Avec le programme spatial, les premières soucoupes volantes et le péril atomique, les années cinquantes ont été un véritable âge d'or pour le cinéma de Science Fiction. Une suggestion de Boba Fett.

mise à jour le 20 septembre 2023

20 MILLION MILES TO EARTH - Nathan Juran avec William Hooper, Joan Taylor et Frank Puglia, 1957, États Unis, 82m 

Pour la première fois, un vol spatial va de la Terre jusqu'à Vénus. Quand la navette revient, elle s'écrase dans un village italien et contient une étrange pierre. Sauf que la pierre prend d'étranges proportions et se transforme en une créature reptilienne destructrice qui devient de plus en plus grosse et de plus en plus dangereuse.

Il est très bien ce film de monstre des années 50. Car non seulement il est rythmé et vraiment fun, il possède des effets spéciaux superbes réalisés par (qui d'autre) Ray Harryhausen. La créature a l'air vraiment vivante et plusieurs scènes passent étonnamment bien, dont un combat assez enlevé avec un éléphant et une espèce de reconstruction de King Kong. Très court, c'est franchement amusant de voir tout se passer devant nos yeux, même si ça donne un petit pincement de coeur. Cette pauvre bête, elle ignore ce qu'elle fait sur Terre et on sait très bien comment ça va se terminer. Dans le genre, 20 MILLION MILES TO EARTH ne déçoit pas du tout et s'avère un film solide, sans grande prétention, mais rigoureusement fait et qui en donne pour notre argent. Abba

  The 27th DAY - William Asher avec Gene Barry, Valerie French, George Voskovec, Arnold Moss, 1957, États Unis, 75m

Des extraterrestres kidnappent poliment cinq personnes de différentes nations sur Terre. Les étrangers, qui ne pourront bientôt plus vivre sur leur planète, et qui refusent de prendre la notre de force, leur donnent chacun trois capsules. Ces armes permettent de détruire une partie de la terre selon les coordonnées qu'on leur donnera, ce qui pourrait déclencher une guerre mondiale. La terre serait libre pour une colonisation. Ils ont 27 jours pour s'en servir, ou non, auquel cas, les étranger vont mourir.

Deux femmes et trois hommes ont été kidnappés. Les deux femmes trouvent une solution simple, l'anglaise, Eve Wingate ( Valerie French) lance les capsules à la mer, l'asiatique, dans un pays en guerre, choisit de se suicider, la mort rendant inutilisables les capsules.  Il reste un journaliste américain, Jonathan Clark (Gene Barry), un professeur et un soldat communiste. Eve et Jonathan se rejoignent et décident de se cacher jusqu'à la date fatidique, mais le soldat de Russie craque sous la pression de ses supérieurs et son gouvernement donne de son côté un ultimatum à tous les pays. 

Visiblement inspiré par The Day the Earth Stood Still (1951) le scénariste et romancier John Mantley pose les fondations d'une intrigue plus subtile que d'autres films du genre. Les décisions éthiques et morales sont au coeur de l'action. Comme c'était plus fréquent à cette époque, c'est le professeur qui tentera de trouver une solution innovatrice qui pourrait sauver le maximum de monde et des extraterrestres. 

Gene Barry (War of the Worlds) est toujours intéressant et sa galanterie a de l'effet sur le personnage d'Eve. Valerie French est une comédienne anglaise qui a tenté sa chance aux États Unis, ayant surtout eu de nombreux rôles au petit écran. En pleine guerre froide, les communistes passent pour les grands méchants, du moins les généraux, le soldat préférant ne pas démarrer une guerre. Plus intéressant pour son scénario et ses enjeux, donc, que pour un suspense trop curieux et lent avec des extraterrestres pratiquement trop raisonnables. Un titre qui n'évoque pas grand chose n'a probablement pas aidé à le rendre populaire. L'absence complète de robot, monstre ou de rayon de la mort aussi. Une belle curiosité. Mario Giguère

The 30 FOOT BRIDE OF CANDY ROCK - Sidney Miller avec Lou Costello, Dorothy Provine, 1959, 75m, États Unis

Artie Pinsetter (Lou Costello) ramasse les ordures dans sa petite ville et par temps libres se plait à se croire capable de construire un robot. Il aimerait bien marier la belle Emmy Lou, mais son oncle s'y refuse. Voilà qui change lorsqu'elle devient une géante de trente pieds, que l'oncle la croit enceinte et autorise leur mariage. La lune de miel est donc étrange et il est difficile pour la mariée de préparer le déjeuner le lendemain avec ses mains géantes. En fait Emmy Lou est de plus en plus frustrée et voilà que l'armée la voit comme un monstre extraterrestre et s'apprête à la bombarder !

Un an après ATTACK OF THE 50 FOOT WOMAN, la moitié d'Abbott et Costello y va de sa satire très légère. Le réalisateur qui se confinera majoritairement à la télévision, il sortait de plus de cents épisodes du MICKEY MOUSE CLUB, maîtrise les effets spéciaux correctement, mais ne donne pas de rythme à la comédie. Il faut avouer que le scénario n'est pas génial, donnant par surcroit le mauvais rôle à la mariée, qui se transforme en mégère trop rapidement. Facilement oubliable, la comédie ne provoque que quelques sourires. Mario Giguère

1984 aka BBC Sunday Night Theatre: 1984 - Rudolph Cartier avec Peter Cushing, Donald Pleasance, André Morrell, Yvonne Mitchell, adapté par Nigel Kneale, 1954, Royaume Uni, 120m, TV

Je n'ai toujours pas lu le classique de George Orwell, écrit en 1948 (d'ou le titre ou l'on inverse simplement les deux derniers chiffres ) sur le totalitarisme. Mais ses enjeux sont très connus, l'oeuvre souvent citée (incroyable quand on pense à l'émission de téléréalité BIG BROTHER) et l'adaptation des années 80 est toujours appréciée. Fort de leur collaboration sur Quatermass et après une adaptation de Wuthering Heights, Nigel Kneale et Rudolph Cartier s'attaquent au chef d'oeuvre d'Orwell.

Peter Cushing joue le rôle de Winston Smith, fonctionnaire dans cette réalité ou Big Brother surveille et contrôle tout. Il se doute de plus en plus que Big Brother n'est pas tout ce qu'il parait être et il écrit en secret son journal intime ou il étale sa rage contre le système. Il tombe amoureux de Julia, sentiment complètement interdit, et vit son idylle dans le secret le plus total, mais Big Brother le rattrape.

Le récit est surprenant, on l'a souvent dit, pour sa vision d'un futur de plus en plus vrai. Les caméras sont partout dans 1984, comme aujourd'hui, et le gouvernement contrôle de plus en plus le moindre geste de nos vies, élève nos enfants et nous conte des mensonges à satiété. Peter Cushing est sublime dans le rôle de Winston, nous faisant vivre ses frustrations, ses rages, sa rébellion. Donald Pleasance est le travailleur moins prudent qui sera le premier "rééduqué". La mise en scène est très impressionniste dans ses éclairages. Cartier, alors producteur et réalisateur, deux tâches désormais toujours séparées, est en parfait contrôle de son sujet, illustrant une paranoïa frénétique. Nigel Kneale offre la meilleure adaptation réputée du roman, et recevra les foudres du public, choqué par le sujet et l'approche crue. Kneale touchera les même cordes sensibles dans THE YEAR OF THE SEX OLYMPICS et dans un projet refusé qui se rapproche énormément du film SUICIDE CLUB. Magnifique. Mario Giguère

1984 - Michael Anderson avec Edmond O'Brien, Michael Redgrave, Jan Sterling, Donald Pleasance, 1956, Royaume Uni, 90m

Trente ans après une guerre nucléaire mondiale, il reste trois blocs de pays réunissant des populations toujours en guerre et contrôlées par l'état. Winston Smith travaille au ministère de la vérité dans la section fiction. Il réécrit l'histoire selon les directives du gouvernement dirigé par Big Brother. Rédigeant en secret son journal intime, il aimerait bien comploter pour renverser Big Brother et tombe en amour avec Julia. Ils doivent se cacher car les relations entre adultes sont contrôlées comme tout le reste.

Adapté par la BBC deux ans plus tôt, voici la version cinéma, aussi produite en Angleterre, avec un meilleur budget mais légèrement édulcorée. Ce qui frappera le plus c'est la présence fort timide de la chambre 101, endroit ou l'on rééduque les citoyens récalcitrants en les confrontant à leur plus grande peur. Sinon, on reconnait le récit classique et très prophétique du roman de George Orwell. Edmond O'Brien a probablement le physique trop imposant pour le rôle, comparé à Peter Cushing ou John Hurt. Mais le message est toujours aussi fort et on a le regret de percevoir encore et toujours les similitudes avec notre temps moderne. Dans notre époque ou Big Brother est devenu une simple émission de téléréalité, il fait bon se rappeler des enjeux de société plus important que ce voyeurisme continuel. Moins efficace donc que le téléfilm, mais visuellement très intéressant, on pense souvent à une télésérie britannique comme The Prisonner aux motifs et scénario fort similaire. Un classique peu vu car sans fusée ou extraterrestre qu'il fait bon découvrir. Mario Giguère

20 000 LEAGUES UNDER THE SEA aka 20 000 Lieues sous les Mers - Richard Fleischer avec Kirk Douglas, James Mason, Paul Lukas, Peter Lorre, Robert J. Wilke, Ted De Corsia, 1954, États-Unis, 127m

En 1868, un mystérieux monstre marin détruit plusieurs bateaux dans le Pacifique. Alors que les scientifiques et l'armée tentent de percer le mystère du monstre en question, le professeur Aronnax et son assistant Conseil acceptent de monter à bord d'un navire en partance pour Saigon. Après plusieurs jours de navigation, le navire parvient à repérer le monstre, mais celui-ci attaque. Le choc fait tomber à l'eau Aronnax, Conseil et un harponneur, Ned Land. Naufragés, ils découvrent que le monstre en question est en fait un sous-marin. En le visitant pendant qu'il était désert, Aronnax, Conseil et Ned Land sont finalement aperçus et capturés par son équipage. Leur chef, le capitaine Nemo reconnaît Aronnax et plutôt que de tuer les trois hommes, accepte de les garder à bord de son sous-marin comme prisonniers. Tout en découvrant les merveilles du "NAUTILUS", Aronnax apprend que Nemo se sert de son invention pour se venger des nations voulant s'en approprier les secrets à des fins guerrières. De leur côté, Conseil et Ned Land tentent par tous les moyens de s'évader ou de donner l'alerte aux autorités concernées. Cette aventure sous-marine pleine d'émerveillements ne fait pourtant que commencer...

Poussé par le succès de certaines de ses productions non-animées au début des années 50, Walt Disney décida d'adapter à l'écran l'un des plus célèbres romans de Jules Verne. Chose surprenante, Disney en confia la mise en scène à Richard Fleischer, fils de son concurrent Max Fleischer en matière de cartoons. Si Disney apporta quelques modifications peu pertinentes au scénario afin d'y amener plus d'humour, il laissa visiblement assez de libertés à son réalisateur pour qu'il restitue sur la pellicule avec assez de fidélité l'esprit du récit de Jules Verne. Le résultat final impressionne d'ailleurs grandement, surtout au plan technique, même si l'ensemble possède quelques irritants, comme la performance appuyée de Kirk Douglas et le manque d'épaisseur du personnage du professeur Aronnax. Grâce à de bons trucages, de superbes scènes sous-marines et de splendides décors autant naturels qu'en studio, "20 000 LEAGUES UNDER THE SEA" se veut un film d'aventures fantastiques visuellement merveilleux. Certaines séquences étonnent même par leur contenu moralement contraire à l'éthique de Disney, et on s'étonne qu'elles aient été conservées au montage final sans avoir été censurées ou aseptisées. Ceci dit, la qualité globale de ce long-métrage ne s'est pas atténuée avec le temps car le tout a très bien vieilli. James Mason domine l'interprétation avec son vibrant portrait du capitaine Nemo. Mathieu Lemée

ABBOTT AND COSTELLO GO TO MARS aka 2 Nigauds chez Venus - Charles Lamont, 1953, États Unis 

Dans le secret absolu, des scientifiques américains s'apprêtent à faire un premier voyage spatial: reste à décider quelle planète visiter et qui choisir comme équipage. Dès que tout est placé dans la fusée on part ? Abbott joue le type chargé de remplir la fusée, aidé par Costello, arrivé par inadvertance sur la base secrète et forcé d'aider le chargement. Naturellement il actionne des manettes... qui font décoller la fusée. Et nos amis de se croire atterrir sur Mars... alors qu'ils sont au mardi-gras de la Nouvelle Orléans. Deux évadés de prison vont les forcer à redécoller pour Mars... pour atterrir sur Vénus. La reine de Vénus, sous les supplications des ses amazones, prend le petit gros comme roi, les hommes ayant été éliminés de la planète il y a des centaines d'années.

Finalement, en y repensant, le slapstick américain et la comédie italienne ont bien des choses en commun. Le petit gros, ici Lou Costello, tiens la comparaison avec Alvaro Vitali: on reçoit des baffes à répétition et les belles femmes s'amourachent de nous ! C'est d'ailleurs sur Vénus que l'on rira le plus, l'accumulation des preuves d'affection de ces belles dames (toutes des compétitrices du concours Miss univers de l'époque) et les tests auxquels la reine soumet Lou sont encore rigolos. Anecdote: une partie des décors coûteux a été réutilisés sur le film THIS ISLAND EARTH. C'est un des 8 films offerts sur la 3ème compilation dvd offerte par Universal, qui inclut les rencontres du duo avec les monstres de la Universal, une vraie aubaine. Mario Giguère

ABBOTT AND COSTELLO MEET DR JEKYLL AND MR HYDE aka DEUX NIGAUDS CONTRE LE DR JEKYLL ET MR HYDE - Charles Lamont, 1953, États Unis

Abbott et Costello sont flics pour le compte de Scotland Yard. Après s'être fait ridiculiser devant une horde de femelles militant pour le droit de vote, nos deux compères sont relevés de leur fonction avec effet immédiat. Pour se racheter, ils comptent bien mettre la main sur un étrange tueur rôdant dans les rues sombres de la capitale anglaise, un tueur qui ressemblerait à un monstre, selon les dires de quelques témoins... Et c'est bien sûr par le plus grand des hasards que nos couards inspecteurs se retrouvent à soupçonner le respecté Dr. Jekyll, un homme amer qui bidouille les gênes de quelques bestioles dans son laboratoire secret.

Dernier représentant du bestiaire Universal à passer par la moulinette parodique d'Abbott et Costello, Jekyll/Hyde a la chance de bénéficier d'un script relativement correct, mais surtout de la présence de Boris Karloff - de retour auprès des deux zouaves après ABBOTT AND COSTELLO MEET THE KILLER, BORIS KARLOFF en 1949. On passe sur l'humour usuel du duo principalement alimenté de quiproquos téléphonés et de la maladresse d'un Costello rondouillard qui se bouffe des montants de portes à la fin de chaque scène, et on se focalise sur les atouts de cette pelloche qui recycle au maximum le patrimoine épouvante du studio lors d'un passage se déroulant dans un musée de cire et où la statue du monstre de Frankenstein prend vie après avoir été " électrocutée ". Quels sont donc ses atouts ? Boris Karloff bien évidemment, classieux comme d'habitude, et il y a ce gag un peu crétin mais finalement drôle où Costello (toujours lui) ingurgite une potion du Dr. Jekyll qui a pour effet de transformer sa tête en celle d'une souris, et ceci évidemment avant de se rendre au pub où les clients bourrés commencent à douter de la qualité de leur bière. Vient enfin le final où Costello (...) et Jekyll se transforment tous deux en Mr. Hyde, générant la confusion générale au sein des forces de police. Pour les amateurs, il s'agit là d'un des meilleurs films du duo, pour les autres, il s'agit surtout d'une comédie pas très fine, qui se rattrape grâce à la présence de Karloff. Kerozene

The ABOMINABLE SNOWMAN aka Le REDOUTABLE HOMME DES NEIGES - Val Guest avec Peter Cushing, 1957, Angleterre

Dans cette production Hammer Films tournée en noir et blanc, se déroulant sur les hauteurs des montagnes tibétaines et mettant en scène Peter Cushing dans le rôle du Dr. Rollason, une expédition à priori motivée par des intérêts scientifiques se lance sur les traces du mythique yeti - malgré le désaccord du Lama local. Mais si les motivations du bon Rollason correspondent effectivement à une soif de savoir, celles de ses compagnons de cordée s'avèrent en réalité bassement pécuniaires. L'ambiance au sein de la petite équipe se désagrège alors au fil de l'expédition pour devenir explosive lors de leur arrivée sur le territoire de l'Homme des neiges.

Val Guest signe ici un film fantastique à discours humaniste dans lequel les monstres ne sont pas les grands poilus des montagnes mais bel et bien les êtres humains aveuglés par leur cupidité et leur égoïsme. Le yeti ne devient alors qu'un prétexte aux propos d'un scénario à message classique tout en sachant rester accrocheur, et ne bénéficie donc que d'une courte mais mémorable présence à l'écran. Cushing campe un scientifique au sens de l'éthique inversement proportionnel à son dévouement matrimoniale et est comme toujours très convaincant - même dans la peau d'un alpiniste émérite malgré un physique peu athlétique. On retiendra encore les décors des montagnes enneigées reconstituées en studio qui confèrent à l'ensemble un attachant charme rétro. Kerozene

ALRAUNE aka LA MANDRAGORE aka Unnatural - Arthur Maria Rabenalt avec Hidelgard Knef - Erich Von Stroheim, 1952, Allemagne, 92m 

Au début du siècle, le professeur Jacob Ten Brinken, qui a renoncé à une carrière de chirurgien, vit retiré dans son château. Un jour, son neveu Franz Braun aperçoit dans le parc une jeune fille d'une beauté radieuse qui dit s'appeler Mandragore. Malgré les rumeurs qui prêtent à cette énigmatique jeune femme le fait de porter malheur à tous ceux qui l'approchent, Franz, envoûté par tant de beauté, ne peut renoncer à elle. Ten Brinken alors lui apprend alors la terrible vérité : il fut exclu de l'Université jadis à cause de ses expériences trop hardies sur l'insémination artificielle. Et Mandragore n'est autre que l'aboutissement de ses recherches. Une fille née d'une prostituée et de la semence d'un assassin mort sur le gibet... Franz décide de ne plus revoir la jeune fille et fuit loin d'elle. Pour se venger, Mandragore, pousse au désespoir et à la mort plusieurs de ses soupirants.

Ce magnifique film fantastique allemand d'après-guerre est une véritable curiosité. Entre conte fantastique et histoire d'amour, il est admirablement interprété par la sublime Hildegard Knef qui donne à son personnage toute la force et la beauté qui lui est nécessaire. Quant au personnage du scientifique, son père créateur, il a dans sa vision des choses beaucoup de points communs avec un autre célèbre Docteur créateur d'une créature beaucoup plus horrifique celle là !

Réalisation soignée, noir et blanc admirablement exploité, ce film méconnu (?) demeure aujourd'hui encore un véritable petit joyau. A voir ! Marc Evil

The AMAZING COLOSSAL MAN aka Le fantastique homme colosse - Bert I. Gordon avec Glenn Langan, Cathy Downs, William Hudson, Larry Thor, James Seay, Frank Jenks, Russell Bender, Hank Patterson, 1957, États Unis, 80m

Alors qu'une bombe au plutonium expérimentale s'apprête à exploser sur un site militaire, le lieutenant-colonel Glenn Manning désobéit aux ordres de rester dans les tranchées pour aller porter secours à un pilote, dont l'avion vient de s'écraser dans les parages. La bombe explose et Manning, irradié, se retrouve brûlé sur tout le corps. Des scientifiques croient que Manning ne survivra pas mais dès le lendemain pourtant, son corps se régénère et guérit parfaitement. L'officier se met également à grandir démesurément et commence à atteindre des proportions affolantes. Quelques savants tentent de trouver un sérum pour inverser le processus de croissance mais Manning, qui commence à donner des signes de folie de plus en plus prononcés à cause de son état, s'enfuit dans le désert du Nevada. Mesurant maintenant 70 pieds, Manning commence alors à faire des ravages dans une ville et kidnappe même sa fiancée. Le sérum s'avérant inefficace, les scientifiques et l'armée auront fort à faire pour contrer ce géant humain.

Pour paraphraser un commentaire dans la revue "Mad Movies" à propos de ce film, "les mêmes causes produisant les mêmes effets...", Bert I. Gordon, après "THE CYCLOPS", revient gaiement sur le thème du gigantisme humain dans un autre film de science-fiction où l'argumentaire et les effets spéciaux forment une parfaite symbiose de par leurs approximations rudimentaires et leur amateurisme mêlé d'enthousiasme naïf. C'est du cinéma archi-léger et très drôle qui s'avère un divertissement fort sympathique. Les effets de transparence et de surimpression sont rigolos à cause de leur aspect délavé à l'écran, ce qui occasionne quelques ratages juteux (ex. la fiancée du géant qui se retrouve derrière son poing et non pas dans sa main quand il la transporte). Comme de juste, les dialogues aussi sont délirants grâce à quelques répliques larmoyantes (de rire! Pas de tristesse) débités par les protagonistes impliqués. Les spectateurs, en plus de rigoler bien fort pendant les 80 minutes de projection (je mets au défi quiconque de se retenir de rire en regardant le film!) , relèveront au passage plusieurs clins d'oeil maladroits empruntés autant à des bouquins et des bandes dessinées sur le thème ("L'incroyable Hulk", "Les aventures de Gulliver") que des films du même genre ("KING KONG"). Cela se regarde d'une traite un soir de cafard pour se bidonner sec et on n'en demande pas davantage. Mathieu Lemée

The ANGRY RED PLANET - Ib Melchior, 1959, États Unis  

La première mission sur Mars a enfin eu lieu, seulement voila, la fusée, avec à son bord quatre passagers, flotte en orbite autour de la planète rouge telle un vaisseau fantôme. Sont-ils toujours en vie ? Depuis la Terre, suite au pressage d'un bouton précédé d'un compte à rebours, la fusée se voit rapatriée sur notre bonne vieille planète. Elle se pose. La porte s'ouvre. Et sort la représentante de la gente féminine. A bord se trouve également le capitaine, victime d'un étrange virus. Peut-on le soigner ? Que s'est-il passé ?

Après avoir recouvré ses esprits, la jeune femme raconte leur périple. Flash-back (là gros spoiler, je dévoile absolument tout, ou presque, t'es prévenu....). Le voyage jusqu'à Mars s'est déroulé comme sur des roulettes, la fusée s'est posée tranquillement et le paysage est beau, mais rouge. Une flore resplendissante, mais rouge elle aussi, recouvre cette merveilleuse planète. Cependant, un des scientifiques est persuadé qu'ils sont surveillés. Lors de leurs différentes sorties sur la planète, ils découvrent une gigantesque plante carnivore qui tente de dévorer la jeune femme, mais aussi une créature hybride, sorte de mix entre un rat, une araignée et une chauve-souris de quinze mettre de haut, ainsi qu'une amibe géante qui tente de dévorer la fusée ! Et un martien à trois yeux ne fait rien qu'à les surveiller. Ils découvrent au milieu d'un lac une cité ultra moderne, mais, suite à la rencontre avec notre amibe, se voient contraint de rebrousser chemin. Avant de partir ils reçoivent un message plein de bon sens, les prévenant qu'ils n'avaient pas intérêt à remettre les pieds sur Mars car à l'heure actuelle, les hommes sont un peu trop cons: ils ne sont même pas capables de vivre entre eux sans se cogner dessus.

