Les Studios Hammer, maîtres de l'épouvante gothique, une époque pas si lointaine toujours appréciée. Voyez aussi la page de la télésérie HAMMER HOUSE OF HORROR

.mise à jour le 3 mars 2024

THE ABOMINABLE SNOWMAN aka Le REDOUTABLE HOMME DES NEIGES - Val Guest, 1957, Angleterre

Dans cette production Hammer Films tournée en noir et blanc, se déroulant sur les hauteurs des montagnes tibétaines et mettant en scène Peter Cushing dans le rôle du Dr. Rollason, une expédition à priori motivée par des intérêts scientifiques se lance sur les traces du mythique yeti - malgré le désaccord du Lama local. Mais si les motivations du bon Rollason correspondent effectivement à une soif de savoir, celles de ses compagnons de cordée s'avèrent en réalité bassement pécuniaires. L'ambiance au sein de la petite équipe se désagrège alors au fil de l'expédition pour devenir explosive lors de leur arrivée sur le territoire de l'Homme des neiges.

Val Guest signe ici un film fantastique à discours humaniste dans lequel les monstres ne sont pas les grands poilus des montagnes mais bel et bien les êtres humains aveuglés par leur cupidité et leur égoïsme. Le yeti ne devient alors qu'un prétexte aux propos d'un scénario à message classique tout en sachant rester accrocheur, et ne bénéficie donc que d'une courte mais mémorable présence à l'écran. Cushing campe un scientifique au sens de l'éthique inversement proportionnel à son dévouement matrimoniale et est comme toujours très convaincant - même dans la peau d'un alpiniste émérite malgré un physique peu athlétique. On retiendra encore les décors des montagnes enneigées reconstituées en studio qui confèrent à l'ensemble un attachant charme rétro. Kerozene

BRIDES OF DRACULA- Terence Fisher avec Peter Cushing, Yvonne Monlaur et David Peel, 1960, Angleterre, 85m

Une jeune institutrice se rend en Transylvannie où elle vient d'obtenir un poste. Elle est recueillie pendant une nuit par une inquiétante Comtesse qui garde son fils enchaîné. La jeune femme, sous le charme du jeune homme décide de le libérer mais comble de malheur, le jeune homme est un vampire. Heureusement, Van Helsing est sur l'affaire et il compte bien se débarrasser du Vampire avant qu'il ne fasse trop de victimes.

Un film sans Dracula il faut le préciser, on explique dès le début qu'il est mort mais que ses disciples sont encore présents un peu partout.

BRIDES OF DRACULA, un produit de la HAMMER, possède plusieurs bonnes idées, des scènes puissantes mais surtout, un magnifique cast qui donne le ton à tout le film. Yvonne Monlaur s'en tire bien, sa beauté est presque hypnotisante pendant que notre Vampire est efficace tout le long du film. Mais c'est pour la prestation de Peter Cushing encore une fois en Val Helsing que le film prend toute sa force, il mène littéralement le film sur ses épaules pendant la deuxième partie du film, deuxième partie qui s'avère passionnante.

Le film est très plaisant, pas beaucoup de temps morts avec plusieurs scènes superbes ( Greta qui attend le réveil d'une victime du vampire, la très efficace scène devant le miroir et évidemment, la scène finale, une vraie merveille). Le visionnement est très agréable, les dix dernières minutes restent les plus efficaces. BRIDES OF DRACULA fait passer un bon moment et on a rapidement le goût de le revoir. Abba

Le CHIEN DES BASKERVILLES aka The Hound of the Baskervilles  - Terence Fisher avec Christopher Lee et Peter Cushing, 1958, Angleterre 

Sherlock Holmes (Cushing), célèbre détective toujours assisté de son fidèle Watson, reçoit un médecin, Mr Mortimer, qui vient lui parler de la lignée des Baskerville, qui possède un château au milieu de la lande dans un coin perdu du Royaume-Unis. Il raconte une histoire remontant à un ancêtre de cette lignée, Sir Hugo Baskerville. Une crapule avide de luxure, d'alcool, de chasse et de sang. Au cours d'une soirée bien arrosée, il décide de prendre des libertés avec une jeune fille du coin qu'il enferme dans une chambre. Elle s'échappe par la fenêtre et s'enfuit dans la lande, poursuivie par Hugo et une meute de chiens. Arrivés dans des ruines, les chiens prennent la fuite, effrayés par une force inconnue mais Hugo continue, rattrape et tue la jeune femme. Avant d'être lui-même attaqué par une créature sortie de l'enfer. Cette créature portera le nom de Chien des Baskerville, un chien énorme et maléfique venu des enfers pour tuer chaque membre de la lignée jusqu'au dernier.

Sherlock ne croit bien entendu pas à cette histoire. Le fait que l'avant-dernier Baskerville vienne d'être trouvé mort devant son château... Et le dernier tenant du titre Sir Henry Baskerville (Lee) arrive pour prendre possession de ses biens. Ils ont besoin de Sherlock Holmes pour enquêter sur la mort de précédent Comte, sur le chien et veiller à la sécurité de Sir Henry. Holmes, trop occupé, envoie Watson sur les lieux pour enquête et interroger les différentes personnes qui rodent autour du domaine.

Bon pas facile à résumer ce film vu qu'il s'agit d'une enquête policière teintée de surnaturel. Je ne peux pas en dire plus sans révéler l'intrigue et gâcher le plaisir de la personne qui n'a pas vu ce film.

C'est un film de la Hammer bien entendu, et un bon. Peter Cushing fait un excellent Sherlock Holmes, rien que sa présence est un bon argument pour visionner cette oeuvre. Ce film est très fidèle au roman de Sir Arthur Conan Doyle, excepté certains détails mais dans l'ensemble l'histoire est la même. L'ambiance est très bonne et les décors sont superbes, souvent lugubres mais toujours bien construits. L'intérieur du manoir est vraiment agréable à l'oeil pour ceux qui aiment. Inutile de parler du jeu des acteurs, tout le monde connaît le talent de Cushing ou de Lee. Un bon petit film de la Hammer qui n'a pas trop mal vieilli. J'ai vu une version plus récente du Chien des Baskerville, produit par Warner, en format tv et franchement ce n'était pas vraiment ça... Sherlock Holmes n'apparaît qu'à la fin déguisé en berger par exemple... Pas très fidèle au livre et l'ambiance est bien moins bonne que celui de la Hammer malgré la grande différence d'âge.

Si on n'a pas lu le livre, ce doit être une bonne expérience de découvrir ce film et de suivre l'intrigue. Connaître l'histoire par avance enlève une bonne partie de l'effet de surprise. Mais ça reste agréable de se retrouver dans cette ambiance et d'apprécier le charisme de Cushing. Dragonvolfied

Le CIRQUE DES VAMPIRES - Robert Young avec Adrienne Corri, Laurence Payne, Thorley Walters, John Moulder. DVD Mad Movies - le meilleur des B. Movies (!)

Ou l'histoire de la vengeance d'un aristocratique vampire, punissant un village, au travers des attaques "dentues" des membres d'un cirque itinérant...

Cette production marquait, à mon avis, la fin d'une époque.

À l'instar, un peu, de "LUST FOR A VAMPIRE", ou du "SYSTER HYDE", de fin de mythe, une volonté de renouveau, qui, confrontées aux fans (des cinés de quartier) orthodoxes et adeptes d'un jusqu'auboutisme gothique, ne tient pas ses promesses. Et avouons le, l'incursion d'un érotisme, souvent maladroit, voire déplacé, trop marqué/gratuit, puis, la distribution, voulant remplacer les maîtres, Lee, Cushing, Gough, Ripper, etc..., ne surent convaincre, elles aussi, car, pour ce cirque vampiresque, les vampires ont vraiment piètre allure avec leur aspect seventies très marqué: coupes brushing, colliers serrant le cou, allures très efféminées, à la limite du grotesque et dents démesurées, traînant sur le sol... Des vampires ambitieux ?!... carriéristes !... Presque des vampires androgynes à la Jean Rollin en somme... Non ! à contrario, de ce qu'affirme Damien Granger dans sa présentation, au juvénile enthousiasme, ce film n'est pas culte pour les aficionados de la Firme Hammer, bien au contraire, le dernier Frankenstein de Fisher, avec Cushing, fut beaucoup plus enlevé et émouvant. Même "DRACULA VIT TOUJOURS À LONDRES"  s'attends avec impatience an dvdienne galette. "CAPITAINE CHRONOS", lui aussi, demeure une heureuse surprise, hélas sans suite...  Vince Rogers

The CURSE OF FRANKENSTEIN aka Frankenstein s'est Échappé - Terence Fisher, 1957, Angleterre

Celui-là, à l'époque, a dû faire l'effet d'une bombe. Premier film de monstres "classiques" anglais, premier Frankenstein en couleurs, et résurrection de personnages que la dégénérescence des productions Universal avait transformé en personnages de comédie. Pas la peine de résumer l'histoire : tout le monde la connaît. Quoique simplifiée, c'est en gros celle du bouquin. Peter Cushing est impeccable en Frankenstein (mais Peter Cushing est toujours impeccable), Hazel Court est une Elizabeth convenable, et Christopher Lee aurait probablement pu camper un monstre aussi mémorable que celui de son illustre prédécesseur si le scénario lui en avait laissé la chance. Hélas, la créature n'est ici qu'une brute sanguinaire sur le sort de laquelle il est difficile de s'apitoyer. Dommage que Lee n'ait jamais repris le rôle par la suite.

