LES NOUVEAUX VISIONNEMENTS CULTES

mise à jour le 3 mars 2024

The ADDAMS FAMILY - Greg Tiernan & Conrad Vernon, 2019, États Unis, 86m

Gomez et Morticia Addams ont déménagé il y a 13 ans dans un ancien asile entouré de marais, en haut d'une colline couverte de brume. Avec leurs bienheureux enfants, Wednesday et Pugsley, grand-mère et oncle Fester, ils préparent la mayorka, la graduation au sabre de Pugsley. Malheureusement, un terrain adjacent se transforme en communauté idéale et entièrement formatée par une entrepreneuse plus que zélée et vedette de téléréalité, Margaux Needler. Lorsque les Addams vont visiter leurs nouveaux voisins, Margaux, outrée, décide de tout faire pour éliminer les faire déménager à l'autre bout du monde.

J'étais sceptique devant une autre adaptation en dessin animé, cette fois-ci numérique, de la célèbre famille. J'ai été rapidement conquis par ces versions audacieuses, mais aux personnages encore et toujours tellement sympathiques. Le party de famille qui se prépare sera des plus farfelus et la horde de paysans qui vont tenter de les faire partir en verront de toutes les couleurs, et nous aussi. On se doute qu'il y a anguille sous roche et que tout devrait se terminer pour le mieux, mais le délire en vaut la peine. La manière dont Wednesday est un temps assimilée par une nouvelle amie, qui au final deviendra une gothique extravagante, est aussi adorable. L'arrivée du cousin It pour la fête, les pitreries de It et Oncle Fester avec son air impayable ont finit par me faire sourire et rire pour de bon. Un film joyeux s'il en est un. Mario Giguère

The ADDAMS FAMILY 2 - Tony Newton, 2021, États Unis, 108m

On reprend cette fois-ci l'idée de la première série animée par Hanna Barbera qui montrait la célèbre famille en voyage. Ici on veut distraire Wednesday qui est plus que troublée lorsqu'on semble lui confirmer qu'elle ne serait pas une Addams. Participant à une foire scientifique à son école, elle est remarquée par Cyrus Strange, savant qui organise ces concours  soi-disant pour retrouver sa fille, qui serait donc Wednesday. Un test d'ADN fait par Wedneday confirme ses soupçons et elle renie, un peu à reculons, sa famille. Foutaises, selon nous.

C'est reparti et possiblement encore plus fou comme scénario. La séquence ou Wednesday et Lurch rencontrent une bande de motards m'a fait éclater de rire. Tout comme Pugsley qui rencontre enfin l'étrange élue de son coeur. La conduite de leur gros motorisé est comme de raison assez hasardeuse et les multiples arrêts dans le désert et la vallée de la mort donnent droit à des explosions de joie. L'animation est toujours aussi agréable et les acteurs reprennent leurs rôles respectifs. Oscar Isaac est Gomez tandis que Charlize Theron est Morticia et Chloë Grace Moretz est Wednesday. J'avoue que je ne les jamais reconnus. Snoop Dog est It, mais il faut avouer que l'on ne comprend rien de ce qu'il dit. C'est peut-être juste du plaisir coupable, mais j'ai hâte à une suite. Vivement. Mario Giguère

ALIEN ORIGIN - Mark Atkins avec Philip Coc, Eric Darins, Daniela Flynn, 2012, États Unis, 88m

Une journaliste et son cameraman accompagnent un groupe de soldats en mission de routine au Belize pour installer des caméras dans un secteur de la jungle ou le pays serait infiltré par des ennemis. On trouve un bateau à 150 miles de l'océan. Alors qu'une des caméras installée est détruite mystérieusement. Après la disparition de deux archéologues, on leur demande de retrouver le Dr Holden et sa collaboratrice Susan.

Un autre film de Found Footage, produit par Asylum, et qui serait proche du film Prometheus de Ridley Scott. On m'en dira tant. J'ai plus pensé au film The Jungle, autre found footage, sorti un an plus tard, tout aussi peu intéressant. Le problème c'est que le spectateur n'a plus aucune idée ou les personnages se rendent dans cette forêt tropicale, on s'y perd, autant que la troupe. L'intrigue pseudo science fictionnelle d'origine extraterrestre, perd son sens, On ne verra jamais vraiment rien d'étonnant. On a encore droit à une usine reconvertie en vaisseau spatial ou base sous terre, on ne sait trop. La longue explication en toute fin semble rajoutée à la dernière minute, et elle l'est, n'est pas tellement crédible, comme tout le reste. L'ensemble des acteurs fait de son mieux et je ne les blâme pas. Mark Atkins (Monster Island, L'Attaque du requin à 6 têtes, Haunting of Winchester House) est capable de mieux, mais ne semble pas avoir de scénario intéressant sur ce coup. Pas vraiment recommandable. Mario Giguère 

AMITYVILLE 1992 : IT'S ABOUT TIME - Tony Randel avec Stephen Mact, Shawn Weatherly, Megan Ward et Damon Martin, 1992, États Unis, 95m

Un architecte ramène d'un voyage une vieille horloge dans sa maison familiale. Le malheureux ne sait pas qu'elle appartenait à la maison Amityville et rapidement, les habitants se retrouvent possédés ou ont l'impression de traverser diverses dimensions et voyages dans le temps.

Je vais admettre que je m'attendais au pire avec ce film, n'étant pas tant fan de la série. Mais je dois dire que ce film m'a surpris, pas tant parce que c'est un film d'horreur efficace, mais surtout pour le facteur fun présent. Je pense cependant que le défaut principal du film est le manque de focus sur les personnages, qui fait en sorte qu'aucun n'est bien développé et que leur sort nous importe très peu au final. On a l'impression que le film va dans une direction et hop non! Pas du tout, on va passer 20 minutes sur ce personnage à la place. Lentement par contre, la folie gagne le film et ça devient on ne peut plus plaisant. Le film n'est pas particulièrement gore, mais s'avère assez vicieux, voir dégueu sur certaines séquences. Dans le dernier trente minutes, c'est une salade de sexe, d'horreur, de voyages dans le temps et d'effets spéciaux maison de qualité qui viennent à mon avis, en faire un des films à voir de cette franchise, qui a bien plus de bas que de hauts! Abba

AMITYVILLE EXORCISM - Mark Polonia avec Marie DeLorenzo, Jeff Kirkendall, James Carolus, 2017, États Unis, 77m

Lorsque son frère meurt en tentant d'exorciser une maison, son frère décide de continuer son combat. Un ouvrier de la construction lui avoue qu'il a récupéré du bois de la maison originale d'Amityville pour réparer d'autres maisons. Grave erreur, les planches sont imprégnées par la présence diabolique qui a influencé le célèbre tueur à la hache. La maison de Jeremy et sa fille Amy fait partie du lot et Amy est possédée à son insu.

Plus proche de L'Exorciste de William Friedkin que d 'Amityville de Stuart Rosenberg. cela n'arrête pas Mark Polonia. Tant qu'il a un semblant de scénario, il tourne. Ce film est plus sobre que ses essais de parodie ou de ceux clairement parsemés d'humour. Mais la prémisse est ridicule et cinq ans plus tard, la suite, Amityville in Space, ira directement dans la satire. Jef Kirkendall, fidèle collaborateur, est ici plus sobre que d'habitude, mais son numéro de prêtre à petit chapeau manque de crédibilité. Marie DeLorenzo est intéressante, mais son maquillage de possédée est risible. Presque n'importe quel film italien réalisé dans la foulée de l'Exorciste sera donc plus intéressant pour le spectateur. Mario Giguère

AMITYVILLE FRANKENSTEIN - Nick Box avec Scarlet Brooks, Shawn C.Phillips, Boyd Rogers, Julian Seager, 2023, Royaume Uni, 63m

Interminable pantalonnade supposément basée sur le jeu vidéo: Fiendish Thieves. Toujours est-il que quelque part à Amityville, un cinéphile boulimique regarde un film sur l'émission Terror Telly ou deux voleurs entrent dans un entrepôt abandonné à la recherche d'une montre antique. Ce résumé est plus excitant que la montée des marches qui dure presque la moitié du film. Un vrai calvaire qui perdure. Ce film dans le film se termine par une scène limite cocasse et il reste encore quinze longues minutes remplies d'autres plans vidéo d'un film ou il ne se passe pour ainsi dire rien. Ces plans s'avère provenir du  tournage de Amityville Tea Bag, que je vais éviter avec plaisir.  J'ai l'impression que c'est un pari perdu qui nous a amené cette parodie pitoyable de pellicule maudite. Un visionnement pénible.

Toujours en 2023, Nick Box produit Amityville Job Interview, Amityville Elevator et cet Amityville Tea Bag ci-haut mentionné, s'il faut en croire IMDB. Misère. Mario Giguère

AMITYVILLE HEX - Tony Newton avec Shawn C. Phillips, Mike Ferguson, Marciah Vales, George Stover, 2021, États Unis, 108m

C'est un chalenge sur internet qui met au défi de lire à haute voix le texte d'un sortilège nommé Amityville Hex. Ca débute par une réunion d'internautes influents qui se regroupent pour le lire, suivit de plein d'autres chroniqueurs vedettes ou personnalités d'internet. Ce qui ressemblait à une blague vire à la mutilation, la torture et le meurtre.

