Ornella Muti, actrice italienne qui a su allier talent et beauté. Une suggestion du Baron Blood qui nous a refilé sa cinémathèque de la grande dame, un grand merci! 

Mise à jour le 17 aoüt 2008

L'AMANTE ADOLESCENTE aka Una Chica y un señor - Pedro Masó avec Ornella Muti, Sergio Fantoni, 1974, Espagne, version originale Italienne

Un avocat conjugal d'âge mur sort de chez son médecin, qui l'a trouvé en forme, mais notre homme se sent mal. Il rencontre une jeune chanteuse (Ornella Muti) et petit à petit, ils tombent tous les deux en amour. La différence d'âge et l'essor de sa carrière musicale rendent leur relation difficile.

Le titre original espagnol décrit mieux ce film, du moins dans la version que j'ai vue, 83m contre les 98 annoncées à certains endroits. Rien de sensationnaliste donc, plutôt un drame passionnel avec peu de surprises. Les récits du genre abondent, particulièrement dans le cinéma latin, la France ayant produit plusieurs oeuvres qui se terminent de manière tragique. Des fable moralistes tendant à dramatiser les échecs auxquels sont voués des relations mal vues par la majorité. Ornella Muti, alors âgée de 18 ou 19 ans lors du tournage, est évidemment très belle, séduisante et à la fois très naturelle dans sa naïveté. On est loin des comédies italiennes de l'époque. Mario Giguère

Les AVENTURES DE MISS CATASTROPHE aka BONNIE & CLYDE ALL'ITALIANA - Steno, 1982

Ce Bonnie & Clyde a la sauce italienne est une comédie mettant en scène Ornella Muti qui arbore ici une coupe frisette 80's du plus bel effet.... Le belle est myope comme une taupe et est surtout très maladroite. Par malchance, elle rencontre un représentant en farce et attrape lors du hold up d'une banque. Il lui casse ses lunettes d'ailleurs. Les deux seront pris en otages. Suite à quelques retournements de situation, les deux otages se libèrent alors que la presse les accuse d'être le cerveau du gang des casseurs de banque. Ornella en est toute excitée. Tout au long du film, elle prend le représentant de crotte en plastique pour un bel espion aventurier, criminel au grand coeur, alors qu'il est petit, dodu et maladroit. Le film regorge de gag qui n'en finissent pas. D'ailleurs ces gags sont tous extrêmement nuls et ne font jamais rire. Ils sont plutôt insupportables. Le film entier est insupportable. Et Ornella ne relève pas le niveau garce à se plastique vu son look 80's qui me refroidit d'une terrible façon. Je ne sais pas si les comédies avec Edwige Fenech dont raffole Mario sont du même acabit, mais si c'est le cas, je passerai mon tour. Kerozene

La FILLE DE TRIESTE aka The Girl From Trieste aka La Ragazza di Trieste - Pasquale Festa Campanile, 1983, Italie, 1h53

Dino Romani (Ben Gazarra) dessine au bord de la plage lorsqu'un certain remue-ménage le tire de ses rêveries : une femme (Ornella Muti) est en train de se noyer et de braves sauveteurs improvisés la ramènent sur la rive. Elle survivra, moins amochée que prévu, et tombera dans l'oeil de Dino. Paraît que c'est réciproque puisque celle-ci le suit jusque chez lui, et en profite pour se foutre à poil une fois qu'il lui offre à boire. Ça sera le début d'une belle relation teintée de schizophrénie, de crises de panique et d'une certaine nymphomanie, Muti étant en fait un drôle d'animal dont la caboche renferme de drôles d'insectes.

Curiosité cinématographique oscillant entre érotisme et mélodrame pur et simple, LA FILLE DE TRIESTE fut adapté par Campanile d'un de ses propres romans. Nous sommes en droit de questionner l'intérêt - ou le but - d'une telle histoire, car il se passe une bonne heure avant que quelque chose de significatif se produise, et les conséquences sont ensuite plus que futiles. Toutefois, le visionnement en vaut la chandelle pour trois raisons plus que valables : la plastique de Muti, constamment exposée; le casting étonnant; les quelques moments d'angoisse habile que génère l'impressionnante finale.

