COLD GROUND
Le réalisateur français Fabien Delage, Fright House Pictures et Redwood Creek Films développent un projet terrifiant dont...    lire

Les réalisateurs Michel Audiard, Yves Boisset, Jean-Pierre Mocky et Jean Rollin ont leur propre page, ainsi que Jean-Paul Belmondo, Louis De Funes, Alain Delon, Jean Gabin, Michel Lemoine, Luc Merenda et Pierre Richard

mise à jour le 4 novembre 2022

1 A B C D E F G H I J L M N O P Q R S T U V W Y Z

99 FRANCS - Jan Kounen avec Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin, Patrick Mille, Vahina Giocante, Elisa Tovati, Nicolas Marié, Dominique Bettenfeld, Antoine Basler, Cendrine Orsier, 2007,  France, 104m
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Octave Parango est ce qu'on pourrait appeler un «créatif» dans une prestigieuse agence de publicité parisienne, et il est habile à imposer des désirs dans les esprits des consommateurs. Sa vie prend cependant un tournant dramatique lorsque Sophie, sa petite amie enceinte de lui, le quitte, et que son projet de campagne pour le nouveau yogourt de la compagnie Madone est rejeté par le patron de la compagnie. À ce moment-là, le jeune homme plein de fric, cynique, arrogant et cocaïnomane qu'il est, réalise à quel point son métier et son existence le dégoûtent profondément. À sa sortie d'une maison de repos, où il a été envoyé pour avoir agressé un collègue, il apprend le suicide de son supérieur immédiat, qui lui avait ravi Sophie. De plus en plus las et désabusé, Octave trouve le moyen de se venger du monde de la publicité qui l'a créé en sabotant le commercial pour la télé de Madone, qu'il a lui-même conçu.

Roman français provocateur fort populaire lors de sa sortie en librairie en 2000, "99 FRANCS", qui avait déjà bénéficié d'une adaptation au théâtre, aboutit finalement au grand écran. Le cinéma est assurément un parfait médium pour illustrer l'impact qu'exerce la publicité sur les gens dans nos sociétés modernes, et son omniprésence dans tous les domaines. À cet égard, le choix de Jan Kounen pour mettre en scène le livre de Beigbeder se veut pertinent, le réalisateur connaissant, tout comme l'écrivain, les rouages du monde publicitaire qui y est décrit. Le style littéraire du bouquin se voulait toutefois difficile à adapter à l'écran, mais Kounen vient à bout de cette difficulté en imposant son propre style cinématographique, nanti toutefois de références filmiques que le public cinéphile n'aura aucune peine à identifier. C'est ainsi qu'au sein d'une intrigue non linéaire où le personnage principal exprime avec un cynisme délirant son dégoût pour sa vie et son métier, la mise en scène se révèle éclatée en un foisonnement d'images et de sons hallucinants, pour ne pas dire kaléidoscopiques, dont le montage habile dévoile aux spectateurs les astuces de la publicité pour les pousser à sur-consommer et s'établir en permanence dans leur mode de vie. Tout au long de la projection, ce jeu de miroir entre le réel et l'imaginaire, le concret et l'abstraction est destiné à nous faire perdre nos points de repère, afin de montrer jusqu'à quel niveau notre subconscient est perverti par les slogans frelatés et les manipulations de l'audiovisuel, au point où l'on est devenu nous-mêmes des objets de consommation courante. Le dialogue cru et direct, empreint d'un humour venimeux, contribue tout autant à la charge satirique contre le milieu publicitaire, en n'épargnant personne au passage et en ne faisant pas dans la demi-mesure, même s'il se complaît par moments dans la facilité. Une conclusion assez jouissive, bien que fataliste, vient boucler admirablement la boucle de cette comédie disjonctée, où Jean Dujardin s'impose sans difficultés dans le rôle de l'alter ego de l'auteur. Mathieu Lemée

À TON IMAGE - Aruna Villiers, 2004, France

Thomas (Christophe Lambert), toubib célibataire, rencontre par hasard Mathilde (Nastassja Kinski) dont il tombe amoureux. Mathilde est une personne à la personnalité mystérieuse: il est vrai que son premier mariage s'est terminé de manière catastrophique suite au décès de son fils, mais Thomas lui promet qu'elle connaîtra le bonheur d'être mère à nouveau. Problème de taille, Mathilde a une ménopause précoce. Qu'à cela ne tienne, notre bon Totophe s'empresse d'en parler à son boss qui lui propose la solution miracle: cloner Mathilde. Ni une ni deux, Mathilde tombe enceinte d'elle-même sans s'en douter une seconde, et accouche d'une petite Manon qui en grandissant, atteindra un niveau de maturité à une vitesse affolante...

Variation intéressante sur le thème du jumeau/double maléfique via cette histoire de clonage engendrant un être d'une méchanceté crue désirant plus que tout prendre la place de son modèle, A TON IMAGE souffre cependant d'une mise en scène pas toujours maîtrisée via une utilisation abusive des ellipses narratives donnant l'impression au spectateur de parfois assister à une sélection de tranches de vie alignées entre elles de manière abruptes. Le jeu de Christophe Lambert est quasiment inexistant et semble subir les événements de manière passive, conservant en permanence son air de merlan. De son côté, Kinski ne s'en sort pas trop mal, en particulier lors de la dernière demi-heure où elle finit par devenir un être décrépit sous la pression que lui inflige sa fille. Cette dernière, incarnée par une toute jeune Audrey DeWilder, s'avère plutôt convaincante en petite peste psychotique s'éveillant de manière précoce à la sexualité - conséquence biologique désastreuse du clone qui rattrape malgré lui son modèle. A TON IMAGE évite de donner dans la surenchère ou le tape-à-l'oeil pour mieux conserver un style sobre en ce qui concerne son implication dans le fantastique. Il évite ainsi de sortir des conventions de ce que j'oserai appeler le "fantastique français", avec tout ce que cela implique de retenue. Kerozene