Tourné durant la pandémie de Covid 19, l'interminable lecture du texte maléfique par tout ce monde dure pratiquement 45 minutes de ce film décidément trop long pour une prémisse si mince. C'est interminable et en deuxième moitié ça vire aux drames. Ceux qui sont seuls s'automutilent, les quelques-unes en duo tuent leur douce moitié masculine sadiquement. Tout cela après avoir souvent insulté à qui mieux mieux les internautes qui les suivent, Shawn C. Philips n'y va pas de main morte, se dénudant partiellement en envoyant au diable ses fans. On a l'impression qu'il y a beaucoup de catharsis  par moments. Les effets spéciaux sont souvent amateurs et l'ensemble devient un test d'endurance. On termine avec une version rigolote de Lloyd Kaufman en personne, définitivement rien de sérieux de sa part. A éviter. Mario Giguère

AMITYVILLE IN SPACE - Mark Polonia avec Titus Himmelberger, Cassandra Hayes, Jeff Kirkendall, 2022, États Unis, 75m

Suite du film The Amityville Exorcism. Le Père Benna demande au bon Dieu de transporter une maison d'Amityville, qui est possédée, ailleurs et elle s'envole dans l'espace.  En l'an 3015, on retrouve la maison perdue dans le cosmos. Le froid a conservé le prêtre qui va aider l'équipage d'un vaisseau chargé de détruire des trous noirs à se débarrasser de la maison maudite.

Plus farfelu comme scénario et virant dans le ridicule avec un extraterrestre de pacotille en fin de métrage. Distribué par Wild Eye Releasing, spécialisé dans le budget riquiqui, le film vise les spectateurs qui ne s'attendent pas a du sérieux. Déjà, le titre annonce le nanar. Bourré d'effets à l'ordinateur pour créer son futur, on se retrouve encore dans une maison bien terrestre avec un Père Benna qui a survécu presque mille ans en pseudo cryogénie. On ne nomme pas le consultant scientifique.

Dans une entrevue récente Polonia est évidemment conscient de son statut de directeur de micro budget. Comme certains réalisateurs italiens dans les années 70-80, il apprécie la latitude que le genre et le budget lui donnent. On apprend comment et pourquoi ses films s'inspirent, ou parfois devancent, les vagues successives de sujets populaires. Amityville in Space en est un bon exemple. Mario Giguère

https://fandomize.com/exclusive-interview-mark-polonia-is-still-passionate-about-filmmaking

The BLACK SLEEP aka Les Monstres se Révoltent -  Reginald Le Borg avec Basil Rathbone, Lon Chaney Jr, John Carradine, Bela Lugosi, Patricia Blair, Tor Johnson, 1956, États Unis, 82m

Angleterre, 1872. Ayant découvert une drogue qui plonge ses victimes dans un coma proche de la mort, le Dr Cadman conduit ses expériences sur des êtres vivants pour tenter de guérir son épouse atteinte d'une tumeur au cerveau, créant une panoplie de monstres par la même occasion.

Le scénario semble sortir des années 30 ou 40. Outre Basil Rathbone qui joue le Dr Cadman, savant fou par excellence, la galerie d'acteurs secondaires est presque ahurissante. Lon Chaney Jr. est un collègue qui a dégénéré suite a une des expériences de Cadman et est réduit à nous faire des crises de folie violentes. Bela Lugosi, dans ce qui sera son dernier film, a un petit rôle de majordome muet. John Carradine est un vieux fou qui va réussir à s'échapper du caveau remplit de monstres en criant vengeance. Tor Johnson est un figurant parmi les expériences ratées, toujours impressionnant. Comme la cavalerie dans les westerns, la police se pointe presque en retard alors que le jeune premier et la fille du professeur sont en grave danger. Bel-Air Productions n'ont pas une grosse feuille de route. Dans le cinéma de genre qui nous intéresse, on leur doit Pharao's Curse et, Voodoo Island, mais ils sont plus connus pour leurs nombreux western. Mario Giguère

The BOAT - Winston Azzopardi avec Joe Azzopardi, 2018, Malte/Royaume Uni, 88m

Un marin en chaloupe motorisée rencontre un bateau qui semble abandonné. Il monte à bord, sa chaloupe disparait et il est rapidement prisonnier, les portes se verrouillant derrière lui,  le navire semblant possédé, à moins qu'un individu ou un esprit s'y cache et joue un jeu cruel avec lui.

L'histoire de base est toute simple, le mystère est total et la tension augmente à un rythme infernal. On embarque ou pas, on en tire les conclusions que l'on veut bien en tirer. D'aucuns vont apprécier, d'autres non. C'est cependant un tour de force très bien réalisé et un huis clos aux allures fantastiques que, pour ma part, j'ai bien apprécié. Si vous aimez absolument tout comprendre, passez votre tour. Mario Giguère

The BODY - Oriol Paulo avec Jose Coronado, Hugo Silva et Belen Rueda, 2012, Espagne, 112m 

Une riche femme d'affaire meurt d'une attaque cardiaque. Mais voilà, son corps disparaît de la morgue. Un enquêteur mentalement instable est assigné à ce mystère et cuisine le mari de la morte, qui semble bien suspect.

Pour les amateurs de film d'enquête bien tortueux établit sur un solide mystère, vous allez adorer THE BODY. Évidemment, beaucoup de gens semblent aimer le film pour sa splendide fin mais honnêtement, ce serait être un peu décevant de parler de la fin sans aborder toute la belle montée pour cette solide révélation. Le film a un côté classique bien assumé, comme un bon vieux film d'enquête classique à la Bogart avec une réalisation qui laisse toute la place à l'histoire en pointant constamment des petits indices. C'est oppressant et on en est à se demander parfois s'il n'y aura pas du surnaturel dans cette histoire, qui se déroule devant nous avec une fluidité impressionnante. Ça fait du bien de voir des métrages dans ce genre, tellement travaillé, tellement bien fait et minutieux. Oriol Paulo se spécialise dans des films aux mystères lourds et en 2022, à surpris beaucoup de gens avec GOD'S CROOKED LINE, un autre film tordu dans la même genre!  à voir! Abba

CARRY ON BEHIND - Gerald Thomas avec Elke Sommer, Kenneth Williams, Kenneth Connor, Jack Douglas, Joan Sims and Peter Butterworth, Bernard Bresslaw, Patsy Rowlands, 1975, Royaume Uni, 86m

Dans un scénario rappelant un des grands succès de la série, Carry On Camping, on récidive avec un camping réservé cette fois pour roulottes. Parmi les frivolités abondantes, une archéologiste allemande (Elke Sommer) multiplie les quiproquos avec son anglais  approximatif. Deux maris supposément en voyage de pêche cherchent à copuler sans succès. Le directeur et son homme à tout faire sont de parfaits imbéciles. Une soirée organisée vire au cauchemar hilarant avec une chanteuse invitée qui est en fait une effeuilleuse.

27ème film de la série Carry On. La parenté avec Carry On Camping est entre autre dû au lieu de tournage et en saison identique. La grande différence est l'unique présence d'Elke Sommer, plus connue pour ses films gothiques (Baron Blood, Lisa and the Devil). Elle a cependant tourné avec Peter Sellers alias Inspecteur Clouseau dans A Shot in the Dark parmi d'autres comédies. Ses scènes avec Kenneth Williams sont hilarantes. La majorité des acteurs habituels sont présents et on passe un bon moment en leur compagnie. Mario Giguère

CARRY ON DOCTOR aka Infirmières en Folie - Gerald Thomas avec Sid James, Kenneth Williams, Jim Dale, Charles Hawtrey, Joan Sims, Peter Butterworth, Bernard Bresslaw, Hattie Jacques, 1967, Royaume Uni, 94m

Francis Bigger donne des conférences ou il prêche que la force du mental est plus efficace que toute la science médicale. Il se casse le coccyx et se retrouve dans un vaste hôpital bourré de cas plus ou moins sérieux et de médecins souvent ridicules. La galerie de ses compagnons est on ne peut plus suspecte: ici un homme qui triche pour rester le plus longtemps possible loin de sa femme, un autre qui souffre de la grossesse de son épouse, un autre qui flirte dans la section des femmes. Pendant ce temps, le médecin le plus apprécié de tous risque un renvoi pour cacher la romance de son supérieur.

