En 1954 naissait un monstre légendaire, le plus prolifique, le plus connu de la planète, justement surnommé le roi des monstres, l'unique et majestueux GODZILLA ! Par ordre chronologique.

mise à  jour le 2 décembre 2019

GOJIRA - Ishirô Honda avec Akira Takarada, Momoko KPo,Akihiki Hirata, 1954, Japon, 98m

Des bateaux disparaissent en mer au large du Japon. Lorsqu'un survivant est retrouvé, il délire et parle d'un monstre géant qui détruit les navires. Le monstre va être aperçu lors d'une terrible tempête sur une île de pêcheurs. Le professeur Tanabe y trouve des traces de radiation, un trilobite (créature disparue depuis des millions d'années) et des empreintes gigantesques. Les anciens du village jurent que Gojira est de retour, un monstre terrifiant, et il leur donnera raison. La créature, probablement réveillée par les tests de bombes atomiques, se dirige vers le pays du soleil levant. Si les autorités vont tout essayer pour le détruire, le professeur Tanabe plaide en vain pour que l'on le sauvegarde et l'étudie. Sa fille, Emiko, est prise bien malgré elle dans un triangle amoureux déchirant. D'un côté son amour de journaliste et de l'autre coté Serizawa, scientifique, qui a toujours cru qu'ils étaient promis un à l'autre. Serizawa a un terrible secret, une arme meurtrière, le destructeur d'oxygène, qu'il montre à sa bien aimée Emiko. Elle trahira son secret lorsqu'elle se rendra à l'évidence, seul le destructeur d'oxygène peut venir à bout de Gojira qui sème la destruction à un rythme effarant. Serizawa se laissera convaincre bien malgré lui à utiliser sa terrible arme de destruction...

Véritable classique au Japon, Gojira, dans sa version originale, est un drame doublé d'une fable sur les dangers de la recherche atomique et ses répercussions alors récentes. Les apparitions du monstre sont somme toutes courtes, mais on s'attarde sur les résultats catastrophiques. La caméra qui fait son lent traveling sur les scènes de destruction, les cadavres et blessés, pendant que les enfants chantent un requiem pour les victimes est un moment fort. Le triangle amoureux est aussi déchirant, tout comme le dilemme qui frappe Serizawa. Les allusions directes aux américains et les bombes qui ont détruites Hiroshima et Nagasaki en font aussi une oeuvre pamphlétaire qui résonne encore au coeur et au cerveau. Honda à la réalisation est au sommet de son art, ayant travaillé pendant des années sur des films de guerre, expérience qui le sert bien. Idem pour Tsuburaya aux effets spéciaux, qui mélange les techniques avec bonheur. La musique d'Akira Ifikube nous offre des thèmes forts et évocateurs qui seront revisités tout au long de la série de suites. Les acteurs, certains ayant oeuvré sur les classiques de Kurosawa, sont remarquables.

Un classique, un des meilleurs films de monstres, justement parce qu'il est partie prenante et accessoire du film. Aucun autre des Godzilla qui suivra n'aura l'ambition de celui-ci. À voir, surtout pour ceux qui ne connaissent que la version américanisée. À noter que la version vue en France contient moins de scènes de Raymond Burr et plus de métrage original. Mario Giguère

GODZILLA RAIDS AGAIN - Motoyoshi Oda, 1955, Japon 

The first sequel to the hit GOJIRA (1954) was not directed by ISHIRO HONDA, but the special effects are equally impressive, Godzilla and Angilas both look really nasty and mean, rather than the cute, anthropomorhicized kaiju of the late 1960s and 70s. Pilot Kobayashi encounters the creatures after crashing on a remote island and they emerge later to attack and fight in the wreckage of Japanese coastal cities.

It is explained that this is the second Godzilla after the original was destroyed by the Dr Serizawa's oxygen destroyer, the hydrogen bomb is mentioned as a source of blame for the creature's appearance. The miniatures are excellent and there is a lot of action with the moody noirish cinematography adding a crime film ambience (there's even a subplot involving escaped criminals). There's an opressive texture to these early kaiju that the later ones lack. Look out for G's lashing tail and Angilas' bite. Robert Monell

KING KONG VS GODZILLA aka Kingu Kongu tai Gojira - Ishirô Honda avec Tadao Takashima, Kenji Sahara, Yu Fukiji, Japon/États Unis, 1962

Avant d'aller plus loin, il me faut préciser que je vient de regarder la version américaine, supervisée par John Beck et que je suis encore renversé ! Non seulement on ajoute les journalistes et commentateurs, mais on a trafiqué à fond la trame sonore, ajoutant plein de musiques américaines, spécialement le thème de CREATURE FROM THE BLACK LAGOON qui appuie les apparitions de monstres ! Scientifique, donc, qui explique que Godzilla, frais sorti d'un glacier, retourne au Japon "comme les saumons remontent la rivière vers leurs lieux de naissance" tandis que King Kong, capturé par un puissant mais ridicule industriel pour en faire sa "marque de commerce" sent la présence d'un adversaire qu'il se doit d'affronter.

La première rencontre des deux monstres est passablement drôle voire ridicule, Kong, les poils quelque peu roussit par le feu atomique de Godzilla, s'enfuit ! Il faudra carrément l'endormir et le déplacer en ballons d'hélium pour qu'il affronte en bonne et due forme le géant gris !

Intermède de bon aloi pour parler de l'apparence de Kong. Les effets spéciaux n'étant pas à l'époque ce qu'ils sont aujourd'hui, les intentions de Tsuburaya semblant évidentes, King Kong est pratiquement le faire valoir comique, le Laurel du Hardy japonais ! Il y a de toute évidence deux costumes, un aux bras longs et plus simiesques et un aux bras plus courts et humains lorsque Kong a besoin de tirer des roches ou se battre avec Godzilla. On ajoute une tête pour les plans rapprochés, avec des yeux qui clignent, qui fera rire petits et grands ! La tête du costume de combat est plus réussit et fait son petit effet.

Les combats sont mémorables, par les actions et les techniques utilisées. De petites marionnettes pour les plans éloignés, une scène qui semble carrément de l'animation image par image, aux classiques empoignades. Le lancer de roches, Kong qui essaie de faire bouffer un arbre à son adversaire, l'enterrement de Kong, sa résurrection par l'orage électrique et un final qui semble annoncer la victoire du primate.

Deuxième intermède. Contrairement aux rumeurs et légendes urbaines, il n'y a qu'une fin qui a été tournée. Pas de version mythique ou Godzilla sort de l'eau. De toute façon, Godzilla a fait par la suite moult films pendant que King Kong dormait ! À mes yeux, Godzilla triomphe sur toute la ligne !

Premier film couleur de Godzilla et première co-production Japon-États Unis, le film est toujours le plus grand succès de l'histoire de la franchise nippone. Bon accueil donc de la part du public du monde entier, petits et grands. La présentation à la convention mondiale des amateurs de science fiction a par contre soulevé l'indignation, on comprend que les amoureux du chef-d'oeuvre de 1933 soient horripilés par une version si clownesque de l'icône du cinéma fantastique. Mais Honda et Tsuburaya visaient un public plus large et ils ont frappé la cible.

On préfèrera la version originale en tout temps, avec la musique sublime d'Akira Ifikube, qui aide à soulever les scènes de Kaiju. Ajoutons que la version japonaise est tout aussi drôle, plus d'attention étant portée sur l'équipée qui capture le singe géant amateur de boisson endormante !

Dernier intermède. Tsuburaya voulait depuis longtemps utiliser une pieuvre vivante comme effet spécial et son combat contre le village et Kong est une scène fort curieuse, L'animal ne se prêtant pas aussi facilement que prévu au tournage ! L'équipe des effets spéciaux a fait cuire l'actrice après coup !

Film de monstres géants aux allures de fantasti-comédie, KING KONG VS GODZILLA fait encore sourire et rire pour autant que l'on prenne ses classiques avec un grain de sel. On peut aussi le voir comme un puissant nanar. N'empêche que Godzilla est le plus fort ! Mario Giguère

GODZILLA VS THE THING aka Mosura tai Gojira - Ishirô Honda, 1964, Japon

Godzilla versus the Thing offre le meilleur mélange de bataille de monstres, d’humour, de séquences d’armées, de musique admirable d’Akira Ifikube que la compagnie TOHO n’aie jamais présenté, selon la plupart des amateurs de Godzilla. Synopsis : un énorme œuf est retrouvé sur une plage après une tempête. Un promoteur veut le faire éclore et exposer ce qui en sortira pour faire fortune. Godzilla réapparaît en ville et l’armée est impuissante. Deux petites fées essaient de persuader tout le monde de ramener l’œuf à leur mère, le papillon géant Mothra. L’œuf finira par éclore et les deux chenilles réussiront, avec l’aide de Mothra, à imposer une cuisante défaite à Godzilla qui disparaît dans l’océan.

Le film est toujours aussi bon, un des rares films, à l’exception du premier, qui n'a pas de temps mort. L’humour bon enfant n'a pas trop vieilli et le costume de Godzilla est un des plus beaux jamais construits ( à cause de la nature caoutchouteuse et éphémère du costume, celui-ci est constamment refait et change énormément d’aspect d’un film à l’autre ). La musique est grandiose et le thème de Godzilla à son meilleur. La réalisation d’ Inoshiro Honda conserve la dramatique nécessaire et Tsuburaya élabore ses meilleurs effets spéciaux de la série. La première apparition de Godzilla, qui sort de la terre, est un morceau d’anthologie. Bref, si vous n’avez qu’un film de Godzilla à voir, ne manquez pas GODZILLA VS THE THING, celui des années 60, le remake des années 90 est pas mal non plus, mais c’est une autre histoire ! Mario Giguère

GHIDRAH, THREE HEADED MONSTER aka San daikaijû: Chikyu saidai no kessen - Ishirô Honda avec Yosuke Natsuki, Yuriko Oshi, Akiko Wakabayashi, Emi et Yumi Ito, 1965, Japon

Après le succès public et artistique de Godzilla affronte la Chose, on vit un âge d'or du film de monstre Japonais. Voici que se pointe le plus grand ennemi de Godzilla, le monstre à trois têtes, le dragon GHIDRAH !

Une journaliste pour une émission sur les phénomènes inexpliqués, Naoko, est en compagnie d'illuminés qui attendent des soucoupes volantes. En pleine vague de chaleur au milieu de l'hiver, ce ne sont que des météorites qu'ils aperçoivent. Pendant ce temps, la reine d'un royaume indépendant des Himalayas est "kidnappée" en plein vol d'avion, avion qui explose immédiatement suite à un attentat politique. Retrouvée par un détective, elle est devenue prophète sur la voie publique, se déclare martienne en annonçant des catastrophes à venir ! Effectivement, un des météorites récemment tombées a d'étranges propriétés. Parallèlement, la mère de la journaliste, vous me suivez, écoute une émission télé ou on ramène des idoles disparues. Lorsque deux enfants de 5 ans veulent voir Mothra, on a plutôt droit à une chanson de la part des fées miniatures jumelles, les "peanuts". Godzilla arrive en ville pendant que Rodan s'est réveillé, la confrontation inévitable des deux monstres arrive rapidement. Le météorite qui enflait se révèle porteur du monstre Ghidrah ! Ghidrah commence à tout détruire sur son passage. Seul espoir, mince, si les "peanuts" peuvent demander à Mothra, sous sa forme de chenille, de rassembler Godzilla et Rodan pour combattre la menace qui a jadis exterminée la planète Mars ! Mais Godzilla et Rodan ne veulent pas aider les terriens qui ne font que leur envoyer des missiles par la tête !!!

