun talent particulier ni esprit inventif pour ce boulot. Il se contente de ressasser, de manière narcissique, les clichés d'usage qui ont fait son image de marque en tant qu'acteur, mais rarement a-on-vu une intrigue aussi simpliste et remplie d'illogismes et d'incohérences, qui ne sont même pas drôles, pour les illustrer, ce qui les rend encore plus indigestes. Dire que ce "road-movie" ne tient absolument pas la route n'est même pas un euphémisme puisque les moyens de transport employés par les personnages pour parcourir l'itinéraire prévu dans le scénario rendent le voyage de L.A. à N.Y. carrément impossible à parcourir physiquement en 48 heures. De plus, les cadrages sont mauvais, le montage est médiocre et le rythme est languissant, surtout à cause de l'extrême mollesse des scènes d'action qui ne se résument qu'à quelques coups de feux insipides ou à quelques bagarres assez banales. Seul la trame sonore et une séquence assez comique où le héros balance une femme tueuse en dehors du train en marche viennent attirer notre attention, mais le reste est d'une nullité insondable jusque dans l'interprétation au point mort des comédiens. Un film qui ne soutient même pas le charme et la comparaison avec la majorité des oeuvres à petit budget de la SOUL CINEMA. À fuir comme la peste. Mathieu Lemée

DETROIT 9000 - Arthur Marks, 1973, États-Unis

Dans la vague de la blaxploitation, ce DETROIT 9000 a la particularité de se détacher du lot: Arthur Marks ne mise jamais sur une bande son disco ni sur le parlé des ghettos blacks ou les clichés en vigueur pour attirer son public. Nous sommes ici en présence d'un polar sombre et brut, dans lequel un flic blanc et un flic noir enquêtent sur un vol survenu lors d'une fête à but lucratif donnée par un candidat au poste de gouverneur. Détail qui a son importance: le candidat et ses invités sont noirs. Alors que tout le monde y va de ses suppositions en fonction de ses convictions (acte raciste pour les uns, vol interracial pour les autres), Danny Bassett (le flic blanc incarné par l'excellent Danny Rocco) qui n'a pas la langue dans sa poche met tout le monde sur le même plan: la racaille, c'est la racaille.

Rythme soutenu, gunfights sanglants (dont un long d'une bonne quinzaine de minutes), personnages brillamment écrits, flics réglos mais pas idiots, politicards opportunistes, prostituées du bon côté de la barrière, scène de lesbiennes gratuites, final ambigu... DETROIT 9000 n'est pas qu'un bon film de blaxploitation, c'est définitivement un polar urbain pessimiste et nerveux qui ne cherche aucunement à séduire.

A propos du titre, 9000 est le code policier pour "officier à terre". En ce qui concerne Arthur Marks, il signa plusieurs films de blaxploitation, comme BUCKTOWN et FRIDAY FOSTER avec Pam Grier, ou le thriller fantastique J.D.'S REVENGE, et travailla sur des séries comme Starsky & Hutch et les Dukes of Hazzard. Kerozene

  DEVIL'S EXPRESS aka GANG WARS - Barry Rosen, 1976, États Unis 

Luke, un professeur d'art martial noir américain basé à New York, vole jusqu'à Hong Kong en compagnie d'un de ses élèves afin de parfaire son art. Lors d'une séance de méditation pendant laquelle Luke perfore les limites de la concentration, l'acolyte qui s'emmerde un peu pénètre une grotte dans laquelle se trouve un médaillon qu'il ignore être la propriété d'une entité maléfique. Content de sa découverte, il ramène son butin dans la grande pomme. Pas contente, l'entité maléfique se réveille, prend possession d'un quidam halluciné, lequel monte dans un bateau, accoste au port de New York et s'en va trouver refuge dans le métro new-yorkais. Commence alors une série de meurtres barbares aux alentours d'une station de métro proche du quartier dans lequel vit Luke et qui pourrissent la vie d'un flic qui - lui aussi - prend des courts de coups de tatanes chez notre professeur afro. Un quartier malfamé, qui pue le crime et se trouve être le théâtre d'une guerre des gangs entre les chinois des red dragon et une bande mixte composée d'élèves de Luke qui s'adonnent au deal de drogue.

Voilà un superbe cocktail de blaxploitation, de kung-fu, de polar, et d'horreur, rien que ça! Largement fauché, souffrant de quelques longueurs et d'hilarants combats martiaux pour le moins approximatifs, "Devil's Express" est un savoureux délire rétro mené d'une main de maître par l'interprète de Luke, un certain Warhawk Tanzania (!!!), sorte de Jim Kelly du pauvre à la garde-robe disco-zardozienne et dont la filmographie ne compte qu'un autre titre: "Black Force" aka "Force Four", sortit l'année précédente. Le reste du casting ne manque pas de charme non plus, entre le flic suant, un Brother Theodore en observateur illuminé, un vieux sage au maquillage cramoisi, et des figurants aux looks croustillants - dont un chinois qui porte une coupe afro - le spectacle est garanti! Et des goodies, "Devil's Express" en regorge à chaque scène, à commencer par une introduction qui met tout de suite la barre très haut. Plaisir aussi de voir ces rues du New-York d'alors, sales, dangereuses, hostiles, celles qui ont si bien réussis aux films de Larry Cohen et qui servent tout aussi bien au film de Barry Rosen, un type à qui on doit un certain "Yum Yum Girls" sortit la même année, et qui s'est principalement orienté vers la production télévisée par la suite. Kerozene

DISCO GODFATHER aka AVENGING DISCO GODFATHER; AVENGING GODFATHER  - J. Robert Wagoner, 1979, États Unis

Rudy Ray Moore est le parrain du disco ! Il possède une boîte super branchée dans laquelle les meilleurs danseurs de disco viennent dandiner du postérieur sur les disques mixés par notre serviteur fringué avec des pyjamas à paillettes, le torse à l'air, et le sourire clinquant traversant sa tronche vieux briscard buriné. Mais un jour, un de ses amis et espoirs du basket national arrive complètement défoncé au PCP. Pris de violentes hallucinations, la piste de danse devient pour lui un terrain de basket arpenté par des êtres démoniaques aux yeux rouges et aux griffes acérées dont la seule envie est de lui arracher les tripes. Le parrain du disco décide alors de prendre les choses en main et de faire face à la montée du PCP qui fait des ravages auprès des jeunes blacks.

