Virtuose de la mise en scène, souvent comparé à Alfred Hitchcock et influencé par Dario Argento, la carrière de Brian de Palma est faite d'adaptations cultes comme CARRIE, de films de genre qui vont du suspense à l'horreur au film de guerre ou de science fiction. Par ordre chronologique   

Mise à jour le 26 août 2015

WOTON'S WAKE - Brian De Palma, 1962, Etats-Unis, 24m 

Réalisé par un De Palma étudiant agé de 22 ans, WOTON'S WAKE met en avant certaines de ses influences littéraires et cinématographiques. Au travers d'une image en noire et blanc bien granuleuse, Woton, personnage affreusement défiguré et incarné par William Finley (Winslow Leach dans PHANTOM OF THE PARADISE), déambule dans un univers rappelant directement le cinéma expressionniste allemand. Les référence à Bergman - en particulier au 7em SCEAU, au Fantôme de l'Opéra ainsi qu'au Dr. Jekyll de Stevenson sont mises en avant. Le récit, confus, est vaguement présent, laissant la part belle à l'expérimentation d'un essai à caractère essentiellement artistique. Le film ne témoigne pas encore de la maîtrise technique de De Palma -quoi que certains plans s'avèrent splendides, mais met en avant une imagination et un sens du chaos tout à fait remarquables.  Kerozene

briandepalma.online.fr/wotons_wake

DIONYSUS IN 69 aka DIONYSUS - Brian De Palma & Richard Schechner, 1969, États Unis

A la fin des années 1960, la troupe de théâtre d'avant-garde The Performance Group fait parler d'elle en adaptant Les Bacchantes d'Euripide, un récit initiatique mélangeant sexualité et violence charnelle. Menée entre autre par William Finley, la troupe se met en scène dans une salle informelle où le spectateur prend place où bon lui semble. Le récit commence avec la naissance de Dionysos, Dieu fornicateur qui sèmera le trouble dans l'esprit incertain de Pentheus (Bill Sheperd)... Au fur et à mesure de l'évolution du récit, les actrices et acteurs entament des séances rituelles puis entrent en état de transe. Les corps vont alors lentement s'entremêler sur d'obsédants rythmes de percussions et peu à peu, c'est au tour des membres de l'audience de se sentir attirer par cette scène orgiaque dans laquelle ils vont se plonger tout en se déshabillant l'air hagard... Pour mieux se faire surprendre par la suite du récit.

Fascinés par cette performance, Brian De Palma et Richard Schechner se sont alliés pour en tirer un film mi-fiction, mi-documentaire qui immortalisa ce témoignage de la fin d'une ère idéaliste. Et pour la première fois, De Palma va faire usage du split-screen, solution idéale dans ce cas présent dans le but de présenter dans un cadre unique l'action de la pièce et la réaction du public. Tourné en longs plans séquences via deux caméras 16mm noir et blanc, le résultat est d'une efficacité redoutable dans le sens où l'intensité dramatique de l'action se voit efficacement retranscrite. Autant dire que faire partie de l'assistance devait être une expérience fascinante.

Dionysos est incarné par William Finley, l'homme qui incarna Woton dans le court métrage WOTON'S WAKE de De Palma mais qui sera surtout son PHANTOM OF THE PARADISE et deviendra également un régulier de Tobe Hooper. Kerozene

briandepalma.online.fr/dionysus

PHANTOM OF THE PARADISE - Brian de Palma, 1974, États Unis 

Un des premiers films de Brian de Palma, tourné en 1974, cette "comédie musicale" glam hippie est un "mix" de Faust, du Fantôme de l'Opéra et de tous les éléments négatifs des films musicaux des années 70. Il raconte l'histoire d'un compositeur à qui un magnat ininspiré de la musique déroba son oeuvre. Assez drôle par bout, il n'est tout de même pas assez passionnant pour que je vous le conseille, malgré quelques excellentes trouvailles et une trame potable. Orloff

Il me fallait réparer une injustice et rétablir la situation catastrophique dans laquelle cet infâme Orloff a fourvoyé le Club. Car Orloff n'a jamais eu aussi tort ! PHANTOM OF THE PARADISE est sans aucun doute un des films les plus aboutis, les plus originaux et les plus ingénieux jamais réalisé à ce jour ! Car rares sont les films qui savent combiner de façon aussi adroite et ingénieuse la comédie musicale à l'épouvante, l'humour à la romance, la maestria visuelle à un montage exemplaire. Impossible de ne pas fondre d'admiration devant les personnages superbement écrits et interprétés et il est inévitable de succomber aux compositions musicales d'une efficacité redoutable - même pour quelqu'un comme moi qui n'est pas franchement fan de ce genre de musique.

