LES FILMS DE FANTASIA 2006

du 6 juillet au 24 juillet au Théâtre Hall Concordia

Affiche illustrée par Heidi Taillefer

3 DEV ADAM aka Three Mighty men aka Captain America and Santo vs. Spider-Man - T. Fikret Uçak, 1973, Turquie

Sortie sur dvd du film 3 DEV ADAM aka Captain America et Santo vs Spiderman par la compagnie ONAR FILMS. Le négatifs étant brûlés il y a quelques années, c'est donc à partir de vhs que l'on a reconstitué cette version. Sous-titres anglais et grecs. On comprend enfin que Spider (proche de Diabolik et du vilain du même nom de la bande dessinée Italienne) a commis ses méfaits jusqu'au Mexique et aux États Unis et c'est pourquoi les deux superhéros rappliquent en Turquie, ayant retracé le coupable. Captain America explique au chef de police pourquoi il ne se masque que lors des combats avec Spider: le méchant étant toujours masqué et sauté de la tête, le costume du héros le pousse à sortir de l'ombre pour se battre !

Copie donc pas vraiment restaurée mais plus belle que toutes celles qui circulaient auparavant. Plein d'extras dont de longues entrevues avec le réalisateur et deux acteurs. T. Fikret Ucak insiste sur l'époque ou le film a été tourné, le travail d'équipe et l'absence d'école de cinéma. Selon lui Spider est atteint d'une bactérie ou virus qui lui permet de se multiplier !Très sympathique. Aytekin Akkaya (Captain America, vu également dans le Star Wars Turque et de nombreux films italiens) se promène entre l'humilité et la vantardise (il parle de lui à la troisième personne, comme Napoléon) parle beaucoup du tournage et de l'esprit dans lequel il a été tourné. Amer envers les "producteurs" qui ne pensaient qu'à l'argent au détriment du cinéma. Ajoutez Biographies, filmographies, trailers, galerie photo et vous avez un dvd qui vaut le détour. Édition limiteé à 1200 copies (j'ai la 1002). Mario Giguère

A BITTERSWEET LIFE aka Dalkomhan Insaeng - Ji-woon Kim avec Jeong-min Hwang , Yu-mi Jeong, Ku Jin, 2005, Corée, 120m

Un videur d'hôtel de luxe contrôlé par les yakuzas, Sun Woo, a une demande spéciale de son patron: vérifier pendant son absence de trois jours si sa jeune copine a un amant et advenant le cas, les éliminer. Mademoiselle a effectivement un amant mais Sun Woo décide ne pas les trucider, leur demandant de ne plus se revoir. Son patron n'accepte pas ce mensonge et décide de le faire parler pour l'éliminer par la suite. Notre homme survit miraculeusement et décide de crier vengeance...

Sur cette idée de base fort simple et presque prévisible, Kim réalise un film raffiné aux images travaillées, aux combats à main nue fulgurants et aux combats armés rappelant les meilleurs John Woo. Le nihilisme pervasif ne prévoit qu'une seule issue et le chemin pour y parvenir est heureusement parsemé de personnages secondaires fort savoureux, comme les marchands d'armes incompétents ! Sun Woo, brillamment interprété par Lee Byung-Hyun, ne répondra jamais à la question: pourquoi ? On imagine facilement que c'est par coup de foudre pour la belle, mais ce serait trop simple et c'est toute sa vie qui bascule pour un instant de... compassion ? J'avais adoré le travail du réalisateur sur A TALE OF TWO SISTERS. Je vais continuer de suivre le travail d'un artiste hors-pair. Mario Giguère

ALL-OUT NINE: THE FIELD OF NIGHTMARES Gyakkyou 9 avec Tetsuji Tamayama, Maki Horikita, 2005, Japon, 115m

Toshi est l'équivalent de Charlie Brown, capitaine d'une équipe de Baseball qui n'a gagné aucun match durant toute l'année ! Le directeur de l'école lui annonce qu'il transformera le terrain en surface pour jouer au soccer, l'équipe de soccer connaissant du succès ! Toshi décide d"affronter l'adversité et d'amener son équipe aux finales nationales, mais l'adversité se pointe de manière continue et implacable tout au long du film. Pendant ce temps dans l'espace, un monolithe s'approche de la terre...

Pas facile de résumer cette adaptation folle d'un manga qui se permet tout. Les monolithes, car ils sont plusieurs, sont des blocs ou sont gravés des messages cosmiques destinés à Toshi, comme: C'EST TA FAUTE ! Le directeur appointe un gérant à l'équipe, un ancien lutteur masqué devenu professeur aux conseils aussi stupides qu'efficaces. Toshi laisse même tomber l'équipe, choisissant l'amour par opposition au baseball, sapristi. Il reviendra au grand tournoi au moment ou son équipe perd 112 à zéro! Complètement fou, absurde et tellement jouissif. À voir pour le croire. Mario Giguère

ARTHOUSE ULTRAMAN -  ULTRAMAN MAX ep.15 - Takashi Miike, 2005, Japon

Echo, une petite japonaise d'une dizaine d'années tout au plus, doit subir une opération pour ne pas perdre la vue, peine perdue. Drôlement philosophe pour son âge, ne pouvant choisir entre la peinture et la musique, elle voit le destin lui indiquer sa passion et son futur métier. Une météorite curieuse tombe non loin de là, ressemblant à un gigantesque guimauve inoffensive. L'équipe Dash a ordre de la brûler, voilà que la forme blanche se transforme en monstre cracheur de feu. On lui lance des missiles, la bête développe des lance missiles. Ultraman Max attaque, la créature devient bipède avec tous les pouvoirs d'Ultraman ! Impossible de détruire cette créature qui annonce littéralement la fin du monde. Echo, toujours aveugle, part dans les décombres enflammés de la ville à la rencontre du monstre...

J'ai regardé un des plus beaux épisodes d'Ultraman que j'ai vu depuis longtemps et un beau moment de télévision tout court. Je me doutais qu'il s'agissait d'un réalisateur de films, la qualité des images, l'invention, la force des images et du jeu de la petite actrice au milieu de cette histoire de fin de monde. C'est en fait Takashi Miike ! On se doute bien que la petite sera au noeud de l'histoire, mais le jeu dramatique de cet enfant est renversant. Son désespoir face à ce véritable armageddon, suivit de la rédemption de cette créature cosmique est d'une poésie "kaijuesque" tout simplement merveilleuse. J'ai peine à croire qu'il n'y pas eu des plaintes de parents aux prises avec des enfants quasi traumatisés devant le carnage évoqué. En même temps, le parallèle avec un film comme Munich et son discours flou sur la loi du talion en prend pour son rhume. Comme quoi le Kaiju permet toutes les paraboles, ce qui n'est pas nouveau pour qui s'intéresse au genre. Magnifique. Mario Giguère

AZUMI 2: DEATH OR LOVE - Shusuke Kaneko avec Aya Ueto, Yuma Ishigaki, 2005, Japon, 108m 

À la fin du premier film, Azumi n'avait pas complété sa mission. Il reste donc un seigneur de guerre à assassiner, pour permettre que règne enfin la paix au Japon. Mission paradoxale qui sera soulignée par certains personnages rencontrés en chemin. Azumi n'est pas à une contradiction près à tenter d'assumer lorsqu'elle rencontre le sosie de son ancien ami/amour Nachi.

Shusuke Kaneko succède à Kitamura pour un deuxième opus. Ce qui m'a frappé d'emblée c'est la photographie naturelle, pratiquement aucun artifice autre que des personnages plus grands que nature. Tel ce géant à la double lame qu'il manipule comme un boomerang: impressionnant. Ou cette séquence de la toile d'araignée: un fil de fer est installé à toute vitesse autour d'Azumi et la moindre blessure la paralysera. Quelques longueurs presque habituelles chez ces films japonais qui embrassent les parties mélodramatiques autant que les moments d'action pure. C'est donc une suite un peu plus sage, question de budget ?, mais toujours intéressante, avec une galerie de personnages secondaires remarquables et une dernière image qui reste gravée dans la mémoire. Mario Giguère

BAD BLOOD aka Coisa Ruim - Tiago Guedes et Frederico Serra avec Adriano Luz, Manuela Couto, Sara Carinhas, 2006, Portugal

Toute la famille Monterio, mari, épouse, la fille-mère, le jeune garçon et le plus vieux qui va les rejoindre après les examens, vont habiter la maison héritée du vieil oncle perdue à la campagne. Maison dont tous les cousins ne voulaient pas de toute façon. Rapidement tout le monde est confronté aux mythes de la région reculée et finalement à l'étrange histoire qui entoure la maison. Le couple est d'un naturel sceptique tout comme le jeune curé arrivé depuis quelques années, mais l'horreur va les rattraper au détour...

L'art du cinéma fantastique tient à sa capacité de nous faire croire à l'incroyable. Ici, comme dans les classiques de maisons hantées et de fantômes revanchards, la réalisation prends le temps de bien camper les personnages et de les faire basculer tranquillement et inéluctablement dans un autre monde et d'autres croyances que l'on croyait effacées par la civilisation. Belle réussite pour un film sobre mais efficace, aux acteurs de talent, qui nous amènent vers un final qui brasse. À découvrir. Mario Giguère

BEHIND THE MASK: The Rise of Leslie Vernon - Scott Glosserman avec Nathan Baesel, Krissy Carlson, Robert Englund, 2005, États Unis

Je doit admettre n'avoir eu aucune envie de voir le film après avoir regardé la bande annonce. Le concept tire trop du côté de Blair Witch. Mais le film s'avère autrechose, de bien intéressant. Tournage vidéo donc, d'une équipe qui tourne un documentaire sur un type qui se prétend le prochain tueur en série dans la grande tradition de Jason, Freddy ou Chucky. Car il faut bien comprendre qu'il s'agit d'un monde alternatif ou les personnages de nos slashers ont bel et bien existé. Leslie Vernon a donc contacté cette équipe et leur explique en long et en large sa philosophie et sa préparation, car le grand jour s'approche. Taylor Gentry est donc cette petite blonde qui, avec ses deux cameramen, tourne des entrevues, fait le tour de la petite ville d'Echo et participe à la préparation des victimes, avec un scepticisme de bon aloi. Le jour du grand massacre arrive et après avoir réalisé que deux personnes sont déjà mortes, Taylor décide d'arrêter de tourner. Trop tard, car il y a astuce. On est alors en pellicule 35mm et dans un véritable slasher ou Leslie ne suit pas ses propres directives...

Dans toute la première partie, Leslie explique ses motivations et le symbolisme de tout le projet. Symbolisme freudien et particulièrement féminin d'objets phalliques qui pénètrent les chairs et du garde-robe comme ventre ou l'enfant est protégé du mal extérieur. On est donc en plein trip référentiel ou l'humour règne dans un premier temps, pour tomber dans le vif du sujet, avec en prime Robert Englund en sosie de Donald Pleasance. On note également Zelda Rubinstein en bibliothécaire qui explique la légende du pauvre enfant tué par les villageois il y a des années.