DISCO GODFATHER nous refait le coup de Moore en guerre contre les milieux de la drogue. Mais cette fois, le film se voit fortement injecter de scènes psychotroniques. Les visions des personnes défoncées sautent au visage du spectateur sur des rythmes de musique psychédélique: vampires et autres ghoules viennent alimenter les craintes et la paranoïa des personnes sous l'emprise de la drogue pour notre plus grand plaisir. Moore et les siens montent alors une opération coup de poing: "Attack the Wack !", qui remontera vers les gros pontes du deal de PCP, et par la même occasion, vers les hautes sphères politiques. Remplis de disco groovy, de scènes de danse gratuites et de bastons au kung fu approximatif, DISCO GODFATHER est une superbe intrusion dans le monde de Moore et de sa blaxploitation underground. Kerozene

DOLEMITE - D'Urville Martin, 1975, États Unis

Parce que la cocaïne fait des ravages dans la communauté, la police décide de libérer Dolemite, faussement accusé de trafic de drogue, et de le laisser mettre un terme à ce fléau destructeur. Dolemite récupère ses costards disco aux couleurs criardes, ses chapeaux tout droits sortis du placard de Madame de Fontenay, sa canne de macro, et s'en va fièrement en caressant les culs d'un groupe de femmes folles de lui. Entre deux parties de jambes en l'air, Dolemite mène son enquête avec panache, il n'hésite jamais à lever du pied et à faire des démonstrations d'art martiaux que son gabarit de pépère rondouillard rendent légèrement gauche. Mais qu'importe, le bien être des siens prime avant tout ! Il remonte ainsi la piste jusqu'à un certain Willie Green.

DOLEMITE marque les débuts au cinéma du chanteur provocateur Rudy Ray Moore, et entame ainsi une page de l'histoire de la blaxploitation. Véritablement underground par rapport aux autres films du genre qui étaient écrits, produits et réalisés par des blancs (exit l'oeuvre de Melvin Van Peebles bien entendu), DOLEMITE est en effet un film 100% blacks. D'Urville Martin, le réalisateur, incarne également le bad guy du film, Wilie Green. Sa mise en scène n'est certes pas remarquable, mais elle dégage un charme primaire qui va droit au coeur de la même manière que les John Waters de cette époque. Quant à Moore, son cabotinage excessif est un véritable spectacle à lui seul. Son physique semble en contradiction totale avec son rôle de playboy kickboxeur rouleur de mécanique dont le manque de souplesse et d'élégance force le respect. Le film s'avère profondément moraliste, la position anti-drogue adoptée par les auteurs est un véritable message sincère. Et il vaut mieux écouter le père Moore, car s'il dénonce la consommation de drogue, il prône celle du sexe à outrance et de la disco ! Kerozene

FIGHT FOR YOUR LIFE - Robert A. Endelson, 1977, États Unis

On me l'a parfois présenté comme un des blaxploitation les plus drôles qui soient. J'avais donc plutôt hâte de le voir et mes attentes étaient grandes... Et j'ai en quelque sorte été déçu. Certes, cette comédie "noire" tout droit sorti des années 70 est savoureuse à souhaits et inhabituelle, mais ça ne casse pas de briques. La grand-mère n'est pas aussi fatiguante que je le croyais, les scènes de viol sont extrêmement coupées et la scène du petit connard qui se fait massacrer avec une roche n'est pas assez longue...  Toutefois la trame sonore est encore réjouissante, et les répliques restent longtemps dans notre mémoire. Bref, un bon petit divertissement pour toute la famille - si vous avez une famille de psychopathes... Orloff

THE FINAL COMEDOWN aka ÉMEUTE A LOS ANGELES - Oscar Williams, 1972, États Unis    

Johnny Johnson, jeune leader black en révolte contre la tyrannie d'un système ségrégationniste, est blessé dans d'une fusillade lors d'émeutes raciales au sein des rues de la cité des anges à la fin des années soixante. Alors qu'il se vide de son sang, le film revient sur les épisodes de sa vie qui l'ont amené à prendre les armes pour se faire entendre. Le film dresse alors une série de vignettes mettant l'accent sur l'oppression existant à l'encontre du peuple noir américain. Les propos sont systématiquement braqués contre l'Homme Blanc (Johnny, brillant diplômé, se voit refuser une place de travail à cause de la couleur de sa peau), mais aussi et surtout contre l'État, et plus particulièrement la police. Les scènes d'abus de pouvoir ne manquent pas (femme noire molestée par deux flics en uniforme), et les jugements hâtifs pour cause de délit de sale gueule semblent monnaie courante.

Avant que n'explose le courant blaxploitation était sorti SWEET SWEET BACK'S BADASSS SONG, pelloche politiquement engagée pointant d'un doigt accusateur un gouvernement anti-noirs. EMEUTE A LOS ANGELES marche directement dans les sillons de son glorieux prédécesseur. Il ne s'agit pas là d'une bande d'exploitation pure, produite par les studios à destination du public noir, mais bel et bien d'un coup de gueule politique écrit, produit et réalisé par des noirs qui ont des choses à dire et qui le disent bien fort! Le film, Plus proche de SWEET SWEETBACK que de COFFY donc, se révèle relativement violent (on ne compte pas le nombre de flics et de noirs qui restent sur le carreau) et va droit au but en accusant frontalement le système mais aussi la passivité des vieilles générations via le personnage de la propre mère de Johnny. La mise en scène est parfois laborieuse et trahi un budget ridicule, cependant l'ensemble se suit sans difficulté aucune grâce notamment à Billy Dee Williams (également producteur du film), très convaincant dans la peau de Johnny Johnson, et à la musique particulièrement groovy au sein de laquelle la pédale wah wah se fait maîtresse. Au final, EMEUTE A LOS ANGELES est un film certes fauché mais reste percutant et pertinent de par le témoignage d'un contexte politico-social qui appelait à agir dans l'urgence et à son constat pessimiste. En 1976, Roger Corman sortit un remontage du film sous le titre de BLAST dans lequel ont été insérées 30 minutes de scènes tournées pour l'occasion, annihilant presque complètement les propos politiques du métrage et, par conséquent, transformant le film en pur produit de blaxploitation. Kerozene

FOXY BROWN - Jack Hill - 1974 

Ce film mythique de la blaxploitation avec Superfly et Shaft présente tous les symptômes du genre qu'on aime tant (enfin moi en tout cas!).

Musique groovie funky, fringues cintrées d'enfer, coiffures afro, drogue, gangsters et érotisme.

Ici, l'avantage est que Jack Hill exploite à fond la personnalité haute en couleur de la bombe atomique Pam Grier. Rien à dire, elle a LE corps!!

Sinon, il est question ici des démêlés de Foxy Brown avec la pègre dans laquelle elle est engluée à cause de son petit ami, malfrat repenti, et son frère camé à la coke jusqu'aux oreilles (interprété magistralement par "Huggy-les-bons-tuyaux"!??).