ADIEU POULET aka The French Detective - Pierre Granier-Deferre avec Lino Ventura, Patrick Dewaere, Victor Lanoux, Julien Guiomar, Pierre Tornade, Françoise Brion, Claude Rich, Michel Peyrelon, Claude Brosset, Gérard Hérold, 1975, France, 87m

Alors que la campagne électorale bat son plein à Rouen, un jeune garçon et un inspecteur de police sont tués au cours d'une bagarre entre colleurs d'affiches. Avant de mourir, le policier a cependant eu le temps d'identifier son assassin: il s'agit de Portor, un dangereux repris de justice travaillant pour Pierre Lardatte, un imposant candidat électoral. Le commissaire Verjeat, un vétéran enquêteur et son jeune adjoint désinvolte Lefèvre, sont chargés de l'enquête. Lardatte prétend tout ignorer de Portor, mais le père du jeune colleur d'affiche tué investit l'Hôtel de Ville avec une arme et accuse publiquement Lardatte d'être le vrai meurtrier de son fils par l'intermédiaire du haut-parleur que Verjeat a volontairement laissé branché au cours des négociations.

Comme Verjeat risque de compromettre toute sa campagne, Lardatte se sert de ses puissantes relations pour qu'il soit muté à Montpellier. Verjeat, avec la complicité de Lefèvre, imagine de se faire alors faussement accuser de corruption pour pouvoir rester en ville et achever son enquête. Une opération spectaculaire est ensuite dressée pour capturer Portor, mais il parvient à s'échapper. Un peu plus tard, Portor s'introduit chez Lardatte et le prend en otage. Contacté pour raisonner le gangster, Verjeat refuse d'intervenir arguant de son illégitimité territoriale et laisse l'affaire entre les mains de Lefèvre.

Pierre Granier-Deferre a délaissé à nouveau le terrain du drame psychologique, qu'il a maîtrisé depuis le début de sa carrière, pour répondre à l'appel de Lino Ventura, désireux de s'associer avec un réalisateur avec lequel il savait pouvoir être à l'aise pour ce projet de film policier politiquement engagé. Le scénario imaginé par Francis Veber détourne assez habilement l'idée de départ du roman d'origine écrit par Raf Vallet, afin de l'adapter à la personnalité de la vedette tout en s'inspirant d'un fait divers, soit le meurtre d'un colleur d'affiches à Puteaux pendant une campagne électorale. La désinvolture de Patrick Dewaere dans le rôle du jeune acolyte Lefèvre amène à la fois un amusant contraste et une superbe complémentarité avec le caractère buriné de Ventura, si bien que ceux-ci forment certainement l'un des meilleurs duos de flics de l'histoire du cinéma policier français. À cet égard, l'inclusion de touches d'humour loufoques par l'auteur s'avère assez inattendue, étant donné le réalisme du sujet portant sur les difficultés posées par les pressions politiques sur les policiers dans l'exercice de leurs fonctions.

Cela n'empêche pas le récit de contenir des rebondissements imaginatifs et une conclusion astucieuse au ton désenchanté. Mais si l'histoire est à la hauteur des attentes, surtout par son côté subversif, on ne peut pas en dire autant de la mise en scène qui ne fait pas montre de la même rigueur. Visiblement pas entièrement à l'aise, Granier-Deferre a tendance à précipiter un peu trop vite les événements en enchaînant sans fluidité naturelle les scènes; le montage expéditif aux coupes parfois brutales en témoigne. Par ailleurs, la direction-photo n'est pas aussi soignée que dans ses autres films car la tonalité des lumières et la texture des couleurs changent parfois d'un plan à l'autre sans raison, bien que la copie remasterisée sur DVD camoufle quelque peu ce défaut technique. Ceci étant dit, la vivacité du rythme d'ensemble compense largement toutes ses lacunes, de même que la conviction des acteurs dans leur jeu. La pertinence du propos, toujours d'actualité, portant sur la dénonciation des magouilles d'influences politiques dans les cités urbaines démontre qu'ADIEU POULET a magnifiquement vieilli et que ce genre de film aux opinions tranchés nous manque cruellement aujourd'hui. Y aurait-il un Lardatte qui influence les choix des sujets chez les producteurs et les auteurs actuels au cinéma? Mathieu Lemée

A L'INTÉRIEUR - Alexandre Bustillo & Julien Maury avec Béatrice Dalle, Alysson Paradis, 2007, France, 83m

Après avoir perdue son mari dans un accident de voiture, une jeune femme enceinte est harcelée par une psychopathe qui veut littéralement lui extirper son bébé.

Avec une prémisse pareille on peut définitivement s'attendre à tout et c'est ce que nous réserve ce film. Un festival gore a souhait mais aussi une maîtrise absolue dans un huis clos étouffant et vraiment flippant.