15ème film de la série Carry On. Le succès sera tellement au rendez-vous que l'équipe, qui avait déjà tourné Carry On Nurse en 1959, reviendra encore deux fois sur les hôpitaux et leurs patients avec Carry on Again Doctor et Carry On Matron. Pour cause, les blagues s'accumulent à un rythme rapide et autant les jeux de mots, les quiproquos ou l'humour physique abondent. La palme du casse cou revient à Jim Dale alias le jeune docteur Kilmore.  Barbara Windsor est encore courtisée par tout ce qui bouge et Hattie Jacques est la matronne, imposante le jour, coquine de soir. L'humour anglais coquin par excellence, qui rappelle le regretté Benny Hill. Mario Giguère

CHANDU THE MAGICIAN - William Cameron Menzies & Marcel Varne avec Edmund Lowe, Irene Ware, Bela Lugosi, 1932, États Unis, 71m

Le vilain Roxor (Bela Lugosi) kidnappe un savant pour parfaire son rayon de la mort pour pouvoir dominer le monde. Il devra alors affronter Chandu, roi de l'hypnose et yogi, de retour après un exil de cinq ans pour parfaire ses connaissances quasi ésotériques. Il en profite pour renouer connaissance et romance avec l'amour de sa vie, la belle princesse Nadji.

Populaire dans des feuilletons radiophoniques, le personnage de Chandu réunit exotisme avec ses allures de Casanova et presque magie avec ses pouvoirs qui lui permettent de faire croire n'importe quoi et pousser, momentanément, à renoncer à abuser de l'alcool. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont en amour et se battent contre un savant fou. C'était amplement suffisant pour partir une courte franchise et j'ai bien apprécié. Mario Giguère  

CHANDU ON THE MAGIC ISLAND aka Chandu dans lle Mystérieuse - Ray Taylor avec Bela Lugosi, Maria Alba, Clara Kimball Young, Lucien Prival, Dean Benton , 1935, États Unis, 70m

Sur l'île de Lemuria, le culte d'Ubasti attend l'arrivée de la princesse Nadji pour ressusciter la déesse Ossana, fort bien conservée, ma foi. Les périls s'accumulent pour Chantu et sa famille et il devra contacter régulièrement son maître par télépathie et s'adjoindre un collègue tenu prisonnier depuis de nombreuses années.

Bela Lugosi a dû certainement apprécier de jouer enfin un rôle de héros, qui est en amour avec une belle princesse de surcroit. Il est visiblement plus grand que tous ses amis et ennemis et toujours bien habillé, sans cape à l'horizon. Mais comme Dracula, il peut fixer du regard et envouter ses adversaires, quand il ne devient pas carrément invisible. Serial oblige, on court de catastrophe en plancher qui se dérobe, croisant indigènes et bande de sbires en costumes d'illuminés. Pour qui apprécie ces feuilletons de l'époque, c'est un bon cru. Mario Giguère

CIRCLE - Aaron Hann et Mario Miscione, 2015, États Unis, 87m 

Dans une large pièce, 50 personnes se réveillent, ignorant ce qu'ils font là et comment il s'y sont rendues. Ils découvrent qu'ils ne peuvent s'échapper de la petite plateforme sur laquelle ils se tiennent, sinon ils mourront. Ils découvrent aussi qu'à chaque deux minute, quelqu'un doit mourir. Éliminé par un choc invisible, les gens découvrent que la chambre possède un système de vote capable d'éliminer la personne par vote lors de chaque 2 minutes.

Toujours agréable d'être surpris par un film à petit budget découvert par hasard et qui se démarque complètement par son scénario. J'ai adoré CIRCLE, je ne pense pas que ce soit un grand film, ni un très bon film, mais c'est un film qui fonctionne pour ce qu'il veut transmettre. Avec une approche narrative très rythmée et en temps réel. C'est cruel et psychologiquement assez violent puisque le concept du film permet d'aller dans les coins les plus sombres de l'être humain. Racisme, sexisme et préjugés seront légions et décideront souvent de la mort de plusieurs personnes. On laisse en fait toute la place aux personnages, parce que l'histoire en tant que telle ne met aucune attention pour développer les personnages, ce qui n'est pas une mauvaise chose, mais fait en sorte que le concept s'alourdit vers la fin, car très répétitif. La fin est très audacieuse et risque de ne pas vous donner le sourire aux lèvres, mais on ne s'attendait à rien de moins. J'imagine déjà une version hollywoodienne gros budget dans une forme tout à fait inintéressante, alors je vais me contenter de celle-là, car je l'aime bien. Abba

Le CONTINENT DES HOMMES POISSONS aka L'isola degli uomini pesce aka Screamers aka island of the fishman aka Something wait in the Dark - Sergio Martino avec Barbara Bach, Claudio Cassinelli, Richard Johnson, 1979, Italie, 93m

Naufragés sur une île inconnue, un officier médecin, Claude De Ross et trois prisonniers rencontrent la jolie Amanda Marvin (Barbara Bach) et font la connaissance d'Edmond Rackham. Ils ont aussi bien vus des créatures mi-hommes mi-poissons dévorer des infortunés. Agissant comme un seigneur sur son île, Rackham raconte finalement comment il se sert des monstres, descendants des habitants de la fameuse Atlantis, dont l'île serait la seule partie encore au-dessus-de la mer, pour piller à son profit les trésors des atlantes. Claude va cependant découvrir le père d'Amanda, vieux savant fou qui se meurt, et qui raconte bien autre chose. Le temps presse car il y a un volcan sur l'île qui menace d'exploser en tout temps et le père Marvin fait des expériences dont il vaut mieux ne pas être le sujet.

On sent bien l'inspiration du récent  Docteur Moreau (1977), mais aussi les films d'aventure reprenant les romans d'Edgar Rice Burroughs comme The Land that Time Forgot (1974) ou l'original Les Sept Cités d'Atlantis (1978) tout comme les récits de Jules Verne. Les créatures en titre ne sont évidemment pas aussi belles que les efforts contemporains ou même Creature from the Black Lagoon d'antan, évidemment, elles se comparent plus aux Sea Devils de Doctor Who. Le personnage de Rackham est difficile à suivre, changeant constamment d'attitude envers De Ross. On sait très bien qu'il a des choses à cacher, mais il ne prend aucune précaution, accueillant à bras ouvert l'officier qu'il menaçait l'instant d'avant. Barbara Bach a un rôle plutôt mince, du genre soit belle et tais toi et est poursuivie de l'affection et la libido de Rackham, qui n'arrive pas à se rendre au deuxième but, si vous voyez ce que je veux dire. Ajoutez les indigènes de la place, pratiquement muets, avec une Shakira, genre princesse vaudou locale qui aime éperdument Rackham, qui lui est indifférent et le scénario part dans plusieurs directions. La version américaine titrée SCREAMERS a subit un remontage et l'ajout d'un prologue sanglant d'une dizaine de minutes. Il reste au final un film d'aventure familial qui est généreux avec ses monstres et la toujours radieuse Barbara Bach.

Le combo Mediabook BluRay / DVD / Livret d'Artus Films offre une abondance de suppléments. Tout d'abord présentation du film par Curd Ridel. toujours fascinant, il est cette fois-ci devant sa collection de bandes dessinées et de jouets. On enchaîne avec un superbe entretien avec Sergio Martino. Le réalisateur, hyper sympathique, y va de plein d'anecdotes et nous apprend que Guillermo Del Toro lui a avoué que son film est une des inspirations de The Shape of Water, rien de moins. Puis Antonello Geleng, chef décorateur et costumier nous explique les enjeux et le tournage fascinant dans une grotte dangereuse. Il commente aussi des dessins de production. On a droit au diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce. On complète avec un superbe livret de 64 pages gracieuseté de Christophe Bier " Ichtyanthropia - Panorama des hommes poissons au cinéma ", abondamment illustré. Offert en version Française et Italienne et avec sous-titres Français en option. Mario Giguère

DEADTECTIVES - Tony West avec Chris Gerre, Tina Ivlez, David Newman, José Maria de Tavira et Martha Igareda, 2018, États Unis, 92m 

Une bande de charlatans produisant une émission de paranormale complètement truquée est envoyée dans la maison la plus hantée du Mexique dans le but de faire exploser les cotes d'écoute. Sauf que voilà, pas besoin de rien arranger, la maison est vraiment hantée. Enfermée et sans aucun talent pour lutter contre la menace, la bande de fripouilles doit pour une première fois, prendre les choses au sérieux.