Dans l'ensemble, le film est bien fait, il se laisse regarder avec plaisir, mais n'atteint pas franchement des sommets. A noter que le titre français stupide tend à accroître la confusion qui règne entre le monstre et son créateur.  Michel Pagel

The DEVIL RIDES OUT - Terence Fisher, avec Christopher Lee -Charles Gray -Leo Greene, 1968, Angleterre

Deux hommes, Le Duc de Richleau ( Lee) et Rex (Greene), rendent visite au fils d'un grand ami disparu à qui ils ont promis de veiller sur celui-ci ( pas le disparu, le fils).

À leur arrivée chez lui, ils trouvent un Simon mal à l'aise qui ne semble vraiment pas enchanté de les recevoir. La maison grouille de personnes, 13 pour être exact. C'est ce chiffre et l'attitude de Simon qui inquiète le Duc et lui fait penser que Simon est sous l'emprise d'un groupe Satanique. Simon, prétextant faire partie d'un groupe d'astronomie, les empresse de quitter les lieux, leur disant qu'il s'agit d'une réunion privée. Le malin Duc réussi quand même à monter à l'étage où se trouve l'observatoire et trouve dans la pièce ce qu'il redoutait, un pentagamme au sol reprenant l'iconographie de Satan.

Ils réussissent tout de même à tirer Simon des griffes de Mocata ( Gray ) qui semble être le leader du groupe. S'en suit un combat sans merci afin de libérer Simon et une jeune fille, Tanith, du grand pouvoir du maléfique prêtre Mocata.

Basé sur un scénario écrit par Richard Matheson, celui-là même qui nous a donné le fabuleux roman LA MAISON DES DAMNÉS, THE DEVIL RIDES OUT s'inscrit dans la tradition des films de la Hammer. Certaines scènes sont très intéressantes visuellement. Entre autre, celle où l'on voit apparaître un messager de Satan qui prend la forme d'un homme noir au regard saisissant. Malheureusement, le film s'essouffle rapidement, s'égare et se retrouve heureusement à la toute fin. Chapeau à la vieille actrice bigleuse qui rend un personnage vraiment dérangeant. Somme tout un bon film pour ceux qui aiment les films de la Hammer. Ils possèdent leur propre rythme et sens de l'esthétique. Frankenboris

DRACULA A.D. 1972 - Alan Gibson avec Peter Cushing, Christopher Lee, Stephanie Beacham et Christopher Neame, 1972, Angleterre, 96m

Londres 1872, le dernier combat entre Dracula et Van Helsing, Dracula meurt transpercé par une roue fendue et Van Helsing meurt suite à ses blessures. Ce n'est cependant pas leur dernier affrontement, car un descendant de Dracula profite d'une soirée avec des potes hippies, cent ans plus tard, pour ramener Dracula à la vie. Et, oh surprise, une descendante de Van Helsing devient la proie du célèbre vampire et c'est son papa qui devra la sauver.

L'idée n'est pas mauvaise et ce Dracula tente de brasser la soupe de la Hammer, mais malheureusement, même si certains semblent beaucoup apprécier ce Dracula, je l'ai trouvé profondément peu inspirant. D'abord, car Christopher Lee ne fait pratiquement rien du film, se limite à environ 5 scènes et semble plutôt désintéressé. Ensuite, c'est cette tentative d'être hip va au dépend du rythme et de la qualité du scénario. Étonnant quand même, car en voulant être moderne, la Hammer a fait le film le plus ringard et démodé de toute sa série. Finalement, l'intérêt est de voir Dracula dans cette époque, mais Dracula passe tout le film dans une église et ne se mêle à rien et ne fait finalement pas grand chose de tout le film. Par contre, même si le rythme est trop lent, la réalisation est de qualité, Peter Cushing reste splendide dans le rôle de Van Helsing. Quelques scènes intéressantes dont une torture de vampire et un intéressant combat final entre les deux figures emblématiques. Abba

DRACULA HAS RISEN FROM THE GRAVE - Freddie Francis, 1968, Angletere

4e volet de la série Dracula produite par la Hammer Films (en comptant le 2e, sans Christopher Lee), ce DRACULA HAS RISEN FROM THE GRAVE est globalement plaisant.

Réalisé par le vétéran Freddie Francis, spécialisé dans le fantastique, il vaut certainement un Terence Fisher et, au niveau qualitatif, n'est pas meilleur ou pire que le précédent épisode (DRACULA, PRINCE OF DARKNESS).

On y retrouve un Christopher Lee toujours froid et impersonnel, dont les apparitions à l'écran sont d'ailleurs aussi rares que les répliques. Pour rendre le scénario plus intéressant, le scénariste Anthony Hinds a décidé de confronter la créature des ténèbres à un couple de jeunes gens : Paul et Zena. Paul est courageux, mais athée, ce qui déplaît à l'oncle de Zena. Ô Tragédie ! Mais le brave jeune homme, on s'en doute, aura l'occasion de prouver son courage en s'opposant au Prince des Ténèbres et, ainsi, de mériter l'estime de la famille rivale. L'équilibre est donc sauf, et les bourgeois peuvent respirer. On suppose qu'un mariage suivra...

Comme quoi ROMEO ET JULIETTE n'a pas fini d'engendrer des rejetons, même s'ils s'opposent à Dracula. On pourrait parler de postmodernisme avant la lettre, mais, en fait, ces liens sont involontaires.

Pour le reste, on est en territoire connu : les villageois ont peur de Dracula ; on retrouve l'inévitable scène de taverne dans laquelle un inconnu débarque et demande les indications pour se rendre au Château. Consternation et silence des buveurs présents l'accueillent (on appelle cette figure de style une " personnification ") !

Les serveuses ont d'accorts décolletés (Cette phrase vaguement inspirée du style "Orloff Manera" sert néanmoins à préciser que la timide Hammer de 1968 tentait de suivre le courant d'érotisme déferlant à cette époque), on se perd dans l'histoire d'amour des deux héros qui finirait par prendre toute la place sans la vigilance vampirique de Lee. Les gros plans sur ses yeux Lee tentent d'ailleurs de le rendre effrayant pendant que résonne la bande sonore pompeuse de James Bernard.

On peut préférer à ces Hammer Films les vieux films gothiques et hargneux de la UNIVERSAL pour leur atmosphère expressionniste, baignée de brumes et d'ombres. En plus, ils ont globalement mieux vieilli que les Hammer, trop engoncés dans leurs conventions. DRACULA HAS RISEN FROM THE GRAVE demeure néanmoins un film plaisant, si on sait le prendre pour le " film de série " qu'il est. Howard Vernon

 

DRACULA, PRINCE OF DARKNESS - Terence Fisher, 1965, Angleterre 

La firme de production " Hammer films " est autant appréciée par les uns que détestée par les autres. Ses détracteurs lui reprochent son classicisme, et l'aspect relativement sage de ses classiques&ldots; Il est vrai qu'on verrait mal Christopher Lee ou Peter Cushing se vautrer dans le stupre et l'abjection, surtout au début des 60s&ldots;

Ce 3e volet de la série des " Dracula " est encore réalisé par Terence Fisher, le cinéaste le plus célèbre de la Hammer. Il constitue la suite directe du premier (Horror of Dracula), sans tenir compte du second (Brides of Dracula). On y retrouve donc Christopher Lee en vampire, mais, cette fois, sans Peter Cushing.

Si l'absence du grand Cushing - à mon avis un acteur bien supérieur à Christopher Lee, beaucoup plus nuancé et imposant - se fait sentir, j'imagine que les fans de la Hammer trouveront de quoi les satisfaire. Le scénario est classique, comportant à la fois des faiblesses (longueurs et clichés du genre répétés mille fois) et de belles scènes (notamment la découverte du château de Dracula par un groupe de touristes et la nuit qu'ils y passent). Le scénario est un démarquage du roman de Bram Stoker, où l'on retrouve l'équivalent des personnages et des situations (Van Helsing devient un moine, Renfield, un moine fou, etc).

Encore une fois, le film est très peu aventureux : caméra stable et académique, jeu guindé des interprètes, montage sobre, scénario linéaire. Rien de révolutionnaire, mais les fans de la Hammer n'avaient que faire des délires en tous genres. Ceux de Christopher Lee seront sans doute un peu déçus : l'acteur n'y apparaît somme toute que très peu de temps (en dépit de son nom écrit en lettres géantes au générique), et son rôle est muet ! Quelques longueurs et un rythme assez lent viennent également desservir le résultat final, qui a singulièrement vieilli. En effet, vu en 2003, ce Dracula Prince of Darkness semble très dépassé. Il est permis, à ce titre, de leur préférer les " noir et blanc " de la Universal qui, habités d'une curieuse hargne, ont passé l'épreuve du temps avec les honneurs (voir des films glauques comme Island of Lost Souls, The Black Cat ou The Raven).

Le DVD d'Anchor Bay contient quelques bonus appréciables, dont un petit film 8 MM " making of " d'environ 5 minutes, réalisé pendant le tournage. Il est commenté, avec un certain humour, par les acteurs du film.

