Des copies fauchées de Star Wars ou de l'Exorciste au superbe film de science fictiontion G.O.R.A., la Turquie nous a offert d'excellent films cultes parfois pas très sérieux mais souvent incontournables...

mise à jour le 27 novembre 2018

3 DEV ADAM aka Three Mighty men aka Captain America and Santo vs. Spider-Man - T. Fikret Uçak, 1973, Turquie, version originale turque

Honnêtement, le Turque, j'y pige pas beaucoup, et la confusion règne pendant longtemps, mais en gros: Le méchant Spiderman est prêt à tuer, même de jolies femmes à coup de moteur hors-bord, pour compléter sa collection de statuettes. L'inspecteur local ne fait ni une, ni deux et appelle Captain America et Santo à la rescousse. Là ça devient surréaliste, parce que Santo ne porte pas toujours son masque ! Et Spiderman ne l'enlève que pour faire l'amour ! On se demande d'ailleurs quel public est visé et on se croirait tout à coup dans un Jess Franco avec les scènes de burlesque dans le cabaret, les scènes d'amour ou les poupées rigolent en regardant la scène et la musique enjouée. Le bruitage est curieux, on croit entendre des sabots de chevaux quand deux brutes marchent... Spiderman nous fait le coup des acolytes-clones, dès que Santo ou Captain America en ont assommé un, ne voilà-t-il pas qu'un autre Spiderman apparaît. On ne s'ennuie pas et on félicite la Turquie pour son audace ! Mario Giguère

sortie dvd, version originale sous-titres anglais

Sortie sur dvd du film 3 DEV ADAM aka Captain America et Santo vs Spiderman par la compagnie ONAR FILMS. Le négatifs étant brûlés il y a quelques années, c'est donc à partir de vhs que l'on a reconstitué cette version. Sous-titres anglais et grecs. On comprend enfin que Spider (proche de Diabolik et du vilain du même nom de la bande dessinée Italienne) a commis ses méfaits jusqu'au Mexique et aux États Unis et c'est pourquoi les deux superhéros rappliquent en Turquie, ayant retracé le coupable. Captain America explique au chef de police pourquoi il ne se masque que lors des combats avec Spider: le méchant étant toujours masqué et sauté de la tête, le costume du héros le pousse à sortir de l'ombre pour se battre !

Copie donc pas vraiment restaurée mais plus belle que toutes celles qui circulaient auparavant. Plein d'extras dont de longues entrevues avec le réalisateur et deux acteurs. T. Fikret Ucak insiste sur l'époque ou le film a été tourné, le travail d'équipe et l'absence d'école de cinéma. Selon lui Spider est atteint d'une bactérie ou virus qui lui permet de se multiplier ! Très sympathique. Aytekin Akkaya (Captain America, vu également dans le Star Wars Turque et de nombreux films italiens) se promène entre l'humilité et la vantardise (il parle de lui à la troisième personne, comme Napoléon) parle beaucoup du tournage et de l'esprit dans lequel il a été tourné. Amer envers les "producteurs" qui ne pensaient qu'à l'argent au détriment du cinéma. Ajoutez Biographies, filmographies, trailers, galerie photo et vous avez un dvd qui vaut le détour. Édition limiteé à 1200 copies (j'ai la 1002). Mario Giguère

The DEATHLESS DEVIL aka DEATHLESS MAN aka YILMAYAN SEYTAN aka YILMAYAN ADAM - Yilmaz Atadeniz, 1972, Turquie

Le cruel Dr. Satan kidnappe un professeur qui vient d'inventer une arme géniale. Heureusement pour lui, Copperhead - sorte de clone de Santo, se porte à son secours avec l'aide de Holmes Bitli, un Sherlock Holmes local amateur de jolies filles et accessoirement bouffon de service. Copperhead saute dans tous les coins, monte dans un avion guidé à distance, traverse des fenêtres et pilote des voitures. Son adversaire le Dr. Satan n'est pas reste, car outre sa splendide moustache qui ferait pâlir de jalousie Salvador Dali en personne, il est capable de faire exploser ses hommes à distance et possède une arme secrète redoutable: un terrifiant robot au look de boîte de conserve munie de trois lumières rouges clignotantes et d'une démarche gauche du plus bel effet.