Le boyfriend va se faire descendre à cause de son con de frère pour de la came, et s'en suivra la vengeance de la belle.

C'est vraiment du bon boulot, impossible de s'ennuyer, et les 1h17 de film font regretter que ce ne soit pas plus long ! Franfran

FRIDAY FOSTER - Arthur Marks - 1975 

Pam Grier est Friday Foster, une photographe qu'on envoie le soir du réveillon prendre "l'homme le plus riche du monde" en photo. Celui-ci est en fait attendu par une bande de gangsters qui cherchent à le descendre.

Friday (prononcez "Free-day" comme ces ânes de doubleurs!)étant cachée pour prendre les photos, elle est un témoin incongrue de la scène, ce qui va la mener dans le milieu de la pègre et des politiciens véreux pour essayer de comprendre ce qu'il se passe.

Un bon petit blaxploitation de plus, on ne s'ennuie pas, même si c'est le genre de film qui aurait pu faire un épisode de Starsky et Hutch! Toutefois, les points de repères essentiels du genre sont là : musique, fringue, flingues et belles nanas dont la merveilleuse Pam Grier, toujours aussi plaisante ! Franfran

HAMMER - Bruce Clark avec Fred Williamson, Bernie Hamilton, Vonetta McGee, William Smith, Charles Lampkin, 1972, États Unis, 91m

Un noir, B.J. Hammer, travaille dans les entrepôts du port de Los Angeles comme débardeur. Au cours d'une bagarre avec un employé, Hammer attire l'attention d'un promoteur de boxe, Big Sid, qui décide de le prendre sous son aile. Hammer a ainsi l'occasion de sortir de la misérabilité en devenant boxeur à plein temps. Il devient vite un combattant redoutable et gagne combat après combat mais il ignore qu'il n'est qu'un pion de la pègre qui prend de gros paris sur les matchs et qui "arrange" les résultats des matchs pour palper le gros paquet. Aussi lorsqu'Hammer doit livrer un combat de championnat, on lui fait savoir qu'il doit le perdre. Hammer refuse, bien décidé à devenir un boxeur légitime et à gagner le championnat. Les gangsters kidnappent alors sa petite amie et menace de la tuer pour le contraindre à perdre le match. Un règlement de comptes est inévitable.

C'est là le premier film où l'acteur Fred Williamson est mis en vedette. Al Adamson étant le producteur, on s'attend à retrouver un film à petit budget à la réalisation technique à peine supportable. Pas de surprises donc de ce côté-là. Pour ce qui est du scénario, on ne s'est point foulé: les clichés se bousculent comme une charge d'éléphants devant une intrigue dispersée et sans surprises assaisonnées à la sauce raciale. Les personnages sont tracés à gros traits, tellement ils sont unidimensionnels. Néanmoins, l'ensemble devrait satisfaire les amateurs de série B et de "SOUL CINEMA" devant l'énergie et la débrouillardise manifestée pour rendre le produit regardable et plaisant, surtout que les interprètes, Willamson en tête, essaient de mettre de la consistance à leur rôle. L'érotisme et la violence sont donc omniprésents pour notre plus grand plaisir et l'on n'en demande pas plus. Mathieu Lemée

HELL UP IN HARLEM aka Casse sur la ville - Larry Cohen avec Fred Williamson, Julius W. Harris, Gloria Hendry, Margaret Avery, D'Urville Martin, Tony King, Gerald Gordon, Bobby Ramsen, 1973, États Unis, 94m

Parce qu'il possède une liste de noms compromettante pour des fonctionnaires corrompus, un procureur, Di Angelo, essaie de faire tuer le gangster noir de Harlem Tommy Gibbs. Il échappe à la mort grâce à l'intervention de son père qui a réussi à l'emmener à l'hôpital à temps tout en cachant les précieux documents. Ensemble, Tommy et son père font le ménage chez leurs ennemis et font un arrangement avec Di Angelo pour être blanchis des accusations portées contre eux par la police. Tommy Gibbs peut donc reprendre le cours normal de sa vie et songe même à renoncer à l'illégalité. Mais son père et lui ignorent que Zacharias, un de leurs hommes, travaille en douce pour prendre le pouvoir en les dressant l'un contre l'autre avec l'aide de Di Angelo. Lorsqu'il découvre ces manigances, Gibbs reprend les armes une dernière fois pour récupérer ce qui lui appartient, tout en tentant d'envoyer la liste des fonctionnaires corrompus à un procureur honnête.

Cette suite a été tournée la même année que le premier épisode intitulé: "BLACK CAESAR" avec la même équipe et les mêmes acteurs avec quelques nouveaux venus. Cette fois, Larry Cohen a mis l'accent sur l'action et l'adrénaline plutôt qu'une structure dramatique serrée, avec bagarres, poursuites et fusillades nombreuses. En fait, l'intrigue multiplie les règlements de comptes sans que l'auteur se soit soucié de toute logique pour les justifier. Certains effets apparaissent grossiers et les situations ne s'écartent jamais vraiment des clichés. Le point de vue des Noirs américains sur le racisme des Blancs est encore plus manichéen que dans "BLACK CAESAR". Malgré tout, l'ensemble est divertissant et la mise en scène est convenable malgré un montage hachuré qui enchaînent les séquences sans fluidité. Ceux qui adorent le "SOUL CINEMA" et les films de Fred Williamson apprécieront, d'autant plus qu'une certaine gratuité vient souligner les scènes de violence. Williamson met évidemment plus en évidence son énergie physique que dans le chapitre précédant mais il demeure quand même efficace dans son rôle. Mathieu Lemée

The HUMAN TORNADO aka DOLEMITE II aka L'HOMME CORIACE - Cliff Roquemore, 1976, États Unis

Dolemite revient, plus vivace que jamais, comme en atteste cette hilarante séquence d'introduction pendant laquelle Rudy Ray Moore nous fait une maladroite démonstration de ses talents de karatéka, la bedaine à l'air se balançant comme un beau morceau de viande fraîche ! Toujours est-il que Dolemite est victime de son succès avec les femmes. En effet, la femme du shérif redneck paie Dolemite pour s'envoyer en l'air et manque de bol, le shérif a choisit cet instant pour faire une descente surprise. Furieux, et n'en revenant pas, il fait exécuter sa femme. Dolemite et ses potes parviennent à s'échapper et fuient à Los Angeles où ils comptent retrouver Queen Bee, la célèbre propriétaire de club disco déjà présente dans le premier DOLEMITE. Mais Queen Bee fait face à de sérieux problèmes, le patron d'une boîte concurrente a kidnappé deux de ses danseuses pour qu'elle et ses filles travaillent pour lui. Dolemite, malgré le shérif raciste à ses trousses, va lui prêter main forte.