Ce Dracula, Prince of Darkness est donc suggéré à ceux qui veulent " se la jouer classique " (mais en couleurs) et qui ne s'endorment pas trop au moment d'écouter un film&ldots; Howard Vernon

Un petit groupe d'amis n'écoute pas les conseils des habitants d'un petit village et décide de passer la nuit dans un mystérieux château où ils sont accueillis par un lugubre servant. Durant la nuit, le serviteur assassine l'un des invités et se sert de son sang pour redonner vie à Dracula. Les survivants se sauvent et se cachent dans un sanctuaire où, aidé par un prêtre connaisseur en vampire, ils se préparent contre la revenge du Prince des Ténèbres.

Un film de la Hammer comme on est habitué d'en voir. Il n'y a absolument rien d'original dans ce film, mais on s'amuse quand même. Tous les éléments du genre sont réunis ( photographie classique, décors cachés sous la fumée, jolie vampirette et méchant Christopher Lee ) pour donner un film honnête qui amuse malgré ses inévitables longueurs ainsi qu'une scène frôlant l'idiotie où l'on nous explique une fois de plus comment tuer un vampire. En fait, les films de la Hammer sont un peu comme les Godzillas, la majorité se ressemblent tous et n'ont rien d'original, mais on prend quand même plaisir à les regarder. Oncle Freak

DR JEKYLL AND SISTER HIDE - Roy Ward Baker avec Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim, Lewis Fiander et Susan Brodrick, 1971, Royaume Uni

Le Dr. Henry Jekyll essait de trouver une cure qui réglera toutes les maladies et qui étirera la durée de vie. Mais pour se faire, il a besoin d'hormones femelles. Au début, il les prend sur des cadavres à la morgue et bientôt, il devra tuer lui même pour en trouver. Mais, après quelques expérimentations sur lui-même, il se transforme en une tres belle et dangereuse femelle (Sister Hyde).

Ce qui est intéressant ici est que l'histoire est un croisement entre Dr. Jekyll and Mister Hyde et de Jack The Ripper. Et le coté Jack The Ripper est vraiment prononcé avec ses ruelles sombres, ses meurtres et ses tavernes. De plus, nous avons l'habituel aveugle qui sait tout. Le film offre une superbe interprétation dont Martine Beswick dans l'un de ses meilleurs rôles. Et Susan Brodrick dans un second rôle est criante de beauté dans le rôle de prétendante au Dr. Jekyll. De plus, il s'agit surement de l'un des premiers films qui traite de la bisexualité en quelque sorte et ca avait choqué à l'époque. Bon suspense, quelques nudités et un excellent réalisateur. Il s'agit de l'un des meilleurs films des studios Hammer. Vivement recommandé. Black Knight

The EVIL OF FRANKENSTEIN aka L'Empreinte de Frankenstein - Freddie Francis, 1964

La catastrophe. L'horreur. Le nadir. Après le quasi chef  d'oeuvre qu'était le précédent, la chute est rude. Celui-là est un nanar, un vrai. Le fait que, pour la première fois, le maquillage du monstre (Kiwi Kingston) rappelle celui de Karloff ne suffit pas à masquer les invraisemblances du scénario. Cushing, vaguement sympathique dans cet épisode, fait son boulot avec conscience mais il ne parvient pas à éviter le naufrage. On s'ennuie, sauf quand on rigole, et la scène finale, où le monstre se saoule la gueule avant de faire sauter le château (avec quoi ???) serait digne de Mel Brooks si l'humour en était volontaire. Telle quelle, elle rappellerait plutôt les pires moments d'Al Adamson. Allez, soyons juste, il y a une idée vaguement intéressante : ayant engagé un hypnotiseur pour assener au monstre un choc mental intense afin de l'animer (!), le baron perd le contrôle de sa création au profit dudit hypnotiseur, ce qui donne lieu à quelques rebondissements sauvant un peu le spectateur de la somnolence. Cela dit, ce film est sans aucun doute le plus mauvais de la série, et même une des plus mauvaises productions Hammer, point final. Quant à la Hammer girl de service, elle a encore moins à faire que dans le précédent, si bien que son nom ne figure même pas dans mon guide, et j'ai la flemme de le rechercher au générique. Michel Pagel

FANEX FILES: HAMMER FILMS - Jeff Herberger & A. Susan Svehla, 2008, États Unis, 96m

Voici un tour d'horizon de la production de la firme HAMMER qui a la particularité de contenir plusieurs entrevues avec les créateurs et acteurs associés à la compagnie. Pour cause, les conventions FANEX ont, pendant 19 ans, réunis les amateurs et invité les artisans de l'époque. On retrouve donc avec plaisir: Christopher Lee; Veronica Carlson; Ingrid Pitt; James Bernard; Val Guest; Jimmy Sangster; Freddie Francis; Caroline Munro; Virginia Wetherall; Michael Ripper & Barbara Shelley. La présentation est regroupée par segments: les débuts du studio; les Frankenstein; les Dracula; les autres monstres; les continents oubliés; le sexe et l'horreur, etc. On mélange images d'archives, bandes annonces et ces entrevues dont la qualité sonore est parfois douteuse, archive oblige, mais remplit d'anecdotes savoureuses. C'est évidemment l'occasion de voir plusieurs personnes décédées depuis, comme Freddie Francis et on regrette de manquer Peter Cushing, évoqué à maintes reprises par ses collaborateurs. Le connaisseur de la Hammer ne fera pas de grandes découvertes, mais il s'agit d'une excellente introduction pour les néophytes et les aficionados apprécieront de voir les moments candides et les témoignages touchants d'acteurs et d'actrices qui se rappellent avec émotion d'une belle époque révolue.

Édité chez Alpha Films, je vous conseille l'achat chez www.oldies.com, à prix on ne peut plus modique. On y retrouve la bande annonce d'un autre documentaire sur Samuel Z Arkoff, de la défunte American International Pictures. Bien hâte de le voir ! Mario Giguère

FRANKENSTEIN AND THE MONSTER FROM HELL aka Frankenstein et le Monstre de l'Enfer - Terence Fisher, 1973

Pour ce dernier volet, un Peter Cushing vieilli revient à son rôle de prédilection. Frankenstein, incarcéré dans un asile d'aliénés, est parvenu à en devenir le médecin-chef (il y a une raison logique à ça) et poursuit ses expériences. Malgré le titre, aucune créature surnaturelle en vue : un simple monstre fait de bric et de broc, comme d'ordinaire. L'histoire est fort bien montée, Cushing assure toujours comme une bête en baron plutôt sympathique quoiqu'un brin obsédé par son art, Shane Briant est un assistant compétent, et la charmante Madeline Smith compose un émouvant personnage d'assistante muette. Quant au monstre, c'est une nouvelle fois David Prowse qui l'incarne, mais avec un maquillage totalement différent de celui qu'il portait dans le film précédent, si bien qu'il est encore méconnaissable (mais ce type a-t-il jamais joué avec sa vraie tête?). Jamais la créature de Frankenstein n'a eu un aspect aussi bestial. Une conclusion remarquable à un cycle, dans l'ensemble, d'une fort bonne tenue.  Michel Pagel

FRANKENSTEIN CREATED WOMAN  aka Frankenstein Créa la Femme - Terence Fisher, 1967

Là, le niveau remonte en flèche. Malgré une idée de base discutable (il est possible de capturer l'âme au moment où elle quitte le corps d'un trépassé et de la transplanter dans une autre enveloppe charnelle), le scénario tient la route et se déroule sans accrocs. En outre, le film bénéficie de plusieurs scènes choc assez impressionnantes. Le baron de Cushing est, cette fois encore, plutôt sympathique, et flanqué d'un vieux toubib rigolo à la place du sempiternel jeune assistant, ce qui fournit un changement d'ambiance appréciable. Et puis surtout, il y a Susan Denberg.  Donc, en gros, trois jeunes nobliaux ivrognes tuent le père d'une jeune infirme et font accuser du crime l'amant de cette dernière, lequel est décapité. Elle-même, de désespoir, se jette à l'eau. Frankenstein récupère l'âme du premier et l'implante dans le corps de la seconde. En fait, les deux esprits semble cohabiter, et la belle n'a rien de plus pressé que de venger ceux qu'elle aimait en assassinant les trois godelureaux, à la suite de quoi, elle se rejette à l'eau. Simple et de bon goût. Et puis surtout, si je ne l'ai déjà dit, il y a Susan Denberg. Cette pauvre fille a très peu tourné et a fini très jeune dans la débine la plus totale avant de disparaître. C'est un scandale ! Au début du film, elle joue une boiteuse défigurée, et elle se débrouille quand même pour être magnifique. Après sa résurrection, Frankie lui ayant gentiment corrigé ses défauts, elle se révèle absolument superbe. Et il n'y a pas que le physique : elle est crédible d'un bout à l'autre dans son rôle. Celui de la plus jolie créature de Frankenstein de l'histoire du cinéma.