Il était agréable d'entendre le réalisateur après le film, expliquer son amour du genre, autant le slasher que les classiques de l'horreur, pointant vers TEXAS CHAINSAW MASSACRE 2 et THE SHINING comme modèles d'efficacité et d'inspiration. Glosserman est visiblement quelqu'un qui a étudié ses classiques et qui leur porte un regard signifiant, n'oubliant pas d'essayer de nous foutre la trousse par la même occasion. Un réalisateur à surveiller, un film à voir. Mario Giguère

BLACK KISS aka Synchronicity aka Shinkuronishiti - Makoto Tezuka avec Masanobu Ando, Angie, Reika Hashimoto, Seri Iwahori, 2004, Japon, 133m

Black Kiss s'ouvre sur un meurtre sadique aperçu de la fenêtre de l'immeuble en face par une jeune mannequin, Asuka, fraîche débarquée chez une fille à la réputation sulfureuse, Kasumi. Tous les gens qui connaissent Kasumi trop longtemps meurent, ses deux derniers copains s'étant suicidés, sa dernière co-chambreuse ayant disparue il y a deux semaines. Le meurtre n'a pu être pratiqué que par un sadique aux connaissances médicales poussées et doublé d'un magicien car nul ne sait comment il a pu sortir de la pièce ! Les suspects se multiplient, les révélations sur le passé des protagonistes aidant, au point ou l'on soupçonne trop de gens. Un ancien expert de tueurs en série aide la police, mais ses connaissances font de lui aussi un type qui en sait trop. Pendant ce temps un policier chargé de l'enquête reçoit des parties de corps coupés toujours vivant...

Ca sent le giallo japonais ! Mélange adroit d'influences d'Hitchcock, Argento, Bava et Brian De Palma, Black Kiss multiplie et brouille les pistes. Soeurs jumelles, split-screnn, mannequins dans des poses meurtrières, mains gantées de cuir noir, fenêtre sur cour, motel Bat's ! On nage dans les hommages, mais bien ficelés dans un récit qui ne donnera pas toutes les réponses, mais captivera jusqu'à un final avec un ennemi au look époustouflant. Une véritable surprise. Mario Giguère

The CALL OF CTHULHU - Andrew Leman, 2005, États Unis

Les adaptations cinématographiques des récits de l'écrivain H. P. Lovecraft ne vous ont jamais semblées très fidèles et cela vous désole ? Alors réjouissez-vous, car voici THE CALL OF CTHULHU, un véritable travail qui ne pouvait être accomplit que par une bande de fans véritables. Et pour cause, Andrew Leman (réalisateur et coproducteur) et Sean Branney (scénariste et coproducteur) sont les fondateurs de la H.P. Lovecraft Historical Society. Concernant cette adaptation de la nouvelle The Call of Cthulhu, ils décidèrent de la concevoir comme si cela avait été le cas à l'époque de sa publication, c'est à dire en 1926 - un an avant l'apparition du cinéma parlant. Ainsi, Leman et Branney ont réalisé un film muet, en noir et blanc et tournée dans un procédé qu'ils ont baptisé Mythovision - ayant été tourné en DV, il s'agit simplement du nom du filtre créé pour générer le rendu désiré. Et le résultat de ce moyen métrage de 47 minutes est remarquable.

On y suit les découvertes de personnages différents, à des époques différentes, au sujet de rituels mystérieux et terrifiants au nom d'une divinité appelée Cthulhu. Brillamment construit - on passe de 1926 à 1908, d'un confortable salon à une île sauvage de manière ingénieuse grâce à un scénario bien ficelé. THE CALL OF CTHULHU réussit le parie de coller le plus fidèlement possible aux récits de l'écrivain. Et malgré le budget d'une évidente pauvreté, les auteurs ont su donner au film une allure, une élégance toute remarquable, notamment grâce à de nombreux décors, à quelques maquettes et à des effets spéciaux en stop motion. Si les maquettes et effets spéciaux font rétro en regard des standards d'aujourd'hui, cela est bien évidemment voulu et s'avère bénéfique pour une telle entreprise.

Site web: www.cthulhulives.org/cocmovie/index.html  Kerozene

a CHINESE TALL STORY aka Ching din dai sing - Jefrfrey Lau avec Nicolas Tse, Charlene Choi, Bingbing Fan, 2005, Hong Kong/Chine

Le Roi Singe et ses amis Piggy et Sand Monk reviennent au royaume lorsque qu'une armée de créatures démoniaque envahissent l'endroit. Tripitaka, qui ne jure que par la diplomatie, la négociation et l'amour pour se défaire de l'ennemi, est expulsé avec une perche d'or magique par le Roi Singe. Atterri dans un village de diablotins qui ne rêve qu'à le manger pour devenir immortels, il est protégé par Meiyan, une diablotine particulièrement laide qui s'amourache rapidement de lui. Ensemble, avec la perche d'or, ils devront trouver un moyen de sauver le royaume, alors qu'un gigantesque vaisseau spatial apparaît dans le ciel...

On se croit devant un film pour enfants mais rapidement l'humour est décalé et la folie la plus débridée s'empare du scénario ! Sur une belle musique de compositeur attitré d'Hayao Miyazaki, le réalisateur scénariste multiplie les écarts de conduite avec ses personnages absurdes. L'Armée d'insectes est en animation digitale, tout comme la séquence finale ou la laide Meylan devient, on s'y attendait, un véritable ange, mais un ange qui se transforme en machine guerrière implacable. Les conséquences pour le Karma de ce beau monde seront terribles et ironiques, avec un cameo de Gordon Liu, sans compter un Dieu apparu du plancher céleste ! Surprises constantes, personnages dévergondés, princesse de l'espace qui fument, gros clin d'oeil à Spiderman, on se permet tout, ce qui nous laisse constamment étonné. Une agréable surprise jouissive. Mario Giguère

CITIZEN DOG aka Mah nakorn - Wisit Sasanatieng avec Mahasamut Boonyaruk, Saengthong Gate-Uthong, 2004, Thaïlande, 100m

Pod es bien averti par sa grand-mère, s'il quitte son village pour aller à Bangkok, il lui poussera une queue comme tous ses habitants. Pod est donc très nerveux et se coupe le doigt à l'usine de sardines. Il le retrouvera, sur la main d'un autre employé. Ils se l'échangeront. Pod est secrètement amoureux de Jin, qui est obsédée par un livre qui est dans une langue inconnue. Pod devient chauffeur de taxi pour plaire à Jin qui est devenue écologiste, récupérant des contenants de plastique qu'elle accumule en nombre astronomique...

Wisit Sasanatieng est entre autre réalisateur de publicités, son travail, dont nous avons pu voir 10 minutes avant la représentation du film, est très absurde et décalé tout en étant d'un esthétisme raffiné. Sur une narration omniprésente, Pod vit des aventures d'une absurdité renversante qui sont menées jusqu'à un final inéluctable. On ne peut s'empêcher de sourire et rire à gorge déployée devant les doigts qui se recollent par magie, la rencontre avec la fillette de 8 ans qui dit en avoir 30 et son ourson parlant qui fume comme une cheminée. Les personnages pittoresques s'enfilent et l'on savoure chaque minute de ce film hors-norme. Ceci dit, je n'ai pas encore vu Amélie Poulin, film auquel on le compare abondamment ! Mario Giguère

The DESCENT - Neil Marshall, 2005, Angleterre

Sam, la quarantaine, est une femme qui fait régulièrement des escapades de sports extrêmes avec son groupe de copines. Et un jour se produit un drame irréparable lors duquel son mari et son enfant périssent dans un accident de voiture. Un an plus tard, histoire de la sortir de sa léthargie dépressive, ses amies lui préparent une aventure qui lui changera définitivement les idées: un trip de spéléologie dans des grottes aux profondeurs insoupçonnées au milieu des Appalaches. Commence alors une impressionnante descente dans les entrailles de la Terre... Mais suite à un malheureux éboulement il leur est impossible de rebrousser chemin. Et pire encore, ces grottes menaçantes renferment d'étranges créatures qui n'ont rien, mais absolument rien d'amicales... 

Après le très sympathique DOG SOLDIERS, Neil Marshall laisse tomber la testostérone gros calibre et revient avec une pelloche gratinée pleine de femmes, de frayeurs et de fureur. Fini le second degré des bidasses flinguant du loup-garou dans les forêts britanniques, et bonjour l'horreur pure et dure, le premier degré radical et la pétoche à faire bondir le plus blasé des spectateurs. Et côté efficacité, il n'y a rien à dire, jamais un film n'avait été aussi oppressant depuis le DARK WATERS d'Hideo Nakata, le must inégalé en matière de trouillomètre. Le film parvient dans un premier temps à créer un climat claustrophobique via l'avancée spéléologique de ses six femmes. Quasiment insupportable lors d'une scène dans un boyau aussi large que la cuvette de mes chiottes, le spectateur crispé et entièrement tendu en vient presque à en avoir la respiration coupée. Diablement efficace ! Sentiment rare au cinéma, il sera suivit par la découverte d'un monde souterrain fascinant mais radicalement hostile qui plongera le récit dans un ballet de violence cruelle et d'hémoglobine poisseuse. Et là où Marshall fait très fort, c'est qu'en plus de parvenir à faire un vrai film d'horreur sérieux, il emprunte des directions totalement inattendues en s'attachant réellement à ses personnages et crée ainsi une double intrigue aux conséquences ravageuses. Incroyable à la vue du résultat de constater que le film a connu une aussi grande distribution en salles, car tous les critères commerciaux en vigueur au sein du cinéma fantastique actuel semblent avoir été éradiqués: pas de jeunisme débilitant, pas de musique fun techno, neo-metal ou hip-hop, pas de têtes d'affiche en provenance de séries populaires, pas de montage vidéo-clippé, quasiment aucune image de synthèse et surtout un final étonnant. Cela tient presque du miracle. THE DESCENT est le premier film exclusivement féminin et qui possède une aussi solide paire de couilles ! Kerozene

www.thedescentthemovie.com

DIRTY HO aka Lan tou He aka Le PRINCE et L'ARNAQUEUR - Chia-Liang Liu alias Lau Kar-Leung avec Gordon Liu, 1979, Hong Kong, 97m 

Ho, petit voleur de bijoux, rencontre Wang lors d'un véritable duel à qui va le plus choyer des hôtesses, riche inconnu, dont les origines sont entourées de mystère dans un premier temps. Ils s'associent suite à une ruse de Wang, qui est attaqué de toutes parts mais ne peut se défendre pour des raisons qui deviendront évidentes. S'en suit un rude apprentissage de Ho, qui deviendra le garde du corps personnel et complice de Wang.

Ah le bon film de Kung Fu classique. Ici on a droit à de véritables morceaux de bravoure, spécialement lorsque Liu se sert d'une hôtesse pour combattre Ho, un véritable tour de force indescriptible. Idem pour les 4 handicapées qui ne le sont pas du tout ou la bande de voyous atypiques menés par une tantouze de premier ordre. De la kung fu comédie ou tous les objets servent à Gordon Liu, irrésistible. Comme quoi Jackie Chang n'a rien inventé, mais comme le réalisateur n'est nul autre que celui de DRUNKEN MASTER 2, on comprend mieux. Plaisirs assurés pour amateurs du genre ! Mario Giguère

EDMOND - Stuart Gordon avec William H. Macy, Denise Richards, Mena Suvari, Bai Ling, Julia Stiles, Bokeem Woodbine, Rebecca Pidgeon, Joe Mantegna, États Unis, 2005, 1h19

"Après avoir consulté une voyante, Edmond Burke, un cadre supérieur marié, réalise qu'il a toujours mené une vie banale et monotone. Sous le choc de cette révélation, il décide de quitter l'ennui rassurant de son foyer pour s'aventurer dans les bas-fonds de la ville, un monde dont il ignore les règles et dont on ne ressort pas indemne..."