La Nicole de Muti agace dès le départ, avec ses caprices et ses sautes d'humeur. On se demande comment un homme tel que Gazzara peut supporter ça sans lui foutre une bonne paire de baffes de temps à autres. Peut-être en souvenir des CONTES DE LA FOLIE ORDINAIRE, tournés ensemble en '81 sous l'égide de Ferreri, mais leur relation dans cette dernière oeuvre était aussi débalancée !

Muti, donc, qui se dévêt ici plus souvent qu'on ne lui demande, elle qui fut un jour nommée "plus belle femme du monde", elle dont la poitrine hors du temps se dresse fièrement... Elle était déjà THE MOST BEAUTIFUL WIFE en '70, premier rôle dans son premier film, sous la direction de Damiano Damiani. Et elle eut en effet une carrière centrée sur son angélique visage, tournant dans THE LAST WOMAN de Ferreri en '76, se prêtant au jeu de la "bimbo" dans FLASH GORDON en '80...

On voit aussi apparaître Andréa Ferréol, autre habituée de la série B italienne, et William Berger. Romano Puppo, grand barraqué de service qui a crié présent dans toutes les productions majeures de Castellari, joue ici le patron du bar donnant sur la plage, qu'on ne voit pas beaucoup. Mimsy Farmer, qui a tourné pour Argento (FOUR FLIES ON GREY VELVET), Ferreri (BYE BYE MONKEY), Armando Crispino (AUTOPSY), Ruggero Deodato (CONCORDE AFFAIR) et Fulci (THE BLACK CAT) est ici la maîtresse peu utilisée de Gazzara. Finalement, Jean-Claude Brialy arrive sous les traits du psychiatre de Muti, lui qui a une filmographie tellement impressionnante que je me contenterai de mentionner qu'en plus du film dont je parle, il a participé à 8 autres longs métrages en '83, dont MORTELLE RANDOMMÉE de Miller, LE DÉMON DANS L'ÎLE du regretté Leroi, et ÉDITH ET MARCEL de Lelouch !!

Casting de choc donc, qui pourrait laisser croire qu'on s'est forcé sur tous les plans... Mais non ! Le personnage de Gazzara est mollement interprété, il se contente de regarder la belle Ornella sombrer dans la folie en inclinant la tête, les mains dans les poches de sa stupide veste coloniale. Campanile, lui, se contente de réaliser mollement, et le pire est sans doute la musique de Riz Ortolani, bouillie sirupeuse répétivive et indigeste.

À 1h53, le film est disons inutilement long, mais tout de même curieux, ce qui garde l'intérêt du spectateur en éveil jusqu'à la toute dernière scène, particulièrement réussie, au climat angoissant, comme si tant Campanile qu'Ortolani s'étaient subitement réveillés et avaient voulu terminer ça avec un coup de trépied dans l'oeil de leur public. Orloff

FLASH GORDON - Mike Hodges avec Sam Jones, Me1ody Anderson, Max Von Sydow, Ornella Muti, Timothy Dalton, 1980, États Unis/Angleterre, 111m

Après le succès monstre de l'adaptation de Superman produit par les frères Salkind, d'autres producteurs ont voulu exploiter le filon de l'adaptation de bandes dessinées. Si Robert Evans nous amène un Popeye au succès mitigé, Dino De Laurentis arrive avec Flash Gordon la même année. Il fait appel à Lorenzo Semple Jr pour le scénario, vétéran de la série télévisée Batman et scénariste du King Kong de 1976. Bonjour le Kitsch.

Flash Gordon (Sam Jones) et Dale Arden (Melody Anderson) sont en avion lorsque Ming (Max Von Sydow) commence à s'amuser avec la planète Terre. Crash dans le laboratoire de Zarkov (Topol), savant qui les force à faire le voyage avec eux vers la planète Mongo, d'où originent les catastrophes. Aux prises avec l'empereur Ming, qui veut épouser, au moins pour une heure, Dale, Flash s'enfuit avec la complicité de la princesse Aura (Ornella Muti), fille de Ming. Il aura de la difficulté à rassembler les différents peuples qu'il rencontre pour renverser l'empereur et sauver la Terre.