A mon avis, un des deux sommets de la série. Michel Pagel

FRANKENSTEIN MUST BE DESTROYED  aka Le Retour de Frankenstein - Terence Fisher, 1969

Ce volet-là retrouve un peu l'esprit de "Revenge of Frankenstein", à savoir que le baron y est présenté comme une franche crapule : il contraint son jeune assistant à l'aider par un chantage ignoble, n'hésite pas devant le meurtre de sang-froid et, dans une scène qui frôle le contresens pour cet homme de science détaché des plaisirs terrestres, va jusqu'à violer la fiancée dudit jeune assistant (Veronica Carlson). Cushing est absolument fabuleux. Tout autre que lui en ferait des tonnes : il demeure d'une sobriété glaçante. Le scénario, en dehors de la scène déjà signalée, est bien écrit, malgré une ou deux invraisemblances, et on ne s'ennuie pas une seconde. Ce coup-ci, Frankie ne crée pas de monstre mais se contente d'une transplantation de cerveau, si bien qu'il est pour la première fois "détruit" par une créature au moins aussi intelligente que lui et en pleine possession de ses moyens. Veronica Carlson est bien mignonne mais un brin fade, surtout en comparaison de Susan Denberg. (Oui, d'accord, on va le savoir.) Bref : un bon moment mais, en dehors de l'interprétation de Cushing, sans génie.  Michel Pagel

the GORGON - Terence Fisher, 1964

Terence Fisher n'est jamais aussi bon que dans la description des ambiances glauques des petits villages britanniques ou la peur et la paranoïa règnent en maître. Ici, nous sommes dans un de ces villages, justement, où, depuis 5 ans, d'étranges meurtres ont lieu sans que personne ne soit capable de trouver le coupable. Un jeune artiste est retrouvé mort, pendu, et sa fiancée morte, elle aussi mais changée en statue de pierre. Le père du jeune homme débarque ainsi dans le village où il se heurte à la conspiration du silence. Il se doute  bien qu'une gorgone est dans le coin (mais pourquoi ?) et se rend bien compte que personne n'ose l'admettre. Peter Cushing joue le rôle d'un médecin, encore une fois. Il est amoureux de son assistante et la protège de tout contact extérieur. Mais le bougre cache qqch de bien effrayant... Cushing dans le rôle d'un méchant (mais pas trop), c'est quand même bon à voir. Puis, il y a Christopher Lee, lui aussi dans le rôle d'un professeur, arborant fièrement une belle moustache. Les scènes ou les deux géants apparaissent sont vraiment fascinantes. Le final est dramatique, pas d'happy-end, même si la gorgone (qui a l'air un peu conne, on peut le dire, avec ses petits serpents en plastique sur le crâne) se fait décapiter - et Fisher de nous faire un gros plan sur cette tête saignante. Ca fait du bien ! Kerozene

The HORROR OF DRACULA - Terence Fisher, 1958

Le film débute alors que Jonathan Harker se rend en Transylvanie afin d'aller travailler comme archiviste chez un certain Compte Dracula (Christopher Lee). En réalité son emploi n'est qu'une façade destinée à le mettre en contact avec ce dernier. Il veut ainsi mettre un terme au fléau du vampirisme. Malheureusement, Harker y trouvera la mort.

Van Helsing (Peter Cushing), un ami de longue date d'Harker, décide de mener une enquête afin de le retrouver. Ayant tous deux une mission commune, soit celle de rayer de la carte les vampires, il sera consterné de d'apprendre que son ami a trouvé la mort. Il retournera en Angleterre afin de mettre au courant la famille du décès d'Harker. Mais le mal s'est transporté jusque là et Lucy, la fiancée d'Harker, semble être la victime d'un Vampire. Van Helsing, flanqué du père de Lucy, devra mener un combat sans merci afin de libérer l'Angleterre des griffes de Dracula.

Voici une adaptation libre et chamboulée du récit de Bram Stocker.

Un Harker qui décède en tout début de film, fiancé à Lucy et futur gendre de Mina... ???!!!

Outre ces écarts par rapport au roman original il reste de cette production un film plutôt agréable. Peter Cushing a un jeu aussi nerveux qu'à l'habitude. Quant à Lee, il personnifie un Dracula sûrement moins théâtral que celui de Lugosi. Les films de la Hammer possèdent des qualités esthétiques indéniables. On ne les visionne pas pour avoir peur, on les regarde comme on ouvre un album de Tintin en appréciant le style, le genre et la candeur que l'auteur y a mis. Frankenboris

HORROR OF FRANKENSTEIN aka Les Horreurs de Frankenstein - Jimmy Sangster, 1970

Ce volet-là est totalement en marge de la série. Pour tenter de renouveler le filon, la Hammer écarte Peter Cushing et donne le rôle du baron au jeune Ralph Bates. Veronica Carlson, toujours aussi fade, reprend quant à elle du service en Elizabeth. Le scénario semble adapté librement du bouquin. Horror of Frankenstein a la réputation d'être une sous-merde. Je ne suis pas d'accord du tout. Oh, bien sûr, l'histoire est sans surprises, mais en dehors de cela, le scénario, immoral à souhait, est parfaitement réjouissant. Après avoir buté ou fait buter la quasi-totalité des autres personnages, Frankie n'a même pas le moindre ennui ! Ralph Bates compose un baron cynique, dépourvu de tout sens moral, et pourtant vaguement sympathique. Bien que cette chère Elizabeth fasse tout pour tomber dans ses bras, il n'en a strictement rien à foutre d'elle et plutôt que de l'épouser ou même d'en faire sa maîtresse, il l'engage comme gouvernante. Il faut dire qu'il a dans son pieu Kate O'Mara, laquelle a nettement plus de charme que la Carlson : son personnage de servante-maîtresse elle aussi sans scrupules est un des grands atouts du film. Tout comme le pourvoyeur de cadavres alcoolique et rigolard de Dennis Price. Le monstre, lui, n'est qu'une brute stupide et antipathique, mais il est joué par David Prowse, Mr. Darth Vader himself, ce qui est rigolo. Bref, une rupture de ton totale, qui préfigure le Frankenstein de Warhol/Morrissey et les délires de Franco et autres. Un brin nanaresque, certes, mais on aime ça, non ?  Michel Pagel

Les 7 VAMPIRES D'OR aka Legend of the 7 Golden Vampires - Roy Ward Baker et Chang Cheh avec Peter Cushing, 1974, Hong Kong/Angleterre

On retrouve Peter Cushing (La guerre des étoiles) dans son rôle de Van Helsing (Maîtresses de Dracula, Dracula 73, etc. ...). Cette fois Dracula a décidé de faire une visite en Chine afin de régner sur les 7 vampires d'or. Ces derniers forment une sorte de secte meurtrière dont Dracula est le chef sous les traits d'un grand-prêtre dans un village maudit ou il peut à sa guise faire sortir de terre une armée de zombies aux longs-cheveux.

Van Helsing accompagné de son fils sont justement en Chine pour parler des vampires, contactés par un guerrier chinois et sa troupe (un groupe de guerriers dont chacun à son arme précise et recouverte d'argent) ils vont se diriger vers ce village pour combattre le mal (et donc, à leur grande surprise y retrouver ce bon vieux Dracula).

Voilà un film de plus dans la lignée du comte Dracula. Mais cette fois ça se passe en Chine. On a un donc un croisement entre les films habituels de Dracula et ceux de kung-fu des années 70 comme les anciens Jackie Chan. La façon de filmer est la même ainsi que le son affreux des combats et le bruit des épées. On a donc droit à des combats entre chinois armés avec la bonne vieille chorégraphie. Tous ceux qui ont vu au moins un vieux film de kung-fu savent de quoi je parle.

Le film est co-produit par la Hammer et les frères Shaw. Dragonvolfied

Le MANNEQUIN DÉFIGURÉ aka Crescendo - Alan Gibson, 1969 

Une belle jeune femme thésarde en musique emménage dans la demeure d'un compositeur contemporain défunt pour écrire une biographie à son sujet. Elle y est invitée par la veuve et le fils paralytique du bonhomme.

Au fur et à mesure, elle va se rendre compte que le fils cache un terrrrrrrible (roulement des "r") secret atroce, notamment qu'il est héroïnomane et défoncé toute la journée, et qu'il se cache un frère jumeau cinglé dans les parages, chose qu'on avait tous deviné au bout de 30 secondes de film d'ailleurs!

Bon, je vous rassure, les jeunes, ce n'est pas si atroce que ça, un bon petit thriller qui ferait à peine un téléfilm aujourd'hui. On ne s'ennuie pas trop, mais vite vu, vite oublié.

La Hammer a fait mieux, évidemment...  Franfran

Les MONSTRES DE L'ESPACE aka QUATERMAS AND THE PIT - Roy Ward Baker - 1967 

Ce Hammer est le troisième volet de la série des Quatermass. Lors de l'extension d'un tunnel du métro à Londres, on découvre une sorte de vaisseau spatial planqué dans la terre entouré de crânes vaguement humain et occupé par des sauterelles géantes momifiées.

Bien sûr l'affaire intéresse Mister Quatermass qui voit tout de suite là une sombre histoire de martiens venus sur terre faire germer la race humaine il y a 5 millions d'années.

Evidemment, les militaires et le ministre ne l'entendent pas de cette oreille, et la majeure partie du film relatera les déboires entre les uns et les autres, entrecoupé de quelques scènes d'hallucinations de quelques autres qui croient voir des martiens partout.