Si DOLEMITE premier du nom s'est avéré sympathique, il faut bien admettre qu'il était plombé par une mise en scène statique et une action relativement molle. Ici, la tornade humaine détruit tout sur son passage ! Entre des one-liner vulgaires et des plans nichons gratuits si nombreux et volumineux qu'on se croirait en plein Russ Meyer, Rudy Ray Moore et ses potes castagnent sec ! Le raid mené contre le bad guy s'avère être un moment d'anthologie, rempli de kung fu accéléré, de plans gentiment gores (yeux crevés, testicules rongées par des rats), et un délicieux humour auto-dérisoire. On n'oublie évidemment pas la musique disco sur laquelle Dolemite avance maladroitement, et surtout pas cette scène mythique pendant laquelle il comble de désir la femme du bad guy avec une énergie telle que la chambre tombe littéralement en miettes ! Y a pas à dire, "Dolemite is the man" ! Kerozene

That MAN BOLT aka Opération Hong-Kong - Henry Levin & David Lowell Rich avec Fred Williamson, Byron Webster, Miko Mayama, Satoshi Nakamura, Jack Ging, teresa Graves, 1973, États Unis, 104 minutes

Jefferson Bolt est chargé de transporter dans une mallette un million de dollars de Hong Kong à Mexico. En escale à Los Angeles, Bolt est la cible de plusieurs attaques et sa maîtresse meurt dans la foulée. Lorsque sa mallette lui est dérobé, Bolt retourne à Hong Kong pour trouver le responsable de toutes ces embûches. Avec l'aide des services secrets britanniques, Bolt découvre que sa mission de courrier n'était qu'un appât pour démasquer un homme d'affaires véreux, Kumada, et il a bien l'intention de régler son compte.

Tout comme "Black Belt Jones", ce film est un mélange hybride de soul cinéma et d'arts martiaux. Fred Williamson, ancien joueur de football et vedette déjà de quelques films, tourne ici l'une de ses plus grosses productions, la première ou il fait montre de l'usage de combats à mains nues orientaux. C'est dire que les péripéties abondent rapidement à travers une intrigue confuse et accessoire. Deux réalisateurs se sont mis d'office mais cela ne parait pas tellement devant le professionnalisme des prises de vues. L'on retrouve là les clichés du film d'espionnage frelaté tourné dans des extérieurs exotiques avec bagarres, poursuites et érotisme soft à la clé. Le tout est amusant à défaut d'être relevé et se laisse regarder avec plaisir, grâce à quelques scènes bien menées (celle du hangar aux feux d'artifices par exemple) et un certain humour facilement comestible. À visionner avec un bon cigare et un armagnac. Mathieu Lemée

MEAN JOHNNY BARROWS - Fred Willliamson avec Fred Williamson, Stuart Whitman, Jenny Sherman, Roddy McDowall, Luther Adler, Anthony Caruso, 1975, États Unis, 85m

Un ancien militaire noir, Johnny Barrows, est de retour aux États-Unis après avoir fait la guerre du Vietnam. Il est incapable de trouver du travail jusqu'au jour où il rencontre un certain Mario Roconi, fils d'un chef de la Mafia. Mario propose à Johnny de l'engager comme garde du corps mais il refuse. Lorsqu'un clan rival, les Da Vince, s'en prend aux Roconis dans une embuscade, Mario est grièvement blessé et son père est abattu. Par l'intermédiaire de Nancy, une amie de Mario, Johnny Barrows apprend la nouvelle et accepte la proposition de Mario d'éliminer tous les membres du clan Da Vince. Mais Nancy n'est pas ce qu'elle prétend être et Johnny n'est pas sorti du bois s'il veut accomplir sa mission jusqu'au bout.

"MEAN JOHNNY BARROWS" est le premier film où l'acteur vedette de race noir, Fred Williamson, est passé à la réalisation. S'il se défend admirablement bien comme comédien et possède une présence et un charme indéniable à l'écran, son travail de réalisateur n'est pas aussi encourageant. À partir du cliché pseudo-social du noir ayant de la difficulté à se réinsérer dans la société américaine après la guerre du Vietnam, se raconte une histoire banale de règlements de comptes. L'échafaudage de l'intrigue est mal monté et l'on doit se farcir en plus une exposition tellement démesurément longue et ennuyeuse que l'on risque à tout moment de tomber dans le sommeil profond. Lorsque finalement on entre dans le vif du sujet et qu'on se dit: "Enfin! Il va y avoir de l'action!", cela ne se résume qu'à quelques moments de violence peu explosives. Un film décevant malgré une affiche et un casting prometteur, surtout que la réalisation de Williamson, malgré le format "scope", est figée profondément dans le béton armé, c'est-à-dire qu'elle n'a pas de mouvement. En plus de cela, il semble handicapé dans sa direction d'acteurs qui, malgré leur expérience, jouent sans fermeté. Mathieu Lemée

Le PARRAIN NOIR DE HARLEM aka THE BLACK GODFATHER aka STREET WAR - John Evans, 1974, États Unis  

Ce micro budget produit par Jerry Gross (SWEET SWEETBACK'S BADASSSSS SONG) et qui connu un certain succès à son époque est précédé d'une épouvantable réputation. Alors effectivement, c'est passablement bavard, c'est avare en scène d'action et la musique groovy se fait plutôt rare, mais la catastrophe annoncée n'est finalement pas au rendez-vous. Certes, ce n'est pas non plus très excitant, en revanche cette histoire de parrain noir désireux de nettoyer son territoire des revendeurs de drogue - pour le compte d'un vilain blanc - se suit sans difficulté et possède même une ou deux scènes réussies. Si la majorité des acteurs semblent amateurs, Rod Perry dans le rôle titre (qui sera en 1975 le général Ahmed du BLACK GESTAPO de Lee Frost) est plutôt convaincant, passant du statu de petite frappe à celui du prince de la rue en costard super classe et chapeau de pimp. Il bénéficie même de quelques lignes de dialogues bien senties. Grosse aberration de la part des distributeurs français: le film se déroule dans le sud de la Californie. One ne voit donc jamais les rues de Harlem - un nom synonyme de dangers et de décadences à l'époque et donc forcément vendeur... John Evans reviendra à la blaxploitation en 1978 avec BLACKJACK. Kerozene

PETEY WHEATSTRAW, THE DEVIL'S SON IN LAW - Cliff Roquemore, 1978, États Unis 

Rudy Ray Moore est Petey Whitstraw, un humoriste célèbre dont la naissance fut un calvaire pour sa mère et son enfance une rude épreuve pour lui-même. Mais un vieux maître lui appris la sagesse et la philosophie du kung fu pour ainsi lui permettre d'être devenu ce qu'il est, c'est à dire un humoriste célèbre.