Une histoire à saveur science fictionelle, matinée d'attentat politique, avec les premiers dialogues de monstres. Car les jumelles miniatures comprennent la discussion entre Mothra, Godzilla et Rodan et la traduisent pour les humains. Le détective, déçu que les monstres ne veuillent dans un premier temps coopérer, lance un: " Les monstres sont aussi stupides que les hommes !" de dépit. Il a tort, évidemment, devant la combat tout à fait inégal que Mothra livre à Ghidrah, Godzilla décide de s'en mêler ! L'honneur des monstres est sauf.

Ghidrah est effectivement une création exceptionnelle, gigantesque, plus grand que Godzilla, aux ailes démesurées, présenté comme le destructeur de la planète Mars. Il va s'avérer l'ennemi que l'on reverra le plus souvent dans la saga. Les scènes de destruction sont furieuses et très bien faites. Les moments humoristiques lors des combats de titans, inaugurés lors de King Kong vs Godzilla, continuent ici, avec des plans de bustes qui semblent petits et utilisés pour démontrer les émotions des monstres de caoutchouc. Ni Godzilla, ni Rodan n'ont l'air très intelligents dans ces plans courts, orchestrés par Tsuburaya, qui a mainte fois déclaré qu'il visait les enfants. C'est donc aussi la première apparition de Godzilla comme sauveur des hommes, un retournement spectaculaire, qui va durer de longues années et ne sera renversé qu'en 1984.

Les séquences humaines sont très sérieuses et la mise en scène de Honda d'une justesse à toute épreuve. La musique d'Ifikube ajoute une dimension dramatique, une ampleur étonnante et lyrique jouissive. Pas de temps mort. L'ensemble des acteurs joue dans le ton. On remarque l'actrice Akiko Wakabayashi, dans le rôle de la princesse, prophétesse, d'une beauté et d'une grâce rare. Elle a jouée aux côtés de James Bond dans YOU ONLY LIVE TWICE et a connu une carrière prolifique et diversifiée.

On ne revient pas sur la sphère lumineuse qui a enlevé la princesse de l'avion en plein vol. Il faut imaginer que des descendants des martiens sont encore actifs, conscients de leur héritage et bien équipés. Mais on se demande si l'idée a inspiré Chris Carter pour une idée identique dans X FILES.

Il fait bon se retaper un bon classique de Honda, en grande forme et de s'amuser avec les monstres. Chaudement conseillé. Mario Giguère

GODZILLA VS MONSTER ZERO aka Kaijû daisenso aka Invasion of Astro-Monster aka invasion Planete X - Ishirô Honda avec Nick Adams, Akira Takarada, Kumi Mizuno, 1965, Japon, 93m

Une nouvelle planète a été découverte au-delà de Jupiter, "Planet X". Deux astronautes, Glenn et Fuji (Adams et Takarada) atterrissent sur la planète en question, en apparence désertique, mais rencontrent sous terre les autochtones et le "contrôleur". Une offre d'échange singulière est proposée: comme la planète X est ravagée par le monstre à trois têtes, King Ghidorah, on demande l'emprunt des deux seuls vainqueurs de l'affreuse bête, les dénommées Godzilla et Rodan, en échange d'un remède miracle qui fera disparaître toutes les maladies sur terre. Première surprise, les extraterrestres sont déjà sur terre, les coquins. Ils emmènent donc les deux monstres et font l'échange. L'enregistrement de la formule révèlent plutôt une demande de reddition complète de la terre, sinon les trois monstres, maintenant sous influence, vont détruire la terre ! Mince alors.

Parallèlement, le copain de la soeur de Fuji, un inventeur sans le sou, croit avoir vendu un médaillon qui produit un bruit strident (en avance sur son temps, pour protéger les femmes importunées par des hommes malveillants) à une firme terrienne qui ne lui répond plus, mais en réalité les extraterrestres sur terre ! Au moment ou les trois monstres commencent leur opéra de destruction, seul ce gadget peut sauver l'humanité ! Glenn, dans une scène rappelant la récente série Battlestar Galactica, se rend compte que la belle Namikawa dont il est tombé amoureux, et c'est mutuel, est en fait un robot dont il existe des tas d'exemplaires tous identiques ! Sapristi !

Ayant bien saisit la popularité de King Ghidorah, on rempile dans une intrigue un peu tarabiscotée. Si dans un premier temps, Glenn et Fuji croient que les habitants de la planète X veulent notre eau (théorie courante à l'époque, bien des ovnis ayant été aperçus au dessus de lacs), on se demande bien pourquoi, déjà sur terre, les vilains procèdent par ruse alors qu'ils n'avaient qu'à prendre ces monstres sans demander la permission ! Kumi Mizuno est superbe et l'anecdote veut que le pauvre Nick Adams soit littéralement tombé sous son charme, ce qui la faisait bien rire, incapable de comprendre les belles paroles du prétendant. Les monstres se font un peu rare à mon goût, le principal de l'intrigue étant assuré par les acteurs en chair et non en caoutchouc. Ce qu'on voit cependant est spectaculaire et vaut évidemment le détour, sans parler de la merveilleuse musique d'Ifikube, toujours sublime. Notons la drôle de danse de Godzilla, "le chi", une steppette qui faisait fureur au Japon à l'époque, qui démontre bien que notre géant adoré aime être à la mode. Mario Giguère

 

EBIRAH CONTRE GODZILLA aka GODZILLA VS THE SEA MONSTER aka Gojira-Ebira-Mosura: Nankai no daiketto - Jun Fukuda, 1966, Japon

Hé bé voila un Kaiju qu'il est bien! Bon, faut dire qu'on est rarement déçu avec ce genre de truc.

Un jeune gars bien d'chez eux, essaye de retrouver son frère disparu en mer et va se retrouver avec quelques compagnons d'infortune sur une île où se pratiquent des expériences atomiques (le traumatisme Hiroshimesque, comme d'habitude).

Passons les détails de l'histoire dont tout le monde se fout, on veut du monstre!! et ben, on en a, et plusieurs encore! Ebirah est un homard géant (bien fait le costume), et emmerde les bateaux qui s'approchent de l'île, Godzilla (qui était pas loin) est réveillé pour aller lui péter la courge, et y a même un Mothra de derrière les fagots pour une brève apparition!

Bref, dans l'ensemble de quoi passer un bon moment d'écrase-maquettes en costume de bal! Franfran

DVD Review 

The new Columbia Tristar disc is yet another pristine transfer from gorgeous 2.35:1 elements, featuring the longer international version of the film along with the choice of original Japaness voice track or the English language dub track. Subtitle option include English and French. These discs are must haves for Kaiju fans and seeing them in their Tohoscope OAR in sparkling color makes one appreciate the artistry of the directors, set designers and cinematographers. This mid 60s title is far from the best of the long running G series but not the worst either. This was Jun Fukuda's first G film assignment and he keeps thing briskly paced while adding humorous elements which are not always welcome as far as I'm concerned. He also has a feel for adventure and the jungle island setting is a break from the usual metropolis mashing we encounter in the G series. The somewhat silly story involves refugees from a dance marathone encountering a supercriminal, a secret army "RED BAMBOO" who are developing Weapons of Mass Destruction, a native tribe (including the stunning Kumi Mizono), the giant lobster Ebirah and finally Godzilla, who is literally jump started from his slumber in a cave.

G battles a mangy looking giant vulture (cf THE GIANT CLAW) and has a series of matches with Ebirah. Finally, G gets to eat lobster claws for dinner while Mothra shows up at the last minute to fly the good guys back to civilization. A ridiculous, but fun entry. Robert Monell

the SON OF GODZILLA aka Kaijûtô no kessen: Gojira no musuko aka La Planète des MONSTRES - Jun Fukuda, 1967, Japon 

Une équipe de scientifiques essaie de contrôler le climat sur une île perdue. Les effets secondaires sont spectaculaires, des mantes religieuses atteignant des proportions gigantesques. Ces mantes vont déterrer un oeuf de Godzilla qui va laisser sortir un godzilla nouveau né. Heureusement Godzilla est dans les parages pour le protéger et faire son éducation, sinon le petit court la galipote avec la jeune sauvageonne de l'île. Lorsque la gigantesque araignée KUMONGA arrive dans le décor tout se précipite et se corse.

Avec le plus laid des costumes de Godzilla et un fils en caoutchouc encore pire, il reste un petit film rigolo sans prétention. On apprécie spécialement les leçons de vie de Godzilla qui apprend à son fils illégitime à cracher son feu atomique, leçons qu"'il aura oublié dans les films suivants ! La finale est touchante et réussit presque à émouvoir par sa sérénité et le triomphe des nobles sentiments paternels évoqués. La musique de Masaru Sato est enjouée, le thème de Minya est particulièrement rococo, mais l'ensemble est dans le ton. Mario Giguère

Vraiment trop cucu ce Godzilla là, non vraiment... Heureusement qu'il y a les mates et les araignées, parce que ce n'est pas trop le Godzilla qu'on connaît autrement. Kerozene

Le plus pissant des Godzi! Les effets sont cheesy -- voire la passe où l'indigène lance des oranges à Minya --, et les monstres sont oh-so-cool, malgré leurs manque de mobilité! Et ce son que fait Minya... un espèce de "wagwaa!", reste encore aujourd'hui ancré dans mon vocabulaire cinématographique. Humanoidzombie

 

DESTROY ALL MONSTERS aka Kaijû sôshingeki aka Les envahisseurs attaquent - Ishirô Honda, 1968, Japon

Sur une île portant le nom de Monster Island, les monstres ayant terrorisé le monde entier y sont gardés prisonniers par des gaz toxiques et un mur magnétique dans le but stratégique de les empêcher de quitter leur petit morceau de paradis.

Mais soudainement, les scientifiques apprennent que Rodan, Godzilla et tout le reste de la Clique se sont échappés et qu'ils commencent un nouveau carnage en s'attaquant aux villes les plus puissantes de la planète. Un groupe d'astronautes tente de trouver les coupables et fait la découverte des habitants de Keila, de cruelles extraterrestres n'ayant qu'en seul désir : la conquête du monde !

Wow ! Quel plaisir de tomber sur un bon film de la Toho après m'être ennuyé devant GODZILLA 1984. C'est facilement l'un des meilleurs films de monstres japonais que j'ai vu, l'histoire avec les personnages humains, souvent ennuyeuse, est très intéressante et les combats de monstres, surtout le dernier, sont incroyables ! De plus, les effets spéciaux sont très réussis, cela aide beaucoup le film.

Bref, DESTROY ALL MONSTERS est avant tout un plaisir, celui de voir tous les monstres de la Toho dans le même film et il ne déçoit pas. Fortement recommandé pour les fans. Oncle Freak

1999, tous les monstres géants ont été réunis sur Monster Island ou ils vivent en paix, bien nourris et sans crainte qu'ils ne s'enfuient. Tout va trop bien. Les humains qui dirigent les contrôles de l'île et les monstres sont endormis au gaz. La première nouvelle que tout va mal est forte: Rodan détruit Moscou, Godzilla détruit New York et tous les autres monstres sont sur les grandes capitales du monde. Tokyo semble épargnée, mais les Kiliaak, venus d'outre espace, annoncent leurs couleurs: laissez nous détruire la terre pour la mettre à notre goût ! Comme qui dirait, il y aura de la résistance...