Moi qui adore ces émissions de charlatans de chasseurs de fantômes, j'étais peut-être déjà conquis au moment de démarrer DEADTECTIVES. Sauf que voilà, c'est drôle et les comédies d'horreur sont peut-être le sous-genre que j'aime le moins. Ce n'est pas seulement que ça marche, mais la vitesse et le rythme du film qui en font vraiment une expérience, pas grandiose, mais très divertissante. Je pense cependant qu'on aurait pu explorer ce scénario avec un peu plus de finesse, mais au final, ce qui compte dans DEADTECTIVES c'est le gag et là-dessus, chapeau. Malheureusement, il n'y a pas LA SCÈNE ou LE GAG pour véritablement permettre à ce film de se démarquer pour autre chose que sa base scénaristique, c'est drôle et sympathique, pas plus que ça. Si vous avez aimé un film comme BEETLEJUICE, très rythmé et qui va dans plusieurs directions, vous devriez ici trouver votre compte. Abba

DOMINA NOCTURNA - Larissa Anzoátegui avec  Larissa Anzoátegui, Natalia Borioi, Renata Caceres, 2021, Brésil, 74m

Ce film est un long vidéoclip, sans aucun dialogue, avec beaucoup de danses et continuellement soutenu par sa musique. Il est découpé en chapitres. A la base il y a une jeune femme gothique qui se promène dans une ville qui semble abandonnée, mais ou elle loue une chambre. Ce qui va suivre est une série de rêves, de songes ou de prémonitions, qui lui permettent de passer de son monde noir et blanc à un univers ésotérique en couleurs. On y côtoie la mort, mais dans un rare passage presque humoristique, une sorcière à grand chapeau prépare une potion dans la quelle elle mettra son chat, qui ne la trouve pas drôle. Les armes blanches servent à blesser les corps ou à s'enlever les yeux. La douche laisse couler du sang

A vous de voir si ça peut vous intéresser. Je n'ai pas détesté, mais il est évident que les esprits cartésiens qui demandent de tout comprendre peuvent passer tout droit et ne rien réclamer. Mario Giguère

Dr SYN alias The SCARECROW aka The Scarecrow of Romney Marsh aka Le Justicier aux deux Visages - James Nielson avec Patrick McGoohan, George Cole, Tony Britton, Kay Walsh, 1963, version télévisée 150m

Au 18ème siècle en Angleterre, un mystérieux cavalier masqué surnommé l'Épouvantail et ses acolytes rodent la nuit dans Romney Marsh. Les hommes du Roi George III sillonnent le comté pour l'attraper. L'Épouvantail est en réalité le prêtre de la communauté qui tente par tous les moyens d'aider ses paroissiens qui peinent à payer les taxes outrancières qui leur sont demandées. Il aide aussi ceux qui se sont échappés de ses prisons, faussement accusés par une justice cruelle.

Adapté d'une premier d'une série de romans parus dès 1915, mettant en vedette le révèrent Christopher Sin, justicier populaire. Inspiré par la contrebande de Whisky et de Tabac qui avait alors lieu la nuit. J'étais très jeune lorsque j'ai vu la présentation dans l'émission Le Merveilleux monde de Disney, en trois épisodes. Loin de Mickey Mouse, Polyanna ou ses documentaires animaliers, c'est avec fascination  et nostalgie que j'avais un souvenir impérissable de l'émission. On ne présente plus le regretté Patrick McGoohan (Le Prisonnier, L'évadé d'Alcatraz, Scanners), dont la présence impose le respect. Les scènes ou il chevauche à tout vitesse dans son costume superbe, sa voix modifiée pour ne pas être reconnu, sa maîtrise totale de ses hommes qui le suivent inspire le respect. Il est entouré par d'excellents acteurs et le réalisateur James Nielson a eu une longue carrière à la télévision et il est ici excellent. Un montage rythmé, entres scènes d'action et une évasion de prison audacieuse, quelques rapides moment de joie de jeunes amoureux qui se retrouvent et on repart à l'aventure. Un pur délice. Mario Giguère

The FACE AT THE WINDOW - George King avec Tod Slaughter, John Warwick, Aubrey Mallalieu, Marjorie Taylor, 1939, Royaume Uni, 67m

 Le Chevalier Lucio del Gardo (Tod Slaughter) est prêt à tout pour marier la fille d'un banquier, beaucoup plus jeune que lui. ce père est au bord de la faillite après un vol sensationnel. Lorsqu'il se rend compte que la belle Cécile de Brisson (Marjorie Taylor) est amoureuse du jeune Lucien Cortier, il manigance pour le faire passer pour coupable du vol.

Dans une intrigue sans temps mort, on soupçonne évidemment rapidement Del Gardo, joué par le toujours diabolique Todd Slaughter. Personnage perfide par excellence, ses complots et ses meurtres sont crapuleux. Je ne l'avais vu que dans  The Demon Barber of Fleet Street, qui sera adapté en 2007 par nul autre que Tim Burton. On l'appelait le Boris Karloff d'Angleterre. Décédé en 1956, oublié un certain temps, les critiques de cinéma vont le réhabiliter, mais la nature plus horrifique et sadique de ses films ont peut-être limité son auditoire aux 18 ans et plus. Ce film est vraiment intéressant à plus d'un titre et est une belle découverte. Mario Giguère

THE FLESH EATERS - Jack Curtis avec Martin Kosleck, Byron Sanders, Barbara Wilkin, Rita Morleym, 1964, États Unis, 87m

Une actrice alcoolique et son assistante ont besoin de prendre l'avion pour un contrat important. Ils trouvent un pilote qui, malgré les conditions météo dangereuses, accepte de les y conduire. Arrive ce qui devait arriver, ils sont obligés d'atterrir d'urgence sur une ile qui semble à priori déserte. Erreur, il s'y trouve un savant qui y fait des expériences. Ils se retrouvent coincés, sans possibilité de partir, entourée de petits organismes dans l'eau, qui brûlent la peau au simple contact. Ca va se compliquer lorsqu'après une tentative pour les détruire, les bestioles vont s'amalgamer pour devenir un monstre aux dimensions énormes et que le savant s'avère un ancien nazi qui réclame vengeance.

Un petit film noir et blanc au monstre dont je n'avais jamais entendu parler. Le réalisateur Jack Curtis est avant tout un acteur et scénariste, qui a surtout fait des doublages pour des dessins animé comme Marine Boy, Speed Racer ou  pour Gammera the Invincible. C'est sa seule réalisation, qui semble avoir bénéficié d'un budget mince. Si Barbara Wilkin est ravissante et sexy, un beatnick naufragé qui débarque inopinément est drôle tandis que le vilain est assez mémorable. Martin Koslek (The Mad Doctor 1940, House of Horrors 1946) est diabolique en savant fou et cruel. Le film prend trop son temps, à part quelques scènes de peau brûlées ou de corps réduits en os, avant d'en venir à l'horreur finale dans les dernières minutes, se concentrant sur des histoires de jeux de séduction multiples et de jalousie dangereuse. Loin d'un classique, mais bien content de l'avoir vu. Mario Giguère

FULCI FOR FAKE - Simone Scalidi avec Nicola Nocella, Antonella Fulci, Camilla Fulci, 2019, Italie, 90m

Documentaire avec une présentation originale. On débute avec un homme personnifiant Fulci, qui va rapidement enlever prothèses et perruque pour continuer sans artifice. On retrace la vie du maître italien de l'Horreur extrême et puis, avec plusieurs personnes qui ont travaillé avec lui, on fait un tour d'horizon de sa carrière. On passe beaucoup de temps avec Antonella Fulci, qui a longtemps collaboré avec son père. On terminera avec son autre fille, Camilla, qui avait prit ses distances. Ce seront donc plusieurs témoignages qui décrivent un homme plus complexe que ce que certains acteurs ont pu voir de lui. On comprend mieux son attitude, parfois, durant ses scénarios, brutal pour les rôles féminins. On revient sur la perche tendue par Dario Argento qui lui avait proposé un tournage qu'il avait hâte de commencer, avant sa mort tragique. Vivement conseillé. Mario Giguère

GODZILLA MINUS ZER0 aka Gojira -1.0 - Takashi Yamazaki avec Minami Hamabe, Ryunosuke Kamiki, Sakura Ando, Kuranosuke Sasaki, 2023, Japon, 124m

Alors que la deuxième guerre mondiale tire à sa fin, un pilote d'avion kamikaze qui a évité son sort final, rongé par la honte, participe aux efforts pour détruire une menace hors du commun, Godzilla.

Après un formidable Shin Godzilla qui réinventait le monstre légendaire, Takashi Yamazaki offre une réinvention des origines de la créature géante en fin de guerre. Un scénario autour de personnages en moins grand nombre que d'habitude, avec l'utilisation des ressources de l'époque. Je pense au déminage au large du Japon et cet avion légendaire, qui a vraiment existé. Il avait trop de défauts pour servir en fin de guerre. Il demandait donc qu'un mécanicien travaille pour le rendre fonctionnel, d'ou l'implication dès le début, catastrophique, de ces experts en aviation. Cela fait partie des touches magiques, comme l'emploi au bon moment des thèmes musicaux d'Akira Ifikube, une touche jouissive. On pourra lui reprocher ses moments mélodramatiques, pourtant de mise en temps d'après guerre. Tout comme une fin presque magique pour certains personnages, y comprit pour l'inévitable plan final, rappelant la fin du classique Reptilicus. Mais les moments de destruction totale, nombreux, nous offrent une vision des plus spectaculaire, dramatiques, à couper le souffle.

