Le Post Nuke ou films d'action post-nucléaire a vécu ses années d'or après la sortie de Mad Max Road Warrior. Les copies et hommages sont venus de partout, pas seulement d'Iitalie ! Un sous-genre prolifique dont on retrouve des ancêtres depuis que la bombe atomique existe...

mise à jour le 23 mars 2022

2019 AFTER THE FALL OF NEW YORK aka  2019 - Dopo la caduta di New York - Sergio Martino, 1983, Italie

L'un des derniers courants populaires du "cinéma de genre" en Italie fut celui qu'on appelait " post-nucléaire ". Après le péplum, l'espionnage, le giallo, le western et tant d'autres, on se reportait dans le futur post-apocalyptique pour décrire des conditions de survie difficiles dans un décor dévasté.

Ce film est sans doute l'un des plus imaginatifs du genre. Réalisé par Sergio Martino, il a comme avantage de départ un scénario imaginatif et sans temps morts. L'idée de base est certes un peu "psychotronique", mais on en a vu d'autres : un aventurier solitaire est chargé par un homme politique de retrouver la seule femme fertile...  Celle-ci assurera la descendance de la race humaine qui risque l'extinction. La dame en question se cache à New York, où notre héros est envoyé en compagnie de deux acolytes.

On reconnaît un schéma de base très populaire, celui des contes (mission déléguée à un héros par une figure d'autorité plus âgée, adjuvants, opposants, combat qui se déroule hors de la ville du héros, etc.). C'est donc dire qu'il faut accepter de jouer le jeu pour apprécier.

Oh, bien sûr, le film a un peu vieilli, avec toutes ces maquettes, ces maquillages "punk" très années 80 et la musique rétro new wave des Oliver Onions. Pourtant, il serait bête de bouder son plaisir devant cette bande rythmée et sans prétentions. Sergio Martino y voyait peut-être le moyen de véhiculer certaines opinions idéologiques et politiques, mais il est clair que son mandat premier était de divertir son public, et il y parvient.

Son film est riche en rebondissements, et il s'avère impossible de prévoir ce qui nous attend au détour de cette bande assez inventive. On y retrouve aussi des interprètes plaisants, comme George Eastman (qui semble évadé de la Planète des Singes) ou Edmund Purdom. Le jeune héros est Michael Sopkiw, acteur de films d'action ayant surtout sévi dans des productions italiennes (pour une assez brève filmographie, d'ailleurs). Martino ne l'a certes pas retenu pour sa grande expressivité, sans doute plus pour sa forme physique et son look qui cadre bien avec l'entreprise.

Dans la tradition du cinéma italien, le cadrage est souvent élaboré, et on se retrouve au final avec un produit très professionnel par certains aspects, mais un peu amateur pour d'autres (j'évoquais les maquettes... On peut également mentionner la drôlerie involontaire de quelques répliques). La tonalité surréalisante du récit rappelle parfois les grandes heures du feuilletonisme à l'européenne (homme-singe, nain, rayons laser verdâtres, ordinateurs démodés qui clignotent...).

Le DVD de Shriek Show propose une belle restauration du film, de même qu'une bande-annonce "maison" un peu catastrophique. Les interviews sont toujours menées de manière aussi approximative. C'est donc aux interviewés de s'en tirer de leur mieux. George Eastman est amusant, même s'il paraît dormir dans sa chaise ; Sergio Martino, très docte, a l'allure d'un vieux prof d'Université. Quant à l'acteur Al Yamanouchi, il accorde l'entrevue la plus embarrassante, ne sachant trop quoi dire face à un intervieweur mal à l'aise. Une piste de commentaires audio jugée offensante par quelques personnes du milieu (on s'en prenait notamment au Forum Mobius) a été supprimée pour le second pressage du DVD.

Ce 2019 est, en définitive, l'un des meilleurs films post-nucléaires qu'il m'ait été donné de voir. Il permet certainement de passer un bon moment, pour peu qu'on soit dans les bonnes dispositions pour l'apprécier. Howard Vernon

2020 TEXAS GLADIATOR aka Anno 2020 - I gladiatori del futuro - Joe D'Amato, 1982, Italie

Ère post nuke.

Une bande de justiciers éliminent la vermine et protège la veuve et l'orphelin. Un des justiciers tente de violer une blonde, son collègue (Al Cliver) s'interpose. La fille le convainc alors de venir avec elle dans son village pacifiste.

Quelques années plus tard, ils ont un gosse. La vie est belle. C'est alors que débarque une bande de motards-cow-boy dirigé par le justicier banni du début. Ils prennent d'assaut le village, sans grand succès. Viennent ensuite les renforts: une milice armée, munie de bouclier thermo magnétique résistant aux balles. Tout ce petit monde est dirigé par un nazillon chauve et boiteux d'une grande laideur. Al Cliver y laissera sa vie.

Encore plus tard, des rangers, héros de la révolution, vont tout mettre sur pied pour faire tomber les méchants. Pour ce faire, ils font appel aux indiens (!) dont les flèches traversent les boucliers thermo-magnétiques !

Les indiens sont de toutes beautés, avec du poil au menton, des cheveux longs et tous les clichés imaginables.

Les dialogues sont à hurler, et les figurants formant les armées se comptent sur les doigts de nos deux mains.

Super Z, super fauché, terriblement drôle, je l'ai trouvé moins chiant que ENDGAME, pour le comparer à un autre post-nuke de D'Amato.

Par contre, il n'y a aucun gladiateur en vue, malgré le titre du film. Kerozene

Après un conflit atomique, le monde est détruit, et les rares gens honnêtes qui essaient de faire fonctionner des petites usines (ça pollue ça non ? Ils ont rien compris) se font attaquer par des hordes de barbares en 125 cm3.Un TEXAS GLADIATOR nommé Nisus renonce à la violence et va s'installer dans un de ces havres de paix avec Maida, une jeune femme plutôt bien foutue, y a un gosse, jusqu'à ce que une bande de méchants en 125 et d'autres méchants avec des boucliers anti-balles les attaquent. Ils tuent Nisus ( !) et après avoir violée Maida, la vendent à un type qu joue à la roulette russe dans un bar. Alors arrivent trois des Texas Gladiators qui la sauvent et décident, avec l'aide des Indiens, de botter le cul aux méchants.

Ah, mes amis un sympathique nanar sauce MAD MAX que voilà !Que ceux qui adorent les poursuites en 125 et les gunfights à deux euros se repaissent avec cette œuvre cinématographique, car elle en est garnie. En gros, des barbares et des cow-boys se tirent dessus pendant une heure et demie, et des fois une fille se fait péter le soutif pour égayer le tout. Le truc de d'Amato c'est quand même le sadisme et on trouve dans son film des scènes qui, dans un film moins ridicule, deviendraient franchement dérangeante :un gros barbare viole un jeune ado, une nonne se tranche la gorge pour ne pas se faire agresser par des barbares au fond de teint vert, un gros shériff qui rappelle Roscoe P.Coltrane torture George Eastman en l'assoiffant puis en lui faisant boire de l'eau dans laquelle il a pissé...

Mais hormis ces fautes de goût,2020 TEXAS GLADIATORS est un film qui se laisse assez bien regarder .Cool. The Masqué

AFTER SHOCK - Frank Harris, 1990, États Unis

En son temps, le CYBORG de Pyun a fait des petits. AFTER SHOCK en fait partie: baston de kickfighting dans un futur post apocalyptique résumé à un désert et quelques ruines. Mais Frank Harris est un malin, il ne veut pas faire un CYBORG 2, lui il veut faire son film à lui. Alors il ne met pas de cyborgs en scène, mais une femme extra terrestre à la recherche d'une solution de paix pour sa planète. Pas de chance: les humains font tout pour s'entretuer, et ce n'est pas Richard Lynch ni John Saxon, chefs d'une armée de fascistes sans scrupules, qui vont me contredire.

Les gentils se battent contre les méchants à grands coups de pompe dans la gueule, Matthias Hues promène sa masse musculeuse maladroitement, Michael Berryman porte du rouge à lèvre, Christopher Mitchum joue le chef rebelle qui donnera un exemplaire de la constitution américaine à la jeune extra terrestre incarnée par Elizabeth Kaitan, une des KILLER BIMBOS, et le héros est un bellâtre quasi inconnu qui frappe sec en compagnie de son sidekick noir. Au final AFTER SHOCK est un post nuke mou et assez inintéressant. Kerozene

AMERICA 3000 - David Engelbach avec Chuck Wagner, Laurene Landon, 1986, États Unis, 84m 

Distribué par la Canon durant les années 80, au beau milieu de titres mettant en scène Chuck Norris en militaire bourrin, ou pour coller un peu plus au sujet, au Cyborg avec Jean-Claude Van Damme, America 3000 est une petite série B bourrée de défauts, complètement idiote, mais néanmoins assez sympathique à regarder puisqu'elle propose une approche différente et assez grand public de tous les films post Mad Max 2. Enfin, de part la place de la femme dans la société qui nous est dépeinte à l'écran, America 3000 se rapprocherait d'ailleurs plus de titres comme la série des Roller Blade ou The Sisterhood, et non des productions viriles chargées de testostérone qui nous sont habituellement servies.
900 ans après l'holocauste, la civilisation humaine n'a pas réussie à se remettre d'aplomb, une adaptabilité hors norme de l'espèce en somme. Plusieurs castes cohabitent violemment, toutes dominées par une tribu de femmes bien propres sur elles. Les esclaves quant à eux, se trimballent en pagne comme des hommes des cavernes, usant d'ailleurs d'un langage un peu bidouillé, d'autres hommes sont traités comme des animaux auxquels on a coupé la langue afin qu'ils ne puissent plus s'exprimer etc. Bref c'est le paradis sur Terre.

C'est dans ce monde barbare et anarchique qu'habillé comme un cosmonaute, un individu va se lever, un mâle bien décidé à changer tout ça et de rétablir l'existence de l'Homme avec un grand H. Un discours moralisateur traité avec beaucoup de légèreté, mais America 3000 fonctionne plutôt bien malgré un rythme pas toujours très soutenu et un déroulement parfois difficile à suivre pour peu que l'on tente de s'intéresser au background du récit.
A l'inverse de Mad Max et de nombreux films de genre post-apocalyptique, les vestiges de la civilisation précédente sont vraiment très peu nombreux. Entre deux petites ruines, les hommes se déplaçant à cheval dans le meilleur des cas, et s'affrontent en usant d'arbalètes aussi costaudes que des cures dents. Rien de bien folichon pour assurer le spectacle, mais heureusement, ces derniers vont mettre la main sur un arsenal américain abandonné, et ainsi s'accaparer quelques grenades, des feux d'artifices, un joli fusil laser et un indispensable poste à cassettes diffusant du rock à tout va.

Si la réalisation est assez réussie, il est dommage que l'ambiance retranscrite tende un peu trop vers l'optimisme à outrance, la volonté de reconstruire un monde meilleur bla bla bla, soutenu par de nombreux éléments virant à la comédie, comme la présence d'un monstre stupide ressemblant un peu à un croisement entre un yéti hirsute et Chubacca, sans parler des dialogues très légers ou des situations rarement sérieuses. A voir tout de même par curiosité, sans oublier de laisser son cerveau sur le mode veille. Nachthymnen

AMERICAN CYBORG - Boaz Davidson, 1994, États Unis

Dans un futur post-apocalyptique en proie à la plus désolante des déchéances, l'humanité se meurt lentement. Si elle se fait peu à peu décimer par les cyborgs, il se trouve qu'en plus de cela toutes les femmes sont devenues stériles, incapables d'ovuler. Toutes, sauf la bien nommée Mary, une jeune fille appartenant à une communauté de scientifiques qui parviendra à donner vie à un foetus grandissant dans un réceptacle de verre. Malheureusement, l'euphorie est de courte durée. Un cyborg décime tout ce petit monde de manière plus que radicale. Seule Mary parvient à s'enfuire, son foetus embarqué dans un sac à dos. Elle court à destination de la côte Atlantique où des européens viendront la recueillir afin de refonder l'humanité... car il faut savoir que les Européens se sont soulevés contre les machines. Bien évidemment, notre cyborg la prend en chasse, et heureusement pour elle, elle rencontre Austin (Joe Lara), un gentil rebelle chevelu qui lui donnera un sacré coup de main.