Suite à un règlement de compte pas vraiment loyal, Petey et les siens se font exécuter en pleine rue. Il se retrouve alors face au Diable qui lui propose de revenir sur Terre pour se venger. En échange, Petey devra épouser sa fille. Etant donné le physique peu avantageux de mademoiselle Satan, il commence par refuser, mais il ne résiste pas à l'envie de botter le cul de ses meurtriers et accepte le contrat.

Rudy Ray Moore se lance dans la comédie blaxploitation fantastique ! Toujours aussi funky, il s'amuse comme un fou en balançant des injures sous forme de poèmes des ghettos. Même si le film s'avère un rien bavard, on a guère le temps de s'ennuyer. Certaines scènes délirent franchement, comme l'arrivée des sbires de Satan (noir lui aussi): une bande de guignols en collants noirs, portant une cape et des petites cornes sur le front. Moore n'oublie pas un discours moralisateur adapté aux quartiers noirs qui lui tiennent à coeur et ne manque pas non plus d'auto dérision. Au final, PETEY WHITSTRAW est un bon petit film funky, pas le meilleur de la série Rudy Ray Moore, mais à voir tout de même. Kerozene

SHAFT'S BIG SCORE aka Les Nouveaux Exploits de Shaft - Gordon Parks, 1972, États UInis, 1h44

Shaft (Richard Rountree) ne demande rien à personne et est au plumard, bien peinard, à ramoner une copine lorsque son téléphone se met à sonner. Un pote, le frère de la nana comme par hasard, lui demande de l'aide, précisant qu'il est en danger. Toutefois, cinq minutes plus tard, le commerce d'où il téléphonait explose et il décède malencontreusement. Son associé, un personnage louche et antipathique, hérite naturellement de l'affaire...

Toutefois, le défunt avait des plans, dont la construction d'un hôpital pour enfants noirs dans Harlem, que son associé ne partage pas. Shaft enquête, et découvre que ce dernier chercherait plutôt à s'associer à quelques mafieux pour monter une affaire de tripots dans le quartier. Entre sa quête de "booty" et son enquête pour trouver qui est responsable de la mort de son beau-frère, Shaft aura fort à faire.

Suite du premier SHAFT, cette production est loin de casser des briques. Elle a plusieurs dénigreurs, mais je ne fais pas partie du lot. Il ne faut pas perdre de vue que le rythme est à peu près le même que celui du premier épisode, et que l'action, bien que loin d'être abondante, est quand même fort présente. C'est à du blaxploitation de luxe qu'on a droit, avec un budget respectable et une technique irréprochable. La mustang de Shaft est utilisée à bon escient lors d'une poursuite routinière mais correctement filmée, qui se termine avec une scène où intervient un hélicoptère avec lequel on a pris beaucoup de risques.

Roundtree est toujours aussi "bad-ass", distillant des répliques assassines que le doublage français ne m'a pas permis d'apprécier à leur juste valeur. Son personnage a droit à sa part de demoiselles, de la soeur en deuil (Kathy Imrie) à la copine de son ennemi qui s'offre à lui (Rosalind Miles, plutôt sexy, spécialiste du blaxploitation qu'on a entre autres pu apercevoir dans I SPIT ON YOUR CORPSE d'Al Adamson). Il passe le plus clair du film avec ses tenues de fétichiste du cuir, épitôme du cool du début des années '70. La trilogie Shaft ayant été tournée en trois années, soit de 1971 à 1973, il allait y revenir en clins d'oeil à l'intérieur des titres de quelques-uns de ses films, que les distributeurs changeaient à satiété en y ajoutant SHAFT pour miser sur sa popularité. Puis y revenir réellement en 2000, dans la peau de l'oncle de Sam Jackson, appelé... John Shaft.

Moses Gunn est de retour dans le rôle de Bumpy, le mafieux pince-sans-rire fumeur de cigares qu'il interprétait dans le premier SHAFT. Le rôle du vilain en chef, lâche de surcroît et pas beau pour couronner le tout, est tenu par Wally Taylor, qui débuta sa carrière dans COTTON COMES TO HARLEM et qui fit escale sur les plateaux d'ESCAPE FROM NEW YORK en 1981 et de NIGHT OF THE CREEPS en 1986.

SHAFT'S BIG SCORE, en tant que suite d'un succès qui prit l'Amérique par surprise, est donc un film honnête qui préparait les fans à l'extravagance du troisième et dernier opus de la série, SHAFT IN AFRICA, dont je vous parlerai sous peu. Orloff

SHEBA, BABY - William Girdler, 1975, États Unis

Pam Grier est Sheba, détective privée au charme indéniable pratiquant ses activités dans la ville de Chicago. Lorsqu'elle reçoit un message comme quoi son père, prêteur sur gage à Louisville, est dans une sale situation face à des gros bonnets qui tentent de récupérer son business, son sang ne fait qu'un tour, et ni une ni deux elle s'en va lui prêter main forte. En principe, les choses ne se passent jamais très bien dans ce genre de ce scénario, et ce n'est pas SHEBA, BABY qui va faire exception: le père de Sheba se fait tuer lors d'une fusillade musclée à la fin de laquelle Pam Grier fait des cartons sanglants à coups de magnum. Les flics étant incapables de faire appliquer la loi, elle décide de faire le ménage elle-même.

Rien de neuf sous le soleil, William Girdler, responsable du blaxploitation ABBY mais aussi de GRIZZLI et DAYS OF THE ANIMALS, reprend les grandes lignes des succès précédents de Pam Grier réalisés par Jack Hill, à savoir COFFY et FOXY BROWN. Mais Girdler n'est pas Jack Hill, et force est de constater que le niveau de la réalisation n'est pas au beau fixe. Le film n'est certes pas mauvais, mais il manque le fameux punch groovy et endiablé qui captivait tant dans les films de Hill remplacé ici par des dialogues simplistes qui semblent ne faire que du remplissage. Reste quelques moments assez merveilleux, notamment la rencontre entre Sheba et le petit truand Walker fringué comme une descente de lit. Kerozene

SLAUGHTER aka Massacre - Jack Starrett avec Jim Brown, Stella Stevens, Rip Torn, Don Gordon, Norman Alfe, Marlene Clark, Cameron Mitchell, 1972, États Unis/Mexique, 92m

Suite à la mort de ses parents dans un attentat à la bombe, un vétéran du Vietnam, Slaughter, jure de se venger en tuant le meurtrier. Il obtient par la force une information sur son identité et fonce tête baissée pour le descendre à l'aéroport. Les agissements de Slaughter provoquent la colère des agents fédéraux car il a foutu en l'air une opération de saisie de fausses devises. Afin d'éviter la prison, Slaughter accepte d'aider le département du trésor à faire condamner les chefs du syndicat opérant dans le trafic de fausses monnaies. Il se rend en Amérique du Sud où un contact lui apprend que le chef du syndicat est Mario Felice et que le père du Slaughter a été tué parce qu'il connaissait la cachette de l'ordinateur central où le gang fait imprimer ses devises. Une guerre intestine dans le gang permet à Slaughter de démasquer le véritable responsable de la mort de ses parents et il décide de faire le ménage tout en délivrant la maîtresse du meurtrier qu'il a séduit.