PHANTOM OF THE PARADISE fait partie de ces rares films qui me font systématiquement frissonner de bonheur tant ils sont beaux et parfaits. Avec PHANTOM OF THE PARADISE, Brian De Palma est entré au panthéon du cinéma et a prouvé qu'il n'était pas un "élève" d'Hitchcock, mais bel et bien un véritable génie. Kerozene

CARRIE - Brian De Palma, 1976, États Unis  

Superbe classique des 70's. Je suis toujours béat d'admiration devant les films de DePalma de cette période. L'image est belle, la narration est bonne, la direction d'acteur est impeccable.... Et le contenu est vraiment trop génial. DePalma fait du cinéma grand public avec des éléments de série B. Les filles nues dans le vestiaire du début en particulier (à part les films de femmes en prison, deux-trois slashers et STARSHIP TROOPERS, c'est pas si courant). L'utilisation du split-screen lors de la scène du bal est superbement maîtrisée. La musique est totalement magique et donne au film une ampleur unique. Piper Laurie est absolument grandiose en mère catho-possessive (la voir faire le signe de croix avec son couteau de cuisine à la main, c'est quand même quelque chose). John Travolta arbore une belle coupe de hyène, ce qui n'est pas triste du tout. Superbe film donc, indémodable et inimitable. Kerozene

THE FURY aka FURIE – Brian De Palma avec Kirk Douglas, John Cassavettes, Amy Irving, Andrew Stevens, 1978, États Unis, 118m

Israël, Peter Sandza et son fils Robin discutent sur une terrasse, une bonne école à Chicago va lui permettre de bien utiliser ses talents particuliers, lorsqu’ils sont aux prises avec une attaque terroriste. Seulement voilà, on se rend bien compte que l’on tire autant de la mer que de l’hôtel derrière eux et qu’il y a même un homme qui filme tout. Trahi par son ancienne agence, Peter doit vivre incognito dans l’espoir de retrouver son fils. Parallèlement, on rencontre une jeune fille aux dons troublants qui est recrutée par l’institut Paragon qui étudie les dons paranormaux de ses élèves dans le but ultime de les livrer à l’armée. La rencontre de ces deux mondes et les retrouvailles d’un père et de son fils seront difficiles et dramatiques.

Fort du succès de Carrie, De Palma enchaîne avec ce drame fantastique qui fait la belle part à la télékinésie et autres pouvoirs inconnus. A l’époque déjà j’avais du plaisir à le voir, surtout sa fin grandiloquente, mais je n’appréciais pas autant que Carrie. John Farris livre un scénario lent à la structure curieuse, on découvre sur le tard que ce n’est pas Kirk Douglas et fiston qui sont les personnages principaux, mais bien la jeune princesse Amy Irving, jadis traumatisée par Sissi Spacek. On insiste pour présenter les jeunes adultes comme des enfants, Amy a des lulus, mange des glaces, mais bon, elle veut rencontrer à tout prix le garçon doué qu’elle voit en visions dramatiques, mais comme un frère, pas un amant. De Palma s’amuse autant qu’il peut avec la mise en scène, faisant bouger sa caméra durant les dialogues, y allant de ralentis bien appuyés par la musique de John Williams, se déchaînant dans le final. Mais outre les performances de Douglas et de Cassavettes, ca sent un peu plus l’ouvrage de commande et c’est moins convaincant que Carrue. Ceci dit j’ai bien aimé le revoir et l’humour souvent présent est la bienvenue. Mario Giguère

DRESSED TO KILL aka Pulsions - Brian De Palma, 1980, États Unis 1h45

Le film se veut, pour moi, l'un des meilleurs de De Palma. Alors je n'ai pas su résister à m'acheter cette édition speciale. La particularité du DVD est d'offrir premièrement la version unrated et la theatrical (R) dans un fabuleux widescreen de 2:35:1. L'image y est magnifique. Comme le film avait été coupé lors de sa sortie pour avoir un visa R. Il est intéressant de le voir en version intégrale. Sur ce qu'il y a de plus, il y a le meurtre dans l’ascenseur qui est plus long et la scène de la douche du début qui y est beaucoup plus détaillée. Des coupes assez minimes donc. Il y a notamment une featurette qui compare la version R, UNRATED et TV RATED. Il y a également trois autres suppléments: un making off du film très récent (on y apprend que De Palma est maintenant âgé de 60 ans (tout un choc!)), un document intitulé SLASHING DRESSED TO KILL et une analyse du film par Keith Gordon. Si vous êtes un fan de la bonne période de De Palma, C'est un DVD qui vous plaira certainement. Black Knight

SCARFACE - Brian De Palma Avec Al Pacino, Michelle Pfeiffer, 1983, États Unis 

Antonio "Tony" Montana est un réfugié cubain qui a fuit le régime de Castro et débarque en Amérique et se voit automatiquement parqué dans un camp de regroupement, une sorte de ghetto pour les Cubains.

Peu de temps plus tard, lui et son ami Angel ont la chance de recevoir le statut d'immigrés et de sortir du camp, pour cela il leur faut assassiner un sale type dans le camp. Les voilà dehors en tant qu'immigrés et confrontés à la dure réalité de la vie (boulot de me..., salaire de me... pauvreté, méprise). Ils n'ont d'autre solution que de se lancer dans le monde du crime. Lors de leur premier coup dans le domaine de la drogue, angel est tué lentement à coups de tronçonneuse. C'est à partir de là que Tony devient un jeune requin qui va se lancer dans le monde du crime et se frayer un chemin jusqu'au sommet en tuant ennemis, concurrents et employeurs. Mais comme tous les empires, le sien commencera lentement à tomber dans la décadence et à s'effondrer avec son empereur.