Ce lascar de Boaz Davidson marche sur les plates bandes d'Albert Pyun et de son CYBORG au décors d'usine désaffectées avec peu de conviction malheureusement, mais son récit contient suffisamment d'éléments rigolards pour nous permettre de passer un moment divertissant. D'abord grâce au premier cyborg à moustache de l'histoire qui semble sortit tout droit d'une partouze SM gay avec son blouson de cuir recouvrant son torse nu. Ensuite grâce à quelques personnages hauts en couleur, comme un gang de loubards homosexuels fringués comme des danseuses du carnaval de Rio, ainsi qu'une horde de mutants cannibales au faciès déchirés désireux de lécher (!) notre héroïne. Notre héroïne justement, venons-en ! La Mary, jeune beauté pure ayant donné naissance à l'enfant qui pourrait sauver l'humanité alors qu'elle n'a jamais connue l'amour d'un homme. La Mary, crucifiée par de vils anthropophages fornicateurs. La Mary, recouvrant sa tête d'un châle familier... Pour un peu, on pourrait trouver ces références messianiques quelque peu gavantes, mais comme rien n'est vraiment pris au sérieux on n'en tient que très peu rigueur. Quant à Joe Lara, il ballade son air de poisson frit, verse une larme de temps à autre, fronce les sourcils, bref, il nous fait l'éventail de l'actor's studio avec tout le talent qu'on lui connaît, à tel point que même ses scènes de baston face au cyborg à moustache semblent un peu fades. Bref, tout cela n'est certes pas très folichon, mais ça a le mérite de divertir. Kerozene

BLOOD PIGS - Brian Paulin, 2010, États Unis 

On ne rigole pas, chez Morbid Vision Films. On y fait du film fauché ultra gore de très bon goût et très premier degré, où les crânes se font défoncer, les cages thoraciques éclater, et où un mort-vivant vomi sur le fessier d'une jeune femme avant de le déchirer à mains nues! A en croire imdb, le budget  de ce "Blood Pigs" se monte à quelques 5'000 dollars. Si c'est vrai, il ne fait aucun doute que le moindre cent a été investi dans les effets de maquillages craspecs de cette bande qui fleure bon l'amateurisme et la passion, et dont la qualité des effets spéciaux rattrape aisément le jeu plus qu'hasardeux d'acteurs gentiment foireux qui font les zouaves avec des katanas en se prenant pour des samouraïs gothique new-age ultra geek. L'action se déroule dans une version post-nucléaire de notre monde où les quelques survivants doivent faire face non seulement à quelques zombies joliment décharnés, mais aussi à un alarmant manque de nourriture. L'alternative: bouffer du zombie! Voilà une approche pour le moins inédite malgré un florilège de défauts et de maladresses. Ici, les protagonistes en manque d'hygiène ne sont jamais sales, sont toujours rasés et souffrent de dialogues merdiques, mais on les pardonne gentiment car tout ceci est finalement plus généreux que bien d'autres films de zombies plus friqués et moins sanglants qui n'ont certainement pas l'audace de pousser le bouchon jusqu'à offrir de monstrueux mutants décharnés en guise de feu d'artifice final. Kerozene

BOOBY TRAP aka WIRED TO KILL - Francis Schaeffer, 1986, États Unis

Dans le futur - enfin, par rapport à 1986, une saloperie de maladie fait des ravages au sein de la population mondiale, le T.A.P.E.X., obligeant les autorités à créer des zones de quarantaine. En 1998, la maladie a été éradiquée, mais les zones de quarantaines existent toujours et abritent désormais les pires rebus de la société. Un des gangs part justement en vadrouille foutre la merde dans un quartier résidentiel, juste pour le fun, drogués par tous les orifices.

Steve est un jeune gars brillant, petit génie de l'électronique et musicien talentueux qui vit avec sa mère et sa grand-mère (ahum, oui, c'est pas moi qui le dit, hein), et il abrite Rebecca, une copine qui s'est fait chasser de chez elle par son père qui s'est trouvé une nouvelle pouf. Mais pas de bol, le gang débarque chez Steve, casse la gueule à la mère et casse les jambes de Steve. Mais Steve va se venger: sa grand-mère sera ensuite tuée, sa mère envoyée à l'hôpital, s'en est trop. Immobilisé dans une chaise roulante, il décide de mettre un terme aux agissements du gang avec l'aide de Rebecca, mais aussi de son robot Winston qu'il commande depuis chez lui grâce à un gant, véritable révolution technologique. La guerre est déclarée, le petit génie et ses gadgets contre les gros loubards défoncés.

Hum, voila qui n'est pas bien terrible, faux sous MAD MAX, on apprend pourtant qu'il y a eu une guerre, mais le décor de désolation n'existe que dans les zones de quarantaines. Mais le gang est bien présent et ses membres sont bien crétins. Le coup du petit génie de l'électronique gonfle, comme d'habitude - je sais pas pour vous mais moi ça me saoule - et les dialogues sont par moment d'une hallucinante connerie ! Est-ce du au doublage français ? Possible. Pas grand chose à garder dans ce bourbier en ce qui me concerne. Kerozene

A BOY AND HIS DOG aka Apocalypse 2024 aka Psycho Boy and his Killer Dog - L.Q. Jones avec Don Johnson, 1975, États Unis, 91m

La troisième guerre mondiale a laissé la Terre dans un état désastreux où une poignée d'humains tentent de survivre dans des lieux désertiques et sans règles. Un jeune homme nommé Vic fait parti des survivants et a un étrange lien télépathique avec Blood, un vieux chien soupe au lait. Les deux compagnons font équipe, Blood cherchant du museau les odeurs féminines pour permettre à Vic de tirer un coup pendant que le jeune homme, trouve la nourriture pour le chien. Un jour, Vic tombe sur une jeune femme avec qui il tombe follement amoureux, allant même jusqu'à la suivre dans les sous-terrains où vit une communauté étrange, tentant de recréer le monde comme il l'était avant la bombe atomique.

Adapté d'un roman de Harlan Ellison que je n'ai pas attaqué encore, A BOY AND HIS DOG est un Post Nuke sympathique, drôle et original. Même si la structure même du film n'est pas terrible, changeant de façon brusque les évènements rendant le film plutôt hétérogène, on embarque quand même dans cette histoire et dans des personnages attachants. Les trente dernières minutes dans le monde sous-terrain sont intéressantes, un peu creepy à voir non seulement à cause de quelques scènes marquantes mais aussi à cause de tous les habitants, maquillés comme des personnages de foires. Dommage par contre qu'on ne voit pas plus le chien, les dialogues entre lui et le personnage principal sont vraiment hilarants. Au final, un Post Nuke qui sort du lot et qui s'avère une belle surprise même si c'est loin d'être parfait. Abba

Le CIMETIÈRE DES VOITURES - Fernando Arrabal, 1983, France 

Arrabal, dramaturge et romancier, était membre du " Panique ", l'un des derniers mouvements littéraires de la fin du 20e siècle. Y participaient également Jodorowsky, André Ruellan (romancier et scénariste de plusieurs bons films, dont Le seuil du vide, de Jean-François Davy) et Roland Topor (auteur du roman Le locataire dont Polanski a tiré son film, et également interprète de Renfield dans le Nosferatu d'Herzog). On le voit, ce mouvement regroupait des personnalités assez inventives.

Arrabal est, hélas, celui que je prise le moins parmi les quatre. Son meilleur film, J'irai comme un cheval fou, contenait cependant des moments assez étonnants, mais, à l'instar de beaucoup de réalisateurs des années 70, le passage aux années 80 ne l'a pas laissé indemne.

Le cimetière des voitures, film "intello", est très pénible et ennuyeux. Il met en vedette Alain Bashung qui en profite pour pousser la chansonnette, dans un délire new wave particulièrement atroce. Les chansons sont toutes uniformément hideuses, dans la composition, la production et l'interprétation. Cette version tordue de l'univers post mad-max du début des années 80 se veut une relecture rock de l'histoire de Jésus Christ. Sur papier, l'idée devait sembler séduisante, mais elle est assassinée par un climat de vulgarité facile, par un maquillage rétro-punk ridicule, un ennui profond, et, encore une fois, par cette musique stridente insupportable. Faut-il s'étonner que ce soit son dernier film ? On lui préférera, et de très loin, J'irai comme un cheval fou. Howard Vernon

CITY LIMITS - Aaron Lipstadt, 1985, États Unis 

Film pondu par l'équipe qui nous a fait ANDROID et qui comprend un casting plutôt impressionant pour la merde que c'est: Kim Cattrall, John Stockwell, Rae Dawn Chong, James Earl Jones, Don Opper (également scénariste et producteur). Dans le futur ou tout est dévasté et pourri, un jeune bouseux monte sa moto et se casse vers la ville dans laquelle des gangs de motards survivent comme ils peuvent. Son rêve: rejoindre les Clippers, dont l'autre gang de la ville sont les ennemis jurés. Mais de gros vilains industriels veulent se débarrasser de ces voyous. Bien sur, ils seront tous liés à la fin pour se battre contre les vilains industriels. Totalement nul, les personnages sont hyper clichés, avec des motos de merde customisées façon A-TEAM cheapos, ils portent des fringues tellement zéro, (mal)heureusement le ridicule ne tue pas. La musique du film est insupportablement mauvaise, les dialogues d'une navrante platitude, rien n'est crédible, et surtout pas les décors "apocalyptiques" qui se limite à une rue sombre, un hangar poisseux et un mirador en bois. Prévisible, chiant, ridicule, mauvais... Difficile de trouver un film aussi nul qui n'arrive pas à soulever l'intérêt de part ce statut de mauvais film. Kerozene

COLD HARVEST aka LE VIRUS aka CHASSE A L'HOMME - Isaac Florentine, 1999, États Unis 

Après que la Terre ait été percutée par une météorite, le monde fut plongé dans une nuit perpétuelle, l'humanité sombra dans le chaos et une épidémie de peste ravagea une bonne partie des survivants de ce cataclysme apocalyptique. Les États-Unis sont retournés à l'âge des pistoleros et désormais, villes en ruines et déserts nocturnes ne sont que le théâtre de scènes de grand banditisme et de criminalité crasse que seuls quelques chasseurs de prime poussiéreux viennent perturber. Roland (l'endive Gary Daniels) est l'un d'eux. L'homme porte un cache poussière usé, un foulard autour du cou, un flingue à la ceinture et mâchouille par moment un bout de cigare comme l'aurait fait le Clint Eastwood de Sergio Leone. Rapide comme l'éclair, Roland n'est pas ce qu'on peut appeler un enfant de cœur, contrairement à son frère jumeau Oliver (l'endive Gary Daniels aussi), homme simple rêvant de fonder une famille avec sa femme Christine (Barbara Crampton, toujours aussi charmante près de 15 ans après RE-ANIMATOR). Le couple est d'ailleurs escorté par les forces de l'ordre car lui est porteur d'anticorps ayant la particularité de pouvoir mener à la découverte du vaccin contre la peste. Mais la bande à Little Ray (Brian Genesse, vu dans plein de Nu Image) attaque le convoi et tue le gentil Oliver. Découvrant que madame est enceinte et donc porteuse des anticorps si précieux, Little Ray et ses sbires la prennent en chasse, ce que Roland ne va bien entendu pas laisser faire.

Mais que voila un joli méchoui made in Nu Image qui reprend des éléments du 2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK de Sergio Martino plongés dans une atmosphère de western nocturne ponctué de scènes d'action étonnamment efficaces directement issue du cinéma de Hong Kong, que ce soit au niveau des violents combats d'art martiaux où les éléments de décors se font pulvériser, ou au niveau des gunfight à la John Woo. On n'en attendait pas tant et la surprise est plutôt bienvenue car si l'ensemble n'est certes pas génial, il en devient plutôt divertissant. Bien entendu, un tel produit ne serait pas si " cool " sans ses gros défauts, à commencer par l'inexpressif Gary Daniels (FIST OF THE NORTH STAR) qui change de gueule uniquement lorsque son personnage se fait torturer en se faisant lacérer le dos par des barbelés, mais le plus poilant est sans aucun doute le détecteur d'anticorps, radar permettant de localiser à distance les porteurs de ceux-ci. Dans un monde dévasté et insalubre, un tel niveau de technologie (aussi improbable soit elle) ne fait bien évidemment pas très sérieux. Un petit mot encore pour ce bad guy patibulaire qui, dans un excès de nostalgie, confie pensivement à sa prisonnière qu'il a un faible pour les nez. COLD HARVEST, le premier film nezophile du monde ? Kerozene

CYBORG - Albert Pyun avec Jean-Claude Van Damme, Deborah Richter, Vincent Klyn, Alex Daniels, Dayle Haddon, Ralf Moeller, Blaise Loong, Haley Peterson, Terrie Batson, 1989. États Unis, 85m

Au XXIième siècle, le monde est dévasté par une guerre nucléaire et les survivants sont menacés par une peste meurtrière. Des savants rassemblés dans un laboratoire à Atlanta ont conçu un androïde féminin, Pearl Prophet, qu'ils envoient dans le monde extérieur afin de recueillir des informations importantes pouvant les aider à développer un remède contre cette peste et empêcher l'extinction de l'humanité. Alors qu'elle était sur le chemin du retour, Pearl Prophet est interceptée par un groupe de pillards criminels dirigés par un dénommé Fender Tremolo. Un guerrier solitaire, Gibson Rickenbacker, intervient toutefois pour sauver l'androïde et l'aider à rapporter les informations aux savants. En effet, il s'avère que Rickenbacker à un compte à régler avec Tremolo qui fût le responsable du massacre de sa famille autrefois. L'aventure est toutefois parsemée d'embûches pour Rickenbacker car Tremolo et ses pillards sont de redoutables adversaires mais il obtient l'aide d'une femme, Nady Simmons, pour survivre à toutes les épreuves.

Le thème et le contexte post-apocalyptique de ce film de série B n'est évidemment pas neuf puisqu'ils furent lancés par la série des MAD MAX et par la série d'imitations américaines et étrangères qui a suivi. Il ne faut donc pas s'attendre à un renouvellement du sujet ici malgré les efforts notables du réalisateur d'Albert Pyun de styliser son film. L'intrigue ne se résume grosso modo qu'à une suite de poursuites et de confrontations armées ou à mains nues où les effets de violence sont bien entendus suralimentés et survitaminés en cruauté pour satisfaire avant tout les amateurs du genre. Quelques "matte paintings" et trucages sporadiques retiennent l'attention mais dans l'ensemble, ce long-métrage porte plus à rire à cause de ses invraisemblances criantes (ex. le héros qui échappe à la mort après une longue crucifixion), ses décors faits de bric et de broc et ses personnages outrancièrement simplifiés. Il s'agit donc en fin de compte d'un divertissement modeste et parfois rigolo produit par la compagnie CANNON où Jean-Claude Van Damme, qui en était à son deuxième film en tant que vedette, joue le héros de façon monolithique. Mathieu Lemée

CYBORG 2 aka: CASH REESE: GLASS SHADOW - Michael Schroeder, 1993, États Unis 

En l'an 2074, le monde est dirigé par les deux plus grosses boîtes de cybernétique, dont Pinwheed, qui rêve de voir son concurrent mordre la poussière. Les ingénieurs de Pinwheed mettent alors au point le Glass Shadow, un explosif liquide injecté dans le corps d'un cyborg femelle qui explose en temps voulut - si possible le but est de la faire péter en plein coït avec un des big boss de la société concurrente...

Cash Reese (Angelina Jolie, pas encore siliconée) est une cyborg dernier modèle. Douée d'intelligence, de sentimentalisme et de compassion, elle est l'élément choisi pour se faire injecter une énorme dose de Glass Shadow. Mais son professeur d'art martiaux (Elias Koteas) est amoureux d'elle - chose strictement interdite, et tente de la sauver avec l'aide surprise du mystérieux Mercy (Jack Palance), un guerrier légendaire mi-homme mi cyborg qui aime jouer avec les mots et n'apparaissant que par postes cathodiques interposés et qui fut autrefois l'amant humain d'une femelle cyborg.

CYBORG 2, malgré quelques stock shots gratuits et inutiles du premier film, n'entretient aucun rapport avec son modèle qui se déroulait dans un monde post-nucléaire et non un monde sur-industrialisé comme c'est le cas ici. Mais cela n'a aucune importance de toute façon et on s'efforce à suivre cette pathétique transposition de Roméo & Juliette au pays des cyborgs avec une grosse dose de bonne volonté. Le film s'avère être d'un ennui d'une redoutable efficacité que seuls la plastique de la future Lara Croft et l'interprétation d'un tueur psychopathe narcissique incarné par un Billy Drago inspiré viennent altérer.

Le réalisateur, Michael Schroeder, s'était autrefois fait gentiment remarquer avec une série B assez correcte appelée OUT OF THE DARK (L'ARME DU CLOWN) avec Karen Black. Il s'est compromis par la suite avec CYBORG 3. Le film a été distribué en France sous le titre de CASH REESE : GLASS SHADOW après le succès de TOMB RAIDER, reprenant un visuel similaire à l'affiche de ce dernier. Kerozene

DAMNATION ALLEY aka Les Survivants de la fin du monde - Jack Smight avec George Peppard, Jan-Michael Vincent, 1977, États Unis, 91m, d'après un roman de Roger Zelazny

L'action commence dans une base de lancement de missiles américaine. L'opérateur radar signale que des bombes atomiques ont été lancées de l'URSS... Cà y est, la 3ème est déclenchée. On lance les contre-mesures qui détruisent une partie des missiles mais pas assez, les grandes villes américaines sont détruites, c'est l'apocalypse... Pour ajouter à cela, les américains lancent leurs missiles aussi et boum le monde est ravagé...

Quelques temps plus tard, on retrouve nos quelques survivants de cette fameuse base. Le général devenu fou fait exploser la base par accident, ce qui réduit notre nombre de survivants à 4. Ce petit groupe décide de partir à la recherche d'autres survivants à bord de deux énormes machines blindées, montées sur un système tout-terrain efficace et équipées d'un lance-roquettes. Mais malheureusement la première machine est détruite par une tempête tuant l'un des 4 types. Leur périple les conduit à Las Vegas ou ils découvrent une survivante, puis dans une ville envahie par des cafards mutants et carnivores. Ils devront encore affronter d'autres tempêtes radioactives et des sales types irradiés avant de trouver enfin un coin de l'Amérique épargné par les bombes.

J'avais ce film en Super 8 au grenier et par après j'ai trouvé un bon enregistrement vhs. Mais plus vu depuis quelques temps, le regardant hier j'ai été surpris de reconnaître Jan-Michel Vincent le héros de la série Airwolf et une autre star du petit écran des années 80: George Peppard, le Hannibal de la A-team (présent aussi dans le sf, Battle Beyond the star). Si Vincent est le jeune gars qui roule des mécaniques sur sa moto, je n'ai pas encore reconnu Peppard.

C'est un bon petit film post-apocalyptique, les décors sont pauvres et désolés, on voit surtout l'état du ciel, toujours zébrés par des courbes de couleurs vertes, mauves, etc... pour signaler que la terre subit les effets des radiations atomiques. La scène des cafards est une scène fort connue, c'est en général celle que l'on se rappelle le plus. Le Landmaster (le gros véhicule) est bien imaginé. Bien sur le film n'a pas bien vieilli mais il reste quand même agréable. Disons que le genre de film ou la terre est dévastée par la bombe atomique n'est plus vraiment aux goût du jour il me semble. Dragonvolfied

Une base militaire, un vieux et un jeune qui ne s'entendent pas, le déclenchement de la guerre nucléaire. Deux ans plus tard, on sort deux camions blindés spécialement conçus pour traverser l'Amérique, histoire de vérifier les signaux radio qui parviennent d'Albany, dans l'État de New York. Faut dire que la terre a basculée sur son axe et le ciel est embrasé par les radiations qui ne sont plus mortelles. Départ sur la route de l'enfer, d'où le titre anglais de Damnation Alley, à la rencontre d'une femme, d'insectes mangeurs de chair, de rednecks pouilleux et d'un jeune sauvage. Vont-ils se rendre ?

Je gardais le souvenir d'un camion impressionnant et c'est la seule chose qui impressionne encore. Le scénario, tout comme la mise en scène, est remplit de lieux communs, les effets spéciaux, surtout au niveau des insectes, sont souvent lamentables. Les acteurs monolithiques n'aident en rien, pas plus qu'une fin incroyablement convenue. Que le noir de service aie une fin atroce, que la scène de douche soit cadrée sur la tête, que les surprises soient télégraphiées, tout concorde pour ne se rappeler que de ce camion. D'ailleurs à sa sortie, on disait que la plus grande partie du budget y était passé. Okay. Vite oublié.

Jack Smight, réalisateur qui a longtemps oeuvré pour la télévision, a entre autres signé THE ILLUSTRATED MAN d'après le roman de Ray Bradbury, ainsi que FRANKENSTEIN, THE TRUE STORY. Mario Giguère

DAY THE WORLD ENDED - Roger Corman, 1955, États Unis

Acteur actif au sein du boom du film de SF paranoïaque des années 1950, Roger Corman parvient dans ce cadre à être l'un des premiers (le premier?) à aborder le sous-genre du film post-nuke avec ce DAY THE WORLD ENDED. Suite à une guerre atomique que l'on imagine fulgurante, un petit groupe d'individus se voit dans l'obligation de cohabiter dans une maison isolée et définitivement trop étroite. Les tensions montent très rapidement entre les propriétaires de la demeure et leurs invités providentiels qui font immédiatement montre d'une certaine animosité, en particulier cet homme arrogant qui se met rapidement en tête de refonder l'humanité à partir de zéro avec la fille de son hôte, une jolie blonde un peu nunuche qui entretient une relation platonique avec un bellâtre de type californien. De plus, l'un des survivants a été fortement irradié et son comportement est de plus en plus étrange : il refuse de manger, est obsédé par la viande rouge et s'offre des escapades nocturnes dans les brouillards radioactifs.

DAY THE WORLD ENDED se déroule en grande partie dans la maison en question. Le monde post-apocalyptique est ici résumé à une radio qui ne capte plus aucun signal (témoin de la probable annihilation de l'humanité), quelques plans extérieurs montrant une faune aux prises avec des fumigènes savamment disposés hors champs et à des images d'un ciel menaçant. Menaçant car possiblement porteur de pluies radioactives. La grande menace semble en effet être la conséquence directe des effets des bombes sur l'environnement et l'atmosphère, mais finalement le danger ne viendra pas d'un revers de la nature mais de l'Homme lui-même. Outre la présence d'un trentenaire (qui semble plutôt en avoir quarante) aux tendances psychotiques au sein du groupe, c'est au final un hideux mutant à cornes muni d'une carapace et de trois yeux qui s'avère le plus dangereux. La métaphore sur les dangers du nucléaire dans toute sa non-subtilité donc, mêlée non pas à une illustration de la menace communiste mais bien à une crainte de prise de décision irréfléchie de la part des gouvernements en place - qu'ils soient américains, russes ou autre. Au-delà du contexte politico-social plus ou moins conscient, le film tente surtout de capitaliser sur son mutant super kitsch en le mettant bien en évidence sur l'affiche d'un film dans lequel il n'apparaît finalement que lors des cinq dernières minutes (si l'on excepte les apparitions fugaces d'une ombre et d'une grosse pâte griffue). Pas vraiment de quoi s'extasier donc : DAY THE WORLD ENDED est au final plus bavard qu'excitant et dans le genre Corman fera nettement mieux l'année suivante avec IT CONQUERED THE WORLD. Il est intéressant de noter que cinq ans plus tard, Corman réalise THE LAST WOMAN ON EARTH qui semble être une version dépouillée de DAY THE WORLD ENDED où seuls le contexte de fin du monde et le conflit amoureux de deux hommes pour une femme sont conservés. Le résultat: inévitablement soporifique. Kerozene

DÉFENCE CONDITION 4 aka Def-Con 4- Paul Donovan avec Lenore Zann, Maury Chaykin, 1985, Canada, 88m  

Trois astronautes se retrouvent sur terre deux mois après un holocauste nucléaire et doivent affronter une réalité nouvelle et terrifiante.

Dans la très vaste famille des productions post-apocalyptiques, Def-Con 4, sans être un chef d'œuvre, apporte suffisamment de créativité pour que l'on y voit autre chose qu'un énième clone de Mad Max, tout du moins dans ses deux premiers tiers. Bien que le manque de moyens (budget d'à peine 1 million de dollars) se ressente par moments à l'écran, le réalisateur, Paul Donovan, parvient tout de même à créer un monde cohérent, ne cherchant pas à tout prix à éblouir le spectateur au travers de nombreuses cascades et autres explosions en tout genre. L'ambiance ici est assez noire, les personnages ont tous leurs côtés sombre, bien que les vilains du récit soient un peu trop stéréotypés mercenaires biens abjects, usant allègrement de violence gratuite etc.

Pas de tonnes de voitures customisées et de gangs à la pelle non plus dans Defence Condition 4, le seul véhicule aperçu, outre le vaisseau spatial, n'est autre qu'un tracteur bidouillé de manière à résister aux assauts divers. Les survivants du crash vont rapidement faire la rencontre des affamés, des hommes pauvres et isolés ayant tournés au cannibalisme, avant de se retrouver prisonnier du jeune Gideon, tyran sournois qui utilise tous les moyens mis à sa disposition pour localiser une zone de sécurité. Malgré quelques dialogues assez risibles (" Walker, sale pédé, attaque !!), des éléments scénaristiques trop simplistes ou peu exploités, des personnages un poil trop caricaturaux et une dernière partie tranchant un peu avec le reste du film, Def-Con 4 demeure un divertissement tout à fait honorable. Nachthymnen

DOOMSDAY aka Dévastation - Neil Marshall avec Rhona Mitra, Bob Hoskins, Malcolm McDowell, Alexander Siddig, David O'Hara, Craig Conway, Adrian Lester, Sean Pertwee, Darren Morfitt, MyAnna Burnin,.2008, Royaume-Uni/Afrique du Sud/Allemagne/États Unis,  113m, 108m en salles

En 2007, un virus mortel fait des centaines de milliers de victimes en Écosse. Incapable d'enrayer l'épidémie, le gouvernement britannique érige un haut mur au sud de la zone d'infection, abandonnant derrière celui-ci une population vouée à une mort certaine. Trente ans plus tard, alors qu'une nouvelle épidémie menace de décimer Londres, le gouvernement envoie une troupe d'élite de l'autre côté du mur dans la zone en quarantaine, afin de retrouver un scientifique, Kane, pour percer le secret de ceux qui, contre toute attente, ont survécu aux assauts du virus. Le gens du pouvoir espèrent ainsi trouver un remède pour enrayer l'épidémie et s'en attribuer le mérite aux yeux de la population. La mission se révèle périlleuse, alors que deux clans barbares ennemis, dont un dirigé par Kane lui-même, se sont formés dans la zone en quarantaine et sont en guerre. Le chef du commando, le major Eden Sinclair, entend bien toutefois aller jusqu'au bout malgré les dangers, mais elle doit faire vite car à Londres, la situation est devenu incontrôlable. En effet, un nouveau premier ministre a pris le pouvoir, et celui-ci ne semble pas avoir des intentions aussi humanitaires et généreuses, en ce qui a trait à la distribution d'un possible antidote pour guérir les personnes atteintes du virus.

Avec "DOG SOLDIERS" et "THE DESCENT", le réalisateur britannique Neil Marshall s'était montré habile à mélanger des genres (horreur, action etc.) qu'il affectionne. Pour "DOOMSDAY", l'auteur poursuit dans cette veine avec enthousiasme, le film se voulant un condensé hybride rendant hommage au cinéma d'anticipation et aux films post-apocalyptiques des années 70-80, particulièrement "ESCAPE FROM NEW YORK" et "MAD MAX: THE ROAD WARRIOR". Il fait donc bon de voir un long-métrage qui renonce aux effets spéciaux par ordinateur (Ah! Les bon vieux "matte-paintings"!), d'autant plus que "DOOMSDAY" avait un budget restreint (mais de 17 millions quand même!), un peu comme les modèles qu'il pastiche. Marshall ne s'est cependant pas contenté de faire des clins d'oeil référentielles dans son récit, car il n'hésite pas parfois à contourner les conventions pour solidifier son intrigue, à défaut de la renouveler entièrement. Cette façon de procéder permet à Marshall d'éviter d'américaniser son produit, en lui conférant au contraire un ton bien britannique, que ce soit dans ses sous-entendus politiques ou dans son humour outrancier, voire aussi avec des séquences délirantes parodiant avec un plaisir évident aussi bien "EXCALIBUR" que les oeuvres de Shakespeare ou "ROBIN HOOD". Par ailleurs, la mise en scène lors des scènes d'action se veut électrisante à souhait, surtout lors de la trépidante poursuite finale en bagnoles où les cascadeurs ont dû s'en donner à coeur joie. Marshall sait aussi exploiter avec inventivité dans ses prises de vues les extérieurs tournés en Écosse et en Afrique du Sud. Et le gore n'a pas été oublié dans la conception, car il y en a à profusion pour satisfaire les fans de sanguinolent. Passé inaperçu lors de sa sortie en salles, il convient pourtant de visionner cette oeuvrette solide et décoiffante dès que possible. Rhona Mitra (bientôt la star dans "UNDERWORLD 3") s'impose sans problèmes en héroïne tenace et combative, tandis que Bob Hoskins est encore en forme dans la peau d'un flic qui se veut, selon Marshall, un émule positif du personnage de gangster qu'il incarnait auparavant dans "THE LONG GOOD FRIDAY".Mathieu Lemée

EQUALIZER 2000 aka: APOCALYPSE WARRIORS - Cirio H. Santiago, 1986, États Unis

Une chiée d'année après la troisième guerre mondiale, les retombées radioactives ont transformé l'Alaska en désert aride habité par des hordes de sauvages sanguinaires se battant pour le pétrole. Celui-ci est possédé par les Maîtres Suprêmes (ça ne rigole pas). Horde de biker style Village People, casquette cuire, grosse moustache... Et vas-y que j'te flingue. Ces salopards n'ont aucun scrupule et zigouille quiconque se met sur leur chemin. Seulement un des officiers à pour dessein de prendre la tête des maîtres suprêmes. Le héros, officier dans leur rang, se fait trahir. Et c'est lui qui viendra à bout des super méchants grâce à un super flingue qui explose tout, qui te lâche des rafales de 284764875 cartouches à la seconde tout en giclant des roquettes, des obus et j'en passe. Le héros rencontrera une poule dont on regrettera qu'elle ne dévoile pas son opulente poitrine. Le chef des méchants rêve d'avoir ce super flingue, un de ses hommes (Robert Patrick période pré T2) essaiera de le garder pour lui. Le bodycount est élevé... Le tout est bien bordélique. Nous avons les voitures customisées de mise pour le genre post-nuke. Bon, ça pisse pas loin, décidément, à part George Miller et les italiens, personne n'arrive à en faire des bons de ces films. Kerozene

Les EXTERMINATEURS DE L'AN 3000 aka Gli Sterminatori dell'anno 3000 -Giuliano Carnimeo, 1983 

L'an 3000, la Terre est dévastée et ne ressemble plus qu'à un vaste champ désertique peuplé de quelques hordes de barbares sanguinaires - dont le plus méchant s'appelle Crazy Bull, d'une gentille communauté qui espère la renaissance de la nature, et d'Alien - cow boy solitaire pilotant une bagnole super blindée. La denrée rare est l'eau. La communauté gentille tente d'atteindre une source d'eau dans l'espoir de faire pousser un peu de verdure.
Alien accepte d'aider la communauté au grand coeur et fera équipe avec un enfant au bras bionique, Papillon - un bricoleur génial incarné par Luciano Pigozzi, et Trash, une femelle pour le moins forte.

Classique sous MAD MAX à l'italienne, celui-ci n'est pas le meilleur mais n'est pas le pire non plus. On y retrouve des voitures customisées, les punks loubards, la quête de la denrée rare. Carnimeo se tente à quelques timides ralentis à la Castellari. On retrouve ce vieux brigand de Luciano Pigozzi, sale gueule du bis rital, habitué des films de Mattei. Si le film est divertissant malgré son manque d'originalité, on s'y ennuie tout de même un tout petit peu. Mais le gros point noir reste la fin de film qui déconcertera le moins
regardant des spectateurs. Kerozene

FIN AOÛT A L'HOTEL OZONE aka THE END OF AUGUST AT THE OZONE HOTEL aka LATE AUGUST AT THE OZONE HOTEL aka KONEC SRPNA V HOTELU OZON - Jan Schmidt, 1966, Tchéchoslovaquie

Voilà une curiosité qui ne manque pas de piquant : un post-nuke nihilisto-féministe en provenance d'Europe de l'Est tourné dans un noir et blanc chatoyant. On y découvre une horde de jeunes femmes arpentant une terre inhabitée suite à une guerre fatale. Menées par une femme d'un certain âge qui a eu la chance de connaître la Terre peuplée par l'espèce humaine, cette dizaine de jeunes femmes d'une vingtaine d'années et n'ayant jamais côtoyé le monde civilisé se comporte de manière quasi primitive. Se nourrissant de boîtes de conserve, faute d'une terre saine propre à la culture, leur attitude infantile, voire quasiment barbare, est contenue par la sagesse de leur aïeule qui n'a jamais perdu l'espoir de trouver un jour un groupe de survivants. On suit alors leurs pérégrinations désolées jusqu'à ce qu'elle rencontre enfin un homme vivant dans les ruines d'un hôtel, l'Hôtel Ozone... Cet homme d'un certain âge se liera logiquement d'amitié avec leur leader. Cet homme pour qui l'ampleur du bonheur d'enfin pouvoir ressentir un contact humain après des années de solitude sera aussi grand que l'atroce désillusion qui l'attend.

Froid, dur, irritant et fascinant sont les mots qui viennent à l'esprit pendant la vision de ce film à l'ambiance pesante. Toute trace d'espoir se voit constamment balayée par des actes égoïstes, tout bourgeonnement de tendresse se voit annihilé par une ignorance destructrice. Et comme si cela ne suffisait pas pour rendre ce métrage difficile, les actes de cruautés envers certains animaux présentés ici n'ont rien à envier aux films de cannibales italiens. Si un serpent se faisant trucider peut ne pas déranger, si une vache abattue sans douleur avant de se faire étriper à mains nues peut ne pas particulièrement choquer, il est en revanche beaucoup difficile de rester insensible face à l'exécution douloureuse d'un chien errant visiblement blessé par balle pour les besoins du film et dont les hurlements de douleur ne seront abrégés que par un coup de crosse sur la nuque. Justifiable ? Certainement pas, même si cela sert les propos du film. Mais un chien ça se dresse, jusqu'à preuve du contraire. Malheureusement cela altère quelque peu l'appréciation générale d'un film rare et touchant dont le final ironique aura vite fait de laisser un goût amer dans la bouche. Fascinant donc, mais éprouvant. Kerozene

FIREFIGHT aka U.S.A. 2000, Scott Pfeiffer, 1988, États Unis

Le film commence par la présentation de quelques personnages: un couple qui ne s'aime plus, le mari est un beau gosse golden boy sans scrupule, on nous montre aussi des prisonniers qui s'évadent. Pendant ce temps, le golden boy part en avion en Amérique du Sud, sa femme en forêt chez son grand-père. Soudain, la radio annonce que l'URSS a balancé ses missiles sur les grandes villes du pays. L'occasion est trop belle, et le golden boy survivant s'improvise maître du monde, forme une petite armée de merde et massacre les mutants victimes des retombées radioactives. Bien sur, sa femme fait partie du groupe des gentils.

Assez minable, il faut l'admettre. Tout y est mal foutu dans ce film. Le film se déroule en forêt, et les survivants se flinguent comme des idiots. Le méchant est très méchant et les gentils très gentils. Comme les gentils sont ce qu'ils sont, ils gagnent. Et la fin montre une femme qui perd la vie en mettant un bébé au monde, ultime note d'espoir. Beurk. Kerozene

Après que les Russes aient lancer leur arsenal nucléaire sur les États-Unis, deux groupes de survivant essayeront de survivre aux radiations. Un groupe veut régner sur le monde nouveau, tandis que l'autre veut tout simplement se battre pour sa survie. On aura droit a une guerre entre les deux clans. Vraiment, une pauvre copie des films à catastrophe nucléaire, un peu a la Mad Max, mais avec beaucoup moins d'action et de budget. Rana

  FUTURE WORLD - James Franco avec Suki Waterhouse, Jeff Whalberg, James Franco, Milla Johovich, Lucy Liu et Margarita Levieva, 2018, États Unis, 90m

Dans un monde futur dévasté, un clan survit tant bien que mal dans un oasis dans le désert. La Reine du clan se meurt d'une maladie incurable sans des médicaments et c'est le fils de cette dernière qui devra aller dans le désert les chercher. Il aura cependant sur son chemin un dangereux chef d'un clan barbare et son esclave robotique, en recherche de son humanité.

Vous avez toujours voulu voir un Post-Nuke réalisé par James Franco, ALORS VOILÀ VOTRE CHANCE avec FUTURE WORLD, probablement un des films les plus inutiles que j'ai bien pu voir. Inutile parce qu'avec d'aussi beaux décors et une aussi belle image, on se retrouve avec un film COMPLÈTEMENT vide, qui semble se chercher durant sa totalité et qui semble préférer allonger inutilement chaque scène pour arriver dans les temps pour ne pas durer 50 minutes. Probablement qu'un court-métrage aurait d'ailleurs donné quelque chose de plus intéressant et concentré. La première partie du film est un vrai calvaire je dois dire, parce que la simple prémisse du film s'étire et que le personnage du cyborg qui prend une bonne partie du métrage, est absolument inintéressant et ne fait pas grands chose. Le film reprend un peu de souffle quand il s'installe dans un autre contexte avec les personnages qui sont emprisonnés avec une Milla Johovich super méchante, mais même là, ça n'a aucune originalité. Ça n'en donne pas assez pour être un hommage au genre et c'est trop vide et aléatoire pour avoir une qualité artistique intéressante. James Franco semble s'amuser dans le rôle du gros méchant, mais on a du mal à y croire. En fait, on ne croit à rien. Ramenez moi des Post-Nuke italien de grâce. Abba

GANGLAND - Art Camacho, 2000, États Unis

Attention, on atteint ici le degré zéro de la connerie cinématographique avec ce post-nuke tout pourri dans lequel une pléthore de gogols du kickboxing font un étalage honteux de leur non-talent. Mis en boîte par Art Camacho (surtout connu pour ses prestations dans des perlouzes comme NIGHT HUNTER, RING OF FIRE 2 ou BLOODFIST V et VI), scénarisé par la tronche d'endive bodybuildée David DeFalco (qui débuta chez Full Moon comme producteur exécutif de HIDEOUS) et interprété par plein de glandus comme Vincent Klyn (un pote à Albert Pyun - le méchant de CYBORG, c'est lui), Sasha Mitchell (KICKBOXER II (signé Pyun), III et IV), Tim Thomerson (la série des TRANCERS, et DOLLMAN signé Pyun encore), Kathleen Kinmont (la fiancée de BRIDE OF RE-ANIMATOR) ainsi que d'autres rigolos patibulaires, GANGLAND peut gentiment prétendre au palmarès envié des pires pelloches jamais torchées. Cerise sur le gâteau, Ice-T et Coolio viennent y faire les guest-stars dans une scène d'ouverture pathétique à l'issue de laquelle leurs personnages finiront raides morts pour cause de connerie chronique.

On est en 2010 et suite à une guerre nucléaire les États Unis sont en proie à la barbarie et à la peste. Lucifer (Klyn), leader grimaçant d'un redoutable gang de débiles, souhaite mettre la main sur l'antidote à l'épidémie de peste sur lequel travail notre bon vieux Tim Thomerson afin de devenir maître du monde. Mais de gentils gaillards lui mettront des bâtons dans les roues grâce à quelques high kick et des dialogues trahissant un intellect de poisson rouge. Insensé! GANGLAND est sans aucun doute le post-nuke le moins convaincant de l'histoire avec son Los Angeles tout propret que seul un pauvre matte-painting miteux et une carcasse de bagnole froissée tentent de désagréger. Sans parler d'une ruelle new-yorkaise de studio sans doute empruntée à un autre tournage pour les besoins de la scène d'ouverture lors de laquelle le policier Ice-T tripote les seins d'une fille mourante (!?!). Mitchell n'a jamais été aussi minable - dommage car j'ai de la sympathie pour ce type, la faute entre autre à un rôle débilitant et à une réalisation bancale faisant passer ses coups de pieds retournés pour un pas de la danse des canards. Mais comment ce film a-t-il pu connaître une distribution aussi large, cela reste un mystère, même si la tronche d'Ice-T en gros sur la jaquette de certains DVD laisse soupçonner le public visé par les distributeurs. Pas de doute, il y en a qui vont être déçus... Kerozene


Les GUERRIERS DU BRONX aka 1990: The Bronx Warriors aka 1990: I guerrieri del Bronx - Enzo G. Castellari avec Marco Di Gregorio aka Mark Gregory, Vic Morrow, Fred Williamson, Christopher Connelly, Stefania Girolami, Ennio Girolami aka Thomas Moore, Joshua Sinclair, Luigi Montefiori aka George Eastman, Massimo Vanni, Betty Dessy, 1982, Italie, 92m

En 1990, le Bronx est devenu un "No Man's Land", un lieu dans lequel les principes de loi n'existent plus, un espace dans lequel la police même n'ose plus y mettre les pieds et dans lequel règnent des gangs sanguinaires dirigés par un seul et unique souverain: The Ogre (Fred Williamson).

Ann, jeune adolescente et riche héritière de la Manhattan Corporation fuit le monde capitaliste gangrené par la corruption et le pouvoir de l'argent et vient se réfugier dans le Bronx. Là, elle rencontre et tombe amoureuse de Trash (Mark Gregory), gros balèze à la démarche efféminée et leader d'un gang de bikers barbares appelé les Riders. Bien entendu, le dirigeant de la Manhattan Corporation compte bien remettre la main sur cette fille. Ils engagent alors Hammer, un ancien du Bronx, une sorte de pervers amoral qui prend son pied en tuant et qui tentera de semer le trouble entre The Ogre et Trash. Mais ce dernier est bien plus malin qu'il en a l'air, et quand Ann se fait capturer par les hommes de Golan (George Eastman), il demande l'aide de The Ogre pour récupérer Ann...

LES GUERRIERS DU BONX est un film hybride qui se trouve malheureusement un peu à côté de la plaque. Paradoxalement, c'est aussi ce qui le rend si exceptionnel. Nous sommes en effet dans un Bronx rongé par la violence et dans lequel les seuls bâtiments qui se dressent ne sont que des ruines délabrées prêtes à s'effondrer d'un instant à l'autre. Ces ruines sont habitées par des laissés pour compte qui sont toujours propres, impeccables, avec des fringues immaculées. Si cela ne pose pas de problème par rapport au gang de The Ogre qui se la joue "prohibition" avec des voitures superbes et des costards impeccables, on trouvera tout de même légèrement limite les accoutrements des hommes de Golan, une bande hockeyeurs propulsés sur patins à roulette vêtus de protections visiblement toutes neuves. Autre point immanquable du film: Trash. Aaaah, Mark Gregory et sa démarche de bodybuildé constipé qui semble à tout instant avoir un balais enfoncé dans le cul et pilotant fièrement sa moto ornée d'une magnifique tête de mort lumineuse !

Castellari signe ce qui doit être son plus gros succès commercial, un film aujourd'hui particulièrement ludique, voire carrément comique. L'aspect brutal qui était éventuellement perçu à l'époque ne tient plus du tout la route et de ce côté là on préférera le panache des GUERRIERS DU BRONX 2 ou encore la rythme effréné du magnifique LES NOUVEAUX BARBARES dans lequel George Eastman y faisait déjà le méchant. Les scènes d'action sont, comme à son habitude, bien torchées, avec leur lot habituel de plans au ralentis et leurs plans gores. Castellari y ajoute encore quelques scènes plus dramatiques, comme celle, mythique, pendant laquelle les Riders jettent les cendres de deux des leurs dans l'Hudson River, celles-ci s'envolant directement dans les airs pour atterrir dans la tronche de leur voisin. Par contre, on accepte plus difficilement les scènes de dialogues amoureux entre Trash et Ann, principalement à cause du pauvre Gregory dont l'absence de lueur au fond des yeux fait presque peur à voir.

On peut aussi signaler que ce film n'est pas du tout un film post apocalyptique, comme on a communément l'habitude de l'entendre... Kerozene

En l'an 1990, le quartier du Bronx à New York a été abandonné par les autorités municipales et est devenu un territoire dangereux, patrouillé par des bandes rivales de voyous ou des gangs de criminels. Pourtant, une jeune femme, Anne, décide de pénétrer dans le Bronx à ses risques et périls. Elle est aussitôt attaquée par une bande hostile, mais elle voit sa vie sauvée par le gang des Riders dont le chef Trash accepte de la prendre sous sa protection. Anne est cependant l'héritière d'une immense fortune fondée sur une entreprise de fabrication d'armes. Les actionnaires de l'entreprise engage alors un mercenaire, Hammer, pour la retrouver. Hammer tente alors de faire entrer en conflit le gang des Riders avec celui de l'Ogre, la plus importante bande de voyous du Bronx, tout en soudoyant Ice, un membre des Riders désireux de remplacer Trash comme chef de la bande, pour lui ramener Anne. Lorsqu'une autre bande rivale enlève la jeune femme, Trash cherche à s'associer avec l'Ogre pour la libérer et faire échec au plan de Hammer. Le mercenaire n'a toutefois pas encore jouer toutes ses cartes.

Produite par Fabrizio De Angelis, producteur italien très prolifique au début des années 80, cette série B emprunte ses principaux éléments narratifs à des succès américains de cette période comme "THE WARRIORS", "ESCAPE FROM NEW-YORK" et "FORT APACHE THE BRONX". Il ne faut donc pas s'attendre à autre chose qu'une intrigue se présentant comme un magma hybride d'effets faciles et un récit fabriqué mené à la va-comme-je-te-pousse pour satisfaire les amateurs d'action violente pimentée de gore. Néanmoins, la réalisation de Castellari dépasse le niveau du film de commande avec ses toujours efficaces effets de montage, ses ralentis et ses cadrages soignés qui apparentent parfois le film à un western urbain. Le réalisateur tente même d'inclure des moments dramatiques tragiques dans ce film, comme on peut en retrouver dans ses meilleurs poliziotteschis, et il parvient à assembler ensemble, sans qu'on s'en aperçoive trop, des extérieurs tournés à New York avec d'autres tournés à Rome, sans trop surtaxer la crédibilité visuelle du métrage. Ses efforts pour sortir le scénario de la routine et fignoler la mise en images se veulent honorables, mais ils sont utilisés au sein d'un sujet dont les thèmes ne s'y prêtent guère, ce qui rend le film paradoxalement comique à plusieurs niveaux. Par ailleurs, les séquences tournées en studio dans des décors sentant la frigolite et les costumes bizarres démodées des personnages font tâche d'huile avec la qualité relative de la mise en scène, et ce décalage contribue aussi à l'humour involontaire de l'ensemble. "LES GUERRIERS DU BRONX" se veut donc un divertissement à l'italienne comme on les aime: à la fois violent et drôle, bien fait, mais avec des maladresses évidentes, et vigoureux, mais avec quelques petites longueurs. Pas question donc de bouder notre plaisir, surtout avec Castellari derrière la caméra. Si la distribution comporte quelques acteurs chevronnés qui se prêtent au jeu avec assez d'allant, on ne peut pas en dire autant de Mark Gregory, au visage aussi expressif qu'une poêle à frire et qui marche comme une momie ayant des hémorroïdes dans le fondement. Mathieu Lemée

Les GUERRIERS DU BRONX 2 aka Escape from the Bronx aka Bronx Warriors 2 aka Fuga del Bronx - Enzo G. Castellari avec Marco Di Gregorio aka Mark Gregory, Henry Silva, Giancarlo Prete aka Timothy Brent, Valeria D'Obici, Paolo Malco, Ennio Girolami aka Thomas Moore, Antonio Sabato, Alessandro Prete, Massimo Vanni, Romano Puppo.,1982, Italie, 87m

1986, le Bronx doit être "désinfecté" puis détruit afin de pouvoir laisser le champ libre à la construction d'un nouveau New York. Le riche promoteur responsable engage Henry Silva pour faire le ménage: exterminer les pauvres. Mais la résistance se lève, menée par cette grosse hyène de Mark Gregory qui roule avec une bécane arborant une superbe tête de mort.

Pas très original, le film est malgré tout plaisant pour le style de Castellari, ses ralentis, ses gunfight, et un bodycount anormalement élevé.

C'est bête et méchant, c'est du cinoche pour mec, du cinoche pour se reposer les neurones et ricaner méchamment. J'aime bien. Kerozene

En 1990, une corporation immobilière a acquis la totalité des terrains du quartier dévasté du Bronx à New York, afin d'y construire un grand complexe domiciliaire et commercial. Affirmant aux médias qu'elle offre à la population du Bronx de les reloger ailleurs dans des maisons convenables, la corporation a en réalité engagé une armée de mercenaires qui expulsent sans ménagement les habitants du Bronx ou qui les éliminent carrément. Trash, ancien chef d'un gang nommé les Riders, rejoint un groupe de voyous et de réfractaires cachés dans les souterrains du Bronx pour organiser la résistance suite à la mort de ses parents, assassinés par les mercenaires de la corporation. Avec l'aide d'un expert-casseur, Strike, qui travaille avec son fils et d'une journaliste défendant la cause des habitants des Bronx, Trash kidnappe le président de la corporation au cours d'une inauguration. Commence alors une longue poursuite dans les souterrains du quartier entre les mercenaires à la solde du trust, et Trash et ses alliés emmenant leur précieux otage. Le tout se terminera par un affrontement décisif.

Sans tenir compte d'une quelconque continuité narrative avec "LES GUERRIERS DU BRONX" premier du nom, cette suite emphatique imitant les succès américains du genre, essaie d'amplifier le climat de violence plutôt que de clarifier ou d'explorer le contenu de critique social annoncé dans les prémisses du scénario. Bien au contraire, le réalisateur Castellari a visiblement voulu se faire plaisir en multipliant et en alignant les scènes d'actions, qu'il filme toujours avec son style particulier, tout en faisant des clins d'oeil au genre western. L'accent est donc mis sur les tueries cruelles ou sur les différentes confrontations meurtrières entre les personnages, et l'ensemble se présente comme une enfilade de fusillades, d'attaques au lance-flammes et d'explosions de toutes sortes atteignant un sommet record en matière de brutalités illustrés à l'écran (l'imdb a recensé pas moins de 174 morts dans ce film en 87 minutes de pellicule). Cette insistance portée sur l'action à tout prix ramène l'intrigue à son niveau le plus simpliste, avec ses dialogues décérébrés à faire rire une confrérie de sourds-muets, et avec ses situations abracadabrantes défiant toute logique (personne ne recharge ses armes dans ce film!) qui ravira les fans des séries B transalpines. Le tout n'est certes pas neuf, mais est franchement décoiffant, méchamment rigolo et furieusement décomplexé, en plus de surpasser l'oeuvre entière de Michael Bay en matière de testotérone excitante libéré à l'écran, grâce à une mise en scène sans fioritures. Henry Silva revient jouer les méchants sans trop faire d'efforts alors que Giancarlo Prete, par sa présence, parvient un peu à faire ombrage au jeu inexpressif de la vedette Mark Gregory. Mathieu Lemée

HELL COMES TO FROGTOWN - Donald G. Jackson avec Roddu Piper, 1987, États Unis 

Des années après une troisième guerre mondiale, les hommes sont pratiquement tous stériles, sauf notre ami Sam Hell (Roddy Piper). Affublé d'un corset de zboub qui explosera s'il s'éloigne d'une agente du gouvernement, Spangles (Sandahl Bergman) accompagne donc Hell dans Frogtown, histoire de récupérer des femmes capable de procréer, kidnappées par les mutants hommes-grenouilles. Quelques cascades, des filles légèrement vêtues, des grenouilles et de l'action au travers d'un tas de blagues sur le petit oiseau de Hell. On ne nage pas dans le subtil, on est en pleine série B qui s'assume !

Petit film monté sur un jeu de mot, HELL COMES TO FROGTOWN a vu son budget gonfler par les producteurs de New Line. Ca a rendu semble-t-il la tâche plus compliquée pour Donal G. Jackson, au point qu'il refusera de s'impliquer de la sorte à nouveau. Piper cabotine monstre pendant que Sandhal Berman se promène en petite tenue régulièrement, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Ca reste très léger, ça fait penser à tout plein d'autres films, mais on a les belles grenouilles de Steve Wang, bien agréables. Agréable sans être indispensable. Mario Giguère

The LAST WOMAN ON EARTH - Roger Corman avec Betsy Jones-Moreland, Robert Towne, Antony Carbone, 1960, États Unis, 71m

Un incident global a retiré l'oxygène de la surface de la terre. Seul trois personnes qui pratiquaient la plongée sous-marine semblent avoir survécu et vont pouvoir respirer grâce aux plantes de Puerto Rico qui dégagent toujours de l'oxygène. Deux hommes et une femme, un coupe dépareillé composé d'un riche arrogant et sa blonde épouse qui semble volage, ainsi que le jeune avocat de monsieur. Évidemment que la tension sexuelle crée des frictions, parce que tout le reste va bien et on se fait des cocktails après la pêche, soupant en veston cravate, la classe, comme dirait Aldo Maccione !

Petit film pour Roger Corman, sur un scénario et avec Robert Towne, futur scénariste de CHINATOWN, rien de moins. D'ailleurs c'est probablement le seul point vraiment intéressant du film, les dialogues, qui abordent des sujets souvent éclipsés dans les films post-apocalyptiques. Sinon, tout cela est sage, comme ses personnages, mais a le mérite de respecter son titre, il n'y vraiment plus qu'une seule femme et elle est bien roulée. L'affiche est plus torride que le film, ce qui n'est sans doute pas surprenant. Pour amateur de Corman invétéré. Mario Giguère

Le MONDE DES MAUDITS aka LAND OF DOOM - Peter Maris, 1985, États Unis 

Après la 3ème guerre mondiale, le monde est en proie au chaos. Une horde de barbares sanguinaires appelée Les Pilleurs saccage, viole et tue à peu près tout ce qui se tient sur deux jambes. Ca vous rappelle quelque chose? Et bien voila un sous MAD MAX totalement con qui ravira les amateurs de films débiles. Les Pilleurs sont à eux seuls un argument de poids: presque tous bedonnants, il sont vêtus de pantalons de cuir et ne porte que quelques bandoulières noires cloutées autour du torse et parfois même une cagoule à fermeture éclaire. On se croirait en plein rassemblement homosexuel fétichiste. Les Pilleurs rigolent comme de gros gorets, se vautrent comme des otaries et vont même parfois jusqu'à se taper mutuellement sur la gueule histoire de rire un bon coup. Et tout se petit monde se balade en motos destroy et tanks de poche cracheurs de feu!

Face aux Pilleurs se trouvent Harmony, une blonde frigide armée d'une arbalète et au timbre de voix à faire saigner les tympans, et Anderson, ennemi intime de Slater, le chef des Pilleurs. Car ce brave Slater a autrefois été défiguré pour ce bon Anderson. Ce dernier et sa nouvelle copine qui refuse de se faire toucher ne serait-ce qu'une mèche de cheveux, fuient les méchants et partent à la recherche du Lac Bleu, oasis légendaire où une communauté pacifiste tenterait de recréer le monde. Chemin faisant, ils croisent des pestiférés mais surtout des allemands cannibales! "Ach, fous êtes une pien choli plonde!" s'écrie baveusement un de leur représentant en découvrant une Harmony fort suspicieuse. Séquence totalement surréaliste qu'on croirait directement sortie d'un épisode de Benny Hill tant la caricature de l'accent y est grossière! Vers la fin, nos héros se retrouvent chez le méchant et grâce à l'aide d'un ménestrel amateur du lance-flamme et d'une horde de clones de Jawas (George Lucas est-il seulement au courant de l'existence de ce film? Probablement pas, sinon il l'aurait fait interdire pour plagiat) nos héros pourront s'échapper et continuer leur route.

LE MONDE DES MAUDITS est un film réellement con, il faut le dire, mais on y trouve tout de même de quoi se marrer, la palme étant bien évidemment décernée aux cannibales teutons. Pour le reste, tout est plutôt convenu, on retrouve tous les ingrédients du bon post-nuke, de la voix off en introduction au méchant patibulaire en passant par la pénurie d'essence, la seule véritable originalité réside peut-être dans le fait que le héros est ici remplacé par un couple de héros. Un couple qui bien sûr ne peut pas se blairer pour commencer mais terminera le film en se roulant une galoche. Galoche timide d'ailleurs, mais galoche quand même. Kerozene

Les MUTANTS DE LA DEUXIÈME HUMANITÉ aka Rats aka Les Rats de Manhattan aka Night of Terror - Bruno Mattei 1983, Italie, 1h36

Dans un futur post-nucléaire où peu de gens ont survécu et où il est encore hasardeux de s'aventurer à l'air libre, une bande de jeunes "motards" voyage à travers une Amérique dévastée. Ils arrivent dans une ville d'où ils ont capté un signal d'alarme, en bons samaritains, mais ne trouvent sur place que des cadavres. Ils décident de rester là pour la nuit et c'est alors que ça se gâte; ils seront peu à peu décimés l'un après l'autre par des rats complètement dingues. "Un scénario qui aurait pu être écrit par Alfred Hitchcock", clame la jaquette.

Le concept de base est intéressant, mais le budget mis à la disposition de Bruno Mattei, réalisateur déjà peu disposé à la réussite puisque ne l'ayant jamais connue, était si minimal qu'il a en quelque sorte grandement contribué à l'insuccès du film. Un rat est à la base un animal pacifique, si bien que pour simuler les "attaques", les rats ont manifestement été projetés sur les pauvres acteurs, qui n'ont pas l'air très motivés par cette improbable scénario. Mattei joue de plus inconsciemment avec l'unité temporelle; le tout se déroule en moins de 24 heures, mais on a l'impression que ça s'éternise.

La direction artistique très 80's - cheveux frisés, bandeaux et costumes ridicules - et la musique qui fait "ordinateur dément" n'aident en rien la patience du spectateur... Il faut toutefois donner une note positive au réalisateur pour son courage, et le féliciter de ménager son effet final, bien imaginé, mais qui ne vient malheureusement que clore - enfin ! - le calvaire du spectateur sur une ouverture improbable. Orloff

MUTANT HUNT aka Matt Riker - Tim Kincaid, 1987, États Unis, 1h30 

New York, futur rapproché. Un méchant garnement arborant un air tout à fait idiot dans son uniforme de vilain à bas prix jubile car il vient de créer la race parfaite de cyborgs. Il envoie ceux-ci dans la rue s'attaquer à de pauvres civils-qui-n'ont-rien-fait-à-personne et son ancienne assistante, Domina, vêtue de la même grotesque façon, ne semble pas d'accord avec ses agissements. Heureusement que la mignonne soeur d'un scientifique s'échappe du laboratoire et prévient Matt Riker, un bellâtre à coupe "longueuil" qui, aidé d'un porto-ricain amateur de kickboxing et d'une rousse batailleuse, va aller tel un fier-à-bras intouchable régler leur compte à ces cyborgs pas gentils.

MUTANT HUNT est un de ces films dits "so bad it's bad". Bourré d'invraisemblances et mollement dirigé - par nul autre que Tim Kincaid, réalisateur de pornos gais recyclé dans le sordide avec des titres tels que BAD GIRL'S DORMITORY, BREEDERS & ROBOT HOLOCAUST - il se démarque par une absence visible de scénario et un score tout à fait aberrant (1987 oblige) et occasionne chez le spectateur un sentiment de panique qui empêche celui-ci d'écouter le film du début à la fin dans la même journée. Un peu comme si on se disait "Môman, c'est ben trop de platitude concentrée dans une seule cassette, faut que j'en garde un morceau pour plus tard".

Charles Band produit exécutivement, sans toutefois en faire un Full Moon. Quelques actrices valent le coup d'oeil mais elles restent habillées. Les effets gore - les cyborgs à sale gueule sont victimes d'une infection dégénérative !?!? - sont bien faits mais ne réparent rien. La finale est tout à fait lourde et risible. Aux dernières nouvelles Kincaid, après plus de dix ans d'absence, était revenu à la porno gaie, et si je peux me permettre, il ferait mieux d'y rester. Orloff

The MUTILATION MAN - Andrew Copp, 1998, États Unis

Dans un monde en proie à la déchéance de l'humanité, un homme meurtri en son plus fort intérieur erre de terrains vagues en terrains vagues, offrant à qui veut bien le voir des séances de masochisme extrême: l'homme se lacère les membres et le torse, s'arrache des morceaux de chair, se flagelle en grimaçant, etc... C'est que le pauvre Mutilation Man n'a pas eu une enfance heureuse: son papa qui picolait à mort a massacré sa pauvre maman avant de se baigner dans ses tripes et en plus avait la gueule de Jim Van Bebber. Vraiment pas cool. Du coup il expie sa douleur intrinsèque en l'exposant aux yeux d'une Terre malade, arpentée par des nudistes anthropophages et des fans de métal psychotiques. Heureusement pour lui, un clone de la vierge Marie surgit de nul part, et après qu'il ait arraché la gorge d'un fou furieux à pleines dents dans le but de protéger une femme enceinte, dans sa blancheur divine elle lui prend la main, et le guide tel un Christ ressuscité vers un hypothétique monde meilleur...

S'il y a bien un style de film dont j'ignorai totalement l'existence, c'est le film gore expérimentalo-trash de propagande chrétienne ! Andrew Copp se complaît en effet dans le vomitif et aligne des scènes franchement dégueulasses dans lesquelles tripailles et hurlements ne cessent de se succéder sur de la musique tonitruante. Des scènes qui détonnent brutalement avec quelques plans dans lesquels le Mutilation Man s'imagine flirter avec une fille sur une musique qui ressemble drôlement à du Bryan Adams avant de revenir à la double pédale et aux voix gutturales... Niveau réalisation, Copp verse dans l'expérimentation prise de tête. Le format de l'image passe du 16mm au 8mm avec des inserts vidéo disséminés ici et là sans trop de raison. Le montage et le traitement de l'image appuient le côté arty-branchouille incohérent, avec l'utilisation de flous, de parasites visuels et de stock-shots pas rigolos de violence réelle connus de tous et illustrant pour la plupart la guerre du Viêt-Nam, comme pour justifier les excès sanguinolents de la chose. Mais le plus dur à digérer reste le message final, véritable confession de bigot de première, grosse gueulante révoltée d'un adolescent refoulé qui hurle à l'injustice et prie via l'automutilation pour un monde sans guerre et sans violence, mais surtout un monde baigné par la bonté du tout puissant. Étrange. Kerozene

NEMESIS - Albert Pyun avec Olivier Gruner, Tim Thomerson, Cary-Hiroyuki Tagawa, Merle Kennedy, Marjorie Monaghan, Brion James, Yuji Okumoto, Nicholas Guest, Thom Mathews, Deborah Shelton, 1993, États Unis, 95m

En l'an 2027, le Japon et les États-Unis ont formé une alliance politico-économique qui domine le reste du monde. La cybernétique et la robotique ont évolué si rapidement que l'existence des cyborgs est maintenant chose normale. Un agent spécial, Alex Rains, est chargé de traquer les cyborgs terroristes qui ont formé une alliance pour faire tomber l'ordre mondial. Au cours d'une mission, il est gravement blessé et ses membres perdus sont remplacés par des membres artificiels cybernétiques. Ne sachant plus s'il est encore humain ou cyborg et étant devenu dépendant aux drogues anti-douleurs, Alex part en exil, mais son patron Farnsworth le retrouve quelques années plus tard et lui demande d'accomplir une dernière mission: retrouver une ancienne amie et collègue, Jared, une cyborg passée dans le camp des terroristes avec des données informatiques qui risquent de mettre en péril le gouvernement. Alex n'a pas le choix d'accepter car Farnsworth a fait placer une bombe dans son coeur. Se rendant à Shang-Loo sur l'île de Java, Alex prend contact avec une femme cyborg, Julian, qui lui remet les données de Jared. Alex comprend alors que les terroristes rebelles qu'il pourchassait ne sont en fait que des êtres humains associés à quelques cyborgs humanisés qui veulent empêcher les robots de prendre le contrôle entier de la planète en remplaçant tous les chefs d'État et les gens du pouvoir par des cyborgs. Farnsworth lui-même a été remplacé par une copie cyborg qui s'est servi d'Alex pour pouvoir détruire les données de Jared, qui contiennent la liste de toutes les copies cyborg dans le monde. Alex tente alors de lui échapper afin de remettre ces données en lieu sûr aux rebelles.

Albert Pyun louche carrément du côté de "TERMINATOR"et de "BLADE RUNNER" avec des relents de "THE ROAD WARRIOR" et de "ESCAPE FROM NEW YORK" dans la conception de ce film de S-F à petit budget. Tourné en grande partie au dépotoir industriel de Los Angeles, que Pyun avait déjà utilisé comme décor pour un précédent film, "CYBORG", ce métrage mise essentiellement sur l'action à tout casser plutôt que de développer une intrigue squelettique et capricieuse qui est parfois confuse. La conception technique des séquences d'action est correcte mais les effets spéciaux supposément science-fictionnels ne sont pas au point et suscitent même le fou rire à quelques reprises (voir le cyborg dans la scène du combat final). De ce fait , les données futuristes du film manquent d'un style visuel inventif pour les exploiter à fond et l'on y retrouve même quelques aberrations flagrantes (les cyborgs tirent des tonnes de munitions sans toucher la cible par exemple). Le montage et la photographie sont déficients et les nombreuses séquences de fusillades sont directement inspirés des films asiatiques, entre autres ceux de John Woo. Malgré tous ces défauts, cette série B se regarde sans déplaisir chez les fans du genre (au point que Pyun en a réalisé trois suites!!!), car l'ensemble contient beaucoup d'action explosive et d'effets racoleurs pour nous permettre de passer un bon moment malgré quelques longueurs. Ancien kickboxeur, Olivier Gruner se présente ici comme un clone de Jean-Claude Van Damme et Tim Thomerson se prend au sérieux (au point qu'il nous fait rire!) dans le rôle du méchant cyborg, tout comme son acolyte joué par Brion James. Soulignons la présence nue de la mignonne actrice Deborah Shelton, plus connue pour avoir joué dans "BODY DOUBLE" de Bran De Palma. Mathieu Lemée

Les NOUVEAUX BARBARES aka The New Barbarians aka Warriors of the Wasteland aka I Nuovi Barbari - Enzo G. Castellari avec Giancarlo Prete aka Timothy Brent, Fred Williamson, Luigi Montefiori aka George Eastman, Anna Kanakis, Ennio Girolami aka Thomas Moore, Venantino Venantini, Massimo Vanni, Giovanni Frezza, Andrea Coppola, 1982, Italie, 91m

Film italien de SF post-apocalypse de Enzo Castellari comme il sait si bien les faire. Vers 2019, après la chute de plusieurs bombes atomiques, des groupes de nomades essaient de retrouver, loin des zones contaminées, un semblant de civilisation. Ils sont pourchassés et tués par des barbares dont le but est d'exterminer tout le monde, grâce des pétrolettes lookées SF, des buggies trafiqués à deux balles (mais c'est trop bon !).

Bien sûr, il y a le héros, qui s'appelle Scorpion et qui va butter les méchants emmenés par One et Shadow.

C'est du pur plaisir pour qui sait apprécier la SF à l'Italienne et à petit budget. Les mecs ont des tronches hallucinantes, des fringues et des coupes de cheveux pareils, ça pète bien et on s'emmerde pas une seconde.

Un peu comme dans les Guerriers du Bronx 1 & 2.

Que du bon à mon avis. Effix

En 2019, le monde a été dévasté par une guerre nucléaire. Les survivants ayant échappé à la catastrophe sont traqués sans relâches par d'anciens prisonniers militaires, les Templars, qui veulent s'approprier exclusivement les ressources restantes sur la planète. Un aventurier solitaire, Scorpion, vient cependant en aide aux survivants contre les Templars et il sauve de leurs griffes une jeune femme, Alma. Celle-ci rejoint un groupe de survivants ayant formé une caravane à la recherche d'une terre plus fertile ou non-contaminée, habitée par d'autres humains qui auraient échappés à l'holocauste nucléaire. Les Templars retrouvent toutefois la caravane et espèrent tendre un piège à Scorpion. Celui-ci reçoit cependant l'aide d'un guerrier et ami, Nasir, et d'un jeune garçon ingénieux pour affronter les Templars et les éliminer une fois pour toutes.

Le film "MAD MAX" ayant prouvé qu'un succès cinématographique était possible sans bénéficier d'une grosse mise de fonds, des producteurs italiens ne pouvaient que profiter de l'occasion pour se lancer dans des imitations ou des succédanés du genre. Cet échantillon réalisé par Enzo G. Castellari s'avère parmi les plus drôles du lot. Les voitures pseudo-futuristes ont l'air d'avoir été conçus capricieusement avec divers morceaux de tôles ou de carapaces trouvés dans une décharge publique, et les extérieurs illustrant des paysages dévastés ont trop d'herbes et de plantes pour entretenir l'illusion d'une holocauste nucléaire, en plus d'une route en béton propre et pas du tout abîmé. On reconnaît dans les scènes d'actions assez nombreuses les ralentis typiques de Castellari, mais ces séquences font rire aussi le spectateur en employant en abondance des mannequins reconnaissables pour remplacer les acteurs lors des plans de massacres ou d'explosions. Les costumes et les coiffures font également sourire plus qu'autre chose et semblent témoigner d'une imagination disjonctée. Dire que l'ensemble du film respire le factice pochetron et le carton-pâte à deux sous démontre à quel point le bis italien a sombré en qualité dans les années 80. Mais on rigole tellement que l'on trouve ce film bien sympathique à côté d'autres productions similaires du type post-apocalyptique, quand bien même que le scénario et les situations soient ahurissants de naïveté et que l'interprétation soit à l'avenant. Mention honorable néanmoins à la très bonne trame sonore de Claudio Simonetti. Un film qui se déguste comme un petit vin et fromage. Mathieu Lemée

PARASITE - Charles Band, 1982, États Unis

En 1992, dix ans après une guerre qui dégueulassa tous les États Unis d'Amérique, le scientifique Paul Dean a développé pour le compte du gouvernement une sorte de vermisseau parasite carnivore qu'il a le malheur de ne pas manipuler avec suffisamment de précaution. Résultat, l'un des bestiaux s'est introduit dans son ventre de manière peu délicate. Notre valeureux petit génie déboule alors dans un bled désertique du centre des States avec son parasite embarqué et un autre enfermé dans un thermos. Là, il fait la rencontre d'une bande de petites frappes punks qui lui volent son récipient avec l'espoir d'y trouver de la dope. Les conséquences sont désastreuses, le parasite qui y séjournait s'attaque à l'un d'eux et les risques de voir se développer une épidémie de parasites sont grands. S'ajoute à cela un " Marchant " (un agent du gouvernement) qui traque Monsieur Dean en Lamborghini afin de récupérer les bestioles. Le méchant marchant en profite pour buter quiconque lui barre le chemin à grands coups de lasers jaunes. Heureusement pour Dean, il fait la rencontre de Patricia (Demi Moore) qui lui prêtera main forte.

En 1982, Charles Band se lance dans la SF en 3D, quatre ans après avoir produit le rigolo et nasebrock RAYON LASER. Son petit investissement qui lui rapporte en gros dix fois la somme investie révèle alors une toute jeune Demi Moore qui bénéficie de quelques dialogues qui défient l'entendement (ce qui se reproduira au moins une fois dans sa carrière grâce à G.I. JANE). Mais la présence de la future madame Bruce Willis est finalement bien peu intéressant en comparaison des quelques éléments déglingués du film : Paul Dean sauve une fille nue d'un viol collectif via une bagarre au ralentit. Pas contente, elle tentera de lui péter la gueule. Les punks très stupides sont visiblement incarnés par de purs amateurs ne trouvant que rarement leurs marques. La 3D nous fait bénéficier de pleins d'objets en gros plans (serpent tirant la langue, pistolet laser pointé vers la caméra, bonbons colorés volant dans les airs, tuyau enfoncé dans le ventre d'un vilain, et bien sûr le parasite du titre surgissant toutes dents dehors du ventre de son hôte tel un clone d'alien). Et des effets gores plutôt corrects mais malheureusement très très rares ainsi que des parasites de toute beauté (et concoctés par Stan Winston). Le problème est que le film est d'un ennui redoutable que tous ces éléments ne parviennent pas à faire oublier ses nombreux défauts dut à un scénario convenu et à une mise en scène molle. Fort de ce succès commercial, Charles Band se lancera dans l'aventure METALSTORM, autre film de SF post-nuke en 3D nettement plus friqué et bien plus fendard, qui malheureusement se cassera les dents au box-office. Kerozene

Les PRÉDATEURS DU FUTUR aka Atlantis Inferno aka Raiders of Atlantis aka Atlantis Interceptors aka I Predatori di Atlantide - Ruggero Deodato avec Christopher Connelly, Tony King, Gioia Maria Scola, Ivan Rassimov, George Hilton, Bruce Baron, Mike Miller, 1983, Italie,  98m (80m en version française)

Sur une plate-forme à la surface de l'océan, un groupe de savants fait des recherches sur les fonds marins au large de la Floride. Les scientifiques découvrent au fond de l'eau un sous-marin nucléaire russe échoué qu'ils essaient de ramener à la surface. Au cours de la procédure, ils trouvent un artéfact qui semblerait être originaire du royaume perdu de l'Atlantide et ils font appel à une experte en la matière pour examiner l'objet. Pendant ce temps, une fuite radioactive au niveau des tubes lance-missile du sous-marin provoque la remontée à la surface de la fameuse île de l'Atlantide, ce qui provoque évidemment un gigantesque raz-de-marée qui renverse la plate-forme. Les savants qui ont survécu à la catastrophe sont secourus par deux mercenaires américains qui se trouvait à bord d'un yacht dans les environs. Tous ensemble, ils abordent une île voisine où tout a été anéanti. Ils ne tardent pas à être attaqués par les responsables de ce massacre, un groupe d'envahisseurs menés par un nommé Crystal Skull, qui se prétendent descendants des Atlantes. Grâce aux deux mercenaires, les scientifiques rescapés parviennent à échapper à ces redoutables agresseurs et volent un hélicoptère pour quitter cet endroit. Mais l'aventure est loin d'être terminé.

Voilà du cinéma bis italien rigolo et divertissant sans autres prétentions. Après avoir réalisé des films de cannibales, un thriller violent, un film sportif et une imitation de "AIRPORT", Ruggero Deodato se lance dans la science-fiction à rabais. L'intrigue accumule pêle-mêle des éléments empruntés aux films sur les mondes perdus, aux films post-apocalyptiques, aux films catastrophes, à "RAMBO", "MAD MAX", "RAISE THE TITANIC" et à "ASSAULT ON PRECINCT 13" (on y retrouve même un décor de ce film), aux films de motards et j'en passe... Cette grosse salade violente et hétéroclite s'emmêle souvent les feuilles mais qu'est-ce qu'on peut se marrer devant tant de situations abracadabrantes, d'effets spéciaux réalisés à la diable, de dialogues bidonnants et de moments d'action et de violence si appuyés. Difficile de se retenir, je peux vous l'assurer, tellement que je me demande si les pointes d'humour noir qui semblent volontaires, ne le sont pas plus que le reste. Deodato ne cherche aucunement à mettre un peu d'ordre dans l'utilisation d'idées confuses et qui ne vont pas forcément ensemble. Sa mise en scène mise sur les poncifs habituels pour attirer notre attention et il ne se préoccupe pas de savoir si le récit tient debout en cours de route. Ça donne un film débile pas ennuyeux qui vous dilatera la rate à coup sûr et auquel vous n'en croirez pas vos yeux. Les éternels acteurs figurant dans les productions italiennes (Connelly, Hilton, Rassimov) ne se prennent pas du tout au sérieux, ce qui ne devrait pas vous surprendre. Signalons la trame sonore des frères De Angelis qui est encore une fois un délice. Mathieu Lemée

PREHISTORIC BIMBOS IN ARMAGEDDON CITY - Todd Sheets avec Tonia Monahan, Holly Starr, 1991, États Unis, 69m

Après une troisième guerre mondiale, une bande de sauvageonnes tente de reprendre le contrôle de Chicago aux mains de Nemesis. 

Film fauché tourné en vidéo qui n'a que le mérite de ne pas se prendre au sérieux. Plus proche des films italiens "post nuke" qui apparaissent dès lors comme des chef d'oeuvre à côté de lui, le film de Todd Sheets a une galerie de personnages colorée dont on remarquera surtout les robots et monstres qui semblent sortis tout droit du "Star Wars Turque", faut le faire. L'humour abonde, les références aussi, comme cette scène ou le réalisateur, qui est aussi acteur, rencontre un semblant d'Alien et lui annonce qu'il s'est trompé de film ! Les poursuites en automobiles entre les vilains se transforment en poursuite à bicyclette pour finir en poursuites en skateboard ! Le tout parfois sur une musique du groupe de Todd Sheets, le plus souvent sur des classiques pillés sans vergogne. Bref, on rigole entre copains, ce qui fait parfois sourire, mais qui paraît aussi long, malgré une durée fort minime. Mario Giguère

REBEL STORM aka 2099 LES REVOLTES DU DESERT - Francis Schaeffer, 1989, États Unis 

Nous sommes en 2099 et les Etats-Unis sont dirigés d'une poigne de fer par le Révérend Jimmy Joe II, sorte de leader cathodique prônant la suprématie de l'éducation sur la pauvreté. Ainsi, les pauvres sont séparés des riches et sont amputés du droit de vote - le Révérend estimant que ces sales gueux ne sont qu'une plaie pour la civilisation et qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent puisqu'ils ne travaillent pas. Bref, le Révérend est un méchant et en plus de cela, ses apparitions télévisées doivent être regardées par chaque citoyen sinon une peine sera encourue.

L'histoire se passe à Los Angeles, ou plutôt ce qu'il en reste, à savoir 3-4 murs et beaucoup de sable. Artie (Zack "Fright Night" Calligan) va chercher son frère qui sort de prison. Ensembles, ils feront la connaissance de deux soeurs rebelles à la recherche d'un document réalisé par le fameux DJ Eliott, figure mythique des ondes FM, défenseur de la liberté individuelle et du rock'n roll. Selon le Révérend, Eliott n'a jamais existé, et le rock'n roll est une avilissante légende. En plus de ça, il impose à tous de n'avoir des rapports sexuels qu'une fois par mois. Nous découvrirons qu'il a forcément tort... 

Sous ses airs de MAD MAX fauché, REBEL STORM s'en sort avec les honneurs. Retour à la SF "sous madmaxienne" après WIRED TO KILL (BOOBY TRAP) de façon nettement plus convaincante pour ce réalisateur méconnu qui a la bonne idée d'aborder son sujet avec recul et légèreté - à savoir ce qui plombait lourdement son précédent opus justement. Les personnages caricaturaux sont les bienvenus et la stupidité des méchants ainsi que la violence graphique plutôt inattendue font gentiment penser à un cartoon. Il faut voir les soldats de l'Etat terminer systématiquement leurs phrases par un absurde "Béni soit le Seigneur" ou le chef de la police (John Rhys-Davies) découvrir un vibromasseur en plein désert.

Bonne ambiance donc dans une série B sans prétention et à la mise en scène efficace qui rappelle inévitablement CHERRY 2000. Mais en moins bien quand même. Kerozene

REIGN OF FIRE - Rob Bowman, 2002, États Unis 

L'apocalypse est arrivée, la population a été décimée, tout n'est que ruine. Cette fin du monde a démarré avec la découverte d'un dragon dormant dans les bas-fonds d'une mine et qui est fin prêt à retourner à ses anciennes habitudes de tueries pour se nourrir (" They feed on ashes and death. "). La multiplication des dragons s'est accompli en moins de deux et les quelques humains survivants (mené par un Christian Bale muni d'une voix rauque) se barricadent, toujours sur le guet au cas où une attaque surprise se pointerait à leur château. La survie se fait de plus en plus difficile et c'est alors qu'un groupe de soldats américains (mené par un Matthew McConaughey musclé et crâne rasé) arrive pour trouver refuge. Sont-ils des sauveurs ou vont-ils amené le château et ses habitants à leur perte?

Efficace et divertissant que ce truc. On se prend au sérieux, aucune blague en vue et les décombres poussiéreux, dû au passage destructeur des dragons, servent de toile de fond à ce paysage déjà plutôt mort d'espoir. Bale et McConaughey s'en donne à coeur joie dans leurs rôles de musclés de service tout en demeurant efficace avec la tension qu'ils occupent envers l'un et l'autre. Bowman (vétéran de la série X-FILES) nous tricote un film serré qui ne laisse aucune place aux temps morts et accomplis ce qu'un tel film est supposé faire: divertir ! Je dois dire que j'ai eu ma dose et j'ai bien apprécié.  Bad Feeble

ROBOT HOLOCAUST - Tim Kincaid, 1987, États Unis/Italie

Dans un futur incertain, le monde est contrôlé par Dark One, la cruelle Valaria et leurs robots. Les humains sont condamnés à oeuvrer dans les mines afin de leur fournir l'énergie nécessaire à leur existence, sinon, c'est la privation d'air respirable. Les règles cruelles de Dark One imposent aux hommes de se battre en duel. Mais un groupe de valeureux rebelles se décide à se rendre à la station d'énergie, le repaire de Dark One, où Valaria abuse de la machine à plaisir.

En chemin, nos courageux héros tombent sur une tribu d'amazones farouches, sur des mutants cannibales, et traversent des sous-terrains remplis de pièges: des vers d'égouts (de vulgaires chaussettes en caoutchouc manipulées par de bien braves techniciens), un ver bourdon affamé, une terrifiante araignée géante (dont on ne verra qu'une seule grande pate velue - et je n'ai toujours pas compris comment la fille réussie à s'en échapper), une grille électrifiée, bref, des obstacles terribles, produisant à chaque fois un suspense insoutenable. Et qu'en est-il des vilains robots à la fin ? Aïe aïe aïe, le combat auquel nous avons alors le privilège d'assister mérite d'être étudier dans toutes les bonnes écoles de cinéma du monde. Un exemple à ne pas faire !

Bref, ROBOT HOLOCAUST, c'est de la série Z en puissance, un gros paquet de merde insipide, mais on rigole quand même : les maquillages, les acteurs, les effets spéciaux, les décors, les dialogues, la musique, tout prête à rigoler. A voir avec des bières et une bonne bande de potes pour un fendage de gueule assuré. Kerozene

ROME 2072 A.D.: THE NEW GLADIATORS aka: I Guerrieri dell anno 2072 aka Fighting Centurions aka Warriors of the Year 2072, 1983

En 2072, une chaîne de télévision diffuse des jeux télévisés barbares dans lesquels les protagonistes y perdent la vie. Mais le taux d'écoute est en baisse. Solution: refaire les jeux de Rome à la sauce 2000. Pour cela, on emploiera des condamnés à mort. Mais il faut un héros, alors on prend le plus fort du jeu Motorcycle Kill (à peu de choses près), on fait un coup monté, et il sera lui aussi condamné à mort. Une fois enfermé, il fera la connaissance de ses potes gladiateurs. Les vilains gardes patibulaires habillés en tenu de nazis tirent un laser immobilisant de leur matraque (effet hilarant garanti), le héros bouffe une micro-puce qui lui permet de faire fondre les métaux (!!!). Il y a 2-3 plans gores plutôt timide. Après 70 minutes d'attente, les jeux commencent enfin, et alors que le film était déjà mauvais jusque-là, il en devient carrément pitoyable. Les poursuites en moto sont horriblement orchestrées, on n'y comprend rien, qui est qui, toujours est-il que les héros se rebellent et découvre que la chaîne est dirigée par un ordinateur dont le centre névralgique se trouve être un satellite en orbite autour de la Terre. Avec d'obscurs moyens, ils réussissent à le faire exploser (ce qui fait tomber le satellite !). A noter aussi les décors, incroyablement cheapos. Les italiens se sont fait leurs BLADE RUNNER, avec écrans géants sur les buildings, sauf qu'ici, le carton pâte et le plastique sont un peu trop flagrants. Les lumières ressemblent à des décos de Noël, la musique est une des plus atroces qu'il m'ait été donné d'entendre. RUNNING MAN est venu 3 ans après. Ce film est distribué chez Troma.  Kerozene

RUSH - Tonino Ricci, 1983, Italie 

Douloureuse expérience que ce post nuke spaghetti dans lequel le monde souffre des retombées radioactives provocant de vilaines maladies de la peau. Mais un super vilain improvisé maître du monde et qui est au courant que les radiations ont disparues, exploite les humains comme de pauvres esclaves. Mais un jour ses hommes capturent Rush, un type qui n'a subit aucune retombée radioactive. Et puis Rush, c'est un peu le rebelle de service, le gars qui tient facilement tête aux autorités. C'est pour ça qu'il va mener la révolution et botter le cul aux vilains. Sur des airs de trompettes jazzy, les gunfights éclatent alors sans jamais susciter le moindre intérêt. Jusqu'au final évidemment prévisible... Tonino Ricci n'est pas un bon faiseur mais son film, à l'image d'un mauvais Mattei, a tout de même le mérite de faire rire... Kerozene

RUSH 2 aka Rage aka Rabbia aka A man called Rage - Tonino Ricci, 1984, Italie

3ème guerre mondiale, le monde est atomisé... Parmi les survivants, il y a Rush.. ou Stryke... ou Rage, on ne sait pas toujours... un ancien officier devenu rebelle. L'armée parvient à le kidnapper dans le but de lui confier une mission : aller récupérer une réserve d'uranium qui se trouve dans la base Alpha, car lui seul en est capable... Il refuse dans un premier temps bien sûr, mais il est facile de lui faire changer d'avis avec des discours de politiciens. Donc il accepte, et part avec trois soldats: une blonde, un soldat d'élite et un scientifique. Après un passage chez le sanguinaire Slash histoire de lui voler des cartes topographiques, ils traversent des zones hostiles et radioactives. Une fois à la base Alpha, ils ne trouvent pas d'uranium, mais ils trouvent des graines et une Bible, le plus beau trésor qu'ils pouvaient espérer.

Soyons méchants, mais réalistes : l'histoire, les acteurs, la mise en scène sont atroces. Conrad Nichols est inexpressif au possible. Ce qui vaut réellement le coup des deux RUSH, ce sont les scènes de bastons mal foutues et balancées sur une musique jazzy des plus joviales qui colleraient à la perfection pour un film de Steno. Un décalage monstre qui nous fait douter de la santé mentale de Tonino Ricci. Kerozene

SIX-STRING SAMOURAI - Lance Mungia, 1998, États Unis

En 1957, l'URSS attaqua les États Unis, ce qui déclencha l'ultime guerre mondiale. Depuis, le monde n'est plus que ruines et désert. Le dernier bastion de la liberté est Lost Vegas, la ville du rock'n roll dirigée par le King Elvis en personne. Mais le roi vient de décéder et tous les guitaristes de rockabilly ont pris la route de Lost Vegas dans le but de se faire couronner. Buddy est l'un d'eux, mais il est aussi un sabreur émérite capable de dessouder ses ennemis par la douzaine. Accompagné malgré lui par un gamin quelque peu brailleur, notre guitariste à lunettes élimine quiconque se met sur son chemin, et ceux-ci sont aussi nombreux que totalement déglingués: une famille de cannibales, des hommes préhistoriques au volent d'un pick-up pourrave, des individus en scaphandres, des troglodytes masqués et vêtus de cuire, un peloton de l'armée rouge... et tout ce petit monde se fait découper par notre héros sur des airs de rockabilly. Restent ses quatre ennemis ultimes, sortes de croisement improbable entre les Nazgul du SEIGNEUR DES ANNEAUX et le Slash de Guns'n Roses qui luttent pour la suprématie du hard rock.

Étonnant pot-pourri de MAD MAX, de BABY CART, de rock'n roll et de kung-fu que voila. L'ensemble est plutôt séduisant avec sa galerie de personnages décalés, ses décors naturels joliment filmés, ses combats au sabre plutôt crédibles, et pour résumer son esprit général de vrai film de série B assumée et passionnée. En revanche, il faut se taper du rockabilly du début à la fin, ce qui devient rapidement soûlant pour qui n'apprécie pas spécialement cette musique. L'esprit général de l'entreprise colle de très près à cette musique d'ailleurs ce qui n'est pas forcément un point positif dans le sens où tout est toujours très léger. Les combats sont relativement soft, les morts sont aseptisées (malgré un body count pharaonique), l'humour très bon enfant est toujours présent et cela a tendance à nuire à un film qui aurait bénéficier de plus de noirceur, voire de méchanceté. Dommage, cela ne sert pas un scénario un peu brouillon - au contraire, mais ça n'empêche pas le film d'être loufoque, original et réellement agréable à visionner malgré tout. On sent juste qu'on est passé près de quelque chose de vraiment terrible! Kerozene

SOLARBABIES aka Solar Warriors aka Les GUERRIERS DU SOLEIL - Alan Johnson avec... on s'en fout, ils sont tous insupportables ces ados... 1986, États Unis,  94m

Dans ce monde totalitaire et futuriste, une bande d'adolescents destinés à devenir des soldats, tuent le temps en jouant au hockey en cachette... Jusqu'au jour ou une boule lumineuse surgit de nulle part va les guider vers un autre monde... (sic !)

Décors désertiques, véhicules blindées cartonnées, on se croirait à s'y méprendre dans une série Z italienne, et pourtant... ici pas de gore mais des adolescents, pas de violence gratuite mais des cascades en patin à roulettes, bref c'est "Mad Max III" à Disneyland ! On est réellement pas très loin du navet post-apocalyptique totale. Les ados sont à la limite du supportable, les situations d'un ridicule à tout épreuve, et le scénario d'un sérieux insupportable.. Rien n'est à sauver si ce n'est une ou deux scènes comme celles du match de hockey style "futuriste" du début du film.

L'auto-censure des images imposée par le public auquel ce produit est destiné nuit très fortement à ce "monde qui se veut violent mais pas trop quand même" !

A jeter aux oubliettes cosmiques. Marc Evil

STEEL FRONTIER - Jacobsen Hart & Paul G. Volk, 1995, États Unis

Après la 3ème guerre mondiale, le monde n'est plus que ruines et cendres éparpillées au travers d'un désert aride et désolé. Un groupe de survivants est parvenu à fonder une petite communauté baptisé New Hope, et parvient à produire de l'énergie en brûlant des pneus. Mais le vilain général Quantrell (Brion James) vient semer la zizanie et installe son imbécile de fils comme dictateur de cette communauté. Arrive alors Yuma (Joe Lara), sorte de cow boy futuriste solitaire chevauchant sa moto comme s'il s'agissait d'un pur-sang afghan. Yuma parvient à se faire enrôler dans l'armée des méchants afin d'y semer le trouble...

Triste tentative d'appliquer une trame façon western italien à un univers mad-maxien. Si quelques plans du désert et deux ou trois poursuites s'avèrent relativement réussis, ils ne parviennent pas à rattraper l'ensemble de l'entreprise qui s'avère terriblement convenue. On se consolera avec la présence de Brion James, toujours aussi fantastique, et face auquel ce mollusque de Joe Lara fait pâle figure. Bo Svenson est également de la partie et s'avère être le personnage le plus intéressant, une sorte de militaire blasé, lassé de la connerie humaine. Un peu plus, et il quittait le tournage avant la fin... Kerozene

SUPERSTARLET A.D. - John Michael McCarthy, 2001, États Unis 

Dans le futur apocalyptique présenté ici, les femmes sont les maîtres sur Terre, mais elles se font la guerre entre brunes, rousses et blondes. Les blondes sont en voie de disparition, et personne n'aime le gang des Superstarlet, composé d'une blonde et d'une brune. Le gang des blondes voudrait bien avoir la blonde en son sein et le gang des brunes considère la brune comme une traîtresse. Mais les deux filles s'aiment, et rien ne peut les séparer. Les hommes, eux, ont régressés et sont devenus des créatures primitives vivant dans les ruines des villes détruites. Les superstarlet sont à la recherchent de films 35mm dans lesquels ont joué leur grand-mère. Véritables trésors témoignant de leur passé, les filles en porte jarretelle se font la gueguerre à l'aide de grosses pétoires.

A voir les photos et entendre parler du film, on imagine assez facilement quelque chose de très très bien. Et bien ce n'est pas tout à fait ça. C'est pas mauvais, loin de là, mais c'est mou. Pas de vraies bastons, pas d'action, juste du blabla quasi incessant et de belles images avec du bon gros grain de 16mm. Il y a tout de même une ou deux scènes de lesbiennes, et pas mal d'humour. Dommage donc que le rythme ne permette pas au film de se placer dans la catégorie film culte, parce qu'il en a le potentiel... Véritable oeuvre underground, le film en noir et blanc inclut des séquences couleur, comme des scènes de chansons... Kerozene

bigbroad.com/Superstarlet

SURVIVAL ZONE - Percival Rubens, 1983, Afrique du Sud 

Un post nuke mineur en provenance d'Afrique du Sud avec plein de clichés et une approche très premier degré de son sujet. 1988 (!), après la IIIe Guerre Mondiale, il ne subsiste que quelques survivants disséminés ici et là. D'un côté, nous avons une horde de motards psychopathes nihilistes cannibales vêtus de cuir dont le but est de pouvoir un jour mettre la main sur quelques gonzesses histoire de décharger des bourses bien remplies et éventuellement détendre un peu l'ambiance (les mecs passent leur temps à se taper sur la gueule). De l'autre nous avons une gentille famille modèle, type américain, qui rebâti son petit monde avec philosophie. Entre deux, il y a Adam, un jeune loup solitaire, beau gosse un rien naïf qui piste les affreux motards pour on ne sait trop quelle raison. Après que les motards soient passé par un couvent où ils déglinguèrent toutes les nonnes sans même leur faire les honneurs qu'elles méritaient, le gang se dirige vers le ranch de la bonne famille qui se montre plutôt réfractaire. Avec l'aide providentielle du gentil Adam, qui - ô surprise - semble plaire beaucoup à la jeune fille, Papa va montrer à ces loubards que quiconque vient le faire chier doit payer.

Voila pour le pitch prévisible qui verra les gentils gagner. Percival Rubens emballe le tout avec une certaine bonhommie et privilégie avant tout les dialogues plutôt que pour l'action, sans doute afin de limiter les dépenses et aussi, peut-être, parce que les idées lui manquent. Côté action, c'est le minimum syndical, on a droit à quelques coups de feu, deux ou trois impacts de balle sanglants, une décapitation et un duel à coups de chaînes, mais on retient surtout le chef du gang de motards, sorte de sosie patibulaire de George Eastman dont le casque est surmonté d'une tête de poupée (!?).Kerozene

WORLD GONE WILD aka LES ANGES DE LA HAINE - Lee H. Katzin, 1987, États Unis

Dans ce post-nuke méconnu introduit par une voix off expliquant que nous nous trouvons en 2087, soit cinquante ans après une guerre dévastatrice qui a déglingué la planète au point qu'il n'y pleut plus depuis belle lurette, une petite communauté pacifiste inexplicablement propriétaire d'une source en plein désert est prise pour cible par un gourou mégalomane et sanguinaire guidé par le livre " Les mémoires de Charles Manson ". Accompagné des membres de sa secte tout de blanc vêtus qui font les malins sur des motos la cape au vent, il fait massacrer hommes, femmes et enfants tout en ricanant comme un dément. Leader de la communauté et soucieux d'apporter la protection nécessaire aux survivants, le gentil fumeur de marijuana Ethan (Bruce Dern en mode vieux hippie en roue libre) part en ville à la recherche de George, son fils spirituel (Michael Paré). Les deux en profitent pour recruter un peu n'importe comment une poignée de mercenaires fêlés, allant du cow-boy alcoolique au cannibale halluciné, tout en passant par un biker violeur et un grand noir en tenue de danseuse d'aérobic se faisant appeler Nitro ! On l'a compris, " World Gone Wild " est une démarcation post-nuke et complètement à la ramasse des " 7 mercenaires ", modèle chéri au point d'y trouver une photo de Steve McQueen (avec qui Katzin a d'ailleurs tourné " Le Mans " en 1971) décorant la demeure de l'héroïne qui succombera aux charmes de Michael Paré - non sans que ce dernier se soit préalablement rasé de près.

Malgré les incalculables maladresses et incohérences du film (les villageois isolés n'ont jamais vu d'êtres humains mais sont localisés à quelques bornes d'autres survivants, il n'y a pas d'eau mais tout le monde est propre, ...), " World Gone Wild " est un film réjouissant, garni de blagues décalées, de dialogues vulgaires à souhait (on ne compte plus le nombre de " connards ", de " fils de pute ", ou les sorties du genre " je vais t'enfoncer ce flingue dans le cul "), de figurants grimés en punk tout droit sortis d'une partouze SM, et de personnages totalement barrés, offrant un univers puissamment loufoque et bariolé où les enjoliveurs servent de frisbee mortels et les héros fument de l'herbe et distillent de la gnôle explosive. Tout ça jusqu'à un duel final porté par la fameuse interprétation de " The Star-Spangled Banner " par Jimi Hendrix !

Anecdote qui ne manque pas de charme : le gourou dingo devait initialement brandir le livre de " La Dianétique ", jusqu'à ce que les avocats de l'Eglise de Scientologie ne menacent les producteurs! Kerozene

ZORDAX 2 LA GUERRE DU METAL - Syl Disjonk, 2006, Québec, 12m

Dans un monde post apocalyptique, un humain est capturé par la bande de Zordax. Torturé, il réussit à s'échapper, mais devra fatalement affronter le géant Zordax.

Comme un début de film en hommage aux films italiens post nuke aux clins d'oeil mad maxiens, un véritable tour de force visuel que ce court métrage ! Un minimum de dialogues, mais du travail de décors, costumes, effets spéciaux pour nous procurer un avant goût de film furieux. En effet, le seul regret que l'on peut avoir, c'est que ça arrête au moment ou un combat cruel va débuter. On rêve au long métrage !

Gagnant prix du public et prix spécial du jury Festival Vitesse Lumière 2006 et sélectionné pour le festival TROMADANCE 2006.

www.disjonk.com/fr/zordax Mario Giguère

merci à Abba, Kerozene et Nachthymnen ! 

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Web www.clubdesmonstres.com

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