Cette ahurissante aventure totalement grotesque possède cette incroyable énergie propre aux films populaires turcs. Les 80 minutes du film sont proprement haletantes et le spectateur est immédiatement transporté dans un univers furieux de folie à la fois disco-kitsch et science-fictionnellement ringue. On prend effectivement un plaisir inouï devant tant de rebondissements, et même si l'ensemble est quand même atrocement mal foutu, il faut bien admettre que c'est extrêmement divertissant - ne serait-ce que pour la moustache de Dr. Satan. Surprise de taille, lors d'une scène de séduction, le héros se retrouve au lit avec une fille. Si le contact de leurs lèvres est on ne peut plus prude (c'est à peine s'ils s'effleurent), la fille enlève tout de même le haut, ce qui semblait inespéré. Et comme nous sommes en Turquie, au diable les lois du copyright. C'est ainsi que certaines mélodies familières se font entendre, comme le thème de la Panthère rose ou encore une musique en provenance d'un James Bond. THE DEATHLESS DEVIL a été distribué en VHS aux États Unis avec des crédits fantaisistes dus à la version italienne et son générique américanisé. Le DVD Mondo Macabro fournit une version originale sous-titrée avec une image plutôt endommagée, mais la possibilité de découvrir pareille merveille - aussi déglinguée soit-elle - est un bonheur incomparable.. Kerozene

DEMIR YUMRUK: DEVLER GELIYOR aka Iron Fist: The Giants Are Coming- Tunç Basaran avec Enver Özer, Feri Cansel, Süleyman Turan, 1973, Turquie, 90m, version originale sous-titres anglais

Voyez, il y a cet homme au lit avec une jeune dame et on frappe à la porte, le type d'expliquer à la femme qui entre: 

- c'est ma cousine...

- et tu es souvent nu avec ta cousine ? 

la "cousine" de répliquer 

- et elle c'est qui ?

- euh, mon autre cousine...

La belle qui entrait est en fait la fiancée de monsieur et elle jette à la porte la jeune nymphe et veut tuer son futur, qui s'empresse de la séduire et les deux de s'embrasser ! Quelle entrée en matière surréaliste pour deux tourtereaux qui sont en fait des espions qui se verront confier des missions qui se recoupent. Avec un sidekick rigolo, ils s'attaquent à Fumancu, un homme habillé en femme qui a sa garde de filles en bikini et son colosse à la main remplacée par deux crochets ! Tout ce beau monde essaie de retrouver une dague qui indique l'endroit ou trouver une mine d'uranium. Alors qu'il fait faire croire que le bel espion est mort, celui-ci revêt son costume de superhéros pour attaque Fumancu, qui s'avère différent de la grande folle qu'il semble être.

En glorieux noir et blanc, on ne s'ennuie pas une minute devant cet incroyable histoire rondement menée et pleine de personnages truculents sur fond musical très entraînant. Évidemment que rien n'est crédible, mais la belle espionne, en fausse danseuse qui se fait torturer, ou ce James Bond de pacotille tout en muscles font le travail avec entrain et le sourire contagieux. Une découverte chez Onar Films, en programme double avec le Superman turque ! Mario Giguère

D@BBE - Hasan Karacadag, 2006, Turquie

Tout commence avec le suicide brutal d'un jeune type dont le comportement a drastiquement changé après l'acquisition d'un ordinateur et d'une connexion Internet. Ses amis inquiets ne comprennent pas la raison de son geste et sont logiquement dévastés, mais pour une raison plutôt obscure, le gouvernement turque accorde à l'affaire une attention toute particulière. Il faut dire que le monde entier - et surtout les États-Unis - soit en proie à une vague de suicides inégalée chez les jeunes adultes, ce qui semble inquiéter à peu près tout le monde. Une amie proche de la victime et un policier sosie de Franco Nero vont peu à peu découvrir que des esprits appelés dabbe (des êtres proches des djinns dont on parle dans le Coran) viennent chatouiller les internautes pour les pousser à la folie, puis au suicide. On pense très fort à "Pulse" et surtout à son modèle "Kairo" signé Kyoshi Kurosawa, influences avouées du réalisateur Hasan Karacadag qui n'hésite pas à reproduire ici les apparitions fantomatiques propres au cinéma japonais tout en adoptant une narration lente et posée directement inspirée du style du cinéaste nippon. Silhouettes de spectres apparaissant dans la pénombre, volutes de noirceur fétides flottant dans les airs, visages brutalement décomposés, effets sonores soudains appuyant les ambiances horrifiques, on navigue au sein d'un terrain connu filmé avec calme et amplitude. Sauf que ce terrain n'avait jamais été exploré en Turquie, un pays qui n'avait d'ailleurs jamais ouvert ses portes au cinéma horrifique (semble-t-il). Les films de genre du style polars, science-fiction, aventure, fantasy, oui.... Mais l'horreur, jamais. C'est là tout l'intérêt de "D@bbe", un film novateur en son pays puisqu'il a l'audace de puiser une part de son inspiration dans la culture islamique... Une attitude que l'on peut d'ailleurs considérer comme provocatrice à l'heure actuelle, ce qui ne l'empêcha pas de devenir un joli succès local. A tel point qu'à ce jour (mai 2016), Karacadag a signé pas moins de cinq séquelles à ce qui est peut-être l'un des rares cas d'horreur cinématographique coranique. "D@bbe" n'est pas forcément bon pour autant, mais il a le mérite de bousculer un cinéma local sans doute peu soutenu par les instances religieuses et politiques du coin. Kerozene