Pas de monstres dans ce film je sais... Mais le film lui-même est un monstre je trouve. C'est rare que j'apprécie autant un film sans sang, monstres, vaisseaux spatiaux... Ho il y a des scènes assez dures comme celle de la tronçonneuse. Pas de gore, mais l'ambiance est très malsaine et réaliste. Al Pacino est excellent dans ce rôle. On ne s'ennuie pas un instant avec ce film, on le suit avec un grand plaisir. L'ambiance années 80, belles voitures, soleil, c'est aussi très agréable.

J'étais assez mitigé à voir ce film. Je l'ai acheté pour voir les similitudes avec le jeu GTA Vice City... Mais j'ai franchement aimé. La fin est un peu rapide et déconcertante cependant. Mais elle reste très belle et assez dure. Un film culte je trouve, De Palma a vraiment sortit un film excellent.

Chaque décor est agréable à regarder aussi dans ce film, depuis Miami Plage, en passant par la villa de Tony jusqu'au restaurant très coloré "Le Babylone".

J'apprécie aussi les dialogues, ils sont souvent durs, de l'humour noir par moment comme le fameux "Fou rire"... Aucun n'est inepte.

La décadence de Tony est aussi très prenante. Le voir glisser petit à petit dans la folie, la jalouse malade contre ceux qui approchent sa soeur, sa paranoia, sa dépendance à la drogue, etc... jusqu'à sa fin.

J'ajoute aussi un "bravo" pour la bande son, c'est un des éléments que j'ai préférés dans le film. Style années 80, vraiment excellente. Dragonvolfied

The BLACK DAHLIA aka Le Daliah Noir - Brian De Palma avec Josh Harnett, Hilary Swank, Aaron Eckart, Scarlett Johansson et Mia Kirshner, 2006, États Unis

À Los Angeles, en 1947, deux détectives enquêtent sur le meurtre atroce d'une apprentie actrice.

Le réalisateur Brian De Palma se spécialise dans les suspenses flamboyants où voyeurisme, érotisme, violence et effets stylistiques sont devenus indissociables. Dans ce film noir inspiré du meurtre réel d'Elizabeth Short et d'un roman de James Ellroy, De Palma doit composé avec une intrigue compliquée dont les énigmes se résout en bonne partie par des scènes de dialogues. L'intrigue prend donc le pas sur le suspense purement cinématographique que préconise habituellement le cinéaste (pensons à la longue séquence de bal de CARRIE, DRESS TO KILL, THE UNTOUCHABLES, RAISING CAIN, FEMME FATALE ). La mise en scène demeure stylisée (ralentis, caméra fluide et subjective, plans hitchcockiens, illusion de deux plans dans un) soutenu par une photographie exquise, mais on aurait voulu que De Palma exploite davantage sa virtuosité et ses outrances, car le résultat n'est pas prenant pour un film aussi sombre.

Dans la peau de la tragique Elizabeth Short, Mia Kirshner séduit et trouble tout à la fois. Quant à Scarlett Johansson et Hilary Swank (ici un contre-emploie), elles sont parfaites dans des rôles de femmes fatales aux styles différents, mais Josh Harnett, malgré tous ses efforts pour exprimer des émotions, parvient difficilement à nous faire croire à son incarnation d'un personnage des années 40.

Donc une oeuvre soignée dans la tradition des films noir à l'ancienne mais pas du grand De Palma. Nazgul

  PASSION - Brian De Palma avec Noomi Rapace, Rachel McAdams, Karoline Herfurth, Paul Anderson et Rainer Bock, 2012, France/Allemagne

Passion de Brian De Palma... Je n'ai pas encore vu Crime D'Amour qui est le film original d'Alain Corneau sur lequel le film se base, mais je vais le faire dans les prochains jours. Surtout que Ludivine y joue. Bref, pour ce film, il est bien de retrouver De Palma et Pino Donaggio. Mais, la fin gâche pour moi beaucoup. Beaucoup trop de scènes reprises par De Palma de ses films précédents. Au lieu d'inventer, il se répète. La scène avec la tète qui se penche pour cacher un personnage derrière, De Palma l'a repris combien de fois ? Et ce fût copier sur Argento de Ténèbres. J'aime l'imagerie fétichiste du film, c'est un gros plus. Et le split screen avec les comédiens de théâtres. Et pour moi, Karoline Herfurth est vraiment une révélation. Elle interprète l'assistante d'Isabelle. Cette actrice allemande a beaucoup de potentiel. Bref, je me suis amusé quand même en le voyant. Mais peut être que quelqu'un devrait dire à De Palma, 75 ans, d'arrêter de se copier lui même et d'essayer d'inventer des trucs nouveaux. A ce titre son Femme Fatale était beaucoup plus réussi. Black Knight

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Web www.clubdesmonstres.com

ALFRED HITCHCOCK

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