Un joli message pacifiste conclut donc ce film de SF ultra kitsch mais fort sympathique, dont l'ambiance martienne à l'atmosphère rouge ultra saturée est du plus bel effet. Ah oui, notre scientifique malade sera sauvé. Les deux autres sont décédés... Kerozene

ATTACK OF THE CRAB MONSTERS aka L'Attaque des Crabes Géants - Roger Corman avec Richard Garland, Pamela Duncan, Mel Welles, 1957, États Unis

Un équipe débarque sur une île ou des scientifiques ont disparus. Nulle trace de vie à cause des radiations atomiques, mais des bruits étranges et des explosions qui font disparaître l'île petit à petit. Lorsqu'on entend parler les morts au travers d'objets métalliques et que les crabes géants se mêlent au décor, il est évident que tout le monde est en danger !

Ça ç'est du concept: des crabes géants qui mangent les hommes et absorbent leur cerveau avec les connaissances et voix incluses, qui projettent la voix par le biais d'objets, attirent les naifs, volent la dynamite et font exploser tranquillement l'île. Ajoutez la seule femme du groupe qui semble vouloir changer de prétendant durant l'aventure et vous avez un film comme Roger Corman les traficote. Mel Welles, que je n'avais pas reconnu, en fait un max avec son accent français. On reconnaît le professeur de la future île de Gilligan, série télé encore populaire.

Le dvd de la compagnie Bach Films offre en plus de la version anglaise originale, un doublage français assez respectueux, une entrevue écrite avec Corman et la bande annonce. Loin d'être un nanar incontournable, mais à prix modique, c'est un plaisir qui ne se refuse pas ! Mario Giguère

ATTACK OF THE GIANT LEECHES, Bernard l Kowalski, 1959, États Unis

Un tenancier de bar armé de sa carabine prend sur le vif sa femme et son amant dans les bois. Il les forcent à se caler dans l'eau pour leur donner leur dernier coup de grâce, mais arrive une étrange créature avec des tentacules qui emporte sous l'eau nos deux victimes. Le barman sera accusé de meurtre. Deux volontaires qui fouillaient le lac pour récupérer les cadavres disparaîtront eux aussi. Un policier enquêtera sur les étranges disparitions pour découvrir qu'ils y a bel et bien deux étranges créatures armées de gros tentacules dans le fond du marais, qui habitent une grotte sous-marine et qui ont besoin de sang pour survivre. Une bonne petite heure qui passe vite produit par Roger Corman. Rana

ATTACK OF THE PUPPET PEOPLE - Bert I. Gordon, John Agar, 1958, États Unis, 79m

Un ancien marionnettiste devenu fabricant de poupées, lorsque sa femme lui dit "Bye bye", se mets à rétrécir le monde à la hauteur d'une poupée pour les faire chanter et danser et ainsi oublier sa femme ! Beaucoup de gens sombrent dans l'alcool ou la déprime, lui non, il invente sa machine à réduire le monde ( il aurait fait fortune en vendant sa machine aux compagnies d'avion qui auraient pu réduire les gens avant de les faire monter dans l'avion, mais non ! ).

Il s'agit malgré tout d'un petit budget pour Gordon, spécialiste des grands hommes colosses et des fourmis géantes. Un décor presque unique pour ses poupées vivantes. Une intrigue simple, mais pas tout à fait logique: les premières personnes réduites sont heureuses de leur sort ! Un peu d'action et de péripéties suite à des tentatives d'évasion et une fin tristounette. Mario Giguère

BATTLE IN OUTER SPACE aka Uchu daisenso - Ishirô Honda avec Ryô Ikebe, Kyôko Anzai, Koreya Senda, Minoru Takada, 1959, Japon, 90m

La lune est tombée aux mains des Natal. Les nations doivent unir leurs forces pour combattre l'ennemi qui est en train de détruire les grandes villes de ce monde. Deux fusées sont bientôt prêtes pour aller combattre la base lunaire des envahisseurs.

Présenté au festival Fantasia par nul autre qu'Ed Godzizewski, grand spécialiste du genre, il était de bon ton de replacer le film dans son contexte. Le rythme d'une autre époque, une certaine sagesse dans le comportement des humains, mais aussi l'efficacité à l'époque des effets spéciaux qui aujourd'hui datent le film. Ajoutons que nous regardons le montage américain, qui oublie trop souvent la musique d'Akira Ifikube et surtout la présence trop discrète des extraterrestres, que l'on ne verra jamais en dehors de leurs costumes. D'ailleurs la rencontre de plusieurs représentants de l'espèce qui attaquent un cosmonaute nous laisse une piètre impression de cette race qui semble physiquement assez faible. Plus ou moins une suite du film THE MYSTERIANS, le film est moins intéressant que son prédécesseur et un des films de la Toho qui a vieillit le plus. Le concept des nations unies, en avance pour l'époque, était un des thèmes préférés du réalisateur. Mario Giguère

The BEAST FROM 20 000 FATHOMS aka Le monstres des temps perdus - Eugene Lourie avec Paul Christian, Paula Raymond, Cecil Kellaway, Kenneth Tobey, Donald Woods, Jack Pennick, Lee Van Cleef, Steve Brodie, Ross Elliott, 1953, États Unis, 79m

Près du cercle arctique, les militaires américains font exploser une bombe atomique expérimentale. Sans qu'ils le sachent, cette explosion a réveillé et libéré un dinosaure pris dans les glaciers depuis plus 100 millions d'années. Sa présence provoque quelques incidents et le monstre traverse l'océan pour se diriger vers New York. Les scientifiques et l'armée tentent de trouver un moyen pour l'arrêter mais en vain. Le dinosaure arrive à New York où il sème la panique en détruisant tout sur son passage. Les scientifiques et l'armée tentent alors une tentative risquée pour tuer le monstre qui se dirige vers Coney Island.

Parmi la pléthore de films de S-F des années 50, celui-ci est sans doute l'un des meilleurs. Le réalisateur Eugene Lourie, plus connu pour son "GORGO" tourné quelques années plus tard et pour son travail de décorateur a mis en scène un film où il prend visiblement le parti du monstre plutôt que celui des humains (la scène finale de la mort du monstre en témoigne comme le reste du film). Inspirée d'une nouvelle du célèbre auteur Ray Bradbury, l'intrigue évolue sans temps mort avec pour la première fois à l'écran la magie des effets spéciaux de Ray Harryhausen qui a su animer le monstre de façon convaincante. Le thème du monstre géant qui n'est pas à sa place et qui foule aux pieds une civilisation qu'il ne connaît pas sera repris par les Japonais pour le scénario et la conception de "GODZILLA" l'année suivante. Comme quoi ce film est un modèle du genre. Eugene Lourie se démarque donc des autres réalisateurs de science-fiction même si les personnages semblent accessoires. Ils sont cependant bien campés par des acteurs habitués à ce type de production. Mathieu Lemée

THE BEAST OF HOLLOW MOUNTAIN aka La Montagne Mystérieuse - Edward Nassour & Ismael Rodríguez avec Guy Madison, Patricia Medina, Carlos Rivas, Mario Navarro, 1956, États Unis/Mexique, 81m

Mexique, Jimmy opère un ranch de bétail près d'un village contrôlé par le richissime Enrique qui va bientôt épouser la belle Sarita. Un triangle amoureux teinté de jalousie maladive et de menaces de mort va s'établir pendant que du bétail disparait près de la montagne mystérieuse, lieux prétendu maudit et inaccessible à cause des marais dangereux qui le contournent. C'est dans cette ambiance difficile que le petit Panchito a perdu son papa Pancho qui était allé explorer les marais pour retrouver le bétail manquant de Jimmy, qui lui a sauvé la vie. Pancho disparait et Panchito, que personne ne semble pouvoir retenir, part pour la montagne. Sarita part à sa recherche pendant qu'un dinosaure a causé un stampede de bétail qui se dirige vers le village en pleine fête ! L'Allosaure n'entend pas à rire !

Que voilà une belle découverte pour un amateur de film de dinosaures qui ne l'a jamais vu et pour cause. Ce film que l'on pourrait qualifier d'ancêtre de The Valley of Gwangi, inspiré d'un récit de Willis O'Brien, est en général d'une lenteur et d'un intérêt bien mince, si ce n'était du monstre qui n'apparait que pendant les 18 dernières minutes. C'est donc une longue histoire d'amour jamais consommée et un jeune qui devient orphelin qui sont au centre de ce western qui met en vedette Guy Madison, longtemps vedette d'une populaire série télévise: The Adventures of Wild Bill Hickok, que l'on retrouvera dans des spaghettis westerns bien plus tard. Patricia Medina est sulfureuse en fiancée tristounette qui n'a d'yeux que pour Jimmy. Mais ce n'est pas eux qu'on veut voir, c'est ce coquin d'allosaure, animé par des inconnus avec une technique bâtarde pas très convaincante. Le monstre qui n'hésite pas à courir, des années avant que les paléontologues s'avancent à les voir autrement qu'en marcheurs lent, est d'un ridicule consommé avec sa langue hyperactive et sa peau d'un bleu bizarre. Le film a donc été peu vu et vite oublié, La Vallée de Gwangi mettant le clou dans son cercueil treize ans plus tard. N'empêche que c'est amusant pour tout amateur de bestiole qui passe au travers de la première heure ! Mario Giguère

BEGINNING OF THE END - Bert I. Gordon avec Peter Graves, Peggy Castle, Morris Ankrum, 1957, États Unis, 73m 

Un petit village de l'Illinois est détruit, sans que personne puisse expliquer ce qui s'est passé. Un savant, le Dr Wainwright(Graves) finit par en découvrir la cause: des sauterelles rendues géantes à cause des radiations sur les fruits et légumes, produit d'un fertilisant miracle conçu et testé par le Département d'agriculture. Bien vite les sauterelles font des ravages et se rapprochent de Chicago sans que quiconque n'ait trouvé un moyen de les arrêter. Wainwright et un groupe de savants travaillent sans relâche pour trouver la solution alors que les sauterelles attaquent Chicago. C'est en réussissant à reproduire le cri de ralliement des sauterelles que les savants anéantissent la menace; attirées par le cri, les sauterelles foncent vers la mer aveuglément, se noyant ou ne pouvant survivre à des basses températures.

Le succès de "THEM!" et de ses succédanés (sans jeux de mots!), ne pouvaient laisser indifférent Bert I. Gordon aka Mr. BIG. dont l'obsession du gigantisme fût omniprésente pendant toute sa carrière. Il consultât alors le bestiaire des insectes pour trouver la sorte qui ne fût pas exploité au cinéma. Ainsi, après les fourmis, les scorpions, la mante religieuse, il porta son choix sur les sauterelles. Avec un budget inexistant et un peu de débrouillardise, le film arrive à divertir... et à faire rire. Les trucages se résument à des transparences... tout ce qu'il y a de transparent, des sauterelles ordinaires grimpant sur des maquettes, voire des cartes postales et des effets sonores d'une ringardise typique de la S-F des années 50; on rit par oreille dès que l'on entend le cri des sauterelles qui s'amènent. Pour clôturer le tout, une finale "spectaculaire" ou des sauterelles de taille normale sont jetées dans une cuvette d'eau (oui! oui! regardez bien!) comme quoi la SPA n'a pas supervisé le traitement fait aux animaux dans ce film. Mais l'on s'amuse, et c'est ce qui compte. Mathieu Lemée

The BLACK SCORPION aka Le Scorpion Noir - Edward Ludwig avec Richard Denning, Mara Corday, Carlos Rivas, Mario Navarro, 1957, États Unis, 88m

Suite à un tremblement de terre au Mexique, un nouveau volcan fait son apparition et entre en éruption. Une fois le calme revenu, un géologue américain et son confrère mexicain essayent de se rendre sur le site du volcan pour faire des études préliminaires. S'étant arrêté dans le petit village de San Lorenzo, la population enjoint les deux scientifiques de ne pas aller jusqu'au volcan car un démon en sort et vient prendre le bétail. Le démon s'avère en fait un scorpion noir géant qui tue tout ce qui passe à sa portée. Les scientifiques croient que ce scorpion vient du centre de la terre et que l'éruption volcanique l'a amené à la surface. Les deux géologues prennent le risque d'explorer le repaire souterrain du scorpion dans le but de le tuer au gaz, mais ils découvrent sous terre de grandes galeries et plusieurs sortes d'insectes de taille gigantesque. Ils décident donc de boucher la seule sortie à la dynamite mais quelques mois plus tard, d'autres scorpions géants sont signalés dont le plus gros, le scorpion noir se dirige tout droit vers la capitale, Mexico. Comme le monstre est à l'épreuve des balles et des missiles de tank, l'armée s'avère impuissante à stopper sa progression vers la ville et les autorités scientifiques doivent trouver un autre moyen de l'éliminer.

Parmi les nombreux films traitant de la menace d'insectes géants, celui-ci a l'avantage de se situer en dehors des États-Unis, en l'occurrence au Mexique. Par ailleurs, le gigantisme du monstre n'est pas justifié pour une fois par des radiations nucléaires, ce qui constitue un changement rafraîchissant pour le genre. L'explication qui est fourni au spectateur sur les raisons de l'existence d'un tel insecte apparaît évidemment tout droit sorti d'une imagination débridée et peu concluante. L'intrigue ne traîne cependant pas en longueurs inutiles et nous épargne le couplet moralisateur et patriotique habituel à ce genre de production. Le vétéran concepteur de trucages, Willis O'Brien, s'en est donné à coeur joie dans la création et la manipulation des insectes, particulièrement le scorpion noir, qui a une tête aux lèvres dégoulinantes de bave. Certaines scènes sont cependant moins réussies techniquement au niveau des effets spéciaux, mais le vétéran de la série B, Edward Ludwig a su compenser en misant un peu plus sur l'action et le rythme que la plupart des autres films du même genre. Deux séquences s'avèrent à souligner: celle du repaire souterrain des scorpions où O'Brien profite de l'occasion pour retrouver un peu l'imaginaire de l'île de "KING KONG", et la scène finale au stade de Mexico, spectaculaire, drôle et divertissante alors que le scorpion se bat contre des tanks et des hélicoptères. Bref, sans être un chef-d'oeuvre, ce film de monstres vaut admirablement le détour. Bien entendu, le héros joué par Richard Denning emportera dans ses bras Mara Corday (encore elle!) à la fin du film. Mathieu Lemée

The BRAIN EATERS - Bruno Vesota avec Ed Nelson, Alam Jay Factor, Cornelius Keefe, Joanna Lee, Jody Fair, Leonard Nimoy, 1958, États Unis, 61m

Non loin d'une petite ville dans l'état de L'Illinois, aux États Unis, un immense cône de métal de plus de cinquante pieds est découvert. Pendant qu'une équipe locale commence à examiner le mystérieux objet, le fédéral envoient un sénateur pour étouffer l'affaire et conclure rapidement l'enquête, cassant dans l'oeuf cette autre histoire de soucoupe volante ridicule. Malheureusement, pendant que les origines de l'objet demeurent énigmatiques, des individus répandent en ville des parasites qui  contrôlent leurs hôtes.

Belle surprise que ce petit budget des années 50, distribué à l'époque par American International Pictures. Le scénario est sérieux et les personnages bien typés n'ont pas trop les défauts de l'époque. Même si elles préparent le café, les femmes insistent et font partie des dangereuses missions de reconnaissances pour contenir les monstres. Le spectateur est surprit, avant les personnage, de voir le dos d'un infecté remuer comme s'il respirait. La provenance des bestioles, au demeurant peu horribles dans leur apparence de boules de poil, étonne. C'est nul autre que Leonard Nimoy, dans un petit rôle dans la brume, qui nous expliquera ce qui se passe. La fin de sera pas de tout repos pour les amoureux. Une heure qui passe vite.

A l'époque l'auteur de science fiction Robert Heinlein intenta une poursuite, réglée hors cours, pour plagiat de son roman Puppet Masters, qui sera adapté au final des décennies plus tard. Mario Giguère 

The BRAIN THAT WOULDN'T DIE - Joseph Green avec Jason Evers, Virginia Leith, Leslie Daniels, Adele Lamont, Eddie Carmel, 1959, États Unis, 92m

Hummmm, le bon classique de série B dans la série " Le savant fou a perdu sa blonde mais a conservé sa tête, il ne reste qu'à lui trouver un corps ". On pense à Re-Animator et Frankenhooker, mais l'atmosphère est sérieuse et assez bonne, même si la réalisation est inégale. Virginia Leigh, qui joue la tête, est très bonne et la créature qui sort de l'entrepôt est réussie. La fin est assez abrupte, point faible d'un bon film comme il ne s'en fait plus, non monsieur ! Mario Giguère

Ah, celui-là, c'est un morceau de choix, se retrouvant sur toutes les listes possibles de Worst Movies of All Time. Et il y a de quoi : un médecin (donnant plus l'impression d'un chanteur de cabaret) qui perd sa fiancée dans un accident d'auto filmé de main de maître (et tout cela est de sa faute, maudit malade), réussit à conserver en vie la tête de l'infortunée dans un plat métallique, en espérant lui trouver un corps approprié pour exécuter une transplantation et ainsi tester un nouveau sérum de son cru. Il se met à chercher le parfait body chez des prostituées, des strip-teaseuses, des modèles, etc. Pendant ce temps, la tête se fait complice avec un espèce de mutant hideux (conséquence d'une expérience ratée) enfermé dans un placard à balais pour mettre fin à ce plan considéré inhumain. Et il n'y a aucune enquête policière (pénurie d'acteurs?)!

C'est à peu près ça l'histoire et c'est assez pour mettre l'eau à la bouche. La pauvre tête (quoique portant toujours du maquillage sur les paupières!) porte un casque de bain blanc (style cagoule de fétichiste) et communique verbalement avec le monstre captif. Ce dernier est d'une laideur réussie et il a bénéficie d'une scène préparant aux " gore movies " à venir, quand on le voit arrachant un bras à l'assistant du médecin, qui va beurrer les murs de liquide rouge en agonisant. C'est une des premières scènes de films d'horreur modernes où on voit tant de sang gicler. Et tout cela filmé avant BLOOD FEAST, le grand-père grand-guignolesque officiel! Dire que ce film n'a pas d'allure et est complètement illogique est lui payer un beau compliment. L'absurdité de tout ceci est follement divertissante et on sait très bien que le " héros " n'agit pas par amour, mais par désir de briser les Barrières de la Science. (Et il le veut, son maudit body féminin parfait, non?) C'est de le voir aller au club de danseuses Moulin Rouge, à peu près grand comme mon salon, avec deux ou trois tables chancelantes. Pas de danses-contact là, mais les filles semblent apprécier la clientèle au point de l'inviter dans la loge assez rapidement... pour conclure en " cat-fight " vigoureux!

Au palmarès des films à petit budget inoubliables des années '50, THE BRAIN THAT WOULDN'T DIE tient une place distinguée en haut de la liste. Tous les éléments sont en place pour une production d'horreur/sci-fi digne de ce nom : un savant détraqué, un gros monstre laid, un assistant de labo infirme, des expériences interdites, des belles filles en potentielles victimes (dont une qui semble un hommage à Bettie Page), une volonté vengeresse du personnage féminin principal, une finale tonitruante... ou presque. Malgré toutes les nombreuses invraisemblances, le film réussit à divertir grâce à son sujet à tendances perverses, mal joué mais possédant quand même une curieuse conviction tordue de la part des comédiens. Et que dire du concours de beauté qui nous promet cinq finalistes pour ne nous en montrer que quatre? Comment passer sous silence la technique manuelle du premier médecin qu'on observe en opération? Et ce cerveau exposé, sans aucune goutte de sang? J'adore!

Joué par Eddie Carmel, un géant de 7'6", le monstre (que plusieurs ont baptisé du charmant nom de Zippy sans qu'il soit mentionné ainsi pendant le film) demeure une figure impressionnante malgré tout. Chaque amateur de films d'horreur l'a prit en affection à un moment ou l'autre, même malgré la succulente scène du bras arraché. Et quelle tête! Ce film a été tourné en 1959, mais semble n'avoir pu bénéficier d'une sortie qu'en 1962. Jamais trop tard pour bien faire. Fortement recommandé parce qu'on s'y amuse ferme, malgré quelques passages muets longuets. Par contre, qu'arrive-t-il par la suite à la pauvre Doris, quand elle se réveillera dans les bras de ce mutant cannibale? J'exige une suite ou une version moderne! Blundering Man

The COLOSSUS OF NEW YORK - Eugène Lourié avec John Baragrey, Anne Spensser, Otto Kruger, 1958, États Unis, 70m

Jerry Spensser vient à peine de gagner le prix Nobel de la paix qu'il meurt assez bêtement dans un accident. Son père, brillant chirurgien, décide de conserver son cerveau, si brillant qu'il allait faire disparaitre la faim dans le monde et le place dans un robot aux dimensions imposantes. Réveillé à sa nouvelle vie, Jerry s'accommode mal de son nouveau "corps" mais développe de nouveaux dons. N'empêche qu'il ne peut plus voir son fils et sa femme, courtisée par son frère, gaspation, et la folie le guette.

Dans la catégorie: on se demande pourquoi on ne l'a jamais vu et quand on le voit on sait pourquoi. Ce petit budget fort limité dans des décors aussi limités raconte une histoire super simple, trop, avec des moyens trop limités. Véritable revisite du mythe de Frankenstein à la sauce science fiction, l'imposant colosse a tellement de difficulté à marcher que toutes ses scènes ou il avance sont en accéléré et ca paraît drôlement. C'est court, mais il y a des longueurs et lorsqu'on arrive dans les dernières minutes, ca vire à la petite apocalypse qui se termine fort rapidement et de manière totalement prévisible. On ne retiendra que la vision de ce colosse, au costume étriqué.

Je préfère de loin la trilogie de films de monstres du réalisateur: le magnifique The BEAST FROM 20,000 FATHOMS, The GIANT BEHEMOTH et spécialement son GORGO. Mario Giguère

The COSMIC MAN - Herbert S Greene avec John Carradine, Bruce Bennett, Angela Greene, 1959, États Unis, 72m

L'armée est appelée à aller vérifier un objet volant non identifié tombé dans une région tranquille en Californie. Le Dr Sorenson, sommité dans le domaine astronomique, est également appelé sur les lieux, pas loin de chez lui. On trouve une sphère qui flotte littéralement quelques pieds au-dessus du sol. Ses qualités anti-gravité sont inconnues sur Terre et on n'arrive pas à la déplacer, ce que l'armée voulait faire pour éviter la panique et étudier l'objet. Tous les observateurs sont logés à l'auberge en bois rond d'Angela Green, dont le fils, en chaise roulante, se lie d'amitié avec Sorenson. Angela, veuve, ne semble pas insensible au grand Sorenson, mais là n'est pas notre histoire ! Curieusement, des habitants dans les environs aperçoivent une forme sombre, humaine, qui se promène partout. Justement, un inconnu s'est présenté chez Angela pour louer une chambre tranquille. L'Homme Cosmique est-il une menace pour l'humanité ? L'Armée va-t-elle réussir à détruire la sphère ? Angela va-t-elle succomber et tomber dans les bras de son grand savant ?

Deuxième et dernier film du réalisateur, plus connu comme assistant directeur pour la télévision, voici un petit récit classique qui n'est pas sans rappeler THE DAY THE EARTH STOOD STILL. Certainement pas pour son budget, ses vedettes ou son réalisateur, mais pour son scénario ou cet homme cosmique s'avère très bavard et averti l'humanité de se tenir tranquille et de ne pas chercher le trouble ! Ca reste très verbeux, outre le mystère de la sphère blanche, et quelques tests qu'on lui fait subir, on a surtout droit à des dialogues ou tout le monde se demande comment réagir. On a évidemment le conflit éternel entre les militaires et les scientifiques, avec au centre cette belle blonde et son fiston. John Carradine a un rôle certes ingrat, lui qui est régulièrement vu en "négatif" ou complètement emmitouflé.

Un classique mineur qu'il fait bon découvrir pour tous les amateurs de cette époque qui semble si lointaine et ou les extraterrestres nous faisaient la morale. Mario Giguère

CREATURE FROM THE BLACK LAGOON - Jack Arnold, 1954, États Unis 

J'ai visionné hier, ce film qui a été élevé au rang de film culte. Étant moi-même un fan de la créature ( je parle du monstre lui-même). J'ai tenté de le regardé sans préjugé favorable.

Des scientifiques sont amenés en Amazonie afin de recueillir davantage de preuves de l'existence d'une bête qui aurait vécu il y a de ça plusieurs milliers d'années. Le départ de leur quête est la découverte d'une main fossilisée qui semble venir d'un être mi-homme mi-poisson. Après des succès infructueux sur les lieux même où le fossile fut découvert, ils décident de se rendre dans le lagon, croyant que les restent fossilisés pourraient y avoir été transporté par les courants. Là, ils rencontreront une de ces créatures toujours vivante.

Bien sur, le film a vieilli et la trame de l'histoire est vieillotte à souhait. Une créature horrible, une belle, un méchant et un héros. Mais au-delà de tout çà, Creature from the black lagoon demeure un film à l'esthétisme agréable. Les scènes sous-marines sont vraiment belles. Une d'elles, est particulièrement réussie. On voit Julia Adams nager en surface tandis que la créature la suit en nageant sur le dos quelques pieds plus bas. Si cette réalisation avait bénéficié de la couleur, le résultat aurait été de beaucoup amélioré. Le design même de la créature est superbe. Pour l'époque, il est proche de l'exploit si on le compare à tout ce qui se produisait comme costume dans les années cinquante. Somme toute, Creature from the black lagoon mérite à juste titre de venir se loger aux côtés des autres classiques de la Universal. Watson69 aka Frankenboris

The CYCLOPS - Bert I. Gordon avec James Craig, Gloria Talbott, Lon Chaney Jr., Tom Drake, Duncan "Dean" Parkin, Vincent Padula, Marlene Kloss, Manuel Lopez, 1957, États Unis, 70m

Une petite expédition scientifique se rend dans la jungle mexicaine afin de repérer un filon d'uranium. Parmi les membres de l'expédition se trouve une jeune femme, Susan Winter, qui espère retrouver vivant son fiancé, Bruce Barton, disparu à la suite d'une tragédie aérienne dans la région. Voyageant à bord d'un avion, l'expédition est forcée d'atterrir dans un lieu désert où se trouve au sol un haut niveau de radioactivité dû à de vastes dépôts d'uranium. En examinant les environs, l'expédition découvre aussi que la radioactivité intense a fait grandir démesurément les animaux de la région: lézards, reptiles, oiseaux et rongeurs étant devenus gigantesques. Surgit alors un homme d'une taille phénoménale de près de 25 pieds (10 mètres) et n'ayant qu'un seul oeil, l'autre ayant été brûlé par les radiations. Or, cet homme géant n'est autre que le fiancé disparu de Susan. Celui-ci étant cependant revenu à une sorte d'état sauvage à cause de sa "nouvelle condition physique" et de sa volonté de survivre, il cherche à s'en prendre à l'expédition. Celle-ci se verra forcée de l'abattre afin de pouvoir fuir la région saine et sauve, ce qui fait l'affaire de l'un des scientifiques, amoureux secrètement de Susan.

Bert I. Gordon commence ici le premier d'une série de trois films portant sur le thème du gigantisme humain, conséquence des radiations nucléaires. Son but n'est évidemment pas de dénoncer sociologiquement les recherches atomiques, mais de faire un divertissement pur et dur où la radioactivité ne sert que de prétexte à son sujet de prédilection. Tourné en 6 jours (!!!), le film s'en donne à coeur joie dans les effets fantastiques au sein d'une intrigue assez conventionnelle remplies d'énormités, parfois indirectement inspirée du récit de Homère: "ULYSSE". Images de stock-shots d'animaux divers, trucages utilisant la méthode de rétro-projection (technique habituelle de Mr. Big), tout y est pour un spectacle à la fois drôle et amusant destiné aux amateurs du genre et aux fans des films de Bert I. Gordon. La séquence du combat entre le cyclope du titre avec un boa géant constitue la pièce de résistance du film. Pas besoin donc de croire au récit pour passer un bon moment de franche rigolade en regardant ce film de S-F typique des années 50. On en redemande. Signalons que l'acteur Duncan Parkin, qui personnifie le cyclope, rejouera le même rôle dans "WAR OF THE COLOSSAL BEAST" du même réalisateur avec le même maquillage à peu de choses près. Quant à Lon Chaney Jr., il semble encore toujours à l'aise dans le genre malgré ses 51 ans. Mathieu Lemée

The DAY THE EARTH STOOD STILL - Robert Wise avec Michael Rennie et Patricia Neal, 1951, États Unis, 92m

Une soucoupe volante se pose sur Terre en plein Washington. À bord, un Martien accompagné d'un énorme robot métallique. Quand l'Étranger tente de sortir de son habit un cadeau à offrir à la Terre, un soldat fait feu sur lui. Immédiatement après, l'énorme robot élimine toutes les armes autour de son maître avant que ce dernier ne le désactive. L'Étranger, qui se nomme Klaatu, accepte les excuses des Terriens et demande à parler à l'homme de plus puissant de la Terre de toute urgence, ce qui ne lui est pas garanti. Klaatu décide donc d'aller explorer la race humaine de lui-même et il aboutira incognito dans une famille tout à fait typique où il s'attachera à une jeune mère et à son fils. Mais la disparition de Klaatu met la planète sur les nerfs et il ne faut qu'une toute petite étincelle pour que les choses dégénèrent et s'il arrive quelque chose à Klaatu, son robot pourrait carrément mettre la planète en miette!

Un classique qui à mon avis, vieillit très bien pour la justesse de son propos. Évidemment à l'époque, l'étranger, c'était le communisme et encore aujourd'hui, nous vivons la même chose et c'est seulement les pièces de l'échiquier qui ont changé. Ici, les monstres sont les humains et Gort l'énorme robot, devient la punition du genre humain envers toute cette violence et cette intolérance. La réalisation du film est égale au traitement du sujet, très simple et sobre, qui dose bien pour garder le spectateur attentif. J'adore ( comme beaucoup de gens d'ailleurs) la fameuse scène du premier contact, magnifique montage, effets spéciaux impressionnants avec une belle dose de tension. Au final, un film que j'adore, qui est encore bien agréable à regarder aujourd'hui. Non seulement pour l'emballage mais aussi pour le magnifique contenu. Sans oublier les 3 mots... Que tout le monde reconnaîtront et qui vont inspirer un certain Sam Raimi pour un futur film culte. Abba

The DAY THE SKY EXPLODED aka La MORTE VIENE DALLO SPAZIO aka LE DANGER VIENT DE L'ESPACE - Paolo Heusch avec Paul Hubschmid, Fiorella Mari, Italie/France 1958, 82m, Noir et Blanc

En collaboration avec d'autres pays, Américains et Russes lancent une fusée vers la Lune avec à son homme à bord, John McLaren qui va inaugurer ce type de vol habité pour la première fois. Mais l'engin s'écarte irrémédiablement de sa trajectoire initiale. Le pilote libère alors sa cabine et revient sans mal sur Terre. La fusée, quant à elle, poursuit sa course folle dans l'espace, heurtant un groupe d'astéroïdes et provoquant ainsi une gigantesque déflagration. Des phénomènes étranges et inquiétants ne tardent pas à se manifester : par troupeaux entiers, les animaux migrent comme à la veille d'une catastrophe, des raz-de-marée et des vagues de chaleur sèment la mort et la désolation un peu partout sur la Terre...  Il va falloir peu de temps pour que les scientifiques repèrent une énorme météorite capable de disloquer la terre; qui se dirige à très grande vitesse vers notre planète. Si la Lune ne la dévie pas, il n'y aura plus aucun espoir de sauver notre Terre. Notre salut ? Lancer conjointement avec tous les pays du monde, des missiles nucléaires vers l'objectif afin de le désintégrer... 

Tableau de bord miroitant de mille loupiottes, salle de contrôle en pré-fabriquée, bip sonores et chambre d'échos en guise de musique de fond, pas de doute, c'est bien de la SF année 50 ! . Pourtant même si le rythme n'est pas très soutenu, le sujet mainte fois traité au cinéma n'est pas inintéressant pour autant avec le recul. Et puis il y a la présence créditée de Mario Bava à la photo et aux "effets spéciaux" (si l'on peut dire !!)...

Une curiosité à considérer avec tout le recul qu'il mérite... Marc Evil

DAY THE WORLD ENDED - Roger Corman, 1955, États Unis

Acteur actif au sein du boom du film de SF paranoïaque des années 1950, Roger Corman parvient dans ce cadre à être l'un des premiers (le premier?) à aborder le sous-genre du film post-nuke avec ce DAY THE WORLD ENDED. Suite à une guerre atomique que l'on imagine fulgurante, un petit groupe d'individus se voit dans l'obligation de cohabiter dans une maison isolée et définitivement trop étroite. Les tensions montent très rapidement entre les propriétaires de la demeure et leurs invités providentiels qui font immédiatement montre d'une certaine animosité, en particulier cet homme arrogant qui se met rapidement en tête de refonder l'humanité à partir de zéro avec la fille de son hôte, une jolie blonde un peu nunuche qui entretient une relation platonique avec un bellâtre de type californien. De plus, l'un des survivants a été fortement irradié et son comportement est de plus en plus étrange : il refuse de manger, est obsédé par la viande rouge et s'offre des escapades nocturnes dans les brouillards radioactifs.

DAY THE WORLD ENDED se déroule en grande partie dans la maison en question. Le monde post-apocalyptique est ici résumé à une radio qui ne capte plus aucun signal (témoin de la probable annihilation de l'humanité), quelques plans extérieurs montrant une faune aux prises avec des fumigènes savamment disposés hors champs et à des images d'un ciel menaçant. Menaçant car possiblement porteur de pluies radioactives. La grande menace semble en effet être la conséquence directe des effets des bombes sur l'environnement et l'atmosphère, mais finalement le danger ne viendra pas d'un revers de la nature mais de l'Homme lui-même. Outre la présence d'un trentenaire (qui semble plutôt en avoir quarante) aux tendances psychotiques au sein du groupe, c'est au final un hideux mutant à cornes muni d'une carapace et de trois yeux qui s'avère le plus dangereux. La métaphore sur les dangers du nucléaire dans toute sa non-subtilité donc, mêlée non pas à une illustration de la menace communiste mais bien à une crainte de prise de décision irréfléchie de la part des gouvernements en place - qu'ils soient américains, russes ou autre. Au-delà du contexte politico-social plus ou moins conscient, le film tente surtout de capitaliser sur son mutant super kitsch en le mettant bien en évidence sur l'affiche d'un film dans lequel il n'apparaît finalement que lors des cinq dernières minutes (si l'on excepte les apparitions fugaces d'une ombre et d'une grosse pâte griffue). Pas vraiment de quoi s'extasier donc : DAY THE WORLD ENDED est au final plus bavard qu'excitant et dans le genre Corman fera nettement mieux l'année suivante avec IT CONQUERED THE WORLD. Il est intéressant de noter que cinq ans plus tard, Corman réalise THE LAST WOMAN ON EARTH qui semble être une version dépouillée de DAY THE WORLD ENDED où seuls le contexte de fin du monde et le conflit amoureux de deux hommes pour une femme sont conservés. Le résultat: inévitablement soporifique. Kerozene

DONOVAN'S BRAIN - Felix E. Feist avec Lew Ayres, Gene Evans, Nancy Davis, 1953, États Unis

Vous êtes un savant qui vient de réussir à sauvegarder le cerveau d'un singe hors de sa cervelle et voilà qu'on vous appelle pour aller sur les lieux d'un accident. Le type est mort et il vous vient à l'idée de sauver son cerveau ! Naturellement le cerveau du méchant Donovan s'empare de votre esprit et votre femme ( la future Madame Reagan, le Ronald président ) et votre meilleur ami veulent débrancher le cerveau, mais le cerveau il est tellement fort !

De bons moments dans ce thriller fantastique, malgré une Nancy Davis- Reagan qui a moins d'expressions qu'une marionnette de Gerry Anderson et une fin trop heureuse. Mario Giguère

Le Dr Patrick Cory et le Dr Frank Schratt travaillent ensemble sur un projet scientifique secret : Maintenir un cerveau en vie alors que le corps n'est plus. Ce matin là, dans le laboratoire jouxtant la résidence secondaire des Cory, ils parviennent enfin à garder en vie le cerveau d'un petit singe qu'ils viennent de tuer. A peine ont-ils eu le temps de fêter l'évènement qu'un coup de fil prévient Pat Cory qu'un accident d'avion vient d'avoir lieu près de sa maison, et que le corps en piteux état d'un survivant va lui être amené. Le malheureux que Cory et Schratt ne pourront sauver est un certain Donovan, millionnaire peu scrupuleux et détesté de son entourage. Pat, malgré la désapprobation de sa femme Janice et de son ami Frank décide de tenter de sauver le cerveau de Donovan. Mais bientôt ce Donovan, bien vivant, et peu reconnaissant, réduit à une masse gélatineuse dans un bocal bardé de fil électrique, va avoir une influence très néfaste sur l'inconscient du scientifique qui ne va pas tarder à devenir l'esclave de ce maudit cerveau. Janice et Frank tenteront désespérément de le soustraire à son emprise, mais le cerveau qui gonfle à vu d'œil est devenu très puissant.

Petit classique des 50's ce cerveau aurait gagné en intensité si la possession du scientifique avait été utilisée autrement que pour régler les problèmes financiers de feu Donovan. En effet, Pat Cory devient peu à peu Donovan, lui empruntant son style, ses goûts des cigares, jusqu'à sa démarche boiteuse, et tout cela pour tenter de soustraire la fortune de ce dernier au fisc américain ! L'action reste cependant soutenu et rassurez-vous : pas besoin d'un cerveau trop conséquent pour apprécier ce film à sa juste mesure. Il est à noter que Felix Feist trempera 10 ans plus tard dans la série TV culte "The Outer limits" avec laquelle ce film pourrait aisément être assimiler. Marc Evil

The FABULOUS WORLD OF JULES VERNE aka AVENTURES FANTASTIQUES aka VYNÁLEZ ZKÁZY - Karel Zeman, 1957, Tchéchoslovaquie

Nous prenons place à l'aube du XXème siècle, alors que la science et l'évolution technologique sont en plein boum créatif permettant soudainement à l'homme de s'aventurer là où jamais il n'avait pu se rendre. Désormais, traverser le ciel, en ballon, en avion ou même en bateau n'est plus problème. Sonder le fonds des mers à l'aide d'un sous-marin ou d'un scaphandrier est d'une simplicité enfantine. Et Simon Hart, ingénieur assistant de l'éminent professeur Roche, ne cesse de s'en émerveiller. Ses modèles sont Robur le conquérant ou le Capitaine Nemo, des noms qui lui font chavirer l'esprit. Mais le professeur Roche est sur le point de finaliser une invention moins réjouissante: la production d'énergie via un savant bidouillage d'atomes, la solution à bien des soucis d'alimentation et d'éclairage, mais aussi le déclencheur de ce qui pourrait devenir une bombe d'une puissance cataclysmique. Et c'est le vil comte Artigas qui manifeste son intérêt dans le pouvoir destructeur de cette future invention. Alors, il kidnappe le scientifique et son assistant, puis les emmène en sous-marin sur son l'île-industrie dont le rendement des machines laisse penser qu'un volcan en activité se prépare à tout moment à dégorger de la lave de toute part. Bien évidemment, les motivations d'Artigas ne sont autre que la domination du monde...

Voir un film de Karel Zeman est quelque chose de merveilleux. Entre son récit fort en humanité et ses techniques de réalisations atypiques, il est difficile de ne pas succomber au charme de son oeuvre. Ses mélanges de dessins et de prises de vue réelles, s'incrustant les uns dans les autres, donnent à l'ensemble un style relativement naïf qui a pour effet d'émerveiller. Les techniques "primitives" de Zeman, donnant l'impression de collages de papier et de décors expressionnistes en carton, se trouvent d'ailleurs être bien plus belles que n'importe quelle incrustation moderne de personnages réels dans un décor animé et sont surtout en parfaite adéquation avec son sujet. Quant à l'aventure qui nous est contée, celle-ci ne manque pas de rebondissements. Entre attaques de navires à coup de sous-marin, exploration des grands fonds marins au milieu d'une faune aquatique un brin fantaisiste, un duel homérique entre une pieuvre géante et un scaphandrier armé d'une hache, l'île volcan du comte Artibas digne des repères les plus fous des ennemis de James Bond, il n'y a définitivement pas matière à s'ennuyer. Kerozene

FIRST MAN INTO SPACE aka Le PIONNIER DE L'ESPACE - Robert Day, 1959, États Unis, Noir et blanc, 80m

Dan Prescott, est un pilote d'essais plutôt impertinent et cabochard. L'avion à réaction expérimental qu'il pilote, le Y13, doit, une fois largué du bombardier qui le transporte, filer tout droit à travers la ionosphère. Dan serait alors le premier homme à aller aussi loin dans l'espace. Malgré les ordres du Commandant Chuck Prescott, son frère responsable du projet, Dan ne fait cependant pas immédiatement demi-tour et désobéit, s'éloignant un peu plus de la terre. Le pilote pousse son avion aux limites, allant jusqu'à atteindre une hauteur de 600.000 pieds. Il utilise même les propulseurs de secours pour aller encore plus loin. Mais, ayant perdu le contact radio avec le contrôle mission, et seul dans l'immensité du cosmos, son engin se retrouve balayé par des rayons comiques mortels. Il décide de s'éjecter dans l'espace... Sur Terre, son frère dirige les recherches. Alors que des bouts de métal ayant appartenus au Y13 sont identifiés, d'étranges cadavres d'hommes et d'animaux sont découverts alentours. Les autopsies qui révèlent de mystérieuses marques fluorescentes sur les victimes, font penser à Prescott qu'un lien existe bel et bien entre ces décès et la disparition de son frère...

Série B typique de la fin des 50's, FIRST MAN INTO SPACE dans la continuité de THE QUATERMASS XPERIMENT nous offre un produit fort sympathique, mettant en scène un Icare des temps moderne ou le désir de l'Homme d'aller toujours plus loin, au risque de devoir se retrouver face à face avec sa condition de simple être humain. Ici, Dan revient sur Terre en piteux état, et en manque vitale d'oxygène qu'il comble en s'abreuvant de sang. Après s'en être pris à une blood bank, il devra se repaître de quelques humains pour ralentir son inexorable fin. Day, ne manquera pas de faire rejaillir toute la dramaturgie de la situation, en posant Dan telle une victime sacrifiée sur l'autel de ta technologie. Voir ce pauvre bougre se liquéfier à l'intérieur de sa combinaison vaudra amplement le détour pour tous les fans de Sci-Fi des 50's.

Le côté technique est irréprochable incluant le monstre, ressemblant vaguement à un homme passé dans un hachoir à viande ! Bref, un ticket d'entrée assuré dans tout bestiaire !

Une agréable découverte, sans temps mort ni niaiseries. Marc Evil 

FIRST SPACESHIP ON VENUS aka Der Schweigende Stern aka L'ETOILE DU SILENCE - Hugo Grimaldi/Kurt Maetzig avec Yoko Tani, Oldrich Lukes, Ignacy Machowski, Julius Ongewe, 1959, Allemagne et l'est/Pologne

Au milieu des années 80, on découvre une capsule, qui proviendrait de l'explosion célèbre de Tunguska, qui renferme un message provenant de Venus. On organise aussitôt une mission internationale pour visiter Venus. En chemin, on finit par déchiffrer une partie du message et on comprend que les Vénusiens voulaient s'emparer de la Terre ! Arrivé sur la planète, on découvre une forêt pétrifiée et on cherche les habitants, introuvables...

Mystère scientifique de bon aloi, le film se présente comme une utopie généreuse, les gouvernements de la Terre collaborant tous ensemble en 1985 ? Une technologie qui nous permet d'aller sur Venus ?

Les acteurs sont corrects, mais les effets spéciaux, pour l'époque, sont réussis. Le message anti-nucléaire, cinq ans après Godzilla, n'est pas neuf, mais bien amené. Loin du chef-d'oeuvre, mais fort agréable. Mario Giguère

En plein désert, la découverte d'une roche extraterrestre va bientôt bouleverser les certitudes des plus éminents scientifiques de notre planète. A l'intérieur de ce météorite, une coque d'un métal inconnu renferme en effet une bande magnétique dont l'origine reste indéterminée. Grâce à l'étude du point d'impact de cette roche et au décryptage partiel de cette bande notre échantillon mondial de savants en déduit qu'il est en possession d'objets en provenance de la planète Vénus.

Aussitôt une expédition, commandée par l'astronaute soviétique Arseniew, est envoyée sur Vénus. Elle se compose du spécialiste polonais en cybernétique Soltyk, du physicien américain Hawling, du mathématicien hindou Sikarnan, du philosophe chinois Chen Yi, du pilote allemand Brinkmann, de l'électronicien africain Talun ainsi que de la jolie doctoresse japonaise Sumikoun et d'un robot nommé Omega (ancêtre de R2D2 à chenille). Durant leur trajet qui va durer une trentaine de jours, nos représentants vont essuyer une tempête de météorites, mais vont surtout terminer de décoder le message présent sur la bande Vénusienne : en fait un projet d'attaque de la Terre !

Nos astronautes découvrent en atterrissant sur Vénus que la planète fut jadis peuplée par une civilisation à la technologie avancée mais qui s'autodétruisit par le biais de l'énergie atomique.

Il faut replacer cette rareté dans son époque pour en apprécier toutes ses facettes. Les effets spéciaux, bien que fort réussis pour l'époque, portent leur âge, les personnages manquent certes un peu de profondeur mais "L'étoile du silence" est une ode à la conquête spatiale alors en plein essor. La vision de la planète Vénus, zébrée constamment d'éclairs colorés et de nuages orangées fortement radioactif vaut à elle seule le détour, comme ce 'Blob' noirâtre tentant de dévorer nos explorateurs. Il est surtout et avant tout un film délivrant un message pacifiste, dans lequel le danger du nucléaire est clairement annoncé. Grâce à des engins répondant aux doux noms de Cosmocrataure et Elastocoptère, les survivants reviendront sur Terre apporter la morale finale un peu niaise de cette histoire. Une véritable curiosité européenne, qui n'a rien à envier aux nombreuses productions américaines de SF de l'époque.

A conseiller uniquement aux fans du genre... Marc Evil

FIVE aka Les CINQ SURVIVANTS - Arch Oboler avec William Phipps, Susan Douglas Rubes, James Anderson, Charles Lampkin, Earl Lee, 1951, États Unis, 87m

Une femme enceinte, seule, déambule dans un décor dévasté, après que les bombes atomiques aient détruit l'humanité. Dans une montagne, elle découvre un survivant, puis deux hommes en voiture les rejoignent, suivis  d'un dernier homme. Ces gens de milieux et de pensée différentes vont avoir beaucoup de difficulté à cohabiter. La femme traumatisée espère retrouver son mari, le jeune professeur  essaie maladroitement de la séduire, un homme de couleur est détesté par le néo-nazi débarqué à la dernière minute et un banquier malade, on est loin de la cellule familiale ou coopérative d'entraide. Les derniers survivants vont-ils s'entretuer pour terminer la folle histoire de l'auto-destruction anticipée de l'humanité ?

Un petit budget noir et blanc tourné dans la maison du producteur, réalisateur et scénariste, des visages inconnus, tout concours à mettre en place un drame post-apocalyptique, annonciateur d'une vague de films dans ce genre rapidement codifié. Le personnage de Susan Douglas Rubens n'est d'ailleurs pas sans rappeler la future Barbara dans La Nuit des Morts Vivants, presque catatonique, incapable de s'adapter à son sort certes traumatisant. James Anderson est parfait en salaud qui refuse de collaborer aux efforts d'agriculture du groupe, se contentant de piller, tuer et de convoiter la femme. Le scénario avance de drame en drame, le nihilisme parcourant le récit de manière implacable.  Le film fut défendu à l'époque par nul autre que François Truffaut dans les Cahiers du cinéma, pour son côté nouvelle vague, tourné loin des studios d'Hollywood. Arch Oboler, plus prolifique écrivain que réalisateur, a entre autres réalisé en 1953 Twonky, un comédie de science fiction sur un homme qui se rend compte que son téléviseur est possédé par une entité du futur, qui m'intrigue pas mal.  Une pièce intéressante pour tout amateur de post apocalyptique.

Offert en version originale anglais avec sous-titres français en option sur le dvd de la compagnie Artus Films. Mario Giguère

FLIGHT TO MARS - Lesley Selander avec Marguerite Chapman, Cameron Mitchell, Arthur Franz, Virginia Huston, États Unis, 1951, 71m

Cinq astronautes se rendent avec quelques difficultés sur la planète Mars. A bord, l'inventeur de la fusée et son assistante, frustrée par le manque d'intérêt de monsieur, deux scientifiques plus âgés, dont un qui croit qu'il va mourir sur Mars et un journaliste célibataire. Ils vont rapidement rencontrer les habitants de Mars, qui sont prêts à les aider à réparer leur fusée pour repartir sur Terre. L'arrivée d'Alita, une superbe Martienne férue de science, comme assistante, crée de la friction. Mais la bonne volonté des Martiens cache une réalité terrible !

Réalisé dans la foulée d'autres films plus connus, les décors sont recyclés de ceux de ROCKETSHIP XM, et adaptant vaguement le classique russe Aelita, sans les luttes de classes et la montée du socialisme sur la planète, FLIGHT TO MARS se regarde rapidement et a son lot de scènes intéressantes. On note, comme c'est l'habitude à l'époque, que les astronautes n'embarquent dans la fusée que cinq petites minutes à l'avance et dans des costumes forts peu appropriés. Quelques phrases bien placées règlent le problème de l'absence de gravité et sauve du budget. Le suspense est de très courte durée sur la planète rouge, on rencontre en quelques minutes les Martiens, qui ressemblent à des Terriens comme deux gouttes d'eau, sauf que leurs femmes sont habillée pas mal plus sexy ! On n'est pas loin des costumes de Star Trek, la série originale, ou les femmes montrent sans pudeur de grandes jambes bien roulées, sans parler de petits décolletés coquins. Mais ce ne sont pas les filles faciles que rencontrent Abbott et Costello sur Vécus, non, la belle Alita se débrouille aussi bien que n'importe quel ingénieur de la Terre. C'est là que le triangle amoureux s'installe et que Cameron Mitchell, dans la peau du journaliste, sort son baratin pour consoler l'assistante en larmes. La perfidie des Martiens n'est pas sans rappeler que le film est réalisé en pleine guerre froide et que l'ombre du communisme et de ses impitoyables dirigeants plane sur la production Monogram.

Lesley Salender avait réalisé tout plein de westerns et complètera sa carrière prolifique à la télévision. Marguerite Chapman a débutée sa carrière cinématographique dans le serial SPY SMASHER, a jouée aux côtés de Marilyn Monroe et a été souvent vue à la télévision durant les années 60. Si ce n'était d'ennuis de santé, elle aurait joué Rose dans Titanic de James Cameron. Mario Giguère

The FLYING SAUCER - Mike Conrad avec Mikel Conrad, Pat Garrison, Hantz von Teuffen, 1950, États Unis, 69m 

La CIA envoie le playboy millionnaire Mike Trent en mission spéciale en Alaska. En effet, simulant une dépression nerveuse et accompagné d'une fausse infirmière, la belle Vee Langlay, il doit élucider le mystère d'apparitions de soucoupes volantes dans le coin. Si les recherches sont lentes et sans fruit, Mike passe son temps à fumer et à boire. C'est complètement saoul qu'il retrouve un vieil ami qui a probablement la solution du mystère, mais des agents russes sont aussi sur le coup. Car le pays qui contrôlera cette technologie va dominer le monde, ou va à tout le moins dominer le ciel et pouvoir transporter à une vitesse phénoménale ses bombes nucléaires ! Triste perspective !

Mikel Conrad écrit, réalise et joue le rôle principal de ce suspense dont l'élément science fictionnel s'avère malheureusement absent. C'est plutôt un drame d'espionnage sur fond de guerre froide, ainsi qu'un quasi documentaire sur les beaux paysages de l'Alaska. C'est d'ailleurs la seule réalisation de Conrad, il est plus connu comme acteur, ayant notamment apparu dans la version américaine de GODZILLA, UNTAMED WOMEN ou ABBOTT AND COSTELLO MEET THE KILLER. Le rythme est très lent, la caméra s'éternisant sur les décors naturels. Pat Garrison est resplendissante dans le rôle de Vee mais le scénario ne la met pas beaucoup de l'avant. Dommage. La théorie que ces soucoupes volantes étaient une technologie étrangère et une menace militaire a été longtemps explorée par l'armée et ce depuis la première apparition moderne, celle relatée par le pilote Kenneth Arnold en 1947. Ce petit film n'a pas marqué l'histoire et pour cause. Mario Giguère

FRANKENSTEIN 1970 aka FRANKENSTEIN CONTRE L'HOMME INVISIBLE - Howard W. Koch, 1958, États Unis  

Pépé Victor Von Frankenstein revient de loin. Rescapé des forces SS qui l'ont méchamment défiguré pour avoir refusé de collaborer, il se refait une santé en louant son château germanique à une équipe de film pour une somme rondelette. Celle-ci lui permet alors d'investir dans son propre réacteur nucléaire afin de se remettre à l'ouvrage et créer un nouveau monstre. Et alors que l'équipe du film tourne ce qu'elle peut entre quelques jeux de séduction alimentaires, Victor bidouille sa créature dans les sous-sols, s'approvisionnant en matière première auprès de... l'équipe du film elle-même. Après tout, pourquoi se compliquer la vie?

FRANKENSTEIN 1970 n'est franchement pas un bon film. C'est cheap et un peu con, ça tente de profiter du regain d'intérêt envers le mythe grâce aux films de la Hammer (pourquoi donc l'avoir tourné en noir et blanc?), mais ça a le mérite de ne jamais vraiment se prendre au sérieux. Et c'est surtout intéressant parce que Karloff se retrouve pour une fois de l'autre côté du bistouri! Malheureusement pour lui, ce n'est pas pour autant qu'on lui laisse le faciès tranquille puisque de vilaines prothèses viennent lui défigurer le visage. Qu'à cela ne tienne, l'acteur semble prendre un certain plaisir à camper son ancien "père" (ou du moins, un de ses descendants) en cabotinant joyeusement, palpant un cœur à main nu ou tripotant des yeux tout en balbutiant des commentaires soi-disant scientifiques pas toujours crédibles. Le spectacle est tout de même amusant à défaut d'être réjouissant. Quant à la créature, incarnée par le catcheur Mike Lane, elle ressemble à une gigantesque momie (d'où la référence à l'Homme invisible dans le stupide titre français) aveugle - mais très douée dans ses déplacements - qui parvient à faire tomber toutes les filles avec une facilité déconcertante. Le seul problème est qu'elles ne se relèvent jamais... Kerozene

FROM HELL IT CAME aka it Came from Hell - Dan Milner avec Tod Andrews, Tina Carver, 1957, États Unis, Noir et Blanc, 73m

C'est pas la joie pour les résidents d'un petit atoll du Pacifique. D'un côté des indigènes qui enterre leur chef de tribu et exécute d'un coup de poignard en plein coeur, l'innocent qui est sensé être coupable de sa mort (... et qui en fait voulait le guérir); Et de l'autre une poignée de scientifiques américains, sur place pour tenter d'expliquer aux locaux que le nuage radioactif provoqué par l'un de leur essai nucléaire est inoffensif !

Ça ne va pas s'arranger pas avec l'apparition du Tabanga, un monstre qui prend la forme d'un arbre-zombie (eh oui, faut vite courir le voir dans le bestiaire du club, il est assez top) , qui va surgir de terre pour venger la mort de l'innocent Kemo ! A la vitesse d'un escargot au galop, le Tabanga va parvenir à capturer et à tuer tout ce qui court plus vite que lui !!

Les acteurs sont manifestement de second plan et l'aspect du monstre, comme souvent dans ce genre de productions, prête plus à sourire qu'à autre chose. En attendant le réveil du vengeur, qui prend ici la forme d'un tronc d'arbre ambulant et très méchant... l'infortuné spectateur a le droit à de grandes scènes de parlottes interminables sur les bienfaits de la technologie ou sur l'interrogation quant au mode de fonctionnement de la société indigène ! Lorsque l'on rajoute au tableau une petite romance à l'eau de rose entre deux médecins, on aura un aperçu de l'endurance qu'il faudra pour arriver jusqu'au mot " The end ".

Heureusement que l'arrivée du Tabanga parviendra la dernière demi-heure à nous tirer de notre torpeur. Marc Evil

FROM THE EARTH TO THE MOON aka De la Terre à la Lune - Byron Haskins avec Joseph Cotten - George Sanders, Debra Paget, Don Dubbins, 1958. États Unis, 94m

Grande réunion des industriels dont les usines ont marché à plein régime durant la guerre civile américaine. Les marchands d'armes sont appelés par Victor Barbicane (Joseph Cotten) à l'aider à financer ses études sur un puisant explosif, la "puissance X", avec le but ultime de fournir cette arme suprême à tous les pays et ainsi arrêter toutes les guerres. Il est personnellement en conflit avec Stuyvesant Nicholl, qui ne voit que destruction et malheur dans ses projets. L'appel d'un personnage américain important dissuade Barbicane de continuer ses projets, mais il en forme un nouveau: se rendre sur la Lune grâce è la puissance X et le nouveau métal inventé par Nicholl. Ensemble, avec Ben, l'aide de Barbicane et la fille de Nicholl qui s'est faufilé à bord, ils se lancent vers la Lune !

Adaptation très libre du roman de Jules Verne, les connaisseurs déplorent toutes les divergences, dernier film de la RKO Pictures, cette oeuvre de rétro science fiction se distingue par le "réalisme" de son approche et l'absence d'élément fantastique. Pas de Sélénites sur cette Lune et une romance à l'eau de rose dont on oublie les implications. On fait fi des besoins en oxygène de la dame, de son poids dans le calcul de la trajectoire et la consommation de carburant, on ne se préoccupe pas de l'absence de toilettes pour dames ! Plus surprenant est le caractère ultra optimiste de Barbicane, qui affronte continuellement la mort avec sourire et philosophie. Le parallèle est évident avec la guerre froide et l'arme atomique et le débat est toujours actuel: quand tous les pays sans exception auront la bombe nucléaire, aurons-nous la paix ? Il y a donc beaucoup de discussions sur les enjeux de la puissance X. mais le film est fort agréable pour sa vision autre de cette fusée d'une autre époque, ou l'on mange dans le salon et l'on fume un bon cigare ! Il y a aussi cette machine d'accélération censée permettre aux occupants de survivre à la poussée gravitationnelle lors du décollage qui impressionne.

L:e dvd d'Artus offre la version originale avec sous-titres ou la version française. C'est cette dernière que j'ai regardé avec plaisir. Il est un peu triste de penser qu'en 2012, ça fait des années que l'homme ne met plus le pied sur la Lune et que ce n'est plus dans nos préoccupations et nos rêves quotidiens. Joseph Cotten sera entre autre la vedette du Baron Blood de Mario bava tandis que Debra Paget jouera dans deux adaptations d'Edgar Allan Poe: Tales of Terror et The Haunted Palace. Mario Giguère

GIANT CLAW aka The Mark of the Claw - Fred F. Sears avec Jeff Morrow et Mara Corday, 1957, États Unis, 75m

Quand le pilote Mitch McAfee détecte sur son radar une forme de vie aussi grosse qu'un porte-avion et annonce la nouvelle au quartier général, ces derniers tentent sans succès d'investiguer sur la mystérieuse apparition. Mais le non-résultat fait passer McAfee pour un illuminé jusqu'à ce que ses supérieurs ne puissent élucider la raison de plusieurs attaques étranges dans un même secteur. Il se trouve que la Terre est victime d'une attaque par une bête extraterrestre à l'allure d'un oiseau géant composé d'anti-matière. La bête en question a bien l'intention de faire du dommage et c'est sur les épaules de McAfee que repose l'espoir de la Terre pour se sortir de cette impasse.

THE GIANT CLAW était supposé être un film respectable. Mais le producteur Sam Katzman a décidé de laisser les effets spéciaux du film et donc toutes les apparitions du monstre à une petite entreprise mexicaine qui a fait ce que vous pouvez admirer. Probablement parmi les monstres les plus ridicules de tous les temps, cet oiseau ne ferait pas peur à un enfant de cinq ans. Ces yeux de débiles, cette bouche qui prend 10 secondes à s'ouvrir et ce look, absolument affreux. On passe tout le film à regarder ce monstre ridicule et on en vient à plaindre les pauvres acteurs qui n'ont pas su avant la première que le film allait tenir sur les épaules de cette marionnette débile. On compte presque une dizaine d'erreurs de continuité entre les scènes avec les acteurs et celles avec la bête, on réutilise sans vergogne la même scène deux fois ou on réutilise carrément une scène d'un autre film (Earth vs Flying Saucers, du même réalisateur). Une chose est certaine par contre, on ne trouve pas le temps de s'ennuyer, l'Oiseau attaque tout le temps quelque chose et ce pour notre grand plaisir. Que ce soit des parachutistes, un building, un avion, un train où un français, tout le monde y passe. On en vient donc à passer par-dessus l'extrême laideur du monstre et les nombreux moments foireux du film pour tomber finalement en amour avec cette bestiole qui se révèle magnifiquement divertissante et inoubliable. Les acteurs sont sympathiques et Jeff Morrow est très juste dans le rôle principal accompagné de sa sexy coéquipière Mara Corday. GIANT CLAW est donc bien fun, rythmé et drôle à s'en rougir les cuisses. C'est à voir en vitesse, pour amateurs de nanars ou simplement pour passer un bon moment entre amis. Abba

The GIANT GILA MONSTER - Ray Kellog avec Don Sullivan, Fred Graham et Lisa Simone, 1959, États Unis, 74m

Dans une petite ville du Texas, la disparation d'un couple d'ados amène le sheriff du coin à enquêter avec l'aide d'un mécano rebelle mais gentil comme un calinours, chef de son gang de fous de la moto. Après d'autres incidents par contre, nos héros découvrent que les disparitions sont causées PAR UN ÉNORME GÉANT DESTRUCTEUR!!! Et ce dernier, semblant attiré par la débauche, se dirige vers une petite fête dansante.

Je serai bref aujourd'hui car bon, combien même je voudrais, GIANT GILA MONSTER se déguste surtout en images et non en mots. Avec comme effets spéciaux, un gros lézard et beaucoup de maquettes pas très solides, on tente du mieux qu'on peut de rendre ça crédible, évidemment sans succès. C'est tout de même une belle pièce historique, car même le plus casse-gueule des réalisateurs ne s'aventurerait probablement pas où est allé Ray Kellog, qui est surtout reconnu pour son travail comme responsable d'effets spéciaux. Comme le ridicule ne tue pas, Kellog l'a utilisé à fond la caisse dans ce qui évidemment ne fait pas peur, mais fait sourire à toutes les apparitions de notre gros lézard qui n'a pas l'air bien méchant. C'est tout de même assez long quand on entre dans les scènes avec nos acteurs ce qui est très dommage étant donné la courte durée du film. Nanar donc, pas trop mauvais et assez rigolo. Abba

GODZILLA RAIDS AGAIN - Motoyoshi Oda, 1955, Japon 

The first sequel to the hit GOJIRA (1954) was not directed by ISHIRO HONDA, but the special effects are equally impressive, Godzilla and Angilas both look really nasty and mean, rather than the cute, anthropomorhicized kaiju of the late 1960s and 70s. Pilot Kobayashi encounters the creatures after crashing on a remote island and they emerge later to attack and fight in the wreckage of Japanese coastal cities.

It is explained that this is the second Godzilla after the original was destroyed by the Dr Serizawa's oxygen destroyer, the hydrogen bomb is mentioned as a source of blame for the creature's appearance. The miniatures are excellent and there is a lot of action with the moody noirish cinematography adding a crime film ambience (there's even a subplot involving escaped criminals). There's an opressive texture to these early kaiju that the later ones lack. Look out for G's lashing tail and Angilas' bite. Robert Monell

GOJIRA - Ishirô Honda avec Akira Takarada, Momoko KPo,Akihiki Hirata, 1954, Japon, 98m

Des bâteaux disparaissent en mer au large du Japon. Lorsqu'un survivant est retrouvé, il délire et parle d'un monstre géant qui détruit les navires. Le monstre va être aperçu lors d'une terrible tempête sur une île de pêcheurs. Le professeur Tanabe y trouve des traces de radiation, un trilobite (créature disparue depuis des millions d'années) et des empreintes gigantesques. Les anciens du village jurent que Gojira est de retour, un monstre terrifiant, et il leur donnera raison. La créature, probablement réveillée par les tests de bombes atomiques, se dirige vers le pays du soleil levant. Si les autorités vont tout essayer pour le détruire, le professeur Tanabe plaide en vain pour que l'on le sauvegarde et l'étudie. Sa fille, Emiko, est prise bien malgré elle dans un triangle amoureux déchirant. D'un côté son amour de journaliste et de l'autre coté Serizawa, scientifique, qui a toujours cru qu'ils étaient promis un à l'autre. Serizawa a un terrible secret, une arme meurtrière, le destructeur d'oxygène, qu'il montre à sa bien aimée Emiko. Elle trahira son secret lorsqu'elle se rendra à l'évidence, seul le destructeur d'oxygène peut venir à bout de Gojira qui sème la destruction à un rythme effarant. Seruzawa se laissera convaincre bien malgré lui à utiliser sa terrible arme de destruction...

Véritable classique au Japon, Gojira, dans sa version originale, est un drame doublé d'une fable sur les dangers de la recherche atomique et ses répercussions alors récentes. Les apparitions du monstre sont somme toutes courtes, mais on s'attarde sur les résultats catastrophiques. La caméra qui fait son lent traveling sur les scènes de destruction, les cadavres et blessés, pendant que les enfants chantent un requiem pour les victimes est un moment fort. Le triangle amoureux est aussi déchirant, tout comme le dilemme qui frappe Serizawa. Les allusions directes aux américains et les bombes qui ont détruites Hiroshima et Nagasaki en font aussi une oeuvre pamphlétaire qui résonne encore au coeur et au cerveau. Honda à la réalisation est au sommet de son art, ayant travaillé pendant des années sur des films de guerre, expérience qui le sert bien. Idem pour Tsuburaya aux effets spéciaux, qui mélange les techniques avec bonheur. La musique d'Akira Ifikube nous offre des thèmes forts et évocateurs qui seront revisités tout au long de la série de suites. Les acteurs, certains ayant oeuvré sur les classiques de Kurosawa, sont remarquables.

Un classique, un des meilleurs films de monstres, justement parce qu'il est partie prenante et accessoire du film. Aucun autre des Godzilla qui suivra n'aura l'ambition de celui-ci. À voir, surtout pour ceux qui ne connaissent que la version américanisée. À noter que la version vue en France contient moins de scènes de Raymond Burr et plus de métrage original. Mario Giguère

The H MAN aka L'Homme H aka Bijo to ekitai ningen - Ishirô Honda avec Yumi Shirakawa, Kenji Sahara, Akihiko HirataIshirô Honda, 1958 Japon, 86m

Lorsque les forces policières voient littéralement disparaître un homme qui s'apprêtais à s'enfuir avec des narcotiques, ils ne retrouvent que ses vêtements au sol. La police de Tokyo interroge la copine du disparu, chanteuse de cabaret, sans succès, elle n'a aucune idée de ce qui a pu se produire. Un jeune scientifique va débarquer au commissariat avec une théorie un peu excentrique. De récents test de bombe H dans l'océan pacifique auraient contaminé l'équipage d'un navire. Les marins ont disparu, ne reste que leur vêtements. Des apparitions de créatures difformes qui brillent sèment la panique en ville.

Vu il y a plusieurs décennies sur une vidéocassette à rabais, je gardais un bon souvenir du film, mais la qualité de l'image n'était pas au rendez-vous. Quel bonheur de voir la sortie récente en Blu-ray, superbement restauré. Sorti trois mois avant The Blob et un an avant Caltiki Monstre Immortel, les origines de la transformation des hommes n'est pas sans rappeler les tests de l'époque ou les origines de Godzilla. Si le matériel publicitaire pouvait laisser croire que l'on voyait les visages humains des créatures, il n'est est rien. Ces êtres difformes sont rapidement une menace pour la ville, se multipliant par simple contact. Les scènes de cabaret sont l'occasion de danses lascives qui peuvent surprendre. Le ton est on ne peut plus sérieux et on suppose que le scientifique qui protège la belle chanteuse pourra la revoir avec plaisir quand tout sera terminé. Époque oblige, on démarre tranquillement après l'étonnant début et on débouche dans la dernière partie avec un combat acharné et spectaculaire. Une belle réussite pour la Toho et le réalisateur Ishirô Honda.

Programme double avec Battle in Outer Space sorti chez Mill Creek Entertainment. Mario Giguère

HALF HUMAN aka MONSTER SNOWMAN - Kenneth G. Crane/ Ishirô Honda avec John Carradine, 1957, Japon/EtatsUnis

Un scientifique américain ( John Carradine ) raconte à deux de ses collègues l'expédition japonaise qui a amené la capture d'un Yeti de 9 pieds. Il en a pour preuve le corps du fils de Yeti, tué par des promoteurs qui essayaient de le capturer. La colère de la créature père sera immense et la tragédie totale.

Comment un film japonais de 93 minutes devient un film américain de 68 minutes ? En tournant toutes ces scènes avec John Carradine pas dessus le marché ? En fait Carradine raconte tout le film , il n'y a aucun dialogue japonais, pas même de doublage sur aucune scène. Il reste que les scènes originale sont assez fortes pour mériter le détour. La créature est bien réalisée et bien filmée, tout comme le magnifique décor qui lui sert de refuge. La version originale est malheureusement non disponible, le peuple qui, dans le film, vénère et craint le Yeti, étant en fait fort fâché d'avoir été présenté comme des primitifs proche des tribus de l'âge de pierre. Dommage pour les cinéphiles. Mario Giguère

HAVE ROCKET, WILL TRAVEL aka Objectif Venus - David Lowell Rich avec Moe Howard, Larry Fine, Joe DeRita, Anna-Lisa, Robert Colbert, 1959, États Unis, 76m

Comme Abbot & Costello en 1953, les Trois Stooges sont des concierges pour la NASA qui se retrouvent, suite à une série d'imbroglios, sur une fusée en direction de Venus. Ils y rencontrent une licorne qui parle, une araignée géante qui crache le feu, un robot-ordinateur mégalomane qui les réduit en miniatures et fabrique des robots facsimilés à leur image. Tout ça parce qu'ils voulaient simplement aider la gentille Dr. Ingrid Naarveg dont s'est épris son collègue le Dr. Ted Benson.

Ayant retrouvé un public jeune lorsque leurs courts métrages furent diffusés è la télévision, les 3 Stooges ont enfin droit à un premier long métrage. Beaucoup plus sages que dans leur belles années, ils se frappent moins. Dans un motif qui reviendra constamment, ils vont aider un couple à se former, Mais ce sont bien eux les vedettes et leur passage sur Venus est on ne peut plus loufoque, à commencer par une licorne des plus pacifique qui les aident à s'y retrouver. On ne sent pas de gros budget avec un robot en forme de boîte avec de multiples bras qui s'agitent tout le tour. Tout ça n'empêche pas le film de se retrouver sur la liste des 500 films nominés parmi les plus drôles du cinéma américain par la American Film Institute en l'an 2000. Mario Giguère

 

THE HEAD aka La FEMME NUE ET SATAN aka Die Nackte und der Satan aka A HEAD FOR THE DEVIL aka THE SCREAMING HEAD - Victor Trivas avec Horst Frank, Karin Kemke, Michel Simon, Helmut Schmid, Christiane Maybach, 1959, Allemagne, 92m

Un professeur de médecine recrute un nouvel assistant pour poursuivre ses expériences sur la vie d'organes séparés du corps grâce au "sérum Z".

Seulement le vieux professeur, magistralement interprété par... Michel Simon (??!) est malade du coeur. Il propose donc à son assistant de l'opérer grâce au coeur d'un jeune accidenté.

Seulement voila, ça tourne mal et l'assistant se contente de lui couper la tête et de la maintenir en vie dans une bassine, notamment pour lui soutirer la formule du sérum Z.

Emporté par son élan, il transférera également la tête d'une malheureuse nonne bossue sur le corps parfait d'une danseuse de cabaret. Tout cela, bien sûr finira tragiquement.

En somme, un très bon film, une bonne histoire à laquelle Stuart Gordon et son Réanimator peuvent dire merci, de bons acteurs (Michel Simon est très bon en tête coupée), et un zest infime d'érotisme (pour l'époque bien sûr). Franfran

Le Dr Abel a inventé un sérum qui conserve les organes vivants après la mort, y comprit la tête d'un chien qui lui a servi de cobaye. Se sachant proche de la mort à cause de son coeur défaillant, il demande à son assistant Burke et au docteur Ood, de lui greffer un coeur. Ood a d'autres ambitions et il  garde la tête d'Abel en vie, voulant connaître la formule du sérum. Ood n'a pas peur de tuer ceux qui  se retrouvent sur son chemin et il veut maintenant coller la tète d'une belle femme, Irene, dont il est tombé amoureux et qui a un corps déformé, sur le corps d'une vedette de cabaret. 

Trois ans avant The Brain that Wouldn't Die et longtemps avant les greffes possibles aujourd'hui, cette histoire de savant fou est des plus démoniaque. En ajoutant un triangle amoureux, une blonde qui travaille dans le burlesque et qui aime trop l'alcool, une bossue et la tête de Michel Simon, dans un noir et blanc efficace, on a droit à tout un cocktail. Michel Simon, comme beaucoup d'autres acteurs avant et après lui, a cru naïvement que personne ne s'intéresserait à ce petit film. Il s'est trompé. Je n'ai pas reconnu le regretté jeune Horst Frank (Le Chat à neuf Queues, L'Oeil du Labyrinthe, The Etruscan Kills Again), ici aux sourcils diaboliques, très actif à la télévision pendant sa longue carrière. Le trucage de la tête sans corps est réussit. Le réalisateur Victor Trivas a été surtout actif en tant que scénariste et n'a réalisé que cinq films, celui-ci étant le dernier. Dommage pour nous. Je suis bien content d'avoir enfin vu celui-ci. Mario Giguère

EL HOMBRE QUE LOGRÔ SER INVISIBLE aka The New Invisible Man - Alfredo B. Crevenna avec Arturo de Cordova, Ana Luisa Peluffo, Raul Meraz, 1958, Mexique, 96m

Carlos est faussement accusé de meurtre dans ce qui a toutes les apparences d'un coup monté. Détenu en prison, il reçoit l'aide inespérée de son frère Luis qui a réussit à créer un sérum qui rend les animaux invisibles. Avec la complicité de sa fiancée Beatriz, Carlos va donc sortir incognito de prison, invisible, et va débuter sa propre enquête pendant que la police est constamment sur les traces de Beatriz et Luis, certain que Carlos va les contacter. Pendant ce temps Luis cherche désespérément l'antidote qui permettrait de redonner la visibilité et se rend compte que ses sujets animaux deviennent agressifs. Carlos sombre dans la folie et est maintenant une menace pour tout le monde.

Clairement inspiré par les films de la Universal, y compris la sortie deux ans plus tôt de Abbott and Costello meet the Invisible Man. Alfredo B. Crevenna a souvent touché au fantastique durant sa longue carrière, il se tire bien d'affaire malgré un budget visiblement plus restreint qu'à Hollywood. Moins d'effets spéciaux, donc, et lorsque Carlos a envie que sa fiancée le voit, il utilise le maquillage, parfait, puisqu'il permet à l'acteur de jouer au naturel pendant quelques minutes. la différence d'âge entre les fiancés étonne, la belle Ana Luisa Peluffo étant plus jeune de plus de vingt ans  que son partenaire, mais personne ne le souligne. Elle est fort mignonne et très en amour, ne laissant jamais tomber l'homme de sa vie, envers et contre tout. Si on est loin de la maîtrise de James Whale et de ses effets plus audacieux, ce petit film vaut le détour, surtout pour Peluffo, resplendissante. Mario Giguère  

The HIDEOUS SUN DEMON - Robert Clarke avec Robert Clarke, Patricia Manning, Nan Peterson, 1958, États Unis, 74m

Gilbert McKenna travaille dans son laboratoire lorsqu'il lui arrive un accident malencontreux. Irradié par un isotope récemment découvert, il est envoyé d'urgence à l'hôpital. Curieusement, il a l'air en pleine forme, mais lorsqu'on l'amène se reposer au soleil, il se transforme en homme lézard ! A l'abri du soleil, il retrouve forme humaine, mais il sait qu'il doit éviter désormais toute exposition au soleil, à tout le moins jusqu'à ce qu'on trouve un remède à sa situation. Tristounet et un peu alcoolique, il sort désormais la nuit et s'entiche d'une jolie blonde plantureuse qui chante dans un petit bar. Ils partent faire une balade en voiture et Gilbert oublie que le lendemain matin le soleil va revenir. Ses attaques sont de plus en plus rapides, son caractère métamorphosé de plus en plus violent et constamment, il trouve toujours le moyen de sortir la nuit et oublie le soleil.

Robert Clarke, prolifique acteur que l'on retrouve dans plusieurs films de genre, signe ici sa seule réalisation. Curieux scénario qui met en vedette un scientifique quasi alcoolique dont le triste sort n'est pas sans rappeler le Loup-garou de Lon Chaney Jr, inversé, c'est à dire qu'ici c'est le soleil qui lui est fatal. Si son assistante est visiblement amoureuse de lui, il ne semble rien voir et court après une blondinette aux moeurs discutables, qui a déjà un petit ami jaloux ! On ne peut pas dire que le scénario essaie de rendre le personnage sympathique, loin de là. En se rapprochant de la finale, Gilbert trouve une comparse temporaire en une petite fille qui le découvre et lui fait confiance, mais ca ne durera pas. La fin n'est pas sans rappeler de loin un King Kong qui grimpe son édifice pour finalement en retomber. Outre un costume qui fait de l'effet, on notera qu'une partie de la musique, efficace, sera reprise par George Romero pour son Night of the Living Dead. Un film qui laisse surtout en souvenir son monstre bien foutu. Mario Giguère

INVADERS FROM MARS aka Les Envahisseurs de la Planète Rouge aka L'Attaque des Martiens - William Cameron Menzies avec Helena Carter, Arthur Franz, Jimmy Hunt,1953, États Unis, 84m

Un gamin féru d'astronomie observe en pleine nuit orageuse une soucoupe volante atterrir non loin de la demeure familiale. Légèrement paniqué, il se rue dans la chambre de ses parents, réveil son ingénieur de papa et lui explique les faits. Intrigué, le père revêt une jolie robe de chambre, se rend sur les lieux du crash puis&ldots; disparaît. Au petit matin, il revient quelque peu transformé: le gentil papa attentionné s’est mystérieusement changé en sombre brute, un être vil et vide d’émotion. Et par hasard, le fiston découvre qu'il porte une étrange cicatrice au niveau de la nuque. Complètement flippé, il alerte la police, puis l'armée, et découvre alors avec l'aide de ses vrais amis et des gentils militaires qu’un vaisseau martien s’est dissimulé sous la surface de la Terre et que ses occupants kidnappent les gentils humains pour en faire des sbires au service du péril rouge, des automates contrôlés via un émetteur implanté dans la nuque.

INVADERS FROM MARS est un des premiers films à illustrer la menace communiste via un sujet de science fiction. Le choix de la planète rouge est on ne peut plus explicite, mais les envahisseurs extraterrestres n’ont finalement pas grand-chose d’effrayant&ldots;. Et sans doute que l’Américain moyen de l’époque aurait été plus effrayé en croisant un citoyen moscovite que ces êtres bedonnants au soyeux pelage vert plein de plis, à la fermeture éclaire dorsale et à la démarche gauche. Munis de deux bras terminés par trois gros doigts boudinés, leur grande taille est merveilleusement simulée par l'utilisation de doublures naines ou pré pubères, déguisées en soldats américains et se tenant à proximité des bonshommes verts dans les plans larges. Quant à leur chef, il s'agit d'une sorte de fœtus vert à grosse tête prisonnier d'un aquarium.

Les décors sont tantôt minimalistes (voir le commissariat de police aux murs d'une blancheur immaculée), tantôt psychotroniques (la galerie souterraine creusée par rayons infrarouges martiens), tantôt les deux à la fois (l'intérieur du vaisseau au look très épuré). Ceci est dû à une pré production prévoyant un tournage en 3D ; idée qui dû être abandonnée au moment de la production. Afin de donner un minimum d’ampleur épique à tout cela (et surtout pour compenser un manque de moyen évident) Menzies affuble son film de quelques stock shots de tanks de l'armée américaine faisant feu sur une cible indéfinie (du moins dans le contexte du film), et n'hésite surtout pas à réemployer le même plan à plusieurs reprises. Autant de maladresses qui rendent le film plaisant au moment du visionnement, bien qu’objectivement, le résultat reste bancal. A cela s’ajoute un gamin héros insupportable, et un plutôt déconcertant. Tobe Hooper en tirera un remake en 1986, identique en tous points, excepté en ce qui concerne le look des martiens qui ressembleront à de grosses patates sur pattes.

Il semblerait que la version européenne du film sortie en 1953 ne contienne pas le final **** SPOILER ALERT **** dans lequel le gamin se réveille, nous infligeant la triste découverte que le film n'était que l'illustration de son rêve. Mais... soudain apparaît une soucoupe dans le ciel étoilé..... **** END SPOILER ****. Kerozene

Le petit David McLean se réveille en pleine nuit pour observer le ciel avec son télescope. Malheureusement il n'a pas fermé la sonnerie de son cadran assez rapidement et ses parents se réveillent, confus, et la mère de semoncer père et fils. C'est quelque chose de bien différent qui le tire de son sommeil plus tard, car il voit descendre derrière chez lui une soucoupe volante. Son père ira voir dans le champ, après avoir rendormi son fils et rassuré son épouse. Le lendemain matin, Madame appelle la police car Monsieur McLean n'est toujours pas revenu. Voilà que les policiers sont sceptiques et qu'arrive le bonhomme, qui a un curieux air. Fiston va se rendre compte rapidement qu'il est arrivé quelque chose à papa, surtout qu'il a maintenant un objet d'implanté dans le cou ! Et Maman de subir le même sort. Notre jeune aventurier va voir la police et demande à parler au chef, mais ne réussit qu'à se retrouver en cellule, car les adultes semblent changer un après l'autre. Heureusement une psychologue est appelée pour rencontrer le marmot et comme son copain à elle est astronome, elle se rend compte que l'histoire incroyable est peut-être plausible. Rapidement l'armée s'en mêle ! Car il y a bel et bien une invasion martienne ! Sacrebleu !

Voilà un petit film qui ne cesse de se bonifier avec le temps. Évidemment le réalisateur aux multiples talents nous en donne beaucoup avec un budget loin des trésors actuels. L'atmosphère onirique se justifiera, mais on ne peut que trouver remarquable la scène du poste de police, un immense décor blanc ou ne trône que le bureau du réceptionniste, irréel. Si les martiens ont l'air de brutes maladroites dans des pyjamas verts à longues pattes, leur patron, une tête sans corps avec des tentacules fascinantes, est un icone dans le genre. Jimmy Hunt est excellent dans le rôle du jeune héros et Helena Carter dans celui du Dr Pat Blake l'est tout autant et fort jolie dans son costume blanc. L'astronome a l'air d'un drôle de scientifique quand il énumère une série de théories sur la vie dans notre système solaire et il est surprenant de le voir sortir des modèles réduits de tous les modèles de vaisseaux spatiaux aperçus à l'époque. Le film se déroule à un rythme rapide, pas de temps mort, et l'armée ne tergiverse pas pour se mêler de l'affaire. La vision des hommes qui disparaissent dans le sol ou la petite voisine, sous influence, qui met le feu çà sa demeure, devaient faire leur effet sur les gamins des années 50. Bref, que du bon et un autre film dont le remake de Tobe Hooper laisse à désirer par comparaison.

Offert en version originale, sous-titrées ou en français, c'est cette dernière version, fort bonne, que j'ai regardé sur le dvd d'Artus Films. J'ai été surprit de voir une fin alternative qui est vraiment différente et étonnante. Un must pour amateur de science fiction. Mario Giguère

INVASION OF THE SAUCER MEN aka INVASION OF THE HELL CREATURES aka SPACEMEN SATURDAY NIGHT - Edward L. Cahn, 1957, États Unis

Un samedi soir, un couple de jeunes voit sa soirée romantique perturbée par l'arrivée d'une soucoupe volante bleue pleine de petits hommes verts à tête de choux - pour un film en noir et blanc, ça commence très fort. Ces envahisseurs hauts comme trois pommes attaquent hommes et vaches (!) via des épingles surgissant du bout de leurs doigts afin d'injecter dans le corps de leur victime une forte dose d'alcool! Malheur à celui qui aura picoler avant sous peine d'overdose... Bien évidemment, les adultes ne croient guère à leur histoire et l'armée tente comme elle peut, c'est à dire difficilement, de dissimuler la présence d'extraterrestres. Seule la persévérance de nos jeunes tourtereaux, de leurs amis flirtant à la belle étoile et de leur cabriolet prénommé Elvis viendra à bout des nabots de l'espace!

Cette production AIP est un classique de la SF des années 1950 tellement populaire qu'en le regardant pour la première fois, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu. Le film ne se prend pas la tête une seconde et fait preuve d'un humour bon enfant un rien moralisateur qu'on lui pardonne volontiers(l'alcool, c'est pas bien). Le film était clairement destiné aux drive-in remplis de jeunes ne sortant que très rarement du droit chemin et les brosse dans le sens du poil en évitant d'attaquer sérieusement les autorités, qu'elles soient parentales, policières ou militaires. Il est évident qu'aujourd'hui, l'intérêt principal réside en la présence des gnomes extraterrestres dealers d'alcool incarnés par des enfants vêtus de pyjama moulant et portant une gigantesque tête veineuse aux yeux globuleux, masque apparemment lourd et pénible à porter, surtout lorsqu'il s'agit de courir en pleine nature... Certains plans s'avèrent même étonnamment sanglants (toutes proportions gardées, nous sommes en 1957), comme lorsqu'un des envahisseurs perd une main (munie d'un oeil !) qui va se balader dans la nature, ou lorsque l'un d'eux s'attaque à la vache du paysan du coin et qu'il se fait crever un oeil d'un coup de corne. Kerozene

This ISLAND EARTH aka Les SURVIVANTS de L'INFINI - Joseph M. Newman, 1955, États Unis

Le début est plutôt réussi. C’est un film qui a manifestement bénéficié d’un budget important, les acteurs sont  bons, il règne un sens of wonder pas déplaisant du tout. Hélas, le film s’encroûte terriblement dès qu’on pénètre dans le vaisseau spatial en route vers Metaluna. Plus grave encore, il n’y a plus d’histoire. Fini. Sur Metaluna, il  ne se passe presque rien, sauf la menace d’un mutant. Un seul pauvre mutant, finalement pas tellement dangereux après tout. Mais bon, il baigne sur toute la séquence finale une aura surréaliste qui m’a plu ; il se dégage une certaine grandeur dans la destruction lente et implacable de la planète. En bout de ligne, une expérience curieuse  que le visionnement de ce film qui a tout de même beaucoup influencé le look des films de SF jusqu’à 2001 et bien sûr Star Wars. Joel Champetier

IT CAME FROM BENEATH THE SEA - Robert Gordon avec Kenneth Tobey, Faith Domergue, Donald Curtis et Ian Keith, 1955, États Unis

1955. L'Amérique se remet lentement des combats meurtriers qu'elle a du endurer contre les cannibales nord-coréens. Pour assurer la sécurité du Monde libre ainsi que celle de la côte Ouest de leur continent, les États-Unis d'Amérique se doivent de surveiller les eaux internationales afin de faire sauter des navires de guerre chinois, nord-coréens, soviétiques ou canadiens.

Un militaire de carrière (Rouen, Gettysburg, El-Alamein, Berlin, Kaboul), allié de son réservoir féminin et d'une bande de scientifiques (un seul nous sera réellement dévoilé sous un angle humain), devra affronter une gigantesque pieuvre armée de tentacules monstrueux qui tentera de détruire le Golden Gate Bridge.

Monument de l'âge d'or cinéma de science-fiction américain, IT CAME FROM BENEATH THE SEA n'est pas sans rappeler le joli KING KONG d'Ernest B. Schoedsack, sans le singe géant ni l'intrigue amoureuse entre le poilu simiesque et Fay Wray et ni l'exposition finale à New York. Par contre, sous un œil critique et bien aiguisé, il devient évident que l'entité tentaculaire n'est rien d'autre qu'un King Kong des profondeurs marines.

Réalisé dans des décors d'un rouge délirant, l'œuvre a été tournée en noir et blanc, apportant un propos véritablement alarmiste (il est évident que cette " bibitte " représente l'idéologie Marxiste à son meilleur et, que ses poulpes, elles, sont les colonnes de l'U.R.S.S.) et terrifiant. Non seulement film-politique, IT CAME FROM BENEATH THE SEA ne laisse pas pour autant l'amateur de sensations fortes en manque : avalanche de trucages fascinants, poursuites maritimes prodigieusement montées, dialogues très " je te crisse mon poing sur le nez " ainsi que plans bouleversants d'un San Francisco persécuté par la dévastation.

Alors s'il s'agit à la fois d'un thriller politico-horrifique, il ne faut pas laisser de côté qu'il y a aussi un zeste de pamphlet écologique dans tout ça. Je vous laisse chercher ça tout seul, question de ne pas vous enlevez tout plaisir d'analyses cinématographiques.

Conçus par le grand Ray Harryhausen, les trucages sont absolument saisissants de réalisme. Il faut voir ces tentacules envahir San Francisco, allez chercher son maïs soufflé dans le four à micro-onde (brûlé dû au fait qu'il a éclaté 6min et qu'on ne doit pas dépasser 3m30) et revenir pour se rendre compte de la dévastation des lieux: le chien a uriné sur le divan et Matisse n'a pas pensé enterrer son gros caca dans le sable gris de sa litière.

Kenneth Tobey (que l'on reverra 35 ans plus tard dans l'inoubliable GREMLINS 2 : THE NEW BATCH) livre le plus grand rôle de sa carrière.- Choucroute Melba

(10) IT CAME FROM BENEATH THE SEA 

É.-U. 1955. Drame d'horreur de R. Gordon avec Kenneth Tobey, Faith Domergue et Donald Curtis.- Traitement magistral d'un sujet à connotations politiques aux résonances universelles. Rythme vif, alerte, entraînant et soutenu. Recherches réussies du côté du montage et des effets spéciaux. Mise en scène fort brillante. Images d'un lyrisme indéniable. Interprétation authentique.

Tout ce qui vient de la mer n'est pas nécessairement bon. C'est l'exception qui confirme la règle: j'aime tous les autres films avec de l'animation de Ray Harryhausen, mais celui-ci, son premier ?, est long, mais long et plate. Les tentacules sont rares, trop rares. Seule Faith Domergue est très intéressante dans son rôle de scientifique. Vivement un site web consacré aux femmes scientifiques ! Mario Giguère

IT, THE TERROR FROM BEYOND SPACE - Edward L. Cahn, Marshall Thompson, Kim Spalding, 1958, États Unis, 69m

Un vaisseau spatial revient de Mars avec à son bord le survivant d'une expédition précédente. Il est soupçonné d'avoir tué tous ses confrères, mais il jure qu'une créature les a anéantis. Durant le voyage, la créature qui est à bord, fera manger de la misère rouge à ces sales terriens !

Un petit classique que je n’avais toujours pas vu, l'autre film qui a inspiré les scénaristes d'Alien, mais moins bien que Space Vampires. Le monstre est gros et caoutchouteux et on le voit très bien, le vaisseau est plus petit que les vastes espaces du véhicule de Bava ! Les femmes sont nunuche et servent le café. Les casques pour sortir dans l'espace ont l'air de casques de soudeurs recouverts de tissus, je vous le dis. L'huis clos fonctionne bien et on ne s'ennuie pas. Un bon moment pour les nostalgiques des années 50. Mario Giguère

Ce film, qui a vraisemblablement inspiré ALIEN, n'est pas très intéressant. Le scénario frôle le ridicule et c'est la même chose pour la piètre performance des acteurs. Le huit-clos ne fonctionne pas du tout et la réalisation se prend beaucoup trop au sérieux (disons que l'on est loin du très bon INVASION OF THE SAUCER-MEN du même réalisateur). Et que dire des moyens pris pour "maîtriser" le monstre: chocs électriques par ici, grenade par-là... on ne manque pas d'imagination.

C'est lourd et on s'ennuie. Mathieu Prudent

KILLERS FROM SPACE - W. Lee Wilder, 1954, États Unis 

Peter Graves (MISSION IMPOSSIBLE) interprète un savant qui étudie les conséquences et effets de tests nucléaires. Son avion s'écrase justement et l'on retrouve le pilote mort, mais pas de traces du docteur. Il réapparaît plus tard à la base de l'armée, amnésique. Les enquêteurs soupçonnent une traîtrise et il y a bien anguille sous roche. Après que celui-ci aie volé des documents relatifs aux derniers essais, il est rattrapé et soumis au sérum de vérité. Une vérité difficile à croire. Depuis des siècles, des extraterrestres sont sous de milliers de pieds sous la terre, prêts à conquérir la planète avec une armée d'insectes géants. Les militaires s'efforcent de ne pas rire, mais le sérum ne pouvait pourtant pas lui permettre de mentir...

J'ai tellement vu de photos de ces vilains aux yeux de balles de ping pong en pyjama que je croyais avoir vu le film. Erreur. Ce qui frappe, outre les yeux globuleux et les sourcils fournis sortis des Marx Brothers, c'est la naïveté des autorités, réelle, qui envoyaient des soldats, témoins des tests de bombe et plus tard tous morts de cancer ! Peter Graves doit être louangé pour avoir gardé son sérieux lors du tournage, devant de supposés insectes géants, il se prend la tête, incrédule, nous on rigole, et devant ces créatures de l'espace qui laissent bouche bée.

Wilder a aussi signé PHANTOM FROM SPACE et le ridicule SNOW CREATURE. Ses films ont de bonnes intentions, mais les résultats, qui méritent le détour, ont une valeur plus psychotronique et sont aujourd'hui plus ridicules qu'autrechose. Mario Giguère

The KILLER SHREWS - Ray Kellogg, 1959, États Unis 

Un capitaine de navire qui a racheté une série de contrats débarque pour la première fois sur une île perdue pour y amener les provisions commandées. Malheureusement la tempête qui approche le force à y passer la nuit, ce qui déplait à la fille du professeur qui comptait repartir avec le bateau. Il adonne que son professeur de père et son équipe, cherchant le moyen de réduire les humains à une taille qui permettrait de nourrir deux fois plus de monde avec la production alimentaire actuelle, ont créé 200 musaraignes géantes qui dévorent tout la nuit venue. Comment quitter l'île ? Pourquoi la fille a un accent suédois ? Pourquoi le matelot noir est-il le premier à se faire dévorer ? Pourquoi les Killer musaraignes ressemblent à s'y méprendre à des chiens sur lesquels on a mis des bouts de tapis ?

Je n'avais jamais regardé avant ce classique de film à micro budget aux bandes annonces psychotroniques à souhait. Finalement on ne s'ennuie pas trop, la séquence de départ de l'île est plutôt tordante et l'accent suédois charmant. Une petite série B somme tout bien agréable. Mario Giguère

KING DINOSAUR - Bert I. Gordon avec William Bryant, Wanda Curtis, Douglas Henderson, Patti Gallagher, Marvin Miller, 1955, États Unis, 60m

Surprise, une nouvelle planète arrive dans notre système solaire et s'installe assez près pour que l'on puisse envisager s'y rendre ! Construction de la fusée et choix de l'équipage, deux hommes et deux femmes, tous spécialisés pour explorer celle qui a été baptisée Nova. La planète avec de la végétation et de l'air renferme des animaux de divers continents et l'équipe adopte un petit ours. Attaque de serpents, de crocodile ou encore d'insecte géant, tout cela est oublié quand on veut explorer une île au large du continent. La terre aride recèle une foule de bêtes préhistoriques dont un King Dinosaur ou Tyrannausaurus Rex qui attaque les explorateurs. On ne voit qu'une solution en vue, se servir de la bombe atomique de secours ! Arrrghhhh !!

Second film pour Bert I Gordon, qui se spécialisera dans les créatures géantes, ici avec l'aide du One Million B.C. de 1940, mais aussi de tout un tas de stock-shots que l'on devine çà chaque fois que nos héros ne sont pas devant la caméra. Le d.but a carrément l'air d'un documentaire industriel, un peu pas mal farfelu, sur l'élaboration de la fusée. Les quatre scientifiques choisit ont peut-être les compétences respectives en médecine, biologie, géologie et tutti quanti, mais pour el sang froid que l'on imagine nécessaire pour l'emploi, on repassera. Les femmes crient devant le moindre animal, la blonde titille son futur mari et le met dans le pétrin, bref, les règles élémentaires de la sécurité sont ignorées en long et en large. La vision tardive des prétendus dinosaures en fera rigoler plus d'un, ébahis devant ces lézards légèrement maquillés qui veulent manger de la chair fraîche. L'utilisation de cette bombe atomique laisse bouche bée et achève le spectateur qui pourra y voir un autre exemple de l'approche bulldozer typiquement d'une certaine époque américaine. Tout ceci étant dit, l'exotisme rococo de la chose va en satisfaire plus d'un. Mario Giguère

KRONOS - Kurt Neumann avec Jeff Morrow, Barbara Lawrence, John Emery, 1957, États Unis, 78m

Leslie Gaskell travaille tard le soir dans son bureau, entouré de son assistant Hubbell et de son assistante Vera. Ils découvrent un nouvel astéroïde qui se met à bouger avant que l'on lui ait trouvé un nom. L'ordinateur, "Susie", confirme que l'objet devrait entrer en collision avec la Terre dans à peine quelques heures, le temps que les journaux sortent et que la panique s'empare de l'Amérique. Heureusement et curieusement, elle change de trajectoire à la dernière minute, tombant dans l'océan pacifique, près de Mexico. Ni une, ni deux, l'équipe part à la recherche de l'objet cosmique. Une étrange lueur flotte sur l'océan et le lendemain matin est apparu un immense objet de métal, qui sera surnommé Kronos. Le Patron de Gaskell, dont l'esprit a été possédé par un extraterrestre atterrit plus tôt, profite de sa position importante pour recenser les sources d'énergie les plus proches, centrales électriques et atomique. Il commande à Kronos, engin spécialement conçu pour accumuler de l'énergie, vitale pour sa planète d'origine, de siphonner ces endroits, ce qui les laissera totalement détruits. Le Dr Gaskell doit comprendre comment fonctionne Kronos et trouver le moyen de l'arrêter avant que la civilisation, telle qu'on la connait, ne disparaisse !

Voici un film qui se bonifie à la seconde écoute. L'accumulation et le réarrangement des motifs du genre bien établi laissent apparaître des surprises notables. L'utilisation d'électrochocs sur le patron lui aide à retrouver momentanément sa personnalité, mais se justifie par la nature de cette race de l'espace, parce qu'en fait ce traitement brûle toujours des cellules du cerveau qu'il court-circuite, mais notre boss n'est plus tout à fait lui-même. L'assistante de Gaskell, fort jolie, s'ennuie visiblement face au désintéressement de son grand bonhomme obsédé par son travail, mais elle n'hésite pas à le courtiser ouvertement, le demandant en mariage, ce qui est rare à cette époque. On remarque que c'est lorsque la belle enfile son maillot de bain pour se tremper dans l'océan que le monstre mécanique se réveille, un coïncidence ou un clin d'oeil très Freudien, à vous de choisir. Quand à Hubbell et "Susie", ils sont la présence "légère", l'élément comique qui ne détonne pas trop, pour une fois. L'immense tour qu'est ce Kronos impressionne, sauf lorsqu'elle avance, avec une animation plus rigolote qu'effrayante. Quelques scènes de foules sont bien mises en scène et l'ensemble est assez efficace. La musique de Paul Sawtell et Bert Shefter est prenante.

On se demande parfois si Jack Kirby et Stan Lee ne se sont pas inspirés du film et de son idée centrale pour créer le célèbre Galactus, le dévoreur de planètes. Mario Giguère

The LOST CONTINENT - Sam Newfield avec Cesar Romero, Hillary Brooke, Chick Chandler, John Hoyt, Acquanetta, États Unis, 80m

Le major Joe Nolan (Cesar Romero) est appelé à diriger une équipe qui doit partir récupérer la boîte noire d'un missile nucléaire qui est tombé au sol, avant qu'un autre pays ne le trouve et s'empare des secrets de sa technologie. L'avion avec tout ce beau monde va tomber en panne et atterrir en catastrophe sur une petite île du pacifique et, armés de compteur Geiger et sur les conseils des habitants, ils vont gravir les parois d'un plateau sur lequel se trouverait l'objet recherché. Surprise, il y a des animaux préhistoriques, de véritables dinosaures sur ce "continent perdu". C'est donc sous cette menace constante qu'ils doivent retrouver la fusée le plus rapidement possible.

Si on a droit aux tentatives de conquêtes féminines du major et à une belle sauvageonne sur l'île, en l'occurrence Acquanetta, c'est une troupe pleine de testostérone qui constitue cette équipe de recherche. Entre le Major qui s'affirme à toute occasion, les scientifiques dont le principal est d'origine allemande et suscite la méfiance, sans parler du faire valoir comique, l'aventure est menée à bon rythme par Sam Newfield, prolifique réalisateur de série B. Le film tourné en noir et blanc devient teinté de vert sur le plateau, une idée simple qui fait son effet. Ses dinosaures en animation image par image sont le fruit d'Edward Nassour, un technicien peu connu comparé aux Willis O'Brien, Ray Harryhausen et autres artistes renommés. Pour cause, ses animations sont très limitées, mais sympathiques. On le retrouvera chargé des effets spéciaux sur la version américaine de Godzilla Raids Again et surtout à l'animation et à la réalisation de THE BEAST FROM HOLLOW MOUNSTAIN. Un autre film agréable à voir, mais qui n'a pas marqué l'histoire du septième art. Mais l'amateur de dinosaures saura apprécier ces scènes peu vues et la présence de Romero et des acteurs vétérans assure un visionnement qui vaut le détour.

On ne peut évidemment passer sous silence l'influence du roman d'Arthur Conan Doyle THE LOST WORLD, ou les romans d'Edgar Rice Burroughs et on se rappellera aussi du futur film de la Hammer au nom identique qui offrait des créatures et un scénario fort différents cette fois. Mario Giguère

The MAN FROM PLANET X - Edgar G. Ulmer avec Robert Clarke & Margaret Field, 1951, États Unis, N&B, 73m 

Un professeur et sa fille, perdus dans un observatoire minuscule dans un coin perdu d'Angleterre, ont découvert que la planète X se rapproche de la terre. Un journaliste américain flaire le sujet intéressant et voilà que l'on découvre le vaisseau d'outre espace et l' Homme de la planète X ! Il prépare une invasion !! Incrédible !!!

Plein de décors de carton pâte, de petites maquettes, de villages peinturés sur une toile et d'un extraterrestre à la face tragique de bonhomme Carnaval, l'ensemble est très plaisant quoique les acteurs ne soient pas extraordinaires. Le professeur n'est pas assez fou, le vilain pas trop méchant et la fille du professeur n'est pas entreprenante. Mais nous sommes en 1951, et l'histoire est pas mal, l'extraterrestre a un look unique, bref, je ne me suis pas ennuyé. Mario Giguère

Ou une merveille d'économie. 6 jours de Tournage, à en faire pâlir Spielberg !.. Certaines âmes bien pensantes vont même jusqu'a dire qu'il s'agit là de la version de "ET" la plus réussie.. Jugez-plutôt :

John Lawrence, journaliste de son état est convié sur une petite île irlandaise par le professeur Elliott qui vient de découvrir une nouvelle planète à notre système solaire.. Le hic, c'est que cette dernière baptisée planète X, (rien à voir avec les films du même genre) semble se rapprocher rapidement de la Terre.

La fille du professeur, Enid, tombe quelques jours plus tard nez à nez avec le titre du film... c'est à dire " l'Homme de la planète X ". Ce petit extraterrestre à l'abri dans sa combinaison spatial laisse apparaître derrière son casque protecteur un étrange et frêle visage qui lui donne une expression de tristesse infinie. Il va cependant tenter de communiquer avec nos savants. Mais un scientifique mal intentionné, va faire capoter la rencontre..

Avec un budget à faire pâlir Ed Wood, Ulmer concocte une véritable petite référence cinématographique dans le paysage SF des 50's. Comment oublier le visage de cet alien pas comme les autres ? Même si on retrouve ici tous les ingrédients des grands classiques du genre, on ne peut que passer un bon moment devant sa toile... Marc Evil

The MANSTER - George P. Breakston/Kenneth G. Crane, 1959, États Unis/Japon

Larry Stanford est un journaliste américain stationné au Japon depuis fort longtemps. Pour un de ses derniers reportages, avant de rejoindre sa femme aux États Unis, il rencontre le docteur Suzuki qui fait des expériences sur l'évolution. Malheur ! Le bigre lui fait boire à son insu une potion qui le transforme tranquillement. Il dévolue. Non seulement il se retrouve avec une main poilue et un oeil sur l'épaule, mais il vit une vie de débauche, oubliant sa femme, son job, bref y veut rien savoir de personne ! L'oeil deviendra une tête et ses pulsions anticonformistes deviendront des pulsions meurtrières, sapristi !

J'ai vu pendant des années cette photo très dérangeante d'un homme pris d'effroi devant cet oeil qui a poussé sur son épaule. C'est ni plus ni moins un être vivant complet qui poussera, on croirait voir du Cronenberg. Les maquillages sont juste assez bien fait pour frapper l'imaginaire, alors que l'ensemble est tourné assez traditionnellement. Le film demeure efficace pour ses moments chocs et la descente aux enfers d'un pauvre américain blanc qui découvre les geishas et le saké. Les meurtres se passent hors camera, mais ça vaut le détour. Mario Giguère

The MAN WHO COULD CHEAT DEATH aka L'HOMME QUI FAISAIT DES MIRACLES - Terence Fisher avec Anton Diffing, Christopher Lee, Hazel Court, 1959, Grande Bretagne, 85m

Le docteur Bonner a trouvé le moyen de vivre éternellement par des transplantations régulières d'organes provenant de victimes en bonne santé. Pour son entourage, il ne dépasse guère peu la trentaine, mais son collègue et ami de toujours, le Docteur émérite, Ludwig Weisz est le seul à être au courant de son véritable âge. Aujourd'hui vieillissant, Ludwig se refuse à mener de nouveau l'opération nécessaire au rajeunissement de Georges Bonner. Fou de rage, ce dernier l'assassine et se met en quête d'un chirurgien capable d'avaler son histoire et de vouloir ainsi sauver un vieillard de 104 ans... Bonner n'a cependant que peu de temps devant lui, la potion verdâtre lui permettant de ralentir l'échéance opératoire étant arrivée à son terme...

Remake d'un film de 1944 de Ralph Murphy ('THE MAN IN HALF-MOON STREET'), ce film est tirée d'une pièce de théâtre signée Barre Lyndon. Le scénariste, Jimmy Sangster, choisi ici volontairement de conserver intact l'aspect très théâtral de l'œuvre originelle ce qui rend certes le le film de Fisher quelque peu statique et verbeux dans sa première heure, mais permet au talent d'acteurs de Anton Diffing et de Christopher Lee d'exploser littéralement dans leur rôle respectif... Comme toute production Hammer Films qui se respecte, les décors sont somptueux, les couleurs superbes et l'incendie finale de rigueur...

A voir pour ceux qui aurait loupé cet excellent Fisher. Marc Evil

MISSILE TO THE MOON - Richard E. Cunha avec Richard Travis, Cathy Downs, Nina Bara, 1958, États Unis, 78m

Dans une base privée il arrive deux choses simultanément: l'armée va prendre le contrôle de la fusée qui est supposément capable de se rendre sur la lune; la police cherche deux prisonniers évadés. Dirk Green ne veut pas laisser sa fusée aux mains du gouvernement, alors il recrute les deux évadés et se prépare à s'envoler lorsque son partenaire et sa fiancée montent à bord, question de voir ce qui se passe. Nos cinq compagnons d'infortune vont se retrouver sur la lune, minus Dirk, mort en route mais qui a donné des instructions précises et un médaillon à remettre à Lido. Des hommes rochers et des femmes les attendent sur la lune, ainsi que de l'oxygène et des diamants entre autres surprises !

Supposé remake de CAT WOMEN ON THE MOON, vu il y a des années et complètement oublié, mais probablement plus inspiré par ABBOTT AND COSTELLO GO TO MARS sorti cinq ans plus tôt, le film met donc en vedette une série de miss Amérique dans des costumes une pièce moulants. C'est un des attraits de ce petit film fauché ou l'on ne fait pas semblant qu'il y a des problèmes de gravité dans la fusée, pas plus que sur la lune. Les hommes rochers semblent sortis d'un Flash Gordon tandis que l'araignée géante semble provenir d'un fond de placard. Les incongruités et le passé évoqué, Dirk Green portant bien son nom, sont presque plus fascinants que le scénario en cours, et les femmes sont très naïves et impulsives, autant que les hommes qui ne sont pas des 100 watts. On s'amuse bien, malgré le nombre effarent de clichés d'époque, mais surtout grâce au bestiaire rigolo et aux jolies dames.S'il existe une bande annonce en couleur, elle semble colorisée car le film est présenté en noir et blanc, loin des femmes à la peau verte. Mario Giguère

The MONOLITH MONSTERS - John Sherwood avec Lola Albright, Grant Williams, Phil Harvey,  1957, États Unis, 77m, Noir & blanc

Aucun doute, nous sommes bien en présence d'une de ses petites perles estampillées sci- fi des années 50...

Une voix off, nous explique que notre planète est sans cesse assaillie par des milliers de météorites en provenance des galaxies les plus lointaines et que si la plupart se pulvérisent lors de leur entrée dans l'atmosphère terrestre, certaines parviennent à passer.. sous forme de pluies fines... Comme pour nous le prouver, Ben, géologue de son état, ramène de la montagne qui jouxte sa petite ville de San Angelo, un minuscule cristal noir fort étrange qui ne ressemble à rien de ce qu'il connaît. Le lendemain matin, son collègue Dave, retrouve un bureau à moitié détruit par d'étranges petits rochers noirs et son collègue, mort pétrifié.. Pour la ville de San Angelo plantée entre des rocheuses et un désert aride, c'est le début du cauchemar...

En effet, les fragments cristallins de ce météorite semblent absorber le silicium qui se trouve dans son environnement. De plus, arrosés d'eau ils se multiplient, produisant de véritables tours colossales en cristal, s'écrasant au sol en mille morceaux, fragments produisant à leur tour de nouveaux pics de formations rocheuses... San Angelo va être menacée d'écrasement après qu'un violent orage ai arrosé copieusement la région. La ville est évacuée pendant qu'un petit groupe d'amis tente de trouver un moyen d'enrayer la progression..

Ici pas de monstres à proprement parlé, car la menace si elle est certes d'origine extraterrestre, est avant tout minérale !

D'après une histoire originale de Jack Arnold, servi par une réalisation soignée et par de bons effets photographiques signés Clifford Stine, ce 'Monolith monsters' s'en tire avec les honneurs, le faisant sans doute rentrer parmi le club films de SF à visionner sans hésitation. Marc Evil

MONSTER ON THE CAMPUS aka STRANGER ON THE CAMPUS aka Le Monstre des Abîmes - Jack Arnold avec Arthur Franz et Joanna Moore, États Unis, 1958, 77m

Un professeur fait des expérimentations sur un poisson préhistorique. Malheureusement, il se coupe avec les dents du poisson et sans le savoir, trempe sa plaie dans le jus de conservation de la bête, le transformant ainsi en une créature primitive et meurtrière.

Un film de monstre et de transformation des années 50, tout ce qui a de plus rudimentaire et un des derniers du style classique de la Universal. On écoute le film avec une joie certaine et un enthousiasme qui ne va qu'en montant. Tous les acteurs en font un peu trop et le tout nage dans une certaine ringardise dépassée qui donne un charme indéniablement trognon au film. On en montre peu, mais on ne manque certainement pas de bonnes idées pour mousser le plaisir. Comme le moment où on trouve une victime de la créature, littéralement pendu par les cheveux! Sans oublier le moment où la bête lance une hache entre les deux yeux d'un policier. On se rappellera surtout de la libellule dangereusement nanarde, tué d'un coup de couteau plus badass que n'importe quel film de Rambo. Une belle surprise, en général bien foutu et agréable jusqu'à la toute fin.

Citation délicieuse

''Ah, the human female in the perfect state - helpless and silent'' Abba

The MONSTER THAT CHALLENGED THE WORLD - Arnold Laven avec Tim Holt, Audrey Dalton, Hans Conried, 1957, 85m, Noir et blanc

Une base militaire, installée en plein désert, ressent les secousses sismiques dû à un tremblement de terre dont l'épicentre se situe à plus de 15 km. Peu de temps après, ce sont trois hommes en exercice sur le lac Salton jouxtant la base qui disparaissent sans laisser de trace. C'est lors de la découverte de deux cadavres putréfiés que les autorités décident d'interdire la baignade. Il semble évident que quelque chose gît au fond de ce lac salé. En fait, la secousse à libérer au plus profond de cette étendue d'eau les oeufs d'un monstre préhistorique. Des mollusques géants en sortent et gagnent la terre ferme. Assoiffés de sang humain, ils se livrent à un véritable massacre. Non contents de décimer la population, ils se reproduisent à grande vitesse. Très vite, la stupéfaction cède la place à la panique lorsque que le risque de propagation de ces êtres existent par le biais des canaux d'irrigation qui mènent aux villes voisines. Une équipe de scientifiques et de militaires bien sûr, décide de tout mettre en oeuvre pour les anéantir.

Tous les ingrédients du film à monstres made in 50's sont ici réunis pour notre plus grande joie. Des acteurs convaincants, un suspens bien entretenu et des bébêtes nombreuses et voraces comme on les aime (Ici, un croisement entre un escargot et une chenille aux yeux globuleux). Leurs nombreuses apparitions, notamment lors d'une scène finale très réussie, ravira tous les amateurs. Une très bonne surprise en ce qui me concerne. Marc Evil

 

the MYSTERIANS aka PRISONNIÈRES DES MARTIENS aka CHIKYU BOEIGUN aka WELTRAUM-BESTIEN - Inoshiro Honda, avec Kenji Sahara, Yumi Shirakawa, Akihiko Hirata, Momoko Kochi, et un kaiju sensible nommé Mogera, 1957, Japon

Au Japon, des phénomènes sismiques étranges alertent l'armée et les savants : des arbres s'enflamment inexplicablement aux abords d'un village, et plus loin c'est un véritable glissement de maquette, euh non, de terrain. Dans la salle, sauf pour les incorrigibles retardataires comme les adeptes du dernier piti pipi juste avant que ça commence, le doute n'est plus permis depuis le générique qui a montré une théière dominant la planète. D'autant qu'une musique plombant de lents coups de tambours inquiétants le suggère aussi : les choses ne vont pas aller en s'arrangeant pour nos voisins nippons. En effet, au bout du premier quart d'heure apparaît sur les lieux d'un cataclysme un bipède bedonnant à tête d'oiseau, costumé en papier alu. Aussitôt, les gros plans des personnages alentours montrent des visages qui lèvent ostensiblement les yeux en l'air, puis comme pour conforter son échelle, le monstre dégage une jeep en carton d'un extérieur nonchalant du pied droit : pour sûr, c'est une masse c'est du kaiju tout neuf. On s'attend presque, s'il se retourne, à découvrir encore agrafée dans son dos la petite étiquette " made in toho ", signe éminent de qualité puisque la firme Toho est par exemple la seule dans le monde entier habilitée à labelliser une viande d'origine certifiée cent pour cent pure Godzilla.

Les cinéphiles convaincus que le kaiju est le meilleur ami de l'homme sont alors trahis par le scénario et les militaires qui, à coups de charges sournoises d'explosifs, l'expédient en moins de dix minutes à son autopsie par les savants, lui laissant à peine le temps d'envoyer des jolies lueurs bleues par ses yeux qui clignotent pour enflammer des bâtiments ou de faire détaler devant lui les populations comme des fourmis.

De fait, sniff, ce sera la seule apparition du kaiju, re-sniff, celui-ci se révélant au décapsulage un simple outil robotique téléguidé par les " mystériens ", des envahisseurs extraterrestres qui ont réussi à squatter un pré pour implanter une base. A partir de celle-ci, ils dicteront leurs exigences croissantes d'occupants aux japonais, qui bien entendu ne vont pas se laisser piétiner trente hectares de leur herbe aussi poliment (ben tiens, déjà quand on voit la flambée du marché de l'immobilier avec tous les habitants serrés sur leur île là-bas). Les évènements, relatés avec ce ton encore complètement sérieux de la première époque des kaijus, s'aggravent alors définitivement en une " guerre des mondes " à la manière de celle écrite par Herbert Georges Wells : chars d'assaut contre base au sol et avions contre soucoupes dans le ciel.

Célèbre au Japon, quatrième film de genre prolongeant encore le succès de son Godzilla pour Inoshiro Honda, sa tournure science-fiction le classe parmi les fondateurs d'un genre, dérivé du " kaiju eiga " (" film de monstres "), appelé là-bas le " ese-fu eiga " (" film de SF ").

Par curiosité, j'ai vérifié le contexte historique de l'époque : alors qu'en conclusion de la seconde guerre mondiale, le Japon avait capitulé à la suite des bombardements atomiques, le film est réalisé pendant la période charnière entre la fin de l'occupation par l'armée américaine et la mise en place de nouveaux traités de paix internationaux. Ainsi, on n'est pas surpris de retrouver un fond pesamment moraliste et utopique, qui dénonce la crainte de l'invasion étrangère, le risque atomique, la revendication d'un espace vital, la préservation d'une pureté de la race, les abus de l'occupation, la science sans éthique, la diplomatie fourbe, et qui exhorte par ailleurs au pacifisme, à l'union des nations dans leur intérêt commun et particulièrement celui de la défense, ou qui évoque enfin les enjeux de la course aux armements voire de la conquête spatiale.

Pour ce spectacle tous publics, des effets on ne peut plus fifties aux chouettes couleurs emballent tant les combats que les déambulations du kaiju et les catastrophes naturelles. Contrairement à son extérieur franchement maussade, l'intérieur de la base des mystériens tiendrait encore la comparaison dans un épisode de star trek. En revanche, moins impressionnants pour des extraterrestres, les mystériens eux-mêmes ressemblent quand même clairement à des humains à peine déguisés dans leurs casques intégraux de motards à bec d'oiseau sur des lunettes de soleil, avec leurs capes multicolores taillées dans les rideaux, leurs bottes en plastique et leurs pistolets à eau. En même temps, ça crédibilise qu'ils puissent exiger que les terriens leur remettent des femmes pour régénérer leur race - d'où le titre alternatif " prisonnières des martiens " - vu que l'accouplement semble morphologiquement plausible dans toutes les positions du kamasoutra entre les deux espèces.

Enfin, les formidables savants ont découvert dès le débarquement des mystériens qu'ils provenaient en réalité de la planète mystéroïde : ouf, on a échappé à une invasion par des hémorriens ! Et pour les fans frustrés par la prestation timide du robot kaiju, hélas craintif des pétards, il " répond " au nom de Mogera (façon de dire, car au fait, a-t-on pensé à lui scotcher des oreilles ?) et sera reboulonné en 1995 pour batailler contre Godzilla himself. Bigeyes

Au Japon, de curieux incidents se produisent laissant perplexes les savants. Surgit alors une sorte de pingouin métallique géant qui détruit tout sur son passage. Des habitants de la planète Mysteroid se font alors connaître et menacent de détruire la Terre si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Après plusieurs discussions, les savants de toutes les nations travaillent alors ensemble avec les Japonais pour trouver un moyen de détruire les dangereux "Mysterians". La bataille entre la Terre et Mysteroid peut donc commencer.

Aaaah!!! Qu'il était bon cette période des années 50-60 où le cinéma japonais partait dans toutes les directions possibles pour nous offrir des films de science-fiction délirants et amusants. Ce petit échantillon du fameux créateur de "GODZILLA" fait justement partie de cette catégorie disjonctée. On commence par l'attaque d'un monstre géant au look rigolo, on continue avec des extraterrestres dont la nationalité "très japonaise" est reconnaissable grâce aux couleurs voyantes de leurs costumes, leurs casques à motos et leurs grosses lunettes de soleils et on termine par une bataille excitante. C'est un film d'une fantaisie incroyable, à l'action soutenue et aux trucages imaginatifs et colorés. On rigole toujours du doublage (surtout le passage du message de paix et de fraternité d'un Japonais qui veut l'union des nations contre les Mysterians) en langue anglaise mais l'histoire est si peu prétentieuse que l'on ressort complètement gaga après un tel spectacle. À voir immédiatement surtout que le film existe en DVD (chez Media Blasters). Un vrai régal magnifiquement filmé en couleurs et en "Tohoscope"! Mathieu Lemée

NOT OF THIS EARTH - Roger Corman avec Paul Birch, Beverly Garland, Morgan Jones, États Unis, 1957, 67m

Il y a déjà eu treize meurtres non expliqués dans un petit district de Californie et toutes les victimes ont été vidées de leur sang. Rencontrez Paul Johnson, un monsieur un peu bizarre avec ses lunettes fumées collées sur son nez en permanence, payant grassement un chauffeur, homme à tout faire, et une infirmière, Nadine. C'est qu'il fait analyser son sang régulièrement pour trouver ce qui cloche et arrive à obliger mentalement le spécialiste du sang à ne parler de son cas à personne. C'est qu'il vient d'une lointaine planète ou sa race se meurt, leur sang altéré suite à des guerres nucléaires ! Il est donc sur Terre pour savoir si le sang humain pourrait être utilisé comme substitut, envoyant des litres du précieux liquide sur sa planète par télétransportation. L'envoi d'humains est plus complexe et les résultats plus catastrophiques. Nadine et son chauffeur, Jeremy, sont trop curieux et découvrent, incrédules, quelle est la nature profonde de leur nouvel employeur !

Voilà un petit scénario classique qui n'est pas sans rappeler d'autres films de l'époque. L'extraterrestre, d'allure humaine, en avant-garde d'une invasion massive, qui plus est avec le thème de la guerre atomique évoquée, il s'en faisait beaucoup à cette époque. Corman arrive à tirer le meilleur parti de son film avec sa mise en scène efficace et ses acteurs fétiches. On reconnait avec plaisir Beverly Garland (It Conquered the World, Swamp Women, Alligator People), Jonathan Haze (La Petite Boutique des Horreurs) ou dans un court rôle mémorable l'acteur qui semble avoir joué dans tous les Corman et tous les Joe Dante: Dick Miller ! Paul Birch en alien dément a joué énormément à la télévision, mais on l'a aussi vu dans Queen of Outer Space, Day the World Ended ou The Beast with a million eyes. La fameuse créature aperçue sur le matériel publicitaire, une espèce de parapluie suceur de sang, ne sera présente que quelques secondes à la toute fin. On notera la musique efficace de Ronald Stein, un habitué des séries B qui arrive à augmenter l'ambiance avec brio. On pourra rigoler à plusieurs endroits, surtout durant des séquences d'action en accéléré, ce qui détonne toujours et pas dans le bon sens.

Beaucoup de films de Corman sont plus connus, mais il fait bon découvrir celui-ci, fabriqué par des artisans bien rôdés. Il est à noter qu'il ne faut pas confondre avec le remake de Jim Wynorski datant de 1988, avec une Traci Lords qui commençait à rediriger sa carrière après des années de films pour adultes. Mario Giguère

the PHANTOM from 10,000 Leagues - Dan Milner, 1956, États Unis

Une lumière radioactive en plein océan brûle tous les humains qui passent dans le coin. Par-dessus le marché il y a une espèce de créature mutante qui rôde aux alentours. La police et un scientifique font enquête au travers d'agents venus essayés de corrompre le responsable pour transformer le phénomène en arme redoutable ! Diantre !

Pour le monstre de pacotille, on l'aperçoit très bien au bout de deux minutes, avant le générique ! Donc le noeud de l'intrigue est cette lumière, son créateur, sa fille, l'assistant et l'assistante qui cherchent à découvrir ce secret. Le film est plein de longueurs, le monstre n'est pas au centre de l'histoire, on s'ennuie et le tout se termine bêtement. La fille du professeur est mignonne, mais on s'endort quand même. Mario Giguère

PHANTOM FROM SPACE - W. Lee Wilder, 1953, États Unis

Un objet volant non identifié se promène de l'Alaska aux États-Unis pour finalement s'y écraser. Les communications sont perturbées dans la région pendant que des badauds sont attaqués par quelqu'un qui se promène dans un habit genre scaphandre mais dans son masque il n'y a pas de tête. En une nuit, ce fantôme de l'espace qui dégage des radiations sera poursuivi, tentera de communiquer avec l'assistante du professeur, enlèvera sa combine pour se promener tout nu mais invisible. Rien n'y fait, il ne peut respirer notre air...

Le rythme est lent, mais on s'y attends dans un film de 1953. On a un peu d'action, mais c'est un extraterrestre mal pris, qui n'est donc pas une vraie menace, qui se promène dans ce film aux effets ringards. Quand tout est fini, je me dis que cette histoire, raccourcie, aurait fait un bon épisode de THE OUTER LIMITS. Comme tel, ca reste un film intéressant pour amateurs de vieux films de science fiction, sinon passez tout droit. Mario Giguère

PROJECT MOONBASE - Richard Talmadge avec Donna Martell, Hayden Rorke, Ross Frod, 1953, États Unis, 63m

1970. Dans cette vision du futur, les américains, avec plusieurs autres pays, ont construit une station orbitale et s'apprêtent à photographier le côté sombre de la lune pour repérer l'endroit idéal pour construire une première base lunaire. À bord de la fusée, le colonel Briteis, prononcé Bright Eyes car c'est un joli brin de fille, son ex petit ami réticent et un civil qui prendra les photos. Mais voilà, les russes ont remplacé ce civil par un sosie avec mission de saboter la station orbitale. Au final c'est la fusée qui se retrouve obligée d'atterrir sur la lune, sans carburant suffisant pour retourner sur la station.

Dans la foulée de films beaucoup plus sérieux, ce petit budget louvoie entre aventure spatiale et galipettes amoureuses. Si la présence d'une colonel féminine et surtout d'une présidente des États Unis semble un brin pro féministe, la belle Briteis est une jeune femme indisciplinée, capricieuse et naïve, allez hop pour le progrès. D'ailleurs on voyait venir le dénouement d'une partie de l'intrigue avec un gros clin d'oeil et on peut presque croire que Jerry Lewis en sera inspiré pour TIENS BON LA RAMPE JERRY. Peu connu, vite vu et facilement oubliable, mais j'avoue que tant qu'a être coincé sur la lune, je n'aurait pas détesté l'être avec Donna Martell. Mario Giguère

QUATERMASS AND THE PIT - Rudolph Cartier avec André Morell, Cec Linder, 1958, Royaume Uni, 6 épisodes de 30/35m

Quatermass, dont le groupe de recherche est toujours financé par le gouvernement, apprend que l'on veut diriger ses efforts vers la militarisation de l'espace. Furieux, il est appelé par un confrère suite à la découverte d'ossements d'humanoïdes datant de plus de 5 millions d'année. On découvre par la suite ce qui ressemble à une bombe non éclatée mais le mystère est énorme puisqu'elle a aussi cinq millions d'années. La capsule, que l'on arrive à ouvrir, renfermera des insectes à trois pattes dont l'origine serait Mars et des phénomènes paranormaux se multiplient à cet endroit ou les apparitions et poltergeist sont légion depuis des siècles...

Magnifique. le scénariste Nigel Kneale, étonné des émeutes raciales qui se multiplient en Angleterre, imagine une origine extraterrestre à toute cette haine. Dans ces épisodes encore tournées en direct pour la télévision, on multiplie les inserts filmées, bien intégrés. La qualité des acteurs, des décors, du scénario et de la mise en scène crée des moments forts et des montées de tension surprenantes. Soulignons les différents acteurs qui simulent la vision de fantômes ou deviennent simiesques dans leurs langage corporel, d'une efficacité exemplaire. On utilise des documents de fin de guerre pour montrer les résultat catastrophiques des émeutes finales, impressionnant. Kneale continue donc de trouver des explications radicales pour des phénomènes qui tiennent du merveilleux et signe un pamphlet anti-violence original et toujours efficace. André Morell campe un Quatermass fatigué de se battre avec les autorités mais toujours aussi curieux et vivace. On note aussi l'apport de l"équipe de bruiteurs, récemment formée à la BBC qui font un travail remarquable puisque les premières manifestations sont sonores.

Adapté au cinéma par la Hammer quelques années plus tard. Je doit avouer que les "pensées tribales martiennes" tel que captées par un étrange appareil dans la version originale sont plus efficaces car vraiment étonnantes et dérangeantes. J'adore. Mario Giguère

The QUATERMASS EXPERIMENT - Rudolf Cartier avec Reginald Tate, Isabel Dean, Duncan Lamont, 1953, TV, 6 épisodes de 30m

L'expérience consistait à envoyer trois hommes en orbite et les faire revenir pour la première fois de l'histoire de l'humanité. Malheureusement, quelquechose est survenu, la fusée est allée beaucoup plus loin que prévu et est miraculeusement revenue... atterrir sur Londres. Étrangement, seul un cosmonaute est à bord, ses deux compères ont disparus !

Il ne reste que les deux premiers épisodes dans les archives de la BBC, mais quels épisodes ! Un thème musical dramatique (extrait de MARS, de Gustav Holst), une reconstitution en studio (les épisodes sont tournés en direct sauf quelques extraits ) du site d'atterrissage impressionnant, qui n'est pas sans rappeler les récentes frappes des V2 allemands. Plus élaboré, forcément, que la version filmée par la Hammer deux ans plus tard, on retient entre autre le naturel des dialogues des personnages secondaires, autant que la force des dialogues plus dramatiques. Le premier épisode se termine avec la découverte que le survivant a ses empreintes digitales sur certains doigts et celle des ses compagnons disparut sur les autres ! Le deuxième épisode conclut avec la découverte d'une substance organique à l'intérieur de la capsule. Quatermass, brillamment interprété par Reginald Tate, est de toute évidence préoccupé par ce qui n'a pas fonctionné avec la fusée autant sinon plus que le sort de ses hommes. Rudolf Cartier offre une réalisation particulièrement dynamique à une époque ou on ne se donnait pas autant de trouble.

Le dvd sorti en Angleterre offre des extras de qualité sur ce premier disque, dont une entrevue fort intéressante avec le scénariste Nigel Kneale. Terminant l'écriture au moment ou l'on tourne les premiers épisodes, il surprend ses patrons avec l'apparition d'un monstre dans le chapitre final. " On a aucun budget, si vous voulez un monstre, vous le faites !" Ce que Kneale et sa femme ont confectionné !

Le succès foudroyant de cette série captivante lui vaudra deux suites et des adaptations au cinéma par la compagnie Hammer, de même que la télésérie Quatermass, en 1979, chant du cygne d'un personnage remarquable. Mario Giguère

QUEEN OF OUTER SPACE- Edward Bernds avec Eric Fleming, Zsa Zsa Gador, Dave Willock et Laurie Mitchell, 1958, États Unis, 80m

En route vers une station orbitale, un vaisseau avec quatre explorateurs masculins est attaqué. Les passagers se réveillent sur une étrange planète, qui s'avère Vénus, peuplée seulement par des femmes somptueuses qui emprisonnent les hommes comme des esclaves. Leur reine, Yllana, prépare une attaque contre la terre que les explorateurs doivent arrêter. Heureusement, une révolte se trame chez les habitantes de la planète.

Voilà un petit film bien sympathique, pas très au goût du jour avec sa façon de dresser un portrait très peu flatteur de la femme. Néanmoins,  QUEEN OF THE OUTER SPACE est un solide film de série B , qui en donne juste assez aux spectateurs. Évidemment, la base est ridicule et a une portée purement d'exploitation, mais ce genre de métrage peut parfois être lourd, bavard et ennuyeux, ce qui est tout le contraire du film. Ce n'est qu'un film pour celui qui veut voir des jolies femmes avec une base de science-fiction juste assez ridicule pour rester attirante encore aujourd'hui. Beaucoup de gens se demandent encore aujourd'hui si le film parodiait le genre et j'en doute beaucoup considérant le ton très sérieux de la chose. Pour amateurs de blagues sexistes, de femmes aux costumes moulants et de sci-fi en général. Abba

RED PLANET MARS - Harry Horner avec Peter Graves, Andrea King, Herbert Berghof, 1952, États Unis, 87m

Les Cronyn, Chris et Linda, essaient de contacter Mars avec un appareil qui utilise une valve à hydrogène, inventée par Calder, ancien nazi évadé de prison. Calder est dans la cordillère des Andes, sur le toit d'une montagne avec un appareillage semblable et essaie lui aussi de communiquer avec la planète rouge, mais pour le compte des communistes ! Pour l'instant rien ne fonctionne, mais voilà qu'il intercepte les signaux des Cronyn qui parleraient avec Mars et auraient des réponses à leur questions. Surprise, la vie sur Mars est tellement différente et prometteuse, ayant éliminé le charbon, diminuant leur besoins de nourriture et vivant plus longtemps grâce aux rayons cosmiques. Conséquence fatale, les bourses tombent, le mineurs rangent leur pelles, les fermiers font la grève, bref, l'économie occidentale s'effondre. Si bien que le président des États Unis en personne veut cesser de rendre publics les communiquées de Mars, jusqu'à un dernier message qui semble venir de Dieu le père, ce qui étonnera tellement la populace Russe qu'ils renverseront leur gouvernement ! Mais est-ce bien de Mars que proviennent ces messages ?

Sapristi, quel film bizarre, remplit de discussions idéologiques et théologiques. Le personnage de Linda, interprété par Andre King, est la voix de la raison pendant un bon moment, redoutant les conséquences d'un contact avec une civilisation plus avancée, rappelant les errances des scientifiques qui ont inventé la bombe atomique, pour donner un exemple. La fin est tout aussi surprenante, dans l'esprit de sacrifice de parents comblés, mais un peu prévisible dans son questionnement. D'ailleurs on termine par un carton qui annonce THE BEGINNING, par opposition au THE END habituel. Peter Graves est toujours aussi monolithique et le vilain est joliment détestable. Une grande dose de naïveté pour des questions plus importantes que le cadre science fictionnel dans lequel elles sont posées, mais des rapprochements surprenants avec les problèmes économiques du système capitaliste que l'on vit en 2009. Quand bien même, c'est plutôt long et la mise en scène n'est pas remarquable. Mario Giguère

REVENGE OF THE CREATURE - Jack Arnold, 1955, 3D, États Unis

Terror is loose in the city! Alors, Jack Arnold nous revient avec la suite de son film The Creature of the Black Lagoon. Non, seulement une suite mais un film en 3 dimensions. Une créature sous-marine (The Gill Man) se fait capturer et transporter dans un aquarium de Floride où il se fera examiner. Tenu prisonnier par une chaîne au pied, il tombe en amour avec la ravissante Helen, jeune élève scientifique. Réussissant à s'échapper la créature du black lagoon sème la panique générale dans la ville et kidnappe sa belle scientifique en oubliant pas de propulser les gens contre des arbres, de tuer des chiens et autres personnes insouciantes.

C'est avec beaucoup d'attentes que je suis allé voir ce film en 3-d au cinéma du parc. Quoiqu'un peu déçu de l'effet 3-d, il n'y avait pas beaucoup de scènes qui m'ont parut réellement en trois dimensions dont la fameuse scène vers le début où la créature prend un vilain plaisir à nous saluer de la main! Malgré tout, ce film offre tout ce que veut un fan de vieux films d'horreur de ce genre comme moi. Des dialogues plus qu'amusant, des comédiens plus que convaincant (admirons le premier rôle ou caméo de Clint Eastwood), un monstre amoureux et une belle hystérique dont la vie est en jeux  etc, etc, etc...Plus que divertissant, ce film est à ne pas manquer et c'est une expérience cinématographique que je suis loin d'oublier.

phrase culte: "Like my wife, she's not much, but she's all I have!" Mathieu Prudent

ROBOT MONSTER - Phil Tucker, 1953, États Unis 

Mais quelle merveille. Les vilains Ro-Man, de gros gorilles avec un aquarium sur la tête, veulent exterminer la gente humaine de la Terre à l'aide d'une infernale machine qui fait des bulles. Malgré la puissance destructrice de celle-ci, 6 personnes ont su résister aux assauts plein de fureurs de l'envahisseur. Seuls au monde, ils résisteront jusqu'au bout ! Incroyablement incroyable. Un pur chef-d'oeuvre de niaiserie et d'imbécilité, tant au niveau de dialogues que de l’histoire. Le Ro-Man à la démarche pataude est absolument somptueux et surtout très menaçant. Attention au moment où il tend la main pour user de son rayon killer !Attention aussi aux scènes ou le Ro-Man se ballade dans le désert ! Mais le plus merveilleux reste la machine à bulle destructrice, qui a elle seule justifie la place de ROBOT MONSTER au panthéon des nanars bestiaux. J'ai appris que le réalisateur a fait une tentative de suicide lorsque les critiques ont chié sur son film (les imbéciles, se doutaient-ils seulement un instant de la merveille qu'ils venaient de voir ?). J'ai aussi appris que la K7 éditée chez Rhino Video a un plus qui n'existe pas sur le print original: l'apparition fortuite d'une barre noire censée couvrir les seins de l'héroine. Pourquoi ? Pour rajouter au kitsh ! Kerozene

ROCKETSHIP X-M, Kurt Neumann avec Lloyd Bridges, Osa Massen, 1950, États Unis, 77m

Le film débute alors que dans dix-sept minutes, la première fusée habitée par des humains va partir pour la lune (d'ou le X-M pour eXpedition to the Moon, ou expédition vers la lune). On a quand même le temps pour une petite conférence de presse. Cinq minutes avant le départ on embarque dans la voiture qui nous amène à la fusée. On était pas nerveux à l'époque ! Une seule femme à bord, une scientifique, collaboratrice du professeur quia inventé le carburant nécessaire au voyage d'une durée prévue de quarante huit heures. Elle se fera demander tout le long pourquoi elle n'a pas privilégié ses qualités dites féminines, machisme oblige. Erreur de calcul, les moteurs s'éteignent entre la terre et la lune. Calcul rapide et on change la formule en inversant des cylindres et on se trompe. La fusées s'emballe et on se réveille près de Mars ! On est pas pour manquer de visiter la planète rouge. La pellicule, jusqu'à présent en noir et blanc est teintée de rouge. On découvre alors une civilisation détruite par une guerre atomique, aux survivants ravagés par les radiations.

Loin des délires science fictionels qui suivront, pas de monstres dans cette aventure très sérieuse, bien filmée par un Kurt Neuman qui fait du beau travail avec un budget limité. Beaucoup de dialogues, un fatalisme quelque peu surprenant et ce qui est proclamé comme le premier film qui averti les hommes des dangers d'une guerre atomique et de la destruction d'une civilisation qui peut en résulter. Osa Massen est très crédible en scientifique qui s'est dévouées à la science, mais le discours répétitif qui l'amène à reconsidérer ses choix semble bien dater aujourd'hui. On était bien avant la révolution sexuelle et on a au moins le mérite de ne pas lui faire servir le café. Je en me rappelle pas l'avoir vu dans ma jeunesse mais si c'est le cas, l'absence de monstre me l'a fait oublier. Il reste un film au rythme intéressant, un scénario qui nous amène là ou on ne s'y attendait pas, idée qui a probablement inspiré les scénariste d'Abbott et Costello trois ans plus tard, comiques qui atterriront à la Nouvelle Orléans et sur Venus alors qu'ils allaient sur Mars. Mario Giguère

RODAN aka INVASION 2034- Inoshiro Honda, 1956, Japon

Dans une petite ville minière, le puits de la mine est devenu trop profond et les galeries sont inondées, des ouvriers disparaissent et les policiers lancés à leur recherche sont retrouvés mutilés. Un puis plusieurs monstres sortent de la mine, de grosses larves que les balles ne peuvent tuer. Mais ces larves de sont que des "amuse-gueule" au sens propre du terme! Hé oui, un oeuf géant éclot dans la mine dont en sort un ptérodactyle géant qui ne fait qu'une bouchée de ces larves avant de sortir de son trou pour découvrir le monde, trouver une compagne et perpétuer l'espace en se nourrissant de bons petits japonais. L'armée va se lancer à l'attaque des deux monstres.Après un célèbre Godzilla, Honda délaisse quelque peu le monstre de monstre pour se consacrer au fantastique. Mais les fans le réclament à nouveau dans son style fétiche. C'est ainsi qu'Honda lâche Rodan sur le Japon. Un nouveau monstre pour la Toho. Rodan est le premier film de monstre géant à être tourné en couleur avec des scènes d'attaque en plein jour.

Personnellement, j'ai visionné un peu avant le très bon Mothra VS Godzilla. En voyant Rodan aujourd'hui, je suis resté un peu sur ma faim. Je préfère m'abstenir de trop critiquer la qualité des effets spéciaux, car pour 1956, on ne pouvait pas faire de miracles. On passera donc sur l'aspect maquette de Rodan lorsqu'il est en vol... mais ils auraient pu faire un effort pour masquer un peu mieux les fils qui tiennent les maquettes. Un autre détail qui saute aux yeux, ce sont les maquettes du convoi militaire. On est habitué pour les scènes d'attaque de l'armée de voir avancer des jouets pour lutter contre Godzilla mais là... un convoi militaire qui roule, ça saute aux yeux que ce sont des jouets, et le pire ce sont les silhouettes des conducteurs dont les mains ne tiennent même pas le volant...

Malgré ces petits détails techniques et une mauvaise trame sonore en mono, Rodan reste un bon petit film pour les amateurs du genre, on a pas droit au piétinage de maquette habituel car Rodan les détruit en les survolant et en déclenchant des ouragans. Les attaques de l'armée se font toujours à grands renforts de jouets roulants ou volants qui chatouillent à peine le monstre. Ce film est au-dessous du niveau de Godzilla quand même. Mais il se laisse facilement regarder malgré un début assez lent.

Rodan reviendra tenir des rôles dans d'autres films de la Toho, il luttera aux cotés de Godzilla contre Gidorah et sera lâché sur les villes du monde avec les autres monstres. Dragonvolfied

The SNOW CREATURE - W. Lee Wilder, 1954, États Unis 

Un botaniste américain monte une expédition dans les Hymalayas avec le seul sherpas qui parle anglais. Voilà que l'épouse du guide se fait kidnapper par un Yeti. Le cocu ne fait ni une ni deux et il détourne l'expédition pour retrouver le Yeti. Une fois capturé, c'est le botaniste qui s'empare du Yeti pour le ramener aux États Unis dans un gros frigidaire. Manque de pot à l'aéroport: les douanier ne savent pas si c'est une snow créature ou un homme des snow, si c'est un homme des neiges, il n'a pas de papiers ! Pendant que les fonctionnaires discutent, le yeti s'enfuit, évidemment, et attaque les belles américaines, comme de raison. La police part à la recherche de la patente en gros tapis...

Prenez un vieux pantalon, un gilet et un casque à grosses oreilles et collez-y quelques mètre de tapis fourni et vous avez un monstre que vous n'oserez pas montrer. En effet, le monteur réutilise constamment le même petit bout ou l'homme de neige sort de l'ombre: on fige; on passe le film à l'envers pour le retourner dans l'ombre. Hop, presque tout le long du film sauf quelques plans dans les montagnes. Vraiment pas fort, mais l'ensemble peut tirer le fou rire si le coeur vous en dit. Mario Giguère

The STRANGE WORLD OF PLANET X aka Cosmic Monsters - Gilbert Gunn avec Forrest Tucker, Gaby André, Alec Mango, Martin Benson, 1958, Royaume Uni, 75m

En Angleterre, dans un petit village, une équipe réduite travaille sur des expériences visant à augmenter les champs magnétiques. Si la défense Britannique est intéressé et finance leurs travaux, les clients du pub le plus près n'aiment pas que leurs téléviseurs cessent de fonctionner régulièrement. Gil (Forrest Tucker), assistant du Dr Laird, appréhende la venue de son nouvel assistant, qui se révèle être une femme. Le charme français et ses connaissances hors-pair de Michele (Gaby André) changent l'humeur de Gil et impressionnent Laird. Il n'empêche que le nouvel essai se termine difficilement, causant probablement l'explosion de téléviseurs et une tempête inattendue. Dans le boisé tout près, un vagabond est défiguré et deviens violent tandis que les insectes grandissent démesurément. Un étranger arrivé comme un cheveu sur la soupe est très curieux et veut en savoir plus, ayant des avertissements importants à partager.

Voici un bien film bien curieux jouant sur plusieurs tableaux et semblant inspiré par de fameux long métrage ou des gens d'une autre planète viennent avertir les Terrien des dangers qui les guettent. On troque le danger atomique pour le danger de jouer avec le champ magnétique et ses effets dévastateurs sur l'ionosphère. Le vétéran Forrest Tucker (Abominable Snowman, Crawling Eye) est toujours efficace et Gaby André joue un personnage à la fois prise au sérieux par ses compères et courtisée par plus d'un homme. Martin Benson est le curieux Mr Smith, l'extraterrestre qui nous apprend que sur son monde, ce sont les Terriens qui sont les étranges créatures de la planète X. Le gros bémol est les effets spéciaux, les insectes géants ne sont pas crédibles, pas autant que dans Them ou un film de Bert I. Gordon. N'empêche, l'amateur de science fiction féru du genre aura plaisir à découvrir ce petit budget sympathique. Mario Giguère

  STRANGER FROM VENUS aka The VENUSIAN - Burt Balaban avec Patricia Neal, Helmut Dantine, Derel Bond, Cyril Luckham, 1954, Royaume Uni/États Unis, 75m

Sur une petite route de campagne en Angleterre, Susan North est aveuglée et percute un arbre au volant de sa voiture. Une figure humaine s'approche d'elle. Le lendemain, elle est en forme et quelques cicatrices guérissent rapidement. Son sauveur miraculeux est un homme sans nom et sans pouls. Il avoue candidement qu'il arrive de Venus et veut réunir tous les dirigeants de la Terre dans les 36 heures pour un message important. Plus facile à dire qu'à faire malgré le copain de Susan qui est un haut placé au gouvernement. Pour compliquer le tout, Susan semble développer des sentiments envers cet inconnu.

Pour ainsi dire un remake d'Angleterre inspiré du film The Day Earth Stood Still, sorti trois ans plus tôt. Avec un budget qui semble très mince, on a eu le culot d'engager Patricia Neal, également connue pour avoir tourné dans le film américain. Donc on débarque de Venus pour nous dire que si on déclenche une guerre nucléaire, c'est tout le système solaire qui risque de disparaître. À voir les décisions des autorités britanniques, on peut craindre le pire. En tout cas, moi je n'aurais pas le culot d'un vénusien qui commande une bière, ne l'aime pas, n'a ni de nom ni d'argent et nous annonce la fin du monde si on ne lui prête pas attention. Une curiosité dont on comprend rapidement pourquoi on n'en parle pas dans les ouvrages sur le cinéma de science fiction des années 50. Mario Giguère

TARGET EARTH aka Objectif Terre - Sherman A. Rose avec Richard Denning, Kathleen Crowley, Virginia Grey, 1954, États Unis, 72m

Une femme se réveille. Elle a visiblement avalé plusieurs comprimés la veille. Ses voisins ne répondent pas et ne semblent pas en ville. En fait la ville semble vidée de ses habitants lorsqu'un homme la surprend. Il est aussi dubitatif qu'elle. Ils rejoignent un couple qui a décidé de rester pendant que la ville était évacuée pour se payer du bon temps en buvant et mangeant comme des rois. Ces quatre personnes seront attaquées par un robot, les grandes villes étant envahies par une armée mécanique venue d'outre espace!

Film de science fiction à petit budget que je ne connaissait pas. Il a un casting limité et la présence de militaires se contente d'un  salle de commandement factice et de stockshots d'armement et d'avions militaires. L'arrivée d'un homme mal intentionné pimente le tout. On ne reconnait que la vedette masculine, Richard Denning, vu dans une flopée de films de science fiction des années 40-50 tel Unknown Island, Creature from the Black Lagoon, Day the World Ended, Creature with the Atom Brain ou The Black Scorpion. Cette invasion de Venus vue par le biais d'un groupe restreint de personnes a une bonne ambiance et pallie à l'absence de budget conséquent avec un robot au design simple mais imposant. Petite série B que j'ai eu du plaisir à voir, sans conteste.

Offert en v.o.s.t.f. dans le coffret La Guerre des Robots d'Artus Films. Mario Giguère

TEENAGERS FROM OUTER SPACE - Tom Graeff, 1959, États unis

Des adolescents d'outre espace arrivent sur terre lors d'une mission pour trouver une planète pour l' élevage des gargons, des homards qui deviennent aussi grand qu'un building des années 50 ! Un ado se rebelle, fait une fugue, se trouve une petite amie, apprivoise l'amour mais n'a pas le temps de connaître les joies du costume de bain. Il est poursuivi par ses amis d'outre espace pendant que dans une grotte, le gargon grossit...

Curieusement, le film se prend très au sérieux. L' utilisation du rayon qui transforme chien et homme en squelette est réussie. Le gargon n'est qu'un homard superposé en haut contraste sur la pellicule et de ce fait est vraiment ridicule. La fin est d'un kitsch absolu. Un bijou pour amateurs de vieux films de sf ! Mario Giguère

TOBOR THE GREAT aka TOBOR LE GRAND - Lee Sholem avec Charles Drake, Karin Booth, Billy Chapin, 1954, États Unis, 77m

L'homme se tourne vers l'exploration de l'espace, mais dans l'agence américaine chargée d'envoyer les premiers hommes dans l'espace il y a bisbille. Certains, comme le professeur Harrison, pensent que l'on devrait commencer par envoyer autre chose que des hommes dans les fusées, trop de dangers les guettent. Le jeune professeur Nordstrom est de son avis et le vieux Harrison lui montre sa solution: le robot TOBOR. Lors de sa présentation aux journalistes, un espion à l'accent russe s'est faufilé. On va kidnapper le professeur et son neveu, surnommé Gadge, comme dans "amateur de Gadget". Grâce à un lien télépathique, Tobor se réveille et part en mission vers les méchants !

Petit film rarement vu, Tobor vaut évidemment le détour pour son robot de grande taille qui impressionne. Au vu des relents de serial, on est quand même surprit lorsque que le jeune de onze ans est menacé au chalumeau ! Loin des robots menaçants, Tobor n'est violent que s'il est menacé, lui ou son maître. Il aura su impressionner bien des jeunes garçons qui rêvaient d'explorer l'espace avec un tel ami. La fille du professeur, fort jolie, a dans ce carcan classique un rôle complètement effacé. Vive les robots ! Mario Giguère

The TROLLENBERG TERROR aka The Crawling Eye aka Creature from another world aka Terreur sur le Trollenberg - Quentin Lawrence avec Forest Tucker, Jennifer Jayne, Janet Munro et des choux fleurs cyclopes... 1958, Grande-Bretagne,  84m, Noir et blanc

Plusieurs disparitions et accidents inexpliqués d'alpinistes surviennent au sommet du Trollenberg, en Suisse. Un inspecteur envoyé par l'ONU se pointe sur place afin de tenter d'élucider ce mystère ! Un scientifique responsable de l'observatoire local a cependant bien mâché son travail... Après des investigations poussées, il a découvert que les morts survenus sur les flans du Trollenberg sont en réalité corrélés à la présence d'un bien curieux nuage radioactif collé sur le versant Ouest du Trollenberg et se déplaçant même en l'absence de vent ! Après plusieurs nouveaux décès et alors que toute la population du petit village en contrebas s'est réfugiée dans l'observatoire, afin d'éviter la menace représentée par ce nuage, l'armée est appelée en renfort...

On n'en sera pas vraiment plus sur ces créatures, probablement venues de l'espace et ressemblant comme 2 gouttes d'eau à des calamars gélatineux affublé d'un oeil unique. Reconnaissons le d'emblée, ces monstres armés de tentacules seront, comme bien souvent dans ce genre de production, la principale attraction de cette série B faiblarde.

Sa faiblesse principale restant son budget, ne permettant à l'évidence pas de mettre toutes les idées de Lawrence en image ! Retranscrire les massifs alpins enneigés, les tempêtes de neige, les pics ou les refuges montagneux en studio, tenaient déjà de la gageure. C'est donc décors carton pâte à gogo et effets visuels ultra-cheap (du genre carte postale filmée en arrière plan) auxquels nous sommes conviés ici 80 mn durant.

Le tout pourrait éventuellement passé dans un autre contexte, mais les similitudes avec la version de THE THING de 1951, ne sont ici pas négligeables. Reste un petit film estampillé d'entrée B movie, qui piquera sans doute la curiosité... que des aficionados du genre... Marc Evil

TWO LOST WORLDS - Norman Dawn avec James Arness, Kasey Rogers, Bill Kennedy, Gloria Petroff, 1951, États Unis, 58m

En 1830, le transport de marchandises par bateau est florissant. Kirk Hamilton est à bord de son voilier lorsque le navire est attaqué par des pirates. Le bateau endommagé et Kirk blessé, on arrête dans un port d'Australie ou on laisse Kirk récupérer pendant que le capitaine continue vers les Indes. Le beau brummel attire d'abord l'attention de Janice qui a bien l'intention de le marier, mais comme elle a seulement dix ans, c'est sa grande soeur Elaine qui va tomber dans l'oeil d'Hamilton. Malheureusement, elle est dèjà promise en fiançailles et voilà qu'arrivent les pirates qui kidnappent Janice et Elaine ! A leur poursuite, Kirk réussit à les sauver mais il échoue avec elles et l'amoureux blessé d'Elaine sur une île inconnue qui fourmille de dinosaures !

Voilà un bien étrange mélange de film de pirates, de triangle amoureux et de quelques extraîts du classique ONE MILLION B.C. de 1940 pour les créatures. James Arness, bien connu pour ses séries western ou son rôle dans la créature en titre de THE THING FROM ANOTHER WORLD, a la prestance requise et on ne doute pas un instant que toutes les filles de l'île veulent s'arracher le bel américain. Mais ce triangle est fort classique. Les dinosaures semblent ajoutés en dernier recours. L'inclusion des acteurs est également classique, du travail avec écran derrière les acteurs ou s'activent les lézards maquillés. Une curiosité oubliée qu'il fait quand même plaisir à découvrir ou revoir. La mise en scène est très fonctionnelle, le réalisateur Norman Dawn est reconnu comme étant le premier à avoir utilisé les mattes paintings sur verre. Mario Giguère

The UNEARTHLY - Boris Petroff, John Carradine, Tor Johnson et Allison Hayes, 1957, États Unis

Je trouve ça plaisant de voir des titres qui me disent absolument rien. Évidemment après quelques minutes on se retrouve en territoire connu : le savant fou qui travaille sur les glandes pour trouver la fontaine de jouvence, sa belle assistante qui est amoureuse de lui, la belle inconnue qui se fera remarquer par le faux meurtrier, ah . Pi les mutants de la couverture n’apparaissent qu’à la dernière minute. Mais bon, on s’amuse et on ne s’ennuie pas trop et Tor Johnson est incroyable. Pas méchant du tout. Mario Giguère

UNKNOWN WORLD - Terry O. Morse, 1951, États Unis 

Parce que la guerre nucléaire semble inévitable, une équipe de scientifique projette de construire une "taupe" pour trouver un refuge pour les humains au coeur de la terre. Un an plus tard, sans le sou, c'est un jeune riche excentrique qui finance l'expédition à condition d'y participer, naturellement. Alors on descend et on descend et on arrête regarder les grottes et on descend et on flirte avec la seule femme et on descend, dans la terre, petits chenapans !

Il ne se passe finalement pas grand chose dans ce film. Y a de belles grottes, une jolie femme et les dialogues habituels de scientifiques qui discutent, mais ça ne mène pas nulle part, pas de monstre, pas de civilisation perdue, même pas d'oeuf de dinosaure, que de la grotte. À éviter sauf pour fanatiques. Mario Giguère

VARAN THE UNBELIEVABLE - Ishiro Honda, 1958, Japon, DVD REVIEW

In a mountainous region, known as the Tibet of Japan, the monster god called Varan by the local natives emerges from a lake when disturbed by a scientific expidition. Investigations of the disappearance of the scientists and the devastation of local village result in the military being called in. An extended bombardment is unable to halt the advance of the fearsome spiked lizard which suddenly reveals that it has wings as it flies off to ravage Tokyo!

A Godzilla movie without Godzilla or any real character development. The monster itself and the wholesale destruction it causes are the work of the great Eiji Tsuburaya and his team. Honda's direction is atmospheric, featuring moody b&w cinematography and many interesting camera angles which enhance the menacing quality of the odd looking creature.

Media Blaster's Tokyo Shock disc gives us a fine anamorphic 2:35:1 transfer of the original version with Japanese 5.1, Japanese Mono language tracks with English subtitle option and a commentary track by creature sculptor Keizo Murase who also appears in a documentary demonstrating how Varan was created.

The restored television broadcast version, also in 2.35:1, is also included. Lasting less than an hour it remains a good, quick way to experience the film. Some may even prefer it as it omits some rather long dialogue/exposition sequences to focus more on the increasingly large scale confrontations between Varan and the military. Original promotional trailers in Japanese language are also included.

Varan would return, very, very briefly, in DESTROY ALL MONSTERS. 

The altered US version, not included on this disc, features new footage with Myron Healy as an American military officer who attempts to stop the monster. Robert Monell

WAR OF THE COLOSSAL BEAST aka The Terror Strikes - Bert I. Gordon avec Duncan "Dean" Parkin, Sally Fraser, Roger Pace, Russ Bender, Rico Alaniz, George Becwar, Charles Stewart, 1958, États Unis, 69m

À la suite d'une explosion nucléaire, le colonel Glenn Manning est devenu progressivement un géant humain, conséquence directe des radiations atomiques que son corps a subi. Après avoir provoqué quelques dégâts, Manning aurait supposément été vaincu par l'armée lancée à ses trousses, mais la soeur de Manning, Joyce, reste convaincu que celui-ci est toujours vivant suite à des incidents survenus au Mexique où des camions de victuailles ont mystérieusement disparu. Joyce se rend donc sur les lieux en compagnie d'un groupe d'enquêteurs et elle retrouve effectivement son frère dont le gigantisme et les radiations ont affecté l'usage de la parole et lui ont brûlé une partie du visage. Manning est finalement capturé par des scientifiques qui se chargent de le rééduquer et de lui faire rappeler son passé. Comprenant qu'on veut l'exiler vers une île perdue pour éviter qu'il ne cause d'autres dégâts, le géant s'échappe à nouveau et commet plusieurs ravages avant que sa soeur Joyce n'arrive à lui faire prendre conscience du mal qu'il provoque, ce qui le pousse à se suicider en touchant des fils électriques à haute tension.

Troisième volet portant sur le thème du gigantisme humain, ce film de Bert I. Gordon fait à nouveau preuve de fantaisie hilarante dans la narration et dans l'illustration des aventures fantastiques d'un héros géant. Il suffit d'entendre justement le personnage de Manning s'exprimer avec des sons rigolos où il manifeste ses difficultés à parler pour que l'on se marre à pleins tubes. L'intrigue contient des situations assez semblables au film précédent de Gordon: "THE AMAZING COLOSSAL MAN" particulièrement lors des scènes où le géant humain s'attaque à ses congénères possédant une taille normale, mais les trucages, bien que toujours aussi incroyablement drôles, sont beaucoup plus soignés par rapport aux deux films antérieurs du réalisateur. Tout cela est rempli d'invraisemblances amusantes présentées comme il se doit avec une légèreté de ton et une aimable modestie qui nous assurent de passer un agréable visionnement. Glenn Langan, l'interprète du géant dans "THE AMAZING COLOSSAL MAN" laisse inexplicablement la place à Duncan Parkin dans le rôle-titre, lequel avait joué le personnage dans "THE CYCLOPS" (ça explique sans doute la similarité des maquillages le montrant avec un visage défiguré dans les deux films où Parkin incarne le géant!!!). Une autre oeuvrette bidonnante signée Mr. Big! Mathieu Lemée

WARNING FROM SPACE aka Uchûjin Tokyo ni arawaru - Koji Shima, 1956, Japon 

On aperçoit des soucoupes volantes au-dessus de Tokyo ! Bientôt les créatures de l'espace font leur apparition, créant la panique. Il faut dire qu'ils ressemblent à des étoiles de mer avec un gros oeil au centre. Capables de se transformer, leur meilleure agente prend l'apparence d'une chanteuse populaire, comme si prendre la forme de Madonna aujourd'hui lui assurait une discrétion. C'est ainsi qu'elle communique avec les astronomes de Tokyo, venue exprès les avertir qu'un immense astéroïde en feu va détruire la terre dans quelques jours. Il faut donc le faire exploser. Comme Bruce Willis n'est pas encore né, on tire simplement les missiles à distance, mais ils n'ont aucun effet ! Qu'arrivera-t-il ? Les petits enfants vont-ils mourir de chaleur ? La fille du professeur arrivera-t-elle à allumer le désir chez l'assistant de son père ? Les monstres vont-ils devenir aussi gros que sur les photos ?

Publicité frauduleuse, il n'y aura jamais de monstre géant dans ce film, mais une bonne intrigue, aujourd'hui très classique, amenée avec flair et des effets spéciaux réussis pour l'époque. Le film est aussi le premier long métrage de science fiction en couleur du Japon, devançant Rodan. Ces étoiles de mer extraterrestres on le même look que dans un précédent Starman. Un des scientifiques travaille sur un explosif plus puissant que la bombe atomique et est au coeur de l'histoire. Dans un autre motif scénaristique fort connu, il se demande s'il doit créer cet explosif, pour la paix, ou détruire sa formule. Si vous êtes amateurs des films de l'époque vous devriez apprécier ce classique que je n'avais jamais vu pour ma part. Il y a plus d'émotion dans une minute de ce WARNING FROM SPACE que dans tout THE DAY AFTER. Mario Giguère

WHEN WORLDS COLLIDE aka Le choc des mondes - Rudolph Maté, produit par George Pal avec Richard Derr, Barbara Rush, 1951, États Unis, 83m

Quand des scientifiques annoncent que la terre entrera en collision avec un Météore, le monde entier se foutent de leur gueules. Alors une petite bande de croyants et de scientistes décident de construire une navette spatiale dans le style arche de Noé avec animaux, fruit, légume etc. ... pour s'envoler vers une autre planète afin d'y recommencer le cycle de la race humaine. Rana

Une voix off, nous annonce qu'il y a plus d'étoiles dans le ciel que d'hommes sur Terre. Juste après cette vérité fondamentale sur notre univers insondable, inconnu et inexploré, un savant, le Pr. Bronson, basé en Afrique du Sud, prédit qu'une planète vagabonde, baptisée Zyra, va bientôt frôler la Terre, détruisant ainsi notre monde. Le Dr David Randall est chargé d'apporter ces preuves jusqu'aux Nations Unies à New York. Alors que les calculs de Bronson sont confirmés par les plus éminents spécialistes, la situation critique de notre planète est présentée aux autres pays du globe lors d'une assemblée extraordinaire à l'ONU. Malheureusement, ces derniers ne portent guère de crédits à cette urgence qu'il juge improbable. Financé par Stanton, un amer millionnaire en chaise roulante, le projet de construire une super-fusée est mise sur pied, dans le but d'envoyer quelques fortunés vers Zyra, monde semblable au nôtre: Une Arche de Noël du privilégié en quelque sorte... Pendant ce temps, sur tous les lieux du globe, avant de sombrer dans la panique, la population livrée à elle-même prie pour son Salut. Avec l'approche de l'astre, ce sont tremblement de Terre et raz-de marée qui bientôt vont ravager notre Terre.

En engageant des comédiens au cachet peu coûteux pour allouer une partie du budget aux effets spéciaux, George Pal et son metteur en scène Rudolph Maté ont créé un film mature et sûrement très crédible pour l'époque sur le côté technique. Certaines scènes demeurent encore saisissantes, particulièrement celle où un gigantesque raz-de-marée rase la ville de New York. Les maquettes sont dignes de la série des 'Thunderbirds' c'est pour dire. En fait, c'est seulement l'image finale nous montrant le paysage d'un nouveau monde où l'humanité devra faire un second départ qui tombera un peu à plat. Même l'inévitable triangle amoureux, dont la fille du Professeur Cummings est victime bien malgré elle, n'est pas aussi ennuyeux, comparé à d'autres films du genre. Bref, une référence pour tout fan de SF des 50's. Marc Evil

X THE UNKNOWN - Leslie norman, 1956

Bien avant Caltiki et The Blob, en 1956, Hammer a tourné un scénario qui se voulait la suite de Quatermass. Mais comme le créateur de Quatermass a refusé ce scénario, on a tout simplement rebaptisé le savant: Dr. Royston. Une masse gluante sort de la terre pour absorber l'énergie atomique et dominer le monde. Le Dr. Royston, l'inspecteur de la commission atomique ( joué par un très jeune Leo McKern ) et la milice locale doivent comprendre et détruire cet ennemi si particulier. Un peu moins réussi qu'un Quatermass, le film est tout de même un très bon thriller scientifique comme on en  faisait à l'époque, avec plein de victimes aux brûlures et déformités grotesques. Un bon classique Hammer. Mario Giguère

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