C'est un des films de la saga de Godzilla que j'ai vu le plus souvent, à la télé, en salle paroissiale, au cinéma Rialto, en vhs, en dvd ! Comme dans les meilleurs films de Honda, le rythme est rapide, l'action constante et les montres à leur meilleur. J'ai été impressionné par la justesse de la mise en scène, la caméra est toujours placée au bon endroit pour mettre en relief autant les humains que les monstres ou l'intégration des deux. Plusieurs zooms rapides augmentent la tension. Tous ces monstres affronteront en final le monstre de l'espace, Ghidorah, dans une bataille rocambolesque à souhait. La musique d'Ifikube est encore superbe, ramenant à niveau deux séquences plus lentes et un peu bouche trou, soit la récupération du transmetteur d'ordre des monstres et l'attaque d'un monstre de feu en final. On peut se demander pourquoi tant de vilains au cinéma Japonais sont des femmes... même si ici il y a anguille sous roche. Un des sommets de la carrière du roi des monstres.

Le dvd de la compagnie ADV, édition spéciale 50ème anniversaire, offre un transfert aux belles couleurs, écran panoramique, mais non restauré. Le seul bonus est de taille, un deuxième disque avec la musique d'Ifikube, 47 minutes de classiques, un pur bonheur. Mario Giguère

GODZILLA'S REVENGE aka Gojira-Minira-Gabara: Oru kaijû daishingeki - Ishirô Honda avec Tomonori Yazaki, Eisei Amamoto, 1969, Japon, 70m

Cité industrielle, pollution, trafic routier intense, drôle d'endroit pour élever une famille. Le jeune Ichiro, souvent seul parce que ses deux parents travaillent, se réfugie parfois chez le voisin, un concepteur de jouets. Souffre douleur du jeune Gabara, ayant pour idole Godzilla et son fils Minya, il rêve. Dans ses songes, Minya, qui est à peine plus grand qu'Ichiro, lui apprend comment se défendre et repousser les attaques du monstre Gabara ! Parallèlement, les voleurs d'un gros montant d'argent se cachent dans les parages et donneront du fil à retordre au jeune émule du fils de Godzilla !

Ah, tout de suite après LE FILS DE GODZILLA, un autre film conçu pour les enfants, rempli de stockshots des récents films de la série. Je ne l'avait vu qu'une fois, pénible souvenir pour ma part, mais qui demandait à être revu avec un peu de recul. Bien averti des intentions évidentes du réalisateur, qui donne son nom au petit personnage central, l'ensemble passe mieux. Il n'y a que les passages avec Gabara, monstre assez ridicule pour ce qu'il en est, qui sont originaux, le reste est du déjà vu, mais comme il s'agit des fantaisies du garçon, c'est presque logique. Comme quoi la série est plus diversifiée que l'on pourrait le croire, on est bien loin du premier opus, allégorie meurtrière sur les bombes d'Hiroshima. Notons la musique très atypique pour le genre, très lounge et swing. Mario Giguère

GODZILLA VS HEDORAH aka Godzilla vs Smog Monster aka Gojira tai Hedorâ - Yoshimitsu Banno avec Toshie Kimura, Akira Yamauchi, Keiko Mari, 1971, Japon

Le jeune Toshie a pour idole Godzilla, le plus fort des monstres. Peu de temps après qu'un pêcheur aie apporté un tétard difforme à son père biologiste, un monstre attaque les navires près du pays du soleil levant. Hedorah, nommé ainsi par Toshie, est un monstre protéiforme qui se nourrit de la pollution. Adoptant une forme volante, il répand des vapeurs acides qui tuent des milliers de gens. Godzilla l'affronte sans succès dans un premier temps. En vérité de nature minérale, le monstre d'origine extraterrestre semble invincible et donne bien du fil à retordre à Godzilla et aux forces de défense nipponnes. Le père de Toshie réussira-t-il à trouvé son talon d'achille ? Les jeunes adultes qui prévoient un rassemblement de 100 millions de personnes sauront-ils rameuter autant de gens ? Godzilla va-t-il sauver son honneur ?

Yoshimitsu Banno et son équipe, pendant que le producteur paternaliste de la série est à l'hôpital, concoctent une film qui se veut plus jeune et de son temps. D'ou le thème de la pollution, mais aussi des digressions étonnantes. Voir ces quelques séquences de dessins animés qui détonnent ou ces partys de danse en discothèque ou un des personnages sous influence fait son trip, voyant les danseurs avec des têtes de poissons! Idem pour la musique, spécialement le thème de Godzilla, d'un ridicule cinglant, tel qu'on arrive pas à s'habituer durant le visionnement. Que dire par-dessus tout de la séquence ou Godzilla vole ??? Oui, prenant sa queue entre ses jambes et crachant son feu atomique sur une musique militante du plus ridicule effet, notre roi des monstres préférés vole... Le virage jeunesse met donc en vedette des adultes, hormis les parents de Toshie, incapables et rigolos, comme les forces armées qui se chicanent ou les vieillards, qui regardent les jeunes danser au pied du mont Fuji, dans un plan presque sinistre.

L'anecdote veut que le producteur Tanaka, sorti d'hôpital et voyant le résultat aie dit: "Plus jamais ils ne toucheront à Godzilla !" Et effectivement, Banno ne retouchera pas durant des années au King, mais il planche sur un film en Imax 3D mettant en vedette Godzilla et Hedorah. Un film singulier dans la saga du géant, aux combats inédits et mémorables. Mario Giguère

 

GODZILLA VS GIGAN aka Chikyû kogeki meirei: Gojira tai Gaigan aka Godzilla on Monster Island aka Objectif Terre Mission Apocalypse - Jun Fukuda avec Hiroshi Ishikawa, Yuriko Hishimi, 1972, Japon, 89m

Cockroaches from another planet plot to take over the earth while hiding in Godzilla Tower at Children's Land, a vast amusement park. Gengo is hired by executives wearing orange suits to do some design work but he'd rather work on comics when he discovers the guys in the loud suits are actually the bugs (wasn't there a recent Hollywood film about cockroach-aliens?). Godzilla and Anguirus team to battle the alien's space monster squad: King Ghidorah and the robot monster, Gigan, who comes equipped with ferocious looking pinchers, a single ruby eye and a fearsome buzzsaw built into his torso! Look out kids...

Well, you all know that Godzilla saves the day before swimming away while we get to hear the MARCH OF THE MONSTERS performed in Japanese. The big virtue of this new disc is that it does have a Japanese as well as English language track along with English and French subtitle options. The transfer is gorgeous, taken from excellent elements. The colors are vivid, especially the tinted destructive rays which the monsters emit. Jun Fukuda really knows how to compose effectively for the widescreen and the 2.35:1 framing reveals layers of detail cropped off of most previous home video versions. A lot of the shots are deliberately composed like comic book frames and the fact that the hero is a comic book artist is a welcome relief from the usual bratty kids who turn up as the protagonists in the later Godzilla films. Favorite scene: G bending King Ghidorah's three heads back while Anguirus projects his spiked body backwards again and again into Ghidorah's exposed torso. Ouch!

The moral at the end is that cockroaches will inherit the earth unless World Peace is achieved... Robert Monell

Un dessinateur de bande dessinée en recherche d'emploi se retrouve à travailler pour les dirigeants d'un nouveau parc d'attraction: Le Royaume des Enfants. But ultime des proprios ? La paix sur terre ! Ayant pour attraction une tour qui prend la forme de Godzilla, le projet se dévoile tout autre après enquête. Ayant "empruntés" les corps de terriens morts, les extraterrestres veulent faire venir de l'espace King Ghidorah et Gigan, tout en contrôlant Godzilla et Anguirus, pour détruire la terre, après ce sera en effet paisible. Une lutte s'engage entre le dessinateur et ses amis, que la police ne croit pas, et les étrangers pendant que Le combat des monstres se prépare.

Celui avec les coquerelles ! Ben oui, la vraie forme des extraterrestres, est ni plus ni moins que des coquerelles de l'espace. Jun Fukuda n'a pas réalisé de films très sérieux dans la saga du roi des monstres. celui-ci ne fait pas défaut. Toute l'intrigue humaine est très légère et on doit se rattraper sur les combats de monstres. La série ne rapportant plus autant, on fait usage de stockshots, particulièrement pour King Ghidorah, dont on reprend bien des scènes de films précédents, quitte à avoir un Godzilla au look très différent. Mais ce qu'il y a de neuf est pas mal excitant, très "pugilistique" comme combat et avec des explosions très spectaculaires. Le sang de Godzilla coule rouge, alors que dans d'autres films on le voit vert. J'ai regardé la version originale avec sous-titres, exempte des dialogues de monstres. En effet, si Godzilla et Anguirus communiquent par des borborygmes électroniques en japonais, la version américaine ajoute des dialogues bien audibles et bien ridicules dont on se passe bien ! Très léger, mais fort plaisant à voir ou revoir. Mario Giguère

GODZILLA VS MEGALON aka Gojira tai Megaro - Jun Fukuda avec Katsuhiko Sasaki, Robert Dunham, 1973, Japon, 78m

Suite à des essais nucléaires, des tremblements de terre se font sentir, un lac se vide. Goro, inventeur de métier, son ami et son neveu vont être mêlés à des aventures rocambolesques. Car le tiers de la légendaire Lémuria, devenu sous terre du royaume de "Seatopia", a été détruite par les bombes des hommes et l'empereur Antonio crie vengeance ! Avec la sortie de Megalon, monstre géant aux allures d'insecte, plus tard aidé de Gigan, la destruction de la surface commence. Si Goro est menacé par les agents de seatopia, c'est parce qu'il a inventé un robot qui pourrait bien servir de modèle pour monter une armée pour Seatopia. Pendant un temps le robot est sous contrôle et va servir à guider Megalon. Affranchi de ses influences et avec l'aide de Godzilla, un combat de lutte par équipe débute !

Sur une musique légère, parfois en complète opposition avec l'action, mais plaisante, d'une drôle de manière, Fukuda tisse un film plus rigolo qu'autre chose. Premier film utilisant de nombreux stockshots, subtilisant les destructions de King Ghidorah pour les faire passer pour celles de Megalon. C'est donc dans un final digne d'une fédération de lutte qu'on assiste à un combat très physique et drôle ou les géants semblent obéir à une gravité plus proche de celle des as sur le matelas. Sans parler des passages sur l'Île de Pâques, du numéro de danse seatopiennne et de Robert Dunham en empereur Antonio, que en renierait pas le groupe musical Village People. Pour s'amuser donc, tellement que le film a eu droit au traîtement de la bande de MYSTERY SCIENCE THEATRE 3000, un honneur dont Godzilla aurait pu se passer. Mario Giguère

GODZILLA VS MECHAGODZILLA aka Godzilla vs Cosmic Monster aka Gojira tai Mekagojira - Jun Fukuda avec Masaaki Daimon, Akihiko Hirata, 1974, Japon, 84m

Une prêtresse a des visions de l'arrivée d'un monstre. Effectivement, Godzilla sort de terre et s'en prends à son ami Anguirus, ce qui choque les gens présents. Bon, le concept d'amitié chez les monstres est symptôme d'anthropomorphisme à outrance, me direz-vous, ils ne jouent quand même pas aux cartes le samedi soir, je vous le concède. N'empêche qu'un autre Godzilla apparaît et là on a des doutes. parallèlement, une grotte est découverte sur l'île d'Okinawa et une statuette du "King Seasar" fait l'objet de convoitise. On est prêt à tout pour l'enlever et elle semble protégée par un journaliste assez louche. Le journaliste est en fait un agent d'interpol et ceux qui veulent la statue sont originaire de la troisième planète du trou noir. Et nos deux Godzilla ? Un est un faux, cachant sous sa peau artificielle un mechagosdzilla, robot conçu par les extraterrestres à l'image de l'icône japonais. Le faux a mangé toute une raclée et doit être réparé, alors on kidnappe un professeur, mais la prophétie se réalise et King Seasar va seconder Godzilla pour retourner cette bande d'alien qui ont pour réelle apparence des têtes de singes.