Sur une musique entraînante de Queen, une bande de comédiens aux talents divers s'en donnent à coeur joie dans un film somptueux qui ne se prends jamais au sérieux. Cette approche que l'on nomme en anglais "camp", toujours au second degré et semblant rire du matériel de base, ne sera pas pour plaire à tous. Mais quand Freddy Mercy chante son "Flash, ah ahhhhhhhhhhhh, Savior of the universe", j'embarque. La brochette d'acteurs est surprenante, Sam Jones et Melody Anderson ont l'enthousiasme communicatif. Qui eut crû que Max Von Sydow trouverait ici un rôle qui lui va comme un gant, il est littéralement cet empereur sorti des pages d'Alex Raymond. On note au passage un futur James Bond, Timothy Dalton et surtout l'hyper jovial Brian Blessed en roi des hommes ailés, irrésistible. Sans oublier Ornella Muti, véritable bombe sexuelle du royaume. La scène de torture ou l'on sent le désir charnel des participants retient notre attention.

Les décors et costumes sont très proches de la bande dessinée originale et très colorés. Pour peu que l'on se laisse emporter, on passe un très bon moment. Il y a curieusement des projets de remakes dans l'air, surprenant vu le succès relatif de cette version qui eu de la difficulté à trouver son public.

J'ai revu Sam Jones dans un épisode de 3ème saison de la série STARGATE SG1, ou il joue un vieux chasseur de primes, toujours aussi athlétique et toujours aussi cabotineur, mais encore sympatique. Mario Giguère

The HEART IS DECEITFUL ABOVE ALL THINGS - Asia Argento, 2004, États-Unis, 96m 

Le jeune Jeremiah est retiré de ses parents adoptifs par les services sociaux par sa mère naturelle Sarah (Asia Argento) qui est prostituée et héroïnomane. Commence alors pour Jeremiah une galère dans le monde sordide de sa mère.

J'ai beaucoup apprécié le film. Pourtant je ne m'attendais vraiment à rien puisque la première américaine avait été assez éprouvante pour la réalisatrice et que les critiques ont été très mitigés. Je croyais aussi qu'avec une distribution aussi disparate (Peter Fonda, Lydia Lunch, Micheal Pitt, Marilyn Manson, Ornella Muti et Winona Ryder) que ça aurait donné un résultat des plus douteux. Mais ce n'est pas le cas. Le film est premièrement supérieur à Scarlet Diva. Parce que le film renferme beaucoup plus d'émotions. Inspiré du roman autobiographique de J.T Leroy, Asia a un matériel de base vraiment solide. Pour savoir de quoi à l'air le film, imaginez le film MONSTER mais avec Asia Argento, dans le rôle principal et donnez lui un enfant à s'occuper! Mais ce film est beaucoup plus réussi, en raison d'une mise en scène beaucoup plus artistique et maîtrisé. Et qu'il traite d'un sujet aussi délicat que du sort d'un enfant qui subit vraiment des outrages. Les caméos, qui sont très nombreux, dépasse le stade " avoir de gros noms pour aider le film ". Marilyn Manson, sans maquillage, interprète un des nombreux beaux-pères et il est convaincant dans un rôle vraiment délicat. La marque d'Argento père est presque absent du film, seulement une petite référence involontaire à PHENOMENA y est. À vous de la trouver ! Pour résumer, il s'agit d'un excellent 2e film et ça augure vraiment bien pour Asia au niveau de réalisatrice. Black Knight

Le LION - José Pinheiro avec Alain Delon, Anouchka Delon, Ornella Mut, Heino Ferch, 2003, France, TV d'après le roman de Joseph Kessel

Au Kenya durant les années 50, sur fond de guerre qui s'approche, on suit la vie d'une jeune fille qui a élevée un lion. Fille du gardien de la réserve, John (Alain Delon), Patricia (Anouchka Delon) est plus à l'aise avec son lion qu'avec sa mère (Ornella Muti), tant et soit-il que je la croyait née d'une autre relation. Un journaliste photographe de passage va être témoin des questionnements du couple sur le sort de la jeune de 12 ans, pendant qu'un jeune guerrier ose la demande en mariage.