On est tellement loin du Godzilla américain, qui aide à protéger la population des vilains monstres pour sauver l'humanité en 2014 ou la version ou on finit les meilleurs amis du monde dans Godzilla vs Kong en 2021. Non, ici c'est la terreur cataclysmique réveillée par les bombes américaines dont il est question. Une furie incontrôlée, un tsunami ambulant, une catastrophe de plus après la destruction de Hiroshima et Nagazaki. Un climat de guerre froide qui ne permet pas de demander l'aide du gouvernement, coincé dans ses obligations de retenue militaire, qui poussera le peuple à prendre son destin en main. La scène n'est pas sans rappeler les interminables discussions des parlementaires dans Shin Godzilla. 

J'avoue avec un plaisir non coupable que ma fascination pour Godzilla a débuté dans mon enfance et a été nourrie par les 32 films précédents. Je suis donc un public en partie gagné d'avance, mais pas toujours autant conquis que dans Shin Godzilla ou Godzilla Minus Zero. Chapeau à la Toho et aux réalisateurs et artisans qui continuent une des franchises les plus vieilles et aimées d'une légion de fans. Mario Giguère

IMPETIGORE - Joko Anwar avec Tara Basro, 2019, Indonésie, 106m 

Après avoir survécu à une vicieuse attaque dans le cadre de son travail, une jeune orpheline sans le sou, découvre qu'elle est l'héritière d'une vaste maison dans un village reculée. Elle arrive sur place avec son amie, sans dire son identité et découvre peu à peu la vérité sur son héritage, mais surtout, sur le mal qui frappe le village.

Je ne m'attendais pas à grands choses de ce film et je dois dire, on m'a bluffé. Je suis passé de l'indifférence polie à être vachement intéressé à savoir où allait mener ce scénario. J'ai beaucoup aimé la lenteur que se permet le métrage pour non-seulement bien développer le personnage principal, mais toute l'intrigue. On sait évidemment que quelque chose cloche, mais l'histoire se révèle à nous juste assez rapidement pour garder l'intérêt. Je pense que tout l'intérêt de ce sinistre scénario, n'est pas tant de faire peur, que de frapper dur avec la montée dramatique du métrage. Là-dessus, IMPETIGORE s'avère une très solide entrée, avec une succession terribles de moments déprimants, dans un tout qu'on ne peut pas s'empêcher de regarder quand même. Joko Anwar signe un film somptueux, avec une magnifique photographie et quelques scènes splendides, dont la scène d'explication de la malédiction infligée au village. Son travail sur l'atmosphère est également admirable, que ce soit pour la préparation de l'action ou son climax. Tout est dans le mood, dans l'atmosphère et là-dessus, IMPETIGORE est une pièce de choix! Abba

INARA, THE JUNGLE GIRL - Patrick Desmarattes avec Cali Danger, Empress Sayuri, Destiny Dumon, Logan Myers, 2012, États Unis, 71m

Lorsque son père, militaire de carrière, comme elle, décède, sa fille Inara assume mal le choc. Se remettant d'une cuite sérieuse, elle signe pour une mission secrète qui va l'amener sur l'île de N'iah. Son commando est supposé exterminer toute personne vivant sur les lieux, mais elle découvre une tribu d'amazones avec laquelle elle a plus que des affinités.

Ce film assez court a beau mettre en scène de jolies actrices en bikinis fort petits, sa réalisation le plombe rapidement. Avec des allures de vidéoclip sirupeux, des combats peu crédibles et des amazones parfaitement maquillées, le réalisme prend le bord. La prémisse ressemble en tout plein à des petits films des années 30-40, tous à la remorque d'un certain Tarzan. Patrick Desmarattes s'entoure d'actrices aux noms d'effeuilleuses de cabaret et abuse constamment de ralentis, probablement pour étirer la sauce. On est loin des fleurons du genre. Pour l'instant il n'a réalisé qu'un seul autre film, Athena: Goddess of War, qui a mis plus d'argent sur les costumes, avec plusieurs des actrices vues dans Inara. Mario Giguère

K-11 - Jules Stewart avec Goran Visnjic, Kate del Castillo, D.B. Sweeney et Portia Doubleday, 2012, États Unis, 88m 

Raymond Saxx Jr, un puissant recorder dans l'industrie de la musique se réveille d'un blackout dans la prison K-11, spécialisée pour les maniaques sexuels et les transgenres. Dirigée d'une main de fer par Mousey, un transexuel sanguinaire, Raymond doit trouver un moyen de contacter le monde extérieur pour qu'il puisse sortir de cet enfer.

Quel film étrange, mais c'est probablement ce qui a fait que je l'ai trouvé pas du tout désagréable ce K-11. D'abord, je m'attendais presque à un film d'exploitation vu le synopsis, mais il n'en est rien vraiment, car le film n'est pas si violent et il n'y a pas vraiment beaucoup de foufounes non plus. Je vais l'avouer, je n'ai jamais rien vu de tel, ça commence en B-Movie pour lentement se diriger vers le drame et tous les personnages, d'apparence manichéenne, deviennent beaucoup plus intéressants au fil de l'histoire. On sort même une finale assez cheezy qui détonne avec l'ambiance générale du métrage, mais honnêtement, ça commence de façon tellement infernale que l'on est pas mécontent de voir que ça se termine bien. Ce n'est pas pour les âmes sensibles, car certaines scènes sont horribles, mais on dirait que le film a volontairement voulu montrer qu'il était plus que ça. Honnêtement, j'ai bien aimé et c'est dommage que ce soit le seul film dans la filmographie de Jules Stewart. Abba

MASTER MINDS - Jean Yarbrough avec Leo Gorcey, Huntz Hall, Gabriel Dell, Jane Adams, Alan Napier, Glenn Strange, 1949, États Unis, 64m

Après avoir lu un livre sur les prophéties de Nostradamus, Sach tombe en transe et prédit l'avenir chaque fois qu'il a mal aux dents. Ses copains, tous sans le sou, organisent rapidement un spectacle. Non loin de là, dans une vieille maison réputée hantée, un savant fou, le Dr Druzik, expérimente sur le transfert électrique de cerveaux. Il kidnappe Sach, et transfère durant quelques heures le contenu de sa cervelle dans la tête d'Atlas, une brute poilue agressive et vice versa. Druzik compte bâtir une armée de brutes intelligentes et conquérir le monde.

16 ème film de la série qui n'en compte pas moins de 48 pour les Bowery Boys. Outre la bande de Bowery qui ne sont plus vraiment des garçons, on reconnait Alan Napier, le savant fou, futur Alfred de la série télévisée Batman. Première fois que je vois Glenn Strange, remplaçant de Boris Karloff dans son rôle de créature de Frankenstein, ici jouant la bête féroce, mais aussi y allant dans la comédie totale lorsqu'il prétend avoir le cerveau de Sach.  Si l'ensemble est prévisible, les comédiens s'amusent, le laboratoire est plein d'effets électrisants et la jolie infirmière apporte une rare touche féminine appréciable. le film est réputé être la meilleure incursion dans l'horreur des Bowery Boys. Mario Giguère

EL MIL MASCARAS - Jaime Salvador avec Mil Mascara, Malu Reyes, Dagoberto Rodriguez, Mexique , 1966, version originale espagnol

Durant les derniers jours de la seconde guerre mondiale, quatre savants décident d'adopter un bébé orphelin pour en faire un futur défenseur de l'humanité. Ils l'entraînent dans les arts du combat et lui donnent une nouvelle identité et un masque. C'est la naissance de Mil Mascaras.

Le personnage de Mil Mascaras a été créé de toutes pièces au moment ou les films de Lucha Libre connaissent un succès grandissant et que Santo demande plus d'argent pendant que Blue Demon est blessé. Ce sera donc le premier et le seul lutteur mexicain à avoir une origine officielle, au cinéma du moins. Une origine pratiquement identique à celle du célèbre Doc Savage. Le début avec ses images de la seconde guerre mondiale est fort bien monté, malgré la qualité très différente des pellicules utilisées. Par la suite on a droit aux classiques méchants du ring et on a l'impression que tous les combats sont truqués par des mafieux. Mil Mascara est dès le début un très bon lutteur, souple et fort, avec quelques prises étonnantes aujourd'hui. Un incontournable pour les amateurs du genre mais qui est probablement trop sage comparé aux délires de momies, de monstres, d'extraterrestres et de savants fous à venir. Mario Giguère

MIRAME aka LOOK AT ME - Pavel Cantú avec Axel Alpuche, Claudia Maria Bermúdez, César Brindis, Ana Pau Castell, 2021, Mexique, 96m

Le jeune Lalo a de la difficulté à se remettre de la mort de son père. Orphelin, il est obligé de déménager chez sa grand-mère Elena. Après avoir récupéré une montre de son paternel, il est tourmenté par le fantôme d'une jeune fille. Aidé par une étudiante, Adela, qui se lie d'amitié avec lui, ils vont ensemble tenter de comprendre qui est ce fantôme et pourquoi elle semble en vouloir à Lalo, mettant sa vie en danger régulièrement. 