Jun Fukuda réalise le film du 20ëme anniversaire de la naissance du monstre par excellence avec une légèreté pas désagréable. L'incursion d'un Kaiju de religion monothéiste surprend, tout comme son apparence de lion anamorphique. Il sera d'ailleurs un rare monstre géant de la saga qui bouge à la vitesse d'un olympien, idée qui de toute évidence plaira bien à Kitamura qui reprendra cette idée pour GODZILLA FINAL WARS. Contrairement à Honda, Fukuda privilégie les plans rapprochés, ce qui rend plus confus les séquences de batailles, La musique de Masaru Satô est très enlevée, souvent proche de l'orchestration de type "big band". Je préfère en tout temps l'approche de Kurosawa, mais ici, ça accompagne bien le film. L'influence de LA PLANÈTE DES SINGES n'est pas vraiment appuyée, plutôt accessoire. Un épisode léger dans la filmographie du géant nippon. On notera un drôle de pouvoir nouveau pour Godzilla, qui peut attirer les métaux comme un aimant, pratique contre un robot ! Mario Giguère

La TERREUR DE MECHAGODZILLA aka Mekagojira no gyakushu aka Monsters from the Unknown Planet aka Revenge of Mechagodzilla aka TERROR OF MECHAGODZILLA aka Les MONSTRES du CONTINENT PERDU - Ishirô Honda avec Katsuhiko Sasaki, Tomoko Ai, Akihiko Hirata, 1975, Japon, 83m

Un sous-marin qui explore les fonds de l'océan explose. Les dernières communications enregistrées laissent entendre qu'il y avait un dinosaure au fond de l'eau. Titanosaurus, de son nom, est contrôlé par le docteur Mafune, aidé de sa fille Katsura. Officiellement Mafune est mort, mais les agents d'interpol se doutent de quelque chose. Ils ont raison, Mafune et sa fille travaillent à contrôler le monstre sous les ordres d'extraterrestres de la troisième planète (ou d'un trou noir dans d'autres versions) qui ont reconstruit le robot géant Mechagodzilla. Le plan: attirer Godzilla avec Titanausorus, éliminer le king avec l'aide de Mechagodzilla et remodeler la planète selon leurs besoins après l'avoir détruite !

Débutant avec un montage de la fantastique bataille originale de Godzilla contre son double robotisé, TERROR OF MECHAGODZILLA s'enlise par la suite dans cette histoire de Katsura, qui est devenue un cyborg il y a quelques années. Ce qui ne l'empêche pas de connaître l'amour, mais comme vous voyez, on s'y perd un peu. C'est donc en fin de film que l'on aura droit à une furieuse bataille à trois, mais ou Titanausorus ne fait pas grand chose, que faire disparaître les débris en jouant de l"éventail avec sa queue. N'empêche qu'il y a du pugilat de Kaiju et des explosions à souhait et que l'on y trouve finalement son compte. Sur une triste note, ce film signait un retrait des grands écrans, Godzilla ne revenant qu'en 1984 et plus méchant que jamais. Car ici il est encore le défenseur de la terre ! Titanosaurus ne frappera pas l'imaginaire nippon, n'ayant droit à des figurines qu'au début des années 2000, pourtant il est pas si mal et original. Toujours plaisant à revoir pour les amateurs de furieux combats de monstres géants ! Mario Giguère

GODZILLA 84 aka Gojira aka Le retour de Godzilla - Koji Hashimoto, 1984, Japon

30 ans après l'apparition de Godzilla, on repère une autre créature identique. Pendant qu'il avance vers le Japon, les États Unis et La Russie suggèrent ni plus ni moins que de laisser tomber une bombe nucléaire sur notre ami. Heureusement que le premier ministre du Japon refuse courageusement cette option. Il reste l'armée et un véhicule spécial *super x" qui ne réussit qu'à ralentir le monstre, et les savants, dont un professeur qui se servira de sons pour attirer le géant.

C'était le grand retour contreversé du roi des monstres. Contreversé parce qu"il renie tous les films sauf le premier, brisant une continuité appréciée. L'opération sera réussie, on revient à un film adulte avec un monstre destructeur à l'impact dramatique plus efficace. Il faut dire que le virage jeunesse des derniers films tournés, spécialement LE FILS DE GODZILLA et sa suite n'avaient plus rien de bien dramatique. Le film a pas mal vieilli, les derniers films ont des effets spéciaux beaucoup plus réussis et spectaculaires, mais l'essentiel y est: un Godzilla qui se présent comme une véritable force de la nature, imperturbable, devant le quel l'homme doit se faire humble. C'est beau la poésie nipponne !

J'avais vu à l'époque la version américanisée, remplie de blagues adolescentes, mais avec un Raymond Burr bourru sympathique. J'ai vu plus tard la version française qui respecte plus le montage original. J'ai regardé cette fois-ci la version originale, avec quelques surprises, dont une chanson finale surprenante.

C'était entre autre le premier film ou les édifices étaient plus hauts que Godzilla, ce qui par ailleurs a valu à toute la série qui a suivi un boycott de plusieurs diffuseurs américains suite au drame du 11 septembre. Il est vrai que les tours qui s'effondrent dans ce film offrent une imagerie très proche de celles du World Trade Center. Mais bon, faut pas mélanger caoutchouc et terrorisme... Mario Giguère

GODZILLA 1985 - Koji Hashimoto/R.J. Kizer 1984, Japon/États Unis

À noter que l'on parle ici de la version américanisée

Après près de 30 ans de silence, le gros Godzilla est de retour pour détruire Tokyo une fois de plus. Mais cette fois, l'attaque du monstre devient un souci planétaire ce qui amène les Russes et les Américains à aider le Japon pour anéantir le monstre légendaire.

Le film se veut comme une suite directe du premier épisode, mais il s'agît plutôt d'un remake. Ainsi, Godzilla redevient une menace pour la société plutôt qu'une sorte de super-héros combattant des monstres, un point relativement intéressant. Les scènes d'action sont très bien, mais bien peu nombreuses, le film laissant plus de place au bla-bla qu'au personnage-titre. Voilà qui explique pourquoi on perd très rapidement l'intérêt pour l'oeuvre, malgré le fait qu'il reste amusant de voir Raymond Burr se demander ce qu'il fait dans pareille production.

Bref, un Godzilla, c'est toujours amusant, mais celui-ci s'oublie vite. Oncle Freak

GODZILLA VS BIOLLANTE aka Gojira tai Biorante - Kazuki Omori avec Yoshiko Tanaka, Masanobu Takashima, Megumi Odaka, 1989, Japon, 105m

Au lendemain de Godzilla 84, on ramasse les dégâts et on récolte les bouts de peau du monstre dans les décombres. Trois mercenaires à la solde d'un consortium de corporations biochimiques américaines s'empare des cellules du géant. Pas longtemps, car un tireur d'élite pour le compte de Saradia, pays d'orient, les tuent et s'empare du butin. Il est envoyé en Saradia ou un scientifique compte bien s'en servir pour créer une plante qui poussera dans le désert et ainsi éliminer la famine dans le monde. Mais le laboratoire explose, tuant sur le coup sa fille.

Cinq ans plus tard, une école de jeunes psychiques annonce que Godzilla, piégé au fond d'un volcan, est toujours vivant. On ressort les quelques cellules du monstre conservées par le gouvernement japonais dans l'espoir de créer des cellules qui boufferaient l'énergie atomique. Mais notre scientifique qui a perdu sa fille va combiner une cellule de Godzilla, de la plante sur la quelle il travaillait et de sa fille! De ce mélange va naître Biollante, monstre végétal gigantesque. Les bioterroristes américains ne lâchent pas prise et ont miné le volcan ou est Godzilla, menaçant de libérer le géant vert si on ne leur donne pas les cellules du king. Ca se complique et Godzilla sort du volcan et se dirige tout droit vers Biollante, véritable clone modifié, plus qu'un frère.

Premier combat ou Biollante finit brûlé, mais ses cellules lumineuses w'envolent au ciel... Entre en jeu Super-X 2, version améliorée du véhicule volant qui a aidé à se débarrasser de Godzilla en 1984. Pendant qu'on l'attaque avec Super-X 2, des soldats tirent sur le géant les capsules contenant la bactérie anti-nucléaire... qui ne semble pas faire effet. On trouve donc une astuce pour réchauffer le corps du monstre, pendant que Biollante revient sous une forme encore plus gigantesque s'attaquer à notre ami.

La série qui redémarre en 84, oubliant tous les films sauf le premier, a une continuité qu'on ne retrouvait pas auparavant. On découvre ici cet institut psychique et surtout le personnage de Miki Saesuga qui va devenir l'empathe par excellence qui ressent la présence du monstre et communique avec lui. Beaucoup de fans la trouveront irritante, moi je la trouve mignonne et elle donne lieu à des scènes fortes, comme celle, ici, où elle réussit à détourner Godzilla. Le coquin n'allait pas mettre pied ou se trouvait l'armée ! Biollante est un des monstres les plus originaux et spectaculaire que nous a donné la série. Le succès moindre qu'anticipé va suggérer aux producteurs de revenir à des valeurs sûres, éliminant une grande part de la créativité de la série. Dommage. On regrette aussi la complexité de l'intrigue, au vu de la durée du métrage, qui aurait mérité d'être resserrée. La musique originale n'a jamais la puissance des classiques trames sonores d'Ifikube, mais n'est pas non plus désagréable, flirtant avec du John Williams par moment.

Sans être exempt de défauts, loin de là, Godzilla vs Biollante est un film original qui offre des moments de combats furieux entre un Godzilla au look magnifique et un Biollante tout simplement sublime. Mario Giguère

GODZILLA VS KING GHIDORAH aka Gojira tai Kingu Gidorâ - Kazuki Omori avec Kosuke Toyohara, Anna Nakagawa, Megumi Odaka, 1991, Japon, 103m

Après le relatif insuccès de Godzilla vs Biollante, la compagnie Toho décide de se replier sur une valeur sûre, certain qu'un monstre classique apportera le succès. D'ou l'arrivée de King Ghidorah, dans une histoire de voyage dans le temps dévoilant les origines de Godzilla !

Un ovni se pose au Japon. La discussion que les autorités auront avec ses occupants est surprenante. Ce ne sont pas des extraterrestres, mais des terriens du 23ème siècle venus donner un coup de main à la nation japonaise. En effet, on apprends que le monstre légendaire va complètement détruire le pays du soleil levant dans un avenir rapproché. Solution proposée: retourner en 1945, fin de la deuxième guerre mondiale, et déplacer le Godzillasaurus, le dinosaure qui deviendra le monstre actuel suite aux essais nucléaires proches. Après avoir déplacé le monstre dans le détroit de Beiring, retour a l'époque actuelle, ou effectivement Godzilla n'existe plus, mais King Ghidorah est apparu, débutant la destruction du Japon. Car il y avait ruse de la part des "futuriens", le Japon deviendra en fait une puissance mondiale, sans rival, d'ou la création du monstre à trois têtes, Ghidorah, mutation de trois créatures laissées expressément sur l'île en 1945. Les Japonais veulent faire revivre Godzilla, trop tard, l'explosion d'un sous-marin nucléaire a déjà fait le travail et Godzilla réapparaît, encore plus grand et puissant qu'auparavant ! Il vaincra Ghidorah dans un furieux combat et devient la nouvelle menace que nul ne sait comment arrêter. À moins de récupérer Ghidorah au fond de l'océan, l'amener dans le futur ou on le transforme en monstre bio-mécanique, pour revenir combattre son rival !