Sur une histoire simple dont on devine le dénouement, Delon père et fille nous offrent un bon duo. Si les interactions entre le lion et les hommes donnent parfois lieu à des effets visuels pas franchement réussit, l'ensemble est bien fait et les décors naturels somptueux. Ornella Muti est effacée dans son rôle ingrat de la mère qui ne comprends pas sa fille, n'aime pas l'Afrique, mais voue un amour inexplicable et éternel à son mari. Une jolie fable qui évite bien des pièges dramatiques. Mario Giguère

MEURTRE PAR INTERIM aka UN POSTO IDEALE PER UCCIDERE aka Deadly Trap aka Dirty Pictures aka Oasis of Fear - Umberto Lenzi, Italie avec Ray Lovelock, Ornella Muti, Irene Papas, Michel Bardinet, Sal Borgese, Umberto Raho, 1971, Italie, 1h30

Dick et Ingrid, couple de jeunes hippies du Nord de l'Europe (lui est anglais, sa nana est danoise), partent en Italie à bord de leur vieux spider MG jaune. Avant de quitter Copenhague pour l'Italie, ils achètent un stock de revues polissonnes dans un sex-shop. La vente de ces revues aux autochtones leur permettra de financer leurs vacances d'été. Bientôt poursuivis par les carabiniers, les deux jeunes touristes trouvent refuge dans une grande maison isolée. Les voilà confrontés aux troubles desseins de la maîtresse des lieux...

Présenté comme un giallo, ce film mouvementé d'Umberto Lenzi est effectivement ordonné autour d'une disparition mystérieuse. Il y a bien des cadavres et des personnages qui se manipulent mutuellement, des zooms et un découpage habile (marques de fabrique habituelles de Lenzi), mais point de tueur masqués ou d'armes blanches en revanche. Qu'importe au fond si ce film laisse un peu sur sa faim le giallophile invétéré qui sommeille en beaucoup de nous. L'intérêt du film se situe davantage dans son humour et le sous-texte ironique véhiculé par les héros. Lenzi utilise en effet ses personnages de hippies nordiques pour régler ses comptes à l'Italie bourgeoise, présentée comme catholique et coincée. Les deux interprètes principaux sont bien distribués dans leur emploi : Ray Lovelock, Italien blond et longiligne, ne correspond en rien aux stéréotypes du macho latin et peut jouer les Anglais de manière crédible. Quant à Ornella Muti, mineure à l'époque du tournage (la belle est née en 1955), ses origines baltes lui permettent de faire une Danoise plus vraie que nature, les jambes rasées en plus... Tout le film baigne dans une atmosphère très pop et ensoleillée, par la grâce d'une bande-son soft-rock prodigieuse de l'inconnu Bruno Lanzi (les chansons me semblent interprétées par les deux jeunes acteurs principaux). Bref, Lenzi avait réussi là un giallo moyen mais sympathique. Son film est devenu avec le temps un grand moment de "lounge-cinema" nostalgique, qui se visionne (et s'écoute - la trame sonore est un régal, j'insiste) très bien accompagné d'un Martini blanc citron ! Stelvio

MORT D'UN POURRI aka Death of a Corrupt Man - Georges Lautner avec Alain Delon, Ornella Muti, Michel Aumont, Klaus Kinski, Jean Bouise, Stéphane Audran, Julien Guiomar, Daniel Ceccaldi, Maurice Ronet, Mireille Darc, Xavier Depraz, François Chaumette, Henri Virlojeux, 1977, France, 123m

Après avoir tué un ministre nommé Serrano, qui voulait le forcer à démissionner pour des raisons de corruption, le député Philippe Dubaye demande l'aide de son ami Xavier Maréchal pour se constituer un alibi. Xavier accepte par amitié mais apprend de la police que Philippe a aussi dérobé à Serrano un document compromettant pour la majorité des politiciens au pouvoir. Xavier parvient à les récupérer chez la maîtresse de Philippe mais celui-ci est assassiné peu après. Par la suite, de nombreuses personnalités haut placés entrent en contact avec Xavier Maréchal et lui enjoignent de leur remettre le dossier Serrano. La police, qui le suspecte du meurtre de Philippe, de leur côté encourage Xavier à remettre ces documents aux autorités concernés. Xavier s'entête à refuser toutes ces demandes afin de découvrir coûte que coûte l'identité de l'assassin de Philippe malgré les tueurs lancés à ses trousses. Lorsque l'épouse de Philippe meurt assassinée, Xavier publie quelques documents du dossier Serrano aux journaux, ce qui déclenche un scandale politique profond. L'étau se resserre donc autour de Xavier mais celui-ci est tenace dans sa tentative de démasquer le meurtrier de son ami.