De tous les acteurs noirs qui sont devenus célèbres grâce au "SOUL CINEMA", Jim Brown était le seul à être déjà connu comme un brillant acteur secondaire dans des films populaires (THE DIRTY DOZEN, ICE STATION ZEBRA) et a même été la co-vedette avec Burt Reynolds dans un western: "100 RIFLES". Après Richard Roundtree, Fred Williamson, Pam Grier, Tamara Dobson et Ron O'Neill, le voilà maintenant vedette d'un film d'action où il joue un héros impitoyable à l'instar de "SHAFT", "CLEOPATRA JONES", "COFFY", "HAMMER" et "SUPERFLY". Le film se veut cependant plus provocant que ses prédécesseurs en insistant plus fortement sur la violence et la nudité féminine. Jack Starrett, plus connu pour ses films de motards, met d'ailleurs nettement l'accent sur la brutalité et l'érotisme dans un découpage frénétique et des effets voyants de photographie. L'intrigue est donc totalement accessoire, seul compte le mouvement. Les fans du genre apprécieront d'autant plus qu'on ne s'ennuie pas une seconde durant la projection et la musique du film est excellente. Pour les cinéphiles sérieux c'est une autre affaire. Jim Brown n'a aucun mal à s'imposer physiquement, Stella Stevens se contente d'être une femme-objet et Rip Torn grimace avec plaisir dans le rôle du méchant. Mathieu Lemée

SLAUGHTER'S BIG RIP-OFF aka L'exécuteur noir - Gordon Douglas avec Jim Brown, Ed McMahon, Don Stroud, Brock Peters, Gloria Hendry, Richard Williams, 1972, États Unis, 94m

Slaughter échappe de justesse à un attentat meurtrier alors qu'il était à une réception chez des amis. Certains d'entre eux y ayant laissé la vie, Slaughter tient à faire payer cher les responsables. Il parvient à retrouver l'assassin, mais il a déjà été abattu. Un policier, Reynolds, lui fait alors savoir que c'est un chef de la pègre, Duncan, qui a commandé son assassinat. Reynolds lui révèle aussi qu'une liste compromettante pour des personnalités officielles est gardée dans le coffre de Duncan. Slaughter accepte de voler cette liste et il y parvient avec l'aide de Joe Creole, un souteneur expert en coffres-forts. Duncan envoie alors son homme de main, Kirk, pour récupérer la liste. Il kidnappe la maîtresse de Slaughter pour négocier un échange et Slaughter n'a pas d'autre choix que de rendre la liste. Après avoir encore une fois échappé à la mort, Slaughter est bien décidé à prendre d'assaut le repaire de Duncan et de sa bande.

"Big" Jim Brown est de retour dans le rôle du héros impavide et "EL MUCHO MACHO" Slaughter. Un nouveau réalisateur est à la barre de ce deuxième épisode mais cela ne fait aucune différence sur le produit fini. Sans nuances aucune, les situations brutales et érotiques se succèdent sans souci de vraisemblance. Gordon Douglas est un vieux routier qui a suffisamment de métier pour insuffler du rythme à ce film, même si la conviction n'y est pas. C'est du cinéma d'action d'une violence accrue juste pous satisfaire les fans que nous sommes. Du même niveau que le premier film; on n'a qu'à mettre en veilleuse notre intelligence pour s'assurer une bonne détente pendant le visionnement. La photographie est cependant supérieure au premier "Slaughter" et la trame sonore reste toujours un délice pour les oreilles. Jim Brown possède toujours la robustesse qui convient à son personnage tandis que Don Stroud compose un redoutable tueur avec habileté. Mathieu Lemée

SUGAR HILL aka Zombi No 5: O tromos tis mavris mageias aka La venganza de los zombies - Paul Maslansky avec Marki Bey, Robert Quarry, Don Pedro Colley, Zara Cully et Charles Krohn, 1974, États Unis

Diana Hill, surnommée "Sugar Hill" par son fiancé, puisque ses lèvres goûtent le sucre... est la propriétaire avec son amour d'un club de nuit nommé le Haïti Bar. Un jour des malfrats débarquent et tuent son fiancé parce qu'il refuse de vendre le club. Souhaitant se venger, Sugar Hill rencontre une prêtresse vaudou qui invoquera le dieu des morts: Baron Samedi. Celui-ci en échange de l'âme de Sugar Hill réveillera une armée de morts-vivants qui s'occuperont à entrainer la mafia locale dans la mort...

Il s'agit de l'unique film réalisé par Paul Maslansky. Celui-ci avait oeuvré comme producteur dans l'exploitation italienne avec des films tels que CASTLE OF THE LIVING DEAD (avec Christopher Lee et Donald Sutherland) et SHE BEAST (avec Barbara Steele) pour ensuite devenir producteur série B aux États Unis avec des films tels que EYEWITNESS (avec Mark Lester), CIRCLE OF IRON et DAMNATION ALLEY. Par la suite, il connaitra le succès populaire avec la série des POLICE ACADEMY. Le scénariste Tim Kelly, lui est moins connu, il avait surtout écrit CRY OF THE BANSHEE (avec Vincent Price). Mais le film bénéficie d'un producteur connu: Samuel Z. Arkoff. LE roi de la série B américaine avec Roger Corman. Cette production A.I.P est divertissante. Avant Fulci, il y avait Sugar Hill et son armée de zombies! Les 30 premières minutes sont plus efficaces que l'heure qui suivra. Heure qui ne comprendra que la mise à mort des membres de la mafia. Mais ça tient quand même la route. L'actrice Marki Bey a une présence qui amène un gros plus. Elle n'est pas Pam Grier, mais elle aurait tellement pu avoir une carrière plus glorieuse que de figurer à la télévision. Parmi les mises à mort, il y en a une qui est plus mémorable que les autres: Un gangster blanc lancé à des cochons affamés. Au sujet de la musique, le groupe THE ORIGINALS ont réussi un beau thème: Supernatural Voodoo Woman. Pour conclure, il s'agit d'un intéressant divertissement et il s'agit peut être du seul film de zombies black. Et les zombies ont un look unique et très intéressant. Ils ont des balles de golf argenté à la place d'yeux. Mais n'est pas COFFY qui veut, ça manque un peu de divertissement dans la seconde partie et ce n'est pas très sanglant. Mais le gore n'était pas encore très à la mode. Black Knight

SUPERFLY - Gordon Parks, Jr - 1973  

Cocaïne à tous les étages pour ce super "blaxploitation" mythique, même si le film est surtout connu pour la BO géniale de Curtis Mayfield.