Je me suis pas mal fais chier là dedans, car il faut reconnaître que le rythme est très lent, les Martiens sont nazes (de grosses sauterelles pourries), quant à la scène où ils arrivent à capter une hallucination sur écran est carrément ridicule, avec des petites sauterelles en plastique agitées dans tous les sens par de gros doigts humains visiblement peu finauds...

bof bof... Franfran

La Hammer Film, on aime ou on déteste, mais cette firme laisse rarement le spectateur indifférent. Tel est le cas de ce 3e volet consacré au personnage de Quatermass, un scientifique toujours plongé dans des aventures à saveur de science-fiction.

Le premier volet était relativement correct pour un film de monstres des années 50. Le second donnait dans le X-Files, mais manquait un peu de rythme. Le 3e, lui, est sans doute le plus faible.

De nos jours, ça donnerait un film réalisé par Roland Emmerich, à grands renforts d'explosions, de figurants et d'action hollywoodienne. Son souci de réaliser des films " bien faits " nuit parfois à la Hammer. Il y manque ce grain de folie, ce délire qui caractérise souvent les chefs-d'œuvres. Tout ici est trop sage, trop dosé, comme un jardin anglais si bien entretenu qu'il en devient ennuyeux. Qui plus est, la présence d'un Cushing ou d'un Christopher Lee aidait parfois à faire passer la pilule, mais ici, aucun ténor ne vient enrichir un casting morne.

L'idée de base ne manquait pourtant pas de piquant : dans un métro de Londres, on découvre un étrange objet aux allures de capsule spatiale. Il s'avère quasi-impossible à ouvrir et on se demande bien ce qu'il contient&ldots;

De là, on aurait pu partir dans un délire métaphysique ou fantastique, mais on se perd sur la piste des Martiens et des origines de l'homme, créatures mutantes, sortes de singes modifiés génétiquement. Raël n'est pas loin... Plusieurs scènes sont à la limite du grotesque, et l'interprétation est souvent déficiente (il faut voir ces seconds rôles peu convaincants simuler la peur pour y croire).

Beaucoup de dialogues, un rythme lent, une durée trop longue, une mise en images statique, une musique pour orchestre sans distinction : voilà déjà un cahier des charges assez lourd. Il faut croire que les meilleurs Hammer Films étaient ceux consacrés aux deux grands mythes du fantastiques : Dracula et Frankenstein. Les autres que j'ai pu voir étaient généralement lamentables (La Momie, The Devil Rides Out, Quatermass...). Howard Vernon

Alors là je vais me permettre de ne pas être d'accord ! Ca fait quelques années que je l'ai vu, mais outre les longueurs notées, toute la série Quatermass est parmi ce qu'il ya de meilleur chez Hammer. Le film, comme dans la plupart des scénarios de Nigel Kneale, évite le sensationnalisme, évoquant toute une histoire non dite fascinante. La musique, parlons-en, j'ai acheté le disque qui propose celle des trois films, est plus une ambiance sonore, façon onde marteno, que mélodie et je la trouve avant-gardiste et fascinante. J'aurais bien aimé que l'on conserve l'acteur des précédentes aventures, mais Kneale le détestait pour mourir, parait-il. Il faut dire que la mini-série produite plus tard pour la télé d'après les aventures finales de Quatermass offrent un personnage beaucoup plus humain et philosophe que celui du premier film, prêt à sacrifier tout être humain sur l'hôtel de la science. Mario Giguère

the MUMMY - Terence Fisher, 1958   

Ca sent le plateau comme la plupart des films de la Hammer. Tout commence dans un désert d'Égypte, bien sur, pour y trouver la tombe d'une célèbre momie disparue 3-4 siècles auparavant. Les chercheurs en font la découverte mais entre temps,  ils sont avertis par un sombre personnage qui les empêchent de retourner dans la grotte De retour au bercail, la momie est transportée par 2 ivrognes qui, en cours de route,  échappent le cercueil dans un marais, et c'est la que commencent les embêtements. Voilà qu'intervient notre sombre personnage du début pour faire revivre la momie interprétée par Christopher Lee. Elle va donc se venger des 2 chercheurs qui ont osé le  ramener en ville, chose faite ,il s'en prend alors au fils d'un des 2 chercheurs (Peter Cushing) qui en le voyant avec sa fiancé (Yvonne De Carlos), qui ressemble a 2 gouttes d'eau a la reine qu’il avait épousée  jadis. Faut dire que c'était un roi. Alors la, on se doute un peu du déroulement du reste de l'histoire. Pas un des meilleurs Hammer, encore trop de longueurs,  malgré une bonne ambiance, et c'est toujours plaisant de revoir le duo Cushing et Lee, l'un le bon l'autre le méchant. Rana

The MUMMY'S SHROUD - John Gilling, 1967

Hum, selon les dires, ce serait l'un des derniers films de la Hammer mettant en vedette une momie. On peut comprendre pourquoi, on commence à sentir la répétition et la fatigue.

Ce n'est pas pour dire que le film est mauvais, au contraire, je me suis quand même amusé à voir ce pharaon maudit tuer les archéologues qui lui ont volé sa cape, mais j'avais pas l'impression de voir quelque chose de neuf.

Pour les grands amateurs faut croire... Oncle Freak

NIGHT CREATURES aka CAPTAIN CLEGG aka Le Fascinant Capitaine Clegg - Peter Graham Scott avec Peter Cushing, Yvonne Romain, Patrick Allen, Oliver Reed, Michael Ripper, 1962, Royaume Uni, 81m

Côtes britanniques, 1792, le capitaine Collier et ses hommes débarquent à Romney Marsh afin d'enquêter sur des importateurs illégaux de spiritueux. Leur indicateur est décédé, semble-t-il éliminé par une bande de chevaliers fantômes. On soupçonne vite le révérend local (Peter Cushing) et, pourquoi pas, tous les villageois, d'être de connivence. Et si le révérend Blyss était en fait le capitaine Clegg, un ancien pirate pourtant pendu haut et court il y a plus de dix ans ?

Vu durant ma jeunesse au "cinéma de cinq heures", en pleine heure de souper, mes souvenirs de gamin tournaient autour de cette fantastique vision des chevaliers fantômes, des squelettes sur des squelettes de chevaux, une séquence qui frappait l'imagination. Aussi troublant, le début ou le Capitaine Clegg, dont on ne voit pas le visage, condamne le colosse Mulato à avoir la langue tranchée et laissé à l'abandon sur une île déserte pour avoir attaqué sa femme. C'est ce Mulato, personnage tragique et effrayant, qui semble reconnaître Clegg, pourtant sympathique et qui s'occupe de la charmante Imogene (Yvonne Romain), promise a l'élégant Harry (Oliver Reed, beau brumel dans sa jeunesse, si je puis m'exprimer ainsi). Autre scène clé, un épouvantail, dont on voit les yeux bouger et qui doit avertir les contrebandiers de l'arrivée des hommes de loi. Drôle de dilemme que celui du spectateur, qui trouve le pirate, hors la loi, pas mal plus sympathique que les brutes qui représentent l'autorité. Il faut dire qu'il est difficile de détester Peter Cushing, qui a immédiatement notre capital de sympathie, autant que les bonnes bouilles de ces villageois ou l'on reconnaîtra plusieurs acteurs de soutien familiers de la Hammer. Le réalisateur a été plus actif durant sa carrière pour la télévision, mais il nous offre ici un film plein d'atmosphère, sans temps mort, plein de scènes mémorables. A voir. Mario Giguère

ONE MILLION B.C. - Don Chaffey avec John Richardson et Raquel Welch, 1967, Angleterre

Il y a très très longtemps, un climat de violence familiale pousse un père ingrat à bannir un des ses fils. Notre brun barbu finit par rencontrer une tribu de blondinets et particulièrement une dame pacifique aux attributs sexuels superbes. Elle lui enseigne à sourire et à rire, à pêcher et à arrêter de se chicaner. Malheureusement, à cause de son enfance malheureuse, il ne peut s'adapter à ce mode de vie idyllique et repart vers son monde cruel, entraînant la blondinette avec lui. Oh, il y a plein de dinosaures dans le paysage, il faut vous avertir !

Enfin restauré en dvd, ONE MILLION B.C. est toujours un splendide ode au travail fabuleux du maître des effets Ray Harryhausen. J'avais cependant oublié qu'il y a aussi quelques lézards géants qui se poussent dans le décor. On inclut une séquence coupée à l'époque, le passage dans une tribu cannibale et une brève apparition d'araignée géante qui n'ajoute pas grand chose au récit. Le tout est sans dialogue reconnaissable, mais la formidable présence de Raquel Welch dans son rôle phare communique toujours un je ne sais quoi, un appel à la virilité, à la protection, à l'accouplement exemplaire. Elle est resplendissante. Ce qui nous amène à parler de la pochette ou l'on a voulu gommer ses hanches pour la rendre plus conforme aux standards actuels. Sacrilège ! La restauration est exemplaire, même si quelques plans, probablement des archives, ne sont pas visiblement restaurées au tout début, mais le reste est du tonnerre. Mario Giguère

PHANTOM OF THE OPERA - Terence Fisher avec Herbert Lorn, Heater Sears, Edward de Souza et Michael Gough, 1961, Angleterre, 84m

On se prépare à mettre en scène la légende de Jeanne d'Arc dans un opéra de Londres et malheureusement pour la troupe, quelqu'un semble bien décidé à gâcher le tout. La chanteuse principale est harcelé par une voix mystérieuse dans sa loge, les tambours sont brisés et... un homme pendu apparaît soudainement pendant un numéro. Harry Hunter, le producteur, décide avec une jeune chanteuse de résoudre le mystère mais malheureusement pour lui, sa compagne est kidnappée par le Fantôme de l'Opéra, qui mène la jeune femme dans son antre dans le but d'en faire une parfaite chanteuse. Dans le seul but, de se venger de celui qui l'a défiguré.