Il arrive de temps en temps que Georges Lautner délaisse un peu la comédie pour réaliser des films plus sérieux. Avec son complice, le scénariste-dialoguiste Michel Audiard, il s'est aventuré comme beaucoup de ses collègues avant lui sur les sentiers de la critique politique au sein d'une intrigue policière. Avec la diversité des ramifications et le nombre élevé de personnages impliqués, c'est dire si le récit est assez complexe et ambitieux. Le spectateur ne risque pourtant pas de s'y perdre puisque la mise en scène est bien huilée, le rythme est rapide et les rebondissements sont bien ingénieux. Les scènes d'action et de suspense interviennent toujours au moment voulu et sont techniquement impeccables. N'oublions pas encore une fois la qualité des dialogues de Michel Audiard qui n'a pas son pareil pour écrire des réparties brillantes au vocabulaire et au verbe dénonciateurs qui mitraillent sans relâche sur la corruption généralisée des milieux de la politique, des affaires et même des corps policiers. Ce long-métrage se veut donc une réussite du genre, d'autant plus que le propos critique qui y est présenté est toujours d'actualité aujourd'hui, comme quoi il n'y a pas eu une grande évolution des moeurs parmi les gens du pouvoir depuis trente ans. Une superbe équipe d'interprètes, incluant entre autres le suave Klaus Kinski et la ravissante Ornella Muti, vient solidifier davantage la distribution autour d'un Alain Delon assez efficace. Mathieu Lemée

Un matin, alors que Delon dort, son ami Dubaye, député dont il représente les intérêts, le réveille à 5 heures du mat' pour lui annoncer qu'il a tué une crapule qui le soutenait tout en le faisant chanter. Delon décide de le couvrir, lui fournit un alibi, et retourne se coucher. Un petit problème se dresse le lendemain, alors qu'il est interrogé par deux commissaires : le tueur a volé un carnet dans lequel la crapule du titre notait soigneusement tous les pots-de-vins et transactions irrégulières allouées à un bon paquet de gens importants, et ces gens veulent à tout prix éviter d'être compromis. On règle son compte à Dubaye et les tueurs, le trouvant les mains vides, décident de reporter leur affection sur Delon, après lequel ils vont courir pour récupérer ce "journal intime de la corruption".

Thriller politique fortement teinté d'une paranoïa criminelle typiquement 70's, MORT D'UN POURRI fut réalisé par un Georges Lautner au sommet de sa forme, disposant ici d'une équipe de rêve et d'un casting enviable. Avec Michel Audiard aux dialogues et à la co-scénarisation, nous sommes donc certains de retrouver des perles dans la bouche de tous les personnages !

Adaptation d'un roman de Raf Vallet, habitué de la Série Noire, cette super-production, bien que durant légèrement plus que deux heures, se laisse regarder sans problèmes en raison de son rythme vif et des relations noueuses entre les personnages. Retournements multiples, espérance de vie réduite, magouilles de toutes sortes, voilà une recette toute simple mais ô combien efficace !

Delon, dans le rôle principal, est bien fier de lui, et frime tant qu'il peut, entouré qu'il est de la crème de la série B française; Michel Aumont, gueule de fouine qui allait ré-apparaître en '90 dans un film au thème similaire, RIPOUX CONTRE RIPOUX; Maurice Ronet, le Dubaye refroidi, apparu dans de nombreuses productions des années '60-70 avant de sombrer dans MADAME CLAUDE; Jean Bouise, éternel moustachu fin finaud, habitué d'Yves Boisset vu dans FOLLE À TUER; Mireille Darc, la copine de Delon, déchaînée dans le surréaliste FANTASIA CHEZ LES PLOUCS ('71); Stéphane Audran, la veuve Dubaye qui ne rechigne pas à vider des bouteilles, superbe brunette mature, icône de Chabrol apparue entre autres dans LE TIGRE AIME LA CHAIR FRAÎCHE en '64...