DÜNYAYI KURTARAN ADAM aka The Turkish Star Wars aka Man Who Saves the World - Cetin Inanc, 1982, Turquie

La Turquie qui nous pond un film de sci-fi? Pourquoi pas. Suffit d'un réalisateur ambitieux, d'un acteur "culte" se commettant à l'écriture, de quelques costumes de mascottes et d'un peu d'adresse au montage. En effet, qui pourrait reconnaître les vaisseaux des rebelles, les X-wings de l'Empire et l'Étoile Noire?

Prenons la chose depuis le début : remontage de la bataille finale de Star Wars avec narration turque. L'imagerie numérique n'étant pas tout à fait au point, l'intégration des deux héros aux pilotes (on ne réussira jamais à comprendre quels engins ils sont sensés piloter) ne se fait pas sans peine. Le cinéaste, un pionnier, ne recule pas pour autant et, il faut l'avouer, insère brillamment ses deux acteurs aux images de Lucas : placés devant un écran où sont projetées les images de Star Wars, filmés en gros plans avec des casques de Water Polo sur la tête, ils sont magnifiquement amalgamés à l'action! Seul problème ("seul"), il y a à l'écran (la fenêtre arrière de leur cockpit pour ceux n'ayant pas compris) des raccords, créant de petites sautes dans la fluidité et la cohérence, déjà mince, du film turc.

Nos deux héros finissent néanmoins par se retrouver sur une planète hostile (comment? on ne sait pas, leurs vaisseaux ne semblent pas s'y écraser) où ils devront affronter bon nombre de mascottes rouges et oranges, ainsi que d'autres créatures, tels des momies (du papier de toilette?) et des hommes portant des masques. Confrontés à plus nombreux, ils décideront sagement de s'entraîner à frapper sur de la pierre, kicker des roches (et ils les kickent tellement puissamment qu'elles explosent en frappant leurs cibles!) et en sautant sur un trampoline hors-champ (ce qui est sensé donner l'impression qu'ils sautent très haut, grâce à leur entraînement)... Bien boostés, ils retourneront affronter les mêmes bestioles qu'ils ont déjà battues plus tôt, mais cette fois-ci en leur arrachant les membres et leur coupant la tête à coups de savates. Comme s'ils n'étaient pas suffisamment puissants, ils trouveront une épée en plywood peinturé doré qui leur permettra de vaincre le chef ennemi.

Notons que l'ambiance est bien appuyée par des extraits musicaux volés à Indiana Jones, Star Wars et, semble-t-il, Flash Gordon (je n'ai pas reconnu).

Ça sent le manque d'originalité turc à plein nez! Memorial BBQ

Pratiquement incompréhensible, je veux bien avouer que je ne pige rien au Turque, mais ce film bat des records inégalés. Tentative de résumé: deux pilotes de Tie Fighter ( les gars sont installés devant une projection arrière moche d'extraits de Star Wars, incrédible ) atterrissent d'urgence sur un étrange planète. Un dictateur fou qui boit le sang du peuple, y compris les enfants, entouré de gros toutous menaçants ( oui, c'est vraiment une contradiction de termes ) et ses méchants sbires vont retrouver nos deux héros sur leur chemin. Après une amère défaite, comme dans de bons films de Hong Kong, nos deux mâles vont s'endurcir le corps, les mains, vont pratiquer la virevolte pour triompher. Qu'est-ce que la boîte avec le petit cerveau fait dans tout cela, mystère. Les monstres de peluche se font couper la tête, le corps, alouette, sous les yeux de la populace en transe. Ah oui, cette planète a, l'espace d'un instant, des pyramides, le sphinx et une église baroque qui recèle une épée au design rococo, mais la plupart du temps ce n'est que pierres et grottes. Y a aussi des momies, oui, pourquoi pas ! Y a plein d'explosions, qui reviennent tout le temps, aussi bien des extraits de Star Wars que d'un vieux péplum au cadrage différent ! Tout cela sur des airs musicaux de Battlestar Galactica, Raiders of the Lost Ark ou même Flash Gordon ! Outre l'aspect ultra fauché, c'est bien au niveau du montage que ça craint un maximum, c'est le délire total. Toutes les règles de montage, qui se devrait d'être soigné un brin pour inclure ces extraits, sont ignorées, ça semble tout simplement quelques minutes d'une copie super-8, ou filmé dans une salle.