Dans la mouvance des films de fantôme tournés au Mexique ou en Espagne ces dernières années, le scénario tien plus du meurtre mystère que des films sensationnels et sanglants. Si l'atmosphère est lugubre, Ana Pau Castell dans le rôle d'Adela arrive à maintenir notre attention par sa vivacité et les connaissances en ésotérisme de son personnage. Dans la tradition des films japonais, la relation des deux jeunes n'a pas le temps de se transformer en amourette, malgré leur attirance visible. Le rythme est lent et est loin des films formatés pour les adolescents excités. Les acteurs de soutien sont excellents et la photographie est magnifique. Un réalisateur à suivre. Mario Giguère

MOTHER RILEY MEETS THE VAMPIRE aka My son the Vampire aka Vampire over London - John Giling avec Arthur Lucan, Bela Lugosi, Maria Mercedes, Hattie Jacques, 1952, Royaume Uni, 72m

Un mystérieux vilain surnommé le vampire (Bela Lugosi) kidnappe de jeunes femmes depuis plusieurs semaines. Il attend avec impatience un robot qui lui sera livré bientôt. Pendant ce temps, la Mère Riley a de la difficulté à payer le loyer de sa boutique, mais elle attend un héritage providentiel. Les livreurs étant distrait mélangent les deux livraisons et  tout ce beau monde commence à s'entremêler pour retrouver son bien pendant que la police court après tout le monde.

Old Mother Riley est un personnage populaire de vieille dame, blanchisseuse et femme de ménage interprété par un le comédien Arthur Lucan dès 1934. C'est ici le dernier de ses nombreux films, il mourut deux ans plus tard, ou il joua avec l'unique Bela Lugosi dans un mélange de serial d'une autre époque et de comédie de vaudeville. Entre cascades périlleuses, la Mère Riley diverti après avoir chanté et dansé durant les premières minutes. Lugosi joue un super vilain se préparant à construire une armée de milliers de robots pour dominer le monde. Évidement que la vieille dame va résolument l'en empêcher. Entre un robot comme on en fait plus, des portes et des passages secrets dans l'antre du savant fou, les acolytes sont comme de raison des incapables. Il ne reste plus que la police qui arrive presque trop tard et une poursuite en automobile et en bicycle hilarante et le tout est emballé. Film d'une autre époque, pour découvrir Mother Riley ou revoir Bela Lugosi encore en forme, ça vaut un coup d'oeil. Mario Giguère

MURDER IN THE RED BARN aka Maria Marten, or The Murder in the Red Barn - Milton Rosmer avec Tod Slaughter, Sophie Stewart, D.J. Williams, Clare Greet, 1935, Royaume Uni, 67m

Dans une petite bourgade d'Angleterre en 1820, une jeune femme naïve, Maria, tombe sous le charme et les promesses d'un gentilhomme, propriétaire de terrain, William Corder (Tod Slaughter). Sur le bord de la faillite, il ment à toute la communauté et abuse de Maria. Convoitée aussi par un tsigane, Carlos, c'est lui à qui on reprochera tous les malheurs de Maria.

Premier rôle au cinéma pour Tod Slaughter, qui était un habitué du théâtre. Ca explique sans doute ses mimiques exagérées. Le scénario est basé sur une histoire vraie, comme quoi le cinéma a exploité des drames sensationnalistes depuis toujours. Slaughter sera cantonné dès le début dans des films courts ou il est le vilain méchant. La naïveté et la cruauté des habitants, le père de Maria menace tout le monde avec sa cravache dont il n'hésite pas à se servir, est sans bornes. La mère de Carlos a prédit à Corder une mort par pendaison et on aura droit à une foule nombreuse et compacte pour voir le sort terrible qui attendra le vilain. Ce n'est pas une surprise car le film débute avec une présentation des acteurs et ainsi que le rôle qu'ils joueront, comme au théâtre à l'époque, semble-t-il.  Quelques courtes séquences d'humour parsèment l'histoire. Le réalisateur Milton Rosmer y va de divers mouvements de caméra bien appréciés et le montage rythmé est sans temps morts. Pas désagréable du tout, même si très prévisible dans l'ensemble, avec de bons comédiens de soutien. Mario Giguère

MURDER ROCK aka Nurder Rock: Dancing Death aka Murderock - Uccide a passo di Danza - Lucio Fulci avec Olga Karlatos, Ray Lovelock, Claudio Cassinelli, Cosimo Cinieri, 1984, Italie, 91m

Candice Norman est propriétaire d'une école de danse prestigieuse et est à la recherche de trois danseurs performants. Les auditions sont exigeantes pour toutes et tous et vont se compliquer lorsqu'un tueur commence à éliminer une à une les danseuses. Avec une épingle à chapeau et avec l'aide de chloroforme, il les endort puis transperce leur coeur. L'enquêteur de police Borges soupçonne tout le monde mais ne saute pas aux conclusions comme son assistant. Pendant ce temps Candice a rêvé qu'elle est poursuivie par un tueur, le reconnait sur une affiche publicitaire, le trouve et en tombe amoureuse.

Oeuvre de commande mélangeant allègrement giallo et film de danse suite aux succès de Flashdance et autres Dirty Dancing. Fulci va y mettre sa touche, mais il croit que le giallo n'a plus besoin de meurtres sanglants, exit le gore qui a fait sa renommée. Sur une musique de Keith Emerson, que lui a imposé son producteur, il mélange les pistes et y va de multiples références au film policier. On ne comprendra qu'à la dernière minute ce qui se passe dans un retournement de situation qui n'est pas sans rappeler des films dont on vous laisse la surprise. La rencontre d'une jeune fille en chaise roulante plutôt sadique et quelques autres moments nous rappellent qui est derrière la caméra. Si je préfère toujours ses films d'horreur avec scènes anthologiques gore, le film a assez de touches macabres et la présence d'Olga Karlatos et Ray Lovelock pour satisfaire le cinéphile.

Le combo Mediabook BluRay / DVD / Livret d'Artus Films offre une belle brochette de suppléments. Un entretien audio avec le regretté Lucio Fulcio, très articulé et intéressant dans ses réponses, avec sous-titres français offerts avec chacun des suppléments. Un entretien avec la toujours ravissante Silvia Collatina, jeune actrice aussi vue dans The House by the Cemetary de Fulci. Elle a apprécié le réalisateur qui a été clément avec elle et regrette de ne pas  avoir continué plus longtemps sa carrière d'actrice. On continue avec un entretien avec Franco Casagni, responsable des effets spéciaux. On complète avec un diaporama d'affiches et de photos, la bande annonce et surtout un livret de 80 pages de Lionel Grenier " Disco Giallo ". Grenier analyse le film, son contexte dans l'oeuvre du maître et nous sort les multiples références qui permettent d'apprécier encore plus le film. Offert en version Française et Italienne et avec sous-titres Français en option. Mario Giguère

NIGHTMARE ALLEY - Guillermo del Toro avec Bradley Cooper, Cate Blanchett, Toni Collette, Rooney Mara, Willem Dafoe et Richard Jenkins, 2021, États Unis, 150m 

Dans l'État de New York dans les années 40, Stanton se joint à un cirque ambulant, laissant derrière lui son violent passé. Peu satisfait de son statut, il apprend les rudiments de charlatanterie pour devenir médium. Plusieurs années plus tard, Stanton s'est développé une belle réputation et est devenu une médium réputé, tout en étant certain que tout ce qu'il dit est de la foutaise. Profitant de ses ''dons'' pour profiter d'une millionnaire voulant parler avec un mort,  une séduisante psychiatre s'intéresse à lui également pour entrer dans le jeu de la magouille.

Guillermo Del-Toro qui s'intéresse au film noir, c'est déjà pas mal intéressant, mais en sa sensibilité à s'intéresser à des personnages horribles, ça vend pas mal de rêves. Mais je dois dire, c'est peut-être le film à mon avis le moins intéressant de sa filmographie. Pas que c'est pas beau, ni bien fait, mais j'ai l'impression que l'inspiration y était peut-être moins que d'autres de ces projets. Ce long film commence de façon très forte avec le moment dans le cirque, mais j'ai perdu peu à peu mon intérêt à mesure que ça avançait vers la conclusion. On sait que ça va mal se terminer pour le personnage principal, la tragédie est déjà écrite au ciel, mais on attend ce fameux twist, qui à mon avis ne déçoit pas. Si j'ai bien apprécié la réalisation de Del Toro, à mon avis, la vedette est volée par les performances de Bradley Cooper et Cate Blanchett, qui ont une tension sexuelle vibrante dans chacune de leurs scènes. Cooper doit se débrouiller avec un personnage complexe, cachant beaucoup de choses, aux autres personnages et à nous comme spectateur. J'ai donc trouvé ça bien mis en boîte, mais je n'ai été époustouflé en rien, sauf pour l'acting. Un Del Toro moins bon, demeure quand même un film à voir. Abba

PANIC BUTTON - Chris Crow avec Scarlett Alice Johnson, Jack Gordon, Michael Jibson et Elen Rhys, 2011, Angleterre, 96m 

Jo, Gwen, Max et Dave embarquent dans un luxueux jet après avoir apparemment gagné un concours. Un voyage toutes dépenses payées vers New York! Ils doivent renoncer à tout moyen de communication et à bord du jet, doivent participer à un jeu qui semble au départ anodin, mais qui gagne de plus en plus en intensité.