Mon film préféré des années 90, un jouissif cocktail de science fiction, de combats titanesque et de pirouettes spatio-temporelles, sans parler de la musique magistrale d'Akira Ifikube. Bon, faut laisser de côté les paradoxes spatio-temporels, car tout le scénario est cousu de fil blanc si on l'examine de près. Mais pas de temps mort, une rareté à cette époque et en bonus l'origine de Godzilla. On se rappellera que dans le premier film, le monstre est tout simplement un dinosaure réveillé par les bombes atomiques. En tout cas c'est la conclusion des scientifiques d'alors, ici dans une séquence merveilleuse, renforcée par la musique grave et somptueuse, le godzillasaurus sauve les troupes japonaises sur l'île de Lagos, aux prises avec une attaque américaine musclée. Au passage, on y rencontre le soldat Spielberg, surprit de voir une soucoupe volante ! D'ailleurs le film se verra taxer d'anti-américanisme primaire par les médias nord-américains, incapables de voir les hommages répétées a leur cinéma, du clin d'oeil à Spielberg à l'androïde à la Terminator. Le film contient une scène brève qui frappe l'esprit: Godzilla marche majestueusement au pied d'une montagne pendant qu'en premier plan des vaches broutent l'herbe, un moment magique. Le combat final avec l'apparition du bio-Ghidorah est un moment jouissif pour tout amateur de du genre ! Sans parler de la japonaise du futur, Emmy (Anna Nakagawa), mignonne à croquer qui a fière allure aux commandes de MechaGhidorah. Que du bon, et du très bon, chaudement recommandé. Mario Giguère

GODZILLA VS MOTHRA aka Gojira tai Mosura - Takao Okawara avec Tetsuya Bessho, Satomi Kobayashi, Takehiro Murata, 1992, Japon, 102m, version originale japonaise

Une météorite s'écrase sur terre. Une tempête révèle un oeuf géant. Godzilla se réveille. la météorite recèle Battra, le pendant négatif de Mothra, arrivée pour détruire la terre. Un explorateur à la Indiana Jones est recruté pour aider à ramener l'oeuf au Japon ou on va l'exploiter. C'est sans compter sans l'humeur des monstres et rapidement, Mothra sort de son oeuf, attaquée par Godzilla, pendant que Battra s'amène. Méchant trip à trois. Les petites jumelles Cosmos vont aider Mothra à s'y retrouver et finalement à s'unir avec Battra pour confronter Godzilla dans un combat final titanesque. Go Go Godzilla !

On se serait bien passé de l'hommage à Indiana Jones et finalement de toute l'intrigue humaine. Une surabondance de personnages qui ne font que regarder, bouche bée, les véritables vedettes, les monstres. Après avoir affronté un King Ghidorah avec succès, on retombe avec une intrigue largement inspirée par le premier film Godzilla vs Mothra: l'oeuf, le méchant capitaliste, INFANT ISLAND, la chanson si appréciée chanté par les jumelles, les combats en mer, Mothra qui se range du côté des humains, ajoutant un petit message écologiste. Mais tout cela n'est que préparation au combat principal, généreux et furieux. On assiste aussi à au premier "transfert d'énergie" lorsque Mothra fait littéralement revivre Battra, un concept qui aboutira quelques films plus tard à la résurrection du fils de Godzilla dans GODZILLA VS DESTOROYAH. On aime. Mario Giguère

GODZILLA VS MECHAGODZILLA aka Gojira vs Mekagojira - Takao Okawara avec Masahiro Takashima, Ryoko Sano, 1993, Japon, 108m

Un site archéologique dévoile des oeufs, un brisé, un intact, près d'un squelette de ptéranodon. On ramène l'oeuf qui va éclore, surprise, c'est un godzillasaurus que sa mère a laissé dans le nid d'un ptéranodon, une pratique commune chez certains oiseaux. Lorsqu'il a peur, le petit Godzilla, appelé "Baby" par la femme qu'il prend pour mère, une autre drôle de coutume animale, émet un cri qui attire à la fois Godzilla qui arrive à la rescousse et Rodan, son "frère de nid" (l'autre oeuf qui était éclaté). Tous ces évènement permettent à la nouvelle "G FOrce" d"essayer son ultime arme contre Godzilla: Mechagodzilla. Les Japonais ont pour ce faire récupéré la carcasse de Mechaghidora du fond de l'océan et étudié la cybertechnologie du 23ème siècle. Le premier combat des colosses se solde par un puissant échec du robot géant. Il est réparé en toute vitesse et augmenté par "Garuda", un vaisseau qui se collera au dos du mecha pour en augmenter la mobilité et la puissance d'armes.

Nouvelle stratégie de la G Force, attirer Godzilla avec Baby, et détruire son cerveau secondaire. En effet, suite aux examens de Baby, on découvre que l'animal a un second cerveau à la base de sa colonne vertébrale. (théorie répandue un certain temps chez les spécialistes de dinosaures, on spéculait qu'il y avait plusieurs cerveaux secondaires pour mouvoir les masses géantes). En faisant éclater ce cerveau, on paralysera les jambes du monstre. Et pour localiser le cerveau, on se servira de Miki Saegusa, une psychique qui peut "sentir" la présence et les émotions du géant. Problème de conscience pour la belle qui veut toujours protéger son géant gris. Le combat final sera titanesque, Rodan se sacrifiant pour sauver la vie de Godzilla, le seul "parent" de son frérot.

Mazette, que d'explosions furieuses ! On se concentre sur l'histoire à raconter et on met le paquet sur les effets spéciaux. Les exploits pyrotechniques sont nombreux et spectaculaires. On doit souligner au travers d'innovations scénaristiques la parenté de l'intrigue de base avec Gorgo, malgré qu'on pense peu à ce film durant le visionnement. Le petit Godzillasaurus est plus intéressant et sérieux que Minya des années 70. On se passerait bien des mamours de sa nounou, mais on faut avec. On a vraiment mal pour Godzilla quand on fait éclater sa cervelle secondaire, en gros plan. Prévu un temps pour être le dernier film de la série, il bénéficie du retour d'Akira Ifikube à la trame sonore, un pur joyau dans le genre. Un excellent film de la série des années 90. Mario Giguère

GODZILLA VS SPACE GODZILLA aka Gojira vsS Supesugojira - Kensho Yamashita avec Megumi Odaka, Jun Hashizume, 1994, Japon, 108m

Une météorite tombe sur l'île ou vit Baby Godzilla. Des formations gigantesques de cristal poussent, mais ça ne semble pas déranger les scientifiques sur place ( qui utilisent Baby comme appât pour Godzilla). Pendant qu'un soldat rêve de venger la mort de son frère en tuant Godzilla, une équipe s'apprête à placer un récepteur sur le King pour le contrôler télépatiquement. L'expérience foire. Pendant ce temps, on détecte un plus gros météorite, en fait un monstre qui approche de la terre. On envoie le dernier robot en date construit par les forces anti-Godzilla: Mogera (référence directe au robot du film THE MYSTERIANS). Mogera subit une cuisante défaite.

Space Godzilla arrive sur l'île ou les cristaux lui procurent de l'énergie et il attaque Baby Godzilla, le méchant ! Premier combat avec Godzilla qui rapplique et subit une raclée. Space Godzilla se déplace vers Fukuoka où une forêt de cristaux pousse immédiatement. Miki Saesuga, la télépathe qui était partie prenante de l'expérience de contrôle du géant gris est kidnappée par la mafia japonaise, sapristi ! Imaginez un instant les yakuzas qui contrôleraient Godzilla, bonjour le racket de protection ! Elle est sauvée par un soldat qui essaie de lui tomber dans l'oeil. La belle n'a que son gros monstre en tête et devrait avoir plutôt un homme dans le coeur, selon monsieur. Le spectateur masculin fulmine.

Combat final à Fukuoka, entre Godzilla, Space Godzilla (on spécule durant le scénario sur ses origines, des cellules de Biollante corrompues selon l'hypothèse) et Mogera.

C'est la séquence dans l'espace, complètement ratée avec ses météorites en mousse, mal éclairée, qui m'avait le plus choqué. L'intégration de Baby Godzilla, et son apparence de gros jouet en plastique, et la sous-intrigue de Miki qui découvre l'amour n'aident pas non plus. Sans parle de ces 15 minutes consacrées à la mafia japonaise, d'un ridicule consommé. On rajoute la propension de l'époque à faire des combats à coups de rayons, sans presque aucun contact entre les monstres, qui satisfait moins l'amateur de lutte de kaiju. Space Godzilla n'est pas vraiment impressionnant non plus, sans âme et sans agenda précis. Le design de Mogera ne m'a jamais plus, trop coloré, une tête plus comique que dramatique. D'un autre côté le soldat qui veut venger son frère décédé courageusement en combattant Godzilla dans Godzilla vs Biollante est un plus. N'empêche qu'un mauvais Godzilla est toujours un Godzilla de plus et on ne peut complètement le désavouer.

La pauvre Miki, après avoir trouvé son homme, va voir Godzilla mourir dans le prochain film... GODZILLA VS DESTOROYAH. Mario Giguère

GODZILLA VS DESTROYER Gojira vs Desutoroia - Takao Okawara avec Takuro Tatsumi, Yôko Ishino, Megumi Odaka, 1995, Japon, 103m

Godzilla débarque à Hong Kong, étrangement lumineux, dégageant de la fumée de son corps. C'est un étudiant, petit fils d'un orphelin du Godzilla de 1954, qui a comprit que le "coeur" de Godzilla, ni plus ni moins qu'un réacteur atomique, est surchargé et se dirige vers le syndrome chinois. Ce qui voudrait dire la destruction du Japon et un hiver nucléaire qui causerait la chute de l'humanité. Donc pas question de l'attaquer et de provoquer l'évènement ! Simultanément, sur un chantier de construction au-dessus de l'endroit ou l'original Godzilla est décédé, des créatures mutante ont été crées par les retombées de "l'oxygen destroyer", l'invention diabolique qui a détruit le monstre original. Les créatures attaquent les humains et, à l'approche du fils de Godzilla (ça c'est une longue histoire...), vont fusionner pour devenir un monstre gigantesque qui causera la mort de fiston. Papa, en furie, va tout tenter pour renvoyer Destoroyah dans l'enfer qui l'a vu naître, pendant que le syndrome chinois se rapproche... Quand ça va mal !

La série qui avait redémarrée avec Godzilla 1984, connaît une fin pour des raisons peu enviables. Car c'est le déclenchement du film américain qui a vu les Japonais annoncer la mort de leur monstre bien aimé. Erreur qui sera corrigée après un "Gino" américain décevant pour les fans. Fin d'une époque qui aura eu des bonheurs divers. Gros bémol sur toute cette partie de sa filmographie: les influences ou hommages au cinéma américain. Ici une séquence longue de combat entre militaires et civils contre la version de 9 pieds du monstre nouveau: ersatz pas vraiment réussit du film de James Cameron: ALIENS. On ne peut pas dire non plus que les acteurs ou la mise en scène soit remarquables. Mais si on regarde un film de Godzilla, c'est avant tout pour les passages d'effets spéciaux et ici, dans le final, on est tout à coup comblé. Sur la magnifique musique d'Akira Ifikube, qui revenait pour souligner la "mort officielle" de la créature mythique qui l'avait fait connaître mondialement, les furieuses séquences de combat sont du véritable gâteau. Comme dans les autres films des années 90, on s'appuie trop sur les "rayons" émis par les monstres, au dépend des combats physiques, mais la puissance et la hauteur démesurée de Destoroyah nous donnent un combat titanesque. Le final, au son du requiem pour Godzilla d'Ifikube, et le résultat final sont sublimes. Juste pour ça, ça vaut la peine.