J'ai reconnu au passage que l'un des deux guerriers est nul autre que Ayetkin Akkaya ( non, je n'avais pas retenu son nom, mais sa binette ), qui a joué le Captain America dans 3 DEV ADAM, a joué aussi dans YOR, HUNTER FROM THE FUTURE et ARK OF THE SUN GOD d'Antonio Margheriti, allez savoir, c'est probablement une vedette dans son pays.

Chaudement, psychotroniquement recommandé. 

Un gros merci à Nicolas qui m'a fait parvenir le vcd de Turquie ! Mario Giguère

An intrepid spaceman (Cunyet Arkin) encounters an Emperor and his monstrous minions who are terrorizing the inhabitants of a strange planet.

THE MAN WHO SAVES THE WORLD is a delirious STAR WARS inspired epic filmed in the bizarre rock formations of central Turkey. Including much action footage from the original George Lucas blockbuster along with countless locally created creatures which resemble brightly colored teddy bears this is a nonstop barrage of intentional and unintentional genre parody. Written and starring Arkin, who looks like a wasted male model, the "special effects" feature the actor endlessly cartwheeling through the air as he tears the heads and other body parts off of the excitable monsters. The evil Queen is sent by the Emperor to seduce Arkin's friend but fails whereupon she gets turned into a ghastly old hag by the furious ruler. More monsters, supposedly mummies, but looking more like extras wrapped in toilet paper rise from tombs to pursue our hero and the blonde princess whom he attempts to rescue. Mounted warriors dressed in skeleton costumes assault the astronaut as the Queen finally shrivels up into a tarantula while the Emperor raves on about obscure Islamic metaphysics out of the Koran. The locations, including some ancient Eastern Orthodox temples, are stunning while the frenetic zoom shots and chaotic editing suggest Jess Franco meets INFRAMAN!

The soundtrack is an equally insane mixture of John Williams' original score for STAR WARS (why didn't Lucas sue these guys?!) and outre electronic tones. After a final battle which is represented by yet more STAR WARS footage the Evil Empire is defeated and Arkin returns to earth. Essential, mind-warping viewing. Robert Monell

FLYING SAUCERS OVER ISTANBUL aka Ucan Daireler Istanbulda - Orhan Ersin avec Orhan Ersin, Zafer Onen, Halide Piskin, Mirella Monro, Turquie, 1955, 66m, version originale

Un journaliste et son photographe (la traduction google d'un site turque ou j'ai trouvé un résumé les nomment Crétin et Fromage !!!!), arrivent dans un bar de rencontres pour femmes célibataires. Ce sont les premiers hommes à rentrer dans ce club ou on va attirer les futurs maris avec des danseuses. On verra beaucoup plus tard une attraction inusitée: une certaine Marilyn Monroe, m'enfin un sosie qui ressemble plus à un grand travesti qu'à la cultissime actrice américaine. D'une chose à l'autre, nos deux nigauds se retrouvent dans un centre de surveillance du cosmos ou ils s'adonnent à être présent pour entendre et répondre à un message de l'espace et ils donnent ainsi rendez-vous à des extraterrestres. Atterrissage de soucoupe d'ou sortent une ribambelle de jolies femmes d'outre espace et leur robot, à la recherche de mâles, tiens donc. Elles ont un placard contenant un judicieux élixir de jeunesse, précieux liquide qui fera évidemment l'envie des célibataires terriennes et nos imbéciles de services vont tenter de subtiliser un flacon. Quels sans gène.

On pense rapidement au film mexicain Ship of lost Monsters (1960) et ses deux vamps de l'espace à la recherche de mâles. Dans ce cabaret, décor central du film, on verra plusieurs numéros de danse, comprenant de surprenants plans en plongée sur les nymphes en petit costume et d'un surprenant split-screen pour admirer la fausse Marilyn dans sa supposée splendeur. On nage en pleine comédie paillarde, matinée de spectacles et de belles femmes, ou la science fiction n'est qu'un prétexte. On ne va nullement élaborer sur l'origine des dames, du moins à ce que j'en ai comprit. Le film étant court, on n'a pas le temps de s'ennuyer et pour autant qu'une telle prémisse vous intéresse et que le spectacle de pitreries vous soit agréable, on appréciera cette curiosité psychotronique d'une autre époque. Mario Giguère

  GEN - Togan Gokbakar, Turquie, 2006, 105m

Dans une institut psychiatrique isolée dans les montagnes, un étrange suicide intrigue deux policiers qui viennent enquêter la situation au même moment où la docteur Deniz arrive comme nouvelle psychiatre. Comme la nature ne veut pas coopérer, un glissement de terrain causé par une pluie torrentielle vient bloquer les routes, empêchant n'importe qui de quitter l'endroit. L'enquête vire au cauchemar, quand une série de meurtres débute et que les indices indiquent que le tueur est probablement un patient.

J'étais très intrigué par GEN, considérant que les Turques ne touchent pas souvent au suspense et je dois dire, même si le film un peu raté, il possède plusieurs points positifs intéressants. D'abord, le film a un foutu beau look bien glauque et cet hôpital psychiatrique fait vraiment peur, ensuite un excellent travail au niveau de l'atmosphère avec une belle bande son et une réalisation qui n'en dit pas trop et finalement, un twist final que je n'ai pas vu venir. Par contre, malgré ses qualités, GEN ne fait pas mouche tout le temps. Le mystère n'avance pratiquement pas du film et on doit suivre une enquête qui ne donne rien à son spectateur, car il faut bien garder la surprise du punch. Le problème c'est que la fin est hyper intéressante, mais le reste l'est beaucoup moins. Les acteurs sont tous très moyens et n'hésitent pas pour surjouer, ce qui détonne un peu. Quelques meurtres bien gentillets avec du sang aspergé sur le murs au passage, mais ça ne gâche pas trop le plaisir dans un film décent, mais néanmoins surprenant. Abba

G.O.R.A. - Ömer Faruk Sorak, 2004, Turquie 

Arif, marchand de tapis et arnaqueur de touriste se fait kidnapper par des extraterrestres. Son portable fonctionne encore, mais on refuse de l'entendre compter de nouvelles sornettes. Confiné sur la planète Gora, il ne pense qu'à s'évader, malgré l'apathie de ses co-détenus. Avec l'aide de Bob Marly Faruk, de l'androide 216 et de la belle princesse Ceku, il commence à tout brasser sur cette planète. Sans parler de ce type qui apparaît, comme un personnage de Star Wars et qui lui annonce qu'il a la force !

Incroyable, la Turquie nous fait une parodie de tout ce qui est science fiction récente et pas récente, de Star Wars, Matrix en passant par Le Cinquième Élément, avec le budget conséquent et des effets spéciaux top niveau. En vedette, Cem Yilmaz dans pas moins de cinq rôles, j'en ai repéré deux... et scénariste de cette comédie absolument bidonnante aux gags savoureux. On se permet même de pointer le spectateur et de lancer un message directement aux américains. Car il est totalement décomplexé Arif, accepte hommes, extraterrestres et androïdes tel qu'ils sont et ne perd pas son identité malgré l'aventure carcérale. Pour donner le ton, ça débute avec tout l'équipage qui parle anglais et le second du commandant qui demande si on ne peut pas corriger la situation et demander à tout le monde de parler Turc ! Je n'en conte pas plus, mais si vous avez la chance de le voir, ça vaut le détour pour une pinte de bon rire ! Mario Giguère

KILINK STRIP AND KILL aka Kilink soy ve öldür - Yilmaz Atadeniz avec Yildirim Gencer, Sevda Nur, Suzan Avci, 1967, Turquie, 90m

Kilink, super criminel, n'est pas mort a la fin de sa première aventure, ni de sa deuxième tant qu'a ça ! Il va retourner a Istanbul pour récupérer un microfilm contenant tous les plans de défence et l'emplacement les missiles de la Turquie, recherché déjà par deux bandes de criminels qu'il a infiltré. Rien de plus simple pour Kilink qui peut prendre le visage de tous ses adversaires, vraisemblablement après leur avoir retiré la peau du visage. Soutenu par la belle Susan, il court sans arrêt, déjoue les pièges de la police et des mafieux a sa poursuite, séduit toutes les femmes sur son passage et n'hésite pas a recourir a tous les moyens pour mener a bien sa quête. Oh, il y a aussi un chargement d'or, caché dans des briquettes de charbon qui intéresse vivement le super criminel !

Kilink est un héros de bande dessinée originaire de l'Italie, ou il s'appelle Killing, connu sous le nom de Satanik en France ou Sadistic aux États Unis. La Turquie lui a consacré par moins de onze films dont les trois premiers sont réalisés par Yilmaz Atadeniz, présent dans une entrevue qui raconte les difficultés passées et actuelles de l'industrie locale. On est proche des serials dans l'ambiance et les poursuites constantes. Pas de temps mort, que des pauses rapides pour caresser sa copine ou les nombreuses conjointes de criminels qui s'offrent a lui spontanément. Visiblement réalisé avec un minimum de ressources mais beaucoup de savoir faire, on ne s'ennuie pas une minute et on est partagé entre l'admiration d'un criminel qui n'est pas sans rappeler le célèbre FANTOMAS, surtout qu'il épargne les forces de l'ordre, la plupart du temps ! Une pellicule pas toujours en forme, suffisamment restaurée pour apprécier le charme des séries d'antan. On note comme toujours les nombreux emprunts musicaux, plein de James Bond bien placé entre autre. Mario Giguère

KILINK VS SUPERMAN aka Kiling vs the Flying Man aka Kilink uçan adama karsi - Yilmaz Atadeniz avec Irfan Atasoy, Pervin Par, 1967, Turquie, 48m seule version réduite existante, version originale sous-titres anglais

Il faut d'abord mentionner la triste histoire de la disparition des négatifs des films originaux, racontée dans les extras. On a donc droit ici a un condensé de 22 minutes du premier film, suivi de la moitié du second film que l'on regarde, mais la deuxième partie étant disparue, on la résume avec un montage photo et de la narration. Tristounet. Ce qu'on a cependant le temps de voir est particulièrement psychotronique.

Miraculeusement en vie après sa mort apparente, Kilink veut avoir une super arme, un rayon de la mort développé par un professeur, qui plus est qui a une très jolie fille. On va donc kidnapper la demoiselle et le professeur en menaçant madame pour faire parler monsieur. Manque de pot, le fiancé de la dame se transforme quand il veut en homme aux pouvoirs des dieux antiques grecs en criant SHALAM ! On aura reconnu la version turque du héros américain de bande dessinées SHAZAM aux origines identiques. C'est la course pour se rendre sur l'île de Kilink et arrêter le criminel qui est ici plus cruel que dans l'aventure suivante, mais qui voit encore toutes les femmes l'embrasser sur son masque, on se demande quelle sensation cela peut bien leur donner...

Plus comic book, donc très plaisant et surréaliste, mais on rêve de voir la version complète un de ces jours. Cette présentation courte et la suite KILINK STRIP AND KILL sont donc offert en dvd par la compagnie ONAR FILMS qui fait du bon boulot pour dénicher ces films rares et nous présenter en entrevue le réalisateur et un acteur de la série, en plus des photos et bandes annonces. Mario Giguère

NINJA KILLER aka Karateciler Istanbul'da - Lawrence Chan avec Cüneyt Arkin, Carter Wong, Bolo Yeung et Lau Ka Chen, 1974, Turquie/Hong Kong, 96m

Charles est le meilleur flic de la Turquie. Quand il apprend qu'un trafic de cochonneries fait avec de la porcelaine fait rage dans son pays, c'est bien assez pour qu'il s'infiltre et flanque une raclée à un gang au complet. Charles découvre que Liu Kun, mécréant chinois, est en Turquie pour faire des affaires pas très catholiques. Il décide de faire équipe avec un envoyé de Hong Kong, Liu Yung ( ne vous mélangez pas) pour détruire l'empire de cet enculé de Kun. Notre méchant a plus d'un tour dans son sac et décide de kidnapper la femme de Charles pour lui donner une avertissement, mais c'est la goutte qui fait déborder le vase et Charles règle le problème à sa façon, AVEC DES ATÉMIS SUR LA GUEULE!

Un nanar coproduit par la Turquie et Hong Kong qui annonçait avant l'heure les RUSH HOUR de ce monde. Le cocktail est vraiment explosif et d'un ridicule sans nom. Ridicule porté sur les épaules du grand Cüneyt Arkin, invincible et bad ass à l'os, avant son ère TURKISH STAR WARS, qui flanque des atémis à qui en méritent et qui dégomme des armées à lui seul. Le seul problème est que Arkin se déplace de façon pas très convaincante et que de s'imaginer notre gentil flic en champion de karaté a de quoi faire rire. Arkin a toutes les scènes mémorables, comme celle où il y va d'un coup de pied dans les airs tellement intense qu'il fend son pantalon! Ahurissant qu'on est gardé une telle scène au montage! Il y a aussi cette scène de montage d'entraînement cinglé où Arkin pulvérise des ceintures blanches au Karaté et un pauvre bougre obèse sans défense à la boxe. Les scènes sont tellement longues pour absolument rien qu'elles en deviennent hilarantes comme le montre bien cette scène sur la plage où Arkin et une bande d'amis s'amusent avec un ballon de plage pendant presque cinq minutes. À noter également qu'il se passe deux histoires très mal reliées une se passant en Turquie et composant 90% du film et une en Chine, offrant les seuls Ninjas du film ( Ninja... enfin ils ont l'air de sangsues) et également Bolo Yeung qui se fait tabasser par un vieux gringalet. Un film complètement dingue, sans vraiment de temps mort et qui devrait faire un malheur dans une soirée entre amis. Abba

SEYTAN - Metin Erksan, 1974, Turquie

C'est bizarre que juste un an plus tard après l’apparition du film The Exorcist, un turque décida d'en faire son adaptation, soit du roman de W. P. Blatty ou carrément faire le remake de la version américaine (avec en passant la même trame sonore). Si c'est le cas, sa version est très fidèle, rien n'y manque, même pas un détail et quand je parle de détails je fais allusion à la planche de ouija, quand la fille pisse devant tout les invités, et même vers la fin pendant la scène de l'exorcisme quand, à un moment donné, elle reçoit une petite coupure a la jambe, vraiment il avait pensé à tout. Y a juste la fin qui n'est pas pareille à la version originale. Le fait que l'on peut s’ennuyer, c'est que c'est en turque avec aucun sous-titre, mais le plaisir y est pareil. J’ai tout de même appris un mot, SON, qui veut dire fin. Rana

Une maman turque dont on ne comprend pas un mot car personne n'a jugé bon de la sous-titrer, est bien gênée de se rendre compte "en société" que sa petite fille ne va pas bien du tout : en effet, cette petite garce choisit une soirée mondaine pour descendre se pisser sur les pieds devant tout le monde. Oh que dis-je? Ce gruau grisâtre qui lui coule le long de la jambe serait de l'urine? Si je me fie à The Exorcist, oui.

Toujours est-il que la vaurienne ne va pas bien, les médecins l'examineront, entre autres avec un appareil lui martelant la tête d'un bord et de l'autre, mais ne pourront arriver à une conclusion certaine et proposeront plutôt de la conserver "en observation". Mais la maman s'insurge (oh oui, elle aussi), ne voulant pas que la petite soit mise "à l'asile". Vous croyez que j'ai compris ces détails? Non pas du tout, je me fie encore à The Exorcist.

On connaît la suite, la maman fera appel à un curé, un inspecteur soupçonneux se mêlera de tout ça, le démon sera enregistré alors qu'il parle à l'envers, la petite flottera au-dessus de son lit, vomira dans la face des gens honnêtes, etc.

Ce remake illustre, illégitime et très certainement illégal du film de Friedkin, souffre tout autant de son manque de budget, du manque de talent évident de ses créateurs, que de la surutilisation mur à mur des 2 même mesures des "Tubular Bells". Bien souvent, les cadres de l'original sont imités, mais en ne conservant que les plans essentiels et en coupant tout ce qui pourrait ajouter subtilité, atmosphère ou quoi que ce soit au défilement. Par souci de simplicité, on préférera par exemple un coup de poing dans les couilles à d'autres mises en scène plus ambitieuses. Éclairages, "effets spéciaux", tout est pauvre, le maquilleur est seul à avoir su se débrouiller avec le stock en vente à la quincaillerie du coin.

Ça sent le manque d'originalité turc à plein nez. Memorial BBQ

SÜPERMEN DONÜYOR - Kunt Tulgar avec Tayfun Demir, 1979, Turquie, 67m

Le prologue ou la caméra se promène sur un ciel noir constellé d'étoiles qui semblent être des céréales et des planètes qui sont des boules de sapin de noël annonce bien les couleurs. Tayfun Kent apprend qu'il est un enfant adopté, ce qui ne le surprend pas. Il s de super pouvoirs qu'il utilise comme bon lui semble, regardant les dames au travers de leur vêtement, le coquin. Il se trouve un méchant qui a inventé une machine à transformer tous les métaux en or, mais qui a besoin de kryptonite pour la faire fonctionner. Coup de chance, le père de l'équivalent de Lois Lane a recueilli une météorite qui est de la kryptonite. Sapristi, on va kidnapper la journaliste pour que le papa donne la kryptonite, seul élément qui enlève tous ses pouvoirs à Superman !

On a peine à y croire, Krypton en vraie boule de sapin ! Le reste est à l'avenant. Comment croire à une invention qui a besoin d'un élément qui n'existe pas sur terre ? Les producteurs, ramenant le concept et des disques de la musique de Superman, de Cosmos 1999 et autres James Bond pour agrémenter les scènes d'action molles vont nous faire crouler de rire. Imaginez, lorsque la belle roule en voiture, un vilain ouvre le coffre et tire une balle dans un pneu pour la stopper ! Impensable et absurde, tel est le lot de bien des scènes à la limite du soporifique, aidées par ces musiques pleines d'énergie et des idées nulles mais franchement drôles. Le nombre de moustachus est astronomique, mais la belle actrice en vedette est résolument très belle.

Le dvd de ONAR FILMS offre une version correcte avec sous-titres grecs et anglais, entretien et galerie de photos aussi drôle, faut voir Superman qui transpire, avouant qu'il n'a pas de super-aisselles. En complément il y a un Super Batman qu'il me reste à voir. Chaudement recommandé pour amateurs de psychotronique farfelu. Mario Giguère

TARKAN VERSUS THE VIKINGS - Mehmet Aslan, 1971, Turquie

Tarkan, le redoutable hun à la moustache classieuse et ses deux fidèles compagnons canins voyagent aux côtés de Yonca, la fille d'Attila. Alors qu'ils arrivent dans une ville côtière, ils se font violemment assaillir par de sanguinaires vikings. Femmes et enfants se font massacrer à grands coups de hache de manière totalement gratuite, Yonca se fait kidnapper et pire que tout, l'un des chiens de Tarkan se fait trucider par une lance. Tarkan, blessé lors de la bataille, se fait soigner par son compagnon survivant et jure vengeance devant Odin. Pendant ce temps, le responsable du raid viking assassine son propre roi en le jetant en pâture à une pieuvre géante afin de prendre le pouvoir et vend la fille d'Attila à une princesse chinoise.

TARKAN VERSUS THE VIKINGS est un film totalement survolté! Bénéficiant d'un rythme effréné et d'une histoire aux rebondissements incessants, cette aventure du héros populaire issu de la bande dessinée turque s'avère être un puissant dépaysement psychotronique. Le spectateur assiste hagard aux attaques vikings ultra violentes lors desquelles des enfants en bas âge se font poignarder, se laisse séduire par un casting féminin qui hésite rarement à se dévêtir (mention particulière à la belle princesse chinoise... qui n'a d'ailleurs pas grand chose d'asiatique), s'extasie de bonheur devant l'octopus géant qui transpire le latex, s'esclaffe devant la garde-robe des femmes vikings vêtues de peaux de bêtes roses et bleues ciel, rigole devant la performance d'un clone barbu de Richard Kiel, tremble en voyant le vilain chef des vikings à la moustache fabuleuse et son rapace arracheur d'yeux, tombe à la renverse devant l'abondance de faux raccords et s'étonne de la bande sonore empruntée à divers films comme 2001 L'ODYSSÉE DE L'ESPACE ou IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST. C'en est presque trop et pourtant ce n'est pas tout. L'action du film se déroule dans trois ou quatre décors, notamment dans un château viking que l'on devine très différent des demeures vikings authentiques, et sur un drakkar, ces fameux bateaux vikings à la proue si impressionnante. Mais ici, les drakkars ont des allures de jouets arpentés par des figurants en costumes troisième main et portant des perruques rousses totalement grotesques. Bon sang, mais ce film ce n'est vraiment que du bonheur du début à la fin! et merci à ce fier Tarkan (incarné par un Kartal Tibet qui interpréta plusieurs fois ce héros populaire à la mèche rebelle) dont la force rappelle celle des héros comme Hercules ou Maciste tout en détonnant étrangement avec une musculature digne d'un Louis De Funès. Indispensable! Kerozene

TURIST OMER UZAY YOLUNDA aka TURKISH STAR TREK - Hulki Saner avec Sadri Alisik, Erol Amaç, 1973, Turquie, 71m, version originale turque

Il faut savoir que le film s'inscrit dans une série mettant en vedette ce touriste Ömer (Julki Saner). Donc Ömer, forcé de se marier à la pointe du pistolet, on imagine qu'il a engrossé la fille d'un boss de la mafia locale, est sauvé de son mauvais sort en étant télétransporté sur l'Entreprise. Si les noms changent un peu, c'est bien Kirk, Mc Coy et "Spak" qu'il rencontre ainsi que les jolies femmes en mini robes et haute coiffure comme en 1967. Nos versions bizarres ont des problèmes avec un extraterrestre qui change d'aspect à volonté, prenant l'apparence de membres de l'équipage et propageant un virus mortel à ses victimes en leur léchant la main. Y a aussi un méchant savant qui clone des robots en slips tarzan. Gaspation, comme qui dirait !

La comédie semble surtout venir des dialogues, qui seraient par surcroit remplit de référence turques, donc j'y ai peu rit au demeurant, regardant la version originale. Cependant, curieusement l'histoire de fond avec ce métamorphe est très typique de l'époque et est traitée de manière assez dramatique. Évidemment que les personnages sont ridicules, du Spock aux oreilles trop grandes et au sourcil volage, à Kirk qui ne fait que prendre la pose, à ce touriste au petit chapeau, mal rasé, qui se fout de tout et qui a évidemment peur de tout ce qui lui arrive ! Une curiosité pour les amateurs de nanars, de Star Trek et de comédies légères. Mario Giguère

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ALLEMAGNE

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