Ça m'a drôlement fait penser à WOULD YOU RATHER ce film, un autre thriller indépendant née de la popularité de la saga SAW. PANIC BUTTON réussit à être un film passablement divertissant durant un moment, tout en se tenant dans une petite pièce commune et une salle de bain. Le mérite ne revient pas tant à la réalisation, qui à mon sens n'en fait pas assez, qu'aux multiples revirements scénaristiques du film, qui en donne le tournis. Les acteurs assez méconnus se débrouillent plutôt bien, c'est le portait de leur personnage, évidemment cachant tous quelque chose que j'ai trouvé un peu trop prévisible. Le film n'est pas gore, ni extrêmement violent au niveau physique, par contre, PANIC BUTTON se lance de plein pieds dans la violence psychologique, malheureusement, tout ça traîne un peu de la patte plus ça avance. On retient au final que le film tente du mieux qu'il le peut de critiquer notre société, nos habitudes, le fait d'être toujours en ligne, le désir d'avoir 15 minutes de gloire... Mais malgré toutes ces belles intentions, PANIC BUTTON n'est marquant à aucun niveau. Abba

PERSÉE L'INVINCIBLE aka PERSEO L'INVICIBILE aka THE MEDUSA VS. THE SON OF HERCULES aka PERSEUS AGAINST THE MONSTERS aka VALLEY OF THE STONEMEN - Alberto De Martino avec Richard Harrison, Leo Anchoriz, Anna Ranalli, Arturo Dominici, 1963, Italie/Espagne, 82m

Acrisios a usurpé le trône d'Argos en tuant le roi et épousant sa veuve, Danaé. Persée, l'héritier légitime, vit à Sériphos, ville voisine, mais ignore tout de sa naissance. Il va le découvrir grâce à la belle Andromède, qu'il croit être une paysanne mais qui est de sang noble. Avec l'aide de la déesse Athéna, Persée va accomplir des exploits héroïques et éliminer deux monstres légendaires, pour tenter de  reprendre le trône.

Si Richard Harrison, dans la peau de Persée, n'est pas un haltérophile aux muscles hyper développés, à la Hercules ou autres Samson, il est efficace dans la peau d'un héros qui s'ignore. La superbe Anna Ranalli (Maciste à la cour du Cheik) au eu une carrière trop courte, elle est ici resplendissante. On ne compte plus le nombre de rôles de vilains interprétés par Leo Anchoriz et Arturo Dominici, toujours détestables à souhait dans leurs personnages. Les deux monstres, un dragon cracheur de feu et une surprenante Medusa aux allures de plante rampante, sont l'oeuvre de Carlo Rambaldi. Loin des effets de Ray Harryhausen, ils font le travail, comme on dit, et ont dû impressionner les gamins à l'époque. Les hommes changés en statues de pierre, les combats à cheval épiques ou un duel en bonne et due forme permettent à Alberto de Martino d'offrir un bon péplum bourré d'action qu'il fait bon découvrir dans une si belle restauration. Je n'avais vu que le remontage américain dans une copie aux couleurs fades.

L'offre d'Artus Films est en Coffret digipack Blu Ray + DVD + Livret 32 pages.  En suppléments la présentation par l'excellent Curd Ridel, ici devant des illustrations et planches de bande dessinées. Outre le montage italien, on a droit au diaporama d'affiches et de photos. Le livret de 32 pages " Persée, Méduse et Andromède " de Michel Eloy, offre une étude de Persée dans la mythologie, suivit du recensement des nombreux films mettant en vedette la célèbre Médusa. Mario Giguère

Le PRINCE ESCLAVE aka Le Meravigliose avventure di Guerrin Meschino - Pietro Francisci avec Gino Leurini, Leonora Ruffo, Aldo Fiorelli, Anna Di Leo, 1952, Italie, 83m

Un jeune garçon enlevé par des pirates est vendu comme esclave et se retrouve échanson (chargé de servir à boire à la table du roi) à la cour de Constantinople. En guerre avec les Turcs depuis des années. un accord de paix inespéré est enfin trouvé. Le jeune garçon, Guerrin, a une vision, provoquée par un astrologue : il serait le fils du roi de Durazzo, enlevé jadis par le fils du Duc de Bourgogne. Dès lors il n'a qu'une idée en tète, reconquérir le trône.

Le film est basé sur une I Guerrin Meschino, écrit autour de 1410. On est évidemment devant des thèmes et une amourette qui ont été repris dans nombre d'oeuvres littéraires autant qu'au cinéma. L'assistante de la princesse et les quatre prétendants turcs apportent de bonnes doses d'humour. Quelques passages plus fantastiques dans une forêt maudite avec crocodile géant et sorcière pimentent l'histoire. Les plus petits ou les adultes nostalgiques d'une autre époque risquent le plus d'apprécier ce conte aux personnages bien typés. Le film est bien emballé par Pietro Francisci, à qui on devra Destination Planère Hydra et bon nombre de péplums dans les années 50-60.

Artus film propose une édition en Coffret digipack Blu Ray + DVD + Livret 64 pages. En suppléments, la présentation du film par l'incontournable Christian Lucas ainsi qu'un diaporama d'affiches et photos. Également, on trouve Pour aller plus loin : livret 64 pages par François Amy de la Bretèque " Les merveilleuses aventures de Guerrin Meschino ". Offert en français et en italien avec sous-titres français en option. Mario Giguère

The RETURN OF CHANDU - Ray Taylor avec Bela Lugosi, Maria Alba, Clara Kimball Young, Lucien Prival, Dean Benton, 1934, États Unis, 59m

La secte d'Ubasti, qui a ses quartiers sur l'île de Lemuria, croit que la dernière princesse d'Égypte, Nadji, est une réincarnation de leur déesse Ossana. Ils projettent de tuer Nadji pour faire revivre Ossana, Manque de pot, Nadji est la copine de Frank Chandler alias Chandu, le magicien et hypnotiseur qui sera prêt à tout pour la sauver. Aidé de sa soeur Dorothy, de ses neveux et nièce Bob et Betty, il va combattre le grand prêtre Vindhyan, qui kidnappe la princesse à plusieurs reprises.

Suite de Chandu le Magicien (1932). Ce film est la première partie d'une compilation en deux films  remontés à partir du serial en 12 parties au nom éponyme. Chandu a été d'abord un feuilleton radiophonique très populaire. Il serait une des influences du personnage de Marvel Doctor Strange. Si cette première partie se passe essentiellement aux États Unis, la suite profitera de certains décors de King Kong (1933) ajoutant un exotisme certain. Mario Giguère

SAMPO aka The Day the Earth Froze - Alexandre Ptouchko avec Anna Orochko, Andris Oši?š, Eve Kivi, 1959, Russie, 90m 

Dans un beau pays du Nord, le bûcheron Lemminkainen rencontre la belle Anniki, sœur du forgeron Ilmarinen qui connaît le secret de fabrication du Sampo, une roche magique produisant l'abondance. Non loin de là, sur l'île de Pohjola, peuplée de gnomes et de trolls, la sorcière Louhi désire augmenter sa puissance grâce au Sampo. Elle fait alors enlever Anniki afin d'attirer Ilmarinen sur ses terres.

Les films d'Alexandre Ptouchko sont d'une  féérie constante et remarquable. Sampo, en plus d'être un conte fascinant, un hymne à la paix et un avertissement contre l'avarice et le désir de domination totale et destructrice, est une suite presque magique d'effets spéciaux réalisés avec brio. La mère du héros va demander l'aide des esprits de la nature pour lui redonner son fils dans une séquence remarquable. La création du Sampo utilise un mélange de techniques magnifique. Les hordes de gnomes et trolls avec à leur tète une sorcière complètement diabolique sont évidemment détestables à souhait. La manière dont le peuple va contrecarrer Louhi est inédite et superbement réalisée, inspirant le titre de ;a version américanisée par Roger Corman, Le jour ou la Terre gela. Le film débute avec la belle Anniki qui est entourée d'animaux et de fleurs qui s'ouvrent devant elle rappelant le Blanche Neige de Walt Disney, mais en prises réelles. Fascinant et beau tout comme les décors naturels d'une beauté frappante. Un film superbe, rien de moins.