Regardé dans la version américaine, au doublage faible et mal balancé. Le monteur a coupé le montage final, hommage au meilleurs moments de la vie de l'icône japonaise, ne gardant que 30 secondes, sacrilège ! Mario Giguère

GODZILLA - Roland Emmerich, 1998, États Unis

Une superproduction, dont la mission semblait être de complètement dénaturer le mythe et la tradition même de Godzilla, le suprême lézard japonais. Jean Reno se prête à l'exercice avec complaisance (vive les dollars américains) en interprétant le personnage le plus coloré et intéressant du film. Les effets spéciaux sont certes saisissants, mais lesquels ne le sont pas de nos jours ?  Cette entreprise gigantesque compte sur une nouvelle venue à la frimousse et au corps à redécouvrir (je ne sais pas son nom mais dans le film elle est blonde, bouclée et s'appelle Audrey), mais si vous cherchez une certaine crédibilité, laissez tomber. Il y a même des scènes se voulant pleines de suspense qui m'ont fait carrément me rouler par terre... Orloff

GODZILLA 2000 aka Gojira ni-sen mireniamu - Takao Okawara, 1999, Japon    

Après un massacre en règle de Godzilla de la part de Matthew Broderick et de ses grands complices d'Hollywood, voilà que les japonais débarquent en Amérique, on ne sait par quel miracle, avec le dernier-né de la cuvée Godzilla qui, ma foi, est fort intéressant. Terminées les longues séquences coûteuses en CGI; Godzilla est revenu à ses premières armes, le costume en caoutchouc abritant un comédien, et il détruit des maquettes de la ville de Tokyo avec un bel enthousiasme.  Les américains avaient grossis Godzy : il mesurait 150 mètres à New York !  Qu'à cela ne tienne, les japonais l'ont à leur tour aidé à croître et nous avons maintenant affaire à un lézard cosmique de 180 mètres de hauteur dont l'empreinte de patte est aussi grande que mon appartement, et même plus ! Et cette fois-ci il est aux prises avec un danger plus imposant que lui, un extra-terrestre en forme de caillou géant qui veut dominer le monde...

L'intrigue peut sembler, de prime abord, frôler le ridicule à tout moment mais ne vous laissez pas berner.  L'hystérie japonaise y est toujours, et je dois avouer qu'un caillou géant est à peu près aussi improbable qu'un crabe ou un papillon dont la taille aurait centuplé.  Il est certes inquiétant de voir à quel point les scénaristes se sont laissé aller, mais ce n'est que pour le bien du spectateur blasé.  Car ils ont les visées hautes, ces messieurs... Ils veulent sans doute en impressionner le plus grand nombre !  La direction photo est impeccable, et on dirait que la Toho, pour la sortie américaine, a injecté beaucoup plus de budget à ce film qu'à son habitude.  Les comédiens sont crédibles - dans le contexte - et le tout ne manque pas de rythme.  Ça se fracasse dès le départ, et ça n'arrête pas jusqu'à la fin.  À noter : une finale risible qui m'a fait me frapper la tête sur mon banc à plusieurs reprises, préoccupé que j'étais de ne pas mourir étouffé par l'immense rire d'incrédulité qui me secouait. À voir absolument dans un cinéma pour l'ambiance, l'écran géant, et surtout parce qu'on ne reverra pas de sitôt un Godzilla japonais sur nos écrans. Orloff

Les deux premières minutes sont éprouvantes, la traduction américaine n'est pas synchronisée avec les lèvres, est-ce une bonne blague ? Car le reste du film est okay ! Le film a bénéficié de l'influence des derniers Gamera, plus sérieux, une implication de l'armée et un mystère scientifique qui se transformera en monstre. Comme dans tous les bons Godzilla, on apprécie surtout les 20 dernières minutes, et quelle bataille mes aïeux ! Et le nouveau monstre qui veut absorber Godzilla, il se rendra compte que ce n'est pas du gâteau. Donc une fin magnifique. Bon, la couleur de Godzilla change selon les techniques d'effets spéciaux et ici et là c'est plus faible, mais la fin justifie les films de monstres et je suis sorti de la salle avec le sourire, oui monsieur !  Mario Giguère

GODZILLA VS MEGAGUIRUS aka Gojira Tai Megagirasu : Jii Shometsu Sakusen aka GXM - Masaaki Tezuka, 2000, Japon, 1h45

Le Japon a une nouvelle arme pour détruire Godzilla: un mini-trou noir ! Faut-il encore amener le monstre dans un endroit tranquille et le repérer correctement du haut du satellite qui envoie le trou noir ! Ils doivent donc l'attirer à un endroit précis, mais depuis que les japonais se sont rendu compte que Godzilla est attiré par l'énergie atomique, ils n'ont plus de centrales. Lors d'un essai du générateur de trou noir sur une île déserte, on aperçoit une onde dans le décor, une faille spatio temporelle qui plane quelque temps après que le trou noir a fait ses ravages. Il sortira de cette faille un insecte préhistorique qui pondra des milliers d'oeufs qui relâcheront des milliers d'insectes qui se précipiteront sur Godzilla, histoire d'absorber son énergie. Cette énergie sera transférée à la reine des insectes qui deviendra gigantesque et attaquera notre Godzilla préféré pendant que l'armée se demande pourquoi Godzilla revient vers le Japon !

Quel plaisir de retrouver notre monstre préféré en pleine forme, attaqué par des moustiques préhistoriques. Les effets spéciaux sont mieux réussis que la dernière fois, les effets digitaux sont particulièrement bien faits. L’histoire est un peu longue, comme souvent, et il est curieux de voir le dernier costume incrusté dans des séquences du premier film, considéré comme un classique au Japon ! Les combats sont bien orchestrés. On a droit au retour des séquences de lutte traditionnelles lorsque Godzilla prend une course (!) et saute dans les airs (re!) pour écraser à plat ventre le Megaguirus (re!!!). Les puristes doivent crier ! La musique est dans l'ensemble fort appropriée. Un Godzilla de bon ton qui se regarde avec un plaisir évident ! Mario Giguère

Godzilla attaque ! A Tokyo, en 2000, une escouade anti-Godzilla nommée les G-Graspers est créé pour débarrasser la planète du gros monstre vert. A sa tête préside Tsujimori, une jolie demoiselle un peu dure et bien déterminée a botter les fesses de Godzi hors de ce monde suite a la chute d'un malencontreux morceau d'immeuble qui a tue son compagnon d'armes lors d'une attaque du monstre a Osaka en 1996. On sait bien que Godzilla a des grosses pattes...

Une scientifique travaillant sur un "fusil a trou noir" - vous avez bien lu - engage Kudo, un petit génie de la micro science, pour l'assister dans la construction de cette arme extrême qui signifiera peut-être la fin du géant verdâtre. Pendant ce temps-la, un petit enfant qui s'intéresse aux papillons est témoin des premiers essais de ladite arme et en sort très impressionne...

Voila la "suite" du très amusant GODZILLA 2000. Alors que G2K se terminait sur une note incertaine, avec un point d'interrogation, les créateurs de la série ont décide de ne pas faire une "sexuelle" mais bel et bien de faire comme si tous les films de Godzilla, a part le premier, n'avaient jamais existe. On recommence à zéro ! A part l'attaque sur Osaka en 1996, la seule autre attaque dont on parle ici est la toute première, datant de 1954.

Ici non seulement Godzilla est-il déteste des humains, qui en ont ras-le-bol de reconstruire le Japon a chaque année, mais il doit en plus faire face à une grosse libellule répugnante - le Megaguirus du titre. Le combat entre les deux monstres dans la baie de Tokyo est épique, digne du plus grand match de lutte, et on craint même - oh, pas longtemps - que le gros lézard ne s'en sorte pas !!! Quel suspense ! Que de battements de coeur a 189 BPM !!

L'ensemble est fort divertissant, comme d'habitude, mais cet épisode ne passera sans doute pas a l'histoire. Interprétation correcte, réalisation rapide et classique, avec de beaux plans des immeubles de Tokyo et des maquettes en pleine destruction, quelques plans subjectifs a partir des "yeux" de Megaguirus qui frôlent le psychédélique, beaucoup de CGI, une créature affreuse et insupportable, un petit enfant pour faire "familial", une jolie fille qui se fait éliminer de façon très gore avec son petit ami en plein centre-ville par une "bebitte" épeurante, et un score pompeux et héroïque qui en met des tonnes pour nous agacer.

Pas mal pour un film de monstres !! Orloff

GODZILLA MOTHRA AND KING GHIDORAH GIANT MONSTER ALL-OUT ATTACK- Shusuke Kaneko, 2001, Japon

50 ans après la première attaque de Godzilla, qui fut anéanti par le destructeur à oxygène, un nouveau Godzilla réapparaît. Le roi des monstres, habité par l'esprit de morts de la deuxième guerre mondiale, ne peut être détruit que par trois monstres sacrés: Mothra, Baragon et King Ghidorah.

Plus connu sous le titre plus court : GMK, ce film est le troisième réalisé après le Godzilla américain, et sans lien avec toute la série, sauf le premier film. Trois essais tous différents et celui-ci part dans le fantastique fort particulier. Mais sapristi que c'est bon ! Il y a de l'action comme rarement on en a vu, ce Godzilla est d'une force inouïe. Le rythme est rapide, pas de temps mort. La musique, très différente, plus électronique, passe bien la rampe. Ca prends bien un peu de temps à s'habituer à la nouvelle tête de notre héros, mais on a droit à des scènes d'anthologies. Beaucoup de clins d'oeil au spectateur, je retiens ces touristes qui aperçoivent le monstre au loin et qui, au lieu de courir, se font photographier avec le sourire et le monstre au loin. Il paieront leur innocence.

Évidemment plusieurs fans ont reproché cette version un peu sacrilège du King et noté au passage quelques manques de continuité dans le scénario. On s'en fout, on adore le King et il est en sacrée forme ! Par le réalisateur des trois derniers Gamera. Vive Godzilla, Vive Shusuke ! Mario Giguère

GOJIRA TAI MEKAGOJIRA - Masaaki Tezuka, 2002, Japon 

On repart à nouveau avec une nouvelle version de Godzilla. Suite à la mort du premier Godzilla en 1954, le Japon a créé une unité de force appelée Megalosaurus Force, destinée à protéger le Japon contre les monstres géants. En 1999, un nouveau Godzilla apparaît et repart après avoir détruit une partie du Japon. Voilà que l'on réunit des scientifiques à qui l'on présente le squelette de l'original Godzilla, fraîchement retrouvé. On construit alors un bio-robot grâce aux cellules de Godzilla et les dernières techniques de robotique. En 2003, lorsque réapparaît Godzilla, le Japon est prêt à se défendre. Mais lorsque Godzilla pousse son cri, Mechagodzilla vibre de toutes ses cellules et le robot attaque les humains. Quand ça va mal !