Au lieu de tomber dans les sempiternelles jeux du chat et de la souri comme souvent au cinéma nous avons plutôt droit a une confrontation entre deux femmes aux antipodes l'une de l'autre; la prédatrice Beatrice Dalle (37.2,qui ne se rappelle pas de son érotisme torride)nous offre une performance d'actrice a la limite de la folie et Alysson Paradis, si fragile au début se débat tant bien que mal pour échapper aux griffes de cette femme prête a tout pour pouvoir elle aussi être mère...Disons le tout de suite, ce film choque et provoque mais pour les amateurs d'horreur et de gore le mandat est rempli haut la main. Pour un scénario qui aurait pu tomber dans les abîmes de la série b, les réalisateurs nous font plutôt partager leur amour de l'extrême et du cinéma tout court. Tourné avec le budget craft d'un film de Michael Bay, ils réussissent à nous faire passer des moments d'effroi qui, il faut bien l'avouer, est devenu une denrée rare avec tout ces "torture flick" insipide américain qui pullulent dans nos salles. A voir de toute urgence. Pierre Beaulieu

AMER – Hélène Cattet & Bruno Forzani, 2009, France/Belgique, 90m

Je dirais qu'AMER est un brin décevant. Trop long, même à soixante quinze minutes. On suit le parcours d'Ana de l'enfance à l'adolescente et à lâge adulte dans des situations de "Giallo".

Le première partie nous la présente face à son grand-père décédé et à une servante. Cette première partie est un hommage à SUSPIRIA.

Pour les deux autres parties, nous sommes en mode GIALLO pur et dur avec toute l'imagerie que ca comporte, nous avons le rasoir, les belles femmes, les gants de cuirs et même de la musique d'époque de Stelvio Cipriani y figure. Les deux dernières parties ressemblent beaucoup à du MARTINO. Le film a été réalisé en super-16 pour être ensuite mis en scope 35 lors de la production. Une bonne idée, puisque cela donne quelques grains digne de l'époque. Du bon travail, mais je ne le reverrais pas deux fois. Black Knight

Les ANGES EXTERMINATEURS -  Jean-Claude Brisseau. 2006, France

Jean-Claude Brisseau est un cochon ! La poursuite de son oeuvre devrait presque être dans le Porn. Je me demande même si c'est pas lui qui se cache sous le nom de Martin Cognito, le fameux réalisateur respectable du cinéma conventionnel qui tourne du Porn Artistique avec une cagoule pour ne pas se faire reconnaître et pour attirer une publicité. C'est possible, mais ça ne doit pas, son style est assez différent et la direction photo n'est pas aussi léchée.

Ceci étant dit. j'ai largement aimé. En général c'est largement autobiographique. L'histoire: Un réalisateur désire tourné un film expérimental sur la jouissance féminine. Il veut capté sur caméra la montée violente du désir de la femme au moment de la masturbation. Et pour cela. il doit auditionné des comédiennes. Et pour ce faire, il leur fait tourné 2 scènes: Une de masturbation et l'autre à texte. A mesure que la période de sélection avance, 3 comédiennes s'attachent à lui et veulent absolument avoir le rôle sous le prétexte qu'elles se dont données entièrement à la caméra et à la confiance du réalisateur. Arrive donc, des tensions et 2 congédiement. Et vient ensuite, une plainte pour harcèlement contre le réalisateur et un scandale. Cette histoire est grandement inspirée de la mésaventure du réalisateur qui a eu à subir une poursuite d'une ou de deux actrices qui n'avaient pas pas eu un ou les 2 rôles principaux du film CHOSES SECRETES. Certaine rumeurs disent que Jean-Claude Brisseau avait fait circulé les "tapes" des auditions. Mais de cela, je n'en ai pas eu la confirmation, si c'est vrai, c'est un dégueulasse.

Pour revenir au film... Celui-ci a un excellent thème, contient des moments "fantastiques" tout comme dans CHOSES SECRETES et les actrices sont BELLES. Tellement que 10000 curés pourraient être prêts à s'immoler, cracher sur l'image de Dieu et ensuite violer une statue en marbre de la vierge Marie ne serait-ce que pour les admirer. Jean-Claude Brisseau a vraiment un talent pour choisir ses comédiennes.

7/10 Black Knight

ANTHONY ZIMMER - Jérôme Salle avec Yvan Attal, Sophie Marceau, Sami Frey, Gilles Lellouche, Daniel Olbrychski, Samir Guesmi, Dimitri Rataud, 2005, France, 1h25

"Génie de la finance criminelle, Anthony Zimmer est recherché par toutes les polices du monde. Personne ne sait à quoi il ressemble, mais dans la course qui oppose ceux qui veulent le coincer, Akerman, un flic d'exception, possède une longueur d'avance : il sait que Zimmer prendra tous les risques pour revoir Chiara. Alors que la jeune femme a rendez-vous avec l'insaisissable malfrat, elle reçoit un mot de sa main. Pour perdre ceux qui le pourchassent, Zimmer lui demande d'accoster un inconnu et de faire croire qu'il est celui que tous recherchent. Dans un TGV entre Paris et Cannes, Chiara jette son dévolu sur François Taillandier, un homme banal qui, fasciné par la jeune femme, va rapidement plonger dans un cauchemar..." (Cinemovies.fr)

Voilà un parfait exemple de vaine virtuosité. Pas de doute : Jérôme Salle (futur réalisateur de LARGO WINCH) a vu beaucoup de films, et pas des plus mauvais. Il sait tenir sa caméra, chiader un cadre, torcher une scène d'action. Le décor d'une Côte d'Azur purement cliché, presque abstraite, loin de desservir l'ensemble comme certains l'ont écrit à tort, aurait pu mettre en valeur par contraste le pur plaisir visuel du thriller. Bref, il y avait là matière à un excellent film. Sauf qu'au lieu de faire confiance à son talent de metteur en scène, Salle se fait doublement vampiriser. D'abord par des personnages convenus et pas tout à fait crédibles (Sophie Marceau n'est pas assez chienne pour ce rôle de femme fatale manipulatrice, Yvan Attal a au contraire l'air trop malicieux et dégourdi pour jouer les benêts). Mais aussi par un scénario plein de faux-semblants gros comme des maisons et rempli de seconds rôles sans intérêt (ah le souci du réalisme du Français trop cartésien...) et sans humour (au contraire de LA MAIN AU COLLET de qui vous savez, modèle avoué du cinéaste). Visuellement influencé par des gens bien (De Palma, Tsui Hark), Salle est hélas, mille fois hélas, sensible aux procédés narratifs des petits gommeux d'Hollywood (flashes-back fallacieux et autres tue l'amour). Et livre au final un sous-Bryan Singer quand il aurait pu se rapprocher de Michael Mann. Un terrible gâchis. Stelvio

AQUARIUM - Frédéric Grousset, 2004, France 

Six personnes, trois femmes et trois hommes, se réveillent dans une pièce borgne aux murs blancs. Ils ne se connaissent pas, ils ne savent pas ce qu'ils font là et surtout n'ont aucune idée de qui les y a mis. Au fond de la pièce se trouve une table. Sur cette table se trouvent six verres d'eau et six assiettes. Une porte se tient sur le mur opposé et au-dessus de la porte, une caméra de surveillance et un haut parleur. Après un réveil forcément désagréable et une première prise de contact entre les protagonistes qui s'avère houleuse compte tenu du contexte qui ne prête évidemment pas à la sympathie, une voix se fait entendre. Celle-ci expose alors un règlement auquel les invités sont priés de se tenir sous peine de sévères représailles, avant de les pousser à s'adonner à des jeux tantôt ridicules, tantôt sadiques...

Inévitablement, on pense à CUBE ou encore à SAW. Mais AQUARIUM n'est finalement ni l'un ni l'autre, ici pas d'esbroufe visuelle ou scénaristique, on est dans quelque chose de beaucoup plus brute, de terre à terre. Et il suffit de quelques minutes d'exposition à la photo glaçante de la DV pour s'en convaincre. Une fois passé l'introduction, on oublie les comparaisons et on se laisse transporter par un script simple mais efficace qui pourrait être vu comme une variation sur Le Huis-clos de Jean-Paul Sartre appuyant le fameux adage L'Enfer, c'est les autres. Le format court du film (moins de 70min) permet à Fred Grousset d'aller à l'essentiel, en plongeant ses personnages dans un sentiment de peur et de paranoïa qui les pousse à l'autodestruction Dramatique, AQUARIUM l'est, mais il n'est pas dénué d'humour. Un humour légèrement pervers qui passe par la voix du geôlier divulguant des ordres complètement absurdes mais aux enjeux fatidiques. La révélation finale part d'une idée tout à fait louable, quoi qu'un peu bateau, mais la façon de la divulguer s'avère quelque peu maladroite et on regrette quand même que les cinq dernières minutes ne soient pas du niveau du reste. Cependant, avec ses 3'000 euros de budget, d'excellentes idées et une vraie personnalité, Frédéric Grousset montre non sans une certaine arrogance qu'il est possible de faire nettement mieux que certains gros films plein de frics mais dénués d'âme. Kerozene


Marcel Bealu
Auteur du roman

L'ARAIGNÉE D'EAU - Jean-Daniel Verhaeghe avec Elisabeth Weiner, Marc Eyraud, Marie-Ange Dutheil, André Julien, Pierre Meyrand, France, 1969

Bernard (Marc Eyraud) est un entomologiste désintéressé par sa femme Catherine (Marie-Ange Dutheil), qui elle, tente de communiquer en vain avec lui. Lors d'une promenade à l'extérieur, Bernard découvre une petite araignée d'eau et l'apporte chez-lui. Lui donnant tout son attention, l'arachnide se métamorphose en une bellissime jeune femme muette (Catherine Wiener - La Prisonnière). Celle-ci, baptisée Nadie, loge dans le grenier, et Bernard n'a aucune intention de dire quoi que ce soit à sa femme... Mais pendant combien de temps son secret demeurera-t-il dans l'ombre?

Adapté d'une nouvelle de Marcel Béalu, ce film ultra rare s'avère une découverte réjouissante. Le style lyrique du film rappel celui de Mario Bava, avec ses mouvements de caméra langoureux, et de Jean Rollin, mettant l'accent sur la ravissante jeune femme vêtu de blanc se baladant dans la nature. Sans faire preuve de la violence graphique de Bava ou de l'érotisme de Rollin, Verhaeghe s'adonne plutôt à l'étude de son personnage masculin, et à son imaginaire particulier - qu'il mélange à la réalité diégétique sans avertissements ou indices. Les ellipses temporelles se chevauchent souvent dans la même scène, et le montage alterné de Marie-Claire Korber déboussole juste assez pour rendre le ton " fantastique " voulue. Deux mentions exceptionnelles vont à Jean Gonnet pour sa caméra fluide, et a Serge Kaufman pour sa trame sonore envoûtante. Lent, lyrique, atmosphérique, et déroutant... Un petit chef-d'œuvre perdu. HumanoidZombie

L'ARAIGNEE DE SATIN aka The Satin Spider - Jacques Baratier, 1984 

Une école de jeune fille devient le lieu d'une enquête suite à la disparition d'une élève. Une autre avait déjà été retrouvée morte dans un puit. La directrice est attirée par les écolières qui s'adonnent timidement à de tendres baisers. Une ancienne élève bizarre accro à la morphine s'excite sur des matières textiles telle la soie et séduit les jeunes filles. L'inspecteur qui  mène l'enquête n'est pas très net.... Bon, voila les éléments de ce film prétentieux, pompeux, ennuyeux et sans grand intérêt. Les dialogues sont extrêmement plats. On a droit a un peu de nudité. La mise en scène est confuse, l'histoire aussi d'ailleurs. Le titre est fort beau, mais c'est tout ce qu'il y a à garder. Kerozene

ARÈS - Jean-Patrick Bénès avec Ola Rapace, Misha Lescot, Thierry Hancisse et Hélène Fillières, 2016, France, 80m 

Dans le futur, la France est devenu un pays désolé avec ses 15 millions de chômeurs et fait parti des pays du tiers monde. Entre  la rébellion et l'acceptation se tiennent les fameux combats télévisés, l'attraction principale, faisant la même office que les combats de gladiateurs. Ares, un combattant vétéran et policier de ce monde perdu, obtient une chance en or de sauver ses proches avec une nouvelle technologie.

C'est dommage de voir un film avec quelques idées quand même bien bonne se perdre dans un scénario aussi facile et simple, qui remâche le genre en changeant seulement quelques éléments temporels et qui se révèlent aussi peu intéressant. Rien ne va vous surprendre.  ARES a de l'ambition avec sa base, mais c'est dès le départ absolument impossible de croire au scénario. Cette émission de combat a la qualité de production d'un film de série Z et je ne peux pas croire qu'une civilisation entière pourrait être divertit par ses combats, plutôt bien filmés, mais complètement oubliables niveau esthétique. On sent que le soucis du détail n'y est simplement pas de la première à la dernière minute et c'est bien dommage. Les acteurs ne sont pas mauvais, les décors et l'esthétique sont pas mal du tout, mais ARES n'est pas assez rythmé pour être bien divertissant, et trop peu convaincant dans son scénario pour pleinement s'intéresser à ses éléments dramatiques. Abba

ARSÈNE LUPIN - Jean-Paul Salomé avec Romain Duris, Kristin Scott Thomas, Eva Green, 2004, France/Italie/Espagne/Royaume Uni, 131m

On débute avec le petit Arsène qui apprend l'art de la savate de son père. Papa Lupin se fera assassiner par un complice, après que le petit Arsène aie volé un collier. Arsène devient le gentleman cambrioleur le plus connu de France, mais il tombe sous le charme de Josephine Balsamo, comtesse de Cagliostro. La fille du comte Balsamo, réputée centenaire, embarque Lupin dans une course pour voler une série de croix permettant de retrouver le trésor perdu des rois de France. Séduction, amour, trahison, vengeance, le tout pendant que Lupin a laissé croise à sa cousine qu'il l'aimait, qu'il l'a mise enceinte et qu'un de ses plus farouches ennemis ne serait nul autre que son père !

Jean-Paul Salomé livre un film visuellement splendide dont les origines me sont inconnues, mais il semble bien que l'on aie adapté un des romans originaux de Maurice Leblanc. On est loin du souvenir que j'ai de la télésérie plus légère et suave. Kristin Scott Thomas est remarquable dans le rôle de la Cagliostro. On retrouvera Eva Greene, ici dans le rôle de la belle cousine, dans CASINO ROYALE, le récent James Bond. Salomé en fait-il trop ? il multiplie les mouvements de grue et livre un filma d'action à la croisée d'un Indiana Jones et de Mission Impossible et parfois j'aurait aimé qu'il approfondisse ses personnages. Mais on ne s'ennuie pas un instant et la galerie de personnages est bien campée, l'action incessante et les retournements surprenants. Une version modernisée du feuilleton dont je ne regrette pas le visionnement. Mario Giguère

ARTHUR ET LES MINIMOYS - Luc Besson avec Mia Farrow, Freddie Highmore, 2006, France/États Unis, 102m 

Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, l'histoire de ce conte fantastique est simple : Arthur, 10 ans, est comme tous les enfants de son âge, un grand rêveur. Son rêve est omnibulé par des écrits laissés par un grand-père fantasque mystérieusement disparu sans laisser de trace. Devant des échéances elles très réelles, qui risquent de leur coûter la maison familiale, Arthur se décide à suivre ses traces et se lance à la recherche des Minimoys et d'un trésor caché, très concrètement décrit dans le grimoire de son grand-père adulé...

Que penser du dernier Besson ? En ce qui me concerne, ni du bien, ni du mal, si ce n'est que ce film ne m'a pas fait vibrer, comme un DARK CRYSTAL avait su le faire par exemple, en son temps. Et pourtant dieu sait si Besson à mis les moyens. L'animation de ses personnages est impressionnante, certaines idées scénaristiques savoureuses, les clins d'oeils (à PULP FICTION, M.Le MAUDIT... ) amusants et certaines scènes très réussies (celle du bar disco ou celle du combat contre les moustiques par exemple). Mais il faut reconnaître que ce conte pour enfant reste fade et sans saveur - même pour les miens (8 et 11 ans) qui n'ont pas trop accroché non plus - .

C'est que tout y est sans doute trop aseptisé, trop sage et moraliste. On est à des années lumières de ce que ce même homme pouvait réaliser avec des bouts de ficelles dans LE DERNIER COMBAT qui restera je le crains malheureusement, mon Besson favori.

Pour mémoire, je retiendrais le générique de fin pour un bonne raison: On y voit ce cher Luc Minimoy-isé saluer la salle, histoire sans doute de clore cette aventure fadasse par un gros clin d'oeil... Marc Evil

ARZAK RHAPSODY - Moebius alias Jean Giraud, 14 épisodes de 4m, 2002, France

Surprise chez la marchand généraliste Zellers: l'éditeur Québécois Dep sort la saga ARZAK RHAPSODY, avec la mention: Sélection officielle au FESTIVAL FANTASIA 2004 ! J'avait lu sur le concept et la série dans un Mad Movies: de l'animation Flash, des récits très courts, moins de 4 minutes, et des dessins originaux de Moebius. L'auteur en a profité pour explorer plusieurs facettes du personnage, le présentant une fois en élément d'un jeu virtuel. On joue avec les poncifs de la science fiction et de la fantasy, robots, monstres, princesses, gadgets et races aux noms singuliers et... une poésie et une atmosphère onirique et ludique. Il est évident que la beauté du dessin, encore épuré pour le médium, et le travail couleur est  simplement fascinant. Quand on termine la série, 14 épisodes, on a l'impression que l'on ne se lassera pas de les regarder à nouveau, ne serait-ce que pour saisir toutes les références et mieux comprendre, lorsqu'il y a matière à réflexion, les méandres d'un créateur hors-pair.  À savourer. Mario Giguère

ASSASSINS - MATHIEU KASSOVITZ, 1997, 128m 

C'est le film où tous les blaireaux du festival de Cannes avaient quitté la salle en hurlant au scandale au bout d'un quart d'heure, ça valait le coup d'être visionné!

Mais à part ça, je suis un peu déçu... Je me demande à quel point le fameux "cible émouvante" (de 1993) avec Jean Rochefort et Guillaume Depardieu a inspiré Kassovitz, étant donné que c'est la même histoire, l'humour et le génie en moins.

C'est un vieux tueur qui prend sous son aile un jeune voyou pour en faire son successeur, mais ce dernier (Kassovitz lui-même) a des problèmes de conscience à tuer de sang froid, contrairement à un jeune lycéen complètement barré qui prendra sa place vers la fin.

Le film est long, lent, mou, avec deux ou trois scènes violentes (mais pas de quoi faire caca sur son strapontin de velours rouge du festival), et il tarde que ça finisse après deux heures de bandes!

Dommage pour Serrault qui nous a habitué à mieux... Franfran

ATOMIK CIRCUS - LE RETOUR DE JAMES BATAILLE - Didier et Thierry Poiraud avec Vanessa Paradis, Jason Flemyng, Benoit Poelvoords, Jean-Pierre Marielle, Venantino Venantini, 2004, 92m

James Bataille (Jason Fleming) est un cascadeur en moto qui est invité au festival de la tarte à la vache de Skotlett City. Ébloui par la fille du proprio, Concia (Vanessa Paradis), il détruit par mégarde le bar de son père et écope de 133 ans de prison. S'échappant pour retrouver la belle chanteuse, il arrive en pleine invasion extraterrestre au moment ou un impresario, répondant au nom d'Allan Chiasse, essaie de sauter sa bien aimée !

Avec un scénario hybride fourre tout, Atomik Circus offre certes de belles scènes d'action et de gore avec une grosse dose d'humour, mais le tout prends bien du temps à démarrer. On sait les difficultés que les frères réalisateurs ont eu avec la production fort troublée et on apprécie au demeurant la tentative, alors dans l'air, d'implanter le cinéma de genre fermement dans le paysage français. L'ensemble sent un peu trop le dérivé de succès précédents mais l'enthousiasme et la folie ambiante sont appréciés. Vanessa Paradis est craquante et Jason Fleming, dans un rôle trop effacé, est efficace. J'ai bien aimé l'improbable petit chien mutilé qui chante, un animatronique avec de la présence. Un moment de folie science fictionnel pas tout à fait réussi mais fort sympathique. Dommage que le public n'aie pas été au rendez-vous. Mario Giguère

  L'ATLANTIDE - Jean Keachbron avec Ludmilla Tchernia, Denis Manuel, Jacques Berthier, Camil Ratib, 1972, France, 104m

Déjà adapté au cinéma à quatre reprises à cette époque, le roman de Pierre Benoit, paru en 1919, l'est pour la première fois à la télévision. On suit la trame du roman, le récit en flashback des deux officiers français, St-Avit et Morhange. Pont de vaste cité d'Atlantide ici, mais de vastes grottes et une Antinéa aux multiples costumes parfois drôlement modernes. Tout comme son discours, farouchement féministe. Antinéa clame sa revanche au nom de toutes les femmes trahies par leurs amants au travers des âges, rien de moins. De Circée abandonnée cruellement par Ulysse, pour donner un exemple. Ses amants d'un court temps sont conservés dans des tombeaux ouverts, leur corps préservé en un métal inconnu. Aninea (Ludmilla Tchernia, danseuse, actrice, écrivaine, peintre et sculpteuse) est resplendissante mais n'arrive pas à séduire totalement Morhange.

On sent encore la familiarité avec le roman She de H. Ridder Hagard, qui tenta de poursuive Benoit pour plagiat, en vain. Cette version féministe ajoute à sa singularité. Si dans un premier temps la mise en scène utilise le gros plan à profusion, comme c'est plus fréquent à la télévision, on va privilégier les plans éloignés dans le désert ou pour bien montrer les grottes somptueusement décorées. La musique est utilisée avec parcimonie mais est efficace. Les personnages secondaires sont très pittoresques. et apportent une note plus légère à la trame hautement dramatique. Une version intéressante avec d'excellents acteurs. Mario Giguère

ATTACK OF SERIAL KILLERS FROM OUTER SPACE - Richard J. Thompson, 1994 

Ce film de Richard J. Thomson fait passer les premiers films de Fred Olen Ray pour des blockbuster au budget surgonflé. Deux vilains extra-terrestres vêtus d'anoraks verts et d'un masque bizarre errent tels des zombies. En plus, ils chauffent, et laissent dons des traces de brûlures sur leurs victimes étranglées. Ils arrivent dans un bled où sévit le Docteur Kill (Thomson), sorte d’ersatz du Joker, cheveux verts et visage blanchâtre suite à une giclée d'acide en pleine poire. Kill fait kidnapper des jeunes filles par sa milice armée afin de développer la glande K, une glande qui rend les gens plus violents. Mais celle-ci est plus développée chez les femelles, car la glande K de l'homme est obstruée par la glande X, celle qui gère les pulsions sexuelles ! En plus de cela, un super héros masqué appelé Le Sauveur, vêtu d'un pyjama blanc, d'une cape et d'un masque rouges, vient mettre des bâtons dans les roues du Dr. Kill. Bref, ça délire bien et il faut avouer qu'on se marre. C'est très con, c'est mal filmé, mal joué, mais certains dialogues sont vraiment drôles et l'histoire, aussi débile soit-elle, se laisse apprécier avec aisance. On peut regretter néanmoins l'absence de scènes gores (il y a 2 ou 3 timides tentatives). Thomson, qui est plutôt bien dans son rôle de docteur fou excentrique, a également composé la musique. 2 morceaux qui passent en boucle... Kerozene

ATTENTION LES YEUX aka Let's Make a Dirty Movie - Gerard Pires - 1976, France 

Un film pastiche sur la réalisation d'un porno, genre à part entière des mid-70's, où la venue du sexe à l'écran devait en faire marrer plus d'un apparemment.

Ici un réalisateur cérébral (Claude Brasseur) est contraint de réaliser un porno pour le compte d'un producteur véreux, magistralement interprété par André Pousse. Evidemment, tout cela n'est qu'un prétexte pour une avalanche de gags tellement mauvais qu'ils en deviennent bons! Et puis quel casting, le kit complet de la série Z française : Robert Castel, le Splendid au complet, Daniel Auteuil, Pousse, et bien d'autres! Une brochette de belles filles en petite tenue et le tour est joué!

Allez, c'est plutôt fendard, à regarder à moitié saoul lors d'une soirée pizza entre potes! Franfran

AU-DELÀ DE LA PEUR - Yannick Andréi avec Michel Bouquet, Michel Constantin, Marilù Tolo, Jean-Pierre Darras, Paul Crauchet, Michel Creton, Paolo Bonacelli, Moustache, 1974,  France/Italie, 1h32

A la suite d'un malentendu entre gangsters, Claude Balard (Michel Bouquet), un agent immobilier, se retrouve impliqué dans un hold-up. Face à Guilloux (Michel Constantin), un redoutable malfaiteur, il prend conscience qu'il peut être tué s'il dévoile qu'il y a erreur. Alors il se fait passer pour un spécialiste des coffres-forts. Mais un appel téléphonique vient révéler la vérité. Une course-poursuite s'engage avec les truands, qui prennent en otage la famille de Balard...

Polar au budget visiblement modeste, second et dernier film de cinéma de son téléaste d'auteur, AU-DELÀ DE LA PEUR constitue une tentative, partiellement réussie seulement, de rajeunir le polar français, alors sous l'influence écrasante des œuvres anarchisantes (de droite), nées sous l'écrasant patronage de "plumes" illustres, Albert Simonin et Michel Audiard en tête. Nous sommes en 1974. Les succès de Don Siegel, Peter Yates et autre William Friedkin sont passés par là et les cinéastes français ne peuvent plus faire comme si de rien n'était. Le banditisme, aussi, a changé, les truands des faubourgs ont cédé la place aux nouveaux ennemis publics, Jacques Mesrine en tête. Exit les mots d'auteur argotiques, les décors de studio et les amitiés viriles, place aux séquences nerveuses, au chacun pour soi laconique et à la violence graphique. Hélas, AU-DELÀ DE LA PEUR ne dépasse pas toujours le stade des bonnes intentions. Limité par un budget restreint, Yannick Andréi (1927-1987) circonscrit rapidement sa mise en scène, au style parfois emphatique, à quelques lieux clos. Une longue séquence de filature dans la grande banlieue ouest de Paris, vers la fin du métrage, montre que ce n'était pas faute d'un certain savoir-faire.

Le vrai point fort du film réside dans son casting, superbe : Michel Bouquet livre une prestation assez extraordinaire, entre terreur et hystérie, la peur du titre est concentrée sur son visage "chabrolien". Les gangsters, Michel Constantin et Michel Creton en tête, assurent également grâce à leurs savoureuses trognes. Quant à la superbe Marilù Tolo, elle embellit la superbe affiche et les scènes de séquestration. Enfin, contrairement à de nombreuses coproductions franco-italiennes de l'époque, la bande originale n'est pas revenue à un compositeur italien. Et, pour le coup, on n'a pas forcément perdu au change : la trame sonore d'Alain Goraguer (arrangeur de Serge Gainsbourg) est remarquable. Toute en guitares nerveuses et en basses caoutchouteuses, elle résume bien la tension électrique parcourant ce petit film pas toujours réussi mais jamais ennuyeux. Stelvio

L'AUTRE MONDE aka Black Heaven - Gilles Marchand avec Grégoire Leprince-Ringuet, Louise Bourgoin, Melvil Poupaud, Pauline Étienne, 2010, France, 105m

Gaspard est amoureux de Marion (Pauline Étienne), mais voilà qu'elle trouve un téléphone portable et qu'ils suivent une jolie blonde (Louise Bourgoin) à qui il semble appartenir. Ça se complique quand il la retrouve avec un homme pendant qu'ils font une tentative de suicide. Manque de pot pour le type, mais la blonde, Audrey, survit. Gaspard est très intrigué et voilà qu'il la retrace, jusque dans un site virtuel ou, elle sous le nom de Sam, ils flirtent. Alors il laisse bêtement tomber Marion la brunette, pour une relation bien évidemment suicidaire, moitié monde vivant, moitié monde virtuel, dont le Black Heaven, l'au-delà dont Audrey rêve.

Je dois vous avouer que Louise Bourgoin en femme fatale, j'ai rien contre, bien au contraire, et Pauline Étienne est aussi très mignonne. Mais il y a des limites. J'ai eu bien de la difficulté à avoir un brin de sympathie pour Gaspard, le jeu monolithique de Grégoire Leprince-Ringuet n'aidant en rien sa cause. La portion dans le monde virtuel a également un look plus ringard qu'actuel, ça vieillit vite ces trucs digitaux. L'histoire est d'une lenteur soporifique et le seul gros coup de théâtre a été annoncé fort à l'avance. On devine aussi dès la première seconde que tout va se terminer mal. Le film était bien intriguant, pas mal plus que son visionnement. Alors je ne le vous le conseillerai pas, sinon pour voir Bourgoin en partie en tenue d'Ève. Mario Giguère

L'AUTRE SANG - François Tchernia et François Vacarisas avec  Xavier Gallais,  Juana Acosta,  Karina Testa , Thomas Chabrol, Judith Henry, 2012, France, 18m

"Paul, un trentenaire solitaire, s'offre enfin le cadeau de ses rêves : un avatar ; un clone haut de trente centimètres vendu comme la " version réussie de soi-même. Malgré la capacité intellectuelle limitée de ces êtres miniatures, Paul obtient de Polo - son avatar - des performances inattendues. A force de patience et d'obstination, Polo est devenu un petit danseur, et avec ce numéro bien rôdé, Paul entend bien accéder à la célébrité. Quand il reçoit une invitation pour une des fêtes privées organisées par Stella, icône des soirées pour avatars, Paul pense enfin exaucer son rêve de succès."

Loin, très loin des délires de James Cameron, ces petits avatars, petites versions idéalisées de leur maîtres, sont bien établis dans une société future, ou autre. On sent rapidement le manque de bonheur dans la vie de Paul, un vide que le petit Polo, aux ressources limitées, arrivera difficilement à combler. Mais Paul fait une rencontre fortuite qui pourrait bien permettre à Paul de réaliser ses rêves.

On ne voit pas venir le cauchemar qui approche, la tempête ou Éros et Thanatos se rencontreront dans un choc troublant. C'est d'autant plus efficace. Il faut avouer qu'il y a une ambiance sulfureuse et malsaine qui s'installe, grâce à la combinaison remarquable du jeu des acteurs et de la mise en scène d'un scénario astucieux. En dire plus serait gâcher votre plaisir, ce qui serait bien dommage. Chapeau à toute l'équipe, spécialement aux responsables des effets spéciaux, impeccables, comme aux acteurs qui embarquent rapidement le cinéphile dans ce monde qui aurait pu friser le ridicule entre d'autres mains. Mario Giguère

Les AVENTURES GALANTES DE ZORRO - Gilbert Roussel, France/Belgique, 1972 

On dirait le Zorro produit par Disney avec Guy Williams. A la différence que c'est en couleur, qu'il n'y a pas de sergent Garcia, qu'on ne voit que rarement Diego de la Vega, et que Zorro baise toutes les donzelles du coin. Sinon, les similitudes sont flagrantes: le tout est filmé sur le même ton léger, un peu d'humour, un peu d'aventure, le tout d'une façon naïve qui fait plaisir (voir pour cela les cascades hilarantes). Inutile de donner l'histoire en détail, les grandes lignes sont connues: un justicier masqué vêtu de noir tient tête aux soldats d'un vilain gouverneur dans la Californie du Sud d’il  y a.... je ne sais pas moi, 150 ans, au bol. Toutes les filles rêvent de Zorro, et Zorro le leur rend bien. Sans grossièreté, le film montre notre sauveur folâtrer avec de jeunes filles nues dans leur bain, dans les bois, ou même dans les maisons. Le final se passe lors d'un bal masqué et de petits plaisantins se sont déguisés en Zorro. D'ou une certaine facilité pour lui de s'y rendre, d'autant plus que deux autres gentils déguisés en Zorro lui prêtent main forte, tandis qu'au même moment un imposteur utilise son déguisement de Zorro pour se taper des filles, fou non ? Un grand moment de cinéma. Kerozene

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Voyez également plusieurs films Français coquins dans la section LIBERTINAGE
À noter aussi que plusieurs films de JESS FRANCO sont des productions Françaises
autres liens:

MAX PECAS SPIRIT | Le site de RICHARD J. THOMSON | les CHARLOTS | JEAN MARAIS | affichescinema.com | Moviemania | Luminousfvw.com | Priceminister.com | Marsfilms.com | Francevision.com

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Web www.clubdesmonstres.com

MICHEL AUDIARD

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