Dans l'édition d'Artus Films, les suppléments abondent. Après la présentation par les spécialistes Christian Lucas et Stéphane Derderian, le making of débute par une série d'entretiens avec  l'historienne du cinéma Mia Öhman. Elle aborde avec brio la percée du cinéma soviétique en Finlande, des relations houleuses et les autres coproductions de l'époque. On continue les entretiens avec l'historien du cinéma Nikolaï Mayorov: on explique des prises de vues multipliées par 4, en deux formats et en deux langues et on conclut avec de longues explications détaillées sur les effets spéciaux. On a droit au diaporama d'affiches et photos. On ajoute Pour aller plus loin: un livret 96 pages par Matthieu Rehde " Du Kalevala à Sampo : récit d'une production épique ".  Film offert en Finnois avec  sous-titres français en option. Mario Giguère

The STEPFORD WIVES - Bryan Forbes avec Katherine Ross, Peter Masterton, Paula Prentiss et Nanette Newman, 1975, États Unis, 115m 

Joanna vit une belle vie avec son mari et son enfant, mais aspire toujours à des projets que son statut l'empêche d'atteindre, tout en étant très indépendante. La famille déménage de la ville jusqu'à Stepford, une petite communautée privée du Connecticut. Joanna voit dès le départ que toutes les femmes à Stepford sont physiquement parfaites et sont complètement aux services de leur mari. Exaspérée par la situation, elle s'attache à deux femmes avec une vision des choses semblable à la sienne, mais quand du jour au lendemain elles se retrouvent presque transformées, Joanna se doute que quelque chose se passe à Stepford.

Après avoir été pas mal déçu par le remake mettant en vedette Matthew Broderick et Nicole Kidman, j'ai décidé de toucher à l'original et je dois dire, je n'ai pas été déçu! Ici, le ton est beaucoup prenant et on sent qu'on a pas fait de compromis pour en faire quelque chose de grand public. C'est d'un côté parfois vraiment comique, mais toujours pas mal creepy, avec une finale exceptionnelle. Ce que je retiens surtout, c'est l'excellente qualité du casting, bourré d'acteurs que je ne connais pas, mais qui se débrouillent admirablement bien. En tête de liste, Katherine Ross qui est on ne peut plus attachante dans le rôle principal. Mais tout cet univers, incroyablement léché, avec plein de couleurs et de perfection visuelle, est un personnage en lui-même. Là où dans le remake, ça en était conventionnel, ici, ça garde un côté qui ne met jamais à l'aise. Tout ce travail visuel et audio font clairement de ce STEPFORD WIVES un film qui a merveilleusement bien survécu au temps. Abba

ULTRAMAN GEED, CONNECT THE WISHES! - Koichi Sakamoto avec Tatsuomi Hanada, Chihiro Yamamoto, Mayu Hasegawa, 2018, Japon, 70m

Ou le prétendant au titre d'Ultraman Geed, Riku,  doit trouver la force en lui pour affronter un ennemi qui veut détruire les responsables du chaos dans l'univers: toutes les formes de vie. Heureusement plusieurs Ultraman vont l'aider à combattre l'ennemi, pendant qu'il réfléchit. Ultraman Orb, Jugglus Juggler et Ultraman Zero, entre autres, débarquent pour donner confiance à Riku. Il y a aussi une jolie dame qui s'avère être une extraterrestre, de passage à Okinawa, à la recherche de celui qui pourra activer la seule arme capable de détruire l'ennemi. On devine un peu c'est qui.

La franchise d'Utraman n'arrête pas de grandir et régulièrement de nouveaux personnages s'ajoutent. Sur leur planète, Papa et Maman Ultraman avec d'autres copains, observent tout ce qui se passe. Les costumes de monstres, ici essentiellement des robots et un démon protecteur, sont de plus en plus complexes et loin des premiers costumes en caoutchouc de la première série. Les amis de Riku sont très variés, il y a toujours un personnage plus athlétique, ici une jeune femme, une autre est en charge de faire rire et d'autres plus âgés sont plus ou moins habiles pour se battre. Tout le monde mettra la main à la pâte pour combattre les robots qui se multiplient, menaçant de complètement détruire Okinawa et après la planète au grand complet. Si vous appréciez encore l'univers de Tsuburaya, vous pourrez apprécier. Les films ont tout de même plus de budget pour les nombreux effets spéciaux, les costumes et les explosions. Tout ce que j'aime dans le genre. Mario Giguère

The VAMPIRE - Paul Landres avec John Beal, Coleen Gray, Kenneth Tobey, Lydia Reed, 1957, États Unis, 75m

Après avoir visité un chercheur qui fait des expériences sur les animaux, le Dr Paul Beecher se trompe de pilules et au lieu de soulager ses migraines, elles lui procurent une intense fatigue. Le lendemain matin il apprend qu'une de ses patientes rencontrée la veille est morte durant la nuit. Les jours suivants amènent toujours un mort et le shériff Buck Donnelly démarre une enquête. Lorsque Paul commence à comprendre ce qui se passe, il craint pour les vies de sa fille et de sa secrétaire médicale.

Dernier film de vampire avant l'arrivée de la Hammer et de Christopher Lee, cette production indépendante tente de trouver une explication scientifique pour son vampire. Exit les croix, l'eau bénite et le soleil pour affronter le monstre pour lequel le spectateur a un minimum de sympathie, On reconnait Kenneth Tobay en shériff, un acteur vétéran vu dans The Thing from Another World (1951), It came from Beyond the Sea (1955) ou Y a-t-il un Pilote dans l'Avion? (1980). On est loin des films de vampire horrifiques, les meurtres étant tous hors champ, Le réalisateur a plus souvent qu'autrement travaillé pour la télévision a aussi réalisé The Return of Dracula en 1958. Le film ressemble plus à une variation sur le Docteur Jekyll et Mister Hyde qu'à un film de vampire. Rien d'extravagant et un maquillage qui ne fera peur qu'à un enfant, mais pas désagréable pour autant. Mario Giguère

La VENGANZA DE HURICAN RAMIREZ aka The Revenge of Hurican Ramirez aka La Vengeance de L'Ouragan Ramirez - Joselito Rodriguez avec Titina Romay, Pepito Romay, David Silva, Mexique, 1967, version originale espagnole

Landru est un scientifique maléfique qui tente de développer un sérum pour le rendre plus fort, lui et ses acolytes. Ainsi, à chaque combat, il perfectionne sa formule, pour tenter de mettre fin à la renommée du lutteur Hurican Ramirez dans des combats de lutte par équipe. Pendant ce temps, la famille du lutteur connait son lot de drames. Fernando Torres, alias Hurican, est aux prises avec des difficultés financière pour son aréna de lutte, Son fils Pancho tombe amoureux de Gina ce qui le met en conflit avec un autre prétendant. Sa fille Margarita cherche à débuter une carrière de chanteuse tandis qu'une américaine essaie de s'emparer du restaurant familial.

Beaucoup d'intrigues se chevauchent donc et on a évidemment droit à de bons combats de lutte au travers puisque l'action tourne encore autour de la lutte. Ca laisse peu de temps pour voir Landru, savant fou par excellence, qui va tranquillement se transformer suite à ses expériences et qui combat Hurican Ramirez à plus d'une reprise. Difficile de comprendre l'intérêt d'autant d'intrigues qui laissent moins de temps à la confrontation entre Landru et Hurican. Est-ce que l'on cherchait à élargir le public visé ou à mettre en place une franchise parallèle ? Ce serait surprenant. D'autant plus que les numéros de chansons ne sont pas convaincants. C'était le quatrième de six films dans la franchise qui n'a malheureusement pas connue le succès de ses confrères de Lucha Libre. Distrayant, mais pas indispensable. Mario Giguère

WR: MYSTERIES OF THE ORGANISM - Dusan Makavujev, Yougoslavie, 1971, 84m 

Moitié documentaire, moitié film de fiction, WR parle de l'importance du free love dans une société communiste. En présentant le travail du Dr. Wilhelm Reich, présenté comme un victime pour ses idéaux et en traçant le portrait de deux jeunes femmes yougoslaves libertaines, WR fait l'apologie de l'amour libre et de la castration de notre société.

Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais au moment de voir WR. Ça commence comme un documentaire, un très intéressant d'ailleurs sur monsieur Reich et ses théories sur l'émanticipation de l'être humain dans un contexte de pleine liberté sexuelle. Ensuite, on y incorpore l'aspect fiction avec les deux jeunes yougoslaves et là ça devient franchement confus. Je n'ai absolument rien contre les films expérimentaux, mais cette fois, ça n'a pas fonctionné pour moi. C'est disjoint, des scènes s'allongent comme c'est pas possible. C'est parfois fort intéressant cependant, et la relation bizarre qu'entretien une des jeunes femmes avec un patineur artistique vire dans la folie pure, mais mon intérêt n'a pas été vraiment titillé. Je ne peux pas dire que c'est mauvais, c'est clairement travaillé et avec un propos qui m'a échappé pour l'essentiel, mais pas le genre de film que je vais vouloir explorer une fois de plus je pense. Abba

Vous pouvez participer en écrivant sur notre forum - clubdesmonstres.actifforum.com/

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

100 FILMS | INTRODUCTION | ART | ARCHIVES | BESTIAIRENOS CHOIX | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | MUSIQUE | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS