LES HOMMES D'UNE AUTRE PLANÈTE
Bach Films va éditer en partenariat avec le Collectif CPPFFJ  LES HOMMES D’UNE AUTRE PLANETE (Mars Men), détails...                lire

Sur une suggestion de Kerozene, le films cultes de la Thaïlande

Mise à jour le 19 juin 2023

4BIA - Banjong Pisanthanakun, Youngyooth Thongkonthun, Parkpoom Wongpoom, Paween Purikitpanya, 2008, Thaïlande, 117m

4 Petites histoires d'horreur par 4 réalisateurs (dont ceux de SHUTTER et d'ALONE). 

Les sujets des 4 épisodes: Une jeune femme avec une jambe dans le plâtre se fait terroriser par les appels d'un inconnu sur son cellulaire; Une bande de voyous s'en prend à un incapable qui connaîtra un sort funeste; 4 jeunes font du camping; Une hôtesse de l'air se fait terrorisé par une mondaine.

Comme d'habitude les résultats sont inégaux. Le premier épisode est très bien, il est en huit clos, mais est victime d'une chute prévisible. Le 2e, après un début prometteur sombre dans le CGI douteux et inutile et l'animation image par image compliqué. Le 3e est mieux que ce dernier, il emploi plein de références à THE SIXTH SENSE, THE OTHERS et SHUTTER. Il a une bonne distribution d'acteurs qui cabotinent. Mais comporte encore une fois une chute prévisible. Et enfin le 4e est passablement réussi, mais n'est qu'un prétexte à infliger le spectateur de "scare" facile et prévisible. La comédienne dans le rôle de la princesse est bonne. Alors, voici une compilation qui vous plaira si vous n'êtes pas trop difficile. Pour de meilleurs frissons rapportez vous à SHUTTTER du même pays. Black Knight

The ADENTURE OF IRON PUSSY aka Hua jai tor ra nong - Michael Shaowanasai & Apich, 2003, Thaïlande

Iron Pussy est un travesti travaillant comme agent secret au nom du gouvernement. Il intègre une équipe d'employées de maison pour le compte d'une famille riche et puissante qui oeuvre dans le trafic d'armes et se fond sans difficulté au sein de ses collègues féminines toutes absolument charmantes.... Alors que notre machin est bien évidemment plus grand, plus costaud et nettement plus moche, cela ne l'empêche pas de faire tomber raide dingue tous les hommes et de rendre les femmes jalouses. De plus, notre agent undercover possède de nombreux talents, comme le fait de savoir chanter - ce qui nous donne droit à quelques séquences musicales absolument horripilantes. Le soir, il intègre son costume d'Iron Pussy et se transforme en justicier travelo à la démarche féline...

Et voila le contenu de cette comédie gentiment lourdingue, pas vraiment drôle et très peu subversive malgré son côté apparemment branque. Il est vrai qu'avec un agent secret travelo aux sorties nocturnes façon justicier masqué et qui pousse la chansonnette devant un par terre de trafiquants d'armes héroïnomanes et son humour gay, on est en droit d'attendre de cette aventure qu'elle soit provocatrice et très politiquement incorrecte. Mais il n'en est rien, THE ADVENTURE OF IRON PUSSY est même tellement inoffensif qu'il passerait presque (j'insiste sur le presque) bien comme film dominical pour famille nombreuse. Qui a dit " c'est de l'arnaque " ? Kerozene

ALONE - Banjong Pisanthanakun et Parkpoom Wongpoom, 2008, Thaïlande

Une femme voit des apparitions morbides de sa soeur siamoise décédée.

De la part des réalisateurs de SHUTTER, on pouvait s'attendre à beaucoup. Le film commence très bien avec l'évolution des soeurs siamoises et de la rencontre de PIM avec son futur mari. Tout cela est bien mais au fur et à mesure que le film progresse les résultats deviennent décevants.

Oui, il y a des scènes chocs accompagnés d'un son bas et qui devient fort pour amener le "jump", mais ceux-ci sont répétitifs, mal réalisés et deviennent redondant. Et surtout il y a un "twist in the end" qui est totalement invraisemblable d'un point de vue logique. Il reste une bonne ambiance et de solide comédiens. C'est un constat peu élevé en regard des attentes. Au final, un film un brin décevant mais qui peut quand même amusé, mais il y a ici rien de majeur. Malheureusement. Black Knight

ANGULIMALA - Sutape Tunnirut, 2003, Thaïlande 

Ahimsaka est né sous de mauvais augures. Il a beau être né dans la caste des brahmines, il est prédestiné à devenir un puissant meurtrier. Son père veut donc le mettre à mort, mais sa mère le sauve, l'envoyant chez un guru qui lui demande de garder les chèvres. Le bon guru a cependant fiancé une jeune et jolie demoiselle qu'il répudie parce qu'elle s'avère être de la caste des intouchables. Révolté, Ahimsaka la sauve et rencontre un dieu qui lui montre le chemin pour chasser son mauvais sort. Il devra délivrer 1000 hommes de leur misère en les trucidant. Ahimsaka devient dès lors Angulimala, la terreur du pays, portant au cou le collier fabriqué avec les doigts de ses victimes, histoire de bien comptabiliser ses "sauvetages". Au moment de tuer sa 1000ème victime, qui est nul autre que Bouddha, il comprendra bien des choses...

Véritable fable bouddhiste sur un tueur en série avant la lettre, Angulimala est une lumière tout à fait spéciale dans un panorama de tuerie gratuite coutumière. Il est difficile de comprendre comment un peuple a jadis épousé des prémisses discriminatoires aussi cinglantes mais la religion est la mère de tant d'excès... la photographie est superbe et la musique ponctuée de chants incantatoires obsédants. Un conte cruel qui débouche sur la découverte d'un bouddhisme serein. Surprenant. Mario Giguère

ART OF THE DEVIL - Tanit Jitnukul, 2004,Thaïlande

Une jeune fille pas trop mal roulée séduit un riche monsieur déjà père de quatre enfants. Lorsqu'elle tombe enceinte, le millionnaire dévoile sa vraie personnalité et prouve qu'il n'était intéressé que par son cul. Le salaud pousse même la perversion jusqu'à la " vendre " à une bande de queutards plagistes... Suite à quoi elle trouve le moyen de se faire heurter par une voiture et perd son enfant. Pas de bol. Mais la garce est rancunière et avec l'aide d'un sorcier pratiquant une magie noire très proche du vaudou, elle va éliminer les membres de la famille du salopard un par un de manière particulièrement sanglante. L'un vomi des serpents, un autre des lames de rasoir, bref, Jitnukul ne fait pas dans la dentelle et compte bien choquer son monde avec des séquences gores percutantes.

Seulement voila. Si les affiches du film font passer celles de la saga SAW pour des exemples de sobriété politiquement correcte, force est de constater que le contenu de ART OF THE DEVIL n'est pas à la hauteur des prétentions. Les séquences chocs s'avèrent en réalité fort trompeuses de par leur mise en scène minimaliste qui ne feront frémir personne: le mec crache du sang et un court plan dévoile les lames de rasoir au milieu de la flaque. Simple mais inefficace et surtout ben loin des atrocités suggérées par les visuels publicitaires. Autour de ces quelques scènes la brochette de très mauvais acteurs ne cesse de geindre, couiner, pleurer et râler pour franchement nous casser les pieds. Quant à notre mère vengeresse, elle est accompagnée dans son périple par le fantôme de sa défunte fille dont l'originalité et d'être albinos. Fini les serpillières noires, voici la version blondasse aux yeux vitreux. Mais ce lifting ne la rend pas plus efficace pour autant. Le Jitnukul de BANG RAJAN semble loin, très loin même de ce ART OF THE DEVIL mollasson et filmé avec deux pieds gauches, à tel point qu'on a bien du mal à croire qu'il s'agit du même homme. Kerozene

BANGKOK KNOCKOUT aka BKO: Bangkok Knockout - Panna Rittikrai avec Gitabak Agohjit, Speedy Arnold, Supakson Chaimongkol, 2010, Thailande

Un groupe d'arts martiaux remporte un grand concours pour aller participer comme cascadeurs dans un film tourné a Hollywood. Au lendemain de leur soirée de réjouissance, ils sont tous dans un appartement inconnu, sans téléphones et sans voitures. Ils ont en fait été piégés et vont devoir participer a une série de combats réels et mortels pour le compte d'un riche américain qui organise des combats clandestins pour une riche clientèle de parieurs.

Si l'histoire de base n'est pas très nouvelle, on s'en préoccupe peu, car lorsque l'action commence, ca brasse au maximum. C'est donc pour ses cascades et ses combats spectaculaires que l'on appréciera ce film sans vedette connue a Hollywood. À plusieurs reprises on est sans voix ou on applaudit les cascades incroyables qui vont combiner arts martiaux, acrobatie et armes diverses. Les vilains parieurs sont détestables et leur anglais approximatif a bien fait rire la salle, les femmes en péril sont belles et savent se défendre, les combats sont furieux, bref, que du bon. Mario Giguère

BANG RAJAN aka BANGRAJAN aka LEGEND OF THE VILLAGE WARRIORS - Tanit Jitnukul, 2000, Thaïlande 

Au XVIIIème siècle, les birmans envahirent la Thaïlande en massacrant à peu près tout le monde sur leur passage. Mais les habitants du village de Bang Rajan firent fièrement face à leurs ennemis en leur opposant une résistance aussi héroïque qu'exemplaire.

C'est ce fait réel que raconte ce film souvent et très justement comparé au BRAVEHEART de Mel Gibson. Fresque historique et barbare mettant en scène des combats homériques sanglants croisés avec des histoires d'amour, de foi et de loyauté, BANG RAJAN est effectivement impressionnant de part son aspect de superproduction remplie de figurants se foutant sur la gueule sur des champs de bataille marécageux, armés de haches et autres bambous taillés en pointe. Mais la réputation du film, qui le prétend extrêmement sauvage et barbare, a en réalité tendance à le desservir. Jamais en effet le film de Jitnukul n'atteint l'intensité dramatique ou les piques de violence ultra-gores des batailles du film de Gibson, ni ne touche de manière aussi efficace dans son récit et son dénouement - pour autant que l'on soit touché par BRAVEHEART. BANG RAJAN reste néanmoins une jolie réussite, un film joliment réalisé qui mérite amplement le coup d'oeil et permet de découvrir un épisode emblématique de l'Histoire de la Thaïlande inconnu de la grande majorité des occidentaux. Kerozene

BORN TO FIGHT - Panna Rittikrai, 2004, Thaïlande 

"Le nouveau Ong-Bak", prévient l'accroche du film... "le nouveau phénomène du cinéma d'action thaï!". Le genre de phrases marketing qui n'inspire guère confiance. Force est de constater que "Born to Fight" n'est effectivement pas "Ong-Bak", puisque "Born to Fight" enterre "Ong-Bak". Plus violent, plus dynamique, moins bavard, on s’y emmerde vachement moins. L'histoire est un prétexte pour les scènes de baston à suivre: un groupuscule armé prend un misérable village en otage dans le but de faire libérer Le Général, un baron de la drogue récemment envoyé derrière les barreaux par un flic téméraire. Si Le Général venait à ne pas être libéré, les méchants balanceraient une tête nucléaire sur Bangkok depuis le village. Par un hasard assez surprenant, le flic qui a coffré Le Général se trouve dans le village en question. Il y accompagne sa sœur, une adepte du muay thai, altruiste par nature, et membre d’une mission caritative. Grâce à lui – et à sa sœur - les villageois vont se soulever contre les terroristes.

Avec des airs de patriotisme tonitruant, le film du réalisateur Rattikrai livre une multitude de scènes d’action et de bastons invraisemblables. Celles-ci sont opérées non seulement par des cascadeurs visiblement inconscients des risques qu'ils encourent, mais aussi par des athlètes (champions d'arts martiaux, étoiles olympiques, ...) dont les prouesses physiques sont magnifiées par des ralentis contemplatifs. Le spectacle est visuellement impressionnant: chutes douloureuses depuis des véhicules en mouvement, coups de latte en pleine tête, fusillades sanglantes sous les regards d'enfants en larme, contorsions aériennes, unijambiste acrobate et fusillades meurtrières, l'action quasiment incessante est souvent très brutale et vertigineuse. Le spectacle n'est certainement pas d'une grande finesse, mais aussi impressionnant qu’efficace.Kerozene

CITIZEN DOG aka Mah nakorn - Wisit Sasanatieng avec Mahasamut Boonyaruk, Saengthong Gate-Uthong, 2004, Thaïlande, 100m

Pod es bien averti par sa grand-mère, s'il quitte son village pour aller à Bangkok, il lui poussera une queue comme tous ses habitants. Pod est donc très nerveux et se coupe le doigt à l'usine de sardines. Il le retrouvera, sur la main d'un autre employé. Ils se l'échangeront. Pod est secrètement amoureux de Jin, qui est obsédée par un livre qui est dans une langue inconnue. Pod devient chauffeur de taxi pour plaire à Jin qui est devenue écologiste, récupérant des contenants de plastique qu'elle accumule en nombre astronomique...

Wisit Sasanatieng est entre autre réalisateur de publicités, son travail, dont nous avons pu voir 10 minutes avant la représentation du film, est très absurde et décalé tout en étant d'un esthétisme raffiné. Sur une narration omniprésente, Pod vit des aventures d'une absurdité renversante qui sont menées jusqu'à un final inéluctable. On ne peut s'empêcher de sourire et rire à gorge déployée devant les doigts qui se recollent par magie, la rencontre avec la fillette de 8 ans qui dit en avoir 30 et son ourson parlant qui fume comme une cheminée. Les personnages pittoresques s'enfilent et l'on savoure chaque minute de ce film hors-norme. Ceci dit, je n'ai pas encore vu Amélie Poulin, film auquel on le compare abondamment ! Mario Giguère

COBRA THUNDERBOLT aka COBRA FIRE - Tanong Srichua, 1984, Thaïlande 

Le chauve Colonel Thel, scotché sur une chaise roulante depuis la guerre contre le Laos, invente un nouveau type de tank extrêmement maniable et révolutionnaire : le Cobra Thunderbolt. Mais le magna de l'industrie de l'armement, qui vendrait père et mère aux pires ordures de la planète si cela pouvait lui rapporter quelques francs, désire plus que tout mettre la main sur les plans du fameux tank dans le but de le revendre à toutes les crapules militarisées de la planète. Bien entendu, le Colonel Thel refuse de les lui céder, ce qui fâche très fort notre méchant de service. Du coup, il kidnappe la femme de Thel avant que celle-ci ne se soit littéralement explosée lors d'une tentative de libération avortée et que Thel se fasse kidnapper à son tour. Thel se fait alors secourir par un duo de choc : sa fille propulsée par un jetpack (qui rappelle celui du James Bond... THUNDERBOLT (!)) et son meilleur ami le sergent aux commandes du Cobra Thunderbolt. Ensemble, ils vont libérer le gentil Colonel en faisant tout péter chez les méchants : une horde de mercenaires armés au service de l'industriel de l'armement.

Actioner bourrin totalement décérébré remplit de dialogues pourris, de gunfights bordelliques et de cascades motorisées, COBRA THUNDERBOLT n'en est pas moins un film d'un ennui profond. La platitude de l'action rend l'ensemble extrêmement répétitif et donc lassant malgré le nombre exagéré d'explosions et de douilles chaudes tombant sur le sol. Seuls quelques éléments épars parviennent à tirer le spectateur plongé malgré lui dans une profonde léthargie, à savoir l'explosion de la femme de Thel qui vole littéralement en morceaux, la démonstration peu crédible du Cobra Thunderbolt, les quelques cascades en moto du Sergent et la fille de Thel propulsée par son jetpack. En revanche, on se fout complètement des états d'âme de Thel, des journalistes qui ne cessent de se plaindre parce qu'on ne leur laisse pas faire leur travail et des flics qui pataugent dans la semoule. Une étrange voix off vient parfois se greffer sur les images afin de faire le point et expliquer de temps à autre ce qu'il se passe. Sans doute pour que le spectateur somnolant ne perde pas trop le fil de l'histoire. Kerozene

CROCODILE - Sompote Sands, 1981, Thaïlande/Corée 

La bombe nucléaire fait des ravages, c'est bien connu. Elle crée des troubles météorologiques et elle cause de graves mutations, comme sur ce crocodile thaïlandais qui n'a rien demandé à personne et qui devient gigantesque et qui peut se balader dans l'eau de mer. Mais il ne reste pas dans la mer et décide d'aller bouffer des villageois. Pas contents, une poignée d'hommes courageux qui ont vu LES DENTS DE LA MER prennent leur rafiot pour chasser le croco....

Hautement risible, ringard et mal foutu, ce CROCODILE fait mal au coeur. Réalisé en Thaïlande au début des années 80, il a un train de retard sur PIRANHAS & co. Le croco est très grand et très drôle, il bouffe tout le monde, hommes, femmes et enfants, les figurants-buffet font les zouaves dans l'eau et crachent du sang avant de s'essuyer la gueule en attendant le "cut" du réalisateur. La fin est surprenante de ringardise: les baroudeurs fâchent le croco qui fait littéralement des bonds par dessus leur bateau ! Incroyable ! Un croco mutant athlète en somme. On a également droit à une scène où un petit croco est tué pour de vrai devant la caméra. Kerozene

DARK WATER - Jarun Wongsatja, 2007, Thaïlande   

Ce "Dark Water" thaï a beau être une histoire de fantôme à cheveux longs, il n'a rien à voir avec le film de Hideo Nakata. Le récit prend place dans un petit village de campagne bâtit aux abords d'une rivière. Un soir de pluie, la jeune Chan et son bébé attendent le retour du père. C'est alors que surgit une bande de malfrats qui violent puis assassinent la pauvre jeune maman avant de la balancer dans la flotte comme un vulgaire chiffon. Une vingtaine d'années plus tard, le bébé est devenu une belle jeune fille et le papa un moustachu aigri qui aimerait bien poser son poing sur la gueule de la racaille locale. Arrive alors de manière incognito un jeune et beau policier chargé de démanteler la petite mafia rurale.

Le cinéma de genre thaï n'est peut-être que rarement bon, mais il ne cesse jamais d'étonner du fait de son mélange des tons. Difficile d'imaginer en effet un cocktail de comédie cartoonesque, de viols crasseux, de tombes profanées, d'apparitions spectrales, de sorciers aigris, et de romance mièvre, sans chopper le vertige. Des ingrédients antinomiques que dominent le fantôme aquatique de la défunte maman entraînant ses proies au fond de l'eau en utilisant ses longs cheveux noirs tels des tentacules meurtriers ou attaquant ses victimes en leur propulsant de l'eau au visage.... Ça n'a l'air de rien comme ça, mais l'effet est ravageur... Le film, totalement bancal et relativement mal foutu, avec ses acteurs aux voies de crécelles et ses effets spéciaux souvent moches, laisse une drôle d'impression quant à la place de la femme en Thaïlande, tant celles-ci s'en prennent plein la poire pendant tout le film. Kerozene

DYNAMITE WARRIOR aka TABUNFIRE - Chalerm Wongpim, 2006, Thaïlande    

En Thaïlande, première moitié du XXème siècle, un vilain profiteur capitaliste tente de vendre aux paysans sans le sou l'outil qui révolutionnera leur vie : le tracteur. Seulement voila : les paysans n'ont pas les moyens de se les payer, ces tracteurs, et puis finalement les boeufs font très bien l'affaire. Notre méchant engage alors des bandits pour voler le bétail des paysans afin de les obliger à se rabattre sur ses machines révolutionnaires. Le pays est bien mal barré mais heureusement pour tout le monde, surgit Jon Bang Fai, véritable Robin des Bois local qui botte le cul des méchants à grand renfort de dynamites et de muay thaï (ou boxe thaï) pour redistribuer leurs boeufs aux pauvres. Jon fait trembler les criminels jusqu'au jour où il tombe sur un voleur de bétail particulièrement puissant et maîtrisant la sorcellerie et qui, comme par hasard, ressemble beaucoup à l'homme qui tua ses parents il y a fort longtemps&ldots;.

C'est Dan Chupong, le prodige d'ONG BAK, qui porte le foulard de Jon Bang Fai. Résultat : quand ça cogne, ça cogne sec. Les coups portés sont douloureux et les chutes au moins autant. Mais cette apparente brutalité est aussitôt désamorcée par le ton stupidement rigolard du film qui vire vers une sorte de comédie balourde très pipi-caca-prout totalement déconcertante et en complet désaccord avec ses scènes d'action. Le spectateur assiste dès lors à un spectacle affligeant de bêtise que les actes de bravoure de Jon surfant sur ses asperges à réaction ne parviendront pas à consoler. En même temps, il semble que ce type de cocktail soit propre à la production commerciale locale. Triste. Kerozene

FIGHTING BEAT - Piti Jaturaphat, 2007, Thaïlande   

Sur une île de Thaïlande, il y a ce bar sympa dans lequel les touristes occidentaux peuvent s'essayer à la boxe thaï contre quelques produits locaux. Les combats truqués donnent la part belle à ces imbéciles persuadés d'atteindre des sommets en terme de baston sans réaliser que leurs adversaires locaux versent dans la comédie avec pour seul but de flatter leur égo, et tout ça pour des raisons forcément mercantiles. Les thaïs du bar ne sont pas de mauvais bougres pour autant, bien au contraire: leur but est finalement de donner du plaisir à des touristes peut-être un peu neuneus, mais tellement sympas, et au final, tout le monde y trouve son compte. Jusqu'à ce qu'une espèce de gosse de riche anglo-saxon ne débarque avec ses sbires stéroïdés dans le but de faire main basse sur le bistrot. Fini les combats de lopettes, nos kick-boxeurs vont devoir sortir le grand jeu pour faire face à l'envahisseur!

"Fighting Beat" n'est pas franchement le projet le plus excitant sur le papier. Le problème est qu'il l'est encore moins à l'écran. Au travers d'une mise en scène très "hollywoodienne" (mouvements de caméra façon "MTV Grind") mais aussi très fauchée (image vidéo pas très flatteuse, décors limités), notre bande de héros composée d'une poignée de beaux gosses bâtis comme des Apollon et de petites nanas façon poupées Barbie-Pute, va se prendre le bec avec une horde de gros vilains pas beaux composée d'affreux capitalistes étrangers, mais aussi d'un traître local redoutable qui n'est autre que l'assassin du père de Khem, le plus valeureux de nos héros. Un héros à la gentillesse démesurée, mais au talent martial redoutable, contrairement à ses camarades plus doués pour jouer les boute-en-train qu'autre chose. Les clichés pleuvent, du flash-back sur le trauma de Khem à l'apparition du lady-boy amorçant quelques gags bien lourdingues, en passant par les bad-guy à la mâchoire de constipés qui ne respectent rien. Il reste quelques scènes de baston plutôt imaginatives qui mettent en valeur les talents élastiques du jeune Than Thanakorn dans le rôle de Khem... Rien de plus. Kerozene

FIREBALL aka Fireball: Muay Thai Dunk - Thanakorn Pongsuwan avec Preeti Barameeanat, 2009, Thaîlande, 94m

Brièvement, il est question de Fireball, un sport illégal ou l'on joue au basketball mais ou tous les matchs se terminent 1 à 0 car tous les coups sont permis, sans parler des accessoires qui s'en mêlent. On découvre l'activité très brutale et souvent mortelle par un type qui se fait passer pour son frère jumeau, à l'hôpital depuis un an suite à sa participation à un tournoi.

Tours les clichés et toute la violence gratuite dans un semblant de scénario de vengeance comme on s'en voit trop souvent. La particularité demeure la violence extrême des combattants friands de boxe thaïlandaise. Le montage hyper rapide crée plus de confusion qu'autre chose, bref c'est violent, sanglant, rythmé par une musique également frénétique et ca ne rime pas à grand-chose. Mais il s'en trouvait pour applaudir la fin brutale, donc je retiens que je ne suis pas le public visé pour cette ode au machisme nihiliste. Mario Giguère

GHOST OF MAE NAK - Mark Duffield, 2005, Thaïlande / Grande-Bretagne

Dans les grandes lignes, la légende thaïlandaise de Mae Nak (ou Nang Nak) - qui se déroule au début du 19e siècle dans le village rural de Phra Khanong - conte les romances contrariées de Nak et Mak, son époux. Alors que Nak est enceinte, Mak part à la guerre. Blessé, il est contraint de passer quelques temps à l'hôpital, tandis Nak et son enfant meurent en couche. A son retour, Mak retrouve les siens à l'état de spectres. Notre film se déroule 200 ans plus tard. Phra Khanong s'est depuis longtemps fait cannibaliser par la gigantesque Bangkok, pour ne devenir qu'un quartier parmi d'autres. Et c'est dans ce quartier que les jeunes Mak et Nak achètent une maison centenaire en ruine qu'ils retapent en musique avec leurs amis. Mais Mak est sujet à des cauchemars. Des rêves horribles où un spectre chevelu avec une grande bouche sans dent ne fait rien qu'à lui faire peur. Un spectre qui n'est autre que celui de Mae Nak, comme l'indique d'ailleurs le titre du film...

Selon un trivia imdb, il s'agirait de la vingtième incursion du spectre de Mae Nak au cinéma. Celle-ci a la particularité de nourrir la base d'un scénario qui se veut original, mais qui ne fait finalement qu'exploiter un conte populaire pour mieux surfer sur la mode des films de fantômes à cheveux longs, un sous genre en soi avec ses réussites et ses boulets. Le film de Mark Duffield se situe plutôt du côté des boulets, du fait de sa mise en scène tristounette (les éclairages sont pauvres et traduisent sans doute un manque de moyen), de son montage un peu merdique et de ses effets sonores foireux qui rendent toutes les apparitions du fantôme de Mae Nak ratées, alors que le pauvre n'est déjà pas aidé par des effets digitaux le rendant plus ridicule qu'effrayant. Heureusement, quelques scènes gores viennent raviver un peu tout cela. Peu nombreuses, elles se veulent les instants chocs du métrage, et si cela fonctionne très bien pour un type tranché en deux dans le sens de la hauteur, le résultat s'avère plus catastrophique dans le cas d'une décapitation digitale ou surtout lorsqu'un pauvre type s'ébouillante dans la rue en faisant tomber un wok rempli d'eau sur lui... sous l'effet de la douleur, le mec se lève en sautillant, se fait percuter de plein fouet par un tuk tuk, se farcit un joli vol plané et atterrit sur les flammes d'un barbecue... Tellement drôle et absurde que j'ai cru voir une scène d'un film avec Alvaro Vitali! Mais la véritable singularité de ce film est ses origines. Car "Ghost of Mae Nak" a beau avoir été tourné à Bangkok en langue thaïlandaise, il s'agit malgré tout d'une co-production britannique de Tom Waller, réalisée et écrite par Mark Duffield. Et alors que le cinéma populaire thaï nous offre une vision souvent grotesque et décadente des grandes villes du pays, avec des tuk tuk courant sous des néons éclairant des rues remplies de putes, d'homos excentriques et de ladyboys vulgaires, Duffield en offre une vision différente et présente une ville plus terne, pauvre et sans doute plus conforme au quotidien de ses habitants. Cela n'élève certainement pas le niveau qualitatif de "Ghost of Mae Nak", mais ça a le mérite de lui conférer un sérieux et une crédibilité qu'il n'aurait peut-être pas eut entre les mains d'un réalisateur local. Kerozene

HANUMAN ET LES 5 KAMEN RIDERS aka Go-Nin Raidaa tai kingu Daaku aka 5 Kamen Riders vs. King Dark, 1974, Thaïlande, version originale Thaïlandaise

Les Thaïlandais, probablement fiers de leur collaboration avec la compagnie Tsuburaya sur le film  HANUMAN ET LES SEPT ULTRABROTHERS, ont enchaîné avec les héros de la Toei, les KAMEN RIDERS. Mais cette fois-ci, il semble, sans la collaboration de la Toei. Tant pis, on reprend le mélange fort curieux qui semble à la fois s'adresser aux enfants, mais comportant nudité, perversité et grotesquerie gore dans des passages troublants au vu du reste ! 

On semble rencontrer des protagonistes du film précédent en enfer ( version originale thaïlandaise oblige, une certaine confusion est de mise ). Scènes de torture et de nudité féminine comme dans le récent film thaïlandais au titre évocateur de HELL, on ne rigole pas dans l'enfer de ce pays. Pour en pas y aller ou y retourner, trois sbires vont tenter de nourrir le boss des enfers qui a besoin de sang féminin en bonne quantité.  Les 5 Kamen Riders vont aider un "docteur"  kidnappé avec sa  copine/soeur/épouse  et détruire tous les monstres sur leur passage. Pas dépourvu, le méchant force le docteur à utiliser une bien drôle de machine à créer des monstres mi-humains, mi-bêtess: tête de porc; de taureau; de poulet ! Vilains personnages ridicules qui subiront le sort de leurs confrères aux mains des Riders, après que Hanuman, on l'oubliait, les aient ressuscités ! Hanuman reviendra au final lorsque le big boss deviendra un géant qui pique une crise en ville. Hanuman, qui aime bien écraser et broyer les méchants, aura droit à son combat de géant, sans vraiment s'ennuyer des sept Ultra-frères, le vilain étant fait de ferraille pas vraiment solide.

Un rôle effacé pour le roi singe Hanuman, donc, et une autre preuve des standards très différents de ce qui est acceptable dans un film pour tous ! Une curiosité pittoresque pour amateurs en manque de psychotronique et de nanars ! Mario Giguère

The HEADLESS HERO - Komsan Treepong, 2002, Thaïlande 

On commence fort avec une sorte de messe noire à base de pets, de morsure de cobra aux fesses (qu'il faudra sucer pour extraire le venin) et de zombies qui se figent devant les bijoux de famille du sorcier visiblement aussi surpris que ses imbéciles de collègues. Le ton est donné, c'est de la comédie Thaï pur jus, avec son humour en-dessous de la ceinture, ses situations vaudevillesques absurdes et ses effets spéciaux rares mais finalement pas si mal foutu. Sauf qu'après ces cinq minutes d'intro que l'on trouvera au choix navrantes ou poilantes (perso j'en suis navré), le film se dirige vers une toute autre histoire qui n'a rien à voir avec des zombies mais avec des malfrats qui raquettent comme des brutes les habitants d'un village de paysans. Arrive alors Diew, bel orphelin adepte de la boxe thaï qui donnera bien du fil à retordre aux méchants. Les filles le trouvent craquant, il gagne la course de buffle et les combats de boxe, bref, ce serait l'homme parfait s'il n'avait pas cette petite voix de castra qui le fait passer pour un ado pré pubère.... Le problème c'est qu'il en agace certains qui, au bout de 75 minutes, se décident enfin à lui couper la tête (et là je ne spoile rien, tout est dans le titre)... Bien entendu Diew se fout en boule, tente de rassembler son corps et sa tête avant de pourfendre ses meurtriers à coups de serpe.

Et voila donc pour le plus gros succès commercial du cinéma Thaï de 2002. Comment? Un succès thaï sans travelos dedans? Mais si, rassurez-vous, il y en a un de travelo rigolo, c'est le gros assistant du sorcier, celui qui a l'air niais et qui louche. Donc, on récapitule: on a cinq minutes de comédie horrifique avec des revenants et des flatulences, puis près d'une heure et quart de comédie-sentimentalo-dramatique parsemée d'action et de gags à base de travesti, puis une demi heure environ de slasher avec un spectre sans tête (et toujours avec des gags à base de pipi-caca). Du coup c'est très long, en plus d'être navrant... et complètement stupide. Kerozene

HEADLESS HERO 2 - Komsan Treepong, 2004, Thaïlande 

Quelques années après les événements du premier film, deux pilleurs de tombe ouvrent le cercueil d'une victime décapitée du fantôme vengeur de "The Headless Hero". Le cadavre revient à la vie, pompe le fluide vital du premier pilleur et enfonce deux doigts bien profonds dans l'anus du second qui s'enfuie en hurlant! Pas de doute, on est bien dans la suite du précédent, et on ne va pas gagner en légèreté. Le récit central évolue autour de la romance d'un jeune naïf sans le sou et d'une jeune et belle bourgeoise amoureuse, elle-même convoitée par un sale gosse de riche arrogant. Il se trouve que le père du jeune sympa n'est autre que le pilleur au trou du cul défloré du début et que grâce à une formule magique, un fantôme crasseux leur est redevable et leur colle aux basques. Ils l'utilisent alors afin de semer le trouble entre les familles bourgeoises cherchant à unir leur progéniture, ce qui débouche sur une scène de repas gâchée par le spectre farceur qui retire les chaises ou jette de la nourriture au visage, ou une réception entachée par des pets de fantôme puants. Tout ça avant que n'arrive la confrontation avec le revenant décapité&ldots; Bref, c'est de la comédie fantastique de bas étage, avec des gags graveleux, un travesti rondouillard qui se fait appeler Marilyn, un fantôme qui a du mal à tenir sa tête sur les épaules et un autre qui pète et qui pue. Qu'est-ce que c'est drôle alors&ldots;. Kerozene

HELL aka Narok - Tanit Jitnukul avec Nathawan Woravit, Baworanrit Chantasakda, 2005, Thaïlande

Une équipe de tournage a un accident et suite à une erreur comme il en arrive tant, ils se retrouvent tous en enfer, alors que seule une personne est vraiment morte. Attachés, torturés, ils réussissent à s'échapper et cherchent à sortir de l'enfer, poursuivis par les méchants gardiens qui n'ont pas envie de les laisser partir. Faut dire, ce qu'ils auraient à raconter aux vivants serait une très mauvaise publicité pour l'endroit.

C'est par milliers d'années que l'on souffre en enfer, membres brisés, lave versée dans la bouche, mais toujours prêts à re-souffrir. Cette vision très vieillotte de l'enfer pour faire peur au bon peuple manque de subtilité et mélange les grotesques gardiens qui semblent sortir d'un film de Conan à des tortures somme toutes banalisées par leur répétition. Difficile d'avoir de l'empathie pour des personnages stéréotypés qui méritent tous d'y rester, par-dessus le marché. Difficile aussi de comprendre comment il est si facile de se défaire de ses liens et de se promener aussi facilement.

Rien d'aussi éprouvant que ce qui est annoncé par la bande annonce, l'imagination n'étant pas au rendez-vous en enfer ! Mario Giguère

Les HOMMES D'UNE AUTRE PLANÈTE aka Mars Men aka Mars Adam aka Gli Uomini di Marte - Cheng Hun Ming avec Yen Chiang Lung, Wang Pao Yu, Yeh Hsiao, 1976, Thailande/Taiwan, 84m

Il fut une belle époque ou chaque édition du festival Fantasia nous amenait un ou deux Godzilla et un ou deux programmes d'Ultraman. Le roi des monstres ayant prit une semi-retraîte et la compagnie Tsuburaya ayant été vendue à des gens qui ne voient pas la nécessité de faire de la promotion en Amérique du Nord, la disette dure depuis un certain moment. Voilà que grâce à la Cinémathèque Française nous arrive ce témoignage de la déchéance de la civilisation moderne. Au départ il y a la série Jumborg Ace, dans la foulée d'Ultraman, qui connait du succès en Thaïlande. Les Thaïlandais décident donc d'acheter les droits pour tourner un long métrage qui abouti un jour à Taiwan. Les distributeurs décident de retourner toutes les séquences avec des acteurs et de refaire le montage. Cette version abouti en France ou on décide de doubler les dialogues comme bon nous semble. Et c'est comme cela que l'on fait une mauvaise réputation aux martiens !

Pas facile à résumer et souvent incohérent, grosso modo, les martiens débarquent en ville pour s'accaparer d'une pierre précieuse qui leur permettra de terminer une arme fatale. Cette pierre a été aperçue par un gamin qui l'a trouvée tout près de la statuette d'un ancien dieu (Hanuman). Si les terriens ont de la difficulté à se défendre contre les attaques sans merci des hommes d'une autre planète, l'arrivée inopinée d'un robot géant américain (Jumborg Ace qui n'a rien d'américain) et le fait que la statuette devient géante et animée va permettre à ces deux nouveaux amis de combattre les méchants maris aux douze enfants de l'espace !

Comme trop souvent à l'époque, il faut souligner l'improvisation d'une trame sonore à coups de Monsieur Cannibale, Pink Floyd et pleins d'extraits de la musique du film CHARIOTS OF THE GODS ! Ca délire grave et l'ambiance est quasi surréaliste. Le vilain en chef, au visage de robot immobile se fait aller la perruque aux quatre vents ce qui lui donne des allures de Muppets tandis que son ministre cabotine au cube ! D'autres monstres, extraits de la série télévisée, apparaissent, le temps de se faire rosser. Les voix des doubleurs sont reconnaissables pour qui a écouté récemment des épisodes du contemporain Goldorak. Le résultat final est un objet filmique difficilement identifiable, pure délice psychotronique, qui saura faire éclater le cerveau des cinéphiles trop coincés. On en veut plus ! Mario Giguère

LIZARD WOWAN aka TUK KAE PHII - Manop Udomdej avec des Salamandres... des fantômes... Thaïlande, 2004, 94m
 
Au cours d'une expédition dans une forêt du Sud de la Thaïlande, une équipe d'écologistes tombe sur une vieille caisse en bois. En l'endommageant, ils libèrent une entité maléfique, qui va se matérialiser sous forme de dizaines de petites salamandres voraces qui vont les décimer un à un. Alors qu'au petit matin, la police locale retrouve en pleine forêt les cadavres du petit groupe porté disparu, une romancière, connue grâce à ses écrits sur les superstitions et autres croyances locales, entre en possession d'une même vieille boîte. A son tour, elle devra affronter visions cauchemardesques et mauvais esprits, même si elle-même à du mal à gober cette histoire de salamandres démoniaques... comme nous d'ailleurs...

Largement inspiré des films en vogue made in Japan, ces ghouls-thaï ont les cheveux longs, le teint blafard et les yeux globuleux de couleurs verdâtres. Dommage de céder à cette mode déjà dépassée, lorsque l'on sait que ce cinéma peut nous offrir largement mieux en terme de d'originalité. Les petites salamandres sauteuses qui parsèment le film avant l'apparition de chaque esprit, finiront eux aussi par lasser. Ce n'est pas les quelques effets numériques gores, ma foi assez foireux, qui parviendront à rehausser l'ensemble. Quand à cette histoire d'esprits reptiliens maléfiques enfermés dans une boîte en bambou... elle ne tient vraiment pas debout ! Même si le visionnement n'est pas à ce point insupportable, il n'en reste pas moins que je n'aime pas trop ! Marc Evil

MERCURY MAN - Bhandit Thongdee, 2006, Thaïlande 

Les "Sons of God", un groupuscule terroriste anti-américain du sud-est asiatique et dont tous les membres parlent anglais (?!), libère le vilain Usama Ali de sa prison. Dans le feu de l'action, un pompier téméraire est tué avec l'Amulette du Soleil. Son sang se transforme alors en mercure et il revient à la vie. Arrive Purima, gardienne de l'amulette, qui explique l'origine de l'objet magique à renfort de séquence didactique en image de synthèse et qui prétend que suivant le taux d'excitation de son propriétaire, celui-ci se verra affubler de pouvoirs plus ou moins puissants. Il se saisit donc d'un numéro de Penthouse et enflamme son slip au bout de trois pages. Le pompier devient alors super-héros, il porte un costume mauve cousu main par sa soeur transsexuelle, se bat contre des éléphants en furie et va devoir faire face aux vilains dans des gerbes d'explosions pas très belles.

"Mercury Man" est une sorte d'ersatz thaï de "Spider-Man", avec tout ce que cela implique de mauvaises idées: humour au ras de pâquerettes, allusions sexuelles imbéciles, action chorégraphiée avec les pieds et acteurs de troisième zone. Un bilan pas franchement réjouissant, mais ce n'est rien en comparaison de la débilité du scénario qui fait l'anguille en évitant de froisser le public en prenant partie. Les terroristes qui parlent anglais, dirigés par un Usama Ali portant du mascara ressemblent à une troupe de carnaval. On préfèrerait voir le cinéma local se concentrer plus ardemment sur son folklore local. Kerozene

  NANG NAK - Nomzee Nimibutr avec Winai Kraibutr et Inthira Charoenpura, 1999, Thaïlande, 100m 

Mak revient de guerre pour retrouver sa femme et l'enfant qu'il n'a jamais pu voir. Alors que tout semble merveilleux, un ami de Mak lui sort une révélation sordide qu'il refuse d'accepter concernant sa femme et son enfant.

Adaptation d'une légende très populaire en Thaïlande, ce NANG NAK a pris du temps à m'intéressé, mais a fait mouche au bon moment. Ça n'a rien d'un film exceptionnel, mais il y a clairement un beau travail au niveau du scénario et de l'esthétique à certains moments clés. Le film est bavard et certaines scènes sont assez oubliables, mais c'est quand l'action débute et l'horreur (quand même bien soft) que ça prend tout son intérêt pour bien faire avancer l'histoire. Le tout est cependant davantage dramatique, mais j'ai le goût de dire que cette lente montée frappe plutôt fort dans la dernière demi-heure, je dois l'admettre, bien touchante. J'ai beaucoup aimé l'utilisation des décors naturels et la cinématographie quand il est question des éléments surnaturels. Au final, j'ai aimé, mais c'est lent et définitivement pas pour tout le monde. Abba

OMEN aka Sung horn - Thammarak Kamuttmanoch écrit par Oxide Pang Chun, Danny Pang, 2003, Thaïlande

Je n'essaierai pas de résumer l'inrésumable mais je vous avertis que pratiquement personne n'a compris dans mon entourage, voire dans la salle, mais que je dévoile ce que j'en sais... à vos périls.

3 jeunes adultes se retrouvent dans une aventure incroyable. L'un d'eux a un accident de voiture et se réveille chez une vielle dame. L'autre se prend d'amitié pour un jeune garçon qui vend des babioles dans la rue et le troisième tombe amoureux d'une jeune femme qui échappe un pot de fleurs sur sa voiture. Lorsque les deux premiers retournent chez la vielle dame, ils ne la trouvent pas mais découvrent une photo de leur autre copain et de sa nouvelle blonde, une vielle photo qui n'a pas encore été prise. La vielle dame retrouvée leur annonce une mort imminente. Les deux copains en déduisent que la nouvelle copine sera responsable de la mort de leur copain. Le petit garçon qui vend des babioles se fait frapper par une voiture, on découvre que c'est une fille et elle nous raconte une histoire extraordinaire...

En fait, j'ai l'impression que l'on doit connaître la mythologie thaïlandaise surnaturelle à fond pour avoir espoir de s'y retrouver. Il y a de la réincarnation, celle d'un petit chien. Il y a aussi le concept de la double ou triple réincarnation et d'un fantôme du futur qui révèle son passé, le futur des trois jeunes hommes, qui peut changer ou pas, dépendant de nos croyances dans la prédestination. Comme tout se révèle et dévoilé dans les dernières minutes, on pouvait entendre littéralement les méninges des tous les spectateurs se faire aller à qui mieux mieux et les étonnements spectaculaires de la majorité lorsque les lumières se sont rallumées. C'est surtout le concept de la réincarnation multiple qui me sidère. Est-ce que des fragments du moi peuvent se diviser pour se retrouver dans plusieurs corps ? C'est une bonne question. Alors les frères Pang nous ont monté un beau bateau, qui frustre la majorité des spectateurs, parce qu'on y connaît rien, dans le fond ! Ah oui, la musique appuie tellement fort les effets que s'en est dérangeant ! Mario Giguère

ONG BAK - Prachya Pinkaew, 2003, Thaïlande 

Après un article coup de coeur dans Mad Movies, j'ai trouvé facilement le film Thaï sur ebay. Surprise qui n'aurait pas dû en être une, les Thaïlandais ne mettent pas de sous-titre anglais à leurs films, comme ceux de Hong Kong. Mais comme l'histoire est simple et que l'action y règne en maître, ce n'est pas grave...

ONG BAK est le nom d'une statue de Bouddha dans un petit village de la campagne thaïlandaise. On a volé la tête d'Ong Bak, porte-bonheur du village. Ting, un orphelin élevé au temple, part à Bangkok retrouver l'objet volé. Il sera amené à participer malgré lui à des combats de rue ou sa technique fera des ravages, au grand dam de Khom Tuan, le boss mafieux responsable des disparitions de Bouddha.

Phanom Yeerum joue Ting sous le pseudonyme Tony Jaa. C'est une forme ancienne de boxe Thaïs qu'il pratique, employant tout le corps et particulièrement les coups de genoux et de coudes. Il est des combats sublimes et des cascades incroyables, souvent montrées à 2 ou 3 reprises, parfois au ralenti, qui soulèvent l'admiration. Le scénario prétexte est pour l'ensemble du déjà vu, mais la maîtrise des scènes d'action est impeccable. Comme dans les bons drames du genre il y aura d'innocentes victimes et Ting ne réussira pas à avoir raison du bras droit du méchant au premier combat. Tony Jaa est d'ores et déjà voué à une carrière internationale, sur les pas de Bruce Lee et Jet Li. Les droits du film a été acheté en France par Luc Besson et a rencontré un succès plus grand que TIGRE ET DRAGON, ce qui annonce bien ! À voir sans faute. Mario Giguère

ONG BAK 2 de Tony Jaa, 2009, Thaïlande

Il faut reconnaitre que le premier Ong Bak n'était pas une réussite, dû a un scénario (trop) simpliste (voir débile!) et une mise en scène qui l'était tout autant. Par moment, on se serait cru devant un mauvais Van Damme ou un film de plus dans la filmo de Steven Seagal. En fait la réussite était ailleurs et elle portait un nom : Tony Jaa.

Une sacrée sensation à l'époque, les combats sont repassés une bonne trentaine de fois sur mon écran pour montrer aux potes et pour voir ces coups de genoux et ces têtes fracassées à coups de coudes d'une violence jamais vue avant dans aucun autre film.

Aujourd'hui, Ong Bak 2 est le film le plus cher du cinéma thaï, il y a eu beaucoup de problèmes pendant le tournage, dépassement de budget, Tony Jaa aurait pété un câble à cause de la pression du tournage... et on peut dire qu'on le ressent pendant la vision du film.

Il y a un nombre incroyable de scènes que l'on voit plusieurs fois en tant que flashbacks, presque entières, sans doute par manque de matières filmées (le dvd affichait 1h33, ce qui n'est pas énorme quand même!). On a aussi droit à une scène de danse féminine suivie d'un kata de Jaa himself, à la suite, sans dialogue, d'une durée minimum de 6 minutes bien ronflantes, ce qui est énorme pour un film de cette durée !!!

Ong Bak 2 est un film en costumes, ce qui étonne les premières secondes du film. Quel est le rapport avec le premier ? aucun, et c'est tant mieux. Car Jaa revient aux sources et nous délivre un film à l'ancienne bourré d'arts martiaux divers et variés. Kung-fu, muay thaï, sabre chinois, kendo... Tous les arts sont pratiqués par Jaa à l'écran, et il fait mal le bonhomme.

Le quota de bastons est assuré, notamment lors de deux scènes, en un mot : ENORMES.

Dans la première, Jaa vient sauver des gens emprisonnés destinés à être exécutés. Il affronte un tas de mec au sol en utilisant la technique du boxeur ivre..... extrêmement énervé!!!

Dans la deuxième (la dernière en fait), il se bat contre plein d'artistes martiaux différents (dont des ninjas!!!), avec, à un moment, l'aide d'un éléphant. Dingue.

Il y aura d'autres bastons plus courtes mais toutes spectaculaires, ou Jaa nous démontrera qu'il est un talentueux artiste martial complet (comme le pain!).

Le scénario est un grand classique du wuxia pian ou du film de kung-fu. Le père du jeune Jaa est tué par un mec qui a l'air méchant. Il se sauve avec un garde (je pense, parce qu'en fait il n'y avait pas sous titre à mon dvd!) qui se fera tuer à son tour après avoir laissé le jeune homme à l'abri des tueurs. Celui-ci est ramassé par des esclavagistes qui vont le jeter au crocodile. Il sera sauvé par une bande de mec pratiquant les arts martiaux, et sera emmené dans leur village pour apprendre leurs techniques et préparer sa vengeance. Classique mais toujours efficace.

Ong Bak 2 est un film réussi et raté à la fois, qui nous balance des joutes martiales d'une qualité exceptionnelle, mais qui nous sert un scénario (certes classique) rempli de trous et d'ellipses énorme qui gâchent énormément la continuité. C'est beau, ça pète la mâchoire, mais c'est plein de remplissage à la noix, et ça, c'est dommage. El Guapo de la Muerte

OPAPATIKA aka DEMON WARRRIORS - Thanakorn Pongsuwan, 2007, Thaïlande   

Un opapatika est un humain devenu quasiment immortel suite à un suicide. Un opapatika possède un pouvoir qui lui est propre. Ainsi, chaque opapatika bénéficie d'une faculté unique, comme la capacité de se dédoubler ou de lire dans l'esprit d'autrui. Pour un peu, un opapatika s'apparenterai à un super-héros, sauf qu'il ne porte pas de collants et que l'utilisation de son "superpouvoir" a des conséquences ravageuses sur son être. C'est ce que va apprendre Techit, détective devenu opapatika après que Sadok - le doyen des opapatikas - l'ait convaincu de rejoindre ses rangs. En effet, l'utilisation du pouvoir Techit lui fait peu à peu perdre ses cinq sens. Et si Techit a accepté de devenir opapatika, s'est parce qu'une guerre fatale s'est amorcée entre humains et opapatikas, et que le pauvre s'est fait manipuler et doit affronter d'autres opapatikas qui sont opposés à la suprématie de Sadok, ce dernier n'étant en réalité qu'un vieux salopard qui acquiert pouvoirs et longévité en se nourrissant du cœur d'autres opapatikas.

Une fois de plus, la Thaïlande nous produit un film qui bénéficie de bonnes idées, qui se retrouvent assez pauvrement exploitée. Les bases du scénario d'"Opapatika" se semblent par spécialement complexes au premier abord, et pourtant tout cela est amené d'une manière extrêmement confuse. Tout est inutilement tortueux, que ce soient les présentations de personnages qui rappellent les jeux vidéo de baston du style de "Street Fighter", les dialogues filmés par un clippeur fou, les scènes de combats sanglants ou les gunfights incohérents. Par conséquent, le film se regarde de manière totalement détachée, voire désintéressée, et il est impossible à partir de là d'entrer dans un récit qui en a pourtant bien besoin. Incohérent, lassant, et finalement mal branlé, "Opapatika" n'est pas fait pour grand monde... Kerozene

P aka: POSSÉDÉE - Paul Spurrier, 2005, Thaïlande/Grande Bretagne 

Dau, une jeune et innocente paysanne initiée à la sorcellerie par sa grand-mère, quitte son village natal pour gagner sa vie à Bangkok. Manipulée par quelques personnes mal intentionnées, elle devient hôtesse dans un pince-fesse rempli de jolies nanas destiné aux touristes occidentaux. Après la perte - douloureuse - de sa virginité, la jeune prostituée voit ses ambitions grandir et emploie ses connaissances de la sorcellerie pour éliminer ses éventuelles rivales l'empêchant de devenir la danseuse star de son bouge. Seulement voilà, être sorcière implique de suivre certaines règles que Dau se fait un malin plaisir de ne pas respecter. Dès lors, un mal grandissant va l'envahir...

Il semblerait que "P" soit le premier film entièrement réalisé en langue thaï par un occidental. "The Ghost of Mae Nak" étant sorti la même année, il est difficile de savoir lequel des deux est le véritable tenant du titre, mais cela n'a pas vraiment d'importance. Il est plus intéressant de noter qu'autant l'approche de Paul Spurrier que celle de Mark Duffield ne souffrent pas des tics habituels des productions locales, à savoir passages humoristiques graveleux et travestis pétomanes. Intéressant aussi de noter l'approche prude de Paul Spurrier (qui s'octroie d'ailleurs le rôle du client qui va déflorer Dau) pour dénoncer un système finalement important pour l'économie locale en plaçant sa caméra dans un tripot pour touristes où la prostitution transforme peu à peu les personnalités d'innocentes jeunes femmes en de perfides salopes. Dau, modèle de pureté, prend rapidement goût aux couleurs du vice. Sa cupidité et sa jalousie vont grandissantes allant jusqu'à contaminer son entourage, tandis que le mal qui la ronge va peu à peu la transformer en monstre sanguinaire. Spurrier parvient néanmoins à rester relativement pudique - trop sans doute - évitant de dénuder ses actrices et ce malgré les danses lascives ou cet amour saphique qui s'installe entre Dau et sa seule amie, préférant s'appliquer à soigner des scènes horrifiques malheureusement pas toujours convaincantes. "P" souffre de raccourcis parfois malheureux et d'une mise en scène quelque peu hasardeuse et n'est donc pas une réussite, mais, du fait de son positionnement, offre bien plus que la majorité des bandes populaires locales. Kerozene

The PROTECTOR aka TOM YUNG GOONG aka L'Honneur du Dragon aka Warrior King aka Ong Bak 2 - Prachya Pinkaew avec Tony Jaa, 2005, Thaïlande, 108m, 81m aux États Unis

Un jeune paysan qui élève des éléphants avec son père pour faire perdurer une tradition ancienne reçoit un triste cadeau du destin. Son père est assassiné par des mafieux qui volent en plus les deux éléphants qu'il élevait avec son paternel. Pour venger son père et trouver ses éléphants, il devra aller en Australie affronter de dangereux gangs de rues, de puissants fiers à bras aux soldes de Madame Rose. La plus puissante des mafieuses en Australie.

ONG BAK était un tour de force mais j'ai trouvé que ce film tombait à plan du moment où l'action arrêtait. Tom Yung Goong réussit où Ong Bak échouait, on minimalise l'acting à son domaine le plus simple ( et cliché) pour ne pas déranger et obstruer le rythme du film. Tony Jaa est plus impressionnant que jamais, on se demande s'il est humain de faire autant d'acrobaties impossibles. Rajoutons à cela que le film est beaucoup plus agréable à regarder que le premier effort de Pinkaew, certains plans sont franchement jolis et on offre même un plan séquence de presque 10 minutes avec des combats sans arrêts. De quoi faire baver même les plus réticents.

Un point positif du film est son côté kitsch très avoué. Un méchant fait retentir une alarme dans Sydney et une armée de méchants en roller-blade, skate, BMX, Motocross viennent attaquer notre héros qui évidemment torche les pas gentils. S'en suit une scène où notre ami Jaa pendant 10 minutes va détruire une armée de mafieux à lui seul en pétant littéralement un membre à chaque pas gentils constituant le groupe. Sans oublier le combat final où notre héros utilise des os d'éléphants comme arme à s'attacher sur les bras. Véritable délice.

En somme, un effort louable de la part de Pinkaew qui a offert un film plus efficace et plaisant à regarder que son précédent tout en mettant le phénomène qu'est Tony Jaa dans une situation où il est constamment à son avantage. Abba

QUEENS OF LANGKASUKA - Nonzee Nimibutr, 2008, Thaïlande

Voici la version thaï de la série des "Pirates des Caraïbes", avec tout ce qu'il faut de pirates hirsutes, de héros beaux gosses et de jeunes femmes à sauver dans des décors insulaires exotiques. Bizarrement, ça sent le déjà vu. A tel point d'ailleurs qu'on s'attend à voir Johnny Depp grimé en Jack Sparrow surgir dans le champ à tout instant. Ca se déroule dans un petit royaume dirigé par une reine, mère de deux filles plutôt charmantes. Mais les choses ne se passent pas franchement bien car une horde de pirates vraiment très vilains ne fait rien qu'à les embêter. Heureusement, un prince rebelle se porte candidat pour porter secours à ces braves gens.Action, aventure, tout ça avec des grands A, ça bouge, il y a des combats d'arts martiaux, des armes improbables, des explosions, des effets-spéciaux, un vieux maîtres schizophrène, etc. ... A priori, pas de quoi faire la fine bouche, et pourtant, tout ça s'avère bien indigeste, comme c'est malheureusement bien souvent le cas avec les grosses machines thaïlandaise. Bien que Nimibutr ait mis la pédale douce sur l'humour graveleux généralement en vigueur chez eux, on ne compte plus les fatigants retournements de veste des protagonistes tantôt bons, tantôt mauvais, à tel point que l'on atteint parfois des sommets d'aberration scénaristique que mon petit cerveau n'a pu supporter. Déjà qu'à la base, le script est complètement bordelleux, inutile de dire que ça a achevé tout espoir en moi de trouver de quoi défendre ce film. Kerozene

RE-CYCLE aka Gwai wik - Oxide Pang Chun & Danny Pang avec Angelica Lee, 2006, Thaïlande/Hong Kong, 108m 

Ting-Yin est une écrivaine populaire dont un des romans vient d'être adapté au cinéma. Lors le la conférence de presse du lancement, les questions sur sa vie personnelle, versus ses écrits, la mettent visiblement mal à l'aise. Elle annonce que son prochain roman parlera de fantômes. Dès les premières périodes d'écriture, d'étrange évènements la bouleversent. Prenant l'ascenseur, elle débarque dans un autre monde...

Alice au pays des horreurs, une fable pro-vie. Ainsi se résume trop rapidement un film au visuel magnifique. Si dans les premières minutes dans ce monde de RE-CYCLE, on pense au SILENT HILL de Gans pour ses immeubles en ruines et ses apparitions monstrueuses, on est rapidement embarqué dans un concept littéraire qui rappelle le récent GREAT YOKAI WAR. On ne gâchera pas votre plaisir en vous en disant plus sur l'idée de base, car plus que cette idée, somme toute fort simple, c'est le voyage initiatique et les visions magnifiques et fantastiques qui valent le détour. Décors fantasmagoriques, oniriques, morts vivants par centaines et des énigmes à résoudre pour sortir de l'endroit.

La réalisation se fie peut-être trop sur l'orgie d'effets spéciaux et l'intrigue de base est probablement trop évidente (on devine souvent ce que Ting-Yin prend du temps à comprendre) mais le film offre des images fortes qui valent à elles seules le détour. Mario Giguère

SARS WAR - Taweewat Wantha, 2004, Thaïlande   

La 4ème génération de l'abominable virus SARS fait actuellement des ravages sur le continent africain et le gouvernement thaïlandais promet à ses concitoyens que le pays n'a rien à craindre d'une éventuelle épidémie. C'est sans compter sur un moustique clandestin porteur dudit virus qui débarque nonchalamment dans le ciel thaï avant de se faire gaillardement éclater sur la nuque d'un brave quidam, non sans lui avoir sucé le sang au préalable. La victime du moustique se rend alors dans un building avant de subir les effets du virus qui le transforme en zombie baveux avide de chaire humaine ! Dans le même building, une bande de malfrats profondément stupides ,dont le total des Q.I. additionnés ne doit pas dépasser la douzaine de points, séquestrent la fille d'un riche homme d'affaire qui envoie au secours de son héritière un justicier sabreur puceau aussi futé qu'une prune mais au talent martial sans pareil. A son arrivée dans le bâtiment, notre héros doit faire face à une horde de zombies affamés !

SARS WAR, c'est un peu la version thaï du DEMONS 2 de Lamberto Bava, mais en plus con (ce qui relève quand même de l'exploit). Version thaï impliquant son lot de bastons de boxe thaï, de découpages au sabre et de cascades parfois étonnantes, mais aussi de blagues en dessous de la ceinture, d'apparitions inattendues de travelos paniqués poussant des hurlements de castra, de grimaces grotesques, de jeux d'acteur (?) outrancièrement cartoonesques et de référence hors sujet (le sabre laser jedi à pile). En résumé : c'est très gore, mais c'est très, mais alors très con; SARS WAR est donc réservé aux amateurs de gaudrioles déglinguées du bulbe uniquement. Kerozene

SCARED aka Rap nawng sayawng khwan - Pakphum Wonjinda, 2005, Thaïlande

Des étudiants et étudiantes à bord d'un autobus en direction de leur vacances, sont contraint de prendre une autre route suite à une pluie démentielle qui a rendue la route trop vaseux. Ne sachant pas trop quel chemin prendre, ils font embarquer un guide qui leur fera prendre un détour. Le détour les conduira devant un pont maudit qui s'écroulera lors du passage de l'autobus et qui les tiendra prisonnier d'un dangereux tueur psychopathe !

SCARED est un slasher Thaïlandais et comme ils font face à un contrôle rigide en matière de violence et de nudité... J'ai trouvé le résultat largement bien et j'ai remarqué l'effort qu'ils ont eu à contourner certaines règles pour offrir un produit de qualité. Par exemple, plusieurs morts peuvent battre n'importe quel "R" et rejoint facilement des UNRATED. Mais à l'avenir, je leur recommande de tourner au moins des plans de nudité pour le marché étranger comme dans l'bon vieux temps !

La photographie est tout à fait convenable, d'ailleurs quelques plans comme ceux des arbres sont magnifiques. Dans le rayon des armes utilisées pour détruire, et il y a plein de bouts de bois meurtrier, une vitre de voiture, du gaz et il y a l'utilisation d'une scie circulaire munie d'un manche à ranger dans le rayon des meilleures armes utilisées dans un slasher.

Il y a quelques détails niais comme cette épicerie digne d'un Maxi qui est perdu dans les bois, mais dans l'ensemble le film constitue une très bonne écoute à part une fin des plus horrible.

www.scaredthemovie.com  Black Knight

SEMA THE WARRIOR - Tanit Jitnukul, 2003, Thaïlande

Nous sommes au milieu du XVIe siècle, alors que le pays est en guerre contre les Birmans. Sema, un modeste jeune homme aussi gentil que généreux, est fils de forgeron. Porté par sa passion du maniement de l'épée, il caresse l'espoir de devenir un jour soldat. Il fait la connaissance de Lady Rayrai, amie de sa sœur, et fille du seigneur local. Naît alors une idylle entre la noble héritière et le valeureux roturier, au grand dam du Colonel Rit, épéiste qui ne manque jamais de faire des démonstrations de ses talents lors de joutes publiques.

On nous ment! Car avant d'être un Warrior, Sema est un Lover. Un Lover niais au regard de minet battu que Tanit Jitnukul se plaît à filmer langoureusement sur des airs de violons pleurnicheurs. En effet, "Sema the Warrior" est avant tout un film d'amour, une romance à l'eau de rose pleine de clichés agaçants et de sentiments contrariés, dynamisées par les amis de Sema, arguments comiques grossiers faisant soudainement basculé le récit dans du slapstick inapproprié. Des fautes de goût, Jitnukul s'en fait même une spécialité, n'hésitant pas à nous coller une scène inutile de serpent digital au rendu proprement misérable et même une blague gay au beau milieu d'un récit historique. Au milieu de tout cela se cachent quelques scènes de bataille sans doute voulues épiques. Le spectateur résistant qui ne se s'est pas endormi entre temps peut éventuellement profiter de tous ces figurants se foutant sur la gueule dans un chaos filmique totalement incompréhensible. Le spectacle est long, très long, voire pénible... heureusement que les filles sont belles. Une bien maigre consolation. Kerozene

SHUTTER - Banjong Pisanthanakun et Parkpoom Wongpoom, 2004, Thaïlande, 92m 

Un photographe et sa blonde retournent à la maison après une soirée bien arrosée. Lors du chemin du retour, ils frappent une passante avec leur automobile. Ils s'enfuient en laissant le corps inanimé sans savoir si elle est vivante ou morte. Le lendemain, les journaux ne rapportent pas l'incident, mais le photographe découvre d'étrange lueur sur ses photographies et fait des cauchemars récurrents. La victime est-elle morte et essaie t'elle de se venger ?

Ce film est une espèce de clone à la JUON ou à la RINGU. Tous les éléments du genre s'y trouvent : Porte grinçante, apparition horrifiante, femme aux cheveux longs, bruits stridents et photographies déformées. Si vous n'êtes pas encore lasser par le genre, ce film saura vous plaire et vous donnez votre dose d'images horrifiantes. Le film est un divertissement tout à fait valable, mais rapidement oubliable comme le niveau de l'originalité n'est pas très élevé. Si vous adorez le genre, le film est à avoir incontestablement puisque je vous garantis que vous allez sursauter quelque fois. Black Knight

The TESSERACT Danny Pang alias Oxide Pang Chun, 2003, Thaïlande/Japon/Angleterre 

Adapté d'un bouquin d'Alex Garland (THE BEACH, ugh!), ce film nous présente plusieurs personnages habitant un hôtel en ruine du nom de Heaven. On a un jeune américain nerveux aux rêves sombres attendant l'arrivée d'hommes en costard pour jouer le livreur d'une cargaison douteuse, une psychologue anglaise tournant un documentaire sur les enfants en Thaïlande, une tueuse à gages perdant son sang tranquillement dans une des chambres et un petit garçon, Wit, travaillant dans cet endroit suspect, volant quelques bricoles à ses locataires pour un peu de monnaie. Les personnages et leur destinée s'entre-croiseront dans ce film humide où tout le monde est constamment en sueur tout en étant à la recherche de quelque chose de mieux.

On démarre le film avec un rêve (aidé de CGI) du jeune américain puis lors de son réveil, on se retrouve avec un montage nerveux, efficace qui nous annonce un film aux éclairages sombres, baigné d'une ambiance particulière. On nous fait la présentation des personnages assez rapidement en entre-croisant et en rejouant des séquences complètes d'un point de vue à un autre et le tout s'avère captivant.

Malheureusement, un coup toute l'intrigue installée, le film perd des plumes tout en demeurant un bon passe-temps alors l'enthousiasme y est toujours. Seulement, le dérapage n'a pas terminé et à partir d'une scène particulièrement mielleuse comme ça n'est pas permis, entre l'Anglaise et le petit Wit, avec laquelle on aurait pu passer l'éponge, rien ne s'améliore et rendu au final, on en a marre. Finale au ralenti douteux où on se fout pas mal rendu à ce point de ce qui peut arriver nous achève complètement avec un message lourd et vide d'intérêt. Dommage tout de même, le film étant rempli de bons moments avec une mise en scène bien intéressante d'un des deux frères Pang (THE EYE 1 & 2), mais le tout reste en tête comme une oeuvre déplaisante et vide. Dommage en effet. Bad Feeble

TIGER BLADE aka THE TIGER BLADE - Theeratorn Siriphunvaraporn, 2005, Thaïlande 

Prenez une brochette d'agents gouvernementaux undercover gominés comme des danseurs de tektonics et confrontez-les à un méchoui de terroristes internationaux arborant des tatouages magiques les protégeant des balles. Saupoudrez le tout d'une pincée de faux-semblant avec un méchant pas si méchant et des gentils en réalité très méchants histoire de laisser croire que l'on donne un corps à une histoire en réalité creuse comme la tête d'un footballeur, injectez-y un soupçon de mythologie fantastique avec la présence de la fameuse "Tiger Blade" (en réalité une épée magique rouillée qui ne sera présente à l'écran qu'une minute et trente secondes sur la totalité du métrage), n'oubliez pas d'y coller un sidekick rigolo et ventripotent qui se prend vent sur vent face à un troupeau de gonzesses en bikini et remplissez-moi tout ça d'une bonne bouillie de combats de boxe thaï et d'une poursuite en kart sur l'autoroute. Secouez le tout, laissez reposer deux minutes et vous obtenez TIGER BLADE, une série B d'action conne comme une bille, pas toujours compréhensible et tristement mal torchée.
Pas très digeste, le film de Theeratorn Siriphunvaraporn (porn?). Pas très malin non plus. Ni très honnête, comme en témoigne cette scène où un motard se fait coller une grenade dans le casque, passage mémorable volé au DOBERMANN de Jan Kounen. Quant aux scènes d'action, elles sont peut-être le seul véritable intérêt du film. Malheureusement elles sont mal montées, mal filmées et déçoivent car elles sont câblées - alors que le cinéma d'action thaï nous avait habitué à des affrontements secs et brutaux, bien loin des virevoltements aériens du cinéma d'Hong Kong. Reste cette poursuite en kart où les protagonistes se faufilent entre les roues de semi-remorques. L'intention y est, le résultat n'est en revanche que ridicule, la faute à des accélérés comiques et des effets spéciaux trop voyants. Vous l'aurez compris, TIGER BLADE, c'est loin d'être de la haute gastronomie.

Site www en thaï (bonne chance): www.tigerblademovie.com Kerozene

The VICTIM -Monthon Arayangkoon, 2006, Thaïlande

Une aspirante actrice est engagée par la police pour mimer des scènes de crimes dans le but de résoudre des meurtres. Bientôt, elle se retrouvera hantée par un fantôme asiatique.

Voici encore une fois un film qui s'inspire des fantômes japonais à la RING et JUON. Le début est fortement originale et est captivant, mais le tout se corse lorsqu'ils essaient de nous faire peur à tout prix par des effets amplifiés et le tout sombre dans une cacaphonie scénaristique et le spectateur perd rapidement le fil de l'histoire. Dommage.

5.5/10 Black Knight

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