Adaptation assez libre de la Hammer du roman de Gaston Leroux, on peut dire que le tout se tient bien et que les nouveaux éléments sont très intéressants. D'ailleurs le film à quand même un élément se rapprochant du roman de Leroux puisque cette version ressemble plus à un récit policier qu'à un film d'horreur. On offre dans le dernier vingt minutes, une belle résolution de l'énigme mais aussi, un dénouement final malheureusement facile qui vient gâcher un peu le visionnement. La réalisation de Terence Fisher se démarque parfois avec des close-up efficaces et un bel enthousiasme durant les scènes d'opéra. Les décors sont sublimes, la caverne du fantôme surtout qui a inspiré un certain Tim Burton pour son BATMAN RETURNS. Les acteurs font un bon travail, Heather Sears surtout, pétillante dans le rôle de Christine. On remarquera aussi l'ajout de l'assistant du fantôme, un espèce d'Igor retravaillé qui est joué avec beaucoup d'intensité. Herbert Lorn en fait un peu trop en jouant le fantôme, gesticulant parfois sans raisons apparentes. On exploite aucunement le côté romantique de l'histoire ni la voie de l'horreur, ce qui risque d'en décevoir plusieurs ou d'en réjouir devant l'innovation de cette version. Le rythme est assez lent et l'intérêt est plutôt moyen jusqu'à la dernière demie-heure. Sûrement pas aussi mémorable que la première adaptation avec Lon Chaney mais quand même une vision intéressante et différente du fameux fantôme. Abba

  The PLAGUE of The ZOMBIES - John Gilling avec André Morell, Diane Clare, Brook Williams, Jacqueline Pearce, 1966, Royaume Uni, 90m

Aux prises avec une épidémie inconnue qui laisse de plus en plus de villageois dans leurs tombes, le Docteur Thompson écrit au Professeur James Forbes pour lui demander de venir l'épauler, ce qu'il fera avec sa fille Sylvia. Pendant que Sylvia se fait harceler par une bande de voyous, son père va découvrir un mort qui marche près d'une ancienne mine. Il y a de la magie noire dans l'air.

Tentant de remettre à jour un autre classique du film d'horreur, deux ans avant Night of the Living Dead, la firme Hammer y va du zombie classique. On se retrouve donc pas mal comme dans White Zombie (1932) ou Bela Lugosi transformait des hommes en zombies pour travailler à son compte. Si Sylvia est convoitée par le méchant de service, c'est la jeune Alice  qui n'ira pas au pays des merveilles mais va se retrouver dans sa tombe prématurément et poussera le Professeur à trouver les preuves de pratique de vaudou. Les zombies sont lents et pas trop défigurés. Ca se regarde encore avec plaisir, en évitant évidemment les comparaisons avec les délires italiens à venir. Les amateurs de la série Blake's 7 retrouveront une jeune Jacqueline Pearce, qui allait tourner The Reptile la même année. Mario Giguère

PREHISTORIC WOMEN aka SLAVE GIRLS - Michael Carreras, 1966

Depuis le temps que j'en entendais parler, je l'ai enfin trouvé, et je ne le regrette pas : en dépit de pas mal d'invraisemblances et d'un bon lot de clichés, la chose se regarde sans ennui et même avec un certain plaisir. Dans le cycle préhistorique de la Hammer, celui-là est un peu à part, vu qu'il se déroule au vingtième siècle (!). En fait, il s'agit plutôt de science-fiction/fantasy à la Abraham Merritt.

Ça commence comme un Tarzan, avec de jolies vues de la brousse africaine et plein d'animaux sauvages joliment filmés. David, notre héros, (Michael Latimer) est un valeureux chef de safari. Lors de la première scène, il engueule copieusement un colonel anglais qui vient de blesser une panthère et de la laisser échapper. Tandis que ledit colonel regagne le campement pour y attendre sa fille (notez), David s'enfonce dans la jungle, suivi des dévoués Blacks de service, afin d'achever le pauvre animal. Lequel n'a rien de plus pressé que de se réfugier dans la zone interdite locale, fief des cruels Chsépukois, adorateurs du rhinocéros blanc. Évidemment, les indigènes refusent d'aller plus loin. Évidemment aussi, notre héros, lui, ne se dégonfle pas : quand on a une panthère à achever, on a une panthère à achever. Donc, il achève sa panthère. Et là, je vous le donne en mille... il est capturé par les féroces Machinlas, qui à la surprise générale ne sont pas pygmées et n'ont pas l'air plus cannibales que ça. En revanche, ils parlent anglais comme le prince Charles, ce qui est bien pratique. Après une superbe danse primitive hollywoodienne (avec pleins de danseurs et une seule danseuse, charmante au demeurant) David est conduit devant le chef, agenouillé de force au pied d'une statue de rhinocéros blanc, et on lui annonce qu'il va mourir, parce que quand un Blanc arrive sur le territoire des Komandéjas, il meurt, point final. Et ça restera comme ça tant que la statue du rhino sera là. Alors que plusieurs guerriers Rappelémois s'apprêtent à le percer de leur lance, notre héros touche la corne dudit rhino. Et là, paf ! Tout le monde se fige, à part David (parce que CDLS), et un éclair fend la paroi du temple (je vous ai dit qu'on était dans un temple ?), révélant un paysage... ma foi, à peu près semblable au précédent, sans doute parce que c'est le même.

Que feriez-vous à la place de David ? Vous en profiteriez pour retourner au campement et oublier tout ça ? Oui, moi aussi. Mais lui, comme c'est un héros, il s'avance bravement au sein du monde nouveau qui s'offre à ses yeux ébahis.

Aussitôt ou presque, il tombe sur une mignonne petite blonde qui joue comme un pied (Edina Ronay - ne pas confondre avec Lina Romay) et qui a l'air d'avoir très peur de quelque chose. Elle le mord, il l'assomme.

(Il voulait pas, hein ! Il est obligé !) Là-dessus surgit un groupe d'amazones, brunes, celle-là, mais blanches quand même, qui le capturent à nouveau.

Vous allez rire : dans cette tribu-là aussi, on adore le rhino blanc, et on parle anglais aussi, ce qui est de plus en plus pratique. David est donc emmené devant la reine du clan, Kari (Martine Beswick), qui est justement en train de se baigner à poil dans le courant d'une onde pure (mais on voit rien). Immédiatement séduite par son regard de grand fauve, elle lui annonce qu'il sera à elle (destin tout de même plus enviable que celui que lui réservaient les Koikeskiyas. Enfin, je trouve.) Pas de pot, vous l'aurez deviné, lui est tombé amoureux de Saria/Edina Romay.

Bref, on a droit à une nouvelle danse, un rien plus sensuelle que la première, pendant laquelle on se rend compte que les blondes sont les esclaves des brunes. Apparemment, il n'y a que des femmes, dans ce patelin, toutes vêtues de bikinis en peaux de bêtes. Et pas une petite grosse dans le lot : rien que des canons. Le plaisir des yeux y gagne ce que la vraisemblance y perd. Pas d'enfants non plus en vue, même pas des petites filles, ce qui ne laisse pas d'être surprenant et ne sera d'ailleurs jamais expliqué.

Comme Martine a méchamment fait renverser la nourriture des blondes par terre, une des esclaves pousse un coup de gueule. La reine l'empale sur une corne de rhinocéros. Oh, la vilaine.

Après une autre danse des blondasses, vaguement funèbre, (ça danse énormément, dans ce film, sur fond de choeurs a capella, à mi-chemin entre le gospel et la variété - c'est très africain, quoi ...) Kari/Martine fait venir David dans sa caverne et tente d'abuser de lui, comme on dit. Lui, dégoûté par sa cruauté, la repousse avec indignation (si c'est pas une invraisemblance, ça, refuser de coucher avec Martine Beswick, je ne sais pas ce qu'il vous faut.)

Du coup, pour lui apprendre la vie, elle le fait enfermer AVEC LES HOMMES.Oui, il y en a, dont un vieux qui va apprendre à David la cruelle réalité. Il y a bien longtemps, des hommes blancs sont venus dans ce pays pour y chasser le rhinocéros blanc, tabou parmi les populations locales, qu'ils ont fini par exterminer. Ils en ont cependant construit la statue pour faire croire qu'il existait encore et avoir la paix. Et puis ils ont bâti une civilisation (de quel ordre ? mystère). Si j'ai bien compris, tous étaient blonds. Des bruns sont alors venus demander leur protection, mais ont, à la place, été réduits en esclavage car "ils étaient moins intelligents" (si, si). Cet état de fait s'est prolongé jusqu'à ce qu'une jeune fille brune (Kari, évidemment) s'échappe pour aller révéler aux "Démons" (en fait une tribu noire qui porte des masques de rhino ridicules : on dirait qu'ils ont un nez de Père Noël, sauf qu'il n'est pas orange) qu'il n'y a plus de rhinos. Surmontant leur peur, les Démons ont donc attaqué les Blancs et la situation s'est renversée. Les hommes ont été enfermés dans une caverne où ils dépérissent à vue d'oeil et les blondes réduites en esclavage, tandis que Kari devenait la reine des brunes. Il ne devait pas y avoir d'hommes bruns. En tout cas, il n'en est jamais fait mention - ce qui une nouvelle fois est vachement crédible.

Ah oui ! En échange de leur neutralité, les Démons exigent régulièrement qu'on leur remette une nana, laquelle est bien sûr choisie parmi les blondes. On ne la revoit plus jamais. (Ce qui pose à nouveau la question de la reproduction : vu qu'on nous montre à tout péter une vingtaine de blondes, et vu la fréquence des enlèvements, elles devraient être exterminées au bout de quinze jours.) Nous assistons donc à la cérémonie de la "sélection", durant laquelle toutes les blondes se présentent façon défilé de mode devant un des Démons, mais on comprend bien que c'est Kari qui choisit l'élue, désignant chaque fois la plus forte tête du lot. La nana monte sur la statue du rhino, reçoit le salut de toute la tribu, et reste seule avec le Démon. On ne voit pas ce qu'il lui fait (Angleterre, 1966, je rappelle) mais quand il l'empoigne, elle n'a pas l'air d'apprécier.

Bon, vous vous rendez bien compte qu'une situation pareille ne peut pas s'éterniser et que la révolte gronde parmi les blondes. D'autant qu'une légende dit qu'un jour, un étranger viendra qui les libérera. Alors, le rhino blanc revivra, puis l'étranger s'en ira. (Notons que la réduction des blondes en esclavage ne pouvant dater de plus de dix ans, vu l'âge de Martine et celui qu'elle était censée avoir quand elle a appelé les Démons, les légendes se créent vite, dans le patelin.)

La petite Edina vient donc trouver David dans sa prison et lui demande, la mort dans l'âme, de céder aux avances de Kari afin de pouvoir la surveiller de près. Nos deux tourtereaux s'avouent leur amour dans une scène d'émotion parfaitement sirupeuse.

Donc, David cède à Kari, qui fait de lui son esclave personnel, ce qui ne semble pas éveiller la jalousie des autres femmes. (On se demande un peu pourquoi : vu qu'elles ne sont apparemment pas lesbiennes et qu'elles laissent leurs hommes pourrir dans un cachot au lieu de les entretenir un minimum, elles doivent pas rigoler tous les jours.)

Lors de la fête suivante (on fait beaucoup la fête), c'est Martine qui y va de son petit pas de danse, puis l'action s'accélère : Edina, qui ne supporte pas de voir David avec son ennemie, finalement, révèle bêtement toute la machination. Du coup, notre héros est enchaîné à nouveau avec les autres mecs, et sa dulcinée va constituer le prochain tribut payé aux Démons.

Allez, je résume : David s'échappe et libère ses co-détenus qui tombent sur les brunes à bras raccourcis. La tribu des Démons attaque pour défendre ses alliées, et tout ça dégénère en baston générale, jusqu'à ce qu'apparaisse un vrai rhino blanc (enfin : on nous dit que c'est un vrai, parce qu'il a l'air largement aussi artificiel que la statue, et on voit nettement qu'il est tiré sur des rails), lequel empale la belle Martine sur sa grosse corne. A partir de là, les gentils gagnent la bataille sans problème, vu que tous les autres sont terrorisés. Et c'est la scène bouleversante des adieux.

David : Je ne t'abandonnerai pas.

Edina : La légende dit que l'étranger partira.

David : M'en fous.

Edina : Et puis ton monde n'est pas le mien.

David : Mais je t'aime !

Edina : Et moi, je t'aimerai toute ma vie !

Et elle s'enfuit pleurer au fond de sa caverne. C'est beau comme du Max Pécas. Là dessus, vu qu'il n'a rien de mieux à faire, David retouche la corne de la statue de rhino et se retrouve dans le temple des Tienlervoilas, qui s'apprêtent encore à le percer de leurs lances. Mais, à cet instant précis, la statue du rhino tombe en morceaux, et c'est l'allégresse générale. ("On est libreuhs, la malédiction elle est conjurée-euh !"), ce qui donne lieu à ... un petit ballet primitif, ouais, vite fait, sur le pouce. David, désormais héros national, peut enfin regagner le safari, un brin soulagé mais déprimé par son gros chagrin d'amour. Quand il apprend par un de ses compagnons indigènes, un peu moins péteux que les autres, l'ayant suivi jusqu'au temple, qu'il n'est resté qu'un instant à l'intérieur, il se demande franchement s'il n'a pas rêvé. Le collier d'esclavage d'Edina, cependant, qu'il a conservé, lui prouve le contraire.

Épilogue : (téléphoné depuis la première scène) La fille du colonel arrive, et ô surprise, c'est Edina. David et elle se contentent de se serrer la main, mais vu comment ils se regardent, on sent qu'ils n'enresteront pas là très longtemps. FIN.

Crétin mais rythmé et bien filmé, avec une profusion de jolies filles en petite tenue (mais toujours décentes), ce film est un nanar de choc, qu'on appréciera d'autant plus qu'on aime les danses primitives à la sauce blanche. Martine Beswick, la seule actrice vraiment compétente du lot, qui faisait déjà la méchante face à Raquel Welch dans "One MillionYears BC", aura cependant plus tard des rôles un rien plus inoubliables. Michel Pagel

The REVENGE OF FRANKENSTEIN aka La Revanche de Frankenstein - Terence Fisher, 1958

Il s'avère que le baron, censément guillotiné à la fin de l'épisode précédent, a en fait échappé à la mort, ce qui lui permet de continuer ses expériences dans une autre ville. Établi sous le nom de Dr. Stein, il soigne gratuitement les pauvres, non par humanité mais parce que cela lui permet de récupérer les portions de corps dont il a besoin ("Il va falloir amputer, mon brave"). Avec l'aide de son assistant, Hans (Francis Matthews), il crée un monstre plutôt beau gosse et parfaitement sain d'esprit (Michael Gwynn), qui se change progressivement en tueur cannibale une fois que son cerveau a été endommagé au cours d'une bagarre. A la fin, Frankenstein lui-même est agressé par ses patients et laissé pour mort. Heureusement, son assistant réalise une transplantation de son cerveau dans un nouveau corps en patchwork, et le bon docteur peut aller s'établir à Londres (sous le nom de Dr. Franck).

Rare exemple de suite nettement supérieure au premier film, La Revanche de Frankenstein tient en haleine de bout en bout. Ce n'est sans doute pas évident dans le bref résumé que je viens d'en faire, mais le scénario est réglé au millimètre, la mise en scène de Fisher égale à elle-même, c'est-à-dire brillante, et l'interprétation fabuleuse. Cushing peaufine son personnage de baron froid, dépourvu de scrupules, et vous a de ces regards à faire froid dans le dos. La créature, cette fois, attire nettement plus la pitié que la révulsion. Un seul petit regret : la Hammer Girl de service, Eunice Grayson, n'a guère l'occasion de prouver son talent, car son rôle est réduit au minimum vital. Mais on ne va pas faire la fine bouche. Michel Pagel

The SATANIC RITES OF DRACULA - Alan Gibson - 1974, Angleterre

Un policier enquête sur une mystérieuse secte qui fait des rites sataniques dans un mystérieux château. De fil en aiguille, l'agent découvre que le propriétaire du manoir serait nul autre que le compte Dracula qui prépare un coup calamiteux : propager la peste à travers le monde entier et mettre ainsi fin à la race humaine. Une seule personne peut arrêter le vampire : Van Helsing, qui est prêt à tout pour mettre fin au règne du monstre une bonne fois pour toute.