Mais les deux véritables surprises sont ici Ornella Muti, en maîtresse de feu Dubaye, poitrine rebondissante et lèvres charnues, véritable tableau vivant et émouvant. Puis Klaus Kinski, avec sa classe habituelle, en haut dignitaire allemand aux sombres desseins, qui par sa seule présence sème une profonde inquiétude dans chaque scène où il apparaît, non doublé, ce qui nous donne l'occasion d'apprécier son petit accent tout mignon.

MORT D'UN POURRI est donc un grand cru européen, film policier presque sans police, action non-stop et scénario de qualité, qui n'ennuie pas une seule seconde et qu'on rêverait de voir apparaître sur le grand écran contemporain si seulement les artisans d'aujourd'hui n'étaient pas aussi obnubilés par le profit facile et les récits débiles. Orloff

  SEULE CONTRE LA MAFIA aka LA MOGLIE PIU BELLA aka THE MOST BEAUTIFUL WIFE - Damiano Damiani avec Ornella Muti, Alessio Orano, Tano Cimarosa, Salvator Baccaro, 1970, Italie, 1h48

Est-ce que Damiano Damiani n'essaierait pas de nous faire pleurnicher avec cette histoire d'amour impossible sur fond de mafia rurale sicilienne ?
Les rouages des clans qui tiennent les villages sont dénoncés : l'asservissement de la population par l'argent et la terreur, sous couvert de tradition et de pseudo-morale, la quasi-impuissance de la police lucide, et même la complicité de l'Eglise.
Dans ce contexte, nous mouillons les mouchoirs à mesure que se fréquentent un Roméo de la mafia omnipotente et une Juliette qu'il s'est choisi chez les culs-terreux. Eh oui, car le scénario prévoit qu'Ornella Muti ne joue pas le jeu : elle refuse de fermer les yeux sur les pratiques criminelles, d'obéir à l'autorité masculine ou à l'argent, de patienter jusqu'à devenir veuve. Tandis que son Roméo tout frais reste prisonnier des codes des familles qui l'ont élevé, il doit s'imposer. C'est donc déchirant comme du Shakespeare.
Pour les spectateurs les plus endurcis est inséré un passage montrant les paysans, qui habitent dans des préfabriqués en carton à une pièce commune, manger de la soupe à l'herbe dans leur assiette. C'est donc également miséreux comme du Zola.
On peut avoir moins de sentiment, on a toujours un estomac. Et des oreilles : les rares coups de coups de pétard ne viennent pas détendre l'atmosphère comme dans une kermesse, nan nan au contraire ils rappellent juste que des assassinats surprennent avec régularité. Sans oublier Ennio Morricone qui envoie les violons longs des sanglots de l'automne qui blessent les coeurs (avec - hé hé - les quelques discrets dzoing dzoing qui font sa patte).
Pour son tout premier film, Ornella Muti est gâtée : elle est violée à 15 ans, et on lui trouve comme papa Salvatore Baccaro, un illustre monstre du cinéma bis.
A la fin j'ai pu vérifier que le mot mafia n'est jamais prononcé : il s'agissait donc aussi d'un film à thèse.
Et sinon pendant tout le film il fait un grand beau soleil. Bigeyes

TIERRA DEL FUEGO aka Terra del fuoco - Miguel Littin, 2000, Espagne/Italie/Chili 

Triste !!! mais Ornella Muti semble très bien se défendre dans cette MARDE ESPAGNOLE-ITALIENNE-CHILIENNE,etc...

A vrai dire sa présence est forte et solide mais pas besoin de parler Espagnol pour se permettre de ronfler et de baisser les gardes ! Cette chiotterie ferait envier les pauvres de ne pas pouvoir visiter l'Europe tellement c'est ennuyant et inintéressant comme sujet et traitement.

Gais, femmes ainsi que n'importe quels humains avec des oreilles fonctionnelles devraient sérieusement s'en abstenir et les autres se doivent d'être carrément des FANATIQUES DÉVOUÉS D'ORNELLA MUTI pour être en mesure de recevoir cette torture inhumaine qui nous est imposée lors de ces interminables 108 minutes d'enfer !! J'hésite encore a dire FANATIQUE DÉVOUÉS ou bien CAS PATHÉTIQUES FROLANT LA DÉMENCE !!

COMPTE FINAL :    

Ornella : 10

Esp/ital/chi : 0   Baron Blood

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