Priest est un gros dealer respecté pour sa violence et la qualité de sa came, il veut faire un gros coup en revendant 30 kg en 4 mois pour se faire 1 brique et se ranger du business.

Son parcours pour arriver à ses fins sera parsemé de flics véreux et fournisseurs de dopes, d'anciens dealers rangés, de filles à poils, de consommateurs oublieux sur d'anciennes dettes, et ainsi de suite.

Dans une Amérique du Nord en plein hiver, le rythme est très bon, parsemé de presque "clips" musicaux, ça sniffe dans tous les sens, et on se prend au jeu à observer tout ce petit monde bien dérangé.

Génial. Franfran

THREE THE HARD WAY aka Les Démolisseurs - Gordon Parks Jr. avec Jim Brown, Fred Williamson, Jim Kelly, Sheila Frazier, Jay Robinson, Charles McGregor, Howard Platt, Richard Angarola, David Chow, Alex Rocco, 1974, États Unis, 89m

Monroe Feather est un nazi américain qui veut assurer la suprématie de la race blanche sur le territoire des États-Unis. Il commandite les recherches d'un savant dans le but de créer un virus destiné exclusivement à l'extermination de tous les Noirs du pays. Un des cobayes parvient toutefois à s'évader du camp où le savant mène ses expériences, et il prévient un ami, Jimmy Lait, du danger qui se prépare. Lait n'accorde pas foi à ses dires, mais il change d'avis lorsque son ami est tué et que sa fiancée est kidnappée par les hommes de Feather. Lait fait alors appel à deux copains, Jagger Daniels et Mister Keyes, pour lui venir en aide afin de contrer les plans du mégalomane. Après avoir échappé à quelques agressions, les trois hommes font échouer l'expérimentation du virus dans trois villes américaines importantes pour ensuite attaquer ensemble le repaire de Feather.

SUPERFLY ayant connu un immense succès malgré une certaine controverse, son réalisateur Gordon Parks Jr., fils du réalisateur de SHAFT, s'est vu offrir la mise en scène d'un film d'action réunissant rien de moins que trois des plus grandes stars de l'époque du genre Blaxploitation ou Soul Cinema. S'il sait conférer à l'ensemble un rythme enlevé en dépit de quelques digressions visuelles jumelées à une belle trame musicale qui en allongent la durée, c'est surtout grâce à la légèreté rocambolesque avec laquelle il conçoit les scènes de bagarres et de fusillades. À l'instar des super-héros américains, nos trois vedettes vivent des aventures totalement invraisemblables; ne serait-ce que par l'élimination de nombreux adversaires sur leur route sans qu'ils aient récolté de bobos ni d'égratignures à l'arrivée. Le spectateur ne prend donc jamais au sérieux l'enjeu du récit ni son message anti-raciste, d'autant plus que les auteurs ont traité leur sujet par-dessus la jambe dans l'optique d'un simple divertissement qui s'avère involontairement du plus haut comique. Il est étonnant également de déceler ici et là d'amusantes erreurs de montage en même temps que d'apprécier l'habileté technique de la direction-photo et des prises de vues, qui tirent parti de certains extérieurs et décors naturels. L'engouement, la prestance physique et le jeu forcé des acteurs se situent dans les canons des films d'exploitation de cette période; du genre qui se regardent entre copains accompagnés de quelques consommations d'alcools bien tassés. Mathieu Lemée

T.N.T. JACKSON  aka  Dynamite Jackson -  Cirio H. Santiago avec  Jeannie Bell, Stan Shaw, Pat Anderson, Ken Metcalfe, Chiquito, Imelda Ilanan, Leo Martinez, Max Alvarado, Percy Gordon,  1974, États Unis/Philippines,  72m

Ayant appris la disparition de son frère à Hong-Kong, une experte en arts martiaux, Diana "T.N.T." Jackson, se rend sur place pour le retrouver. Lorsqu'elle apprend que ce dernier à été assassiné par des trafiquants de drogue, elle jure de le venger. Par l'intermédiaire d'un ami de son frère, Joe, expert lui aussi en combat à mains nues et patron d'un strip-club, T.N.T Jackson fait la connaissance de Charlie, le principal homme de main du plus puissant caïd de la drogue de la ville: Sid. Par ses prouesses martiales autant que par ses charmes voluptueuses, la jeune femme noire parvient à séduire Charlie et à infiltrer le gang de Sid. À la suite du vol d'une cargaison de drogues lors d'une embuscade tendue par de mystérieux agresseurs, Sid commence à suspecter Jackson d'avoir monté le coup. Elle parvient toutefois à démasquer le véritable responsable de ce vol, qui se trouve à être en même temps l'assassin de son frère, et l'affronte en combat singulier.

Habitué à flairer les genres populaires qui faisaient remplir le tiroir-caisse au début des années 70, le producteur Roger Corman a cru bon d'en amalgamer deux dans un seul film, mariant ainsi les recettes du courant "blaxploitation" avec le genre kung-fu, en espérant un double-retour sur un investissement maigrichon. Il ne s'est cependant point foulé pour faire de cet hybride malformé, marchant sur les plates-bandes de CLEOPATRA JONES, un puissant nanar rempli de ratés aussi marrants les uns des autres. Cela commence par cette héroïne incarnée par Jeannie Bell, une ancienne playmate aux généreux contours, plus douée pour jouer des hanches que de la tatane. Faut vraiment voir à quel point il est pénible pour elle de donner un coup de pied en l'air, quand elle n'est pas remplacée par une doublure mâle portant une perruque, pour constater le comique des scènes de bagarres aux chorégraphies bien pourries où ses adversaires ont tout autant de misère à lever les pattes. Censée se dérouler à Hong-Kong, alors que les images sont tournées aux Philippines et cela parait, l'intrigue comporte son lot d'ingrédients typiquement "cormaniens" pimentés de violence et de nudité. Sauf que  le tout est desservie (ou bien servie selon l'angle que l'on veut bien le voir) par la mise en scène de ce sacripant moribond bien connu qu'est Cirio H. Santiago. Bourré d'ellipses improbables, de faux raccords ahurissants, de cadrages mal foutues et de situations gratuites complètement "crapadingues", T.N.T. JACKSON divertira le fan des bas-fonds du cinéma d'exploitation "pochetronique". Le moment de grâce, question rigolade, est atteint lors d'une séquence où l'héroïne tabasse une poignée de malfrats les seins nus, alors que sa petite culotte change de couleur d'un plan à l'autre;  séquence plagiée par Tarantino dans son JACKIE BROWN afin de rendre hommage au film. La médiocrité des interprètes, à commencer par Jeannie Bell qui promène le même air stoïque à la Chuck Norris d'un plan à l'autre, jusqu'aux acteurs philippins tous médiocres et un Stan Shaw débutant qui cherche à imiter le cri de la guenon de Jim Kelly, achève de classer T.N.T. JACKSON parmi les plus folles bisseries bien "trashouillardes" et involontairement bidonnantes. À regarder en groupe en se tapant le carton pour maximiser l'expérience du visionnement. Mathieu Lemée