Présenté en sélection officielle au festival de Deauville 2005, ce long métrage de ce très cher Stuart Gordon (RE-ANIMATOR, DAGON) sort directement en DVD en France chez Wild Side Vidéo. Adaptation d'une pièce de théâtre de David Mamet, EDMOND est un film à la narration aussi simple qu'implacable, une variation moderne et saisissante sur le thème inépuisable et vieux comme le cinéma (ou presque) de la descente aux enfers. Edmond (magnifique William H. Macy, parfait en WASP en proie à la tentation et aux pulsions les plus abjectes) se dispute avec sa femme, lui avoue son ennui et sort à Times Square dans l'espoir de se faire dégorger le poireau. Il avise un "lounge-bar" : là, son voisin de comptoir (Joe Mantegna) lui indique un club à hôtesses. Edmond s'y rend, et l'engrenage infernal s'enclenche : il se fait plumer, s'achète une arme et c'est l'escalade...

EDMOND est un film court (79 petites minutes), sans une once de mauvaise graisse scénaristique. La mise en scène de Stuart Gordon capte l'essentiel avec clarté et précision. De nombreux seconds rôles viennent enrichir le récit de visages connus et charmants. On retrouve ainsi avec joie les superbes Denise Richards (encore et toujours méga-bandante), Mena Suvari et Julia Stiles. En bon cinéaste de genre, Gordon sait recourir aux effets gore et à la nudité pour satisfaire notre "pulsion scopique" et transcender le script, parfois un peu théorique du très cérébral David Mamet (dont on peut néanmoins recommander LA PRISONNIERE ESPAGNOLE, bon thriller paranoïaque). La fin du film, que je ne dévoilerai pas, est étonnante, elle offre une proposition de "rédemption" très particulière à Edmond. Le tout n'est pas sans rappeler certains films du duo Schrader-Scorsese. Une belle réussite ! Stelvio

EXECUTIVE KOALA - Minoru Kawasaki, 2005, Japon 

Un koala employé de bureau stressé est soupçonné d'être l'assassin de Yoko, sa petite amie humaine. Alors que son esprit s'embrouille à grand renfort de cauchemars sanglants et de flashbacks déstabilisants, est guère aidé par son psy ni par un inspecteur fouineur, notre bouffeur de bambou s'imagine souffrir de schizophrénie. Ce qui s'avère plus ou moins proche de la vérité puisque quand il se met en boule, ses yeux deviennent tout rouges et il massacre quiconque croise son chemin... Après "Calamari Wrestler" et son calamar catcheur, voici le nouveau "délire" animalier de Minoru Kawasaki. Un délire qui se limite à coller dans la peau de personnages lambda de gros animaux en peluche ridicules. Car outre le koala constipé, on a droit à un lapin entrepreneur manipulateur aux yeux rouges et à une grenouille épicière. Trois bestioles qui restent l'une des seules originalités d'une comédie dramatique certes loufoque et gentiment sanglante, mais qui, au-delà de ça, s'avère surtout aussi plate et stupide qu'un épisode de soap au rabais. On pouvait espérer qu'un tel concept serve un éventuel propos social, politique, écologique ou autre, mais non, il ne s'agit là ni plus ni moins d'un gimmick servant à vendre un film cinématographiquement pauvre, adapté d'un scénario débile, et porté par des acteurs de seconde zone. Kerozene

EVIL ALIENS - Jake West avec Chris Adamson, Emily Booth, Sam Butler, 2005, Angleterre 

Un couple qui s'envoie en l'air dans un champ de dolmens se fait attaquer par des extraterrestres qui n'ont rien de gentil. La jeune femme a contacté Michelle Fox, présentatrice d'une émission bidon sur les phénomènes paranormaux et trucs de l'espace. Menacée de perdre son émission, elle file vers le coin rejoindre la fille enceinte des aliens. Avec le cameraman, le preneur de son, un geek du genre et une bimbo pour recréer les scènes, l'équipe, avec les frangins déments du coin, sont très rapidement confrontés aux méchants aliens !

Dès le prologue, le sang et les tripes vont tout éclabousser dans un délire rappelant avec joie les excès du BRAINDEAD de Peter Jackson. Plus grivois, West multiplie les jets de liquides nombreux et diversifiés, les scènes de gore et de jambes en l'air, culminant avec la scène de la faucheuse d'Aliens. Rien de foncièrement original au demeurant, mais un festival de gore tout ce qu'il y a de plus hilarant, l'humour étant en avant plan et les effets réussis. J'avais pour ma part apprécié le deuxième film de West, son RAZOR BLADE SMILE, petit budget sympathique, alors j'attends avec plaisir anticipé sa réalisation de PUMPKINHEAD 3, en cour de production. Mario Giguère

FEED - Brett Leonard, 2005, Australie

Cyberinterpole, vous connaissez ? Des flics internautes traquant les pervers exposant leurs méfaits sur la toile. Philipp, un cyberflic Australien, est l'un des meilleurs. Vous vous rappelez de ce fait divers qui eut lieu en Allemagne et qui impliquait deux homosexuels qui avaient décidé de bouffer le sexe de l'un d'eux avant qu'il ne se donne la mort ? Et bien c'est notre Philipp qui a mis le doigt sur cette affaire de tordus. Et c'est sur cette intervention que le film s'ouvre. De retour du pays du schublig et passablement perturbé par la vision des homos cannibales, notre flic a bien du mal à trouver du réconfort dans les bras de sa compagne frivole et quelque peu nymphomane. Il faut dire que sonder les sites les plus dégueulasses du web commence par perturber un peu le mental de notre héros... Et il n'est pas au bout de ses surprises ! C'est par hasard qu'il tombe sur un site de " feeder ", un endroit où l'on peut observer une femme si grosse qu'elle ne peut se déplacer sans se faire gaver de hamburger par une main anonyme. Intrigué, Phlipp décide de mener une enquête sur la chose et découvre alors le travail monstrueusement calorifère d'un pervers sacrément sonné de la cafetière : un fils de bonne famille catholique qui prend son pied en se masturbant lors des séances de gavages de sa victime. " Say it ! " lui ordonne-t-il. " Feed Me ! " lui répond-elle. Et lui de lui enfoncer des kilos de matières grasses dans le gosier en s'astiquant le poireau, en lui caressant ses énormes bourlets débordant, en lui léchant son corps gras enduit de sauce ketchup...

Ainsi débute FEED, le film surprise de Brett Leonard, un réalisateur dont on n'attendait absolument plus rien et dont les succès précédents sont oubliés de tous (qui, de nos jours se fout du COBAYE ?). Mais Brett signe ici un film monstrueusement trash à la limite du vomitif, le genre de truc déconseillé aux fines bouches et aux amateurs exclusifs de cuisine gastronomique. Petit budget tourné en numérique, monté de manière nerveuse et interprété par des acteurs diablement convaincants, le film nous offre une plongée malsaine vers l'univers d'un psychopathe pas comme les autres. Un type forcément perturbé par une éducation trop stricte qui dissimule ses méfaits derrière un alibi social anti-consumériste. En face de lui, Philipp, le gentil flic un peu trop travaillé par un boulot perturbant. Philipp n'est en effet pas très bien dans sa tête depuis peu de temps comme le prouvent ses ébats sexuels dérivant de plus en plus vers des séances de défouloirs guère appréciées de sa compagne. Sacrément pervers et malsain, FEED fonce droit dans le lard et sert une soupe révulsante qui ravira les amateurs de cinoche burné, qui fera jubiler le spectateur qui aime ne pas être caresser dans le sens du poil. Kerozene

The FIVE VENOMS aka Wu du - Chang Cheh, 1978, Hong Kong, 97m

Un maître kung fu sentant sa mort imminente donne des instructions à son dernier disciple: retrouver ses cinq anciens élèves, tous instruits dans des styles différents. Ils vont probablement vouloir s'emparer de son trésor et si c'est le cas, il devra les éliminer, si possible avec l'aide d'un ou plusieurs qui seraient restés dans le droit chemin, parce que seul, il ne parviendra jamais à surpasser leurs kung fu inspiré d'animaux: le serpent, le centipède, le scorpion, le gecko, le crapaud. Pour compliquer le tout, ils ont sûrement changé d'identité et seront difficiles à découvrir...

Classique du film de Kung Fu, FIVE VENOMS excelle par la présentation de styles tous différents et une approche presque exempte d'humour. Il faut voir ces styles de kung fu spectaculaire s"affronter, essayer de deviner qui est le cinquième et dernier individu parmi les rôles présents. Pas de place pour la romance, une musique de cordes qui n'est pas sans rappeler par moments certaines plages de THE EXORCIST. Scènes de tortures inventives en bonus. Un classique à découvrir ou revoir. Mario Giguère

FROSTBITEN aka FROSTBITE - Anders Banke, 2006, Suède 

L'hiver, au Nord de la Suède, la nuit peut être longue&ldots; très longue&ldots; C'est ce que l'on appelle la nuit polaire. Autant dire qu'il s'agit de l'endroit rêvé pour les vampires. C'est ce que va découvrir la jeune Saga, fraîchement installée dans le coin avec sa mère et qui tente de s'intégrer parmi ses nouveaux camarades de lycée. Sur le campus, elle rencontre Vega, une lesbienne gothique sympa un rien vulgos qui l'invite à une petite soirée beuverie / fumette avec ses potes. Et comme une soirée n'est jamais aussi bien réussie que quand elle se déroule avec quelques pilules euphorisantes, elle se démerde pour s'en approprier. Manque de pot, les pilules récupérées sont le résultat d'un prototype d'hémoglobine comprimée permettant aux vampires de se sustenter sans avoir à croquer des jugulaires et leur effet sur des êtres humains seront radicaux ! On imagine tout de suite les ravages à venir lorsqu'un gros malin en jette quelques-unes unes dans le saladier rempli de punch...