THE SATANIC RITES OF DRACULA est l'un des meilleurs films de la série des Dracula produites par la Hammer. Pour l'apprécier, il faut d'abord aimer l'aspect vieux jeu de ce type de film. Dans le cas présent, on note que le réalisateur passe un peu trop de temps à présenter ses personnages et on commence à perdre patience puisque l'on a hâte que l'action prenne place. Le film commence vraiment lorsque Peter Cushing rentre en scène et prépare son attaque sur Dracula ( La scène où il fabrique une balle d'argent est superbe ). En fait, le meilleur du film est la dernière partie alors que Peter Cushing affronte un Christopher Lee en pleine forme. C'est là où l'on s'amuse réellement, pour le reste, on aurait pu s'en passer. Oncle Freak

SCARS OF DRACULA - Roy Ward Baker, 1970

Il s'agit du dernier Dracula de la Hammer se déroulant au XIXe siècle (si ma mémoire est bonne). L'histoire n'a rien de bien original, Dracula s'attaquant aux personnes de passage dans son château, d'autres personnes tentant de leur venir en aide. En résumant à l'extrême, c'est ça. Mais si le scénario ne contient aucune surprise (certaines scènes faisant nettement penser à HORROR OF DRACULA), il y a d'autres aspects plus positifs : les décors étant réussis et les acteurs plutôt bons (Christopher LEE a un rôle quand même plus parlant que dans DRACULA, PRINCE OF DARKNESS), sans parler de la musique toujours réussie de James BERNARD, une bonne atmosphère se crée pendant ce film. Et c'est déjà pas mal. Il y a quand même quelques nouveautés par rapport aux précédents opus : les chauves-souris de Dracula (ratées, ce qui les rend assez marrantes), le rôle un peu plus important du domestique du Comte, mélange d'Igor et de Koukol, il y a plus de gore qu'auparavant, ainsi que pas mal de sadisme entre Dracula et son "valet" (je n'ai pas retenu son nom). Et enfin, un anéantissement de Dracula inédit, puisque cette fois due à la foudre. Même s'il ne figure pas parmi les meilleurs (HORROR reste loin devant, à mon avis), ce DRACULA est plutôt sympa et je dois dire que j'ai pas mal apprécié. Abronsius

SHE - Robert Day, 1965 

J’avais vu le film il y a des années à la télévision et je n'avais comme souvenir que la présence marquante d'Ursula Andress. Aujourd'hui, j'ai plus remarqué Cushing, toujours égal à lui-même, et Christopher Lee dans un rôle plutôt mince de grand prête. Ursula campe Ayeesha, la princesse égyptienne qui attend depuis 2000 ans le retour de son amant réincarné pour finir ses beaux jours dans l'immortalité commune. La version des années 30 est beaucoup plus majestueuse, avec de splendides décors, mais l'actrice principale semblait sortir de l'époque du cinéma muet. Ici, Ursula est en pleine possession de ses moyens, avec une petite voix somme toute charmante. Les décors sentent le carton pâte et l'histoire, trop classique, ne me fait pas d'effet. Pour Ursula et Cushing ! Mario Giguère

TASTE THE BLOOD OF DRACULA - Peter Sasdy, 1970, Angleterre

La fin des années 60 et le début des années 70 correspondent, dans l'esprit des amateurs, à la décadence de la Hammer Films. À cette époque, la célèbre firme britannique tentait désespérément de rester au goût du jour en suivant les tendances du cinéma vers une explicitation grandissante de la violence et de l'érotisme. Comment moderniser ces mythes un peu guindés (surtout dans leur traitement " hammerien ") que sont DRACULA et FRANKENSTEIN ?

Dans le premier cas, TASTE THE BLOOD OF DRACULA tente de donner une réponse. Christopher Lee endosse à nouveau la cape du buveur de sang maléfique, mais pour un rôle extrêmement bref et des apparitions dispersées un peu partout dans le film.

Le début est plutôt intéressant et original : on nous présente un trio de bourgeois en quête de sensations fortes. Faisant bonne figure socialement, ayant l'air de personnes respectables et vertueuses, les trois hommes représentent l'archétype du romantique blasé qui veut se sentir exister en vivant des sensations fortes. Tant mieux pour le trio, qui croisera un jeune sataniste rêvant de ressusciter Dracula...

Ce début oppose avec succès une époque victorienne faite de répression et de conventions sociales aux désirs cachés de ses citoyens. Christopher Lee y est absent, bien sûr, puisqu'il a trouvé la mort (temporaire) dans l'épisode précédent, DRACULA HAS RISEN FROM THE GRAVE.

Quand il réapparaît en découvrant des canines bien pointues, on se demande encore pourquoi un tel culte entoure ce comédien dont le registre est, il faut bien le dire, plutôt limité. Ici, deux ou trois répliques, un froncement de sourcils, des yeux " vilains " filmés en gros plan (Lugosi faisait la même chose en... 1931 !) constituent l'essentiel du " jeu " (?) de Lee. Autour de lui, on retrouve quelques archétypes hammeriens : le jeune couple qui devra combattre l'emprise du vampire, de jeunes femmes séduites par le comte, un château en ruines, une forêt inquiétante, et le tour est joué.

TASTE THE BLOOD OF DRACULA est un " Hammer " plutôt plaisant. Le scénariste n'a guère eu le choix de rajouter certains éléments nouveaux (le trio pervers) pour donner un peu de piquant à une idée épuisée par les volets précédents de la série, qui suivaient de plus près le roman original de Bram Stoker. La violence s'y fait plus visuelle, bien que ce ne soit rien de très choquant de nos jours. Quant à l'aspect érotique du film, il convient de mentionner qu'aucune nudité n'est visible à l'écran, et que le volet précédent (DRACULA HAS RISEN FROM THE GRAVE) semblait même un peu plus audacieux à cet égard.

Pour mémoire, j'ai vu la version complète de ce film (la scène du bordel est absente de certaines copies). Howard Vernon

TWINS OF EVIL aka Twins of Dracula aka Les sévices de Dracula aka Les Jumelles Diaboliques - John Hough avec Peter Cushing, Mary et Madeleine Collinson, David Warbeck, 1971, Royaume Uni, 87m

A l'époque puritaine, les jumelles Maria et Frieda, orphelines, rejoignent leur oncle Gustav (Peter Cushing), chasseur de sorcières qui en brûle souvent une par nuit ! Non loin du village on trouve le comte Karnstein, adorateur de Satan qui deviendra vampire. Frieda, la soeur délurée, s'amourache du comte libertin, au grand désespoir de sa soeur Maria. Anton Hoffer (David Warbeck) est lui aussi amoureux de la belle Frieda et en intellectuel scientifique, se frotte à Gustav, tant au niveau croyances religieuses qu'au niveau sorcellerie ou vampirisme.

Un bon Hammer qui mélange le sous-genre du "chasseur de sorcières, inquisiteur" et du vampire, avec une dose d'érotisme. On reste surprit de voir en fin de film la poitrine d'une des deux soeurs, parce que l'ensemble est assez pudique. Peter Cushing est toujours remarquable et David Warbeck s'en tire bien, alors que l'attention du spectateur et du réalisateur tourne autour des jolies jumelles Collinson. Mario Giguère

The VAMPIRE LOVERS - Roy Ward Baker, 1970, Royaume Uni 

Au XVIIIe siècle, dans une région reculée en terres germanophones, une sulfureuse beauté nommée Marcilla (Ingrid Pitt) est confiée par sa mère la comtesse Karnstein aux bons soins de la famille du général von Spielsdorf (Peter Cushing). Si Marcilla fait tourner les têtes de tous les mâles aux cervicales alertes, elle jette son dévolu sur Laura, la fille du général. L'opération séduction est imparable et Laura succombe aux charmes saphiques de la sublime Marcilla qui lui suce le sang en lui plantant ses crocs de vampire dans le sein gauche avant de disparaître. Autre jour, autre victime. La mère de Marcilla confie sa fille désormais appelée Carmilla à une famille bourgeoise dont la fille se prénomme Emma. Fascinée par la sensualité de sa nouvelle camarade, Emma se découvre un intérêt soudain pour le sexe féminin - tout comme sa gouvernante française qui ne cesse d'observer Carmilla avec un regard salement lubrique.

"The Vampire Lovers" marque un tournant dans l'histoire de la Hammer Films. Si on reste dans l'horreur gothique qui a fait la gloire du studio britannique, avec sa taverne de poivrots superstitieux et ses châteaux lugubres, elle est ici largement agrémentée d'un érotisme sulfureux imposé par une concurrence toujours plus rude. Plutôt audacieux pour l'époque, sa dimension homosexuelle ne manqua pas d'irriter les commissions de censure qui ont crié à l'obscénité. Néanmoins, Roy Ward Baker - adaptant ici un scénario inspiré du "Carmilla" de Sheridan le Fanu - se sent visiblement très à l'aise pour filmer ses superbes actrices aux robes aussi légères qu'échancrées, au moins aussi à l'aise que pour filmer des décapitations. La chair est belle et voluptueuse, elle est sans conteste l'atout majeur de " The Vampire Lovers ", un film qui n'a rien perdu de son culot si j'en crois certaines productions plus récentes. C'est en effet par hasard que j'ai regardé "The Vampire Lovers" juste après avoir vu "Lesbian Vampire Killers" (Phil Claydon, 2009). Près de quarante ans d'écart entre ces deux titres. L'un d'eux est l'un des initiateurs du "mythe" des lesbiennes vampires, l'autre un héritier. Un parallèle qui donne raison au triste adage "c'était mieux avant", et qui laisse songeur quant à une certaine mouvance politiquement correcte peu bénéfique au cinéma de genre actuel. Kerozene

X THE UNKNOWN - Leslie norman, 1956

Bien avant Caltiki et The Blob, en 1956, Hammer a tourné un scénario qui se voulait la suite de Quatermass. Mais comme le créateur de Quatermass a refusé ce scénario, on a tout simplement rebaptisé le savant: Dr. Royston. Une masse gluante sort de la terre pour absorber l'énergie atomique et dominer le monde. Le Dr. Royston, l'inspecteur de la commission atomique ( joué par un très jeune Leo McKern ) et la milice locale doivent comprendre et détruire cet ennemi si particulier. Un peu moins réussi qu'un Quatermass, le film est tout de même un très bon thriller scientifique comme on en  faisait à l'époque, avec plein de victimes aux brûlures et déformités grotesques. Un bon classique Hammer. Mario Giguère

le site officiel de la Hammer : hammerfilms.com affiches: hammerposters.com

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