TROUBLE MAN aka L'Homme de tous les dangers - Ivan Dixon avec Robert Hooks, Paul Winfield, Ralph Waite, William Smithers, Paula Kelly, Julius Harris, Bill Henderson, Wayne Storm, Akili Jones, Vince Howard, 1972, États-Unis, 99m

Dans les quartiers noirs de Los Angeles, un détective privé du nom de Mr.T, est parvenu à s'imposer grâce à sa débrouillardise. Quand il ne fait pas d'argent grâce à diverses combines ou en gagnant au billard, Mr.T est payé très cher par ses clients pour résoudre leurs problèmes, ce qu'il réussit sans trop de peine en usant de la manière forte. Dur, intransigeant, rusé, habile aux armes et à mains nues, Mr.T semble intouchable, jusqu'au jour où deux hommes l'engagent pour démasquer les bandits masqués braquant leurs salles de jeux. Ces deux hommes, Chalky et Pete, veulent en fait se débarrasser d'un gangster rival du nom de Big, et faire porter le chapeau à Mr.T pour son meurtre, car le détective n'avait jamais caché sa haine envers le caïd. Le piège réussit, mais bien que compromis dans l'assassinat de Big, Mr.T s'arrange pour se faire disculper et sortir de prison. Il ne tarde pas ensuite à se lancer à la poursuite de tous ceux qui ont voulu le pigeonner dans l'intention évidente de les abattre, tout en s'assurant un alibi inattaquable.

Devant les succès de "SHAFT" et "SLAUGHTER" entre autres, un major, la Fox, a décidé à son tour de se lancer dans la production d'un film du type "Blaxploitation" ou "Soul Cinema", racontant les exploits d'un héros de race noire. Celui-ci est présenté comme étant quasi infaillible, et sa caractérisation rappelle les personnages et la fantaisie des bandes dessinées. Souple, élégant, sûr de lui, champion de billard, séduisant avec les femmes qu'il emballe avec facilité, excellent flingueur et boxeur, possédant une licence en droit et de détective privé, en plus d'un permis pour ouvrir un commerce; on comprend qu'avec un tel CV, Mr.T est rarement pris au dépourvu, et ses aventures se veulent hautes en couleurs, avec une bonne touche d'humour sardonique en prime. Si les scènes de violence se révèlent plutôt homéopathiques, en comparaison à "SLAUGHTER" ou à "COFFY", le récit se suit quand même assez bien, grâce à un dialogue parfois mordant et à l'attitude pleine d'assurance du héros, incarné avec beaucoup de présence par Robert Hooks. La mise en scène d'Ivan Dixon est fonctionnelle, mais elle demeure alerte et soutient l'intérêt. En fin de compte, on regarde "TROUBLE MAN" surtout pour voir évoluer le héros, et rien que pour ça, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Une excellente trame sonore composée par le chanteur Marvin Gaye, se veut également un autre argument positif à mettre à l'actif de ce long-métrage. Maintenant, on comprend mieux avec ce film pourquoi l'acteur Laurence Tureaud a changé son nom, ce qui devait le rendre célèbre durant les années 80. Mathieu Lemée

TRUCK TURNER - Jonathan Kaplan avec Isaac Hayes, Yaphet Kotto, Alan Weeks, Nichelle Nichols, Sam Laws, Paul Harris, Annazette Chase, 1974, États Unis, 91m

Matt Turner et son adjoint Jerry sont des chasseurs de primes. Leur boulot consiste à rattraper pour le compte d'un avocat des malfaiteurs qui n'ont pas respecté les conditions de leur caution judiciaire. L'un d'entre eux, Gator, un souteneur, ne se laisse pas faire et Turner est forcé de l'abattre. La "veuve" de Gator, furieuse, est prête à offrir les profits de son entreprise de prostitution et ses filles à celui qui tuera Turner. Harvard Blue, un chef de bande est le seul à prendre l'affaire au sérieux. Il envoie ses hommes tuer Turner mais il n'est pas homme à se laisser descendre sans se défendre.

Devenu vedette grâce à la composition de la musique du film "SHAFT" dont le succès a lancé le genre "SOUL CINEMA", Isaac Hayes est içi acteur principal en plus d'être le compositeur. Le présent film cherche donc à le mettre en valeur et table sur sa popularité, ce qui n'est pas étonnant puisque le film est produit par ceux qui ont produit "ENTER THE DRAGON" pour profiter de la vogue Bruce Lee. Quoiqu'il en soit, ce film d'action se veut percutant par sa violence gratuite et extrême et son dialogue vulgaire à plus d'un titre. Les situations sont absurdes mais amusantes par l'aspect un tantinet complaisant de la réalisation pour nous les faire passer, ce qui donne une touche de bizarre (le moyen que Turner prend pour faire mettre en prison sa copine afin qu'elle soit en sécurité et sa façon de s'excuser auprès d'elle après) non dédaignable. Jonathan Kaplan n'est pas un génie de la mise en scène, mais il souligne au maximum ses effets chocs, parfois gore et n'y va pas de main morte pour illustrer des protagonistes hauts en couleurs dans des décors réalistes ou l'on passe de la richesse des truands au caractère bohême du héros (il vit dans un appartement dégueulasse par exemple). Dans ce contexte, le film plaira aux amateurs du genre d'autant plus que le rythme est bien cadencé. Isaac Hayes offre une très bonne prestance autant comme acteur que comme musicien (la musique est très bonne) mais la surprise est l'interprétation de Nichelle Nichols (U'hara dans STAR TREK) dans le rôle d'une véritable salope sexy, rôle à contre-courant de tout ce qu'elle a fait dans sa carrière. Mathieu Lemée

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AL ADAMSON

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