Bien loin des standards du cinéma suédois, ce FROSTBITEN marche en fait sur les traces du teen movie horrifique américain. Les ados sont funs, ils fument des pétards, ils draguent comme des lourdauds en lâchant des sorties salaces, ils écoutent de la musique rock, bref, tout ça sent le déjà vu et ne va certainement rien apporter de neuf dans le petit monde de l'horreur rigolarde. Mais FROSTBITEN reste néanmoins un divertissement agréable avec ce qu'il faut d'humour sympa et d'effusions de sang au travers d'une jolie photo en cinémascope. Il manque cependant au cahier des charges quelques scènes de fesses, surtout qu'au cœur de cette nuit polaire les jeunes ont bien besoin de se réchauffer. Le film remporta tout de même le prix du meilleur film à Fantasporto 2006.  Kerozene

Site officiel: www.frostbiten.se

The GLAMOROUS LIFE OF SACHIKO HANAI aka HANAI SACHIKO NO KAREI NA SHÔGAI - Mitsuru Meike, 2004, Japon 

Sachiko Hanai est une jeune fille un rien délurée qui donne des cours privés aux étudiants largués. Mais chaude comme la braise et nympho jusqu'au bout des tétons, la cochonne finit toujours par s'envoyer en l'air avec ses élèves incapables de résister à l'appel du sexe. Il faut dire qu'elle fait tout ce qu'il faut pour rendre dingue n'importe quel mâle hétéro. Un soir, dans un bar, alors qu'une transaction frauduleuse tourne mal, Sachiko prend une balle en plein front. Sonnée, la fille se relève et sort en titubant du bistrot en emportant malgré elle l'objet de la rixe: une réplique de l'index de George W. Bush! Après s'être fait tringler par un flic opportuniste, elle découvre le trou au milieu de son front et y enfonce un stylo. Ce dernier pousse la balle au centre de son cerveau et fait exploser le QI de notre gloutonne du sexe. Sachiko devient alors avide de science, de culture et de philosophie et allie alors éducation avec parties de jambes en l'air à un rythme époustouflant. Mais à ses trousses se trouve un agent secret coréen prêt à tout pour mettre la main sur le fameux doigt...

THE GLAMOROUS LIFE OF SACHIKO HANAI est en réalité la version longue (93 minutes) de HORNY HOME TUTOR: TEACHER'S LOVE JUICE (2003, 65 minutes). Le scénario de ce pinku totalement déjanté est signé Takao Nakano, le réalisateur de KILLER PUSSY et de la série EXORSISTER bien connue des amateurs de déviances filmiques nipponnes. Mais si comme les films de Nakano, TGLOSH est du pur bricolage trash qui transpire le système D, celui de Meike a l'avantage d'avoir été tourné sur pellicule, ce qui est appréciable avouons-le, même si je n'ai rien contre la DV... Et Meike est plus généreux que Nakano quand il s'agit de livré des scènes érotiques. En effet, les scènes cochonnes pullulent dans TGLOSH, ne laissant aucun répit au spectateur qui va endurer 93 minutes durant une érection quasi non-stop. Car même si l'actrice Emi Kuroda n'est pas plastiquement la plus bandante des filles, elle dégage une aura qui pue le sexe et les cochonneries et prouve avec aisance qu'elle ne connaît pas le sens du mot pudeur. Et si l'érectomètre est souvent au top, on oublie pas non plus de se marrer franchement avec des ingrédients déjantés tels que: un doigt verni aux couleurs patriotiques américaines voler au bout de quelques fils de nylon grossiers, le même doigt violer l'héroïne en étant téléguidé par un George Bush télévisé, un commando de nipponnes obèses, un agent secret violeur, une Sachiko nympho citer Kant et Descartes en se faisant peloter, et finalement avec un pinku dans lequel on voit enfin des foufounes sans cache, avec les poils et tout et tout. Définitivement culte!!!  Kerozene

Une CALL-GIRL (qui performe très bien dans le Softcore Pink Sex à tous les 8 minutes en moyenne en temps écran) reçoit une balle dans l'front qui réveille ses facultées intellectuelles... Et c'est suffisant pour en faire une génie! Cette dernière à récupérer par inadvertance le doigt cloné de Georges Bush qui permet de déclencher le lancement des missiles ! Ce doigt est convoité par plusieurs afin de gagner le contrôle politique. Le tueur responsable du trou dans la tête de notre délicieuse Sachiko ne laissera pas prise.

Il s'agit à la fois d'un film politique anti-américain et d'un Softcore movie remplit d'humour et d'action ! Un mix étonnant qui a très bien fonctionner pour moi. Un peu comme si DOCTOR STRANGELOVE rencontrait LA TOUBIB AUX GRANDES MANOEUVRES, PULP FICTION et N'importe quel Porn Movie à la japonaise ! Killer Gazoo peut crier encore une fois: MASTURBATION ! Mais n'empêche que j'ai bien aimé !

6.5/10 Black Knight

GOD'S LEFT HAND, DEVIL'S RIGHT HAND aka Kami no hidarite akuma no migite - Shusuke Kaneko avec Tsubasa Kobayashi, Ai Maeda, 2006, Japon

Voici une curieuse histoire d'horreur adaptée d'une bande dessinée Japonaise. Il est en effet rare de mettre au coeur de ces récits des enfants, plus souvent accessoires ou justes possédés. Ici un jeune garçon qui peut ressentir les mauvaises pensées des adultes en train d'accomplir des actes répréhensibles, et de les vivre. C'est ainsi que le petit voit une jeune femme ramasser une poupée et se faire transpercer la gorge, la sienne étant aussitôt transpercée. La police soupçonne la seule personne dans la maison au moment du drame, sa soeur, qui se verrat confier la mission d'arrêter le tueur en série d'après les indices des rêves de son frère. Prendre le train jaune jusqu'au bout de la ligne, contacter la dame en bleu, aller à la maison blanche. Parallèlement, le spectateur voit le tueur, un père monoparental qui élève sa fille qui est incapable de marcher. Il lui raconte régulièrement des histoires à partir des grands cahiers dans lesquels il dessine des histoires macabres, en réalité les meurtres qu'il orchestre de toutes pièces !

On est pas certain du ton employé dans un premier temps, mais force est de réaliser qu'il règne un humour noir et féroce dans cette histoire qui détonne ! Une séquence est particulièrement savoureuse, notre homme attirant deux jeunes filles avec une pièce remplie de beaux petits gâteaux. Les capturant, il les force à se goinfrer avant de les trucider, un moment aussi drôle que gore. Le final mettra en vedette les enfants, le garçon et la jeune fille, dans une conclusion qui tient plus du conte de fée que du film d'horreur traditionnel. Quelque chose de différent de la part d'un Shusuke Kaneko en verve ! Mario Giguère

The GRAVEDANCERS - Mike Mendez, 2005, États Unis

De jeunes gens profanent des tombes et sont attaqués les jours suivants par des fantômes-zombies en CGI !

Le PAC-MAN à la fin, comme l'avait baptisé, Oncle Freak était encore plus ridicule que la tête volante de ZOMBIE 3. Faut l'faire ! De plus, aucunes scènes de nudité et le premier meurtre survient seulement après 80 minutes. L'acting est d'un niveau absolument minable et Mike Mendez confirme une fois de plus qu'il est un sans talents.

Par contre, des plans dans un cimetière sont toujours les bienvenus et lorsque la meilleure scène est le lever d'un corps sous un drap remplie de sang... Ça indique seulement que ça craint en maudit. Le chat était au moins drôle.

2/10 Black Knight

The GREAT YOKAI WAR - Takashi Miike, 2005, Japon

Quand Miike signe un film à destination de la famille et visible par tous, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il nous livre une simple comédie consensuelle et aseptisée comme ils savent si bien les faire chez Disney. Non, Miike reste fidèle à lui-même, car même si les filles violées et les meurtres sanglants ne sont pas au programme de THE GREAT YOKAI WAR, l'esprit général de l'entreprise est à l'image de ses titres les plus emblématiques, à savoir sauvage et déjanté. Avec ce film, il s'approprie l'un des mythes les plus populaires du folklore nippon : les monstres yokai, une centaine de créatures de toutes formes, toutes tailles et toutes couleurs. Un véritable freak show psychédélique et absurde qui ne cesse de s'agiter énergiquement pendant plus de 120 minutes avec l'espoir de sauver le monde de la folie d'un humain cruel qui crée des abominations en fusionnant des monstres yokai avec des engins motorisés dans une sorte de chaudron infernal. Le résultat issu de cette soupe maléfique est une armée de robots apocalyptiques au design destroyanimés d'un comportement psychotique et destructeur. C'est un enfant élu qui mènera sa galerie de personnages déglingués vers un affrontement final ahurissant lors duquel Tokyo se voit plonger dans le chaos.

Vous l'aurez compris, THE GREAT YOKAI WAR est un film complètement déglingué, une sorte de mélange hybride entre un film d'aventure pour têtes blondes et un bad trip cauchemardesque, et si Miike destine son film aux enfants, laissez-moi vous dire que ma fille attendra encore quelques années avant de pouvoir y poser les yeux. Car Miike n'a pas pu s'empêcher d'y injecter quelques éléments qui lui sont propres, comme une jeune et jolie yokai aux hanches dénudées ou la méchante de service qui laisse régulièrement apparaître sa culotte tant sa jupe est courte - légère touche d'érotisme soft qui ne gênera personne bien au contraire, mais aussi comme certaines scènes cruelles qui ne manqueront pas de flanquer de beaux cauchemars aux plus impressionnables. THE GREAT YOKAI WAR est un film aux décors superbes, aux créatures innombrables et improbables, aux méchants terriblement cruels et au final surprenant, c'est en quelque sorte L'HISTOIRE SANS FIN sous acide, autrement dit une expérience déroutante. Kerozene

Vu et grandement apprécié, mon coup de coeur du festival Fantasia. Faut dire qu'on y fait évidemment la belle part aux monstres, que le film déborde d'imagination, de clins d'oeil au spectateur adulte, de mélange de créatures destroy au petit espèce d'hamster trop cute, enfin, un mélange irrésistible pour tout amateur du genre !

Yé, ça fait du bien ! Mario Giguère

Site officiel : yokai-movie.com 

HELL aka Narok - Tanit Jitnukul avec Nathawan Woravit, Baworanrit Chantasakda, 2005, Thaïlande

Une équipe de tournage a un accident et suite à une erreur comme il en arrive tant, ils se retrouvent tous en enfer, alors que seule une personne est vraiment morte. Attachés, torturés, ils réussissent à s'échapper et cherchent à sortir de l'enfer, poursuivis par les méchants gardiens qui n'ont pas envie de les laisser partir. Faut dire, ce qu'ils auraient à raconter aux vivants serait une très mauvaise publicité pour l'endroit.

C'est par milliers d'années que l'on souffre en enfer, membres brisés, lave versée dans la bouche, mais toujours prêts à re-souffrir. Cette vision très vieillotte de l'enfer pour faire peur au bon peuple manque de subtilité et mélange les grotesques gardiens qui semblent sortir d'un film de Conan à des tortures somme toutes banalisées par leur répétition. Difficile d'avoir de l'empathie pour des personnages stéréotypés qui méritent tous d'y rester, par-dessus le marché. Difficile aussi de comprendre comment il est si facile de se défaire de ses liens et de se promener aussi facilement.

Rien d'aussi éprouvant que ce qui est annoncé par la bande annonce, l'imagination n'étant pas au rendez-vous en enfer ! Mario Giguère

HELL HATH NO FURY - Rob Carpenter/Vince D'Amato/Ryan Nicholson/Peter Speers avec Suzanne Serwatuk, Linda Staf, Michelle Boback, 2006, Canada, 110m

Anthologie centré sur la revanche de femmes outrées, d'ou le titre et sa référence: HELL HATH NO FURY LIKE A WOMAN SCORNED. La surprise est de taille, d'habitude ces anthologies, ici une production vidéo indépendante, ou des grands studios, on se rappellera les productions anglaises de Milton Subotsky, sont souvent garnies de scénarios prévisibles au maximum. Ici autour d'un café, deux inconnus se racontent des histoires d'horreur et d'humour toutes plus surprenantes les unes que les autres. Le sang gicle au maximum et les femmes trompées ou meurtries ne sont jamais tendres envers les hommes, loin de là. La dernière partie, la plus longue est un rape and revenge des plus sanglants, avec une actrice, Michell Boback, qui n'est pas sans rappeler Cécile de France dans le film HAUTE TENSION.

Un infirmière qui se rend au travail est assaillie puis violée par un homme masqué. Traumatisée, elle est attaquée de nouveau le lendemain soir, mais cette fois elle sort son pistolet électrique et maîtrise l'agresseur. Elle le garde attaché et commence à lui faire subir les pires sévices, tout en continuant sa vie presque normale. Avis aux coeurs sensibles, la dame n'y va pas par quatre chemins et n'hésite pas à utiliser la torche acétylène à des endroits ou d'autres préfèrent glaçons, chocolat ou crème fouettée. Le final sera d'un sanglant hautement dramatique.

Gravite autour de petites histoires toutes plus intéressantes les unes que les autres, dont cette femme policière agressée qui va utiliser ses talent d'hypnotiste à des fins sordides ou ce client du club vidéo qui se retrouve avec son futur lui qui vient regarder un film tranquillement. Dans un autre scénario, deux jeunes étudiantes visitent la maison d'une jeune femme en apparence simple d'esprit suite à un drame. Là aussi rien n'est aussi simple qu'il n'y parait. Les scénaristes réalisateurs semblent avoir prit plaisir à surprendre le spectateur et on termine l'anthologie avec le furieux désir d'en voir plus de ces talents méconnus. Les acteurs, et surtout les actrices sont intenses, la mise en scène efficace et les effets spéciaux font le travail. Chaudement recommandé ! Mario Giguère

ILS - D. Moreau et X. Palud avec Olivia Bonamy, Michael Cohen, 2006, France, 77m

Ben j'aurais aimé vous dire que le cinéma français tient enfin son film d'angoisse pure et dure, mais non... Bien que je me refuse tout de même à cracher dans la soupe.. Depuis "HAUTE TENSION" de Aja, le cinoche français progresse... il n'y a pas de doute.

La structure du film s'avère ici fort simple. Lucas et Clément, un couple de français expatrié en Roumanie, va vivre une nuit de terreur. C'est vers 3h45 que le cauchemar va commencer, leur lugubre demeure isolée semblant faire l'objet d'un assaut en règle par d'étranges individus très agressifs...

Le plus ? Une unité de lieu qui fonctionne à merveille, un suspense dispensé sur 60m orchestré avant tout grâce à l'habileté d'une réalisation propice à doser la tension en jouant beaucoup (trop?) avec l'obscurité. Les silences, les bruits insolites, les grincements de porte vont ainsi peu à peu atteindre leur objectif primaire... faire peur. Malgré un budget que l'on devine limité, l'effet très "Blair Witchien" est peut-on dire réussi.

Les moins ? La minceur du propos à n'en pas douter (on voit carrément à travers!), les quelques effets sonores que l'on jugera faciles, et des réactions qu'ont nos deux infortunés... pas toujours très rationnelles.

Bref, on sort mitigé de la projection, avec surtout l'impression d'avoir assister avant tout à une partie de chat et de la souris filmée sans plus ni moins. On aurait certes aimé un peu plus de psychologie dans tout cela, car l'angoisse en a certes aussi besoin pour exploser... A charge de revanche sans doute, car il y a du talent chez ces deux réalisateurs ! Marc Evil

La nouvelle sensation suspense/horreur de France est arrivée et je dois dire ne pas avoir été déçu.

Clémentine et Lucas vivent tranquilles leur vie d'amoureux dans une grande maison dans les bois, jusqu'au moment où d'étrange bruit se font entendre. Ils décident d'aller investiguer, et dès ce moment de mystérieux personnage commence à les tourmenter. L'histoire est apparemment basée sur de faits vécus.

Le montage des scènes du film est quelque peu classique, mais je me dis que tant que le film est plaisant, ça passe. Ça commence avec une maman et sa fille qui disparaisse, puis l'introduction des personnages principaux, puis l'action principale. Il ne se passe pas vraiment grand chose pendant les 20-25 première minute, mais dès que ça commence, on est assis sur le bout de notre siège. Il n'y a pas de faux suspense où le volume de la musique augmente, pour voir apparaître le copain de la fille, ou vice-versa. Les acteurs sont très bien dans leurs jeux. Je dois avouer avoir eu du plaisir à entendre la trame sonore, efficace et effacer, se fondant bien avec l'action du film. L'ambiance sonore est aussi excellente mettant l'emphase aux bonnes places.

Je vous laisse découvrir la fin, pas vraiment une fin surprise, mais intéressante tout de même. Hermit

ISOLATION - Billy O'Brien avec John Lynch, Essie Davis, Sean Harris, Marcel Iures, Ruth Negga, Irlande, 2005, 1h31

Un fermier au bord de la faillite confie à un laboratoire le soin de mener des expérimentations sur son bétail. Rapidement, une vache met bas un veau anormalement fort et agressif. Le fermier abat et brûle les deux bêtes. Mais une forme de vie monstrueuse a survécu&ldots;

Concision, voilà le maître-mot de cet étonnant film venu d'Irlande et primé au festival Fantastic'arts de Gerardmer 2006. Pas d'"opening jokes" ou de scènes d'exposition superfétatoires, on est d'emblée dans le feu de l'action ! Les liens qui unissent les quelques personnages sont sous-entendus, on fait confiance à l'intelligence du spectateur. C'est la première qualité de ce film, dans lequel jamais la psychologie ne vient affadir l'horreur. Les effets sont simples mais efficaces. Ces espèces de placentas de veau mutants occasionnent quelques moments gore bien pulvérisants, mais le film ne sombre jamais dans la boucherie (ce qui, vu le cadre, eut été un comble). Les références sont peu présentes, ISOLATION n'est pas un film pour "geeks". On pense parfois, pour l'unité de lieu et l'économie de moyens, à ABERRATION (de Tim Boxell), une attachante petite série B, qui a connu en France les "honneurs" d'une édition DVD très bon marché. Mais ISOLATION est nettement meilleur.

Finalement, la vertu essentielle du film réside dans son "humanisme". Alors qu'il pourrait orchestrer un jeu de massacre rigolard et potache, le cinéaste joue au contraire la carte de l'empathie, pour TOUS ses personnages, du fermier au scientifique en passant par les deux routards en cavale qui ont trouvé refuge dans la ferme. On se sent vraiment concerné par l'atroce situation dans laquelle ils sont plongés. Le film n'en est que plus "prenant", dans le bon sens du terme. Et on prend une authentique et salutaire claque ! Stelvio

JUNK aka Shiryour Gari - Atsushi Muroda, 1999, Japon 

Générique: un savant américain se prend pour Herbert West en injectant un truc vert dans un cadavre de femme (nue). Celle-ci se réveille et agresse direct le docteur en lui bouffant la gorge. Fin du générique. Quatre jeunes gangsters, dont une fille, font un casse assez brutal dans une bijouterie, et s'en sortent avec un blessé. Ils appellent ensuite un gang de yakuzas pour leur revendre la marchandise et se donnent rendez-vous dans une usine désaffectée. Au même moment, un médecin japonais est réquisitionné par l'armée américaine pour avoir travaillé sur un projet top secret avec le docteur du début. Une solution, faire péter le laboratoire secret qui se trouve être l'usine désaffectée. Mais le système explosif est saboté par notre zombie femelle qui, en plus d'être belle, est intelligente. Sur place, les petits voyous se font baiser par les yakuzas, mais, alors qu'ils se flinguent la gueule, vont devoir faire face à une horde de zombies affamés, ceux-ci étant les cadavres des expériences précédentes qui ont foirées.

Le moins qu'on puisse dire est qu'on ne se fait pas chier devant cette pelloche des plus sympathique. Ca se flingue à tout bout de chant, les zombies bouffent comme des cochons, le sang gicle et le tout est emmené par une musique électro du plus bel effet donnant à l'ensemble un aspect clip tout en évitant d'en faire trop comme aiment le faire les Américains avec des montages épileptiques. L'ensemble n'est peut-être pas très original, mais on s'éclate comme des fous devant tant de bons sentiments. Et c'est le principal. Kerozene

KEBAB CONNECTION - Anno Saul avec Denis Moschitto, Nora Tschirner, 2005, Allemagne, 96m 

Ibo a réalisé une pub pour le restaurant de son oncle, pub de combats de kung fu pour annoncer la spécialité Turque. L'oncle est furieux, mais la pub remplit son restaurant ! Ibo nage sur le succès, mais voilà que Titzi, sa copine allemande est enceinte. Son père le renie: "je t'ai dit de ne jamais mettre enceinte une Allemande !" et Ibo ne peut se résoudre à devenir père. Titzi l'envoie promener rapidement. Pendant pratiquement 9 mois, il sera partagé entre le désir de renouer avec Titzi, devenir père, lancer sa carrière de réalisateur (et faire le premier film de kung fu allemand), mais est toujours en proie au doute.

Sans parler de la rivalité du restaurant grec en face, Titzi et sa copine qui se pratiquent à réciter le Roméo et Juliette de Shakespeare et une apparition de Bruce Lee, enfin presque. Tout ça semble inoffensif, mais la réalisation, le scénario et les dialogues succulents nous amènent à aimer cette petite comédie sur la paternité plutôt irrévérencieuse et inspirée. Dangereux, ça donne le goût de faire un petit ! M'enfin, sauf pour l'odeur. Donne aussi le goût de manger un Doner, spécialité Turque, espèce de monstrueux pita plus appétissant que la soupe aux tripes souvent mentionnée ! Mario Giguère

The LIVING AND THE DEAD - Simon Rumley avec Leo Bill, Sarah Ball, Roger Lloyd-Pack, 2006, Royaume Uni, 84m

Une immense demeure en Angleterre. Un père, Donald, soucieux de ne pas perdre la maison, sa femme malade, Nancy, alitée, et James le fils dans la trentaine qui a l'âge mental de 3-4 ans. Le père doit quitter, a averti la garde-malade qui viendra le lendemain, mais James ne prends pas ses médicaments, décide qu'il est l'homme de la maison et bloque l'entrée à la nurse. James perd tranquillement la raison, seul avec sa mère...

Je dois avouer que j'ai failli partir au bout de quelques minutes, la maladie et la mort allant être le sujet principal et la fatalité étant notable et annoncée, rien de bien agréable s'en venait. Le réalisateur nous avait averti que le scénario est inspiré des trois mois qu'il a passé à s'occuper de sa mère mourante. Ambiance sordide, mort, séquences accélérées, musique tonitruante, tout est réalisé en fonction de nous faire ressentir le malaise d'une situation insoutenable pour des gens qui ne pensent que faire pour le mieux. Des morts et des vivants, loin des morts-vivants, donc. Une plongée dans le malaise existentiel.

Curiosité, la dernière fois que j'avais vu l'acteur Roger Lloyd Pack, il était dans le rôle du nouveau père des Cybermen, dans la nouvelle série télévisée Doctor Who. Un rôle tout ce qu'il y a de plus différent ! Mario Giguère

le site du réalisateur: www.simonrumley.com

The LOST- Chris Siverston avec Marc Senter, Shay Astar, 2005, États Unis

Ray Pye est un ado sociopathe et manipulateur, lors d'une promenade en forêt avec deux copains il abat froidement deux jeunes filles passant malencontreusement sur son chemin....la police a des soupçons mais nos comparses se sont jurés de ne rien dévoiler de cette funèbre affaire, faute de preuves matérielles, Ray est libre et bien déterminé à ne pas s'arrêter la...

Tiré d'un fait divers et d'un roman de l'excellent Jack Ketchum (Off Season, The girl next door),The Lost est vraiment une surprise de taille. A la manière d'un HENRY, Sivertson nous fait partager le quotidien de ce jeune homme amant de violences et de châtiments.

Petit film indépendant et avec certains comédiens amateurs, je dois dire que le choc n'en est que plus grand. Mené tambours battants par une performance hallucinante de Marc Senter, de choix artistiques judicieux a la limite du cinéma-vérité et d'un scénario solide qui évite de sombrer dans le Grand-Guignol. Le graphisme de certaines scènes en rebuteront plus d'un mais on est tellement dans l'attente de voir ce que nous réserve Ray que tout cela se digère sans problèmes. La mixture horreur-drame psychologique est rarement réussie au cinéma mais il arrive une petite gâterie comme celle la et l'espoir renaît. Film culte en devenir? A vous de juger. Pierre Beaulieu

LOST IN WU SONG - Lu Yitong avec Yu Ai Lei, Ma Jing Jing, Ah Jing, 2005, Chine, 1h33

Le lunatique Wen Deson a trente ans, vit chez ses parents et a une idole, celle de tous les garçons chinois: le héros mythique Wu Song. Il rêve donc de réaliser un film sur Wu Song, pour devenir moine par la suite ! Incroyablement, un producteur l'accepte, lui sans expérience, mais à condition d'augmenter l'histoire d'amour dans le scénario. Deson se refuse à tout compromis, cherche son Wu Song idéal et essaie coûte que coûte de tourner son film, tel qu'il l'imagine, sans compromis.

Histoire douce amère parsemée d'humour foudroyant, Lost in Wu Song, premier film de son vrai réalisateur par surcroît, critique le mercantilisme, tare honteuse du cinéma de toutes les nations. Le film dans le film (on voit les séquences imaginées par Deson) est intéressant, loin de la vie minée par l'alcool de l'acteur idéal pour le rôle. Un regard très différent sur la Chine, le cinéma et un héros méconnu des occidentaux. Mario Giguère

MEATBALL MACHINE - Yudai Yamaguchi et Jun'ichi Yamamoto, 2005, Japon

Des bibittes façon "THE HIDDEN" prennent possession du corps de leurs victimes pour se nourrir de leurs douleurs et pour ensuite les contrôler à la manière de TETSUO: THE IRON MAN. Et tout cela dans le but qu'ils s'affrontent afin qu'il n'en reste qu'un seul.

Le film est, en fait, un prétexte pour présenter des scènes gore et de transformations démentes. Il y a, de plus, un brin d'humour avec un jeune homme qui est timidement amoureux d'une jeune fille tout aussi timide que lui et tous les deux finissent comme cela ! L'amour naissant triomphera t'il ?

Tout ce sang est largement agréable à voir. Mais, tout comme, un chewing Gum... Le goût disparaît rapidement, devient fade et est rapidement jeté après la consommation.

5.9/10  Black Knight

MIRROR MAN REFLEX - Kazuya Konaka avec Ryo Karata, Yuko Ito, Miku Ishida, 2006, Japon, 105m

Mirror Man est une série télévisée de 1971 produite par Tsuburaya, la maison mère d'Ultraman. Le monde de Mirror Man est plus sombre, impliquant une lutte contre des envahisseurs utilisant des monstres pour dominer les planètes. En 2006 est produit un film pour souligner le 35ème anniversaire de la franchise. Comme Ultra Q the Movie ou le récent film mettant en vedette Gigantor, le film adopte un ton tout ce qu'il y a de plus sérieux pour ce qui était à l'époque une série destinée aux enfants. Le résultat est plutôt lourd et la forme en opposition avec le matériel d'origine.

On suit donc le fils du Mirror Man original, un ancien mercenaire qui passe ses soirées à diffuser des messages cryptiques en radio pirate. Une scientifique qui essaie de déchiffrer les inscriptions sur un miroir antique va par hasard réveiller le miroir qui n'est autre qu'une porte vers l'univers derrière le miroir. À l'aide de la fille ressuscitée de son frère, il devient Mirror Man, combattant les forces maléfiques qui viennent du monde des esprits.

Basé sur des mythologies nippones, le scénario est très verbeux, laissant peu de place aux scènes de combats, par ailleurs bien menées. Du héros ancien mercenaire à la fille déjà morte, il est aussi difficile de s'identifier aux personnages. Il est surprenant de voir le film bercé par une musique jazz, quand on pas pas carrément droit à du heavy metal durant les combats. Le tout pratiquement perpétuellement de nuit, parce qu'il faut toujours se rappeler que l'histoire est sombre.

Dans ce type d'exercice consistant à rendre plus adulte un matériel qui ne l'était pas, Ultraman Nexus, le film, tout en étant pas parfait, frappait plus la cible. N'empêche qu'il est intéressant de voir le résultat d'une approche somme toute rare et de côtoyer une mythologie japonaise qui nous est inconnue. Mario Giguère

www.vap.co.jp/mirror/reflex  

MY DEAD GIRLFRIEND - Brett Kelly avec Caitlin Delaney, John Muggleton, Brett Kelly, Anastasia Kimmett, 2006, Canada, 73m 

Steve est un homme chanceux, il emménage avec une de ses élèves, la jolie Amy. Steve est un gars malchanceux, il passe sur Amy avec sa voiture. Drôle de réaction, il la ramène à l'appartement et essaie de la réanimer avec les livres de sorcellerie d'Amy, en vain. Au moment ou il appelle la police, elle se réveille. M'enfin, elle n'est plus tout à fait la même, alors il a l'idée d'aller passer quelques jours au chalet de Bob qui est absent quelques jours. Débarque alors deux couples d'amis venus faire le party...

Dès le générique on est agréablement frappé par la qualité de l'ensemble, mise en scène, éclairages, musique, ça coule bien. Sur une idée de Brett Kelly pas totalement nouvelle, John Muggleton écrit un scénario inspiré des sitcoms britanniques, à la "Fawlty Towers": rythme rapide, blagues et quiproquos à répétition. Et ça marche, j'ai bien rigolé et chapeau à Caitlin Delaney qui se joue Amy de manière vraiment efficace, drôle et creepy. Kelly avait de toutes façons tendance à marier un certain humour avec ses films sérieux, l'approche est donc toute naturelle. Un petit budget tourné en vidéo qui s'avère une réussite à conseiller.

Kelly a dans ses projets un film de monstre que l'on a bien hâte de voir! Mario Giguère

OH MY GOD - John Bryant, 2004, États Unis,  9m

Un homme rentre chez lui et découvre son épouse allongée sur le sol, un couteau planté dans le ventre. Pour lui, cette découverte est le début de la fin. OH MY GOD est un film tout simple mais terriblement efficace, doté d'un solide humour noir et d'une bonne dose d'hémoglobine. John Bryant termine son film de manière aussi absurde que cynique, dans un véritable feu d'artifice...  Vivement recommandé! OH MY GOD est visible ici : www.atomfilms.com/  Kerozene

RE-CYCLE aka Gwai wik - Oxide Pang Chun & Danny Pang avec Angelica Lee, 2006, Thaïlande/Hong Kong, 108m 

Ting-Yin est une écrivaine populaire dont un des romans vient d'être adapté au cinéma. Lors le la conférence de presse du lancement, les questions sur sa vie personnelle, versus ses écrits, la mettent visiblement mal à l'aise. Elle annonce que son prochain roman parlera de fantômes. Dès les premières périodes d'écriture, d'étrange évènements la bouleversent. Prenant l'ascenseur, elle débarque dans un autre monde...

Alice au pays des horreurs, une fable pro-vie. Ainsi se résume trop rapidement un film au visuel magnifique. Si dans les premières minutes dans ce monde de RE-CYCLE, on pense au SILENT HILL de Gans pour ses immeubles en ruines et ses apparitions monstrueuses, on est rapidement embarqué dans un concept littéraire qui rappelle le récent GREAT YOKAI WAR. On ne gâchera pas votre plaisir en vous en disant plus sur l'idée de base, car plus que cette idée, somme toute fort simple, c'est le voyage initiatique et les visions magnifiques et fantastiques qui valent le détour. Décors fantasmagoriques, oniriques, morts vivants par centaines et des énigmes à résoudre pour sortir de l'endroit.

La réalisation se fie peut-être trop sur l'orgie d'effets spéciaux et l'intrigue de base est probablement trop évidente (on devine souvent ce que Ting-Yin prend du temps à comprendre) mais le film offre des images fortes qui valent à elles seules le détour. Mario Giguère

The RED SHOES aka Bunhongsin - Yong-gyun Kim avec Hye-su Kim, Seong-su Kim, 2005, Corée, 103m 

Un femme aperçoit une belle paire de souliers rouges dans la gare de métro déserte et se les approprie. Elle déménage seule avec sa fille après avoir découvert que son mari la trompant. Ces souliers sont convoités par sa petite fille et on assiste à un affrontement sans commune mesure pour les objets. Une amie qui lui emprunte les souliers sans sa permission est retrouvée morte, les pieds tranchés et notre mère monoparentale de toujours retrouver les souliers sur son chemin. Elle s'intéresse brièvement à un entrepreneur qui travaille sur sa clinique pour les yeux, affublée de la paire maudite. Le jeune homme se rapproche des origines de l'objet maléfique en y reconnaissant les souliers qui servent à une vaste campagne publicitaire...

Mélange de Ring, changez la cassette par les souliers (plutôt roses les souliers, mais ça donne un titre moins dramatique !) pour aboutir à un retournement de situation qui ressemble à s'y méprendre à un autre film récent que nous tairons. Nous avons un scénario certes pas très original sur le fond, mais une réalisation qui met l'accent sur les effets de surprises, appuyés par la trame sonore. Rien de nouveau, mais du bien fait qui sait satisfaire l'amateur de films du genre. Comme dans un autre film coréen, Nang Nak, l'héroïne passe malheureusement beaucoup de son temps à répéter le nom de sa fille ad viternam. Vaut le détour. Mario Giguère

SARS WAR - Taweewat Wantha, 2004, Thaïlande   

La 4ème génération de l'abominable virus SARS fait actuellement des ravages sur le continent africain et le gouvernement thaïlandais promet à ses concitoyens que le pays n'a rien à craindre d'une éventuelle épidémie. C'est sans compter sur un moustique clandestin porteur dudit virus qui débarque nonchalamment dans le ciel thaï avant de se faire gaillardement éclater sur la nuque d'un brave quidam, non sans lui avoir sucé le sang au préalable. La victime du moustique se rend alors dans un building avant de subir les effets du virus qui le transforme en zombie baveux avide de chaire humaine ! Dans le même building, une bande de malfrats profondément stupides ,dont le total des Q.I. additionnés ne doit pas dépasser la douzaine de points, séquestrent la fille d'un riche homme d'affaire qui envoie au secours de son héritière un justicier sabreur puceau aussi futé qu'une prune mais au talent martial sans pareil. A son arrivée dans le bâtiment, notre héros doit faire face à une horde de zombies affamés !

SARS WAR, c'est un peu la version thaï du DEMONS 2 de Lamberto Bava, mais en plus con (ce qui relève quand même de l'exploit). Version thaï impliquant son lot de bastons de boxe thaï, de découpages au sabre et de cascades parfois étonnantes, mais aussi de blagues en dessous de la ceinture, d'apparitions inattendues de travelos paniqués poussant des hurlements de castra, de grimaces grotesques, de jeux d'acteur (?) outrancièrement cartoonesques et de référence hors sujet (le sabre laser jedi à pile). En résumé : c'est très gore, mais c'est très, mais alors très con; SARS WAR est donc réservé aux amateurs de gaudrioles déglinguées du bulbe uniquement. Kerozene

SCARED aka Rap nawng sayawng khwan - Pakphum Wonjinda, 2005, Thaïlande

Des étudiants et étudiantes à bord d'un autobus en direction de leur vacances, sont contraint de prendre une autre route suite à une pluie démentielle qui a rendue la route trop vaseux. Ne sachant pas trop quel chemin prendre, ils font embarquer un guide qui leur fera prendre un détour. Le détour les conduira devant un pont maudit qui s'écroulera lors du passage de l'autobus et qui les tiendra prisonnier d'un dangereux tueur psychopathe !

SCARED est un slasher Thaïlandais et comme ils font face à un contrôle rigide en matière de violence et de nudité... J'ai trouvé le résultat largement bien et j'ai remarqué l'effort qu'ils ont eu à contourner certaines règles pour offrir un produit de qualité. Par exemple, plusieurs morts peuvent battre n'importe quel "R" et rejoint facilement des UNRATED. Mais à l'avenir, je leur recommande de tourner au moins des plans de nudité pour le marché étranger comme dans l'bon vieux temps !

La photographie est tout à fait convenable, d'ailleurs quelques plans comme ceux des arbres sont magnifiques. Dans le rayon des armes utilisées pour détruire, et il y a plein de bouts de bois meurtrier, une vitre de voiture, du gaz et il y a l'utilisation d'une scie circulaire munie d'un manche à ranger dans le rayon des meilleures armes utilisées dans un slasher.

Il y a quelques détails niais comme cette épicerie digne d'un Maxi qui est perdu dans les bois, mais dans l'ensemble le film constitue une très bonne écoute à part une fin des plus horrible.

www.scaredthemovie.com  Black Knight

SEVEN SWORDS aka Chat gim - Tsui Hark avec Donnie Yen, Leon Lai, Charlei Yeung, 2005,  Hong Kong

Chine, 17ème siècle. L'empereur émet un décret qui interdit la pratique des arts martiaux. Une véritable armée de mercenaires sous le commandement du général Fire-Wind décapite des villages entiers pour récolter la récompense promise pour chaque tête, n'hésitant pas à inclure femmes et enfants. Fu, ancien tortionnaire repenti décidera de protéger le village qui l'a accueilli en appelant les sept lames mythiques, maniées par 5 maîtres en armes et deux des villageois.

Film à grand déploiement pour un Tsui Hark qui a retrouvé une grande partie de sa poésie guerrière. Avec des costumes et décors aux tons presque monochromes et des combats épiques qui font appel aux artifices du genre, Seven Swords livre la marchandise. Entre les morceaux de bravoure, il y a peut-être trop de mélodrames sous forme d'amours naissants à mon goût et la sous-intrigue du traître s'étire trop longtemps, mais on retient les formidables combats, particulièrement Donnie Yen et Leon Lai dans un étroit couloir de pierre. Une version Tsui Hark des sept mercenaires qu'il fait bon voir. Mario Giguère

SHE DEMONS OF THE BLACK SUN - SvBell avec Isabelle Stephen, Melantha Blackthorne, Suzi Lorraine, Kerri Taylor, Marie-Claire Benoit, Penelope Jolicoeur, Jan Pivon, 2006, Québec

Isabelle, une étudiante étrangère, aime danser au bar Black Sun. Mais ses nouveaux amis vont la droguer et abuser d'elle. Elle se retire alors dans son sous-sol ou elle invoque un démon pour l'aider à se venger des quatre malotrus. Les agresseurs deviendront les victimes, séduits par les démones qui les transportent vers Isabelle qui va les punir les positions respectives des actes commis !

Un nouveau film pour SvBell, missionnaire de la série B qui s'entoure d'amateurs pleins de ressources et qui améliore le produit final. Malgré quelques longueurs et passages prévisibles, l'ensemble est bien monté, avec des effets toujours bien dosés et quelques scènes chocs qui ont eu leur bel effet. Si la balance du son est faible dans les scènes du bar, le reste du film est efficace, tant au niveau de la prise du son, du montage, remplit d'effets de transition bienvenus (poussant l'audace jusqu'à une séquence en enfer !), que de l'ensemble du jeu des comédiennes. Melantha Blackthorne est superbe en démone défigurée et assure une présence remarquable. Isabelle Stephen est plus naturelle dans son jeu, c'est vraiment autour d'elle que tout se déroule et elle assure bien durant les séances avec Melantha et les scènes gore imaginatives. Soulignons la présence d'Ivan Judd, au look de Frank Zappa, qui a les répliques les plus drôles du film et la mort la plus jouissive. Les séquences en psychothérapie rappellent immédiatement le précédent THE NIGHT THEY RETURNED par le procédé scénaristique et la photographie plutôt sombre pour un cabinet médical. La nudité est pour une première fois présente et abondante, mais justifiée par le sujet, après tout on est dans le "Rape and Revenge".

SvBell bénificie d'un budget un tant soit peu plus confortable avec $20,000 dollars, mais on reste dans la série B aux moyens très limités. L'équipe s'en tire très bien, la musique est entraînante et l'on annonce un authentique film de femmes en prison doublé de fantômes comme prochain projet. Ca promets ! Mario Giguère

SHINOBI - Ten Shimoyama avec Yukie Nakama, Jô Odagiri, Tomoka Kurotani,2005, Japon 

L'ère Tokugawa. Après des siècles, la paix semble possible au Japon. Mais les deux clans de ninjas les plus secrets et dangereux sont contactés. Ils doivent choisir leurs 5 meilleurs guerriers qui s'affronteront, le dernier survivant de chaque clan devant rejoindre l'empereur. On se doute qu'il y a shuriken sous roche. Les guerriers de l'ombre, ne vivant que pour tuer leurs ennemis, refusent d'envisager une paix qui les priverait de leur raison de vivre. Pour couronner le tout, les responsables de chaque groupe sont secrètement amoureux.

Roméo et Juliette chez les Ninjas. Ainsi nous était présenté ce film aux personnages flamboyants, visuellement extravagant. Les différents ninjas ont des talents vraiment spéciaux, maniant cheveux, apparence physique, ultra-rapides, emplis de poison, capables de se régénérer, de vrais mutants qui rappellent les X MEN en fait, on a pas le temps de s'ennuyer. Il y a bien quelques interludes mélodramatiques, sujet oblige, mais la conclusion est à la fois furieuse, suivie d'une sérénité teintée d'une tristesse profonde. Mario Giguère

STRANGE CIRCUS - Sion Sono, Japon, 2006

Voici une histoire atroce de perversité dans laquelle un directeur d'école enferme sa fille dans un étui à violoncelle afin de l'obliger à regarder ses parents baiser comme des fous... Après quelques séances de voyeurisme forcé encore insoupçonnées par la mère, ce respectable père de famille décide d'inverser les rôles en enfermant cette dernière dans l'étui afin qu'elle l'observe pratiquer fièrement un inceste abjecte. Dès lors, la jeune fille montre des troubles de la personnalité et perd peu à peu la boule, ne sachant plus vraiment si elle est elle-même ou si elle se trouve être sa propre mère...

Sion Sono (SUICIDE CLUB) signe ici un film pour le moins singulier. On commence avec une entrée haute en couleur sur la piste d'un cirque tenu par un drag queen rondouillard, accueillant ses spectateurs pour un tour de piste aussi pervers qu'esthétisant. Entrée en matière pour le moins étrange et excitante en même temps: l'assistance est exubérante, les gestes sont théâtraux et le ton est sardonique... Rien ne permet d'imaginer ce qui va survenir la minute suivante, à savoir la découverte de cette famille où règne la déchéance ultime, une famille dirigée par un obsédé du stupre et l'incarnation même de l'hypocrisie. Le film baigne alors dans une ambiance moite et malsaine en totale contradiction avec sa photo somptueuse et ses couleurs chatoyantes et entraîne le spectateur dans un récit qui se verra soudainement changer de direction. Sion Sono s'amuse dès lors à brouiller les pistes, à pousser son récit dans les retranchements de la confusion pour en ressortir avec une série de twists pas si inattendus que ça. Car la recette commence en effet à être connu, et même si on doit bien lui reconnaître un savoir-faire évident, il n'empêche que les entourloupes scénaristiques ici présentes laissent une impression de déjà-vu. Reste des images parfois très marquantes et symboliquement fortes (les pièces aux murs ensanglantés suite à dépucelage de la jeune fille par son père, le cirque, le final qui rappelle Takashi Miike) et une ambiance forcément pesante et malsaine. Pas aussi original qu'il le voudrait, mais à voir tout de même. Kerozene

SUKEBAN BOY - Noboru Iguchi, 2005, Japon   

Sukeban en nippon veut dire "jeune délinquante". Sukeban Boy, lui, n'est autre qu'un pauvre garçon manqué qui essuie raillerie sur raillerie à l'école à cause de son visage androgyne, ce qui ne l'empêche pas de péter les dents de ses agresseurs. A force de le voir changer d'établissement scolaire, son père sexuellement ému par le physique de sa progéniture (et qui a une façon bien à lui de le montrer), lui propose de se fringuer en fille afin d'aller suivre ses études dans un collège de filles. Si l'idée lui est d'abord désagréable, la possibilité de pouvoir reluquer sans difficulté les minettes dans leur plus simple appareil lui apparaît rapidement avantageuse. Mais la situation l'amène inévitablement dans de bien désagréables positions qui vont aboutir à de nombreux quiproquos absurdes aux gags situés forcément en dessous de la ceinture. Et rapidement, Sukeban Boy va devoir affronter une ribambelle de gangs de gonzesses aux seins nus capables aussi bien de se battre en talon qu'à faire surgir des mitrailleuses de leurs énormes nichons!

Humour potache prout-pipi-couille, situation crétine, interprétation outrancièrement vociférante, bienvenue dans l'univers parallèle de Go Nagai, le papa de "Goldorak" et de "Devilman". Après une première adaptation apparemment plus sage en 1992, son manga "Oira Sukeban" connaît cette nouvelle adaptation à destination du marché vidéo, un an après que "Kekko Kamen" ait connu le même sort. On y retrouve ce même esprit léger et polisson porté sur les gags à base de bites, de culs et de nichons, le tout inévitablement plongé dans un monde d'écolières nippones avec ce que cela implique d'uniformes et de jupettes, mais SUKEBAN BOY s'avère tout de même bien plus barré que son prédécesseur: plus de filles à poil, plus d'action et surtout pas mal de gore. Les situations sont complètement invraisemblables: outre les mitrailleuses surgissant des seins on y droit à des moignons de cuisses garnis de canons de fusil, à des doigts tranchés et à des pets au gaz ravageur! L'ensemble de ce V-Cinéma à la crétinerie totalement assumée est porté avec vigueur par les épaules d'Asami, actrice de films cochons qui s'en donne ici à coeur joie dans le rôle titre. A voir uniquement si on est client de la bêtise hautement calorifique car dans le cas contraire, c'est l'indigestion assurée! En ce qui me concerne, j'ai quand même eu du mal à tenir jusqu'au bout de ces quelques 60 minutes... Et pourtant, je pense avoir un estomac solide... Kerozene

TOKYO ZOMBIE - Sakichi Satô, 2005, Japon   

Mitsuo (Sho GOZU Aikawa) et Fujio (Tadanobu ICHI THE KILLER Asano) sont deux gros abrutis. Le premier, faux sage chauve adepte du jujitsu, s'évertue à enseigner ses connaissances des arts martiaux au second, un grand simplet à coupe afro (ceux qui pensent Eric et Ramzy ne sont pas loin). Après avoir tué plus ou moins accidentellement leur boss, ils s'empressent de l'enterrer au pied du Black Fuji, une gigantesque montagne d'ordures trônant au centre de la capitale nipponne et témoignant du dédain qu'on les japonais pour leur environnement. Black Fuji, en plus d'être la plus grande déchetterie au monde, se trouve également être l'endroit rêver pour quiconque souhaite se débarrasser d'un cadavre trop encombrant. C'est alors qu'une réaction chimique résultant des improbables mélanges improvisés au sein de la montagne provoque la " résurrection " des cadavres dissimulés dans les profondeurs de la montagne. Ainsi commence la grande invasion des zombies !

Sakichi Satô, scénariste d'ICHI THE KILLER et de GOZU, adapte ici un manga joliment déglingué et riches en propos sociaux - on aborde la question de l'environnement, du capitalisme outrancier et même de la pédophilie (encore que sur ce dernier point, on peut se demander s'il n'a pas été injecté à des fins purement humoristiques) ainsi que de la recherche de soi et de l'amitié, deux choses récurrentes un peu partout... Mais l'ensemble est surtout prétexte à la gaudriole et on nage en pleine comédie surréaliste d'où ne cesse de transpirer un esprit très manga. TOKYO ZOMBIE n'est en effet pas un film d'horreur à proprement parler, les scènes gores sont rares et Sakichi Satô s'intéresse bien plus à ses personnages. Hors de question pour lui de divertir à coups d'effusion d'hémoglobine, il prend systématiquement soin de bifurquer là où on ne l'attend pas en brisant le rythme et les conventions habituellement de rigueur. Il en va de même lors des combats entre Fujio et ses adversaires sanguinaires au centre d'une arène érigée par la bourgeoisie ayant survécue à l'invasion des zombies et vivant désormais dans une cité fortifiée : ceux-ci sont abruptement terminés par la maîtrise de Fujio sur son jujitsu, coupant court à toutes éventuelles excitations générées par le contexte du film. La démarche serait louable si le film ne plongeait pas le spectateur dans un certain ennui à force de vouloir faire le malin, d'autant plus que côté humour, les gags sont rarement drôles. Kerozene

TYPHOON aka Taepung - Kyung-Taek Kwak avec Dong-Kun Jang, Jung-Jae Lee, 2005, Corée, 124m 

Un jeune garçon de Corée du Nord, qui voit sa famille massacrée alors qu'il croyait être accepté comme transfuge en Corée du Sud grandit avec la vengeance comme seul guide. S'appropriant des Russes un stock de déchets radioactifs de Tchernobyl, il complote pour contaminer toute la Corée du Sud. Les services secrets du pays sont en alerte et un agent est envoyé pour retrouver la soeur de l'homme, seul monnaie d'échange pour arrêter le massacre annoncé.

Film d'action au montage serré et au scénario qui fait la belle part aux moments dramatiques, Typhoon semble sorti tout droit des usines commerciales américaines, dans le bon sens du terme. Le rapprochement des deux ennemis abouti à des moments qui frôlent quelque peu le ridicule dans un final explosif à la Bruckheimer. Un peu longuet, faisant parfois fi de la logique, mais un spectacle blockbusterisant qui n'oublie pas le message anti-guerre, anti-haine. Une bonne surprise. Mario Giguère

VAMPIRE COP RICKY - Si-myung Lee, 2006, Corée du Sud

Un moustique roumain ayant pompé le sang de Dracula se retrouve à Séoul suite à un impact avec un 747. Ni une ni deux, l'insecte suceur de sang fonce directement sur la jugulaire de Ricky, un flic ripoux et idiot, avant de se faire éclater par ce dernier. Dès lors, dès que Ricky se choppe une érection, il se transforme en vampire (!?). Si son nouveau statut ne lui plaît guère au départ, il en tire rapidement avantage lorsqu'il tente de se racheter une conduite suite à l'agression de l'un de ses collègues par les hommes de son ami truand. Sa force s'est décuplé et il en profite pour coller des raclées à tous les bad guy en portant un masque blanc, s'improvisant ainsi super héros dont la particularité de se chopper une bonne gaule des familles pour pouvoir latter du méchant. Contre toute attente, Ricky résiste à l'appel du sang grâce à l'aide d'un curé chasseur de vampires avec qui il se lie d'amitié.

Après l'ineffable 2009 LOST MEMORIES (2002), Si-myung Lee revient avec une comédie fantastique gentiment stupide et pas prise de tête pour un rond. Destiné à un large publique, VAMPIRE COP ROCKY verse dans la gaudriole facile, intègre quelques scènes de kung-fu avec des clins d'oeil à Bruce Lee, propose une jolie romance faisandée et évite les effusions de sang. Côté bad guy, le méchant est une sorte de folle finie aux cheveux grossièrement gominés et aux expressions faciales plus qu'exagérées. Ce cocktail improbable peine cependant à séduire pleinement de part ses quelques longueurs et ses compromis commerciaux (on en attendait pas moins de Si-myung Lee) malgré cette géniale particularité qu'à Ricky de devoir rapidement mater quelques images de cul avant de se prendre pour un Frelon Vert aux longues canines. A en croire la dernière image du film, Ricky le vampire pourrait bien revenir dans de nouvelles aventures... qu'on attendra avec une patience certaine. Kerozene

Site officiel: www.vampirecop.com 

The VIY aka Spirit of Evil - Georgi Kropachyov & Konstantin Yershov, 1967, Russie

Un jeune prêtre sous l'effet de l'alcool est contraint de dormir dans un étable. Pendant la nuit, une sorcière l'envoûte et vole accrochée à lui au-dessus du village. Par la suite, rendu au sol, il bat à mort la sorcière qui se transforme ensuite en jeune demoiselle. Le lendemain, le prêtre reçoit une lettre l'invitant à prier pour la jeune femme pendant 3 nuits. Lors de ces 3 nuits, le prêtre tentera d'exorcisé le corps de la défunte, alors que la sorcière tentera d'exercer sa vengeance!

THE VIY était LE FILM que je voulais le plus voir au Festival. J'avoue ne pas avoir été déçu. Il faut dire que mon intérêt premier pour le film était en raison que cette petite histoire de GOGOL avait servi à la base pour BLACK SUNDAY de Mario Bava et qu'avec cette sorcière et ce magnifique technicolor... SUSPIRIA et même INFERNO ne sont pas très loin ! De plus, ce film est l'une des 2 meilleures représentations d'un exorcisme avant THE EXORCIST. Au final, le film est un chef-d'oeuvre et la scène finale avec l'animation, le technicolor et la beauté de l'actrice (qui a une certaine ressemblance avec BARBARA STEELE) en sont les points forts. Black Knight

The WILD BLUE YONDER - Werner Herzog avec Brad Dourif, Franklin Chang-Diaz, 2005, Angleterre/États Unis/France/Allemagne, 81m

Pseudo documentaire/poème sur la colonisation de l'espace, Wild Blue Yonder présente Brad Dourif comme un habitant d'Andromède qui raconte l'arrivée des siens, construisant des centres d'achats que personne ne fréquente. Suit l'histoire des terriens qui vont se rendre sur sa planète dans le but d'y installer une colonie.

Herzog filme Dourif dans des endroits vides et décrépits et se sert de documents de la Nasa et de tournage sous-marin sous la calotte glacière pour simuler un 2001 odyssée de l'espace des pauvres. Entrecoupé d'entrevues de scientifiques qui expliquent les approches possibles du voyage. Le tout sur une musique de chants qui m'ont rendu à bout de nerfs. Herzog n'a pas de budget et pille effrontément la pellicule d'autrui. Il y a bien quelques touches d'un humour qui fait sourire, mais la présence d'un tel film dans un festival comme Fantasia ne s'explique probablement que par la réputation de son auteur. On s'ennuie de Klaus Kinsky... Mario Giguère

wildblueyonder.wernerherzog.com

WILDERNESS - Michael J. Bassett, 2006, Royaume Uni, 110 min 

Les jeunes délinquants d'une prison à haute sécurité vont pendant quelques jours sur une île afin de participer à un programme de réhabilitation. Surgit alors, une mystérieuse présence et d'énormes chiens qui les attaque.

Il s'agit d'un excellent film qui allie le Slasher façon FRIDAY THE 13 et le survival façon DELIVRANCE. Le scénario est rempli de surprises, le décor est magnifique, l'acting est excellent, les mouvements de caméra et le cadrage sont grandioses.

Les amateurs de THE BEYOND et particulièrement les fans de la scène de l'attaque du chien sur Emily vont être contents, puisque ici, ça va largement plus loin dans le gore !

It's a MUST SEE ! 10/10  Black Knight

le site du réalisatreur: www.michaelbassett.com

The WOODS - Lucky McKee avec Colleen Williams, Lauren Birkell, 2006, États Unis

En 1965, une adolescente est envoyée dans un pensionnat reculé dans les bois où il se passe des choses étranges&ldots;

Le nouveau film de Lucky McKee (MAY) était présenté au Festival Fantasia à Montréal et le réalisateur était même présent à la projection. Foule enthousiaste était donc à l'honneur pour ce film attendu au Festival. THE WOODS s'inspire entre autres de PICNIC AT HANGING ROCK de Peter Weir, de SUSPIRIA de Dario Argento et de INNOCENCE de Lucile Hadzihalilovic, de l'aveu même de Lucky McKee. Il va s'en dire que le scénario apparaît plutôt convenue malgré son côté basique assumé.

Le récit semble aussi avoir été hachuré par le montage, ce qui donne une impression de précipitation dans le déroulement narratif. Du coup, la psychologie trouble et pénétrante de MAY, est ici absente. Un peu dommage, car THE WOODS est réalisé de façon habile. À l'aide d'une photographie savante, la réalisation crée une atmosphère d'angoisse et de sorcellerie stylisée qui rappelle parfois des peintures. Convaincus, les interprètes sauvent aussi la mise. Notons la participation unanimement applaudie de Bruce Campbell.

En somme, on a droit à un divertissement honnête et par moments efficace mais tout à fait éphémère. Nazgul

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