Pour la plus grande joie des amateurs de Kaiju, Godzilla revient à nouveau, cette fois sous le réalisateur et la musicienne qui nous ont apporté le précédent Megaguirus. Le design est revampé et est efficace, l'action ne manque pas et les batailles sont titanesques. Il y a bien une sous-intrigue un peu fleur bleue avec la petite fille d'un scientifique qui fait valoir le mérite de toute vie, dont celle du roi des monstres. Par ailleurs, le pilote de Mechagodzilla est une jeune femme solitaire qui se sent coupable de la mort de soldats lors de la dernière attaque du géant vert. Les effets spéciaux sont excellents. La fin est très ouverte sur une suite, suite qui est annoncée. Je préfère de loin le film précédent réalisé par Shusuke Kaneko, mais cet épisode se regarde franchement bien. Vivement le cinquantième anniversaire du King ! Mario Giguère

GOJIRA TAI MOSURA TAI MEKAGOJIRA: TOKYO S.O.S. - Masâki Tezuka, 2003, Japon 

Un an après la défaite de Godzilla aux mains de MechaGodzilla, le Japon répare Kiryu (le nom donné à Mechagodzilla) et à reconstruire la ville détruite la dernière fois. Le grand père d'un des hommes de maintenance du robot est visité par les shojibin, les petites jumelles qui parlent au nom de Mothra, de vieilles connaissances puisqu'il les a rencontrées il y a 43 ans. Elles rappellent que Kiryu est bâti sur le squelette du Godzilla original et que ses os devraient reposer en paix. Si les autorités s'entêtent à utiliser le robot, Mothra ne viendra pas les aider si Godzilla refait surface et pourra même devenir ennemie de l'humanité. Évidemment que l'on s'en moque. Évidemment que Godzilla reparaît avant que Kiryu soit prêt et que Mothra va venir l'attaquer à la demande d'un jeune garçon. La première confrontation s'achève avec une Mothra mourante, lorsqu'on amène Mechagodzilla. Pendant ce temps, des larves de Mothra naissent...

Suite directe du dernier film, TOKYO S.O.S. offre de magnifiques batailles et des effets spéciaux encore plus réussis. Là où ça blesse encore c'est au niveau du scénario, prévisible et trop près de Godzilla tai Mosura. Il y a trop de place pour les sentiments qu'éprouvent les personnages pour Kiryu, on pousse le mélodrame un peu loin. Mais sinon les passages de monstres sont magnifiques, la caméra s'y révèle inventive et les explosions époustouflantes. Toho y va avec trop de valeurs sûres, reniant l'originalité d'un GMK de Kaneko ou même le film avec Megaguirus. Ca fait quand même un grand plaisir à voir ! Mario Giguère

 

GODZILLA: FINAL WARS aka Gojira: Fainaru uôzu - Ryuhei Kitamura, 2004, Japon 

Suite aux guerres ou l'arme nucléaire a été employée, des monstres géants ont fait surface sur la terre. Il n'y a pas que ces bêtes qui ont subit des mutations, beaucoup d'êtres humains sont devenus mutants et les humains mutants sont recrutés pour combattre les monstres. Dans un des "sous-marins volants" qui combattent les créatures gigantesques, on réussit à ensevelir Godzilla sous la glace.

Des monstres disparaissent et l'on apprend que ces disparitions sont la gracieuseté des xiliens, une race d'humanoïdes extraterrestres accueillie en héros. Mais sous leur apparence très humaine se cachent des créatures très différentes et cruelles, qui veulent détruire le monde avec l'aide des monstres capturés. La terre, devenue vaste champ de destruction, n'a plus qu'un espoir, Godzilla doit être réveillé pour sauver ce qui reste de la planète !Aux commandes du plus gros budget depuis depuis des décennies, Kitamura a tout le loisir pour réaliser un Godzilla pour les nouvelles générations. De l'action, des cascades, des monstres, des combats, de la musique électro, du montage rapide et de l'action ! Les rares moments calmes sont ceux ou les terriens se doutent qu'il y a anguille sous roche. Le scénario pige volontiers dans toute l'histoire du roi des monstres mais agrémente la sauce au superhéros moderne. Les Mutants affrontent les x mens littéralement, dans des séquences rappelant X MEN ou MATRIX sans honte. Les combats de monstres sont aussi rapides et énergétiques que les combats humains, les costumes de monstres étant plus souples que leurs prédécesseurs et le réalisateur n'utilisant pas le ralenti à toute occasion. Pyrotechniquement, ça explose un maximum, Ebirah suscitant des cascades d'explosions dans une raffinerie. Les combats sont souvent rapides et furieux. Lorsque Godzilla est sorti des glaces, il ne fait qu'une bouchée des monstres qu'il affronte, le zilla américain en tête, véritable sauterelle sans conséquence: jouissif.

Les puristes reprochent énormément au film, surtout sa frénésie et sa modernité. Tant pis, on a droit à un vrai remaniement de films de kaiju, proche du vidéoclip, hyperkinétique, aux vilains près de la caricature. Le pilote principal, lutteur reconverti acteur, a un jeu monolithique qui convient bien à son rôle, aux dialogues bourrées de "one liners". Le chef des xiliens a des crises de nerfs à chaque fois que Godzilla balaie du revers un des monstres, piaffant tel un enfant. Ca ne se prends donc pas trop au sérieux non plus, les séquences avec Minia, le fils de Godzilla étant particulièrement limite cucul. N'ayons pas peur des mots.

On a donc un film anniversaire, le cinquantième, absolument jouissif, synthèse merveilleuse des qualités et des défauts du genre. Les puristes crient au sacrilège, j'ose croire qu'ils se raviseront avec le temps. Gros bémol sur certains morceaux de musique, spécialement de Keith Emerson, véritables bluettes mielleuses difficiles à écouter. Mais la trame sonore se reprends avec d'autres morceaux électro bien de mise pour ce film qui veut amener Godzilla au 22ème siècle.

Go Go Godzilla ! Mario Giguère

BRINGING GODZILLA DOWN TO SIZE: The Art of Japanese Special Effects - Norman England avec Alex Cox, Yasuyuki Inoue, Tsutomu Kitagawa, Hiroshi Koizumi, Haruo Nakajima, Teruyoshi Nakano, 2008, Japon/États Unis, 69m

Magnifique documentaire consacré aux artisans qui ont créé et fait vivre le genre trop méconnu et sous-apprécié du kaiju, le film et les séries télévisées mettant en vedette des monstres géants. Des origines de Godzilla, aux perspectives parfois sombres pour le film en " suitmation " ou acteur dans un costume qui se trimballe dans des maquettes, le documentaire est exhaustif et respectueux des pionniers. Rencontres nombreuses avec les créateurs, on retiendra le directeur artistique chez la Toho, qui pousse l'enthousiasme jusqu'à recréer un effet de volcan avec ses camarades, à l'ancienne. Le montage est très rapide, l'information foisonne et nombre de réalisateurs donnent leur opinion sur l'histoire du genre et leur amour des techniques traditionnelles. Un travail énorme de recherche, de multiples entrevues, un montage efficace et un amour du kaiju qui transpire chaque minute, on ne peut demander mieux, sinon voir l'équipe récidiver. Mario Giguère

GODZILLA - Gareth Edwards avec Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Elizabeth Olsen, David Strathairn, Ken Watanabe, 2014, États Unis, 123m

L'idée était séduisante. Un studio connu pour prendre des icônes au sérieux, qui a touché l'an dernier aux kaijus et un réalisateur dont le premier film était innovateur. L'ensemble est parfois merveilleux, certaines séquences mémorables, mais trop de trous béants dans la logique et j'ai envie de dire "encore une fois", un film pro-américain qui tends à gommer l'original. Certaines situations sont surréalistes. Prenez la manière dont on réinvente une justification pour tous les essais nucléaires américains, la façon dont les premiers morts dus aux radiations atomiques sont des américains dans une centrale japonaise!! Lorsque l'on finit par mentionner Hiroshima et Nagasaki, c'est rapidement et ça ressemble à de l'histoire ancienne. On bourre le scénario de scènes spectaculaires qui plaisent à la moitié de notre cerveau pendant que l'autre crie à l'incohérence comme lorsque qu'un monstre énorme s'est échappé d'un dépôt de déchets nucléaire, gros trou énorme dans une montagne, sans que personne ne s'en rende compte ? Vraiment ? On met en quarantaine pendant quinze ans une île au Japon mais n'importe qui peut y accéder tranquillement en bateau ? On inverse carrément le rôle de Godzilla avec celui de Mothra, le papillon géant japonais qui est le protecteur de la terre et de l'humanité. Godzilla n'est pas une menace, il est notre sauveur, tel un Santo géant qui repart sans demander de remerciements. Il ne fait que son devoir. Je ne suis pas fou non plus des designs de créatures, les petits pieds de Godzilla, comme dans un vieux dessin animé japonais, les Mutos qui semblent avoir été dessinés avec un rapporteur d'angles. Techniquement c'est fortiche, mais malgré que ce soit entièrement numérique, on sent parfois la forme humaine comme canevas, même chez les Mutons. Ce couple de Mutos a une motivation trop déjà vue, je n'en dirai pas plus, mais c'est une cascade d'impressions de déjà vu par moments. Ken Watanabe semble carrément confiné au rôle du "japonais de service", un personnage inclus par politesse, non inspiré, non inspirant, stoïque, mais fade, loin des personnages forts auxquels on est habitués dans le classique de 1954. La musique est conventionnelle. Les rôles féminins presque accessoires. En fait il y a peu de personnages humains forts, le supposé héros de l'histoire n'arrivant pas à faire la seule chose qu'il devait faire avec brillance, retrouvant sa famille presque magiquement.

Il fait quand même bon de revoir le King, il faut l'avouer. Bon, il a l'air plus vieux, comme un boxeur à la retraite qui viens faire un dernier tour de piste et qui s'offre une victoire par K.O. au dixième round, mais lorsqu'il finit par cracher son feu atomique, c'est un moment glorieux et son cri est moins aigu que dans les bandes annonces. Le succès mondial de sa sortie permet au studio d'annoncer une trilogie, alors on verra bien dans quelle direction on va poursuivre. Espérons un réussite plus convaincante, que le charme opère tout le long, que les humains aient l'air un peu plus concernés et vivants et qu'on lui trouve des adversaires plus spectaculaires. En attendant, c'est évidemment un spectacle à ne pas manquer. Mario Giguère

SHIN GODZILLA aka Shin Gojira aka Godzilla Resurgence - Hideaki Anno & Shinji Higuchi avec Hiroki Hasegawa, Yutaka Takenouchi, Satomi Ishihara, Akira Emoto, 2016, Japon, 120m

Premièrement j'avoue mon étonnement, la dernière fois que les américains ont réalisé leur Godzilla, la Toho ne pouvait pas redémarrer la franchise aussi rapidement. En attendant donc un King Kong vs Godzilla annoncé par Legendary Pictures, voici donc Shin Godzilla Shin aka Godzilla Resurgence. Aux effets spéciaux et la co-réalisation, le maître qui nous a offert Attack on Titan et a travaillé sur la trilogie des Gamera avec Kaneko: Shinji Higuch. A la co-réalisation et au scénario, on retrouve avec bonheur Hideako Anno, créateur de la série animée Evangelion.

La claque. Un évènement qui ressemble à une éruption volcanique dans la baie de Tokyo met les autorités en état d'alerte. Après moult spéculations, une créature immense et grotesque sort de l'eau et rampe dans les rues de la ville, créant une destruction monumentale. Le monstre, une mutation due au largage illégal de matériel radioactif dans l'eau, va rapidement évoluer jusqu'à un stade final impressionnant et plus familier. Les politiciens, réunis en comité d'urgence, tergiversent, mais le temps presse, chaque manifestation du la bête est catastrophique pour le Japon. Naturellement, le monde et particulièrement les États Unis s'en mêlent, voulant aider, en proposant la bombe atomique. Pas question, mais lorsqu'une partie des parlementaires trouvent la mort, la pression monte. L'immense créature, Godzilla, s'avère encore plus dangereuse et pleine de ressources que prévu.

Si l'original faisait référence aux bombardements de Nagasaki et Hiroshima, tout en rappelant le sort de marins exposés aux radiation d'essais nucléaires, ici c'est bel et bien la catastrophe de la centrale de Fukushima qui est évoquée. Les interminables discussions au parlement ne cessent d'évoquer le chaos et le manque d'action du gouvernement de l'époque. Certains reprochent cette partie du film, elle me semble essentielle au propos et à l'actualisation du récit et de sa parabole. Là ou j'ai été renversé c'est l'audace de la nouvelle menace. La première apparition de Godzilla est tellement inattendue, son aspect est de prime abord incompréhensible. Son stade final permet des scènes de destruction d'une férocité qui font passer la version de Gareth Roberts pour un conte pour tous. C'est inventif, c'est furieusement apocalyptique et même si la solution est un peu facile, j'ai été tout simplement ravi de retrouver la bête légendaire dans une toute nouvelle splendeur. Chapeau aussi au mélange des légendaires trames sonores d'Akira Ifikude et des pièces tirées de la saga Evangelion écrits par Shiro Sagisu. Le succès retentissant au Japon de ce nouveau Godzilla, le plus rentable depuis des lunes, assure une suite dont on se demande bien à quoi elle pourra ressembler. Les dernières images du film ne cessent de titiller notre imaginaire. Chapeau. Mario Giguère

GODZILLA: PLANET OF THE MONSTERS aka Gojira: Kaij? Wakusei - K?bun Shizuno & Hiroyuki Seshita, Japon, 2017, 88m

Il y a déjà vingt ans que des survivants ont quitté la Terre, envahie par des monstres géants, dont le plus destructeur est sans contredit Godzilla. Mais la planète sur laquelle on envoie dans une navette les gens les plus âgés explose en entrant dans l'atmosphère. Après moult discussions entre militaires, civils et extraterrestres qui se trouvent à bord, on décide de se servir des dernières ressources du vaisseau pour revenir sur Terre.

On croit revenir alors que mille ans se sont passés sur la planète mère et on a un plan pour détruire une fois pour toutes le roi des monstres. Première erreur, vingt milles années se sont écoulées, une forêt recouvre entièrement la Terre et Godzilla, ou son descendant, est toujours dans le décor. Malgré le formidable arsenal développé pour l'occasion, le combat sera rude, cruel et pratiquement à sens unique.

Premier film d'animation pour le géant japonais, trentième produit par la compagnie Toho et trente-deuxième si on ajoute les efforts américains. Comme la plupart des projets depuis l'an 2000, il s'agit d'un scénario qui oublie le reste de la saga mais qui est peuplé de personnages et de situations qui rappellent et respectent le passé. On a donc droit à deux races extraterrestres, une qui était censée détruire Godzilla avec un robot géant: Mechagodzilla (que l'on devrait retrouver dans la suite) et une race qui aimerait imposer sa religion. Comme dans bien des films de la série, un personnage, Haruo, est obsédé par Godzilla et ne vit que pour le détruire, comme Ahab et Moby Dick. L'animation permet de faire revivre des monstres légendaires et de nouvelles créatures, laissant entrevoir dans une scène après générique que des humains ont également survécu et évolué durant les milliers d'années passées. L'animation du studio Polygon est superbe, la version gigantesque de ce Godzilla impressionne. Curieusement le film est très porté sur les dialogues et les discussions s'étirent, surtout dans la première heure. comme dans les films précédents qui ménageaient leur budget d'effets spéciaux. Ca rend les scènes d'action plus spectaculaires, peut-être, mais on aurait pu mieux balancer les scènes d'action avec les discussions philosophiques et les angoisses existentielles d'Haruo. Le film n'a certes pas l'impact du précédent Shin Godzilla, mais il s'avère une belle addition à la saga et j'ai bien hâte de voir la suite. Mario Giguère

GODZILLA: CITY ON THE EDGE OF BATTLE aka Gojira:kessen kidô zôshoku toshi - Hiroyuki Seshita, Kôbun Shizuno 2018, Japon, 101m

On a terminé. le film précédent avec un échec pour la mission des humains retournés sur Terre. Ils n'ont pas éliminé Godzilla, ils en ont éliminé un et un plus colossal et puissant se pointe le nez. Les survivants doivent rapidement contacter le vaisseau colonie sous peine de rester coincé à jamais dans un environnement plus qu'hostile. Après avoir rencontré des humanoïdes, ils apprennent que leurs armes sont fait avec le nano métal de Mechagodzilla. Les Bilusalido qui sont avec les humains sont réjouis par cette découverte et veulent repartir l'usine qu'ils connaissent bien, pendant que les Exifs prêchent la prudence à Haruo Sakaki, devenu le leader de ceux qui ont décidé de rester sur place pour anéantir Godzilla et reprendre le contrôle de la terre. C'est une question de vengeance pour Haruo. Rien ne s'annonce facile.

Les prémisses du récit étant bien établies dans le film précédent, il est plus intéressant ici d'approfondir nos connaissances sur les différentes races qui collaborent. On continue les clins d'oeil à la série originale avec deux soeurs identiques, belle références aux servante de Mothra. Je croyait bien que MechaGodzilla serait présent en tant que robot fonctionnel, mais c'est sa technologie, son avancé de métal presque intelligent qui est en fait présent. Les Bilusalido surprennent encore plus, prenant des décisions qu'aucun humain n'oserait accomplir. L'animation est toujours intéressante et le final annonce un troisième film, avec la présence d'une curieuse version de King Ghidora, qui laisse entrevoir une conclusion fascinante. Mario Giguère

  GODZILLA: THE PLANET EATER aka Gojira: hoshi wo kû mono - Hiroyuki Seshita & Kôbun Shizuno avec les voix de Mamoru Miyano, Takahiro Sakurai, Kana Hanazawa, 2018, Japon, 91m 

Au moment ou plus rien ne semble pouvoir arrêter Godzilla, après la destruction de la cité de Mechagodzilla, ou les survivants cherchent un sens au chaos et à la vie et semblent se tourner vers un nouveau Dieu, le destin d'Haruo semble se préciser. Metphies en tête, les Exif disent à ceux qui veulent l'entendre que leur Dieu, qui les a protégés du nanométal, peut lui seul détruire Godzilla. Mais pour cde faire tous les humains doivent se convertir, pendant que les Bilusaludo on coupé la l'énergie au vaisseau qui orbite la Terre. Haruo, ébranlé par la mort cérébrale de Yuko, va-t-il écouter Metphies, Maina et Miana, ou ses confrères du vaisseau qui l'a ramené sur Terre ?

Dernier film de la trilogie aime de Godzilla, réalisée par le studio Polygon Pictures, Godzilla: The Planet Eater réussit à boucler une saga ambitieuse au discours sombre et parfois nihiliste et ne se résume pas, pas plus que les deux précédents chapitres, à une bataille de monstres pu de forces armées contre le monstre légendaire. Il débute d'ailleurs, comme souvent, dans un coma dont il sortira tardivement, pendant que les différentes faction en jeu cherchent à comprendre le passé et préparer l'avenir. C'est plus un pur film de science fiction qu'un film d'action, aux discours incessants sur le sens de la vie, pendant que le spectateur attends parfois que le roi des monstres daigne se réveiller. L'apprentissage graduel des forces en jeu et des différentes factions humaines et extraterrestres est récompensé et on évite les jugements manichéens. L'épilogue post crédits clôt avec amertume mais aussi un certain optimisme le destin tragique d'Haruo, Godzilla restant cette force de la nature immuable.

Mothra n'apparait qu'en ombre durant quelques secondes tandis que Ghidora, arrivant d'une autre dimension, est devenu trois serpents d'une longueur effarante, aux pouvoirs mystérieux et mortels pour notre ami. À noter, encore une fois, une chanson magnifique de XAI en générique: Live and Die. Si les puristes rechignent, j'y ai trouvé mon plaisir ! Mario Giguère

  GODZILLA: KING OF THE MONSTERS - Michael Dougherty avec Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown, Ken Watanabe, Ziyi Zhang, 2019, États Unis/Japon/Canada, 132m

Après avoir tenté de contrôler les monstres géants qu'ils ont trouvé, l'agence Monarch doit faire face à un agent infiltré d'une organisation rivale, dédié à relâcher les monstres pour détruire la Terre et redonner un équilibre entre la nature et l'espèce humaine.

Cette prémisse ressemble pas mal à l'épisode Invasion of the Dinosaurs de l'émission Doctor Who  qui date de 1974. mais bon, on ne s'attends pas à ce qu'ils réinventent la roue.

Au coeur du film, encore une famille décomposée, avec un père (Kyle Chandler) qui s'est éloigné de sa femme et de sa fille. Maman (Vera Farmiga) est justement la traîtresse au grand coeur à laquelle le film pardonnera tout comme par magie. Comme dans le film précédent, seul le japonais qui travaille chez Monarch se soucie du bien être de Godzilla. Le Dr Serizawa (Ken Watanabe), contrairement à son homonyme dans le premier film de 1954, va tenter de réveiller Godzilla au péril de sa vie, ironiquement, avec une arme atomique, symbole de destruction dans l'original, devenue pièce maîtresse pour sauver l'humanité. Les habitant de Nagasaki et Hiroshima n'apprécieront peut-être pas.            

Comme dans la série japonaise de la période Heisei, seule une jeune fille, Madison (Millie Bobby Brown), semble comprendre le grand monstre. Son comportement sera des plus audacieux, malheureusement on comprendra rapidement que rien ne lui arrivera, qu'elle reformera l'unité familiale et qu'elle sera heureuse pour le restant de ses jours. Parce que, dans un générique parsemé de titres de journaux, il appert que les monstres géants, pendant et après leurs combats, ont régénéré mère nature. Excusez mon fou rire, adieu la pollution, le réchauffement de la planète et tutti frutti.

Mais qu'en est-il des monstres ? Ils sont mieux intégrés et plus intéressants que dans le film de Gareth Edwards. Quand même étonnant que, dans un des nombreux plans "sense of wonder" chers à Spielberg, Madison tombe sous le charme de Mothra avant sa transformation, alors que les créateurs y sont allés d'une vision gigantesque à l'apparence redoutable. Je ne suis pas arrivé à sentir qu'elle touchait à quoi que ce soit. Rodan est particulièrement réussit. King Ghidorah  est magnifique, mais on a eu la curieuse idée de donner une personnalité différente à chacune des tètes, dont une qui a l'air ne rien comprendre à ce qui se passe.

Voulant mélanger le plus de références à la série originale japonaise, mais en l'améliorant, en principe, on ramène Atlantis de nulle part, la liant aux origines de Godzilla, l'éloignant ainsi encore plus de son apparition liée è l'arme atomique.                         

C'est du grand spectacle, bourré d'effets spéciaux numérique comme Hollywood nous en offre de plus en plus. Comme dans le récent King Kong, on agrandi les monstres, ce qui les rend en principe plus spectaculaires, certes, mais qui les éloignent de l'échelle humaine. Alors on prépare tout le long le prochain combat Godzilla versus Kong. Je suis sceptique. Le Blu Ray est évidemment bourré d'extras qui nous expliquent comment le film est merveilleux. Mario Giguère

Retrouvez les amis géants de Godzilla dans notre page DAIKAIJU et son ami et rival KING KONG

la affiches de TOHO : TOKO TOKUSATSU | site Anglais MARIO'S GODZILLA PAGE | www.tokyomonsters.com | Français lemondedeskaijus |

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